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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 04:55

Une supérette ordinaire quelque part dans l'agglomération parisienne, rue des Termes. En ce vendredi de mai, le patron Gilbert Delcroix s'en va, laissant son employé âgé de vingt-quatre ans, Guillaume Vanderkeren, s'occuper de la clientèle. Le jeune homme remplace son amie Camille, qui a un rendez-vous urgent chez le gynéco.

Il n'y a pas foule cet après-midi. Léa Fronsac s'est absentée de chez elle, ayant besoin de couches pour son enfant de trois ans, Émile. Germaine Dethy, irascible octogénaire en fauteuil roulant, est accompagnée de son aide familiale pour faire quelques courses. Aline, quadragénaire, a bousculé son fils Théo, ado captivé par les jeux et les écrans, l'obligeant à la suivre pour aller voir le grand-père, en passant par la supérette. Comptable marié, Thomas vient de tromper sa femme avec Sophie, jeune réceptionniste ayant parié de le séduire. Ensemble, ils ont des achats à faire. Et puis, il y a Joachim Fallet.

Jo est un junkie de dix-neuf ans. Énervé, car il a besoin de drogue. Rageur, car il lui faut du fric pour en acheter. Déterminé, car il possède un petit flingue chargé. Braquer une supérette anonyme, ça lui paraît à sa portée. Effectivement, l'effet de surprise va jouer. L'employé Guillaume n'a pas de raison de résister, pour à peine deux cent Euros dans sa caisse. Arme en main, Jo réalise sa puissance, et la terreur qu'il inspire aux gens présents. Un instant de pouvoir excitant. Pas de motif de s'apitoyer sur la détresse de Léa qui pense à son petit garçon, ni d'avoir de sentiment charitable envers les autres clients. Chacun est solidement attaché, tandis que le rideau métallique de la supérette est baissé. Personne ne viendra ainsi perturber le braquage de Jo.

La corpulente aide familiale de Germaine est victime d'une attaque cardiaque fatale. Ce qui ne choque guère son employeuse, mais aggrave le cas du junkie. Un défibrillateur ne servirait pas davantage que les massages cardiaques prodigués par Aline pour sauver la victime. C'est alors qu'intervient Théo, l'adolescent attendant sa mère à l'extérieur, ayant compris qu'il y avait un problème. Ce qui va causer immédiatement une pagaille générale dans la boutique. La situation dégénère très vite. Il suffit d'un coup de feu pour devenir un assassin. D'autant moins excusable quand on tire dans le dos de quelqu'un qui ne vous met nullement en danger. La plus claire des conséquences, c'est que les clients-otages deviennent des témoins gênants. “Cinq ennemis à abattre” ?

L'un d'eux est sévèrement blessé d'une balle au genou, alors qu'il tentait de réagir. Germaine est emmenée par les fuyards : étant impotente en fauteuil roulant, elle ne risque pas de leur fausser compagnie. “La vieille dame ne se laisse pas démonter, au mépris des menaces qui pèsent sur elle. Elle est insupportable, mais sa gouaille et la verdeur de son tempérament forcent l'admiration.” Dans la supérette, une autre victime sera à déplorer. Quant au petit Félix, huit ans, il aura son rôle à tenir dans cette aventure. Il est probable que le pedigree de certains clients intéresse la police, le moment venu…

Barbara Abel : L'innocence des bourreaux (Éd.Belfond, 2015)

Grâce à cet excellent roman, voici une nouvelle occasion de saluer le talent de Barbara Abel. Plutôt que le qualificatif commercial de "thriller", supposant très souvent des effets morbides ou du grand spectacle, préférons-lui celui de "suspense". Notion plus mesurée, qui inclut autant de tension dans le récit. N'oublions pas que, chez cette auteure, point de super-héros : c'est à partir d'un quotidien absolument normal que se développe l'intrigue, afin de lui apporter toute son intensité. Un braquage virant à la prise d'otage, la routine bascule vers le drame. Évocateur et crédible, puisque personne ne peut se croire à l'abri d'un fait divers de ce genre.

Rares sont les réels actes de bravoure autour de nous, ils n'apparaissent donc pas indispensables dans la fiction. Par contre, les petites lâchetés ou les éventuels secrets de chacun, l'inquiétude d'une jeune mère ou un certain cynisme chez une mamie, une mère protectrice ou un mari infidèle, ce sont des faits ou des traits de caractères proches de l'authenticité. Barbara Abel sait nous faire partager l'état d'esprit de ses personnages, ne leur faisant "pas de cadeaux" si la suite des évènements en dépend. La vie n'est pas exempte d'ironie, parfois. Un suspense captivant à souhaits !

