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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 04:55

Le 24 juin, jour de la Saint Jean-Baptiste, c'est la Fête nationale du Québec. J'essaie, ponctuellement, d'évoquer ici quelques auteurs québécois. Récemment, j'ai chroniqué les romans de Perrine Leblanc (Malabourg) et de Samuel Archibald (Quinze pour cent). À plusieurs reprises, j'ai évoqué des titres de la collection Coups de tête, dirigée par Michel Vézina. Bien qu'elle soit québécoise de langue anglaise, je chronique quelques-uns des romans de Louise Penny. J'ai consacré dans ma rubrique "Spécial Québec" des articles à des livres de Jacques Savoie, François Barcelo, Stanley Péan, Mélanie Vincelette, Andrée A.Michaud... Il sera bientôt question de Victor-Lévy Beaulieu, dont le rôle n'est pas mince dans la littérature québécoise.

Québec, une Fête Nationale... et tant d'auteurs à découvrir !

Notre camarade blogueur Richard Migneault ( http://lecturederichard.over-blog.com/ ) s'implique dans la promotion du polar au Québec. Il a coordonné un recueil de nouvelles, “Crimes à la librairie” (Éditions Druide) qui est un bon moyen de faire connaissance avec certains auteurs québécois : « Ils écrivent des polars. Des polars qu’on dévore. Et à la demande d’un lecteur passionné, Richard Migneault, ils se sont réunis autour d’un thème séduisant : crimes à la librairie. Mario Bolduc, Camille Bouchard, Benoît Bouthillette, Chrystine Brouillet, Jacques Côté, Ariane Gélinas, André Jacques, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Florence Meney, Sylvain Meunier, Martin Michaud, Patrick Senécal, Johanne Seymour, Robert Soulières, Richard Ste-Marie. Ces seize écrivains québécois de grand talent nous invitent dans autant de librairies. De ces lieux généralement paisibles, ils ont fait de véritables scènes de crime. Ils ont dénaturé ces carrefours de tous les imaginaires en transformant chaque livre qui s’y trouve en témoin de l’énigme, du suspense, de l’insoutenable. Leurs nouvelles nous permettent de découvrir leur style, leurs intrigues et leurs personnages: un tueur à gages littéraire, un homme qui détestait les livres, un général croate sanguinaire, un agent du FBI, une libraire incendiaire, un voleur d’incunables... Parions qu’après avoir lu ce recueil, vous ne verrez plus tout à fait votre librairie préférée du même œil...»

Toutes les infos sur ce recueil de nouvelles :

http://www.editionsdruide.com/livres/hiver-2014/crimes-librairie/

En France, on peut se procurer des romans d'auteurs québécois, en s'adressant aux compétentes libraires de La Librairie du Québec :

http://www.librairieduquebec.fr/

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 04:55

Au Québec, le village de Malabourg s'étend quelque part au nord de la Baie des Chaleurs. Ce n'est pas au bord de la mer, mais puisque le lac est salé, on l'appelle la mer. Depuis une affaire criminelle, le lac est surnommé “la Tombe”. Malgré sa jeunesse, Mina n'est pas une fille séduisante. Nul ne s'intéresse tellement à elle, on s'en méfie un peu. L'isolement lui convient assez bien. Mina n'a pas le menton en galoche, caractéristique de la population locale. Peut-être l'héritage de sa grand-mère Cécile, qui vivote dans la réserve indienne de Mowebaktabaak, non loin de là. Âgé d'une petite vingtaine d'années, Alexis a le menton en galoche et ne se passionne que pour ses fleurs. Il reste amoureux de la belle Geneviève, même si celle-ci est morte.

C'est elle qui a été la première des trois victimes. Âgée de dix-sept ans, bien plus jolie que Mina, Geneviève est alors enceinte, et ne veut surtout pas le montrer aux autres. Elle a une relation avec un homme mûr, notable de Malabourg. C'est le père de sa meilleure amie, Liliane. Quand Geneviève est assassinée, son cadavre demeure introuvable pendant quelques temps, avant que des plongeurs de la Sécurité du Québec ne le retrouvent dans le lac. En lisant le journal intime de son amie, Liliane ne tarde pas à comprendre ce qui s'est produit. Une pression émotionnelle trop lourde pour une jeune fille comme elle. On l'envoie en pédo-psychiatrie à Québec. Dans le service traitant les folles de son espèce, Liliane y sympathise avec Maria, hantée par des voix.

