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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 04:50
Cascade de polars supérieurs en format poche - 2015

Parmi les nouveautés de ces premiers mois de 2015 en format poche, présentons plusieurs titres qui se distinguent par leur qualité supérieure. Plutôt que d'en faire une compilation, voici les liens qui (en cliquant sur chacun) vous permettront de retrouver mes chroniques concernant ces titres.

Commençons par Le Livre de Poche, avec l'auteur canadien Matt Lennox, dont le roman "Rédemption" est puissant.

Adrian McKinty est natif de Belfast, en Irlande du Nord (Ulster). C'est dans ce décor qu'il place ses romans noirs, tel "Dans la rue j'entends les sirènes", disponible chez Le Livre de Poche.

On ne présente plus Didier Daeninckx. Les faits historiques sont souvent à l'origine de ses romans noirs. C'est un épisode méconnu de l'histoire de la Corse qu'il illustre dans son "Tête de Maure", disponible chez Folio Policier.

Chez Folio, ce sont généralement les romans de Science-Fiction signés Jack Vance qui sont à l'honneur. Pourtant, cet écrivain fut également récompensé pour "Méchant garçon", un des plus étonnants polars qu'on ait écrit. Un titre disponible en Folio Policier.

Pour conclure cette sélection, l'auteur gabonais Janis Otsiemi est à l'honneur en format poche chez Pocket. L'an dernier, fut réédité "Le chasseur de lucioles", toujours disponible. Avec "La bouche qui mange ne parle pas", c'est son deuxième titre repris au catalogue de cet éditeur. Une bonne manière de (re-)découvrir un véritable écrivain africain qui use merveillement du langage, sans négliger ses intrigues. Direction Libreville, sa population et ses sombres affaires criminelles.

Cliquez sur les liens pour retrouver chacune de ces chroniques.

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 04:55

- Grand Prix de Littérature Policière 2015 -

Une autoroute longue de quelques dizaines de kilomètres, dans le Sud-Ouest de la France. Un axe routier avec son bitume, son béton, ses ponts appelés “ouvrages d'art”, ses aires de repos et ses aires de service, ses restaurants, ses parkings. Ce ne sont pas seulement des milliers de véhicules qui transitent par l'autoroute, ce sont des quantités de personnes qui passent ou qui y sont employées. Malgré tout, un ressenti d'anonymat, où des drames se produisent quelquefois, en plus des accidents de la circulation. Des gens disparaissent, des jeunes filles. Comme Catherine Mangin, en septembre dernier. Comme Lucie Castan, en janvier. Comme aujourd'hui, en ce week-end du 15 août, la petite Marie Mercier, âgée de douze ans, qui s'était éloignée de ses parents ayant une discussion d'adultes.

Pierre Castan, la cinquantaine, a été médecin légiste pendant dix-sept ans. Si la mort de sa fille est probable, ça ne lui fait pas peur. Voilà plusieurs mois qu'il erre, d'aire en aire, allant et venant sur ce ruban bitumé, à la recherche d'un indice, du prédateur. Pendant ce temps, son épouse Ingrid se morfond chez elle, confinée dans la solitude, mélangeant une flopée de sentiments. Pierre observe ceux qui passent, ceux qui restent. Une pute trans telle que Lola, car le sexe a toute sa place autour de l'autoroute. Une femme étrange, Tía Sonora, plus ou moins devineresse. Des tas de couples tous différents, bien sûr, dont un voyageant en side-car. Les gens qu'il remarque le moins, c'est le personnel de restaurants, évidemment. Il croit davantage en son instinct que dans un soutien psychologique.

Alerte-enlèvement pour Marie Mercier. C'est la capitaine de gendarmerie Julie Martinez qui est chargée de l'enquête. Avec son collègue Thierry Gaspard. Les parents, Sylvie et Marc Mercier, ils sont déboussolés, ils culpabilisent à mort. Déjà que leur couple battait de l'aile. Le duo de gendarmes n'obtient que peu de collaboration de Gérard Lucino, le directeur des restaurants de l'autoroute. Il a d'autres chats à fouetter, un peu de coulage dans le stock, et surtout un chiffre d'affaire en berne. Il y a un moment où Lucino risque de réaliser qu'il n'est qu'un rouage, pas à la hauteur, qui ferait aussi bien de foutre le camp. Les vidéos de surveillance, ça n'aidera pas vraiment les deux gendarmes. Il s'aperçoivent qu'il y a des caméras factices, et des angles morts permettant au ravisseur de sévir impunément.

