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Héritier du roman policier traditionnel, Alain Gandy nous propose en ce mois de mars 2010 le quatorzième épisode des enquêtes du détective Joseph Combes, “Notaire en eaux trouble” (Coll. Polars de France, Presses de la Cité).
Villefranche-de-Rouergue, automne 1980. La mort de l’ancien notaire Aimé Parfeuil peut aussi bien être un meurtre qu’un
suicide. Chargé de l’enquête, le commissaire Battioli penche pour la version criminelle, contrairement au juge d’instruction Massac. Dans la famille du défunt, le policier imagine avoir de bons
suspects. Non pas Raphaëlle Jousquel, la fille quinquagénaire du notaire. Veuve d’un militaire, elle vit à Rochefort-sur-Mer. C’est son beau-père de Saint-Malo qui s’est occupé de l’éducation de
son fils André, aujourd’hui étudiant à Sciences Po. Elle vient d’être avertie de la mort de son père, avec lequel elle était brouillée depuis quinze à vingt ans. Non, ce sont le frère aîné et le
neveu du notaire que Battioli soupçonne fortement. À Cénac, Gaston Parfeuil avait hérité du domaine familial, où il
habite avec son fils Philippe. Ceux-ci sont endettés car, très mal gérée, la propriété est largement hypothéquée. Bien que Gaston soit resté en contact avec son frère Aimé, le notaire ne fit
jamais fait un geste pour redresser leurs problèmes financiers. Une bonne raison de les suspecter, selon le policier. Le juge Massac lui accorde le temps de quelques vérifications.
Quand Raphaëlle Jousquel arrive à Villefranche, elle s’avoue troublée par la mort brutale de ce père qui l’avait rejetée. Vient l’heure de l’ouverture du testament, en présence de la famille. “Dernier de la rangée, Battioli couvait de l’œil ses deux principaux suspects, avec le sourire d’un chat rêvant d’une paire de menottes.” L’essentiel des biens revient à Raphaëlle, y compris la propriété de Cénac dont Aimé Parfeuil avait réglé les hypothèques. Son fils André étant concerné par la succession, Massac charge son ami détective Joseph Combes de le retrouver. L’ombrageux grand-père malouin ne l’aide guère. André est censé se trouver au même moment quelque part aux Etats-Unis. En réalité, il est rentré à Paris plus tôt que prévu avec sa petite amie Nathalie.
Quand André rejoint Villeneuve, il est attendu par sa mère, par Combes, et par la police. Si le blond jeune homme fait l’unanimité en faveur de son innocence, le commissaire Battioli croit toujours dans la thèse de l’assassinat. Logeant chez les Combes, André est disculpé par la police parisienne, confirmant qu’il se trouvait bien dans la capitale. Le détective Combes et le juge Massac n’excluent plus un possible meurtre. Le notaire, qui sentait sa fin proche, fut incité par l’abbé Viollet à rédiger un cahier où il confessait ses torts passés. Alors que le policier Battioli relance énergiquement l’enquête, on déplore un autre décès douteux. Gaston Parfeuil est retrouvé mort noyé dans une mare de la propriété de Cénac. La population refuse d’admettre qu’on accuse son fils Philippe. Pour Raphaëlle, il faut trouver un intendant qui gèrera le domaine de Cénac…
L’ancien gendarme devenu détective privé porte un regard mi-interrogateur, mi-amusé sur les protagonistes des affaires
qu’il traite. Sans afficher de certitudes, il sait faire preuve de fermeté. Il s’adapte aux rebondissements de cette histoire, une fois encore. L’auteur situe ses intrigues dans une époque où le
mode de vie est assez différent, et les moyens d’investigations sont moins sophistiqués. Ce qui contribue à donner une ambiance un brin rétro, très plaisante. Sans doute cela permet-il aussi de
rendre fort crédible les personnages, bien typés. La narration fluide est vraiment très agréable, et l’on suit avec grand plaisir cette nouvelle affaire.
Cliquez ici sur l'article évoquant les trois précédents romans d'Alain Gandy, ayant pour
héros Joseph Combes.