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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 04:55

Vacances animées sur la Côte d’Azur, et monde impitoyable du cinéma, sont deux thèmes chers à Jean-Pierre Ferrière. Il les utilise sans se répéter, car c’est bien une histoire originale qu’il nous raconte dans “La mort qu'on voit danser”. Il crée une vraie ambiance, et nous présente d’attachants personnages. Quant à l’aspect criminel, il est subtilement dosé au fil du récit. La narration, mêlant tendresse et ironie, nous captive autant qu’elle nous invite à sourire. Publié en format poche par les Éditions Campanile, bonne manière de redécouvrir le talent de ce vétéran du polar.

Jean-Pierre Ferrière: La mort qu'on voit danser (Éd.Campanile, 2013)

Hervé est un puissant directeur de casting pour le cinéma. Il passe l’été à Saint-Tropez avec son compagnon Philippe, antiquaire. Ils séjournent à l’hôtel Bleu Horizon, chez leur amie Malou. Celle-ci, la soixantaine, est amoureuse de Diégo, comédien de 34 ans. Elle voudrait qu’Hervé s’occupe de sa carrière. Il ne croit guère en son talent. En plus, il sent que Philippe s’éloigne de lui.

Valentine est une jeune et riche veuve possédant une villa dans la région. Elle y est en vacances avec son fils Adrien, 4 ans, et la nounou de l’enfant, Victoria, 18 ans. Sur la plage de l’Amandine, Adrien croit reconnaître son défunt père, auquel Philippe ressemble. Ce dernier ne tarde pas à tomber sous le charme de Valentine, autant que du gamin.

Un accident se produit à l’hôtel. Un jeune comédien, ayant des raisons de détester Hervé, se noie dans la piscine. Le policier Frédéric Noblet classe vite l’affaire. Malou, témoin de la noyade, trouve là un moyen de pression sur Hervé. Il accepte d’aider Diégo. Un ami de rencontre du noyé a vu la scène, lui aussi. Avec la complicité de Malou, Hervé trouve bientôt la solution pour supprimer ce gêneur en toute impunité. Cette fois encore, le policier conclut à un simple accident. Pendant ce temps, à Paris, Diégo obtient un beau contrat chez un concurrent d’Hervé. Malou apprend qu’elle a été manipulée par Diégo, marié et père de famille.

Le suicide de Malou attriste tout le monde, mais ne surprend personne. Pourtant, c’est bien un meurtre. Même si la mort de Malou le libère de certains dangers, Hervé se sent délaissé. Malou avait écrit une lettre, qui risque de parvenir à la police. Quand se produit un nouveau meurtre, l’amical policier Noblet aide les suspects à prouver leur innocence.

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 04:55

Dans les années 1860, sous le règne de Napoléon III. Âgé de vingt-huit ans, blessé à la bataille de Solferino, Hadrien Allonfleur est capitaine dans l'escadron des cent-gardes. Son père fut naguère ruiné par une douteuse affaire de spéculation. Le principal responsable de cette opération financière à l'issue dramatique était le colonel Maxime de Villeneuve, Hadrien le sait. Faisant désormais partie de l'entourage impérial, cet homme est protégé par son statut. Habitant un appartement rue de Bretagne, Hadrien est peu astreint à la discipline militaire. Depuis trois ans, Hadrien est enquêteur officieux pour un conseiller de l'Empereur. Il est assisté par Amboise Martefon, ancien inspecteur de la Sûreté.

Ce retraité apporte son expérience au fougueux Hadrien. “Le rôle de Martefon était de me modérer et de me former aux pratiques de la Sûreté. De ce côté-là, c'était un fiasco complet. Je suis rétif à tout changement de méthode.” Si l'ex-policier est parfois bougon, les deux hommes se complètent plutôt bien. Toutefois, Martefon masque quelques secrets, peut-être touchant la famille d'Hadrien. Ils sont réunis pour résoudre, aussi discrètement que possible, un double crime. D'abord, le valet Lucien Vermont a été assassiné au Palais des Tuileries, juste à côté des appartements de l'Impératrice Eugénie. Aucune effraction n'a été constatée. Inquiétant, alors que la sécurité des lieux est maximale.

Puis c'est la femme de chambre Yvette Delarue qui a été tuée à son tour, et mutilée. Elle était employée chez la princesse Mathilde, rue de Courcelles. Deux meurtres commis selon la même méthode, donc par un seul coupable, comme le confirmera le Docteur Bevior, médecin légiste. Nièce de Napoléon, cousine de l'actuel Empereur, la princesse Mathilde reste un personnage influent du régime. “Réglez-moi cette affaire pour Pâques” a exigé Napoléon III, ce qui laisse peu de temps au duo d'enquêteurs. Les interrogatoires, chez la princesse comme aux Tuileries, offrent peu d'indices. Hadrien est sévèrement agressé un soir où il rentre à son immeuble. Est-ce en lien avec ces crimes ou avec son défunt père ?

