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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 07:06

 

Né en 1921, Paul Sala fut policier jusqu’à sa retraite, en 1976. Dès 1970, il publia des romans dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. Il créa entre autres le personnage du Savoyard, héros de cinq romans. Il s’agit d’un robuste quinquagénaire, vivant à Rivail près du Léman. Il ne craint pas de se bagarrer, de se mettre en danger, ni de contourner un peu la loi pour découvrir la vérité. Une petite série de romans mouvementés, très sympathiques.

SALA-1Le Savoyard (1970)

Savoyard bon teint, pêcheur frontalier sur le Lac Léman, Arthur Vadois reçoit un télégramme de sa fille Sylvie, qui vit à Paris. Ils se sont perdus de vue depuis quelques années. Arthur décide de se rendre immédiatement dans la capitale. Dès son arrivée, un jeune voleur tente de s’emparer de sa valise. Arthur le rattrape vite, récupère l’objet, et laisse filer le voleur. Plus tard, celui-ci devient l’allié d’Arthur, l’aidant pour son enquête.

Sylvie ne loge plus à l’hôtel, où son père pensait la trouver. Le concierge et les voisins de chambres disent ne rien savoir sur Sylvie, ni sur son départ. Le détective privé contacté par Arthur ne lui inspire guère confiance. Quant à l’inspecteur Bergougnan, il ne pense pas retrouver facilement Sylvie. Arthur doit donc chercher seul. Ou plutôt avec la complicité de François, dit Fifi, son jeune voleur. La trace de Robert, qui fut un temps le petit ami de Sylvie, ne donne pas de piste. Le duo doit se méfier de la bande du Chtimi, des violents truands, pas très équilibrés psychologiquement, qui trafiquent de la drogue. Est-il encore temps de sauver sa fille ? Arthur et Fifi l’espèrent…

SALA-2Le Savoyard prend ses patins (1971)

Arthur Vadois habite près de la frontière franco-suisse. Un jour de tempête sur le Léman, il sauve trois personnes. Ces deux hommes et cette fort jolie rousse ne semblent pas vouloir rencontrer les autorités. En effet, ils ont commis un hold-up sanglant en Suisse. Arthur n’a nulle envie de passer pour leur complice. Quand il rentre chez lui, deux des voleurs ont pris en otage la mère Christine, vieille amie d’Arthur. François, dit Fifi, arrive bientôt en renfort. Le truand Marco propose un marché : Arthur et Fifi doivent récupérer son butin dans la faille de terrain où il l’a jetée, puis la rousse Florence et lui s’en iront. Pas si simple, car la fosse en question est pleine de vipères.

Arthur et Fifi ne sont pas les seuls à vouloir retrouver le sac lâché par les voleurs. Plusieurs attaques montrent que l’adversaire les connaît bien. Celui-ci n’hésite pas à supprimer le propriétaire du terrain en question. Arthur doit-il douter de Fifi, au passé de petit voyou ? Le temps s’écoule sans pouvoir récupérer le butin. D’autant qu’un bloc de roche obstrue maintenant l’ouverture de la faille. Pour que la situation évolue, Arthur doit à la fois piéger l’adversaire inconnu et se débarrasser des voleurs. Si d’autres personnes interviennent, ça risque de se compliquer sérieusement.

SALA-3Le Savoyard et la Vaudoise (1973)

Arthur Vadois est aujourd’hui maire de son village de Rivail. Bien que marié à Berthe, il a noté qu’une charmante jeune femme n’était pas insensible à son charme de quinquagénaire. À Miribel, la station de sports d’hiver proche de Rivail, il est sur le point d’entrer en contact avec l’inconnue. C’est alors que Félicien Marteuil, haut-fonctionnaire chargé des futures stations de neige, est assassiné presque sous les yeux d’Arthur. La belle jeune femme pourrait bien être impliquée dans ce meurtre.

Un incendie s’est déclaré dans la station. Peu après, on croit retrouver le cadavre du pyromane supposé. Arthur et son ami Ulysse, patron d’un hôtel local, gardent pour eux ce qu’ils savent. Car, entre-temps, Arthur a reçu les aveux de Nérine Bolomey, la jeune femme en question, qui a tenté de se suicider. Tandis que le commissaire Lemoine mène son enquête, Ulysse trouve un indice pouvant disculper Nérine (qui se repose dans une clinique suisse). Arthur et François suivent leurs propres pistes, sans en informer le policier. Le témoignage de la femme d’Ulysse n’est pas inutile. C’est à la suite d’un article paru dans la presse qu’Arthur commence à comprendre les faits.

SALA-4Le Savoyard a le punch (1973)

Dans son rôle de maire, le même jour Arthur célèbre un mariage et assiste à des obsèques. Mais ce qui le marque le plus, c’est d’apprendre le décès de Modeste Giovanolli, qui lui avait sauvé la vie autrefois. De toute évidence, il s’agit d’un meurtre. Pourtant, qui pouvait en vouloir à cet homme aimable, un peu rebouteux ? Chez le défunt, Arthur est agressé par deux hommes, avant de découvrir la jeune Portugaise Armandina, cachée dans le hangar de Modeste. Celui-ci était-il mêlé à une affaire d’immigration clandestine entre Suisse et France ? Berthe, l’épouse d’Arthur, est quelque peu jalouse d’Armandina, qu’Arthur a ramené chez eux.

Avec l’aide de Fifi, Arthur retrouve bientôt ses deux agresseurs. Il essaie de les faire parler, mais reçoit un coup qui le plonge dans le coma durant quelques jours. C’est évidemment le responsable du trafic, et de la mort de Modeste, qui a frappé Arthur. Sans doute doit-il chercher des suspects dans son propre village.

SALA-5Le Savoyard au Canada (1978)

François (Fifi), le protégé d’Arthur Vadois, s’est installé au Canada. Avec son épouse Flo, il y tient un bar-restaurant (La Maison du Pêcheur). Fifi alerte par téléphone Arthur quand sa femme est enlevée par des truands voulant s’emparer de son établissement. Un endroit idéal pour eux qui veulent écouler de la drogue. Accompagné de son épouse, Arthur prend l’avion pour Montréal. Pendant le vol, il fait la connaissance d’une ravissante Japonaise, Mlle Tatsuki. Un autre Asiatique est assassiné avant qu’ils n’arrivent à destination.

