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Voici un roman qu'on aura peut-être la chance de pouvoir lire en traduction française un jour. Ce serait une bonne idée : le sujet apparaît fort excitant.
Le Man Booker Prize, prix britannique de langue anglaise qui ouvre à son lauréat un lectorat mondial, a récompensé le mardi 13 octobre 2015 “A Brief History of Seven Killings”, de l’auteur jamaïcain Marlon James. Basé sur des faits réels, ce long roman de 680 pages évoque l'attaque (par sept personnes) dont furent victimes Bob Marley et son équipe le 3 décembre 1976, juste avant un concert à Kingston, ville natale de l’auteur. Il s'agit d'une fresque complexe, sur trois décennies, avec plus de soixante-quinze personnages. Il y est aussi question de guerres du crack à New York dans les années 1980 et des transformations de la Jamaïque dans les années 1990.
Âgé de 44 ans, Marlon James habite aux États-Unis, à Minneapolis. Il faisait partie d’une dernière sélection de six auteurs, aux côtés des Américaines Hanya Yanagihara et Anne Taylor, des Britanniques Tom McCarthy et Sunjeev Sahota et du Nigérian Chigozie Obioma. Réservé jusqu’en 2013 aux romanciers britanniques, irlandais et aux ressortissants du Commonwealth, le prix (doté de 50.000 Livres Sterling) est ouvert depuis l’an dernier aux auteurs issus de l’ensemble du monde anglophone, avec des romans publiés en Grande-Bretagne pour être éligibles.
C'est le troisième roman de Marlon James, qui a failli abandonner sa carrière d'écrivain. En effet, son premier livre, "John Crow's Devil", avait été rejeté par soixante dix-huit maisons d'édition, avant d'être finalement publié en 2005 par Akashic Books.
“C'est un roman policier qui dépasse son genre et nous plonge dans une histoire récente qu'on connaît trop peu. Le roman avance à une vitesse folle et deviendra un classique de notre temps”, a déclaré le président du jury, Michael Wood. “Un des plaisirs de cette lecture, c'est que quand vous tournez une page, vous ignorez qui sera le narrateur de la suivante.” Michael Wood a loué la diversité des tonalités du livre, qui vont “de l'argot jamaïcain à des hauteurs bibliques”. Il a aussi précisé que sa mère ne pourrait probablement pas dépasser les premières pages à cause des gros mots et de la violence. Marlon James lui-même est d'accord: “Cette fois-ci, ma mère devrait éviter la quatrième partie du livre”.
Le New York Times a été dithyrambique sur ce livre : “C'est comme un remake du film "The Harder they come" ["Tout, tout de suite" avec Jimmy Cliff, film de Perry Henzell, 1972], par Quentin Tarantino avec une bande originale de Bob Marley et un scénario d'Oliver Stone et William Faulkner, avec un peu d'aide créative de la ganja. C'est épique dans tous les sens du mot : de grande envergure, mythique, excessif, colossal et incroyablement complexe.”
(Sources : Le Monde – Slate.fr – FranceTV infos – Wikipedia – BBC News)