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13 mai 2015 3 13 /05 /mai /2015 04:55

Un romancier invente des histoires, généralement les plus crédibles possibles. Pourtant, la fiction se nourrit de réalité. Contexte social, géographique ou puisé dans le passé, héros proches de personnes vivantes ou défuntes, c'est ainsi que l'auteur apporte une véracité à ses récits. Quand Hervé Jaouen retrace la saga des “Filles de Roz-Kelenn” ou celle de la famille de “Gwaz-Ru”, des Bretons à travers le 20e siècle, on sait que ce sont des images pas si éloignées de ce que vécurent les habitants de Quimper et de toute la Bretagne.

Son inspiration est encore plus directe quand il écrit “L'adieu aux îles” (Éd.Mazarine 1986, Folio Gallimard 1999). Hervé Jaouen extrapole dans ce roman le parcours de la famille de son épouse, se servant des éléments biographiques dont ils disposent. Originaires de la Manche et des Côtes d'Armor, les Turgot firent souche à Saint-Pierre-et-Miquelon, au large des côtes du Canada. Français exilés, ils s'adaptèrent au rugueux climat et s'y marièrent. Parce qu'il s'agissait d'un cadre de vie qu'ils avaient choisi, et qu'ils y connurent un certain bonheur, leur attachement à ces îles resta intense.

Léopold Turgot et son frère Emmanuel étaient employés au Câble, liaison sous-marine transmetteuse de messages entre les États-Unis et l'Europe. À cause d'un accident sur ce câble, tous deux perdirent leur emploi autour de 1930. À part vivoter, ils n'avaient guère l'espoir de pouvoir rester sur place. Après tout, la France métropolitaine était leur pays, et on semblait y vivre plutôt correctement. C'est ainsi que se décida le "retour" vers ce qui n'était ni vraiment leur patrie, ni exactement un pays paradisiaque. Quelques errements, puis Léopold Turgot trouva de nouveau un emploi et fit venir Emmanuel avec les siens.

Voilà pour le trajet particulier de cette famille, celle de Mme Jaouen, dont Léopold Turgot était le grand-père. Toutefois, l'objet de “Si loin des îles” est ailleurs. Ce texte est un de ces documents rares qui ont failli se perdre : un témoignage sur la 2e Guerre Mondiale, telle que l'on vécue les Turgot dans le Finistère. Avant 1939, pour leur métier, ils se sont installés à Brest. Dès les premiers mois du conflit, Léopold Turgot raconte – comme dans une lettre à ses cousins de Saint-Pierre-et-Miquelon – ce qu'entraîne pour eux les débuts de cette guerre. Port stratégique, Brest fut pilonné par les avions anglais à partir de juin 1940. Les bombes commencèrent à détruire la ville, à la grande frayeur des habitants.

Hervé Jaouen–Léopold Turgot : Si loin des îles (Éd.Locus Solus, 2015)

Au rythme des alertes, des canonnages, des survols, chacun s'organise comme il peut, pour avoir assez de nourriture, pour se débrouiller sans gaz quand celui-ci est coupé, pour se procurer du charbon. Et même, bien plus banalement, pour circuler en ville et dans les environs. Désœuvrés puisque le Câble est désactivé, les frères Turgot bricolent. “Je fais le cordonnier et, ma foi, réussis très bien. Seulement, c'est le cuir qui manque le plus. Nous n'en sommes pas encore rendus à porter les boutoucoat [sabots de bois] mais ça viendra.” D'août 1941 à avril 1942, le travail de leur fille Germaine l'éloignant de Brest par sécurité, les Turgot vont se réfugier à Landivisiau. La situation reste précaire.

Puis Léopold et Emmanuel trouvent chacun une maison à Huelgoat, à plus de soixante-dix kilomètres de Brest. Après une longue interruption, Léopold reprend son témoignage en octobre 1944, se remémorant la dramatique période traversée. À Huelgoat, on ne subit pas les bombardements, mais la présence de l'armée hitlérienne est aussi importante. Leur fils militaire Léo étant revenu dans ses foyers, les Turgot vont créer dans les pièces disponibles de leur maison un atelier de tissage. Une manière de subsister, de gagner un peu d'argent. Par roulement, les hommes sont ici réquisitionnés par l'occupant, pour des travaux de bûcheronnage. Enfin, ce sont les débuts de la Libération, non sans risque de contre-attaque allemande…

Cet ouvrage comporte une première partie, où Hervé Jaouen évoque l'univers familial des aïeux de son épouse, et la découverte tardive de ce document. Le témoignage de Léopold Turgot dépasse son expérience personnelle et la vie de ses proches. Si l'oralité a permis à bien des gens de connaître leurs origines, un tel texte – écrit avec une certaine précision littéraire – dit avec force et vérité ce que fut le quotidien réel de nos récents ancêtres, en des temps perturbés. Excellente initiative de le partager, de le publier, d'en faire profiter le public. Un document historique à découvrir.