Pascal Folier, trente-et-un ans, quasi-sourd mais lisant sur les lèvres, cuisinier et employé modèle des restaurants de Lucino. Il habite dans son combi Volkswagen aménagé, propret et mobile s'il doit changer d'aire de service pour son poste. À l'opposé de tant d'autre sur cette autoroute, Pascal n'est pas un sexuel. Parfois, ça devient confus dans sa tête, que l'on a réparée aussi bien que possible. Tandis que le journaliste Chacal bénit ce fait divers, la gendarme Julie Martinez fatigue de ne pas venir à bout de l'enquête. Quelqu'un qui connaît les leurres des caméras, c'est qu'il travaille ici, mais qui ? Pierre poursuit sa traque d'indices, sous la chaleur, et malgré une grève créant des embouteillages…

Joseph Incardona : Derrière les panneaux il y a des hommes (Éd.Finitude, 2015)

Dans son roman “Autoroute” (1977, Rivages/Noir n°165), Michel Lebrun nous montra déjà quel enfer pouvait devenir ces grands axes routiers. À sa manière, dans un style qui peut rappeler son titre “Trash Circus” (2012, Éd.Parigramme), Joseph Incardona nous invite à revisiter le sujet. Autour de ce qui, dans la fiction comme dans la vraie vie, attire un mélange de sentiments, l'enlèvement d'enfants. Avec sa dose de curiosité : “Pierre se faufile jusqu'au bar. Derrière lui, d'autres gens affluent. Les curieux. Ceux qui passent par là et ont su par la radio que c'est à l'aire des Lilas que se trouve le "spot". Au cœur de l'événement. Le centre du monde. Surfer sur le pli de la vague. L'attrait du morbide. Peut-être quelques bonnes âmes parmi eux. Des sincères, des généreux, des Mère Térésa. Ou alors ni l'un, ni l'autre. Une exception. Un exalté…”

Un polar métaphysique, dans le sens où il interroge sur les comportements humains, sur les réactions en lien ou sans rapport avec un drame ? Sans doute, oui. Si la tonalité du récit apparaît saccadée, c'est en partie pour extérioriser ce que chacun des protagonistes garde en soi-même. Ce qui se transformerait en hurlements, dans certains cas, si nous n'étions pas civilisés. Telle semble être l'ambition de l'auteur, montrer une noirceur intime. Nous connaissons le criminel, mais saurons-nous discerner son état d'esprit ? En suivant Pierre dans ses investigations, ou la gendarme Julie Martinez, plus quelques autres personnages, comprendrons-nous les tourments qui les agitent ? Tout cela dans un décor contradictoire, vivant et artificiel. Loin du simple cas de kidnapping, une intrigue singulière par sa narration, son écriture.

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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 04:55

Le périple de Bob débute une grosse vingtaine d'années plus tôt. Mouillé dans une affaire ayant causé la mort d'un flic, ce petit truand Marseillais a intérêt à quitter la métropole. Pour “se mettre au vert”, la Guyane et sa végétation tropicale lui semblent idéales. De la Côte d'Azur, Bob traverse l'océan Atlantique jusqu'en Martinique, y faisant une pause quelques temps avant de repartir vers la destination prévue. À Saint-Laurent-du-Maroni, il fait bientôt la connaissance d'un Bordelais, un blond aux yeux bleus, Guy Descombe. Avec l'aide de celui-ci, l'installation de Bob dans la contrée est fortement simplifiée. D'autant que les autorités y sont moins strictes à l'époque, sauf envers les orpailleurs clandestins.

Avec un guide métis indien, Bob et Guy partent sur le fleuve, à la découverte des beautés de la forêt guyanaise. Le trio tombe justement sur un camp de chercheurs d'or venus du Brésil, qui est détruit par la gendarmerie. Un des Caboclos clandestins a eu le temps de cacher un sac avec leurs réserves d'or. Guy n'hésite pas à l'abattre pour voler le sac, avant de supprimer également leur guide. Le duo ne s'éternise pas côté français, passant vite en face, au Surinam. Guy et Bob obtiennent un bon tarif pour l'or qu'ils échangent, leur fortune est faite. Le trajet vers le Guyana n'est pas sans danger. Prendre un avion pour le nord du Brésil semble le plus sûr. C'est ainsi qu'ils débarquent à Belém.

Si l'aventureux Guy cherche à s'enrichir davantage, Bob sait avoir trouvé ici son paradis. Surtout depuis qu'il a rencontré la belle Eduarda, jeune amatrice de francophonie, issue d'une famille aisée et respectable de Belém. Puisque même les parents d'Eduarda l'ont adopté, Bob veut évoluer vers un autre mode de vie, et s'installer en couple avec sa bien-aimée. Toutefois, Guy reste trop présent dans la vie de Bob, se montrant plutôt violent. Le Marseillais ne se pose pas bien longtemps la question, quand il est piégé dans l'affaire du meurtre d'un bijoutier. S'il est condamné à vingt ans de prison, c'est à Guy qu'il le doit. Ce dernier vient même le narguer au parloir de la prison, car il a “récupéré” Eduarda.

