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Elena Piacentini : Carrières noires (Pocket, 2016)

Âgée de quatre-vingt-quatre ans, la sénatrice Justine Maes conserve une grande influence dans la région lilloise et au-delà. Ancienne Résistante, veuve d'un riche Écossais, son parcours politique lui a permis de peser sur les sphères dirigeantes du pays. Sans doute la craint-on encore, car cette femme de réseaux possède des dossiers compromettants sur bien des gens haut-placés. Au besoin, son consciencieux homme de mains René Laforge est capable de régler les situations épineuses. Justine Maes prépare sa "succession" en la personne de Norbert Fauvarque, son neveu. Elle pense qu'il a l'étoffe d'un Président de la République. Du moins si ce petit notable séducteur ne commet pas trop d'erreurs.

Un problème inattendu survient chez la sénatrice. Son coffre-fort a été cambriolé : argent, bijoux, et surtout dossiers ont été volés. Joséphine Flament, avec ses amies Marie-Claude et Chantal, sont des sexagénaires n'ayant jamais été fortunées, ni chanceuses. Pourtant, elles rêvent d'un achat immobilier à La Panne, station cossue de la côte belge. Femme de ménage au service de Justine Maes, Joséphine a pris conseil auprès d'un truand local afin de s'attaquer au coffre de la vieille sénatrice. Tout s'est passé à merveille. Encore que Josy et ses copines ne sachent pas trop comment tirer de l'argent grâce aux dossiers dérobés. Laforge ne soupçonne pas la femme de ménage, mais il va mener son enquête.

Le commandant de police lillois Pierre-Arsène Leoni s'est mis en disponibilité après la mort de sa compagne. Avec son bébé Lisandra, il s'est réfugié en Corse, auprès de sa Mémé Angèle (soixante-quatorze ans), assez vaillante pour élever l'enfant. Néanmoins, devant revenir brièvement à Lille, il retrouve son ancienne équipe de policiers. Ils l'apprécient bien davantage que Clément Vidal, le nouveau chef qu'on leur a imposé. Leoni renoue avec son amie de cœur Éliane Ducatel, dynamique médecin légiste. Alors qu'ils se trouvent ensemble, ils sont amenés à constater le décès de Justine Maes, à son domicile. Selon la légiste Éliane, il s'agit d'une mort plutôt suspecte.

Une autopsie, ce n'est pour plaire ni au policier Vidal, ni à Norbert Fauvarque. Un risque pour leur image, déjà que le neveu de la sénatrice est flanqué d'une épouse alcoolique et fade, Domitille. Malgré tout, le Corse et Éliane sont bien décidés à enquêter. Bien que ses collègues soient mobilisés par la disparition de deux enfants, Théo et Sophie, Leoni peut compter sur eux. Pendant ce temps, un personnage rôde dans les carrières de la petite ville de Lezennes, non loin de là. Pour celui-ci, longtemps mal traité par la vie, ces galeries souterraines sont devenues le royaume d'Invictus. Cette ombre observe, surveille, fuyant ceux d'en-haut. Si le policier Vidal se croit efficace, Leoni et Éliane le sont encore plus…

Elena Piacentini : Carrières noires (Pocket, 2016)

Lorsqu'on lit beaucoup, il arrive que l'on se trompe sur le potentiel d'un auteur débutant. Il est vrai que, outre l'écriture et le talent proprement dits, une certaine ténacité s'avère nécessaire pour s'inscrire dans la durée. Quand fut publié en 2008 “Un Corse à Lille”, pas besoin d'être devin pour comprendre que cette Elena Piacentini appartenait à la catégorie des romancières pleines d'avenir. Son éditeur Gilles Guillon n'en doutait pas, et quelques chroniqueurs mirent en valeur ses premiers livres. Le festival Polar'Encontre (près d'Agen) ainsi qu'Ugo Pandolfi et leurs amis de Corse lui apportèrent aussi une "visibilité". Puis, en complicité avec sa nouvelle éditrice, le nom d'Elena Piacentini s'imposa. Aujourd'hui, ses romans commencent à être disponibles en format poche. À découvrir sans plus tarder !

