Édouard Molinaro est décédé, il avait filmé quelques polars

Né à Bordeaux en 1928, le cinéaste Édouard Molinaro est décédé le 7 décembre 2013. Durant la première partie de sa carrière, il réalisa plusieurs films adaptés de romans policiers ou d'espionnages. Des œuvres d'auteurs non négligeables...

"Le dos au mur" (1958) : "Délivrez-nous du mal", de Frédéric Dard

"Des femmes disparaissent" (1959) : roman éponyme de Gilles-Morris Dumoulin

"Un témoin dans la ville" (1959) : roman de Boileau-Narcejac

"La mort de Belle" (1961) : d'après Georges Simenon

"Les ennemis" (1962) : "Un certain code", de Fred Noro

"Arsène Lupin contre Arsène Lupin" (1961) : d'après le personnage de M.Leblanc

"Une ravissante idiote (1964) : roman éponyme de Charles Exbrayat

"Peau d'espion" (1967) : roman de Jacques Robert

Il convient aussi de citer un film historique remarquable, projet qui fut largement soutenu par son interprète principal, Jacques Brel :

"Mon oncle Benjamin" (1969) : roman éponyme de Claude Tillier

Comments

[Philippe]

Bonjour M. Le Nocher, Serge,

Pour la télévision, Edouard Molinaro avait par ailleurs réalisé ce feuilleton diffusé sur France 2 vers 1993, " Les Grandes familles " , d'après le roman de Maurice Druon de 1948. Une adaptation plus fidèle que le film de 1958 de Denys de La Patellière.
Avec, dans des rôles antipathiques à contre-emploi, Michel Piccoli, Pierre Arditi, Roger Hanin. Avec aussi mais dans un rôle sympathique Evelyne Bouix, compagne d'Arditi.
Ce feuilleton est un chef-d'oeuvre en soi, et remarquable aussi dans la carrière d'Edouard Molinaro, car distinct de ses films de cinéma populaire qui ont été cités. Ces derniers sont de grande qualité, c'est entendu, mais " Les Grandes familles " est une adaptation d'une oeuvre littéraire, autre que du polar, pas un film de copains, qui restitue la cruauté du roman de Druon avec sa critique sociale de certains milieux bourgeois, dont celui de la Bourse.
Le cynisme du baron Noël Schoudler interprété par Piccoli, qui fait mettre sous tutelle et rend juridiquement incapable son parent Lucien Maublanc ( Roger Hanin ) qui meurt à l'asile d'aliénés ( une critique là encore des pratiques de la psychiatrie autrefois, là dans les années 1920 - 1930, mais elles ont duré au-delà ). Ou l'arrivisme de Simon Lachaume ( Pierre Arditi ) ), au départ un produit de l'école républicaine qui a pu faire des études comme boursier, mais qui renie ses origines modestes, les cache quand il devient parlementaire et a honte de sa mère, cachant aussi l'existence de son frère Louis, attardé mental qu'il fait placer à l'hospice départemental.
Il y avait également Georges Marchal ( l'interprète du roi Philippe le Bel dans la version des " Rois maudits " de 1972, toujours d'après Maurice Druon ) dans l'un de ses derniers rôles avant sa mort.

Cordialement

[Claude LE NOCHER]

Eh oui, Philippe, les années passent... mais Mehdi reste parmi ceux auxquels on pense toujours avec une tendresse certaine. Ce livre est l'occasion de le redécouvrir.
Amitiés.

[Philippe]

Bonjour M. Le Nocher,

En concomitance avec la sortie du film de Nicolas Vanier mercredi dernier, j'ai vu et acheté à la Fnac le livre :
La belle histoire de Sébastien
Mehdi ( auteur )
Michel Lafon, 17 octobre 2013

http://www.amazon.fr/gp/product/274992071X/ref=olp_product_details?ie=UTF8&me=&seller=

Cordialement

[Claude LE NOCHER]

Comment oublier la frimousse de Medhi dans "Belle et Sébastien" ? Je pense que Nicolas Vannier aura été à la hauteur du mythique feuilleton. Pour des raisons qui ne vous échapperont pas, "Sébastien et la Mary-Morgane" fut très apprécié dans ma région... d'où était natif Charles Vanel, d'ailleurs.
Ah, souvenirs ! Amitiés.