Peu après avoir quitté l’aéroport, le taxi d’Arthur est attaqué par des voleurs. Arthur ne dit pas toute la vérité au lieutenant Boisjoli. En effet, il compte échanger les sachets de drogue qu’il a récupérés contre la vie de sa belle-fille. La bande de Michael, commandité par le caïd Jo di Ricardo, accepte l’échange. Le Savoyard sait bien q’on ne peut leur faire confiance. À Mlle Tatsuki non plus, sans doute. Il va devoir se montrer malin et user d’arguments musclés pour faire tomber le chef des truands…

Paul Sala est l'auteur de bien d'autres titres dans cette collection Spécial-Police du Fleuve Noir des années 1970 (dont plusieurs ont pour décor le Canada). On en reparlera.

 

Cliquez ici pour lire chez Mystère Jazz le portrait de Paul Sala.

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 07:42

 Thomas-Site1

Thomas-Site2

 « Tonton Pierre » m'avait contacté suite à un hommage dédié à Louis C.Thomas, à travers quelques-uns de ses titres. Il vient de créer un blog consacré au romancier Louis C.Thomas. Il faut saluer la remarquable qualité de ses recherches.

 

Depuis quelques années, « Tonton Pierre » s'intéresse aux collections policières, d'espionnage, sexy et sexy noires des années 1950. Il se procure des ouvrages, il en consulte à la BNF et à la Bilipo. Il fait des recherches, il collecte, et met en forme, puis il publie - en documentant de son mieux (très belle documentation, en effet). Pour le plaisir de partager et de faire connaître...

 

Thomas-Site3Dans le présent blog, c'est le travail sur Louis C. Thomas qu’il présente. Il évoque par chapitres les débuts littéraires de l’auteur, ses premiers grands romans, l’évolution de «l’aveugle» qui est récompensé en 1957 par le Prix du quai des Orfèvres, ses contributions radio télé et cinéma, ainsi que les adaptations de son œuvre.

Pour redécouvrir un romancier populaire majeur :

http://tontonpierre-thomascervoni.blogspot.com/

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 06:08

 

Rivages/Noir réédite dans de nouvelles traductions (de Laurent Lombard et Gérard Lecas) les excellents romans de Giorgio Scerbanenco, décédé en 1969. Une bonne initiative, qui permet de lire ou relire Vénus privée, Les amants du bord de mer, Ils nous trahiront tous, Mort sur la lagune, Le sable ne se souvient pas. Retour sur la première aventure de Duca Lamberti publiée en France, chez Plon en 1967, Vénus privée.

SCERBANENCO-1À Milan, le docteur Duca Lamberti n’a plus droit au titre de médecin. Il sort de prison. Un séjour causé par la mort d’une de ses patientes, et qui a entraîné celle de son propre père. Se reconstruire une vie, venir en aide à sa sœur Lorenza et à sa nièce… voilà tout ce que souhaite Duca Lamberti, homme volontaire, un peu blasé ou endurci par cette expérience de la prison. Grâce à un ami de son père, médecin de la police, Duca trouve du travail. Une mission aussi délicate que particulière. David Auseri, fils d’un puissant homme d’affaires milanais, s’adonne à la boisson depuis un an. Le jeune homme abuse du whisky. Son père veut que ça cesse. Duca doit deviner la raison du comportement suicidaire de David.

Alberta Radelli était une jeune femme se prostituant quand elle manquait d’argent. Une chic fille finalement, que David avait croisé un jour. Il n’avait pas su l’écouter, comprendre qu’il devait partir avec elle – comme Alberta le lui demandait, l’emmener loin. Alberta était morte. David culpabilisait. Duca Lamberti estime justifié de relancer l’enquête sur le décès de la jeune femme. Une pellicule photo lui permet de découvrir un aspect de la vie d’Alberta, et une sordide affaire liée au proxénétisme. Livia Ussaro a bien connu Alberta. Elle accepte d’aider Duca. Mais son rôle présente de nombreux dangers…

Si l’intrigue criminelle est de bon niveau, c’est surtout la noirceur de l’ambiance qui donne toute sa saveur à cette excellente histoire. Dans un contexte original, le personnage principal est l’un des plus beaux de la Littérature policière. Son regard humain et désenchanté sur le monde le rend terriblement attachant. Le ton réaliste (et même dur) du récit contribue à créer un climat particulier. Un roman de qualité supérieure.

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 06:02

 

Né en 1926, Adam Saint-Moore fut un des piliers des collections du Fleuve Noir d’antan. Il a écrit des dizaines de romans policiers et d’espionnage (son héros-espion se nommait Face d’Ange). Il faut objectivement admettre que cet auteur ne fut absolument original, loin s’en faut. Ses policiers (Paolini, Tardier) sont de purs représentants de la Loi et l’Ordre, ni des rebelles, ni des flics d’action tels qu’on les conçoit aujourd’hui. Adam Saint-Moore n’hésitait pas à pimenter ses histoires avec des scènes chaudes, non dénuées d’un voyeurisme sadique. Néanmoins, assez typiques d’une époque, ces romans se lisent encore sans déplaisir. Si le contexte a vieilli, les scénarios restent plutôt solides et les ambiances fort bien décrites. Voici huit exemples parmi la grosse production de cet auteur.

 

StM1Les voix de la nuit (1965)

Dans l’Amérique des années 1960, Julian W.Murchison est un chroniqueur capable d’influencer l’opinion publique, de nuire à n’importe quel personnage célèbre du monde artistique ou politique, au nom d’une morale hypocrite. Cet émule du sinistre sénateur MacCarthy prend plaisir à causer du tort à tous ceux qui méritent leur notoriété. Récemment, il s’en est pris à une grande comédienne (qui n’hésitera pas à le frapper avec violence en guise de vengeance). Celui qu’il vise aujourd’hui n’est autre que le plus célèbre et le plus talentueux auteur américain de théatre de l’époque, Thomas Hayes, qu’il déteste.

Grâce au jeune Barret, un arriviste sans scrupule, Murchison apprend que Hayes a une liaison avec une vague actrice figurante, Edna. Celle-ci serait enceinte de lui, mais Hayes n’aurait pas l’intention de s’occuper d’elle plus longtemps. Le chroniqueur écrit un virulent article accusateur contre Thomas Hayes. Peu après, Murchison est assassiné alors qu’il se rendait chez sa maîtresse. Une affaire confiée au policier Higgins, qui fait rapidement la relation avec la dernière cible en date de la victime. Est-il possible que l’exigeant Thomas Hayes ait supprimer celui qui l’attaquait aussi bassement ? Le policier Higgins mène l’enquête avec son meilleur ami, le journaliste Ben Gillis. L’arriviste Barret est à son tour assassiné. Ce qui ne surprend guère Gillis…

StM2Sous les étoiles mortes (1966)

Baloosta, bourgade des Etats-Unis. Le jeune et costaud shérif Henson assure ici l’ordre et le calme, assisté de Gus Palmer. Le Grand Maître d’une secte implantée dans le secteur vient d’être assassiné. La coupable semble être Jennifer, une toute nouvelle adepte de cette secte. Elle ne se souvient de rien. Le shérif, qui la trouve charmante, ne la croit pas coupable. D’autant que la secte ne manque pas de cinglés, estime-t-il.

