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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 04:55

Décembre 1968, à Chicago. Smokey Dalton est un Noir au physique athlétique. Voilà huit mois qu’il a fui Memphis avec Jimmy, son fils adoptif âgé d’à peine onze ans. Le gamin ayant été témoin dans le meurtre de Martin Luther King, ils sont tous deux traqués par certains flics corrompus. C’est pourquoi, à Chicago, Smokey se fait appeler Bill Grimshaw, nom de la famille qui les a accueillis ici Jimmy et lui. La seule amie Blanche qu’ils fréquentent, c’est Laura Hathaway. Cette riche héritière a actuellement beaucoup de mal à s’imposer dans la société Sturdy, créée par son père. Bien que son avocat soit tenace, elle ne parvient pas à obtenir les rapports d’activité de Sturdy. Elle engage Smokey comme garde du corps lors des réunions, assez tendues, avec les dirigeants de la société.

Outre de petits jobs pour la communauté noire, Smokey est aussi détective privé sans licence, mais pas sans clients. Il est contacté par la veuve de Louis Foster, un dentiste noir récemment assassiné dans un parc de Chicago. La police n’a guère fait d’efforts pour trouver le coupable. Par défaut, ils attribuent le meurtre à un gang de rues, composés de jeunes noirs vindicatifs et violents. D’ailleurs, le petit Jimmy a été approché par une de ces bandes. Smokey leur a rendu le béret symbolisant l’appartenance au gang, mais il sait que Jimmy reste en danger. Le détective rencontre les deux gamins présents après le meurtre de Louis Foster. Eux aussi s’étant fait racketter par un gang, Smokey promet de retrouver la montre qu’on leur a volé. Il rencontre le photographe qui a pris des clichés de la scène de crime, Saul Epstein, ainsi que sa sympathique grand-mère.

Ce début d’enquête est encore insatisfaisant pour Smokey : “Ce qui lui est arrivé le jour de sa mort, ça je vais le trouver. En revanche, pourquoi on lui a fait ça, je n’en sais rien.” Saul Epstein, sa petite amie noire Elaine, et la grand-mère du photographe sont victimes d’une sérieuse agression. Hospitalisés, Saul et Elaine doivent être rafistolés sur tout le corps. Moralement, la jeune Noire supporte très mal l’incident, comprenant que sa relation avec un Juif blanc déplaît à quelqu’un. Smokey enquête au cabinet dentaire de Louis Foster. Il retrouve bientôt Jane Sarton, qui n’était pas sa maîtresse mais son agent immobilier. En effet, Foster envisageait l’achat d’une belle maison, celle de M.Delevan. Smokey explore le quartier en question. Un problème dans un magasin réservé aux Blancs lui fait comprendre que le racisme règne dans ce secteur.

Smokey consulte les archives des journaux, à la bibliothèque. Il se rend compte que plusieurs autres meurtres similaires se sont produits, tout autant négligés par la police. Il y aurait au moins cinq, peut-être sept assassinats de Noirs, selon le même mode opératoire. Le flic Sinkovich, moins corrompu que la moyenne, est lui aussi confronté à un cas ennuyeux. Près de chez lui, le comité de quartier composé de Blancs s’apprête à incendier une maison où vit une famille de Noirs. Il se doit de les dénoncer, ce qui n’est pas sans conséquences pour lui. Smokey fait appel au gros policier noir Truman Johnson, le seul en qui il puisse avoir confiance. Avec Sinkovich et lui, le détective peut espérer coincer le coupable…

Kris Nelscott : Blanc sur noir (L’Aube noire poche, 2018)

Ces quelques lignes de résumé retracent l’aspect criminel du sujet, mais ce remarquable roman est bien plus riche. C’est une page de l’Histoire américaine que l’auteure revisite. Car les aventures de Smokey Dalton et de Jimmy s’inscrivent dans l’Histoire du peuple Noir américain. En cette fin des années 1960, deux états d’esprit s’opposent : d’un côté, la lutte pacifique initiée par Martin Luther King, adoptée par la plupart des Noirs; de l’autre, les gangs de rues dans la lignée des Black Panthers, partisans de l’action violente y compris contre leur communauté. Ce qui est illustré ici par les ennuis du jeune Jimmy. À Chicago, la mixité sociale et raciale gagne lentement du terrain dans des “quartiers de transition”. La population blanche plutôt modeste s’accroche à ses valeurs, au risque de dérapages meurtriers allant au-delà du simple racisme.