Pendant de nombreuses années, s'étant rapidement imposé dans son univers carcéral, Bob ne vise pas l'évasion. Ce n'est que douze ans plus tard, à l'occasion d'une épidémie de choléra, qu'il va saisir la bonne opportunité. Que serait la liberté sans une planque et des contacts ? À tous points de vue, Bob ne manque pas de ressource. Quand il rentre en Europe, avec étape à Barcelone, c'est avec l'intention de se venger de Guy. Les Catalans l'ont bien renseigné : son ancien complice est devenu un homme d'affaire dans le milieu médical. Ce n'est pas à Paris que Bob compte s'attaquer à Guy, mais sur son terrain à lui, à Marseille. En s'entourant de deux amies, Louise et Rita, pour préparer son coup…

© CLN photo Del Pappas, avril 2009 - et son roman 2015

© CLN photo Del Pappas, avril 2009 - et son roman 2015

Selon le dictionnaire Larousse, une péripétie est un “événement imprévu, un incident qui intervient dans le déroulement d'une action, marquant un changement.” Nul doute que Gilles Del Pappas connaisse cette définition. Péripéties et rebondissements se succèdent à un rythme soutenu dans cette histoire, en effet. Une grande partie de l'action se passe en Amérique Latine, un décor exotique aux règles alors encore relatives. Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane ? “Une ville western avec saloon et tout ce qui va avec. Forêt primaire, mecs lourdement armés, girelles de tous bords peu farouches, rhum coulant à flot, trafics variés...” Et Belém serait, nous dit-on, une version américano-lusitanienne de Marseille.

C'est un excellent roman d'aventure, avec des scènes mouvementées et meurtrières, mais aussi des moments bien plus nuancés, que nous a concocté Del Pappas. Cet auteur a une trentaine de titres à son actif, ce qui explique sa maestria narrative. Notons qu'en prison, son héros est l'ami d'un détenu politique Italien qui, avant d'être incarcéré au Brésil, vivait tranquillement en France avec sa famille dans sa loge de concierge, obligé de fuir à cause d'un politicien arriviste. Comme toujours, l'auteur nous promène dans sa ville, dans les quartiers moins criminogènes et les plus pittoresques, en tout cas. Un suspense vif, dans la meilleure tradition, un polar comme on les aime.

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12 avril 2015 7 12 /04 /avril /2015 04:55

Anglaise, Stephanie Harker arrive au États-Unis pour des vacances avec son fils Jimmy. À l'aéroport de Chicago, elle doit repasser les contrôles. C'est à ce moment que le gamin de cinq ans est kidnappé sous les yeux de la jeune femme. Créant un esclandre, elle est vite calmée au Taser par les agents de sécurité. Un peu de temps passe avant que Stephanie soit interrogée par Vivian McKuras, agente du FBI affectée à l'aéroport. Pour la procédure habituelle, il est déjà trop tard. Les vidéos de surveillance confirment que Jimmy a bien été enlevé, par un homme en (faux) uniforme d'employé de sécurité. Vivian est quelque peu surprise d'être chargée de ce kidnapping. L'Alerte Amber est activée, tandis que la policière interroge Stephanie afin de mieux comprendre ce qui vient de se passer.

Plus de cinq ans auparavant, Stephanie exerçait le métier d'écrivain fantôme, de nègre littéraire. Une émission de télé-réalité venait d'offrir la gloire à une jeune femme originaire de Leeds, Scarlett Higgins. Fille d'un père mort du sida en prison et d'une mère alcoolo, elle sut se faire remarquer. La candidate idéale pour cibler un public populaire. D'autant qu'elle provoqua un clash dans un second programme, le scandale la médiatisant encore davantage. Écrire "l'autobiographie" de Scarlett, Stephanie était d'accord, à condition que ce soit sur des bases saines. Vivant avec Joshu, un DJ indo-pakistanais allumé, Scarlett était enceinte. Le livre serait publié autour du mariage programmé avec Joshu, et de la naissance de l'enfant. Stephanie et Scarlett devinrent bientôt amies.