Au seuil du Nouvel An, Liliane et Maria sont à Malabourg. Elles vont être assassinées par celui qui a déjà tué Geneviève. La solitaire Mina est témoin du meurtre de Maria. Elle espère même la sauver, mais c'est trop tard. Face au criminel, Mina sait bien qu'elle ne pourra pas le dénoncer. Les cadavres des deux victimes ne seront retrouvés qu'à la mi-mars, dans le lac. Pendant plusieurs semaines, Mina a évité de fréquenter le centre-ville où elle risque de croiser l'assassin intouchable. Finalement, elle se décide à l'affronter, cherchant à obtenir des aveux. Tout en s'occupant de sa grand-mère, Mina économise pour pouvoir poursuivre des études à Montréal. Alexis, lui, va réaliser son rêve, apprendre le métier de créateur de parfums en France, à Grasse...

Perrine Leblanc : Malabourg (Éd.Gallimard, 2014)

Il s'agit d'un roman littéraire, pas d'un polar à suspense. D'ailleurs, le nom du meurtrier nous est révélé tôt. Ce qui n'enlève rien à la noirceur de cette intrigue, au contraire. Les scènes d'agressions ou face au tueur sont empreintes d'une réelle tension. Car la frontière est mince, quasi-inexistante entre les genres romanesques, on le sait. Dans sa troisième partie, mettant en scène Mina et Alexis, la suite de l'histoire aborde une autre tonalité, c'est vrai. Pourtant, le dénouement a un rapport direct avec le triple crime.

Si le récit devient bientôt fascinant, c'est certainement parce qu'il n'a rien de linéaire. On suit Mina, on se met dans la peau de Geneviève ou de Liliane, on entend parler Maria, on voyage en bus jusqu'à Montréal, on va même jusqu'à New York, on se souvient de Grasse. L'auteure est directe en évoquant le corps des jeunes femmes, sans érotisme flagrant. En exprimant pourtant une belle sensualité. Une poignée de personnages annexes retiennent l'attention. La grand-mère de Mina, bien sûr. La singulière Madame Ka, patronne d'un bar local. Son client de Segabun, aux manières de brutes, mais pas si méchant. Sans oublier Sam, frère de Liliane et intime avec Mina, ou l'ombre de ce vagabond, vague suspect.

Le style narratif est souple et subtil. Parfois enjoué, ou bien plus mordant, en décrivant par exemple la psychiatrie pour les mineurs : “L'hôpital évoquait à certaines patientes le presbytère beigeasse de leur paroisse, à celles qui ne jouaient pas le jeu des médecins il fait penser à une prison... Ces fous n'ont pas encore le droit de vote, ils ne peuvent ni fumer, ni se soûler légalement, ils n'ont pas encore compris comment rentrer dans les rangs et la cage du monde pour être comme les autres, mais ils sont là, fatigués et vivants.” Jeune romancière québécoise récompensée pour son précédent titre, Perrine Leblanc mérite d'être adoptée par les lecteurs français, car elle ne manque pas de talent.

Ce roman de Perrine Leblanc était un des deux finalistes du Prix Françoise Sagan, attribué le 12 juin 2014 à "Buvards" de Julia Kerninon (Ed.Le Rouergue). Les autres sélectionnés étaient : Lola Lafon, Anne Plantagenet, Céline Minard, Gwendoline Hamon, Françoise Cloarec, Philippe Lacoche, Baptiste Rossi, Gilles Sebhan, Nicolas Clément.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 04:55

Mario Leroux est policier dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, au Québec. Âgé de cinquante-quatre ans, Leroux est divorcé d'avec Myriam, enseignante à l'Université Laval, depuis cinq ans. Une rupture pas seulement due à cette affectation au Lac, sans doute. Sa compagne actuelle se prénomme Caroline, barmaid et vaguement étudiante, nettement plus jeune que lui. Ils n'affichent pas leur liaison amoureuse. La réputation de leurs deux métiers, policier et barmaid, contribue à cette discrétion.

Le seul collègue de Leroux qui soit au courant de ça, c'est le sergent-détective Dave Rathé, aussi nommé Yawatha. “Il avait une belle figure d'Indien, un sourire à un million de dollars, et la carrure d'un ancien joueur de défense qui se serait relâché à l'entraînement… Tout dépendant du point de vue, Yawatha était la pire ou la meilleure police du Québec. Ce séducteur ayant cultivé un vaste réseau d'indic, “personne ne trouvait plus rapidement d'informations que Yawatha”.