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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 04:55

Jarring est un lobbyiste quadragénaire carrément speedé. L'argent, il n'en manque pas, claquant de belles sommes pour s'acheter toutes sortes d'excitants, de drogues. Il en a besoin afin que son énergie ne retombe jamais. Son suivi chez un psy et les quelques antidépresseurs qu'on lui prescrit n'y suffiraient pas. D'autant que, quand il n'entend pas la voix de son défunt père, c'est celle de son chat qui lui parle. Ce qui est paradoxal chez lui, c'est qu'il est allergique aux félins au point de les maltraiter, mais qu'il ne peut s'en passer. Des problèmes auxquels il remédie grâce à l'alcool et aux substances illégales. Dans son job, il doit être shooté au maximum. Laissons-le expliquer son métier :

Je bricole des stratégies cyniques pour contrer les attaques permanentes des entreprises concurrentes de mes clients, je travaille aussi pour des politiques en manque d'image, ou tout simplement avec des petits soucis. J'adore mon job. Je bosse jour et nuit, vis à cent à l'heure […] Je suis le "Scarface" de la communication, "L'Inspecteur Harry" du lobbying. Je massacre, j'égorge, j'impose dans la douleur mes idées… enfin, celles de mes clients […] Ma réputation me précède. Des clients, j'en ai eu des milliers. Des stars, des gros poissons, des ministres. Mon carnet d'adresses est bourré à craquer de gens qui ne diront que du bien de mon travail. Que je sois défoncé, obsédé, pédé, drogué, complètement taré, ils s'en moquent. Je suis celui qui les a sortis de la merde…”

Sa nouvelle mission, pour laquelle son devis réclamera un budget conséquent, c'est de valoriser les OGM, de positiver autour de ces produits, peut-être de faire passer des lois qui les autoriseront sans restriction. Un tel projet tient sur un Post-It : “Une stratégie médiatique, un mouvement populaire, une réaction en chaîne sur les OGM. Une "réaction sociétale", faire entendre à la majorité d'un peuple que bouffer de la merde est vital, voire épanouissant.” Pour ça, il a besoin des méthodes de la communicante Catherine, une vraie tornade en contact perpétuel avec des tas de décideurs, et de son équipe affûtée. En plus, côté sexe, c'est aussi hyper chaud quand Catherine se déchaîne. Pour le défoulement, il se procure aussi un Magnum 357 digne de son héros, l'inspecteur Harry Callahan.

Trouver une personne charismatique qui incarnera les bienfaits des OGM, voilà la carte à jouer. Un casting, mille possibilités pour le staff de Catherine. Jarring pense que c'est un homme politique qu'il lui faut, pas trop connu donc malléable. Il repère le candidat idéal, député-maire dans un bled du Sud. Avec son dernier chaton et un stock de drogues, il file sur l'autoroute, trajet halluciné jusqu'à cette bourgade endormie. Hermétique aux réseaux Internet, ce trou perdu, ça ne va pas l'aider. À cause du chat, il est refoulé à l'hôtel local, et doit dormir dans sa voiture. À cause de sa désinvolture, n'ayant pas de rendez-vous, il est pareillement refoulé à la mairie. Il n'est pas coutumier de ces contretemps.

Difficile à joindre, le politicien lui donne finalement rendez-vous dans un garage de la commune. Pas de maire, mais des types patibulaires dans cet endroit louche. Le but est de le décourager, en employant la force sans hésiter, qu'il comprenne une fois pour toutes. Heureusement que, en état de choc, il va trouver un pharmacien compatissant. Le député-maire, il en a besoin pour l'opération OGM, mais il ne renonce pas à se venger des brutes qui l'ont tourmenté, non plus. Quitte à dépasser un point de non-retour…

Jérémy Bouquin : À mort le chat ! (Éd.Lajouanie, 2015) Coup de cœur

C'est un roman trash, agressif, décalé, provocant. Le premier chat-pitre est là pour nous donner la tonalité : sous amphétes et autres dopants type "pot belge", ça va zigouiller sec et remuer grave. Âmes sensibles et amis des chats s'abstenir. Le lobbying, ça ne fait pas dans la guimauve ultra-sucrée, ni dans la balade automobile respectueuse des limitations de vitesse. On charge la dose de stimulants sans modération, puis on secoue les idées et les gens, on force le passage et on impose son tempo d'enfer, dans ces milieux-là. Aucun sentiment, de l'efficacité. Tout est un produit, la politique venant en tête : “La politique est devenue un passe-temps. Les guerres de partis : ridicules ; depuis longtemps, j'ai compris que les valeurs, la vitrine, n'existent pas. Ces types sont des cannibales, des prédateurs juste bons à se massacrer... Escroqueries, abus, détournements, tout cela n'est que le triste background d'une caste qui préfère diriger à trouver des solutions.”

