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Ayant publié en mai 1968 son premier roman sous ce pseudo (“Borgne à tuer”) dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir, Brice Pelman (1924-2004) en fut bientôt un des piliers. Intéressons-nous à deux des titres qu'il publia vers la fin de sa carrière, fertile en excellents polars.
La véritable histoire du chat jaune (Denoël, 1989)
À Nice, Albina est une jeune fille de seize ans. Son père Léonard est décorateur et artiste peintre amateur. Il est divorcé de Valentine, qui vit maintenant avec Bonarosa, chemisier-bonnetier. Albina adore les romans policiers de Woody Sherman. Âgé de trente-trois ans, de son vrai nom Jacques Baron, Woody Sherman connaît un réel succès. Lors d'une séance de dédicaces, il fait la connaissance d'Albina. S'il cherche à la séduire, elle n'est pas prête à succomber à ses avances. Léonard a vite remarqué les états d'âmes d'Albina. Il cherche à comprendre : sa fille serait-elle amoureuse de cet olibrius, qui se soucie fort peu d'elle ? Faire appel à Valentine, qui reste la mère d'Albina, n'est pas une solution si simple que Léonard l'a imaginé, car elle pose certaines conditions. La rencontre mère et fille se passe très mal, Albina ayant prévu de retrouver l'écrivain au même moment.
Séduire à la fois la mère et la fille, voilà une idée ludique qui ne déplaît pas à Woody Sherman. Valentine n'est pas une femme farouche, a-t-il compris. Et puis ces péripéties peuvent alimenter le roman qu'il est en train d'écrire [Le roman suggéré n'est autre que “L'amour à vif” signé Pierre Darcis, Éd.Encre 1985]. Un jeu, certes, mais qui trouble fort Albina, laquelle ne tarde pas à fuguer. Léonard est à la fois furieux contre l'écrivain, et jaloux de lui. Il cherche à retrouver sa fille sans prévenir la police. Les rapports intimes entre Woody Sherman et Valentine se dégradent bientôt, car elle espérait une possessive exclusivité. Qu'en est-il, alors, du petit chat jaune du titre et de sa véritable histoire ? Il est évoqué au cours du récit. Mais, suspense oblige, c'est dans les toutes dernières pages que l'on en saisira le sens, que seront éclaircis les faits.
La troisième victime (Fleuve Noir, 1992)
Suzanne est l'épouse de Christophe Rodier, chirurgien réputé dans la région de Grasse. La mère du mari vit avec eux dans leur belle propriété. Suzanne et sa belle-mère ne s'entendent pas du tout, car elle couve trop son fils. Il est vrai que Christophe a eu un grave accident quelques mois plus tôt. Mais il a retrouvé la forme et repris ses activités. Par contre, son associé Charles Mussot a beaucoup de mal à surmonter le décès de son épouse... Bidule, un pauvre garçon un peu demeuré des environs, transmet à Suzanne une lettre anonyme. Qui peut donc être cet admirateur secret, cet inconnu qui s'affirme amoureux de la jeune femme ? L'instituteur Robert Chavanne ou Charles Mussot ?
Suzanne pense à Adrien Couvreur, le pharmacien, dont l'épouse Alexandra est sa meilleure amie. Ce pourrait aussi être Bidule lui-même, qui trouve que la jeune femme ressemble à Romy Schneider, son idole ? Profitant de ces énigmatiques circonstances, bien qu'il ne soit pas l'auteur des lettres, Charles Mussot devient l'amant de Suzanne. Leur second rendez-vous lui sera fatal, car on va l'assassiner. Suzanne juge préférable de dire la vérité à l'enquêteur, le policier Lévêque. Ce dernier n'a pas de mal à la croire, comprenant qu'il doit vite repérer le véritable autour des lettres. Bidule ne l'aidera pas, car il a disparu. Le décès de la mère de Christophe évite à Suzanne de révéler son infidélité à son mari. Pourtant, il faudra bien qu'on sache qui est l'amoureux inconnu qui écrivit les lettres, et pourquoi.