Hadrien et Martefon tiennent un piste. Les deux victimes étaient originaires de Dijon. Le duo prend bientôt le train pour la Bourgogne. Le commissaire Chamy, un sudiste expatrié à Dijon, collabore volontiers. En réalité, Lucien Vermont se nommait Alphonse Celtier. Il connut quelques déboires par ici. Avec son pedigree, on peut se demander comment il fut employé ensuite au Palais des Tuileries. La comtesse Victoire de Vestris, qui employa Yvette, est fort courtoise, mais apporte peu d'éléments. Les investigations d'Hadrien et de Martefon vont se poursuivre à Paris. Un troisième meurtre obscurcit encore l'affaire, ce qui rend plus incertaines leurs hypothèses. Le Tonnerre rouge qui joua le rôle d'exécuteur est plus exotique que prévu, il est vrai...

Irène Chauvy : La vengeance volée (Éd.10-18, 2013)

Époque et contexte font penser aux romans d’Émile Gaboriau (1832-1873), un des pères de la littérature policière. On est davantage dans la tradition du “roman de mystère”, que dans une enquête policière ordinaire. Le double meurtre énigmatique, affaire privée ou concernant la cour, telle est la question sachant que l'Empereur fut un souverain contesté. L'autoritarisme du régime a cédé la place a plus de libéralisme. L'effet de la modernisation de Paris par Haussmann et de l'essor économique, c'est la prédominance des affairistes, issus de la bourgeoisie et de l'aristocratie. Comme en tous temps, les allées du pouvoir sont peuplées d'opportunistes, voire de comploteurs.

Un aspect de cette intrigue touche de près Hadrien Allonfleur, le héros. Les “secrets de famille” ont toujours existé, peut-être plus tortueux encore en ce siècle-là. Les clés de l'affaire impliquent donc autant les crimes que les enquêteurs. La petite dualité entre ces derniers est, évidemment, la bienvenue. Écrire un “polar historique”, ce n'est pas faire étalage d'érudition, Irène Chauvy l'a bien compris. Elle réussit à créer une vraie harmonie entre cas criminel à résoudre (c'est ce qui prime) et descriptions d'ambiance crédibles. On est rapidement convaincu par ce bon suspense.

- "La vengeance volée" est disponible chez 10-18 dès le 5 septembre 2013 -

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22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 04:55

La Nouvelle-Orléans, en mai 1987. Âgé de quarante ans, Roy Cady est originaire du Texas. Dès ses dix-sept ans, ayant renoncé à s'engager dans l'armée, il s'est installé en Lousiane. Il fut employé dans le bistrot d'Harper Robicheaux, qu'il considéra un père, davantage que son supposé paternel. Le bar appartient désormais au froid Stan Ptiko, qui gère aussi des affaires mafieuses. Roy Cady est toujours là, parmi les sbires du patron, exécutant les ordres sans fraterniser avec ses collègues. Cette nuit-là, Angelo et Roy doivent secouer un syndicaliste du port, qui magouille avec Stan sans suivre les règles. C'est un piège, car un trio armé bute Angelo avant que Roy ne réplique en les supprimant tous les trois. Il fuit avec une prostituée de dix-huit ans, Raquel Benoit (dite “Rocky”), qui se trouvait sur les lieux. Roy n'a aucun doute, c'est le jaloux Stan Ptiko qui a voulu l'éliminer.

Ayant anticipé ce genre de situation, Roy récupère les quelques armes et le petit paquet de fric qu'il avait préparés en cas de fuite. Direction le Texas, en compagnie de Rocky, qui est également native de cet État. Le duo établit une relation réglo, même si le petit cul de Rocky est bien tentant pour Roy. Celui-ci pense bientôt continuer seul sa route. Comme un médecin vient de lui diagnostiquer un cancer, il ne représentera pas l'avenir pour la jeune prostituée. Ils font un détour par Orange, dans le Texas, où Rocky a des choses à prendre au passage. En réalité, c'est sa petite sœur Tiffany, une gamine blonde d'à peine quatre ans, qu'elle vient prendre en charge. À contrecœur, Roy les conduit jusqu'aux rives du Golfe du Mexique. Le trio s'installe comme vacanciers dans le motel de la suspicieuse Nancy. Rapidement, Roy change de nom et de tête afin d'éviter qu'on le reconnaisse trop vite.

C'est surtout grâce à la petite Tiffany, que Roy et Rocky sont adoptés par le voisinage du motel. Néanmoins, le nommé Killer Tray pourrait être source d'ennuis pour eux, car il a un projet crapuleux auquel Roy refuse de s'associer. Roy quitte le motel, espérant vainement renouer avec son ex-compagne Loraine, mais il finit par comprendre que “le passé n'est pas réel”. De retour auprès de Rocky, il est temps de jouer franc-jeu avec la patronne du motel. Même si la suite s'annonce hasardeuse, et que son bilan personnel de quadra est déprimant pour le cancéreux Roy : “Tu roules sur des routes sans lumière et tu t'inventes une destination parce que ce qui compte, c'est le mouvement. Et tu te diriges ainsi vers la dernière chose qu'il te reste à perdre, sans aucune idée de ce que tu vas en faire.” Court ou sombre, un futur chaotique reste à assumer pour Roy Cady...