Un crime sanglant a été commis au village de Saint-Léandre (rebaptisé Villeneuve, nom qui n'est pas du goût de Leroux). Les Fortin, un vieux couple de fermiers sans enfants, ont été massacrés chez eux. Des sexagénaires bien intégrés dans leur village près du Lac. “Il y avait un genre d'énigme autour du double meurtre de Saint-Léandre. Dans la cave de la maison, on avait trouvé un coffre-fort, fermé et barré. C'était un vieux coffre, à clé, pas à combinaison... C'était sans doute la chose que Leroux détestait le plus au monde : un mystère. Un faux-mystère, en plus.”

Le policier chevronné est sûr que deux agresseurs ont attaqué ce couple âgé. Rien ne prouve qu'ils aient emporté une grosse somme. Autour de Leroux, ses collègues jouent aux limiers façon Columbo, émettant les plus absurdes hypothèses. De toutes façons, le coffre-fort était vide. Les victimes avaient un petit-neveu, Martin Gagnon. Ce jeune repris de justice purgeait sa peine au moment du crime, au pénitencier fédéral de Donnacona, à l'ouest de la ville de Québec. Il s'y trouve toujours. “Martin Gagnon avait exactement l'air auquel Leroux s'était attendu. Un petit toffe [dur] qui essayait très fort d'avoir l'air plus toffe et plus vieux qu'il n'était en réalité” constate le policier.

Le détenu ne se montre pas coopératif. Ça n'empêche pas Leroux de quitter le pénitencier avec des certitudes. En particulier, qu'il n'y avait “pas une cenne [centime] chez les Fortin”. Par ailleurs, on a découvert des empreintes sur le lieu du massacre. Ce sont celles d'un malfaiteur répertorié, Benoît Gamache. Ce voyou médiocre serait impliqué dans un trafic avec des Hell's. Leroux est confiant : c'est dans ces circonstances-là que Yawatha, le champion de la traque, est capable de montrer tout son talent. Il repère bientôt le suspect et son complice, pas du genre à effrayer l'Indien...

Samuel Archibald : Quinze pour cent (Éd.Le Quartanier, 2013)

Strictement polar, ce roman québécois d'une soixantaine de pages ? C'est effectivement d'une affaire criminelle et d'une enquête, dont il est question. Toutefois, les étiquettes n'ont aucune importance quand il s'agit d'un bon roman. À travers le contexte évoqué et le portrait du policier Leroux, c'est aussi de la société de son pays dont nous parle l'auteur. Si les lecteurs québécois sont sûrement plus habitués aux décors, cette histoire est également l'occasion pour les Français d'une visite dans des paysages différents.

D'un œil parfois rêveur, l'enquêteur observe autant le Québec qu'il se fie à son instinct, à son expérience. On lira -page 55- une définition juste du rôle d'un policier : “Leroux avait toujours été lucide sur ses propres motivations à faire son travail. Il n'avait jamais pensé qu'il travaillait à protéger les innocents contre les méchants. Il n'était pas idiot. En vieillissant, il se rendait compte qu'il était payé surtout pour empêcher deux communautés de se rencontrer...” La vie privée de Leroux n'est pas moins intéressante que l'aspect professionnel. Il forme avec la jeune Caroline un couple encore incertain. Doit-il être jaloux des clients du bar qui l'emploie, et du beau Yawatha ? Un court roman diablement sympathique.

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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 04:55

À la fin juin, le couple Gamache séjourne au Manoir Bellechasse, luxueuse auberge des Cantons-de-l'Est, au bord du lac Massawippi. C'est dans cette hôtellerie construite tout en bois qu'ils comptent célébrer leurs trente-cinq ans de mariage. Armand Gamache est un policier chevronné de la Sûreté du Québec. Son épouse Reine-Marie est bibliothécaire. Ils sont là pour se reposer, profiter de la baignade, et du service stylé du Manoir. Mme Dubois en est depuis longtemps la propriétaire. Entre la chef de cuisine Véronique Langlois et le maître d'hôtel Pierre Patenaude, les clients ne peuvent qu'être satisfaits. Certes, le jeune serveur Elliot joue au rebelle, mais ça trouble peu l'activité de l'auberge. Les Finney, une famille d'Anglos du Québec, est également réunie ici. Gamache s'interroge à leur sujet.