Journaliste de renom, Ben Gillis suit l’affaire, accompagné du bouillant reporter photographe Chuck. Gillis comprend mal que John Broocks, homme d’une intelligence supérieure, ait intégré la secte. Mais est-ce vraiment dans l’entourage du gourou qu’il faut enquêter ? Ou plutôt, autour de Jennifer ? D’autres meurtres se produisent, peut-être pas causés par le même assassin… (L’auteur reprendra le même thème en 1976 dans La main de Dieu).

 

StM4Un été comme les autres (1967)

Le commissaire Paolini a besoin de repos. Son adjoint lui propose Castel-Loupiac, ville du Gers dont il est originaire. Paolini va séjourner dans la pension de famille d’Armande Lacombe, cousine de l’inspecteur. C’est une femme séduisante, qui a du succès avec les hommes. Joueur de rugby dans l’équipe locale, Paul Signac fait sans doute partie des intimes d’Armande. Elle semble aussi proche de Maître Noilhan, le notaire, qui n’a rien d’un bel homme. Ancien militaire, Gaston Lacombe est le mari d’Armande. Il parait s’accommoder de l’attitude de son épouse. Pourtant, un soir de beuverie, il menace le rugbyman.

Paolini s’interroge encore sur Jeanne, l’employée d’Armande, et Mlle Mauricet, discrète amoureuse de Signac. L’ancien gendarme Languillaume le renseigne sur la vie locale. Armande est menacée dans des lettres anonymes, signées Justicia. Elle a tort de ne pas les prendre au sérieux. Quand l’affaire évolue, Paolini laisse le brigadier Joubert mener l’enquête en se trompant. Ce qui lui permet d’observer les autres suspects…

StM3La dernière battue (1968)

PDG de Publi-Europ, Olivier Fribois reçoit des invités pour un week-end de chasse dans sa propriété de Frieuse, en Sologne. Wecheler, industriel auquel il doit faire signer un contrat, est l’invité d’honneur. D’autres notables parisiens sont présents. Paule de Vendreuil, chasseuse d’élite; Maître Severin, avocat talentueux; Juan Montaigna, jeune couturier; Adolphe Ponge, ancien ministre; Juliette, comédienne; Ariane, directrice de magazine. Sans oublier les proches de Fribois : sa maîtresse, son épouse, sa secrétaire et son adjoint.

Le commissaire Paolini et son adjoint Ducuing font aussi partie des invités. En effet, le PDG a reçu des messages anonymes par courrier. Il y a bien un danger, ce dont le policier s’aperçoit quand il est pris pour cible. Lors de la battue du lendemain, Fribois est légèrement blessé au bras. Le tireur a laissé des traces. Tout le monde est soupçonnable, à divers titres. La ravissante Suédoise Birgitt, maîtresse de Fribois, arrive en tête de liste…

StM5La main de Dieu (1976)

L’Église de l’Arche du Dernier Jour est une communauté religieuse basée non loin de Paris. Cette secte vénère une sorte de Dieu vivant, Étienne Maugelin. Il se fait appeler par ses fidèles Le Seigneur-Revenu. Le groupe est dirigé par le Pape Pierre, qui possède une grande force de persuasion. Des Apôtres, des Sœurs et des Novices, l’entourent dans leur propriété, interdite aux non-initiés. Fille de boucher, un peu déboussolée, le jeune Elisabeth vient d’intégrer ce petit monde. Elle rencontre Sœur Marthe et Sœur Lucie, qui voit le diable partout, en particulier dans le chat rôdant dans le domaine. Elisabeth est remarquée par le Pape Pierre, qui l’initie selon sa méthode personnelle.

Alerté par le père de la jeune femme, le commissaire Tardier ne peut guère intervenir tant qu’aucun trouble de l’ordre public n’est constaté. Une nuit, un automobiliste recueille une femme atrocement mutilée, qui va mourir avant d’être soignée. Un lien est possible avec la secte, mais Tardier ne possède toujours pas de preuve formelle. Un mystérieux témoin le contacte. Plusieurs meurtres vont s’enchaîner avant que le policier n’approche la vérité…

StM7Autopsie d’un viol (1978)

Tous deux issus de milieux aisés, Marie-Claude Grandier est la ravissante compagne du jeune et élégant commissaire Tardier. Alors qu’elle participe à un stage sur la créativité, le jeune femme est victime d’une tentative de viol. L’obsédé sexuel qui l’agresse n’avait pas caché son attirance pour elle. Quand elle reprend conscience, elle s’aperçoit avoir tué l’homme avec le couteau dont il la menaçait. Elle appelle Tardier, qui ne peut que constater les faits de légitime défense. Toutefois, un détail illogique intrigue le policier. Que le commissaire veuille disculper son amie déplait au juge d’instruction, plus misogyne que la moyenne.

Pourtant, Tardier poursuit son enquête sur la victime. Le fils de cet homme offre une piste intéressante : son père faisait réaliser par un photographe pro des images sadomaso, scènes élaborées et salaces. Tardier voudrait aussi en savoir plus sur la belle asiatique Kiwa, et sur une employée du centre où se déroulait le stage, Manuella. Une perquisition dans la maison de campagne de l’agresseur tué montre son degré de perversité. En effet, ses caves sont fort inquiétantes. Reste à comprendre les circonstance de sa mort…

StM6Les chiens sont lâchés (1980)

Encore jeune, Marc Avocourt vient de quitter la police après avoir commis l’erreur de trop bien faire son métier. Il est engagé par Le Guennec, ancien flic, directeur de la société GARSUC (Gardiennage et Sécurité). Connaissant ses qualités Le Guennec destine Marc à des missions délicates : assurer la sécurité de personnalités menacées (à l’époque les mouvements terroristes pratiquaient régulièrement l’enlèvement). Son premier client sera Philippe Boussault, héritier de l’empire Boussault créé et encore dirigé par son père. Le fils est actuellement menacé par un certain Front Armé de Lutte Anti-Impérialiste, réclamant dix millions pour ne pas le kidnapper. Il a besoin de protection.