Même si ça énervait son petit ami à elle, Pete Mattews, Stephanie resta proche de la jeune star : “Scarlett était en réalité beaucoup plus futée qu'elle ne voulait bien le montrer aux caméras. Elle savait très bien qui elle était et en privé, quand personne ne la regardait, elle essayait de changer… Je respectais aussi le fait qu'elle ne se soit pas laissée détruire par son milieu.” Stephanie fut même présente quand, peu après la publication du livre et son mariage, Scarlett accoucha de son bébé. La rupture avec Pete ne fut pas sans heurts. Chez elle, la jeune mère fut bientôt entourée de sa cousine amie d'enfance, Leanne, et de Marina, employée de maison roumaine. Pour les sorties n'amusant pas Scarlett, Leanne lui servait de doublure. Quitte à s'apercevoir, dans ces soirées, que Joshu trompait Scarlett.

Scarlett étant décédée prématurément d'un cancer, elle confiait officiellement la garde de son fils Jimmy à Stephanie. Celle-ci n'hérita toutefois pas de son pactole financier, dont un orphelinat roumain bénéficia via une association gérée par Marina. La cousine Leanne partit vivre en Espagne, son rêve de toujours. L'agente du FBI Vivian McKuras réalise un peu mieux la situation. Stephanie lui suggère de contacter un policier de Scotland Yard, Nick Nicolaides. Pour ce dernier, il y a un suspect principal et deux ou trois autres pistes possibles. Son amie psy Charlie Flint est de bon conseil. Aux États-Unis, on va mener des investigations sérieuses et productives. Néanmoins, ce sont Stephanie et Nick qui devront, de retour en Europe, trouver la vérité…

Val McDermid : Lignes de fuite (Éd.Flammarion, 2015)

On ne prend pas le risque d'en dire trop en résumant un tel roman. Une multitude de détails précis, de situations particulières, émaillent le récit et lui offrent une tonalité qu'on ne peut traduire à travers les grandes lignes de l'histoire. Certes, un enfant a disparu dans un lieu public. Auteure chevronnée, Val McDermid a l'habileté de ne pas s'arrêter à une simple traque du ravisseur, à la recherche du gamin. C'est en explorant le passé, avec le parcours personnel de Stephanie, que l'on va approcher du cœur de l'intrigue. Évoquer une starlette vulgaire issue de la télé-réalité, de celles qu'on aime détester, on peut se dire que Val McDermid y a pris un certain plaisir : Scarlett est présentée avec ironie, tout en étant parfaitement crédible. Oui, il faut être assez maligne pour plaire au public.

Passons sur un fâcheux “cartes d'embarcation” (d'embarquement) et sur la non-traduction de Amber Alert ("Alerte Amber" se dit en français). L'essentiel, c'est la très belle subtilité – et même la qualité supérieure – de ce polar. Il est sinueux, entre les confidences de Stephanie et les faits présents. Une magnifique construction, n'ayons pas peur des mots. Les portraits des personnages et leur psychologie s'avèrent totalement réussis. On pourrait parler d'un roman addictif, tant on prend plaisir à le dévorer, à en suivre les moindres méandres. Les passionnés, lectrices et lecteurs d'excellents suspenses, vont fatalement adorer.

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10 avril 2015 5 10 /04 /avril /2015 04:55

C'est le temps des vacances sur l'Île d'Yeu, au large des côtes de la Vendée. Stephan est un adolescent de seize ans. Comme ses amis Phil et Mica, il aime les jeux de plage, nager, et les plongeons parfois acrobatiques. Avec ses yeux vert émeraude, âgée de quinze ans, la jolie Mica plaît beaucoup à Stephan. Mais, s'ils sont autant sportifs l'un que l'autre, leur copain Phil a davantage de charisme que lui. Une rivalité amoureuse existe entre les deux garçons, Mica semblant préférer Phil. Ce dernier peut se montrer agressif envers Stephan. “L'image de Phil en train de faire le bulldozer en pleine mer sur mes épaules est revenue, et le sang m'est monté aux tempes. Il avait mis dans son jeu une hargne étrange. Ce triple salopard aurait pu me noyer. Que du jeu, vraiment ? Compétition larvée ? Tout ça à cause de Mica ?…” Les conséquences de la jalousie sont quelquefois détestables.

Comme chaque année, une chasse au trésor est organisée sur l'île. Istvan, le père de Phil, avec des airs de prince hongrois, s'en occupe. L'équipe de Stephan se compose de Mica, de Phil et de trois autres copains. Ils vont accepter un autre membre, une blonde esseulée prénommée Milena. Fort séduisante, se pourrait-il qu'elle remplace Mica dans le cœur de Stephan ? À vélo sur les chemins de l'île, passant par la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et la Pierre Tremblante, la petite bande s'efforce de récolter les premiers indices. Gardant un œil sur Mica, Stephan est plutôt dans l'action que dans la réflexion, quant aux énigmes à résoudre. Istvan a concocté des définitions bigrement mystérieuses, c'est vrai.