Nic Pizzolatto : Galveston (Éd.10-18, 2013)

Peut-être faut-il rectifier une fausse impression : ce polar n'est pas l'histoire d'une fuite, d'une cavale où le héros doit se dépêtrer de mille dangers. Pas de policiers aux trousses, ni aucune menace directe. Certes, il vaudrait mieux se faire oublier du caïd Stan Ptiko, et se fondre dans une population sans problème. Ce qui n'est pas évident quand des “nièces” risquent de s'avérer encombrantes. Non, ce suspense trouve réellement son intensité dans l'utilisation des décors et la profondeur des personnages. Contexte magistralement décrit par Nic Pizzolatto, dont c'était le premier roman.

De La Nouvelle-Orléans jusqu'à Galveston, l'auteur nous fait partager les ambiances du Sud des États-Unis. Y compris à travers les raisonnements simplistes d'Américains de base : “Puisqu'on est l'état souverain du Texas, si les Nations-Unies nous envahissent, c'est à nous de leur tirer dessus.” Il est vrai que l'île de Galveston, très abîmée par l'ouragan Ike de 2008, est un site fort agréable. Quant aux principaux protagonistes, leur parcours passé n'est évidemment pas rectiligne. Plutôt que des secrets, c'est ce qui reste enfoui en eux qui importe. La petite Tiffany incarne la lueur d'espoir, alors que Rocky ou Roy ne peuvent que s'enliser jusqu'à une fin plus ou moins rapide. Grâce à une narration fluide et stylée, on suit avec passion leurs fiévreuses mésaventures. Excellent roman noir.

- "Galveston" est disponible chez 10-18 dès le 5 septembre 2013 -

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18 août 2013 7 18 /08 /août /2013 04:55

Parce qu'ils aiment lire beaucoup, pour des raisons budgétaires, certains lecteurs préfèrent attendre les versions poche des meilleurs romans. Parmi les nouveautés sortant fin août-début septembre 2013, ils vont avoir l'embarras du choix. Retour sur cinq titres de niveau supérieur, qui ont déjà été chroniqués chez Action-Suspense. Le premier est déjà disponible, les autres le seront dès le début septembre.

 

Charles Maclean : De peur que les ténèbres ne tombent (Ed.10-18)

Début des années 1980, Martin Gregory est âgé de trente-trois ans. Cadre dans une société d’ordinateurs à New York, il habite près du village de Bedford. Il vit là avec son épouse d’origine autrichienne Anna, vingt-huit ans, et leurs deux chiens. Le couple adore Klaus et César, des goldens retrievers. Le jour de l’anniversaire de sa femme, Martin a prévu une surprise pour elle. En réalité, il va commettre un acte macabre à son insu. Il tranche la gorge des deux chiens et dispose leurs cadavres dans une grande caisse posée sur le sol du salon. Laissant sur place un énigmatique poème, Martin se rend en train à New York. Il s’enferme pendant deux jours dans une miteuse chambre d’hôtel, en proie à une crise hallucinatoire qui dure. Ce geste terrible et incroyable, il s’agira ensuite de le comprendre.

Tandis qu’Anna a été éloignée de Martin, celui-ci accepte de suivre une thérapie. Il ne croit guère aux psys, et ce n’est pas sa rencontre avec la Dr Hartman qui peut arranger les choses. Le test de Rorschach apparaît ridicule dans son cas. Martin est dirigé vers le Dr Somerville, un psy lui semblant plus compétent. En outre, Martin n’est pas insensible à sa belle assistante Pénélope... La suite de ma chronique, cliquez ici.

Rentrée 2013 : cinq polars noirs de qualité en format poche

Brigitte Aubert : La ville des serpents d’eau (Ed.Points)

Ennatown est une petite ville d’Amérique du Nord au cœur d’un hiver neigeux, à la veille de Noël. Treize ans plus tôt, cette localité fut secoué par une affaire qui n’a jamais été éclaircie. Six fillettes âgées de cinq à sept ans furent kidnappées. On retrouva les corps éventrés de cinq d’entres elles dans un étang de la région, victimes de celui qu’on surnomma Le Noyeur. Vera Miles n’est jamais réapparue. Déjà buveur à l’époque, son père ne s’en est jamais remis, se réfugiant toujours plus dans l’alcoolisme. C’est avec la mort de Susan Lawson que se termina cette série de disparition. L’ancien shérif Blankett n’identifia jamais ce “Nautonier des Enfers”. En réalité, Susan n’est pas morte. Depuis treize ans, elle est prisonnière, esclave de celui qu’elle doit appeler Daddy. Aucun espoir pour elle qu’on détecte jamais cet endroit où Susan est enfermée. Le monstre lui a fait un enfant, Amy, gamine muette qui a maintenant cinq ans.