[Philippe]

Bonjour M. Le Nocher,

Tout en ayant vu " Le Jeune Fabre " j'avoue que Véronique Jannot et Michèle Grellier m'ont davantage marqué dans " Paul et Virginie " tourné l'année suivante.
Avec dans un rôle de méchant Claude Titre, acteur un peu oublié aujourd'hui bien qu'ayant joué Bob Morane ( Bill Ballantine étant interprété par Billy Kearns ) dans la série des années 1960 d'après les romans et BD d'Henri Vernes. Une adaptation qu'on s'accorde à trouver trop sage.
Mehdi ( fils de l'actrice devenue écrivain Cécile Aubry qui nous a quittés il y a quelques années et du Pacha ou Glaoui de Marrakech, d'où son nom complet Mehdi el Glaoui ) sans Belle ni Poly dans " Le Jeune Fabre " ?
Oui, mais il ne vous échappe pas que sort ce mois-ci en décembre la nouvelle version de " Belle et Sébastien " au cinéma, un projet de Nicolas Vanier ? Et que Mehdi, aujourd'hui âgé de 57 ans ( né en 1956 ), y apparaît dans le rôle d'un berger barbu ? Je ne l'aurais jamais reconnu,

Parmi les trois feuilletons où Mehdi joue Sébastien, j'avoue avoir un faible plus pour " Sébastien parmi les hommes " que pour " Belle et Sébastien " qui précède ou " Sébastien et la Mary-Morgane " ( avec Charles Vanel ) qui suit.
Pour preuve, tout en ayant en tête les génériques chantés de tous ces feuilletons, c'est celui de " parmi les hommes " que je connaîs le mieux de mémoire.

Je connaîs les brumes claires
La neige en rose et les matins d'hiver
Je pourrais te retrouver le lièvre blanc qu'on ne voit jamais
Mais l'oiseau, l'oiseau s'est envolé
Et moi jamais je ne le trouverai
Car j'ai vu dans un vallon
J'ai vu l'oiseau
Je sais qu'il partait
Je l'ai entendu pleurer
Le bel oiseau que le vent chassait.

Si un jour tu m'écoutais
Tu apprendrais tout ce que je sais
L'oiseau part et puis revient
Tu le verras peut-être demain

Si jamais je rencontrais
Le bel oiseau qui s'est envolé
Sur un lieu de son voyage
Tout prêt de toi, le long du rivage
Moi tu sais, je lui raconterais
Combien pour toi je sais qu'il a compté

Je pourrais te tout donner
Mais toi pourquoi ne me dis-tu rien ?
Quel est-il ton grand secret ?
Un secret que je ne comprends rien ?
Moi tu sais je peux te raconter
Combien l'oiseau est parti à regret

C'est l'oiseau que tu aimais
L'oiseau jaloux, je l'ai deviné
Si un jour il revenait
Je lui dirais que tu l'attendais.

Là, ce sont les paroles telles que je m'en souviens.

Ensuite, je viens de faire une recherche et voici un site où l'on peut voir le texte exact.
Quelques différences par rapport à certains mots.
C'est souvent ainsi avec les chansons.

http://eljuky.com/Paroles/Chansons_de_-/sebastien_parmi_les_hommes.htm

Cordialement

[Claude LE NOCHER]

Le temps que je vous réponde, savez-vous ce que mon adresse mail me met en bandeau publicitaire ? Price Minister, Le jeune Fabre, Les grandes familles, etc...Internet c'est la liberté ? Euh, bof...
Amitiés.