Phil et Mica sont beaucoup trop proches l'un de l'autre. Ça finit par carrément énerver Stephan. Il éprouve le besoin de s'écarter du groupe, qui poursuit la chasse au trésor vers le cimetière. “Tout me mettait à cran, le moindre doute, le moindre détail. Les cheveux de Mica accrochés au tee-shirt de Phil, leur silence coupable, l'impossibilité qu'avait cette fille de me regarder dans les yeux.” S'isoler n'est probablement pas la bonne réponse, Stephan en est conscient tandis qu'il pédale sans but, à toute vitesse. De son côté, Phil a préféré partir à la pêche aux orphies : c'est la débandade dans leur groupe. Mica et Milena restent seules ensemble dans le cimetière, laissant passer une averse. De son côté, Stephan a eu des mésaventures, et se réveille dans un endroit sombre. Des vertiges tenaces ne l'aident pas à reprendre ses esprits. Son téléphone portable est cassé, Mica ne peut le joindre…

Ingrid Astier : Même pas peur (Éd.Syros, 2015)

Voici le premier roman-jeunesse d'Ingrid Astier, qui s'est fait connaître avec deux polars publiés dans la Série Noire, “Quai des Enfers” et “Angle mort”. C'est un scénario nettement moins sordide qu'elle destine aux ados, bien sûr. Il s'agit même d'une histoire d'amour. À certains âges, les relations entre une fille et un garçon s'avèrent fatalement compliquées. Non pas tant pour cause d'introversion ou de timidité. C'est juste qu'il est plus facile de montrer ses atouts sportifs que de formuler ses sentiments. Contrariant aussi, quand un autre garçon s'intéresse trop à celle que l'on convoite, surtout quand c'est supposé être notre meilleur ami. Ces tourments, ces états d'âme, rares sont les ados qui y échappent. Une bonne chose au final, car une parfaite assurance n'est pas non plus la solution.

Pour l'essentiel, c'est le récit du jeune Stephan qui nous permet de partager les péripéties vécues par ses copains et lui-même. Ce qui donne l'occasion de se balader à travers les paysages de l'Île d'Yeu, sur la côte Atlantique, de la Plage des Vieilles au Port de la Meule. Précisons que l'orphie est un poisson communément appelé aiguillette. Une sympathique histoire sentimentale et mouvementée, pour les ados de tous âges.

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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 04:55

Parmi les nouveautés en format poche de ce printemps 2015, deux excellents suspenses à retenir, en particulier pour leur aspect psychologique.
 

Jan Costin Wagner : L’hiver des lions (Babel Noir, 2015)

En Finlande, Kimmo Joentaa est policier à Turku, à l’ouest d’Helsinki. Jeune veuf, il reste très marqué par le souvenir de sa épouse Sanna. De service à la veille de Noël, Kimmo vit une nuit animée. Il fait la connaissance de “Larissa”, qui ne masque guère sa volonté de le séduire, avant que son ami et collègue Tuomas Heinonen ne débarque chez lui déguisé en Père Noël. Il a des problèmes de couple, à cause de son addiction aux jeux d’argent. Sur le matin, Kimmo apprend qu’un meurtre vient d’être commis en forêt. La victime est Patrik Laukkanen, le médecin légiste local. Difficile tâche d’annoncer la triste nouvelle à sa compagne, mère de leur bébé. Quant aux circonstances du crime, une constatation s’impose : “On dirait que son assaillant a frappé sous le coup de la colère. Il y a des coups de couteau répartis au hasard sur presque tout le buste.”

Un meurtre similaire est commis à Helsinki. La victime est Harri Mäkelä, un fabricant de faux cadavres pour le cinéma. Kimmo devine le point commun entre les deux hommes. Ils ont participé au talk-show télévisé le plus suivi du pays, celui de l’animateur Hämäläinen. Dans l’émission intitulée “Les maîtres de la vie et de la mort”, la prestation du légiste Patrik Laukkanen fut réussie, et Harri Mäkelä montra trois exemples de faux cadavres réalistes. Kimmo visionne le DVD du programme, sans noter de détails particuliers. Interrogé par les enquêteurs, l’assistant de Mäkelä explique les méthodes du défunt. Regardant à nouveau le DVD, Kimmo se demande si un des mannequins ressemble à un mort bien réel. L’animateur Hämäläinen est agressé dans un couloir de la télévision. Il ne se souvient de rien d’anormal concernant l’émission avec les autres victimes. Kimmo note que l’agresseur a poignardé moins vivement l’animateur. La piste de personnes décédées dans certains types d’accidents, en train ou en avion, parait plausible...