Bert et Irene Finney sont les parents âgés de ce groupe. Leur fils Thomas est l'aîné, marié à Sandra, tous deux sexagénaires. Sa sœur Julia Martin ne se joignait pas jusqu'à là à ces réunions familiales. Elle est l'épouse d'un homme d'affaires, en prison pour détournement de sommes conséquentes. La sœur cadette Marianna est présente avec son enfant, Bean. Curieux prénom pour un môme asexué de dix ans, mais sa mère garde quelques secrets vis-à-vis de sa famille. Arrivent bientôt ceux que les Finney nomment leur frère Spot et sa femme Claire. En réalité, ce sont de vieilles connaissances du couple Gamache. Il s'agit de Peter et Clara, les artistes peintres du village de Three Pines, où l'inspecteur-chef mena plusieurs enquêtes. Pas plus que Julia, Peter et Clara ne sont heureux d'être venus.

Les Finney ont inauguré la statue de leur ancêtre Charles Morrow aux abords de l'auberge. Gamache note la tension régnant au sein de la famille. Julia s'énerve, regrettant d'être là, et Clara cache mal son envie de s'en aller au plus tôt. Le personnel est assez tendu, lui aussi. Par une nuit de tempête et d'orage, chutant de la stèle où elle est posée, la statue cause une victime parmi ses descendants. S'il ne comprend pas comment ça s'est passé, Gamache est convaincu qu'il y a meurtre. Il convoque ses collègues Jean-Guy Beauvoir et Isabelle Lacoste. Ce n'est qu'alors que les Finney découvrent qu'il est policier. Tous sont interrogés sur leur relation avec la victime. Selon le peintre Peter, ils forment une famille avide et cruelle. Tandis que Reine-Marie Gamache va fouiner du côté de Three Pines, son époux poursuit l'enquête avec ses adjoints...

Louise Penny : Défense de tuer (Actes Noirs, 2013)

C'est le quatrième opus des aventures d'Armand Gamache, de l'anglo-québécoise Louise Penny. Peut-être faut-il le rappeler : plutôt que l'action brutale et rythmée, la romancière préfère les ambiances feutrées, les descriptions précises des décors autant que des faits et gestes, les portraits nuancés et la psychologie des personnages. Le meurtre ne se produit qu'après une grosse centaine de pages, ce qui indique que l'auteure a pris son temps pour installer son sujet. Et elle a eu parfaitement raison, car cette méthode offre une densité plus crédible ensuite. D'ailleurs, le lecteur est prévenu : “Ce n'est jamais bon signe dans une réunion familiale. Plus ils sont retors, plus ils sourient” confie Clara.

Au centre de l'intrigue, les Finney appartiennent à un milieu très aisé, ce qui n'empêche nullement les mésententes. Ni l'amertume de l'aïeule regrettant l'essor des francophones : “Nous avons perdu nos enfants. Ils sont partis travailler dans une langue qu'ils pouvaient parler. Vous êtes peut-être devenus maîtres chez vous mais nous, nous sommes devenus des étrangers, nous n'étions plus les bienvenus dans notre pays.” Outre Gamache et son épouse, le sympathique inspecteur Beauvoir, l'agente Lacoste, tous les protagonistes ont leur rôle à jouer dans cette affaire. Sur la traduction, un très léger bémol : les titres d'œuvres se traduisent aussi en français (“La lettre à Élise” et non “Für Élise”, ou même “Little Orphan Annie”). Plus agaçant que grave, toutefois. L'essentiel reste que Louise Penny nous présente une subtile histoire, pleine de raffinement et de beau suspense.

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 05:00

La deuxième édition du festival international de littérature policière, Les Printemps meurtriers de Knowlton, aura lieu du 17 au 19 mai 2013. L’événement se passe au Québec, entre Montréal et Sherbrooke, à proximité de l'autoroute des Cantons de l'Est.

Trois jours de festivités autour de la littérature policière, vingt activités, dix-huit auteurs présents - dont Karine Giébel et Jacques Saussey (France), R.J. Ellory (Angleterre), Martin Michaud, Jean-Jacques Pelletier, Jacques Savoie, Johanne Seymour et Chrystine Brouillet (Québec). Il est maintenant possible de se procurer des billets en ligne. Des passeports pour la durée du festival sont également disponibles aux prix de 80 $ (passeport général) et 40 $ (passeport résident). Le Prix Tenebris 2013, célébrant le meilleur roman, littérature policière de langue française, distribué au Québec sera remis le dimanche 19 mai. Ce prix est accompagné d’une bourse de 1500$.