L’entourage de Philippe Boussault, jeune homme trop gâté par la vie, se compose de plusieurs personnes. D’abord sa sœur Sylvie, qui semble avoir une grande influence sur lui ; Stéfan (que Marc surnommera Attila), l’homme à tout faire de Philippe, que Marc n’aime pas beaucoup ; Kristina, jeune mannequin suédoise. Quand ils se replient à Louveciennes, dans la propriété familiale, Marc fait la connaissance de l’antipathique Machaud, le gardien. Les chiens de celui-ci, de puissants dobermans, permettront d’assurer la sécurité de Philippe. Par ailleurs, Marc occupe le jeune homme en lui enseignant les arts martiaux. Et il passe ses nuits dans les bras de Sylvie. Au fil des jours, les terroristes sont devenus discrets. Faut-il pour autant espérer qu’ils ont renoncé ? Au contraire, cette première mission, qui s’annonçait pourtant bien, va-t-elle être un terrible échec pour Marc ?

StM8Le juge et le gendarme (1981)

Cesare Cortazi sait mettre au pas les prostituées ayant des envies de liberté. Les paresseuses, il n’aime pas ça parmi son cheptel. Pour se faire respecter des filles, il utilise des moyens cruels et violents. Il les marque au poignard, les brûle, les frappe, les contraint à l’abattage dans les pires conditions. Sa manière à lui de les calmer. Yolande, il est allé la rechercher à Nice. Mais il n’a pas pu l’obliger à obéir. On a retrouvé le cadavre de la prostituée dans la rivière.

Gina est serveuse dans la pizzeria des frères Zaccura, Calabrais d’origine. Elle vient de comprendre brutalement ce qui l’attend, et qu’elle a peu de chances d’y échapper. À moins de faire confiance au juge d’instruction Pelletier. C’est le Maréchal des logis chef Maublanc qui a constitué un dossier sur la bande des Calabrais, avant de le soumettre au juge, dont c’est le premier poste. Pelletier n’hésite pas à suivre le gendarme, ce qui déplait fort à sa greffière, Mme Rambaud. Elle n’a pas tort de penser qu’il va se faire des ennemis. Après l’arrestation de la bande, l’hostilité des notables et la pression de la hiérarchie pèsent sur le jeune juge. Sans compter les menaces des truands contre lui et sa famille. Quant aux accusatrices, ces prostituées seront-elles encore vivantes pour le procès ? (Cette histoire s’inspire d’une affaire réelle qui se déroula à Grenoble vers 1980).

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 07:14

 

Réédité chez Fleuve Noir, La crève de Frédéric Dard est un authentique roman noir, court et intense, à redécouvrir…

La guerre s’achève, c’est la Libération. Les Alliés approchent, on entend le bruit des combats, du canon. Terrée dans une chambre, tandis que vient la nuit, la famille Lhargne attend la suite des évènements. Le père, Albert, est un honnête homme de 58 ans. Il ne comprend guère de cette époque troublée, qu’il a traversée en continuant de construire des routes et des tunnels. Connaît-il vraiment ses enfants, aujourd’hui adultes ? Tout ce qu’il sait, c’est qu’il faut se cacher et patienter. DARD-2010De sa femme Constance, on ne remarque que le gros ventre et la mollesse bienveillante. Elle ne parvient probablement pas à rassurer ses proches, malgré sa sérénité protectrice.

Leur fille Hélène est une belle jeune femme de 26 ans. Mannequin, elle a toujours besoin de se sentir belle, attirante. Intelligente, elle se veut romantique. Elle a été l’amante de M.Otto, un officier Allemand. Sa famille et elle savent bien que, en ces heures tourmentées de la Libération, on ne pardonne pas ce genre de relation. Le dernier, c’est Petit Louis. Milicien pronazi, ayant tué bon nombre de Français, il n’ignore pas ce qu’il risque et masque à peine sa peur. Il reste cynique, se rangeant encore du côté des héros et non des salauds. Cette nuit-là, tous dorment peu et mal, flottant entre sommeil et éveil. Les doux souvenirs remplacent difficilement la réalité présente.

À l’aube, dehors, ils saccagent et incendie la ville. Ce n’est plus qu’une question d’heures avant que les libérateurs arrivent. Dans cette chambre, celle d’un Milicien ami de Petit Louis, les tensions entre frère et sœur ne durent pas. Petit Louis est bien incapable d’analyser la complexité de son propre caractère. Surtout, il n’exprime aucun regret sur ses choix, sans savoir s’il en est fier ou pas. Hélène a une pensée pour M.Otto, sans doute mort maintenant, dont elle ne fut jamais amoureuse. Ce qu’elle aime chez les hommes, c’est leur image, pas eux-mêmes. Elle envisage aussi le sort à venir de son frère. Dehors, quand les Alliés sont là, la population les accueille chaleureusement. Certains oublient qu’ils ont applaudi aussi vivement le Maréchal Pétain.

Le père s’aperçoit de son erreur : Il imaginait les maquisards à travers les récits de son fils. Il voyait des individus en guenilles, à mines patibulaires et armés d’escopettes, des dévoyés, de la racaille, et voilà qu’il tombe sur l’Armée française. Après cet épisode, ne sera-t-il pas possible de recommencer, autrement ? s’interroge Hélène. Son frère est sans illusion, car le regard qu’on porte sur lui ne changera pas. À midi, dehors, la rue prend des airs de fête. Dans cette cohue, les Lhargne peuvent espérer passer inaperçus…

Par son contexte socio-historique et sa dramaturgie, ce texte répond exactement à la définition du roman noir. Sachant qu’il fut écrit juste après la Libération, il s’agit aussi d’une forme de témoignage. Ce remarquable huis-clos n’est ni théâtral, ni manichéen. Frédéric Dard ne juge pas ses personnages. Il ne suscite pas non plus la pitié à leur égard. Il décrit avec subtilité quatre êtres humains, ni salement détestables, ni assez sympathique pour que le lecteur soit indulgent. La coquette Hélène et le méprisant Petit Louis échapperont-ils à leur destin, comme ce fut le cas de trop de collabos lors de l’Épuration ? Si le suspense porte sur cette question, c’est toute l’ambiance de ces quelques heures d’enfermement qui fait la force du récit.

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 06:04

 

Né en octobre 1932, le romancier Patrick Cauvin est décédé à la mi-août 2010. Claude Klotz, sous son vrai nom, signa bon nombre de romans. Cest sous le pseudo de Patrick Cauvin que sont parus la plupart de ses best-sellers. Il sut faire preuve de lyrisme autant que dhumour dans ses romans. En voici deux exemples diamétralement opposé, montrant létendue de son talent.

