Coup d’œil sur l’actualité polar aux Éditions du Seuil. Plus précisément, il s'agit de suspenses "internationaux" : un agent américain seul face au terrorisme islamique, et un flic non corrompu qui enquête en Corée du Nord.
Alex Berenson a obtenu en 2006 l’Edgar du premier roman, pour
“L’espion fidèle”. Son héros est l’espion américain John Wells. Ayant réussi à infiltrer Al Qaida, il est depuis si longtemps clandestin dans cette organisation que la CIA ne lui fait plus vraiment confiance et se demande même
s’il est encore vivant. C’est alors que sur ordre d’Al Zawahiri, le second de Ben Laden qui coordonne toutes les attaques contre les États-Unis, John Wells doit revenir en Amérique. Averti de son
retour, la CIA n’est pas prête à lui laisser carte blanche. Seule Jennifer Exley, son officier traitant, est sûre qu’il n’est pas passé à l’ennemi. Alors qu’Al Qaida prépare son plus gros
attentat contre les USA, Wells, qui est devenu musulman et a des doutes sur la politique étrangère américaine, se retrouve seul contre tous. Un livre fort bien construit, très documenté, ne
tombant jamais dans la simplification, qui désigne sans complaisance l’ennemi terroriste.
La suite des aventures de John Wells vient de
paraître dans la collection Seuil Thrillers : “La guerre fantôme”. De retour à Washington après avoir sauvé New York d’un horrible attentat commandité par les Taliban, l’espion
John Wells a du mal à retrouver la vie civile. C’est ainsi que lorsque la CIA a les preuves d’un regain d’activité Taliban en Afghanistan, il n’hésite pas à repartir. La mission de récupération
d’un transfuge nord coréen se transforme en fiasco pour les USA. Pendant ce temps, en Chine, de bien étranges manœuvres militaires et tentatives de confrontations navales avec les États-Unis ont de quoi inquiéter. Sans même parler de luttes de
pouvoir au plus haut niveau de l’appareil communiste chinois. Quant aux Iraniens, qui aimeraient bien avoir la bombe atomique, ils se rapprochent dangereusement de la
Chine.
Contexte asiatique également pour une autre nouveauté, dans la collection Seuil Policiers. “Quand la lune disparaît”, le suspense de James Church, a pour décor Pyongyang, la capitale nord-coréenne. De retour d’une mission périlleuse à l’étranger, l’inspecteur O de la police de Pyongyang, trouve son nouveau patron à la porte de son bureau. Fait extraordinaire, un hold-up de banque vient de se produire et le patron veut des résultats rapides. Pourtant, y a-t-il vraiment urgence ? Il semblerait bien que quelque part dans les hautes sphères du pouvoir quelqu’un ne tienne pas tellement à ce que l’inspecteur O arrive à ses fins. Et on le lui fait savoir d’une manière qui, elle, ne prête pas à confusion.
Cela dit, il faut quand même y aller
et l’inspecteur O se trouve vite en présence de personnages
étranges : un marchand de bas de soie, un policier écossais, un berger aveugle, tous individus qui l’entraînent dans une conspiration de plus en plus dangereuse. Car dans ce pays communiste où
tout le monde surveille tout le monde, faire un faux pas coûte souvent la vie.