Au Québec : Les Printemps meurtriers de Knowlton 2013Au Québec : Les Printemps meurtriers de Knowlton 2013

Vendredi 17 mai 2013

9h30 - CLASSE DE MAÎTRE N°1 & N°2 «Introduction à l'écriture» Martin Winckler partage ses connaissances sur l'écriture. Volet théorique et pratique. Aiguisez vos crayons! Il s’agit d’un atelier de six heures qui se termine à 15h30 avec un arrêt pour le lunch de 12h à 13h. Vieux Palais de Justice/40$

18 h - COCKTAIL DE FINANCEMENT «Bang! Bang!» Cocktail-bénéfice d'ouverture avec encan silencieux, en compagnie des auteurs invités au festival et de la porte-parole Louise Laparé. Domaine Les Brome/60$

 

Samedi 18 mai 2013

10h - CLASSE DE MAÎTRE n°3 «L'ADN pour les nuls» Conférence de l'expert en sciences judiciaires François Julien sur l'ADN, ou comment inculper un tueur à partir d'un cheveux. Vieux Palais de justice/20$

13h - Rendez-vous COUPABLE N°1 (Activité bilingue) «De romans et de scénarios» Table ronde avec Martin Michaud, Roger Jon Ellory et Johanne Seymour. Animation: François Lévesque. Théâtre Lac-Brome. Salle Expression Noire/20$

13h - Rendez-vous COUPABLE N°2 «À la découverte du Québec meurtrier» Rencontre d'auteurs avec Maureen Martineau et Richard Ste-Marie. Animation: Sylvie Lauzon. CIDI Salle Radio Village/20$

14h30 - Rendez-vous COUPABLE N°3 «Recherche et fiction» Table ronde avec André Jacques, Karine Giébel et Mario Bolduc. Animation: Sylvie Lauzon. Théâtre Lac-Brome. Salle Expression Noire/20$

14h30 - Rendez-vous COUPABLE N°4 «De points et de virgules» Discussion à bâtons rompus autour de la ponctuation avec Martin Winckler et Laurent Chabin. Animation: Chrystine Brouillet. CIDI Salle Radio Village/20$

16h - Rendez-vous COUPABLE N°5 «Qui mène? Le personnage ou l'histoire?» Table ronde avec Sylvain Meunier (Tenebris 2012), Jacques Saussey et Jean-Jacques Pelletier. Animation: Sylvie Lauzon. Théâtre Lac-Brome. Salle Expression Noire/20$

20h - CABARET DES PRINTEMPS «Crimes, piano et voix» Lecture publique avec les comédiens Michel Albert, Louise Laparé et Bernard Fortin, accompagnés du groupe musical Which is Which. Théâtre Lac-Brome. Salle Expression Noire/20$

Au Québec : Les Printemps meurtriers de Knowlton 2013

Dimanche 19 mai 2013

9h - CLASSE DE MAÎTRE n°4 «Théorie des projections de sang» Conférence de l'expert en sciences judiciaires François Julien sur la théorie des projections de sang…reprise à la demande générale! Vieux Palais de justice/20$

10h30 - CLASSE DE MAÎTRE N° 5 «Polar et gastronomie» Venez écouter Chrystine Brouillet vous parler de bouffe et de crimes... Juste avant de vous servir l'apéro! Vieux Palais de justice/20$

13h - Rendez-vous COUPABLE N° 6 «L'influence des lieux» Table ronde avec Jacques Savoie, Jean Lemieux et Jacques Côté. Animation: François Lévesque. Théâtre Lac-Brome. Salle Expression Noire/20$

14h30 - TABLE RONDE INTERNATIONALE «Mourir ici et ailleurs» (Activité bilingue) Table ronde en compagnie de Karine Giébel (France), Roger Jon Ellory (Royaume-Uni), Jacques Saussey (France) et Jean-Jacques Pelletier (Québec). Animation: Chrystine Brouillet. Théâtre Lac-Brome. Salle Expression Noire/20$

18h - SOIRÉE DE CLÔTURE «Et le lauréat est…» Soirée de remise des prix Tenebris en compagnie des auteurs invités au festival. Repas quatre services, précédé d'un cocktail. Auberge West Brome/75$

Plus d'infos ? Cliquez sur le lien ci-dessous.

