Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !

Gilles Vidal : Le sang des morts (Éd.Lokomodo / Asgard, 2014)

Vernais est une station balnéaire ordinaire, petite ville côtière peu touchée par le crime. Le commissaire Roger Vignes, marié mais ignorant son épouse, approche allègrement de la retraite. Le lieutenant Stanislas Delorme est son principal adjoint. Célibataire, il vit avec sa chienne Lucky, et s'en trouve très bien. Mariée à un homme d'affaire au bizness pas très clair, Margot Farges découvre le cadavre d'un quinquagénaire inconnu dans sa piscine. Ce n'est pas son mari Franck, absent, qui lui viendra en aide. La police enquête, ne tardant pas à identifier la victime. Il s'agit de Serge Kinderf, qui vivait en marginal depuis que des évènements douloureux l'aient fortement perturbé.

Le corps est reconnu par ses deux fils, Stéphan et Walter. Si Stéphan, le plus jeune, a été marqué par leurs problèmes familiaux, ce n'est guère le cas de son aîné. Walter est employé dans une agence de communication, mais se veut surtout écrivain en devenir. Dans la lignée d'un Thomas Pynchon ou d'un Malcolm Lowry, si possible. S'ennuyant dans son boulot, Walter ne laisse pas indifférente sa collègue Aude, même s'il garde sa réserve envers elle. On retrouve bientôt un second cadavre anonyme. Le légiste remarque une inscription en cyrillique sur son corps. Peu importe que ça signifie “L'absence est fatale”, l'essentiel est que cet homme appartient très certainement à une mafia russe.

Vignes, Delorme et leurs collègues enquêtent au domicile d'un nommé Jean Quibert. La maison de ce type, qu'on dit quelque peu dérangé, est un véritable dépotoir. Entre odeurs infectes et immondices variés, on trouve d'abord deux cadavres. Parmi les autres traces, il y aura aussi un crâne d'enfants et des ossements. Quibert n'est pas en état d'être interrogé, pour l'heure. Grâce à Margot, Stanislas Delorme s'intéresse au cas de Franck Farges, dont le passif apparaît chargé. Dans le même temps, le mari de Margot connaît de sérieux problèmes. Il est enlevé, séquestré et torturé par des Russes, auxquels il a des comptes à rendre. Franck Farges ne maîtrise vraiment rien de la situation en cours.

Trentenaire, Félicien Faderne est un scientifique, employé par la société Blakol. S'il a été kidnappé par une jeune blonde armée, c'est pour assurer sa protection, semble-t-il. Car ses travaux de recherche sont loin d'être anodins. Félicien l'ignorait, mais Blakol est une officine œuvrant pour l'intérêt national. Sous les ordres d'un énigmatique Horb, la blonde Anne doit s'occuper de lui, le temps que certaines menaces soient écartées. Non sans devoir mettre KO des adversaires, elle récupère l'ordinateur de Félicien afin qu'il continue sur son projet...

Gilles Vidal : Le sang des morts (Éd.Lokomodo / Asgard, 2014)

Dans ce remuant roman d'aventure, les policiers ne sont pas au bout de leurs peines. Une affaire où il sera question de chirurgie esthétique, d'une collection de fioles de sang, d'une femme qui a tenté un retour incognito. Et où même la chienne Lucky sera blessée, avant que son maître n'élimine le malfaisant qui lui a fait du mal. Walter Kinderf et son cadet, Félicien et Anne auront leur rôle à jouer, bien entendu. Quant au principal criminel, bien qu'il utilise plusieurs pseudonymes, il sera pourchassé avec succès. On aura compris que c'est un foisonnement de péripéties, un festival de rebondissements, que nous offre l'auteur. Aucun doute, Gilles Vidal est un narrateur hors pair, qui paraît se délecter de nous raconter en détail les tracas rencontrés par les protagonistes.

