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Coup de coeur : Les promeneuses sur le bord du chemin

 

Né en 1945, Pierre Pelot écrit et publie depuis 1966. Auteur d’environ deux cent livres, il a expérimenté de nombreux genres, du western au roman noir, en passant par la Science-Fiction, le Fantastique, et même le Gore. Parmi ses succès, on se souvient forcément de “L’été en pente douce”, qui fut adapté au cinéma. Mais il faudrait évoquer en détail beaucoup de ses ouvrages pour comprendre la diversité de son œuvre. “Pierre Pelot est assurément un des plus grands romanciers français actuels…” affirmait avec justesse Jean-Pierre Deloux, dans le Dictionnaire des Littératures Policières (de C. Mesplède). Après une longue et féconde carrière, on pourrait penser que Pierre Pelot n’a plus rien à prouver. Et pourtant, il continue à explorer des manières narratives originales. C’est encore le cas dans son nouveau roman “Les promeneuses sur le bord du chemin” (Éditions Phébus, 2009).

On ne peut classer ce livre parmi les polars traditionnels. La base de l’affaire n’est pas un sombre mélo, malgré ses airs de “banale mais néanmoins exemplaire tragédie.” Car c’est avec subtilité que l’auteur traite le sujet. En filigrane de l’apparente simplicité, apparaît une véritable force psychologique. Les héros ne sont pas dans l’action, ils existent par leur intériorité. C’est la sobriété des images et des effets qui trouble et captive. Pas besoin d’un lourd suspense pour nous passionner. Juste deux hommes aux parcours différents ou opposés, face à face, pour tenter de comprendre une situation énigmatique. Remarquable !

L’intrigue de ce roman : Paul Blair est une sorte de détective s’occupant de renseignements professionnels. C’est lui qu’un correspondant anonyme a choisi pour transmettre des lettres de menaces à Adrien Norte, célèbre auteur de best-sellers depuis trente ans. La première rencontre réelle, à l’agence, entre Paul Blair et Adrien Norte (tous deux quinquagénaires) est tendue. Blair n’éprouve aucune sympathie pour cet écrivain trop médiatisé, pour ce personnage qu’il s’est façonné. Issu d’une famille aisée, Adrien Norte est devenu très jeune un auteur à succès. Son second mariage, avec Ladia, date de cette époque. Ils ont une fille, Mélanie. Image d’un bonheur familial qui plait à ses lecteurs. Il demande à Blair la plus grande discrétion, autant envers ses proches que pour son public.

Les textes des lettres de menaces sont sibyllins, n’évoquant guère de souvenirs précis chez Adrien Norte. Il serait responsable de la mort d’une nommée Marisa, vingt-huit ans plus tôt. C’est bien cette année-là qu’il rencontra Ladia, son épouse, mais il ne s’intéressa guère à l’amie de celle-ci, Marisa. Pourtant, cette dernière était enceinte de leur enfant, selon le menaçant corbeau. Puisqu’il lui préféra Ladia, Marisa se suicida. Pitoyable affaire, sans doute, mais l’écrivain affirme ne pas être en cause, ne pas mériter la haine de ce mystérieux ennemi.

En six semaines, quinze nouvelles lettres sont adressées à Adrien Norte. Paul Blair et son jeune adjoint Kenny assurent désormais la protection de l’écrivain et de sa famille. Au gré de leurs balades, comme dans ce jardin public de Nancy, Blair et Norte confrontent leur philosophie de la vie. Une façon pour eux de comprendre la motivation profonde de celui qui menace les proches de l’écrivain. Né d’un premier mariage, son fils Griffith est la première cible désignée. Cette Marisa, Adrien Norte ne s’en rappelle vraiment pas, fasciné qu’il fut par Ladia. “Dites-lui cent mille fois que vous ne vous souvenez même pas d’elle. Ça n’a strictement aucune importance. Il s’en souvient pour deux” estime le détective. Ce serait donc le mari de cette femme qui, depuis vingt-huit ans, aurait cultivé sa douleur et sa haine ?

( Le site de l’éditeur www.phebus-editions.com )
Cliquez ici pour lire ma chronique de "Les normales saisonnières" de Pierre Pelot.

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S
Pelot est pour moi le plus grand "(ra)conteur" français contemporain (cf.pour s'en convaincre encore et si besoin son feuilleton de l'été dans "Télérama"). Bravo et merci pour ce coup de projo que Pelot mérite bien...
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C
<br /> Cher Serge, je ne te contredirai pas, étant moi aussi un admirateur de Pierre Pelot. J'essaierai d'en parler encore. Et je confirme que "Les promeneuses..." est<br /> réellement un excellent roman... D'une certaine façon, je l'associe aujourd'hui (mercredi 29 juillet) à un autre de nos grands écrivains populaires, ayant aussi abordé tous les genres comme P.Pelot<br /> : Georges-J.Arnaud - voir ma chronique sur son Poulpe. On ne rend jamais assez hommage aux grands de la Littérature populaire !<br /> <br /> <br />
H
ah ce grand monsieur Pelot ! ! !<br /> votre billet est formidable,
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C
<br /> Je confirme que "Les promeneuses..." est vraiment un roman sortant de l'ordinaire.<br /> J'ai toujours admiré cet auteur, et je recommande aussi les romans qu'il signa sous le nom de Pierre Suragne dans les années 1970 au Fleuve Noir (collections Spécial-Police et Angoisse).<br /> J'ai juste essayé de lui rendre un hommage mérité en évoquant ce nouveau roman.<br /> <br /> <br />