Dans la vie réelle, il semble que les carrières de lobbyistes ne soient pas tellement longues, ils tournent la page, trouvent une planque chez leurs relations. Ici, le héros aura-t-il cette sagesse ? À trop jouer avec le feu, à trop se prendre pour l'inspecteur Harry, les abus finissent par se payer, on s'en doute bien. Surtout si tout cela repose sur des bases plus tourmentées qu'il y paraît… Soyons clairs : la psychologie y étant brutale, il est plus que probable que ce roman noir déplaise à des lectrices et lecteurs habitués aux intrigues conventionnelles, aux histoires énigmatiques. Pour d'autres, ce rythme effréné, en sur-régime, avec ses moments sanglants et crasseux, c'est justement ce qui offre sa saveur acidulée à ce suspense. Voilà pourquoi “À mort le chat !” mérite un grand Coup de cœur.

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10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 04:55

Mariée depuis treize ans à Henrik, médecin, Nora Linde est juriste de banque. Ils ont deux fils, Adam et Simon. L'ambiance dans leur couple se dégrade depuis quelques mois. C'est le clash quand Nora apprend que son mari a une jeune maîtresse infirmière. Cette fois, il est question de divorce. En cette fin février, Nora décide d'aller passer quelques jours dans sa maison sur l'île de Sandhamn, avec ses fils. La première chose à faire pour elle consiste à nettoyer toute trace d'Henrik dans cet endroit. Même si son voisin Pelle Forsberg lui témoigne de la sympathie, Nora reste perturbée. Jouant avec des copains dans une forêt de l'île, le petit Adam remarque un sac caché dans un trou. Simon ayant vendu la mèche, il indique à leur mère où se trouve l'objet. Il contient l'avant-bras et la main d'une jeune fille. Nora alerte immédiatement la police après cette sinistre découverte.

Ami d'enfance de Nora Linde, le policier Thomas Andreasson se charge des enquêtes qui ont pour décor leur île natale. À l'automne précédent, il avait dirigé les recherches quand avait disparu Lina Rosén, un soir où elle rentrait à vélo chez sa mère. Thomas dut relancer l'affaire dans une émission de télé spécialisée. Il ne doute pas que ce morceau de corps, d'ailleurs bientôt authentifié par sa montre, appartienne à Lina. La disparue culpabilisait depuis un accident de bateau ayant entraîné la mort de Sebastian Österman, un copain de dix-sept ans, selon son amie Louise. L'équipe de policiers ne peut pas négliger la piste d'un rituel lié à la mythologie nordique, car Lina s'intéressait au sujet via Internet. Un profileur vient épauler les enquêteurs. D'après lui, les dépeceurs de cadavres peuvent être aussi bien des pros, bouchers ou chirurgiens, que des chasseurs.

Au début du 20e siècle, le jeune douanier Gottfrid épousa la belle Vendela. À la naissance de leur fils Thorwald, sa femme sombra dans la morosité. Son fils fragile déçut Gottfrid, qui le brima souvent afin de l'endurcir. Plus tard, la venue de leur fille Kristina fut pour lui une aubaine. Ayant failli la perdre à cause d'une pneumonie, Gottfrid se tourna vers la religion, devenant pasteur local. Il ne fut pas plus tolérant envers Thorwald, maladroit à se faire aimer de son père. L'enfant se dépréciait lui-même, s'éloignant de sa famille si peu chaleureuse… Tout en se rapprochant de son ex-épouse Pernilla, Thomas Andreasson poursuit l'enquête avec sa dynamique collègue Margit. À part le cas d'une rupture entre Lina et un petit ami, Jakob, le duo de policiers dispose de rares éléments. Néanmoins, Thomas continue à chercher l'assassin parmi les cent-vingt habitants de l'île…

Viveca Sten : Les nuits de la Saint-Jean (Éd.Albin Michel, 2015)

Après “La reine de la Baltique” et “Du sang sur la Baltique”, c'est le troisième rendez-vous que Viveca Sten donne à ses lecteurs, dans cette île pittoresque de Sandhamn. Ambiance hivernale, puisque ça se passe en février. Mais la froideur s'exprime également à travers le cas de Nora, face à un mari infidèle. Et aussi, par l'histoire plus ancienne de Gottfrid le rude douanier et de ses proches. Il est si sévère avec son fils, non sans injustice. Paysage lumineux, au climat glacé pourtant, exacerbant parfois les contrariétés et les humeurs.

