De son vrai nom Jean Herman, l'écrivain Jean Vautrin vient de nous quitter ce 16 juin 2015, à Gradignan. Cinéaste, scénariste et dialoguiste, il était né le 17 mai 1933 à Pagny-sur-Moselle. Avec "Un grand pas vers le bond Dieu", il fut consacré en 1989 par le Prix Goncourt. Il fut aussi lauréat du Prix des Deux-Magots, du Prix du roman populiste, du Prix Louis-Guilloux (pour l'ensemble de son œuvre). Le 11 janvier 2014 a été inaugurée dans la commune de Saint-Symphorien, en Gironde, une médiathèque à laquelle a été attribué le nom de Jean Vautrin.
Comme pour Michel Quint ou Hervé Jaouen, qui ont évolué vers d'autres genres littéraires, il est probable que le grand public ne retienne pas toujours les romans de catégorie noir-polar de cet auteur. Pourtant, son apport au genre fut considérable. Il suffit de relire "A bulletins rouges" ou "Canicule", "Billy-ze-kick" ou "Typhon-gazoline" pour réaliser la force de ses intrigues. On aurait envie de citer tant de titres qui marquèrent les lecteurs. Fluidité narrative et noirceur des sujets, telle fut généralement la tonalité des polars de cet auteur. Gardons en mémoire qu'il fut un des grands noms du roman noir dès la décennie 1970.
Jean Vautrin fut récompensé en 1980 par le Prix Mystère de la Critique pour "Bloody Mary" (Ed.Mazarine). Il collabora à une bédé de Tardi, "Le cri du peuple", et signa encore (avec Dan Franck) la série "Les aventures de Boro, reporter-photographe" (1987-2009) qui compte huit volumes. Quelques-uns de ses romans furent, logiquement, adaptés au cinéma. Un grand écrivain populaire quitte la scène, mais il restera dans nos cœurs et dans nos lectures de passionnés. Merci, m'sieur Vautrin !