Si la tonalité se veut légère, fluide et même quelque peu enjouée, ne nous y trompons pas : l'intrigue est diablement solide, parfaitement mesurée dans sa construction. Avec ses scènes courtes illuminant le récit, le feu d'artifice est sous contrôle. Le chassé-croisé des personnages n'empêche nullement qu'ils nous soient présentés avec précision. Si Stan Delorme, flic peut-être moins désabusé qu'il l'affiche, est un des pivots du roman, tous en sont héros autant que lui. Ce qui constitue un des beaux atouts de l'histoire, qu'on aurait tort de confondre avec un polar basique où se croisent bons et méchants. Gilles Vidal nous captive et fait sourire, nous entraînant dans un affaire palpitante. Une lecture vraiment très très agréable.

 

Trois autres livres de Gilles Vidal sont chroniqués ci-dessous (cliquez).

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
"Être à ce point dans un déni obsessionnel, c'est dramatique." Claude LE NOCHER, vous ne savez rien de mon histoire sauf ce que l'on vous fait croire, et vous me jugez avec une condescendance exemplaire... Vous ne réfléchissez pas beaucoup cher monsieur et c'est bien dommage ! Un peu de lecture au cas où... Car pas besoin d'être Einstein pour faire les bonnes déductions lorsqu'on a les bonnes infos !!!<br /> http://aurore-drossart.webnode.fr/acte-1-drossart-c-montand-vivant/
Répondre
C
Bonjour<br /> Vous réagissez à un de mes commentaires, et non au roman que j'ai chroniqué en cette occasion. Cette précision s'impose, car je ne fais qu'exprimer une opinion parallèle à d'autres sujets soumis par un interlocuteur. Condescendance et manque de réflexion de ma part, dites-vous ? Je conçois que cette affaire de prétendue paternité soit "toute votre vie" (aucun mépris dans ce propos). Vous avez été soutenue par les médias, vous avez bénéficié d'excellents avocats, de décisions de justice parfois favorables, et finalement défavorables. Libre à vous de continuer à plaider votre cause, de contester les prélèvements d'ADN et leur valeur. Libre à moi de considérer que l'ADN est une preuve définitive, et dans ce cas, de voir un "déni" de votre côté. J'ai tort ? C'est possible. Je comprends fort bien votre position, et je vous ai même toujours trouvé une certaine sincérité, mais l'affaire a été jugée, sans autre recours. Tel est le revers de l'ultra-médiatisation, qui fait que l'opinion ne changera plus, sans doute. Je ne vous en veux pas de cette agressivité qui vous a amené à me traiter d'imbécile. <br /> Je vous souhaite d'être heureuse, quoi qu'il arrive...
P
Bonjour M. Le Nocher,<br /> <br /> Vous avez lu cet article ? Je viens juste de le faire après être tombé dessus :<br /> <br /> http://www.lefigaro.fr/culture/2014/01/22/03004-20140122ARTFIG00551-helen-kramer-la-naufragee-qui-n-etait-jamais-monte-a-bord-du-titanic.php<br /> <br /> La naufragée qui n'était jamais montée à bord du Titanic<br /> <br /> Cordialement
Répondre
C
Un destin royal pour un chien, cher Philippe...<br /> J'en reviens à votre hypothèse sur Helen Kramer, qui aurait cru une version erronée ou mensongère... ça me fait furieusement penser à Aurore Drossart et à sa mère. <br /> http://www.francesoir.fr/actualite/societe/aurore-drossart-jamais-sans-sa-mere-124240.html<br /> &quot;quoi qu’en dise l’ADN, Montand serait bien le père. Comment ? « La génétique est fiable à 99,99 %, certes, mais les hommes qui sont derrière ? », assène Aurore.&quot; Être à ce point dans un déni obsessionnel, c'est dramatique. Bien qu'on l'ait oublié, il faut souligner le rôle malsain de certains médias qui se vengeaient ainsi de Montand, de façon posthume assez dégueulasse. Ils allèrent jusqu'à affirmer qu'elle était le sosie féminin de l'artiste, du grand n'importe quoi.<br /> Quoi qu'elles en disent maintenant, la mère savait que l'ADN prouverait son infâme mensonge (celui de toute une vie), et on peut s'étonner que sa fille lui accorde encore la moindre confiance. <br /> Amitiés.