Ce n'est pas une enquête linéaire que nous raconte l'auteure. Certes, on trouvera çà et là quelques menus indices. Entre autres, il convient de s'informer sur ce qui se passa autour de la Toussaint de l'année précédente, époque de la disparition de Lina. Bien sûr, le chevronné Thomas mettra la main sur le meurtrier. Toutefois, c'est davantage le vécu des protagonistes et leur psychologie qui sont mis en avant. Nora doit garder une fermeté sans faille face à la trahison conjugale d'Henrik, tandis que Thomas se demande s'il n'est pas trop tôt pour renouer avec Pernilla. Même si la mort plane, la vie quotidienne continue pour chacun. On ne cherche pas ici un rythme trépidant, mais une tonalité véridique. Ce qui rend franchement séduisant ce nouveau roman de Viveca Sten.

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 04:55

Hugues Tonnon est un avocat bruxellois spécialisé dans le divorce, activité très lucrative. Il reçoit la visite de Nolwenn Blackwell. Malgré sa notoriété, cette top-model a connu des déconvenues ces derniers temps, dans sa vie professionnelle comme au niveau privé. Elle fut la petite amie de Roberto Zagatto, footballeur international argentin. Puis elle jeta son dévolu sur Amaury Lapierre, “un capitaine d'entreprise de trente ans son aîné, qui lui arrivait au menton, riche héritier d'un groupe industriel français” et joueur de poker. Suite à un incident, ce nouveau fiancé fortuné a rompu, ce qui cause un embarras financier à la jeune femme. Comptant répliquer, Nolwenn a besoin des conseils d'un avocat avisé.

Après avoir passé la soirée et une chaude nuit avec la mannequin, Tonnon se réveille avec la gueule de bois. Un duo de policier vient lui annoncer que Nolwenn a été assassinée chez elle. Ça semble s'être produit après le départ nocturne de l'avocat, mais la presse publie déjà une photo où il apparaît proche de la top-model. Il n'y a pas eu d'effraction, ce qui peut indiquer elle connaissait son meurtrier. Certes, Tonnon a un alibi grâce au taxi qui le transporta ivre dans la nuit. Même bancale, la version mise au point avec son ami avocat Patrick peut rester satisfaisante. Mais l'inspecteur de police Witmeur est un revanchard qui, ayant perdu son divorce, possède des motifs personnels d'accabler Hugues Tonnon.

L'avocat demande à Raoul Lagasse, l'enquêteur employé par son cabinet, de chercher tous les éléments pouvant conduire à l'assassin. Amaury Lapierre et Zagatto seraient les deux meilleurs suspects. Pour les flics belges, les soupçons se portent uniquement sur Tonnon. Ils effectuent une perquisition à son domicile, retrouvant une clé qui peut sûrement ouvrir l'appartement de Nolwenn. La journaliste Christelle Beauchamp s'est présentée à l'avocat comme une grande amie de la victime. Méfiant, il garde le contact avec elle malgré tout. Il en cauchemarde, à cause de cette affaire. “Rester et mourir ? Partir et vivre ? Poser la question équivalait à y répondre.” Il pense pouvoir se réfugier dans l'anonymat parisien.

S'étant installé dans un petit hôtel à Paris, l'avocat ne tarde pas à rencontrer Amaury Lapierre dans un cercle de jeu privé. Le businessman admet avoir négocié sa séparation d'avec Nolwenn, avant de refuser de payer quoi que ce soit. Ce Lapierre n'a pas vraiment le profil d'un criminel. Peu après Richard Block, agent de Nolwenn, est exécuté devant son domicile. Les caméras de surveillance partout dans Paris ont permis aux policiers de pister l'avocat. Juste avant son arrestation, il parvient encore à fuir. Grâce à une relation, il s'offre de faux papiers d'identité, et même une fausse carte de police belge.

Un indice lui donne à penser que c'est en Afrique du Sud qu'il trouvera de nouveaux éléments. En effet, le meurtre de la call-girl Shirley Kuyper commis près d'un an plus tôt ressemble à celui de Nolwenn, par certains aspects. Elle avait pour clients des footballeurs. Christelle Beauchamp appelle l'avocat alors qu'il est toujours en Afrique du Sud. Il la rejoint bientôt à Casablanca, où ils interrogent le nommé Adil Meslek, puis poursuivent les investigations à Alger. S'ils découvrent la vérité sur les trois meurtres, il sera plus facile à l'avocat – de retour via Paris – d'affronter la police belge…

Paul Colize : L'avocat, le nain et la princesse masquée (Pocket, 2015)

Le héros accusé à tort, qui doit dépenser une énergie folle pour démontrer son innocence et coincer les coupables, c'est un des grands thèmes classiques du polar. On est certain que Paul Colize ne l'ignore pas, lui qui attribue à chaque chapitre du présent livre un titre de film célèbre, en majorité des films policiers. L'auteur choisit donc d'adopter la tonalité du roman d'aventures, au-delà de la simple enquête, sans chercher à copier le thriller. Il balade son avocat d'Europe en d'Afrique, au gré des pistes et des évènements. Non sans lui donner une partenaire aussi pugnace que lui, la secrète Christelle Beauchamp.