Les parents d’élèves noirs s’organisent eux aussi peu à peu, contre les gangs et pour que leurs enfants aient accès à toutes les écoles. Chez les puissants, symbolisés par la société Sturdy, on n’est pas prêts non plus à renoncer à des pratiques à la fois lucratives et fort peu morales. Bien d’autres images sont restituées avec une belle justesse dans ce roman. Pendant ce temps, témoin de tous les évènements de son époque, Smokey enquête avec discrétion (il est pisté par le FBI et la police de Memphis) et avec efficacité. Le personnage le plus sympa qu’il rencontre est, sans conteste, la grand-mère du photographe Saul Epstein, la pétillante Mme Weisman. S’il possède un suspect, le dénouement n’est pas sans surprise. Un authentique roman noir de qualité supérieure, 2e titre d’une trilogie (La route de tous les dangers, Blanc sur noir, À couper au couteau) que les éditions L’Aube noire ont la très bonne idée de rééditer maintenant en version poche.

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 04:55

Le criminel Angoualima terrorisa longtemps ce pays d’Afrique noire. Jamais il ne fut repéré par les autorités, qu’il provoquait avec cynisme, jusqu’à ce qu’il choisisse sa propre mort. Plus célèbre que les grands noms de ce pays, Angoualima devint un mythe. Un exemple à suivre pour le jeune Grégoire Nakobomayo, qui voit en lui un Grand Maître. Grégoire était un "enfant ramassé" qui a bénéficié de bribes d’éducation dans des familles d’accueil. Mais il préféra la liberté, s’installant tôt dans le pauvre quartier de Celui-qui-boit-de-l’eau-est-un-idiot. La solidarité entre parias lui convient. Rapidement, il devient un des petits caïds de cet endroit. Il s’y construit une masure, crée une sorte de garage automobile – ayant suivi une formation de mécanicien. Toutefois, le crime reste son obsession.

Grégoire Nakobomayo revendique sa vulgarité autant que sa marginalité. Il est convaincu d’être supérieur aux autres, disciple digne du défunt Angoualima – sur la tombe duquel il se recueille fréquemment au cimetière. Ses premiers "exploits" dans le banditisme ne sont pourtant que des ratages. Outre de menus larcins, il tente d’assassiner le notaire Quiroga – dont la maîtresse l’excite fortement – mais ne réussit pas à voler l’argent de sa victime. Habitué (en spectateur) du Palais de Justice, Grégoire pense se perfectionner afin de commettre, le moment venu, un crime parfait. “N’allez pas vous imaginer que je ne sois qu’un bon à rien même si je compte à mon actif à peine quelques infractions qui, si j’avais été appréhendé, m’auraient à la rigueur traîné devant le tribunal correctionnel du quartier où mon audience aurait eu lieu après celles des voleurs de coqs et de papayes.”

Pour Grégoire, il est temps de passer aux choses sérieuses. Il s’attaque à une fille en blanc, qu’il croyait être une prostituée alors qu’il s’agissait d’une infirmière. Une agression qui ne sera aucunement médiatisée, ce qui déçoit terriblement Grégoire. Au cimetière, il a une conversation avec l’esprit d’Angoualima. Ce dernier s’agace d’avoir pour adepte un tel crétin, mais Grégoire y voit un encouragement à se montrer plus efficace. La cible de son meurtre idéal, programmé le 29 décembre, ce sera Germaine. Cette fois, il s’agit bien d’une prostituée – qu’il trouve trop romantique à force d’avoir des Blancs pour clients. Il réussit à l’attirer chez lui, Germaine n’ayant guère de domicile fixe. Oui, Grégoire est prêt, sûr de son fait. Il espère être à la hauteur d’Angoualima, son Grand Maître…

Alain Mabanckou : African psycho (Éd.Points, 2018)

Non, je ne m’imaginais pas dans ce scénario banal, ordinaire et propre aux petits malfrats, aux apprentis criminels. On n’entre pas dans la légende par la petite porte. Les bandits des deux rives de notre quartier auraient pouffé de rire pendant des mois. J’aurais à peine osé sortir de ma parcelle. On m’aurait collé un sobriquet du genre Poule Mouillée. C’était comme si je poignardais ma victime dans le dos. Or, un meurtre commis de dos ne compte pas pour qui sait faire les choses avec professionnalisme.