Vince Limonta, trente-neuf ans, est un ancien flic de New York, exclu de la police à cause d’une bavure. Il s’est réfugié depuis six mois à Ennatown, sa ville natale. Le prêtre Roland O’Brien lui a offert un job de jardinier. Vince a retrouvé ici un autre malchanceux ami, Michael McDaniel. Ce Noir de vingt-six ans fut un rappeur renommé sous le pseudo de Snake T., avant qu’un “accident” ne l’handicape définitivement... La suite de ma chronique, cliquez ici.

 

William Gay : La demeure éternelle (Ed.Points)

Mormon Springs est un vallon rural dans le Tennessee. En cette fin d’été 1943, on y trouve juste quelques maisons. Celle de Mme Winer et de son fils Nathan, dix-sept ans. Voilà dix ans que M.Winer, artisan local, a déserté leur domicile. Selon son épouse, il les a quittés, mais sa disparition a une autre cause. Ces temps-ci, Nathan est employé par M.Weiss, éleveur de volailles qui se flatte souvent d’avoir connu un passé glorieux. Pas loin de chez les Winer, il y a la maison de William Tell Oliver, vieux bonhomme qui finit là paisiblement une vie assez sombre, non sans observer le voisinage. En face de chez lui, c’est la propriété d’Hovington et de son épouse Pearl. En réalité, le véritable maître des lieux est désormais Dallas Hardin. Le pauvre Hovington étant souffrant, Hardin a transformé la maison en tripot, cabaret ou bordel, propice à tous les trafics et autres méfaits. Pearl et sa fille Amber Rose sont, en quelque sorte, à son service.

Dans la contrée, le trop débonnaire shérif Bellwether ne fait guère régner la loi. Si Hardin risque des ennuis, l’adjoint corrompu du shérif ne tarde jamais à l’avertir. On ne le poursuivra pas pour ses ventes illicites d’alcool, ni pour l’incendie dont a été victime la veuve Bledsoe, ni pour le vol d’un cheval appartenant à Blalock. L’époque où les “cagoules blanches” imposaient une violente justice expéditive est quasi-terminée. Un commando tentera bien d’attaquer la maison d’Hardin, mais ce sera un échec... La suite de ma chronique, cliquez ici.

Rentrée 2013 : cinq polars noirs de qualité en format poche

Megan Abbott : La fin de l’innocence (Ed.Le Livre de Poche)

Âgée de treize ans, Lizzie vit avec son frère Ted et leur mère divorcée. Evie Verver est sa voisine, du même âge. Non seulement les deux ados sont dans la même classe, mais elle entretiennent une relation fusionnelle. Elles ne font qu’une, se partageant leurs secrets et leurs vêtements. Bien qu’encore peu féminines, Lizzie et Evie ne sont pas insensibles aux garçons. Lizzie passe beaucoup de temps chez les Verver, cette famille idéale. Dusty, la sœur aînée d’Evie, a dix-sept ans. C’est une jeune fille sportive, pratiquant le hockey, dont la séduction fascine les deux filles. Infirmière, Mme Verver est aujourd’hui une femme plutôt effacée. Lizzie se souvient qu’elle montrait naguère plus de fantaisie. Par contre, M.Verver est un homme merveilleux, aux yeux de Lizzie. Patient et chaleureux, il est très complice avec Dusty, autant qu’attentif vis-à-vis d’Evie et de son amie.

C’est le printemps, vers la fin de l’année scolaire. Le jour où Evie disparaît, Lizzie est la dernière à lui avoir parlé. La police recherche immédiatement l’adolescente. La rumeur locale évoque une précédente disparition, parle d’un tueur rôdant dans la région. Dusty et la mère d’Evie sont sous le choc. Lizzie s’efforce de rester proche de M.Verver... La suite de ma chronique, cliquez ici.

 

Ron Rash : Le monde à l’endroit (Ed.Points)

Dans le comté de Madison en Caroline du Nord, autour de la ville de Marshall, à la toute fin des années 1970, sous la présidence de Jimmy Carter. C’est une région rurale, où l’on cultive encore la tabac, tel le fermier Shelton. D’autres, comme Carlton Toomey et son fils Hubert, s’essaient à des plantations clandestines de cannabis. Ex-prof, Leonard Shuler s’est installé dans le coin, habitant un mobile home. Divorcé de Kera, père de la petite Emily, il a été viré de l’enseignement suite à un coup monté. Dealant diverses drogues, Leonard ne manque pas de fric. Il a accueilli depuis quelques mois une paumée nommée Dena. Déjà usée, elle se shoote aux cachets gratuits du stock de Leonard. Quand le fils Shelton âgé de dix-sept ans, Travis, lui propose quelques pieds de cannabis volés, il les achète sans se poser la question de leur provenance.