Nous voici en Finlande durant la semaine du 24 décembre au 1er janvier. Ce roman d’enquête baigne dans un troublant climat psychologique, ce qui le rend d’autant plus intense. L’état d’esprit du policier Kimmo Joentaa constitue le principal atout de cette histoire. Marqué par son drame personnel, il fait preuve d’empathie envers tous, collègues ou témoins, proches de victimes. Seule la belle “Larissa” échappe à sa perspicacité. Dans l’ombre, on découvre par petites touches une autre personne, jouant un rôle essentiel. Les portraits sont joliment précis et nuancés. Un suspense riche en finesse, à l’ambiance véritablement prenante.

Polars poche 2015 : Jan Costin Wagner (Babel Noir) & Robert Crais (Pocket)

Robert Crais : Suspect (Pocket, 2015)

Âgé de trente-deux ans, Scott James est policier en uniforme à Los Angeles. Il fait équipe en patrouilles avec Stephanie Anders. Scott espère intégrer bientôt une unité d'élite. Cette nuit-là, tous deux assistent à un accident de la circulation entre un camion et une Bentley. Mais quand intervient une Gran Torino, une fusillade éclate. Le couple de policiers est visé, même si ce sont les occupants de la Bentley qu'on ciblait. Stephanie Anders est abattue, Scott James en sort gravement blessé. Neuf mois et demi plus tard, il a toujours des séquelles post-traumatiques et physiques, qu'un psy a du mal à soigner. Pendant tout ce temps, l'enquête sur la mitraillade n'a pas vraiment avancé. Scott James a été accepté dans la brigade canine, l'unité K9. Pour le recaser, plutôt que grâce à ses compétences.

Leland, le patron, ne voit pas d'un bon œil que Scott choisisse le berger allemand Maggie. Cette chienne a appartenu au corps des Marines, en Afghanistan. Elle souffre de stress post-traumatique, comme Scott, ne supportant pas le bruit des coups de feu, handicap majeur. L'idée de Leland est d'inciter Scott à renoncer à ce boulot. Néanmoins, le couple fonctionne assez bien. La chienne ne tarde pas à adopter son nouveau maître. L'inspecteur Orso et sa collègue Cowly relancent l'enquête sur la fusillade. Scott retourne souvent sur les lieux, maintenant avec Maggie. Il s'est aperçu que les cambriolages sont fréquents dans ce quartier. Pas impossible qu'un braqueur présent cette nuit-là ait pu voir quelque chose de précis. Scott étudie les témoignages et la reconstitution des faits dans le dossier mis à sa disposition…

Un suspense diablement sympathique, par un romancier chevronné. Concernant l'intrigue criminelle proprement dite, Robert Crais sait ménager ses effets. Après la scène-choc de la fusillade, il va distiller les menus indices, les possibles pistes. Il nous présente un policier plutôt solitaire, persévérant à chercher des éléments sur la mort de sa partenaire. Un thème classique et solide. Idem pour l'aspect psychologique. Ce qui séduira bon nombre de lectrices et de lecteurs, c'est la nouvelle partenaire du policier, pesant quarante kilos. D'autant que certaines scènes sont “vues par” Maggie, la chienne militaire. La relation entre un animal (capable d'un véritable dressage) et son maître (directif sans dureté) apparaît effectivement bien décrite. Un polar ne fonctionne pas sans un scénario sérieux et une narration fluide : des atouts favorables bien présents dans ce “Suspect”.

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8 avril 2015 3 08 /04 /avril /2015 04:55

Le Sword est un service de renseignements géostratégiques indépendant et neutre basé en Suisse. Créé et dirigé par Mark Walpen, avec l'appui de son père diplomate Ralph, cet organisme s'est doté d'unités d'action, les Faucons, capables d'intervenir dans le monde entier. Ils ont même étoffé depuis peu ces groupes, entraînés discrètement à Zermatt. En ces vacances de Noël, Mark et ses deux enfants séjournent dans cette station, avec son amie Anook. Ils seront bientôt rejoints par Ralph Walpen, auquel on vient de soumettre un cas assez délicat. Repos relatif pour Mark qui, tandis que ses nouveaux Faucons seront prêts à opérer dès de début janvier, continue à observer la situation internationale.

Choisi par les cardinaux quelques mois plus tôt, le nouveau pape Anastase V est d'origine chinoise. Il s'est montré beaucoup plus réformiste qu'on l'imaginait, bousculant le dogme et les hypocrisies vaticanes, voulant inscrire le catholicisme dans le siècle actuel. Dès le 6 janvier, il entreprend un voyage en Australie puis en Asie. Du côté de la Chine, il semble y avoir du changement aussi, le président Zang Ying Ye ayant nommé un vice-président plus jeune et réformateur que les cadres garants de l'orthodoxie. Par contre, des attentats ont secoué le Tibet toujours chinois par annexion, peut-être le fait de partisans du Dalaï-lama. Au cœur du Vatican, c'est un drame passionnel qui a causé la mort de quatre personnes, chez les Gardes Suisses. La version officielle évoque un suicide le l'assassin.

