Deux romancières récompensées par le Prix SNCF du polar sont actuellement à l’affiche chez Pocket. Des enquêtes palpitantes d’une belle noirceur.
Après "La colère des enfants déchus", couronné par le Grand prix de littérature policière et le prix Sang d'Encre 2006,
Catherine Fradier a obtenu le prix SNCF du polar français pour "Camino 999". Carla Montalban, chef de groupe de la Brigade criminelle de Lyon, enquête sur des meurtres
qui semblent impliquer sa famille, liée à l'Opus Dei. En choisissant d’entrer dans la police, d’être confrontée aux réalités de terrain, elle tournait pourtant le dos aux siens, et à leurs amis
affairistes. Ses investigations vont la conduire au coeur de l'affaire Matesa, le scandale politico-financier espagnol qui éclaboussa les Giscard d'Estaing dans les années 70, au temps des
Républicains Indépendants et de l'assassinat du député Jean de Broglie. En effet, deux meurtres vient troubler la quiétude de la bonne société lyonnaise. Espionnage industriel, détournements de
fonds, plusieurs pistes sont plausibles. Mais l’enquête de Carla cerne bientôt sa propre famille. Il ne fait bientôt plus aucun doute que la véritable identité de sa mère disparue et le secret de
la fortune des Montalban sont au cœur de ce dossier. De Lyon à l'Irlande en passant par l'Argentine, "Camino 999" décrypte les
relations troubles entre le pouvoir et l'argent au sein de la Santa Mafia, bras armé du Vatican… Il faut rappeler que ce roman fut l’objet d’un procès entre l’Opus Dei et l’éditeur de Catherine
Fradier, le tenace Jean-Jacques Reboux. La longue procédure donnait raison à celui-ci et à l’auteur, contre l’Opus Dei. Cette organisation a, néanmoins, exigé qu’un avertissement aux lecteurs
figure dans cette édition.
L’Italienne Gilda Piersanti (qui vit à Paris depuis longtemps) a cumulé le Prix SNCF du polar européen et le prix du Polar méditerranéen pour son roman "Bleu Catacombes". Il s’agit d’une nouvelle enquête de sa tétralogie ayant pour héroïne la policière Mariella de Luca. Août 2003. En pleine canicule, les Romains se pressent dans les catacombes de la Ville éternelle, en quête d’un peu de fraîcheur. Et leur découverte a en effet de quoi glacer les sangs : plusieurs têtes coupées, notamment celle d’un cinéaste de renom. Alors que les décapitations se succèdent et que son idylle avec Paolo, jeune archéologue, s’épanouit, l’inspecteur principal Mariella De Luca essaie de garder la tête froide. L’affaire prenant, de jour en jour, les allures d’une gigantesque tragédie antique, elle va tenter de trouver le lien entre les victimes et le célèbre mythe de Judith, héroïne de la Bible qui a décapité son ennemi… Soulignons aussi la sortie, aux éditions Le Passage, du nouveau roman de Gilda Piersanti : "Vengeances romaines".