[Claude LE NOCHER]

Bonsoir Philippe,
Sur la même page de votre site de vente, je note : http://www.priceminister.com/offer/buy/649617/Coffret-Le-Jeune-Fabre-VHS.html
Ah , en ce temps-là, j'avais à peine quatorze ans, à peu près l'âge de ces jeunes acteurs romantiques... Mehdi (sans Belle, ni Poly) et Véronique Jannot dans son tout premier rôle, qu'elle était craquante... Michèle Grellier, plus âgée, pouvait faire fantasmer. Jean-Roger Caussimon, non, mais il était remarquable. Et la voix profonde (ou creuse, ça se discute) de Demis Roussos chantant le générique...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jeune_Fabre
S'il vous plait, Philippe, ne cultivez pas ainsi ma mélancolie nostalgique, par pitié ! (eh eh).
Amitiés.

[Philippe]

Bonjour M. Le Nocher,

Voici un avis sur " Les Grandes familles " , que je viens de voir sur PriceMinister :

http://www.priceminister.com/offer/buy/2717576/Grandes-Familles-Les-VHS.html

" Le tatoué " a au moins eu le mérite de faire connaître Modigliani à beaucoup de spectateurs qui ne le connaissaient pas. Je sais bien qu'on est supposé connaître un aussi grand artiste, mais dans les années 1960 il était mort depuis une quarantaine d'années et je pense qu'il serait de mauvaise foi de soutenir que tout le monde à l'époque du film ( 1967 ) le connaissait.
Personnellement, c'est en regardant enfant ce film - des années après la mort des principaux acteurs vous vous en doutez - que j'ai entendu parler de Modigliani - et peut-être aussi de la Légion - pour la première fois.

Cordialement

[Claude LE NOCHER]

Je note que Tsilla Chelton et Pascale Roberts figuraient dans cette nouvelle version, deux actrice talentueuses. Disons juste que, si Louis de Funès fut quelquefois amusant, il ne fallait pas le laisser trop "en liberté" car il en devenait vraiment lourd. Ce qui était le cas dans "Hibernatus" ou, par exemple, dans "Le grand restaurant"; Pour d'autres raisons, il eut des ratages ("Le tatoué"), mais c'est excusable à cause du concours de cabotinage entre Gabin et lui.
Amitiés.

[Philippe]

Néanmoins, en parlant d'Hibernatus, peut-être aviez-vous davantage apprécié son remake - au féminin qui plus est - " L'Adorable femme des neiges " ( 2003 ) avec Florence Pernel ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Adorable_Femme_des_neiges

Cordialement

[Claude LE NOCHER]

En effet, Philippe, cette adaptation "complète" était très réussie. Le rôle de Simon Lachaume jadis tenu par Bernard Blier était surtout un arriviste hypocrite, le personnage par Pierre Arditi devient encore plus déplaisant. Roger Hanin était très bien, prenant la suite de l'immense Pierre Brasseur. Ah, la grande scène face à Gabin, on n'est pas près de l'oublier ! Le seul défaut du film était que l'affairiste baron Noël ne pouvait être exécrable, ce qu'il est dans cette histoire avec son paternalisme qui n'a rien de si raisonnable, puisque joué par Jean Gabin.
Par contre, on ne félicitera pas France 3 pour le choix du film en hommage à Molinaro. Si le sujet est sympathique, "Hibernatus" est la pire bouse qu'il ait tourné. Avec un Louis de Funès lamentable dans ses excès gesticulatoires. On avait déjà remarqué que les imperfections des programmateurs de France Télévision, mais une telle daube est plus une insulte qu'un hommage.
Amitiés.

[Serge 31]

Salut Claude.
Merci pour ce rappel. Molinaro, à l'instar de Lautner et Granier Deferre, faisait partie de cette catégorie de cinéastes dont le talent (assimilé à du simple savoir-faire) a eu fort à faire avec une critique partisane (qui a dit Nouvelle Vague?...). Oui, Brel l'a épaulé, y compris sur "L'emmerdeur"...
Amitiés.

[Claude LE NOCHER]

En effet, Serge...
Je me souviens du dédain des critiques cinéma des années 60 et 70 envers ce cinéma populaire, détesté par les intellectuels d'alors. A ses débuts, Noël Simsolo fit partie de ces violents critiques, d'ailleurs. Certes, la Nouvelle Vague apporta un renouveau en terme de tournages. Mais ces films "costauds" de cinéastes - techniciens inventifs (Lautner, Molinaro, etc) restent exemplaires.
Amitiés.