CAUVIN-1"Belange" (2006)

Quadragénaire, Adrien Beaurecourt est un éditeur parisien réputé. Bien qu’il s’y ennuie, il passe tous ses week-ends à Belange, sa gentilhommière du Maine-et-Loire. Inhospitalière, cette demeure ancienne lui vient de sa mère. Celle-ci personnifia l’autorité militaire aux yeux d’Adrien, qu’elle nomma longtemps Éliane. S’il reçoit à Belange des amis ou sa barbante maîtresse du moment, Adrien ne déteste pas la solitude.

Un jour, il s’aperçoit qu’un squatteur occupe les lieux en semaine. Le père Furet, qui fait office de jardinier et de gardien, n’a rien remarqué. Estimant que cette présence n’est pas inquiétante, Adrien n’alerte pas les gendarmes. Le squatteur répond aimablement au message qu’il lui laisse. L’éditeur tente de le surprendre en arrivant en avance, mais l’individu reste invisible. Ils continuent à échanger une sympathique correspondance, petit jeu qui dure plusieurs semaines. Puisqu’ils se partagent Belange, Adrien propose à l’inconnu de se rencontrer.

Quand il arrive cette fois-là, le squatteur a préparé un délicieux dîner. En réalité, il s’agit d’une charmante jeune femme de trente ans, Lucette. Mis à part son prénom, tout plait à Adrien chez cette jolie personne. Elle avoue être un peu alcoolique, mais ça peut s’arranger. A Paris, l’éditeur pense beaucoup à elle. Quand Furet fait du zèle, Adrien la tire des griffes gendarmesques. Il la présente comme sa fiancée. Mais les romances de princes et de bergères sont obsolètes. Car il y a Bob, le mec de Lucette, corpulent squatteur qui s’installe aussi à Belange. Rageuse déception pour Adrien dont, par ailleurs, les affaires sont florissantes…

Patrick Cauvin ne fut pas moins convaincant dans les souriantes comédies amoureuses. Si elle exprime une tonalité plus légère, cette facette est fort agréable. Humour astucieux et fluidité narrative sont les qualités majeures de ce roman, qui ne manque pas de surprises. On est très éloigné d’un romantisme désuet. La vie du héros et les divers portraits (dont celui de sa mère) offrent de savoureux épisodes.

CAUVIN-2"La reine du monde" (2001)

En 1972, Marc part s’installer en Afrique. Dix ans plus tard, lors d’un voyage à Vienne, il rencontre Marah. La jeune femme s’expatrie avec lui, dans sa plantation. Il crée le dispensaire local de Kitan, où elle s’investit. Au milieu des années 1990, Marc se demande s’il doit vendre. Mais la situation politique du pays paraît stable. L’arrivée du médecin Béral au dispensaire excite la jalousie de Marc. Il s’interroge sur lui-même autant que sur sa relation avec Marah. En 2000, des troubles commencent à agiter le pays. On évoque le retour de l’ancien dictateur, Toramba. A sa solde, Bacala et ses mercenaires mènent la guérilla.

Malgré son allure insignifiante, Van Oben est le patron occulte des affaires africaines de la France. Pour soutenir Toramba, il faut un prétexte : officiellement, des français habitant le pays seront victimes de partisans du pouvoir actuel. Un des hommes de Bacala tue Marah, mais rate Marc. Celui-ci veut venger sa compagne. Un ami va enquêter pour lui. Si le rôle de Bacala est évident, l’ordre vient de plus haut. En France, l’émissaire de Marc repère le nom de Van Oben. Il le surveille… Toute la famille de Kerando a été tuée dans une attaque. Ne restait que sa fille, un bébé qu’il confia à Marah. On ne sait ce qu’est devenu l’enfant dans la tourmente des évènements. Kerando recherche vainement Bacala pour l’abattre.

Zoran, homme d’affaires proche de Toramba, propose à Marc de lui racheter sa propriété. Zoran veut posséder les vallées, pour qu’on y cultive du pavot qu’il exportera. Les populations vivant là sont évacuées ou exterminées. Le médecin Béral en est aussi victime. Bien qu’il sache ne pas avoir le choix, Marc temporise. L’assaut est donné dans la capitale. L’état-major déchu s’enfuit…

Une histoire impeccable, d’une éclatante virtuosité, d’une puissante humanité. Patrick Cauvin dessine avec acuité un magnifique portrait de l’Afrique. De nombreuses questions sont évoquées : les peuples martyrs, l’illusion du pouvoir, les manigances occidentales, les mensonges, les trafics, la vision idéalisée de ce continent. Sans oublier tout le sang versé au nom d’intérêts incertains.

Paul Maugendre nous propose un excellent portrait de Patrick Cauvin / Claude Klotz sur "Mystère Jazz" (cliquez ici)

 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 06:03

 

Roger Faller fut un des bons auteurs de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. Il se montra souvent fort convaincant dans cet exercice consistant à peaufiner portraits et ambiances. En particulier à partir de la seconde moitié des années 1970, quand il cessa d'écrire aussi des romans d'espionnage. Les suspenses de cet auteur ne manquent pas de qualité.

FALLER-1Commençons par un de ses premiers titres, sous le pseudonyme de Roger Henri-Nova "Mise en Seine" (1960, coll. Un Mystère) : Spécialiste du roman d’aventure, apprécié des lecteurs, l’écrivain Franck Sarda se voit refuser son nouveau manuscrit par son éditeur habituel. Dans ce roman, il évoque la riche et puissante famille Felder… Patron de la Copélux qu’il créa avant la seconde guerre mondiale, Guillaume Felder est un homme infirme, physiquement disgracié. Ce qui ne l’empêche pas de mener ses affaires depuis son bureau. Même pendant la guerre, alors qu’on le supposait en fuite. Il fut dénoncé, mais en réchappa. Sa jeune épouse Marcelle Felder, qui fut sa secrétaire, serait-elle prête à tout (même à le supprimer) pour s’emparer de la Copélux ? Avant tout, elle préserve un certain secret. Adjoint de Felder, Diot ne mérite pas le terme de "homme de confiance". Le jeune Sandrini, futur époux de l’héritière Betty Felder, ne parait pas être le bienvenu dans la famille. Les rôles de Tardy, chauffeur de Sandrini, et de l’ex-policier Duvineau, proche de Felder, ne semblent guère clairs dans ce petit cercle où chacun mène son propre jeu…

Voici un survol de dix-sept titres de Roger Faller, entré dans la collection Spécial-Police en 1963.