P
Patrice Padé était ce SDF, ce qui l'a desservi, premier suspect dans l'affaire du meurtre de la jeune Caroline Dickinson, 13 ans, dans une auberge de jeunesse à Pleines-Fougères en 1996. Innocenté par le test ADN en effet, alors qu'il aurait été jugé, condamné et peut-être même exécuté si cela s'était passé quelques dizaines d'années plus tôt, comme l'a dit un avocat à l'époque, Pierre Gonzalez de Gaspar.<br /> Moi aussi, pour ce qui est d'Helen Kramer, j'ai fait le rapprochement avec Anastasia, mais vous avez vu l'un des commentaires sous l'article du Figaro, celui de Fanchon, avec laquelle je suis d'accord : Helen Kramer n'était peut-être pas une usurpatrice volontaire puisqu'on lui a raconté qu'elle avait survécu à l'âge de deux ans au naufrage du Titanic. Elle a pu le croire sincèrement d'autant plus que c'est son père, en tout cas l'homme qui lui en a tenu lieu, qui le lui a dit. Elle a alors pu croire toute sa vie et jusqu'à sa mort qu'elle était bien Loraine Allison.<br /> C'est une différence avec l'affaire Anastasia.<br /> <br /> A propos, cet article sur le Titanic nous a amenés à comparer avec Anastasia. <br /> Il se trouve que sur le blog Angelfire Russian avant-hier mardi 21 janvier j'ai lu un article. J'avais déjà l'intention de vous le montrer avant que cette histoire autour du Titanic n'amène la conversation sur Anastasia.<br /> Voici. <br /> M. Le Nocher, lisez ces deux articles, vous me direz après, je crois que comme moi vous trouverez cette histoire très émouvante.<br /> C'est l'histoire de Joy ( la joie ), le chien du tsarévich Alexis, un mâle malgré son nom. Vous n'avez pas forcément de chien ou un attrait spécial pour eux, mais serez touché en voyant que Joy a été le seul survivant, humains et animaux confondus, du massacre de la famille impériale russe Romanov à Ekaterinburg en 1918.<br /> <br /> http://www.angelfire.com/pa/ImperialRussian/blog/<br /> <br /> Tuesday, 21 January 2014<br /> <br /> The Fate of the Tsesarevich Alexei's Dog, Joy<br /> <br /> I have a great love of all animals, so much so that I have been a vegetarian for much of my adult life. No animal touches my heart more than that of a dog, so it is only natural that the following article, published in today's issue of The Siberian Times should pull on my heart strings.<br /> <br /> The article retells the fate of the Tsesarevich Alexei's favourite dog and faithful companion, Joy. We have all seen photographs of the two of them together. Given Alexei's illness which prevented him from playing like most boys his age, his canine friend must have surely brought much comfort and companionship during the days and weeks in which his illness restricted his movement, often making him bedridden for weeks.<br /> <br /> The article was written by Kate Baklitskaya, it was inspired by Maja Proescholdt who wrote an extensive article on her personal blog about the fate of the last heir to the Russian throne's favourite canine companion. To read the article in full, view the photos and video, please click on the following link; <br /> <br /> The Fate of the Tsesarevich Alexei’s Dog, Joy<br /> <br /> Paul Gilbert @ Royal Russia. 21 January, 2014<br /> <br /> http://www.angelfire.com/pa/ImperialRussian/news/567news.html<br /> <br /> http://majathemosthappy.blogspot.ca/2013/10/the-fate-of-joy.html<br /> <br /> Cordialement
C
Bonjour Philippe<br /> L'ADN est impitoyable ! S'il a sauvé Patrice Padé (faites marcher votre mémoire), il en a incriminé beaucoup d'autres. Helen Kramer fait évidemment penser à la fausse Anastasia. Et l'on peut penser que les attentats du 11-Septembre entraîneront aussi ce genre d'escroquerie (je crois qu'il y a eu un ou deux cas, déjà). <br /> Amitiés.