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7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 05:00

Germain Tzaricot n'est pas devenu par hasard phyto-analyste, le premier à exercer cette improbable profession. À la fois botaniste et philosophe, son père l'éleva dans un esprit végétal. “Papa ne pensait jamais comme les autres. Il inventait le monde à chaque fois qu'il ouvrait les yeux.” Par la force des choses, Germain dut se forcer pour s'accepter en tant qu'être humain. Ayant écrit un guide sur la rhétorique des végétaux, il a installé une clinique distillant des conseils imagés aux amateurs passionnés de plantes. Dire qu'on le prend pour un scientifique sérieux serait exagéré, mais il a une clientèle. Son meilleur ami est Jamal. “Il planifiait de petites magouilles à gauche et à droite, bien plus pour s'amuser que pour amasser des biens matériels. Jamal était un dérègleur professionnel, un faiseur de troubles.” C'est parce qu'il est sujet au vertige, que le grand Jamal a choisi de rester dans son fauteuil roulant. Par ailleurs, Germain est amoureux de la belle Rachel Blier. Ex-chanteuse ayant perdu sa voix, elle est maintenant guide dans un musée.

Germain découvre ce jour-là un vrai désastre : toutes ses plantes sont mortes, moisies, pourries. À n'y rien comprendre, car il en prenait grand soin. Quelques temps plus tard, il pense deviner la source de la contamination. Ce ne peut qu'être Pigalle, le crasseux barman de son pub habituel. Si les plantes de la voisine de Germain ont aussi moisi, c'est à cause du satané manque d'hygiène de Pigalle. Avec son ami Jamal, ils organisent un commando afin de laver le barman. Plongeon dans le lac local et eau savonneuse devraient suffire. L'opération se passe bien, mais Germain découvre un cadavre dans le même parc du lac. Détenant un bocal de drogue verte, l'homme a été victime d'une pourriture comparable à celle qui détruit actuellement les plantes. Une analyse de ce produit par Germain atteste de sa dangerosité. Après avoir été agressé, ce qui n'arrange guère son visage déjà ingrat, il découvre que sa clinique et son domicile ont été saccagés. Plus tard, un vieux client du pub de Pigalle et d'autres personnes s'avèrent touchées par la même pourriture.

Son ami scientifique Gloukov confie à Germain une plante préhistorique fossilisée, laquelle présente comme des hiéroglyphes en surface. Peut-être une des clés du mystère actuel. Alors que Rachel et Germain deviennent intimes, les locaux du Dr Riopel sont dévastés à leur tour. Vieil ami du père de Germain, le médecin s'aperçoit que celui-ci est atteint par la moisissure. Il découvrira bientôt pire encore, concernant le cœur de Germain. Rachel disparaît de façon énigmatique. De nouveau agressé, le phyto-analyste ne va pas tarder à avoir des ennuis avec la police. On l'accuse d'être responsable du trafic de cette fameuse drogue verte, que les camés appellent “nucléaire”. Germain est maltraité en prison par deux flics, certainement corrompus. Il est temps qu'il s'évade. Avec l'aide de Jamal et du Dr Riopel, Germain espère trouver une explication à cette étrange affaire...

Bertrand Busson : Le phyto-analyste (Éd.Carnets Nord, 2013)

Ce roman fort original ne s'adresse pas à tous les lecteurs. Ceux qui ne possèdent pas un brin de fantaisie, ceux qui prennent tout au sérieux dans un désespérant premier degré, lisez autre chose. Ceux pour qui plantes et végétaux ne sont que des abstractions, ou de banals bouquets de fleurs, oubliez ce livre. Par contre, si la drôlerie est votre remède préféré face à la sinistrose, si vous possédez un imaginaire souriant, il ne faut pas rater ce grand plaisir de lecture.

Germain est un personnage hors normes, à tous points de vue. Et ses mésaventures sont joyeusement débridées, à l'opposé d'un morne contexte réaliste. Derrière cet humour tous azimut, ponctué de coups enlaidissant notre héros, il s'agit bien d'un polar. Une intrigue avec enquête sinueuse, péripéties multiples et flics véreux. Sans oublier le thème en filigrane, ces contaminations (quelle que soit leur origine) polluant nos vies, ruinant la santé des populations après avoir détruit la nature. Québécois, Bertrand Busson a été récompensé pour ce roman par le Grand prix littéraire Archambault, destiné à souligner le talent des jeunes auteurs. Honneur mérité, pour ce livre complètement inclassable.