Dans la principauté italienne de San Martino della Cima, il y a aussi un problème. Ralph Walpen est contacté par la mère australienne de la jeune princesse. Voilà deux ans, Kathleen Parker a épousé le prince Paolo Spinola. Depuis quelques temps, la mère Hannah Parker ne parvient plus à joindre sa fille. Sous le charme de l'Australienne, Ralph demande à Mark d'intervenir dans cet État indépendant. Ce n'est pas si facile, mais l'Israélienne d'origine Rebecca, éminent membre des Faucons, réussit à s'infiltrer au sein de l'hôpital où la princesse consulte souvent. Sans témoin, Kathleen avoue à Rebecca qu'on attend d'elle qu'elle produise un héritier princier. Si elle souhaite fuir dès que possible, il faut mettre au point une opération d'envergure pour l'exfiltrer en rusant avec les autorités.

De passage à Paris, Ralph rencontre secrètement le Dalaï-lama en personne. Grâce au pape Anastase V, des accords étaient en bonne voie avec la présidence chinoise. À cause des récents attentats, ils risquent d'être caducs, alors que le Dalaï-lama ignore s'ils ont été l'œuvre de ses partisans ultras. Le pape doit interrompre son voyage durant plusieurs jours, s'arrêtant à Honk Kong. On annonce qu'il est souffrant, soignant une maladie virale. Par un cardinal suisse, Ralph apprend qu'en réalité Anastase V a disparu, probablement enlevé. Ce même ecclésiastique pense que, dans le cas des quadruples morts chez les Gardes Suisses, il s'agit d'un complot. Anne Jordan, mère du supposé coupable "suicidé", est certaine également que le Vatican masque la vérité.

Il est temps pour les Faucons de Mark Walpen d'entrer en action, dans quatre directions différentes. Aucun d'eux n'ignore la grosse part de risque, en particulier d'entrer en Chine sans autorisation. Chevronnés, l'ex-officier français Paul de Séverac et son collègue indien Deepak Singh sont chargés de l'affaire tibétaine. Sur place, ils peuvent compter sur les moines bouddhistes. Tandis qu'une deuxième équipe se rend à Rome pour enquêter sur le Vatican, Rebecca et son groupe s'occupent de la princesse. Ralph accompagne à Honk Kong la quatrième équipe, qui espère retrouve la trace du pape Anastase V…

Mark Zellweger : Panique au Vatican (Éd.Eaux Troubles, 2015)

Dans “L'envol des Faucons” (2014), les lecteurs avaient fait connaissance avec le Sword et les Faucons de Mark Walpen. Les voici de retour, pour un deuxième roman d'aventures. Depuis les histoires d'espionnage de la Guerre Froide jusqu'à des thrillers plus proches du monde d'aujourd'hui, existe une grande tradition d'intrigues internationales aux récits fort mouvementés. Toutefois, avant que ses héros ne partent en mission, Mark Zellweger se donne le temps de nous présenter en détail personnages et contextes. Ensuite, place aux scènes périlleuses et agitées, à travers la planète.

Soulignons certaines allusions ou des clins d'œil. Alter-ego du pape François, Anastase V apparaît encore plus favorable à des réformes de fond (la pédophilie, les préservatifs). Comme une certaine princesse monégasque native de Rhodésie-Zimbawe, celle qui est ici captive de son époux vient aussi d'un lointain pays, l'Australie. Le crime au Vatican s'inspire du cas d'Aloïs Estermann, commandant de la Garde Suisse, et de son épouse Gladys abattus en mai 1998 par le vice-caporal Cédric Tornay, qui se suicida ensuite. Une affaire mal éclaircie, disons-le. Évidemment, “Panique au Vatican” est une fiction, donc sans lien avec ces exemples. Pour ce qui est de la situation du Tibet, elle est du domaine de la réalité. L'auteur s'offre la présence du Dalaï-lama, en guest-star. De l'action et une intrigue mondiale, voilà de quoi séduire les amateurs de polars trépidants.