Si l'avocat suspecté traverse moult péripéties, il conserve globalement un certain flegme, sombrant rarement dans l'angoisse. Cette histoire n'est pas dénuée d'humour allusif. Ainsi décrit-il Amaury Lapierre : “Homme d'affaires, play-boy et flambeur, un digne successeur à notre baron Empain, en quelque sorte.” À Paris, Hugues Tonnon se cache dans un hôtel sous le nom de… Marc Levy. Les initiés noteront encore que l'assistant de l'avocat se nomme Maxime Gillio, qui est lui aussi auteur de polars, dans la réalité. Voilà une intrigue entraînante, un sympathique suspense qui fait passer un bon moment.

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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 04:55

Après guerre, le capitaine de gendarmerie Henri Fabre est un ancien résistant en poste à Erquy, sur la côte nord de la Bretagne. Ayant mené avec succès plusieurs enquêtes, Fabre affiche une prestance qui impressionne. En juin 1953, il recueille les ultimes confidences d'Étienne Lorrain, à l'article de la mort. Celui-ci avoue avoir participé en février 1946 au massacre de neuf personnes, ce qu'il qualifie de "Nuit des sanguinaires". Une opération qui ne dura que quelques heures, effectuée par deux duos de tueurs à travers la région. Il cite les noms d'un certain Saint-Just, ainsi que celui de Matthias Ardenne, qui aurait été accompagné d'un inconnu. Dès le lendemain, le capitaine Fabre entreprend de se rendre à Belle-Île-en-Mer, où vit Matthias Ardenne avec son fils et un ami, Guillaume de Sèvres.

Aux dire du passeur Béguin, le nommé Ardenne est un quinquagénaire ayant une bonne réputation sur l'île. Il habite Belle-Île par intermittence depuis 1928, époque où il y installa sa défunte épouse Esther. En réalité, avec le fidèle De Sèvres, Matthias Ardenne connut un parcours d'aventurier, de colonial. Si sa générosité est appréciée sur l'île, le caractère de son fils Jacques est moins positif. Né en 1929, il se prend pour un séducteur, et se montre volontiers querelleur, voire bagarreur, pensant disposer d'une certaine impunité grâce à son père. Il a été récemment impliqué dans “des histoires de petit coqs dans leur basse-cour”, un type se faisant appeler Gino et lui-même convoitant la même fille, Ariane Perrier. Ce n'est toutefois pas le fils que Fabre compte publiquement affronter, mais son père.

Le capitaine emprunte le cheval Neptune, pour se rendre au manoir de Matthias Ardenne. Juste pour que la vérité soit établie, Henri Fabre ne craint pas de défier ce suspect. Ni le maître des lieux, ni Guillaume de Sèvres, n'admettent avoir connu Étienne Lorrain. Ils nient être concernée par cette "Nuit des sanguinaires". Par un contact parisien, Titus, le capitaine obtient le pedigree de Matthias Ardenne, de ses proches, mais aussi des victimes de l'opération sanglante. Mis à part un avocat ayant défendu des collabos, les huit autres étaient d'authentiques résistants. Sur le continent, les adjoints de Fabre enquête au sujet de ces victimes. À Sauzon, l'hôtelière Rachel Veilleur n'est pas insensible au charisme du capitaine. Bien renseignée, elle sera une alliée non négligeable pour lui.

Jacques Ardenne est retrouvé mort sur les rochers bordant l'île. Pour le major Aubert de la gendarmerie locale, le coupable ne peut être que Gino. Sa fuite le démontrerait, selon lui, même si Aubert est incapable de l'arrêter. Peu après, c'est la vieille Maria Stanguennec que Fabre découvre noyée dans son puits. Avant guerre, elle fut employée chez Ardenne, mais ils n'ont pas gardé de bonnes relations. Fabre se demande ce que faisaient vraiment Ardenne et De Sèvres entre 1939 et 1945. Il s'intéresse au cas de la jeune Ariane, qui fut violentée et en conserve des séquelles. À Paris, Titus a finalement trouvé des infos sur le nommé Saint-Just. À l'heure du châtiment, le capitaine Fabre ne s'embarrassera pas de sentiments…

Alain Emery : La nuit des sanguinaires (Éd.Ouest & Cie, 2015)