Rudoyé par son sévère père, Travis Shelton est un garçon malingre, bon pêcheur, sans grand avenir comme son ami Shank et leurs copains. Quand il tente une troisième fois de dérober des pieds de cannabis, les Toomey interviennent. Travis a le tendon sectionné par Carlton Toomey, qui finit par le faire hospitaliser. Une blessure qui passera pour accidentelle. Mais rien ne va plus entre Travis et son père. Le jeune homme quitte la maison, et se réfugie chez Leonard... La suite de ma chronique, cliquez ici.

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11 août 2013 7 11 /08 /août /2013 04:55

En 1870 à Londres, au cœur de l'époque victorienne, pas si florissante pour la population modeste. Le policier William Monk est commissaire de la brigade fluviale, à Wapping. Son épouse Hester, infirmière confirmée, dirige une clinique à Portpool Lane. On y soigne des femmes du peuple. Le couple a adopté Scuff, ex-gamin des rues âgé de treize ans, qui fut victime dans une affaire précédente. C'est d'ailleurs plutôt Scuff qui a adopté le couple. On informe Hester d'un cas pouvant ressembler à une grosse escroquerie. Dans son église londonienne, le révérend Abel Taft est un homme inspirant confiance. Il récolte des dons de ses paroissiens pour les nécessiteux, en particulier destinés à des pays étrangers. Il semble que Taft investisse dans des maisons avec cet argent, alors que les donateurs peu riches s'endettent fortement. Le révérend et son assistant bénévole Robertson Drew se montrent très persuasifs. Le comptable expérimenté de la clinique, Squeaky, ne tarde pas à dénicher les habiles rouages de l'arnaque. Les paroissiens alertés ont porté plainte.

Oliver Rathbone a été nommé juge à l'Old Bailey depuis environ un an. Si ce magistrat a démontré sa probité et ses qualités, il reste perturbé par un lourd dossier qui provoqua sa séparation d'avec son épouse. Il s'inquiète aussi pour son vieux père, Henry Rathbone, même si celui-ci apparaît encore vaillant. Le juge est peu sûr de lui le jour où on lui confie le procès de l'affaire Taft. Au départ, bien qu'ami du couple Monk, Oliver Rathbone ignore que c'est Hester et son comptable qui sont à l'origine des preuves figurant au dossier. Le détournement de sommes importantes est évident. Tandis que les paroissiens escroqués ne cachent pas leur mécontentement, Taft prétend avoir reversé tout l'argent comme il s'y engageait. Gavington, son avocat de la défense, s'avère efficace et offensif. Il affirme que l'on persécute injustement son client, et souligne le rôle discret d'Hester dans l'affaire. Le témoignage de Robertson Drew, bras droit de Taft, indique l'honnêteté du révérend. On va vers un probable acquittement, d'autant que l'accusé est également convaincant.

Dans la précédente affaire qui le préoccupe toujours, le juge Rathbone se souvient qu'il existait des photos pédophiles, encore en sa possession. Dont l'une concerne un témoin-clé du procès en cours. Après avoir hésité, Rathbone transmet le cliché à l'accusation, qui va la produire en public. L'avocat Gavington n'avait guère déstabilisé Hester lors de son témoignage. Cette fois, le défenseur voit l'acquittement s'éloigner. Cette nuit-là, Abel Taft se suicide après avoir assassiné son épouse Felicia et leurs deux filles. Ce qui vaut au juge Rathbone d'être accusé d'entrave à la justice, et d'être emprisonné. Tandis que son père Henry engage un avocat de Cambridge, William et Hester Monk cherchent le moyen de disculper Oliver Rathbone. S'étant toujours méfié du fameux témoin-clé, le jeune Scuff va les aider. L'adversaire est rusé, restant mal soupçonnable, mais les Monk sont tenaces...

Anne Perry : Une question de justice (Éd.10-18, 2013) – inédit –

On peut compter sur Anne Perry, auteure d'une soixantaine de romans, pour nous offrir de bonnes intrigues. C'est la dix-neuvième aventure (inédite) de la série qu'elle consacre à William Monk et à son entourage. Le sujet est une escroquerie à la charité par un homme d'église peu scrupuleux. Abus de confiance envers des gens devant s'endetter, voilà qui mérite une sanction exemplaire. Toutefois, le thème proprement dit concerne surtout la position complexe des juges.

Ceux-ci possèdent un réel pouvoir et même, dans le cas présent, des preuves accablantes. Pourtant, aussi compétent soit-il, le juge est un être humain avec ses soucis privés, et ses interrogations. Étant seul, il risque l'erreur d'appréciation, qui peut entraîner une réaction de désespoir d'un accusé. Avec un tel contexte, il est évident qu'un tempo narratif rapide ne conviendrait pas. Si la première partie entre dans la catégorie des “romans de prétoire”, on s'oriente ensuite vers une “enquête” plus parallèle qu'officielle. On s'installe avec un plaisir certain dans la lecture de ce polar historique de belle qualité.