"Intérêts composés" (1966) : Écrivain sans envergure, Robert Thirion est engagé pour écrire des sketches publicitaires destinés à la radio. Afin de s’y consacrer, il prend quelques jours de vacances à Echternach, au Luxembourg. Sa femme Monique l’accompagne, plutôt comme secrétaire que comme épouse. Curieux couple, d’ailleurs, qui ne se comporte pas tels mari et femme. Monique a bien l’intention de se reposer, laissant à Françoise Girard le rôle de secrétaire. Une jeune femme asthmatique qui cache quelques secrets. Un aller-retour à Paris permet à Thirion de s’interroger sur la situation. Qui cherche à lui nuire, et pour quelle raison ?…

FALLER-2"Le pavé de l’ours" (1968) : Voici trois ans que Marie-Josée a quitté son mari Lucien, plus âgé qu’elle, pour vivre avec Gérard, vendeur de voitures peu courageux et toujours endetté. Face à de gros besoins d’argent, le couple envisage d’en emprunter à Lucien. Ancien employé de banque, celui-ci semble assez aisé. Marie-Josée se dit qu’elle ferait mieux de reprendre la vie commune avec son mari, bien plus riche encore qu’elle ne l’imaginait. Mais pourra-t-elle lui faire accepter sa fille Martine, qui est l’enfant de Gérard ? Après un voyage en amoureux avec Marie-Josée, Lucien décide d’acheter une voiture à Gérard. Un moyen de lui faire gagner un peu d’argent. Hélas, un accident se produit. Lucien trouve la mort, son meilleur ami est blessé. Voilà Marie-Josée placée dans une situation fort complexe…

"Le mauvais bain" (1970) : Pourquoi Lucien Berton a-t-il épousé Christine ? Parce qu’elle était séduisante et semblait inaccessible. Parce que ce jeune homme désœuvré voulait changer de vie. Il s’éloigna un peu de sa mère, Viviane. Lucien ne chercha jamais à sympathiser avec le père de Christine, Rouillaud, un alcoolique fort en gueule. À côté du centre hippique de son beau-père, Lucien créa un bar boite de nuit, qui prospéra vite, mais dégrada ses relations avec son épouse. Des clients perturbateurs, d’autres venant discrètement avec leur petite amie, pas toujours aisé à gérer. Lucien n’apprécie guère l’amant de sa mère, Gérard, qui profite trop de la situation. Deux décès dans la même nuit, c’est beaucoup pour un seul homme. Certes, Christine semble s’être suicidée, mais la vérité n’est sans doute pas si claire. Quant à la mort du maître chanteur Bouscarel, ce n’est pas une grosse perte. Pourtant, maintes complications s’annoncent pour Lucien…

FALLER-3"Pourquoi Nathalie ?" (1972) : Détective débutant, André Pierson mène une enquête à Londres, à la demande de l’antiquaire Francine Valant. Catherine, la fille de sa cliente, se trouve dans le coma suite à un grave accident. On s’explique mal ce qu’elle faisait en pleine nuit dans un quartier voué à la démolition. À la pension où habitait Catherine, vivent plusieurs françaises employées dans les commerces de la société Coronair. La jeune Nicole donne un témoignage négatif sur Catherine, évoquant également la meilleure amie de celle-ci, Nathalie, eurasienne d’à peine dix-huit ans. De caractères opposés, les deux jeunes filles s’entendaient pourtant très bien. Le détective cherche à joindre Nathalie à Paris, mais tombe sur sa sœur Swany. Peut-être Catherine avait-elle découvert de dangereux trafics ? En tour cas, Pierson tente de comprendre le rôle de plusieurs personnes proches de Nathalie et de Catherine…

"Éternelle reconnaissance" (1973) : Charles Nicolleau est retrouvé mort dans son bureau. La police est appelée car, même si le décès semble naturel, il porte des marques suspectes. Éminent avocat, Nicolleau est surtout un politicien estimé. Il a agi en faveur des personnes âgées et des gens dans le besoin. FALLER-4Les R.G. souhaitent une enquête précise. Plus habitué aux affaires criminelles qu’à celles réclamant du doigté, le commissaire Mathivet fera de son mieux pour éclaircir cette histoire. Bien plus jeune que son défunt époux, Anne-Marie Nicolleau est assez futée pour préserver ses intérêts. Elle confie une précieuse mallette à son amant, François Malige, collaborateur de Nicolleau. D’un caractère prétentieux, ce dernier ne sait comment ouvrir ladite mallette le plus discrètement possible. Il est aussi question ici d’une reconnaissance de dette au parcours fort compliqué…

"Le vent du boulet" (1975) : À Paris, un vol de bijoux précieux a été commis après une séance photo chez le célèbre photographe Sydney Benz. L’agression a eu lieu dans l’escalier de l’immeuble. Faustel, employé de la compagnie d’assurance, est hospitalisé après avoir subi des mauvais coups. La police enquête. Jean-Claude Chanudet, un des responsables des assurances, engage son père Victor afin de retrouver les bijoux. Ancien flic ayant eu des ennuis un an plus tôt, ce détective occasionnel porte un regard désabusé sur le monde. FALLER-5Les suspects ne manquent certes pas, en particulier autour du photographe. Avec la mort de Faustel, la suite s’annonce plus complexe. Le commissaire Lemoine, de la PJ, et Victor Chanudet cherchent chacun de son côté. Essaiera-t-on de contrer le détective en le mettant dans le même pétrin qu’il y a un an ?…

"Le ciel m’est témoin" (1976) : Marc est pigiste pour les journaux et la radio. Chez des amis, il fait la connaissance de Gilda Comolli. Il propose à cette excellente chanteuse de l'aider dans ce métier, où il a des relations. La maison de disque Sonic est bientôt intéressée. On leur attribue une efficace relations-publiques, Viviane, avec laquelle Marc devient intime. L'important est que le nommé Hugon, un musicien qui tenta d'imposer Gilda par le passé, ne s'en mêle pas. Chez Sonic, on craint que ce combinard ne se manifeste à nouveau. La chanteuse supporterait-elle mal la célébrité ? Elle tente plusieurs fois de se suicider. Contrairement à l'inspecteur Vauquelin, Marc et Viviane pensent que c'est Hugon qui pousse Gilda à se supprimer. Ne serait-elle pas un peu dérangée ? FALLER-6A moins qu'elle ait quelque chose à cacher ?