L'excellence des romans d'Alain Emery tient, en tout premier, dans sa faculté d'installer des ambiances pleines de véracité. On se sent véritablement à Belle-Île-en-Mer en 1953. On suit son héros au Palais, à Sauzon, et sur les falaises escarpées. Le capitaine Fabre ne passe d'ailleurs pas inaperçu : “Avec ce grand cheval anthracite et sa pétoire sur l'épaule, Fabre fit sensation. On se poussait aux fenêtres pour le voir mais lui ne songeait plus qu'à son ventre. Il avait faim et les odeurs de fricot qui s'échappaient des portes, ouvertes en grand sur le soleil de midi, lui affûtaient encore l'appétit.” On aperçoit l'ombre du Guédel, le navire faisant la liaison avec Quiberon, et on imagine sans mal la Maison du Consul, le manoir où habite le principal suspect. Un décor historique et insulaire impeccable.

Bien sûr, les personnages sont très clairement dessinés. Outre l'agréable fluidité du récit, il faut souligner la construction de l'histoire. En plus de la narration des faits, l'auteur nous présente les témoignages de plusieurs protagonistes, et des extraits du "carnet de bord" du capitaine Fabre. Ce dernier peut se montrer cynique, faisant fi des convenances, et de l'opinion d'autrui quand elle lui apparaît de peu de valeur. Un trait de caractère qui le rend plutôt sympathique, disons-le. Si la fameuse "nuit des sanguinaires" est au centre de l'intrigue, c'est tout le contexte que l'enquêteur se doit d'éclairer. Le talent d'Alain Emery est incontestable, son nouveau suspense en apporte une fois de plus la preuve.

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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 04:55

Originaire de Bordeaux, Francis Darnet est un oisif de quarante-cinq ans vivant à Paris. Ce passionné de polars aime à découvrir des auteurs dont il n'a pas encore exploré l’œuvre. Y compris parmi les romanciers plus anciens, tel Chester Himes. À peine sait-il que ce grand écrivain noir américain séjourna quelques semaines à Andernos, sur le Bassin d'Arcachon. C'était au printemps 1953. Âgé de quarante-quatre ans, Chester Himes était accompagné de Willa Thompson, sa compagne du moment. Ils logeaient dans la villa de son traducteur et ami Yves Malartic. Il n'écrivait pas encore d'histoires policières, se consacrant à des romans politiques et sociaux s'inspirant de sa propre vie. Himes devait terminer “The third generation”, avec un dénouement plus percutant, à la demande de son éditeur. Même s'il ne parlait pas un mot de français, son séjour à Andernos fut très agréable.

Au temps où ils étaient étudiants, Francis Darnet fit partie d'un petit groupe de copains qui étaient comparés aux mousquetaires de Dumas. Il ne les a plus revus depuis l'époque. Il y avait Piter, Robert, lui et Béa, jolie fille dont les trois garçons étaient amoureux. Ils se sont installés autour du Bassin d'Arcachon, sauf Francis parti à Paris. Robert Sollers, dit Soso, est devenu bouquiniste. Il vit avec Béa, tandis que Piter est resté l'ami du couple. Voilà quelques années, Soso a eu besoin d'une cure de désintoxication en Dordogne. Il semble que Béa et lui se soient éloignés ces derniers temps. Soso a une maîtresse, Hélène, artiste peintre ressemblant à Venexiana Stevenson, la tueuse éprise de Corto Maltese, ou à la chanteuse Barbara. Béa n'est pas forcément fidèle, non plus. S'il retrouvait des pages inédites de Chester Himes comme il l'espère, Soso réussirait un beau coup financier.

En juin 2015, Francis apprend la mort suspecte du bouquiniste. Il rejoint ses amis Piter et Béa entre Arcachon, Andernos et le Cap Ferret. Soso serait tombé de son balcon alors qu'il assistait à un incident : il y avait une rixe entre deux jeunes sur la plage, un vagabond ayant volé l'Iphone d'un étudiant Noir ivre. Les gendarmes locaux surveillaient pourtant le jeune marginal et sa petite amie, Caroline, mais ça se termina par un grave coup de couteau. Béa pense que la mort de Soso peut être liée à ses recherches d'inédits de Chester Himes. L'enquête de gendarmerie fut incomplète, c'est exact. Fouinant de son côté, Francis est agressé par un simplet nommé Blofish dans le dépôt où le bouquiniste stockait ses livres. Il fait le détour par la villa Madiana, où séjournèrent Chester et Willa. Ses investigations en dilettante lui permettront-elles de comprendre la mort de Soso ?…

François Darnaudet : Autopsie d'un bouquiniste (Éd.Wartsberg 2015)

À l'évidence, le décor du Bassin d'Arcachon a ici une certaine importance. Néanmoins, il serait erroné de penser qu'il s'agit d'un roman à caractère régional. En réalité, outre son intrigue criminelle bien présente, c'est d'ethnologie du noir polar dont il est question. Car le véritable héros est l'immense Chester Himes. C'est lui que nous suivons avec plaisir en ce printemps 1953, et quelques temps plus tard, avec sa compagne. Ses premiers livres ont connu un petit succès d'estime, mais il n'a pas encore rencontré le patron de la Série Noire, Marcel Duhamel. Ce n'est que plus tard qu'il va créer Ed Johnson, dit Cercueil, et Jones, dit Fossoyeur, inspecteurs noirs de Harlem qui connaîtront des aventures débridées. Himes est alors proche de la dèche, concluant avec peine son roman en cours, tandis que son amante Willa essaie d'écrire une histoire inspirée de sa vie à elle.