Heureuse initiative que de rééditer ce roman jubilatoire d’Alain Mabanckou. Rappelons que cet auteur d’origine congolaise né en 1966 fut récompensé en 2006 par le Prix Renaudot. La liste de ses autres prix littéraires est impressionnante. Ses livres sont traduits dans une quinzaine de langues. Un écrivain majeur, à l’évidence.

La tonalité de cet "autoportrait d’un tueur" s’avère enjouée, ironique, souple quant à la narration. Avec sa tête carrée, le pauvre Grégoire ne sera jamais qu’un raté, perdu dans la masse de ces délinquants à peine capables de subvenir à leurs besoins par des rapines de bas-étage. Quant à tuer sans se faire alpaguer, voilà un projet probablement bien trop ambitieux pour un type comme lui. De quoi écœurer Angoualima, même s’il est mort.

Alain Mabanckou évoque-t-il ici "un certaine jeunesse africaine" sans grand avenir ? Ces "enfants ramassés", qui se soucie d’eux, en effet ? Une vraie culture (autre que les médiocres BD que lit Grégoire) pourrait orienter en mieux leur vie, sans doute. Ce peut être ce qui apparaît en filigrane. Néanmoins, c’est la drôlerie caustique du récit que l’on apprécie, que l’on retient. “African psycho”, un savoureux roman à redécouvrir dans l’œuvre d’Alain Mabanckou.

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19 septembre 2018 3 19 /09 /septembre /2018 14:55

C’est en 1948 que le romancier et critique Maurice-Bernard Endrèbe créa le Grand Prix de Littérature Policière, récompensant les deux meilleurs romans policiers français et étrangers parus dans l’année. Voilà donc 70 ans qu’existe ce prix littéraire, les choix des jurys ayant évolué avec les époques et les styles de polars, mais la sélection restant toujours rigoureuse. Cette année encore, une vingtaine de roman d’excellent niveau, tant français qu’étrangers, étaient en lice. Le Grand Prix de Littérature Policière a été attribué le mercredi 19 septembre 2018, à la BILIPO. Les vainqueurs ont été chroniqués chez Action-Suspense.

Grand Prix de Littérature Policière 2018 : les lauréats

Prix roman français 2018 :

Marion BRUNET L’été circulaire (Albin Michel)

devant Marin Ledun “Ils ont voulu nous civiliser” (Flammarion)

Grand Prix de Littérature Policière 2018 : les lauréats

Prix roman étranger 2018 :

Jake HINKSON Sans lendemain (Gallmeister)

devant Peter Farris “Le diable en personne” (Gallmeister)

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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 04:55

Marnie Duchamp avait onze ans en cet été 1979. À Rivière-aux-Trembles, petit village de la campagne québécoise, Michael Saint-Pierre, douze ans, était son meilleur copain. Émule de Superman, Mike était autant son alter-ego que son héros. Tous deux avait trouvé leur coin isolé, le Bassin magique, au cœur de la forêt voisine. Leurs jeux d’enfants cessèrent brutalement avec la disparition inexplicable de Michael. Pour les adultes et la police, les réponses de Marnie ne valaient pas grand-chose. Sans la soupçonner ouvertement, on ne voyait en elle qu’une "rescapée", trop imaginative ou peut-être malsaine. “La disparition de Michael a imprimé sur mon visage la marque du diable, et je suis dès lors devenue une paria, une intouchable, une enfant dont il ne fallait pas s’approcher.” Finalement, son père et elle préférèrent déménager de Rivière-aux-Trembles.