 

Anne Perry sera en France à l'automne 2013. Ses lecteurs pourront la rencontrer à la Librairie de Paris (Paris 17e) le mardi 1er octobre, à la Librairie Le Failler (Rennes) le mercredi 2 octobre, à la Librairie Coiffard (Nantes) le jeudi 3 octobre, à la Librairie Mollat (Bordeaux) le vendredi 4 octobre, et au Festival “Lire en poche” de Gradignan (33) le week-end des 5 et 6 octobre.

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 04:55

Séjour en Suède pour le célèbre San-Antonio. Il n'est en Scandinavie ni pour enquêter, ni pour faire du tourisme. Son œuvre vient d'être couronnée par le Prix Nobel de littérature. Il s'est donc courtoisement déplacé pour la cérémonie. Si San-Antonio n'est pas insensible aux charmes de la blonde Eggkarte Tequïst, c'est parce qu'elle a pris l'initiative. Un juré du Nobel l'a sollicité pour un cas criminel, qui ne l'intéresse guère. Pourtant, rejoint par son colossal adjoint Bérurier, San-Antonio est chargé par le Vieux en personne d'une enquête sur le même assassin. Sept ans plus tôt, le nommé Borg Borïgm dirigeait un institut sur les bords du lac Vättern. Il fut accusé du meurtre de deux pensionnaires adolescentes de l'établissement, qu'il aurait violées. Arrêté, il s'évada du palais de justice de Stockholm à l'issue de la première audience de son procès. On ignore où il a pu se cacher depuis. Tout juste sait-on que Borg Borïgm était un adepte d'astrologie, de spiritisme, d'occultisme.

Eggkarte Tequïst leur servant d'interprète, San-Antonio et Bérurier vont interroger l'ex-épouse du coupable, laquelle s'adonne à une partouze motorisée. Bien qu'elle ne soit pas prude, Mme Cétesky (c'est son nom) considérait Borg Borïgm comme un détraqué sexuel, un ignoble pervers. Elle est convaincue qu'il se trouve toujours en Suède, car un sortilège empêcherait les gens de sa famille de quitter le pays. Quelques détails du faciès de Borg Borïgm peuvent aider à l'identifier. Puisqu'il est passionné d'occultisme, San-Antonio tente un piège. Béru devient le mage Nostrabérus, et donne des consultations gratuites à leur hôtel. Certes, son “don” est davantage basé sur l'observation que sur la voyance, comme chez tous ces prétendus devins. Pourtant, il a également quelques visions qui sont justes.

Borg Borïgm a sûrement entendu parler de Nostrabérus, mais il tarde à se manifester. Un meurtre est commis en public, dans la file attendant de consulter le faux-mage. Caché dans le bordel d'en face, le tueur était déguisé alternativement en curé ou en vieille dame. Grâce à un ticket de parking, San-Antonio va bientôt découvrir une piste. Béru, Eggkarte Tequïst et lui se rendent dans la région de Milsabör. Ils ne tardent pas à trouver l'adresse d'un certain Frédérik Stönéchaarden, ce qui pourrait être l'identité sous laquelle vit Borg Borïgm. Ainsi qu'il lui a été demandé, San-Antonio prévient immédiatement le Vieux. Pour une fois, s'éloignant de son confortable bureau, son supérieur va participer activement à une mission. Entre-temps, San-Antonio et Béru découvrent deux cadavres au domicile de Frédérik Stönéchaarden. Le coupable semble toujours en fuite...

San-Antonio : Les prédictions de Nostrabérus (Pocket, 2013)

Frédéric Dard a déjà écrit plus de quatre-vingt San-Antonio, quand il publie celui-ci. On sait qu'il ne se laissa jamais aller à la facilité, qu'il ne considéra pas cette série comme de la routine. C'est donc une trépidante aventure nordique qu'il présente, avec son lot de surprenantes péripéties et de gaudriole. Bien qu'il fréquente un coprophage, n'en soyons pas choqués : “Mon lecteur me pardonnera cette relation de notre visite [chez ce scatophage]. Elle peut paraître scabreuse à des êtres sensibles et délicats, mais je préfère céder à la vérité scrupuleuse qu'à la décence. Le monde est plein de cons qui se chargent d'être décents pour les autres parce qu'ils n'ont rien de mieux à foutre, qu'ils sont étroits de partout et principalement d'esprit […] Leur indignation m'est un réjouissement.”

Humour toujours présent, et réflexions sur le langage. Vu par Bérurier : “Ta phrase, il dit. J'm'demande comment t'est-ce tu fais pour en bricoler des pareillement semblables. T'as pourtant pas une instruction espéciale. Moi qu'ai loupé mon certif d'un poil de cul, je peux pas fignoler du langage comme toi. [attention aux métaphores, car...] Tu perds l'idée directeuse à vouloir la renforcer par des sémaphores. Le langage, faut lui laisser sa structuration initiale, sinon il devient décadent et s'égaye comme un fleuve à l'estuaire sablonneux...” En outre, on remarque une part de misanthropie chez Frédéric Dard, quand il se lâche ainsi : “Par moment ça m'accable, l'horreur d'avoir toujours et sans cesse affaire à des hommes. Des hommes cons ou malins, de gauche, de droite, de peur, de courage, de merde […] Si harassants à fréquenter. Si minables. Ah oui, que j'en crève, chaque jour, chaque heure, d'une grande et louche honte héréditaire. Que je regrette mon passage sur cette terre de chiotte.”