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 05:19

 

Née en 1951, la Québécoise Danielle Charest est décédée en octobre 2011. Cette romancière fut une militante du lesbianisme radical, très active. De 1998 à 2002, elle avait publié quatre polars aux Éditions du Masque : L’Érablière, L’Échafaudage, L’Étouffoir, L’Entrave. Elle publia encore Conte à rebours aux Éditions Diesel en 2003. Sans doute est-ce le même roman qui est réédité aujourd’hui dans la collection Badgirls, des éditions Sirius. Commençons par un survol de ce Conte à rebours (2012).

 

À Montréal, Jocelyne Sauvageau est depuis très longtemps dévouée à la société qui l’emploie. Mais l’ambiance devient pénible chez Beaugrand-Courtois-Delors. CHAREST-2012Le mépris dont font preuve ses employeurs la révoltent sourdement. Elle a l’espoir de changer de vie, car son père est actuellement hospitalisé en très mauvais état de santé. Impresario réputé au Québec, Léon Sauvageau a été un homme aux principes moraux stricts. Jocelyne a un demi-frère, Michel, un marginal qui est dans la musique, proche du groupe de rock réunissant Lucky et ses amis. Michel contacte Jocelyne, affirmant que leur père est mort. Tous deux cachent à peine leur rapide envie d’hériter. Michel entraîne sa demi-sœur dans son appartement, avant d’aller à l’hôpital.

C’est un piège. Assommée, Jocelyne se trouve séquestrée et attachée sur un lit, dans une pièce insonorisée. Michel n’est pas seul. Il s’est dégoté une complice, Claude, sans doute d’origine française. Il lui a fait croire qu’il devait se venger de Jocelyne, qui l’aurait mis dans une situation délicate. Ils vont faire des photos compromettantes pour écarter Jocelyne de l’héritage. Un temps désorientée par les évènements qu’elle maîtrise mal, la prisonnière n’a pas le caractère à renoncer. Elle va devoir faire preuve de psychologie pour faire comprendre à cette Claude les mensonges de Michel.

Pendant ce temps, au bar-club L’Accès, où se réunissent quelques lesbiennes montréalaises, Lorraine attend en vain son amie intime, Jocelyne. Ce n’est pas en restant écouter les comédiennes de seconde zone et autres filles qui l’entourent ici, qu’elle pourra retrouver son amante. De son côté, Jocelyne gagne peu à peu des points contre son demi-frère…

 

Outre l’intrigue criminelle, il est évidemment beaucoup question de lesbiennes dans cette histoire. Quelques coups de griffes sont également destinés à souligner un certain ostracisme québécois: Les quelques mots glanés de la bouche de Josiane n’en confirmaient pas moins la réalité du conformisme ambiant et, plus effrayant encore, la vitesse avec laquelle les idées rabougries se répandent et grugent sournoisement les esprits. La douane canadienne se montre aussi assez tatillonne, semble-t-il, au point qu’une voyageuse s’énerve : Voulez-vous bien me dire de quoi le Canada doit se protéger ?. S’adressant à un public français, on a jugé utile de traduire quelques mots, tels ratoureuse, trop d’adon, s’enfarger ou rapailler.

 

C’est l’occasion de se souvenir d’un autre titre de Danielle Charest, L’entrave qui fut publié aux Éditions Le Masque en 2002. CHAREST-2002

Jean Lecarré est un ministre canadien arriviste. Sa femme Pauline a décidé de ne plus jouer le jeu de l’épouse parfaite. Quand ils s’aperçoivent de la disparition de leur fille Margo, âgée de quinze ans, Lecarré alerte l’enquêteur Normand Fréchette. C’est un vieil ami à lui qui saura se montrer discret, car l’affaire ne doit pas être ébruitée. Pauline est convaincue que les deux hommes complotent dans son dos. Alors que Normand Fréchette essaie de l’amadouer tout en lançant ses investigations, elle prend contact avec Le Groupe. Ces justicières ont fait parler d’elles dans de précédentes affaires. Elles acceptent la mission.