En 1992, au Québec, Bill Richard est un auteur de livres destinés aux enfants, connaissant un beau succès. Celle avec laquelle il a partagé le plus de complicité, ce n’est pas son épouse Lucy-Ann, mais leur fillette Billie – neuf ans. Pixie, le chat de sa fille, comptant beaucoup aussi dans leur vie. Quand la gamine disparut mystérieusement, le choc fut intense pour Lucy-Ann et Bill Richard. Ça n’arrive pas qu’aux autres, ce genre de drame. Hyper nerveuse, Lucy-Ann accusa son mari d’être responsable de cette disparition – le couple se séparant bientôt. L’enquête de police n’avançait guère, les deux flics en étant chargés suspectant fortement Bill. L’acharnement du policier Ménard était déstabilisant, en plus de l’épreuve que subissait Bill. En 2009, sans jamais oublier l’image heureuse de sa fille, il tenta de rompre avec ce passé, partant s’installer à Rivière-aux-Trembles.

Pendant vingt-trois ans, Marnie a été fleuriste à New York, le souvenir de Michael Saint-Pierre ne s’effaçant pas. Ce n’est qu’au décès de son père, qui lui avait transmis la passion des fleurs, que Marnie revient à Rivière-aux-Trembles. Se résoudre à l’absence définitive de son ami est encore difficile. Le père de Mike s’est fait une raison, concluant : “La forêt a pris Michael, c’est tout.” Quant à Bill Richard, arrivé au village le jour des obsèques du père de Marnie, il perd le chat Pixie et s’enfonce dans la solitude. Certes, sa philosophie de l’existence et continuer à écrire des contes pour enfants l’aident à surmonter le vide. Mais si Billie est toujours près de lui en pensées, quel avenir envisager ? Dans la forêt, Bill remarque une croix érigée en mémoire d’un certain Michael. Auparavant, il n’avait jamais porté attention à ce cas de disparition d’enfant.

Un autre duo de policiers harcèle maintenant Bill. Ils enquêtent sur la disparition récente du petit Michael Faber. Comment démontrer, malgré son stoïcisme affiché, qu’il n’est pas du tout un assassin d’enfants ? “Les hommes seuls n’ont pas la cote et on se les imagine aisément dans la peau d’un satyre ou d’un pédophile. Mon statut d’homme seul faisait de moi un marginal dont il valait mieux se méfier.” Ayant traversé des situations similaires, Bill et Marnie ont bien des choses en commun…

Andrée A.Michaud : Rivière tremblante (Éd.Rivages, 2018)

Sur la croix qu’ombrageait ici les arbres, quelqu’un avait gravé un nom, Michael, avec un canif ou un burin. Aucune fleur ne l’ornait cependant. Au lieu de ça, on y avait suspendu un petit hibou de paille et d’écorce qui se balançait dans le vent. La corde fichée dans sa tête s’était enroulée autour de son cou, et il ressemblait à un pendu qui se serait trompé de longueur de corde et aurait été obligé de se coller la tête au plafond pour ne pas se rater. Ce hibou était carrément sinistre avec ses petits yeux jaunes qui semblaient capter autour de lui le moindre mouvement, la moindre anomalie dans le paysage. Quand il s’est immobilisé face à moi, j’ai eu l’impression qu’il me regardait, tentant d’évaluer si une anomalie telle qu’un homme au milieu de la forêt méritait qu’on s’y attarde, puis le vent l’a fait pivoter en même temps qu’un frisson courait sur la rivière.

Vous adorez les thrillers explosifs, les romans noirs percutants, les polars anxiogènes ? Alors, ce livre n’est pas pour vous. Malgré les faits tragiques, douloureux, cruels, il existe une sorte de douceur, d’empathie, de tendresse dans cette fiction. Andrée A.Michaud est une conteuse hors-pair, une remarquable romancière. Elle explore ici les sentiments de ses personnages avec humanité. Alternativement, Marnie et Bill retracent avec lucidité les épreuves endurées. Quand disparaît son enfant ou son meilleur ami, on n’en sort pas indemne. Ce qu’exprime l’auteure sans apitoiement, sans qu’il s’agisse de compassion, mais en leur donnant la parole.