Affirmer que c'est un des meilleurs San-Antonio serait nettement exagéré. Les logorrhées délirantes de Béru sont, au final, quelque peu lassantes. Néanmoins, l'auteur maîtrisant son univers, ça reste une enquête san-antonienne plutôt plaisante à suivre.

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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 04:55

Notre-Dame-de-Grigeac est une tranquille bourgade du Périgord. Âgée de quatre-vingt-huit ans, Mme Gisèle Teillard s'y est installée depuis quelques années. Dans son impasse, elle est entourée de rares voisins, aussi moches et infréquentables que leurs maisons. Il y a l'imposante Christiane et son mari pâlot, ou l'inquiétant vieux Simon établi ici depuis peu lui aussi. La paisible Mme Teillard dans son décor désuet ? Ne pas se fier aux apparences.

Car Minette Galandeau fut autrefois l'égérie, la tête pensante du gang de Maurice, son regretté mari. Avec leurs complices Jeannot et Étienne, le Corse, ils réalisèrent des coups mémorables. Il leur restait un sacré pactole quand on les supprima, les uns après les autres. Sans doute furent-ils butés par une bande adverse, mais on n'en a jamais eu la preuve. Grâce à un flic corrompu, le Poulet, Minette Galandeau passa entre les mailles du filet et se cacha durant plusieurs années au Maroc. Après la prescription, elle est revenue. Avec un paquet de millions qui dorment dans une banque monégasque.

Le pronostic du Dr Granger est tragiquement clair : Mme Teillard est atteinte d'Alzheimer. Mais Minette Galandeau reste encore lucide sur son état de santé. Depuis un cybercafé, elle gère ses comptes bancaires via Internet, et conduit toujours sa Jaguar XK. Elle est contactée par Édouard, son neveu venu d'Amérique, fils de sa défunte sœur avec laquelle elle avait rompu tout contact. Charmant quadragénaire, à l'air plus rital qu'amerloque, le courtois Eddy. Sauf que, si sa tête faiblit un peu, Minette Galandeau n'a pas perdu l'instinct qui fit naguère la force de la bande à Maurice. Elle renifle facilement les entubeurs, et cet Eddy en est un. Le petit interrogatoire que lui fait subir la voisine Christiane Machin va confirmer son impression. Plutôt escroc que flic, à moins qu'Eddy soit un héritier de la banque ennemie qui élimina la leur. La plus grande méfiance s'impose.

Minette invite son “neveu” à s'installer chez elle, afin de voir où il veut en venir. La santé de la vieille dame impose qu'elle soit dotée d'une infirmière, Léonie, bien jolie Antillaise. Alzheimer entraîne un supplément de paranoïa, c'est sûr. Pourtant, elle n'a probablement pas tort de trouver suspect le comportement de Noémie (oui, elle mélange les prénoms). D'autant qu'Eddy et elle semblent un peu trop vite intimes. Pour ne pas s'embrouiller plus que nécessaire, Minette ne se laisse pas gaver de médocs. La mort commence à rôder dans son quartier, en partie à cause du Beretta que Minette a récemment égaré. Puisqu'il lui faut un allié, elle doit s'entendre avec cette raclure de Simon. Quand on connaît le parcours de baroudeur malsain de son vieux voisin, la situation peut devenir explosive. Surtout quand Eddy va, en son absence, fouiller chez Simon, ce qui le rend plus furieux que jamais. Il est temps pour la vieille dame de préparer sa nouvelle cavale...

Anouk Langaney : Même pas morte ! (Éd.Albiana, coll.Nera, 2013)

Sous leurs airs de Tantines à confitures, les vieilles dames indignes font des ravages. Ce n'est pas réellement une “tata flingueuse”, la brave Minette Galandeau. Elle n'a “jamais tué personne ! Un peu aidé, un peu suggéré, un peu entraîné, je ne dis pas. Mais tué de mes mains, non. Eh bien, rien que comme ça, si tout est relatif et si le Paradis est géré par arrondissements, ça me met en bonne place pour la béatification.” N'empêche qu'elle ne renie pas sa vie aventureuse passée, et qu'elle n'est pas prête à céder ses millions au premier margoulin venu. Maîtrise en roublardise et Oscar du bobard, tels sont ses titres de gloire. Et ce n'est pas avec un Alzheimer galopant qu'elle va freiner ses projets. Les neurones en vrac, mais pas encore un pied dans la tombe.