Enlèvement, suicide, fugue, meurtre, aucune hypothèse n’est exclue. Deux faits semblent essentiels. Margo aurait été violée quelques semaines plus tôt par quatre fils de bonnes familles qui n’ont pas été inquiétés. Et la jeune fille a été en contact avec l’Église du Renouveau Spirituel, qui a tout l’air d’une secte. Une demande de rançon est adressée aux parents. Pauline se demande si des mafiosi québécois en rapport avec son mari sont impliqués. Claudia, du Groupe, rencontre la mère de Josée, qui fut la meilleure amie de Margo. Alors qu’un nouveau courrier des ravisseurs double la rançon, l’un des violeurs de la jeune fille est assassiné. Une piste à exploiter pour le Groupe, qui espère retrouver vivante la disparue.

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 06:28

 

Matthieu Blais et Joël Casséus sont deux auteurs québécois. Publié en France chez Kyklos Éditions, leur roman Zippo a pour décor un futur pas si éloigné du monde actuel, mais en bien pire… (disponible dès le 19 mars 2012).

BLAIS-CASSEUS-2012C’est à Villlanueva que se réunira le sommet du Zippo, regroupant les neufs plus grandes puissances mondiales. Évènement de portée internationale, pour cette métropole nord-américaine. Mesures de sécurité maximales afin de protéger les décideurs présents. Vaste couverture médiatique, avec des journalistes aux ordres flattés d’être accrédités. Image positive qui pourrait être ternie par un météore, dont le point d’impact sur Terre semble être Villanueva. Information de second plan, qui ne trouble guère les préparatifs. Une grande part de la population de la ville ne sera pas associée à cette rencontre des puissants. Car on en a déjà placé beaucoup dans un ghetto, le quartier des Pornoputes. Derrière les barbelés et les miradors, les plus pauvres sont rassemblés ici, sans grand espoir d’en sortir.

Quelques clochards isolés ont récemment été éliminés sans pitié. Depuis peu, des autobus où l’on entasse en masse les clodos et autres pauvres circulent à travers la ville. Personne ne veut imaginer ce que l’on fait d’eux. Les filles de Mme Steinman, de l’Italien et de la Sorcière disparaissent depuis un certain temps. Sans doute est-ce le même programme de nettoyage qui vise également ces prostituées. Mme Steinman s’est retranchée dans son bordel de la rue Pouy, mais n’y est pas plus en sécurité… Dans une résidence médicale pour personnes âgées, les vieux patients sont livrés à eux-mêmes, sans le moindre confort. On compte plusieurs décès. Pour Luis et Maervick, rares survivants, il reste pourtant un ultime combat à mener…

O’Donnell, petit délinquant ayant testé toutes les combines, entre en clandestinité lorsqu’il réalise que des gens comme lui n’ont plus leur place à Villanueva. Depuis qu’il a perdu la belle A***, le journaliste Kahid n’éprouve plus aucune motivation. Couvrir le sommet du Zippo, telle est la mission que lui confie son patron. Son collègue Zadourof se serait senti plus impliqué que Kahid dans ce sujet-là. D’ailleurs, Kahid le croise plusieurs fois dans les locaux du sommet. Si l’évènement ne plait pas à tous, une manifestation tourne plutôt à la confusion. La tension ambiante fait oublier les purges contres prostituées et clochards, ainsi que l’imminence de l’impact du météore…

 

Si l’on cherche un qualificatif, il s’agirait d’un polar futuriste pré-apocalyptique. Il est vrai que cette sorte de roman sort de l’ordinaire. Il convient d’accepter une narration elliptique déstabilisante. Cette histoire pouvait se raconter avec plus de détails ? Oui, peut-être. Mais les protagonistes se trouvent dans une certaine urgence, à cause de la menace venue de l’espace. Dans un dénuement quasi-total aussi, situation de survie qui les prive de liberté, et presque de la capacité d’échanger des conversations. Économie de mots et d’actes, autour de ces personnages encore à peine vivants, pas tous résignés.

Un bref glossaire : les macoutes désignent les forces de l’ordre militarisées. Les officiels de haut rang s’appellent les cravates. Les claquedents, ce sont les clochards. Les crache-poumons, les cigarettes. Alors, bien sûr, un esprit contestataire plus direct eut été davantage percutant. Certes, la bataille contre ces acronymes qui dirigent le monde ultra-libéral n’est pas gagnée. Néanmoins, cette projection vers un avenir miséreux devrait nous alerter. Il n’est jamais trop tôt pour protester contre une société inégalitaire à tendance dictatoriale. Peut-être le message à retenir ?

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