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Voici disponible le 34e numéro de la revue trimestrielle Quinzinzinzili. Faut-il le rappeler ? Le contenu fait référence à l’univers de Régis Messac, universitaire de l’Entre-deux-guerres. Cette époque fut riche en mouvements intellectuels contraires. Tensions entre pacifistes et bellicistes, opposition entre partisan d’un fascisme à la française et pro-communistes. On nous donne un exemple de la complexité des opinions à travers le cas d’Henri Barbusse, auteur du livre “Le feu”, œuvre admirable sur la Première Guerre mondiale. Il finança la création en 1928 de la revue "Monde", dont l’objectif était de traiter de sujets littéraires, artistiques, scientifiques et sociaux. Si l’influence communiste y resta d’abord relative, elle s’accentua sous l’effet du stalinisme de 1933 à 1935. Un excellent article évoque cette évolution, non choisie par Barbusse.
Très bonne initiative de la collection La Petite Vermillon, aux éditions de La Table Ronde, que de rééditer cette année le roman de Régis Messac “Quinzinzinzili” (1935), qui donne son nom à cette revue. Outre l’édition d’origine, il fut publié en 1972 chez Lattès, puis en 2007 chez l’Arbre Vengeur : cette réédition est donc la quatrième parution de ce livre. L’histoire racontée par Messac, mettant en scène des enfants dans un cadre post-apocalyptique, se rapproche-t-elle de “Sa majesté des mouches”, roman de W.Golding ? D’un point de vue stylistique, cela rappelle-t-il celui de Louis-Ferdinand Céline ? Il est vrai que le narrateur avoue qu’il n’aime pas grand monde, en particulier les enfants. Et que la forme du récit est singulière. Si plusieurs "lectures" sont possibles, retenons une réflexion sur l’avenir, le renouvellement des générations.
Régis Messac : Quinzinzinzili (Éd.La Table Ronde, 2017) - Le blog de Claude LE NOCHER
http://www.action-suspense.com/2017/05/regis-messac-quinzinzinzili-ed.la-table-ronde-2017.html
Ma chronique sur le roman de Régis Messac "Quinzinzinzili".
Reprenant l’univers graphique de Jacques Tardi, Emmanuel Moynot a adapté en BD le roman de Léo Malet “Nestor Burma contre CQFD”. L’enquête du détective se situe à la fin de l’hiver et au printemps 1942, sous l’Occupation. Le chroniqueur de Quinzinzinzili admet “la qualité de l’exercice”, l’ambiance étant restituée par la version graphique. Mais il s’insurge contre certains détails inexacts, ce qui est son droit, avant de conclure que “Tout ceci n’a finalement qu’une incidence relative”. Néanmoins, cette manière de sodomiser les diptères est déplaisante. Qui se soucie à ce point des arcanes des transports publics parisiens et autres taxis d’alors ? Chicaneries assez ridicules. Retenons plutôt que Pierre Lebedel, défenseur incontesté des littératures policières, apparaît sous les traits du journaliste-éponge Marc Covet, dans les adaptations de Tardi et de Moynot.
À propos de Pierre Lebedel, il examine ici un éventuel plagiat entre “L’Atlantide”, roman à succès de Pierre Benoît, et un titre de l’écrivain anglais Henry Rider Haggard, “Elle”. Les contextes similaires entre les deux ouvrages s’expliquent probablement par l’imaginaire exotique et colonial de l’époque… Plus près de nous, la science-fiction française s’inspira en partie de la guerre d’Algérie, territoire colonisé. De Francis Carsac, avec “Ce monde est nôtre” (1962) à Gérard Klein “Les seigneurs de la guerre” (1970), jusqu’où vont les métaphores, les allusions ? La planète Nécat, de Francis Carsac, fait-elle référence à l’Afrique du Nord (ce qu’il nia fermement) ? Gérard Klein eut-il un regard plus humaniste ou distancié que son confrère ? Entre fiction et réalité, la SF a aussi ses controverses.
Par ailleurs, ce n°34 présente diverses infos, dont un article concernant une thèse sur l’écrivain Jacques Spitz, auteur de romans appartenant au genre Fantastique. On lira aussi un double hommage au regretté Jean-Louis Touchant, membre actif des "Amis de Régis Messac", qui fut président de l’association "813". Le témoignage de Jean-Luc Buard nous éclaire sur l’implication de Jean-Louis Touchant dans la culture populaire.
Chaque numéro de la revue “Quinzinzinzili” coûte 7€. On peut s'y abonner en s'adressant à la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e). À Paris, cette revue est disponible chez plusieurs libraires. Les romans et autres écrits de Régis Messac sont réédités aux éditions Ex-Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e. Il publia plusieurs livres dont "Quinzinzinzili" (réédité en 2017), "Le miroir flexible", "La cité des asphyxiés", "A bas le latin !", "Valcrétin", "La loi du Kampilan". Sans oublier sa thèse “Le «detective Novel» et l'influence de la pensée scientifique”, rééditée chez Les Belles Lettres, Prix Maurice Renault 2012 de l’association 813.