Écrire au quotidien un carnet de bord, un aide-mémoire, ça entretient la tête. C'est ainsi que cette sympathique dame nous raconte ses tribulations. Genre Françoise Rosay face à Gabin dans “Le cave se rebiffe”, la Minette Galandeau. “La conclusion de tout cela, c'est que si je ne me secoue pas les puces, j'aurai les méninges en pâté d'alouette avant d'avoir résolu le mystère, et qu'à l'heure du jugement d'Eddy, c'est une serpillière baveuse qui se trouvera chargée d'exécuter la sentence.” L'auteure n'est peut-être pas Michel Audiard, mais on la sent dans une similaire filiation humoristique. Action et drôlerie s'appuient sur une intrigue confirmée, dans ce premier roman d'Anouk Langaney. Voilà une comédie à suspense diablement réussie, à découvrir absolument.

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 04:55

Sourde et muette, âgée de dix-huit ans, Anne Marezki vient habiter à Cannes chez sa mère, la riche Jessica. Veuve, celle-ci a hérité de l'immense fortune de son premier époux, un industriel de Grasse. Elle est mariée depuis cinq ans à Julien Valoret, compositeur et auteur de chansons. Solitaire, Anne communique en écrivant sur une ardoise ou un bloc. Elle se sent de grandes affinités avec Julien. Le couple Valoret bat de l'aile, pas seulement à cause de leur différence d'âge. Elle a quarante-quatre ans, lui trente-cinq. Bien que terriblement jalouse, Jessica a toléré quelques passades de son séducteur de mari. Elle imagine à juste titre que la relation de Julien avec la chanteuse Corinne est plus sérieuse. Effectivement, Julien est amoureux, au point d'envisager de quitter sa femme. Toutefois, ayant connu des temps difficiles, il n'a aucune envie de se retrouver sans argent.

Anne a fait la connaissance du jeune Amado. Motard marginal, il apporte de la fantaisie dans la vie de la handicapée. Ils deviennent bientôt amants. Anne observe sa mère et son beau-père, devinant que ça ne tourne plus rond. D'ailleurs, Jessica a engagé un détective privé pour espionner Julien et Corinne. Tous deux jouent la comédie du professionnalisme devant lui. Dans le même temps, Julien a acquis une petite maison près de Bûgnes, pour Corinne. Dans ce village isolé, ils peuvent se rencontrer en cachette. L'idée d'assassiner Jessica commence à germer dans l'esprit de Julien. Un soir, il sabote la voiture de son épouse, espérant causer un accident mortel dès le lendemain. Pourtant, cette première tentative de meurtre va tourner court. Anne et Amado sont intervenus à temps. La jeune fille commence à éprouver de l'hostilité pour son beau-père.

Les hasards de la vie vont offrir une solution à Julien. Il se déplace à Paris pour un rendez-vous avec Rodolfi, producteur de séries-télé ayant besoin de musiques pour ses films. Se baladant dans les quartiers qu'il fréquenta, Julien retrouve son ancien copain Maxime. Ce petit délinquant fauché sort d'un séjour de trois mois en prison. Le peu honnête Maxime Thomassin vit avec Ginette, ouvreuse dans un cinéma. Le trio passe la soirée ensemble. L'alcool aidant, un plan est bien vite organisé par Maxime et Julien pour supprimer Jessica. La maison de Bûgnes, dont Corinne s'est lassée, servira à attirer la victime. Il suffira d'exciter la jalousie de Jessica pour que ça fonctionne. Pendant ce temps, Julien disposera d'un alibi incontournable...

Jean-Pierre Ferrière : Ma mort aura ton visage (Éd.Campanile, 2013)

La plupart des romans de Jean-Pierre Ferrière sont des comédies policières gardant une tonalité amusée, voire une ironie bienvenue. Ce titre apparaît un peu plus sombre que les autres. Malgré le contexte “dolce vita–Côte d'Azur–années 60”, l'ambiance n'est pas si festive. Probablement parce que mari et femme forment une belle paire d'égoïstes. Elle ne s'intéresse pas à sa fille, et entend garder ce mari qu'elle a acheté avec sa fortune. Quant à lui, sans doute est-il amoureux d'une autre, mais c'est autant à la liberté et à son confort qu'il pense. Malgré son handicap, Anne est assurément la plus lucide et la moins pitoyable dans cette histoire. Elle seule donne un peu de luminosité, par rapport à la grisaille qui règne sur Julien et Jessica.

S'il y a quelques seconds rôles (Amado, Corinne, Maxime, Ginette), l'essentiel de l'intrigue tourne autour de ce trio. Inutile d'alimenter une intrigue avec une ribambelle de protagonistes, de créer une confusion factice, alors que c'est juste sur ce couple que plane la mort. On ne répétera jamais assez que la fluidité narrative est le premier atout des meilleurs auteurs, tel que J.P.Ferrière. Bien sûr, aucun temps mort dans ce récit, dont le dénouement s'avère excellent. En nous proposant ces nouvelles rééditions au format poche, les Éditions Campanile ont pris là une initiative de bon aloi, en cet été 2013.

 

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