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 04:55

Daniel Trokic est commissaire à Århus, ville portuaire du Danemark. Âgé de trente-huit ans, il est célibataire, vivant avec sa chatte Hirsute. Daniel Trokic a des origines croates par son père, même s'il a principalement vécu ici. Néanmoins, les guerres de Yougoslavie sont présentes dans son esprit. Si les Croates sont amnésiques quant au conflit, ce n'est pas son cas. Une jeune femme blonde de vingt-sept ans aux yeux vairons a été égorgée dans le bois où elle faisait son footing du samedi soir. Mère d'un enfant de trois ans, cette Anna Kiehl suivait toujours le même parcours, proche d'un étang. Sur son cadavre nu, est posé un bouquet de ciguë séchée. Difficile d'interpréter cet éventuel symbole. Étudiante, mais donnant aussi des cours, Anna Kiehl était enceinte de plusieurs semaines. Deux voisins pensent qu'elle est rentrée, puis sortie à nouveau le soir où elle a été assassinée.

Le marginal Tony Hansen ferait un suspect plausible, car sa version est douteuse quant à son emploi du temps. Étudiante thésarde, Irene n'est pas claire sur sa relation avec Anna. Fâchées ou pas ? Son supérieur impose à Daniel Trokic que Lisa Kornelius l'assiste dans son enquête. Il n'a aucun atome crochu avec cette experte en informatique. Les fichiers et les mails de l'ordinateur d'Anna ne peuvent être que partiellement récupérés, sans qu'on sache qui est intervenu sur la mémoire de l'appareil. L'appartement d'Anna, désordonnée, semble avoir été nettoyé par l'assassin. L'hypothèse d'une mauvaise rencontre de hasard apparaît de moins en moins crédible. La jeune sociologue Isa Nielsen a un peu connu Anna qu'elle croisait faisant son jogging, mais elle ne peut renseigner utilement Daniel Trokic.

L'ADN sur un collier ayant appartenu à Anna permet de faire avancer l'enquête. Ces traces sont celles de Christoffer Holm, chercheur en psycho-pharmacologie, disparu depuis huit semaines à son retour du Québec. Bel homme, Holm était l'auteur du livre “La zone chimique”, traitant de neuropsychologie et du rôle des antidépresseurs. Nul doute qu'il ait été intime avec la victime. Des plongeurs vont devoir fouiller l'étang près du lieu du crime, où il y a une chance de retrouver son corps. L'une des pistes mène à une secte locale, L'Ordre doré, bien que le lien avec Anna Kiehl reste très confus. Pourtant, un des membres de cette secte connaîtra bientôt une mort suspecte.

Si Irene a menti en disant ne pas savoir qui était Holm, il faut avouer que ce séducteur jonglait avec les conquêtes. À l'hôpital psychiatrique où il fut employé, on confirme aux policiers qu'il avait démissionné. Pour poursuivre ses recherches sur un antidépresseur miracle, certainement. Voilà qui intéresserait la société pharmaceutique Procticon. Alors qu'il retourne dans l'appartement d'Anna, Daniel Trokic est mis KO par un agresseur fantôme, avant de découvrir une main tranchée momifiée. Holm avait rédigé un dernier rapport sur ses travaux, qui vient d'être volé chez sa sœur Elise où il l'avait caché…

Inger Wolf : Noir septembre (Éd.Mirobole, 2015)

Il s'agit du troisième roman de la danoise Inger Wolf traduit en français, après “Nid de guêpes” et “Mauvaises eaux”. C'est un solide suspense, où se présentent diverses pistes dans l'enquête menée par le policier Daniel Trokic. Amateur du groupe de rock-métal allemand Rammstein, ce solitaire reste marqué par l'image de la Croatie. Et par le cas de Milan, qui fut ami avec son frère Mirko et lui-même, avant de participer à la tourmente guerrière. Son collègue policier Jacob, qui a connu la Croatie d'alors, serait le seul à comprendre ce qui perturbe Trokic.

Dans l'affaire en cours, il se montre professionnel, affichant une certaine fermeté quant au monde actuel : “C'est à chacun de se prendre en main. Pourquoi toujours rejeter la faute sur son environnement ? C'est complètement stupide. Tu diras ce que tu veux, mais les hommes ont de tout temps connu le stress… Je pense simplement que les gens abordent l'existence de la mauvaise manière. Et puis, on en revient toujours au fait que nous sommes tous responsables de notre propre vie.” Dans ces conditions, pas sûr qu'il puisse sympathiser avec les gens qui rejettent la société, tels ceux de la secte L'Ordre doré.

S'étalant sur une huitaine de jours seulement, l'intrigue se compose de courts chapitres destinés à donner de la vivacité au récit. Avec certaines scènes volontairement elliptiques, autour de la vie privée des enquêteurs notamment, afin de ne pas ralentir le rythme. On ne tarde pas à réaliser que l'autre victime, Holm, est assurément un des pivots de l'affaire en question. Ça ne nuit nullement au mystère criminel. Indices, hypothèses et passages plus agités sont au programme de ce polar fort bien maîtrisé.

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