"Le bon droit" (1977) : Henri habite Paris. Il est marié à Francine, une femme jalouse. Il hérite d'un vague cousin de sa mère, vivant à Meung-sur-Loire. Les Picolet sont les autres héritiers. Ils ne veulent pas de la maison du défunt, son seul bien, qu'Henri songe à racheter. Le début d'une vie plus saine, avec Francine ? Il paraît que le vieux cousin collectionnait les pièces d'or. Les Picolet se seraient-ils partagé ce trésor en cachette ? Henri contacte une avocat, Simone Peletier. Celle-ci est ambitieuse. Elle incite le juge d'instruction à procéder à une perquisition, qui ne donne rien. Pourtant, elle n'a sans doute pas tort de suspecter les Picolet. Pendant ce temps, rien ne va plus entre Henri et Francine. Puisque Francine connaît et apprécie Simone, pourquoi choisir une autre avocate ? …

"Le ringard" (1977) : Alain Tual est un comédien dont la carrière a décliné ces dernières années. Grâce à son ami Christian Gillot, il est employé dans une agence de relations publiques. Situation peu satisfaisante, mais qui lui permet de vivre, de sauver les apparences. Personne n’apprécie véritablement sa patronne, Maguy Gillot. Son fils Christian n’a aucune raison de l’aimer. FALLER-7Marie-France, petite amie de Christian, pas davantage. Pierson, le vrai directeur de l’agence, pas plus. Jeune dame de compagnie de Maguy, Nicole ne voit dans cet emploi que le moyen de vivre sans souci avec son fiancé Michel. Quant à Alain Tual, s’il est l’amant occasionnel de sa patronne, il n’est pas amoureux de cette femme froide de quarante-cinq ans. Le passé de Maguy aux Etats-Unis ? Rien d’autre qu’un secret de Polichinelle. Muté de Lyon à Paris suite à une sale affaire, le policier Médéric enquête sur le meurtre de Maguy. Il ne parait pas hostile, mais Alain Tual reste sur ses gardes. Même sans être fautif, on n’a pas forcément la conscience tranquille. Puisque cette mort arrange plusieurs personnes, pourquoi chercher trop loin ? (La forme narrative de ce roman à deux voix est très réussie).

"La berlure" (1978) : Louis Guillon est employé comme détective privé, à l'agence Filatis. Adrien Brochard, client de la Résidence Malakoff, a disparu en laissant quelques dettes. Cet endroit est un place où il passait une semaine par mois depuis un an. Retrouver la trace d'Adrien n'est pas compliqué. Ce paisible retraité, veuf depuis l'année précédente, habite à Sartrouville. FALLER-8Il vient de mourir d'une crise cardiaque. Il ne parlait à personne de ses escapades mensuelles. Surtout pas à sa nièce Annie. Comment, avec sa maigre retraite, Adrien pouvait-il s'offrir cette semaine de luxe chaque mois ? Et les beaux cadeaux à Hélène, conseillère conjugale ? Celle-ci en sait bien plus qu'elle n'en dit. Quand le juge Alvarèze met son nez de fouineur dans ce dossier, il interroge tout le monde. Il espère que la mort d'Adrien est un meurtre. Le détective comprend plus vite que lui…

"La bonne parole" (1978) : Frédéric Leroussy est le responsable de La bonne parole, un bulletin moraliste auquel il a donné un grand essor en vingt ans. Cette petite publication héritée de son beau-père est aujourd'hui très rentable. Dans les médias, il défend ses thèses rétrogrades avec la plus grande conviction. Il donne aussi des conférences. C'est en se rendant à l'une d'elles qu'il a un accident de voiture. Problème ennuyeux, car sa maîtresse qui l'accompagnait a été légèrement blessée. La clinique a prévenu le mari de cette dernière, une crapule. Il sait que Leroussy tient à son honorabilité, et envisage de le faire chanter. Il prend rendez-vous avec lui. L'adjoint de Leroussy, Emile, tue involontaire le mari escroc. FALLER-9L'affaire passerait presque inaperçue si l'épouse et la nouvelle amie du défunt ne s'inquiétaient de sa disparition. L'inspecteur Andréotti mène l'enquête…

"Le linge sale" (1980) : Qui est donc ce M.Legall, installé depuis quelques mois dans un petit village proche de Munster ? Un veuf retraité pas causant, menant une vie au ralenti. Cet homme peu expansif garde-t-il un douloureux secret, ou est-il simplement taciturne ? Détective, Louis Fillol est engagé par un client anonyme afin de connaître l'origine des revenus de M.Legall. Le jeune homme que Fillol a envoyé chez le retraité est tué. Légitime défense, estime-t-on. Le détective a heureusement récupéré des relevés bancaires. Même si son client lui demande de ne plus s'occuper de rien, Fillol veut en savoir plus. M.Legall vient justement d'être sauvagement assassiné chez lui. Quel rapport existait-il entre lui et un curieux accident de voiture s'étant produit l'année précédente ? A qui appartenait la puissante automobile noire ? Pourquoi la pédale d'accélération était-elle modifiée ?…

"FALLER-10Le droit de suite" (1980) : Léon Belpaume, 50 ans, tient à Paris une boutique d'antiquités et brocante. Sa vendeuse s'occupe de ce commerce battant de l'aile, car Léon est un dilettante que ça n'intéresse guère. Par hasard, il fait la connaissance de Marie-Hélène, une quadragénaire employée chez un notaire. Pas vraiment un coup de foudre. D'autant que Marie-Hélène disparaît pendant quelques semaines. Entre temps, elle s'est brièvement mariée, mais son époux est décédé lors du voyage de noces. Léon et elle vont donc bientôt se marier. Ça déplait à son employée, car Marie-Hélène affirme être compétente en matière d'antiquités, et saurait la remplacer. Léon a de bonnes raisons (de santé, entre autres) de se poser des questions dur la famille de sa femme, les Hudin. On meurt beaucoup dans leur entourage, ils héritent souvent. Pas si facile de sortir de leurs griffes…

"Le champ libre" (1981) : Andrée sort de prison. Une courte peine qu'elle n'a pas méritée, qui risque de gâcher sa vie. Cette femme de 40 ans ne veut plus vivre avec son hypocrite mari Fernand, responsable de ces deux mois de prison. Derrière les barreaux, Andrée a sympathisé avec Claudine, une dynamique femme de 30 ans. Cette débrouillarde accepte volontiers d'héberger Andrée. Elle l'aide à récupérer ses affaires et un peu d'argent, en rudoyant Fernand. Elles rêvaient de la Côte d'Azur. Elles répondent à une annonce. C'est Andrée qui est choisie par M.Teroni, qui recherche une gouvernante. Elle va plutôt jouer un rôle de figurante auprès de lui. Claudine les rejoint, choisie par M.Teroni pour devenir sa nouvelle cuisinière. Mais il ne la garde pas. Croyant qu'Andrée est responsable de son éviction, Claudine va se venger. M.Teroni, lui, souhaite éviter les embrouilles…