Inutile d'épiloguer sur “Carrières noires”, un suspense sinueux et diablement captivant. Un pur bonheur pour les lectrices et les lecteurs de polars de qualité. Quant à en savoir plus sur l'auteure et sur son parcours, il suffit de suivre le lien vers l'interrogatoire qu'a subi (en toute amitié, et avec humour) Elena Piacentini…

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P
Tu as toujours défendu la qualité et la diversité du Genre, mon cher Claude. C'est ce qui fait ta force et pour cela que l'on te suit.<br /> D'autres, oublient régulièrement de nous parler de littérature; c'est normal, puisque inondés de Service de Presse, ils ne lisent pas ou très peu. Ils privilégient alors ce qui est "punchy" ou ce qui est dans l'air du temps. Ils pratiquent aussi avec beaucoup d' ardeur le renvoi d'ascenseur ou le spécial copinage.<br /> Puisque l'on parle de son travail, il est bon de rappeler qu' Elena Piacentini n'a jamais été chroniquée dans la Revue 813 (exception faite d'une brève "obligée" lors de sa participation à la finale des Trophées 2015)! <br /> Marianne, partenaire de la Mecque "Quais du Polar" et pourfendeur de la pensée unique lors de la création du journal, consacre "Trente incontournables du Polar" dont certains, venus de nulle part mais estampillés, nous proposent de véritables bouillies littéraires. <br /> La palme des chroniques récentes revenant dans sa conclusion à un pisse-copie de Paris Match à propos d'un roman que tout le monde s'arracherait, qui sent bon la bouse et le terroir : "Rien de mieux, finalement, pour se changer de l’atmosphère délétère des bas fonds urbains, que de respirer cette revigorante odeur de fumiers !". Amitiés, Pierre
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C
Je me garderai bien d'émettre une opinion sur "les professionnels de la profession", comme disait Jean-Luc Godard. Je me souviens que Yann Plougastel, pour "Le Monde" est un des rares ayant écrit sur Elena Piacentini (et sur mon vieux copain Jean Failler) : <br /> http://polar.blog.lemonde.fr/2014/08/19/series-dete-pluie-de-meurtres-dans-lhexagone/<br /> (Il a récemment évoqué le dernier titre de Nadine Monfils ou le roman de Paul Nirvanas, ce qui montre qu'il est plus curieux que beaucoup). <br /> Par ailleurs, les journaux et magazines ont leurs impératifs. Certains grands évènements autour du polar aussi, sans doute. Suivre son instinct (comme je le fais) est probablement plus difficile pour eux. Je ne peux que répéter que la diversité de lectures nait de la curiosité envers des talents moins marketisés, et que le plaisir reste essentiel pour les lecteurs tant soit peu boulimiques.<br /> Amitiés.
P
Salut Claude, Il est bon de rappeler, comme tu le fais ici avec cette édition en format poche de "Carrières Noires", que l'on peut juger de la validité et de la qualité d'un travail d'auteur sur la durée et non sur les effets d'annonces (et/ou le marketing). Le surf actuel de la plupart des chroniqueurs ou bien de nombre d'intervenants du Genre sur la vague d'un Polar qui serait "Noir et Rural" commence à devenir franchement insupportable! Elena Piacentini, à l'écriture fine , intelligente et subtile, est assurément une de nos meilleures plumes, n'en déplaise à certains!. Nous attendons avec impatience la sortie de son 7ème roman "aux vents mauvais" (sortie prévue en mai, éditions au-delà du raisonnable).Amitiés, Pierre
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C
Salut Pierre<br /> Les "effets de mode", ça n'a jamais été mon truc, comme le savent tous les habitués d'Action-Suspense. Pas plus que d'accorder un préjugé forcément favorable à tel auteur dont le précédent titre m'aurait semblé de qualité. Bienveillant, certes, mais pas prêt à m'enthousiasmer pour n'importe quoi. Oui, Elena Piacentini a prouvé son talent. Et l'on espère que son 7e titre à venir le confirmera une fois encore.<br /> Amitiés.