Voici ce qu'en dit Jean-Bernard Pouy dans la préface : “Je ne suis pas chercheur, mais j'ai la conviction que tous les éléments biographiques et historiographiques concernant l'écrivain américain sont exacts, habilement mélangés à ceux de la fiction imaginée par Darnaudet. Et même s'ils étaient de pure invention, qu'importe, puisqu'ils semblent vrais.” En effet, grâce à la construction du scénario, l'enquête de Francis, le retour sur la nuit de la mort du bouquiniste, et la reconstitution des scènes avec Chester Himes, se côtoient en harmonie. Les amateurs de polars, de SF et de BD, noteront quelques titres de référence chers à l'auteur. C'est un authentique suspense que nous propose François Darnaudet, autour de cette figure essentielle de la littérature noire que fut Chester Himes. Un écrivain dont il faut relire les cinq premiers titres, romans sociopolitiques, cités dans ce livre.

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 05:00

Dans tous les polars, on croise de drôles d’oiseaux, quelques crédules pigeons, plus souvent des rapaces que des blanches colombes. Les détectives y laissent souvent des plumes, tandis que des volatiles appelés poulets n’ont pas toujours le beau rôle. D’habitude, le corbeau est celui qui expédie des dénonciations anonymes. La noirceur de son plumage, ses croassements narquois, et son goût des déchets parfois sanglants, en font un oiseau patibulaire, morbide autant que néfaste. Sébastien Rutès réhabilite l’image trop sinistre du corbeau dans ce roman, disponible en poche dès le 6 mai 2015 chez Babel Noir. Oser l’inventivité, tenter la différence, voilà une expérience trop rare chez la plupart des auteurs. Bravo à ce romancier qui imagine une intrigue excentrique, inspirée. Soyons curieux des formes singulières, ce qu'il nous propose ici.

Sébastien Rutès : Mélancolie des corbeaux (Babel Noir, 2015)

Karka est un corbeau freux parisien vivant dans le Parc Montsouris. Il habite au dernier étage de son arbre, un févier d’Amérique, cherchant peu de contact avec les oiseaux des alentours. Les seuls échos du monde extérieur lui sont rapportés par ses amies les mouettes voyageuses. Karka apprécie en particulier l’esprit d’aventure de la jeune mouette Iaha, la nièce de la caractérielle Ierk. Le vieux corbeau préfère aujourd’hui sa solitude. Il fut autrefois un véritable bourlingueur, vie trépidante qu’il regrette. Une blessure à l’aile, qui le fait encore souffrir, l’obligea finalement à s’installer à Paris : Jusqu’à mon accident, je n’y venais que rarement. Mes migrations occasionnelles ne survolaient pas la capitale, et ce n’était qu’à l’appel de Krarok que je quittais l’abri des futaies alpines.

Logeant dans la charpente de Notre-Dame, Krarok est le maître du Conseil des animaux de Paris. Karka et lui sont amis de longue date. Karka s’est éloigné de cette assemblée, car il n’a guère de sympathie pour le Grand Duc Bubo. Des faits inquiétants se déroulant depuis peu au Bois de Boulogne, Krarok charge son ami d’une mission. On signale des disparitions, sans que l’on retrouve les corps. On soupçonne des lions d’avoir pris possession du Bois. Ce qui ne correspond à aucune répartition des zones animalières parisiennes prévues par le Conseil. Pour éclaircir l’affaire, les vieilles méthodes de Karka seront probablement les plus efficaces.

Il interroge Léon, le vieux lion du Jardin des Plantes. Karka apprend ainsi la disparition suspecte de Pfurr, le chat du gardien. Il existe certainement un lien avec l’affaire des lions. Entre la jeune corneille mantelée qui s’est installée en voisine, et la tourterelle émissaire du Conseil, Karka se sent flatté que de belles oiselles s’intéressent à lui. L’hiver arrivant sur Paris, l’enquête de Karka risque de s’enliser dans le silence et le froid. Mais les sourdes tensions qui règnent entre animaux vont pousser le corbeaux chevronné à réagir…

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