FALLER-11"La vie de palaces" (1982) : A Lyon, Mylène est mariée à Bertrand, garagiste. Un mariage sans amour, pour fuite le climat familial. Hostile à toute forme bourgeoise, Mylène rêve d'une vie bohème. Un certain Patrick lui propose de la loger. Il devient son amant. Bientôt, elle apprend qu'il est le fils de notables lyonnais. Mylène attend un enfant de Patrick. Ravi, il lui propose le mariage. Par principe, elle refuse. Quand Patrick et ses parents sont victimes d'un accident de la route, l'héritier légal ne semble pas pressé d'entrer en possession de la fortune. Ce sexagénaire est calculateur : si Mylène revendique l'argent au nom de la fille de Patrick, il se fera nommer curateur, position qui lui convient parfaitement. Malgré les conseils, Mylène refuse obstinément.

"Le goût du pain" (1982) : A Andlau, bourgade alsacienne, Germaine Bayer est connue et respectée de tous. Une veuve de guerre méritante. Elle a élevé seule sa fille Suzanne, aujourd'hui avocate, après le décès de son mari. Tout le monde ne mesure pas à quel point Mme Bayer aime l'argent. Elle possède un restaurant, une boutique de souvenirs, et commerce avec les sœurs du monastère voisin. FALLER-12Ce sont surtout Louis, le jeune maître d'hôtel, et Marie, la vieille cuisinière, qui font tourner le restaurant. Ils voudraient bien posséder leur propre établissement, mais Mme Bayer règne sur Andlau. Ils hésitent à l'affronter. Martine, serveuse remplaçante de 25 ans, ne plait guère à Mme Bayer. La jeune femme s'aperçoit vite que sa patronne cache des secrets. Si elle parvient à les découvrir, elle pourra exercer un petit chantage afin que Marie ait son restaurant., qu'ils exploiteront avec Louis…

"L'or en branches" (1984) : Meudon, banlieue résidentielle de Paris. La famille de Pierre-Henri (24 ans) vit dans une propriété quelque peu délabrée, ne méritant plus le qualificatif de château. Philippe-Auguste, le père, est médecin. Judith, la mère est fille de notaire et très pieuse. Virginie, la fille, a quitté la maison pour vivre avec un philosophe pas tellement brillant. Jean-Eudes, l'aîné, est un simplet caractériel. L'accident de voiture mortel de leur père devrait les souder, mais ce n'est pas le cas. La mère, déjà bernée dans d'autres cas, entend défendre ses droits. Virginie a aussi besoin d'argent. Chacun pense que leur père a caché des lingots d'or quelque part, vieille tradition familiale. Pierre-Henri découvre que son père menait une double vie. Les a-t-il spoliés pour autant ? Jean-Eudes simule-t-il ses limites mentales ? Quand Judith passe par la fenêtre, faut-il admettre la thèse de l'accident ?…

Lire le portrait de Roger Faller sur Mystère Jazz (cliquez ici)  

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 06:01

 

Né à Narbonne en 1919, André Héléna vit une jeunesse bohème avant de publier ses premiers romans noirs en 1949 : Les flics ont toujours raison et Le bon Dieu s’en fout. A l’époque, on le considère comme un besogneux, productif mais peu fiable. Jusqu’en 1955, il est exploité par des éditeurs douteux. Il écrit de nombreux romans, signés de son nom ou sous pseudonymes. Il s’agit d’histoires sombres, ayant pour héros des malfrats médiocres aux destinées fatales. La pègre y est présentée sans concession. Les intrigues sont simples et solides. La narration entraînante évite les fioritures, dans un langage direct. A lire : le cycle Les compagnons du destin (1952-53), neuf romans indépendants. Plus souriante, la série L’aristo (16 titres, 1953-55) est très plaisante. D’autres romans ou séries (dont Le gars Blankie ou La môme Muriel) signés de pseudos sont moins rigoureux. Les scénarios ordinaires, parfois mal maîtrisés, jouent sur l’ambiance du monde des truands.

ANDRE HELENAEn 1955, il co-écrit la novellisation du film Interdit de séjour (1956, La Chouette), dont il est co-scénariste. Pour La Chouette, il crée l’avocat Valentin Roussel. Dix-sept aventures sont publiées, de 1956 (Ces messieurs de la famille) à 1961 (Des fruits, des fleurs et du plomb). Il s’agit d’agréables comédies policières à suspense, souriantes et rythmées. Pour les cinq premiers titres, l’auteur est "encadré" par Simone Sauvage puis Claire Cailleaux. Cette série est signée Noël Vexin. Sous son nom, André Héléna publie dans la même collection des romans plus noirs : Peinture au couteau (1958), En cavale (1959), Le filet (1959). En parallèle, il écrit des romans érotiques, pour la plupart signés Alex Cadourcy, et probablement des pornos (non identifiables). A noter, un très bon roman noir Les clients du Central Hôtel (1959, coll. La Grenade).

Le Fleuve Noir accueille enfin André Héléna en "Spécial-Police", avec Par mesure de silence (1965). Pour cette collection, il crée le journaliste Em Cary. Huit épisodes sont publiés, de 1965 (L’article de la mort) à 1967 (Dionysos 7,65), des enquêtes agitées. Par la suite, beaucoup de ses livres sont réédités, sous le pseudo de Noël Vexin – en 1968-69 au éditions Les Presses Noires, puis chez Eurédif à partir de 1970.

André Héléna est décédé à Leucate en 1972. Malgré ses imperfections, il reste un très bon romancier, souvent comparé à Léo Malet. Sans doute y a-t-il une part de nostalgie dans la reconnaissance tardive, mais méritée, dont il est l’objet. Les plus récentes rééditions : en 1986, plusieurs romans noirs chez 10-18; en 1988, Les compagnons du destin, aux éditions Fanval; début des années 2000, aux éditions E-dite, quelques romans noirs et un inédit : Les crabes (2001). Le réalisme sombre, sans espoir, de beaucoup de ses livres a peut-être nui à la réputation de cet auteur prolifique.

Le demi-sel (1952) est réédité en septembre 2010 ans la collection Noir Rétro.

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