Si le contexte est énigmatique, sans doute criminel, voilà un roman littéraire de niveau supérieur. On retrouve les ambiances blues et jazz chères à l’auteure, ses références cinématographiques également. Y compris dans les identités de quelques protagonistes. Sa description des paysages sylvestres, de la magnifique nature du Québec, contribue à la fascination. Le décor apaise-t-il vraiment les tensions ? Bill et Marnie étant dans le malheur, Andrée A.Michaud fait preuve d’une réelle bienveillance à leur égard. Il ne faut pas hésiter à découvrir ses trois romans disponibles aux Éd.Rivages.

Andrée A.Michaud : Rivière tremblante (Éd.Rivages, 2018)
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17 septembre 2018 1 17 /09 /septembre /2018 04:55

Née dans un milieu aisé qu’elle ne renie pas, Agnès Naudin est une mère célibataire d’une trentaine d’année. Adepte de la méditation et du yoga, elle a choisi d’entrer dans la police. Au sein de la Police de l’Air et des Frontières, elle a connu ses premières expériences formatrices de ce métier. Agnès Naudin est capitaine à la police territoriale de protection de la famille dans l’Ouest parisien. Elle retrace "à chaud" son année 2017, tant sur le plan professionnel que privé. L’un ne va pas sans l’autre. Elle est longtemps restée marquée par le suicide de son amie Aurore, mais il y a aussi des moments très heureux — tels le mariage de son frère en Normandie, ou des séjours chez des amis à travers la France.

Ce que craignait Agnès Naudin a fini par se présenter : la mort suspecte d’un bébé, confié à une nourrice. Nul ne peut y rester insensible. Traditionnelle, l’enquête débute par l’audition des proches : la mère et le père de l’enfant, puis celle de la nourrice. Cette dernière est une personne sérieuse, expérimentée. Assister à l’autopsie du bébé est le moment le plus pénible dans ce genre d’affaires. Sans préjugés, avec une neutralité sans froideur, la policière examine les faits et les témoignages. 

Le cas suivant s’annonce plus compliqué. Dans une famille d’origine gabonaise, une fillette de onze ans – enceinte – aurait été violée par son beau-père, le mari de sa mère. Il est vrai que cette gamine paraît plus âgée, déjà mûre. Elle-même née d’un viol, elle n’a rejoint sa mère en France que l’année précédente. La situation de Claude Balé, le beau-père soupçonné qui semble d’abord être en fuite, n’est pas claire du tout, c’est sûr. Mais cela fait-il de lui un pervers ? Le témoignage de la mère est précis, exprimé avec beaucoup de mots choisis. La policière la sent "trop comédienne", pas si fiable. Les autres enfants du couple sont également auditionnés. Agnès Naudin ne peut se contenter d’impressions, il faut des éléments concrets – tel l’ADN. 

À l’automne, c’est un dossier de viol conjugal qui est soumis à la policière. La victime ne souhaite pas vraiment porter plainte, mais avoir la possibilité d’en finir avec un contexte sans doute malsain. D’origine mexicaine, elle n’a jamais été acceptée par la famille de son époux. Depuis quelques temps, ce dernier aurait eu des fantasmes que la victime n’était pas prête à assumer. La sexualité des hommes et des femmes n’est pas la même. Le rapport psychologique confirme la version de cette personne. Malgré tout, le mari n’est apparemment pas un excité, ce dont il est nécessaire de tenir compte.

Agnès Naudin : Affaires de famille (Cherche Midi Éd., 2018)

“Tu prends les affaires trop à cœur.” Mais je ne traite pas des "affaires", je traite des "humains". Et pour les comprendre, je ne peux le faire qu’avec le cœur, en laissant mon cerveau procéder à l’analyse. Je ne sais pas comment faire autrement. Et je ne suis pas sûre de vouloir le faire.

Une année dans la vie d’une jeune capitaine de police, comme un "journal de bord" : un témoignage vivant sur le vécu dans une brigade de protection de la famille. C’est avec une belle clarté qu’Agnès Naudin nous livre ce récit-vérité. Nos politiques préfèrent souvent parler de l’efficacité d’une police répressive, vanter son efficacité. Ça existe, et cette forme-là joue son rôle pour notre sécurité. Néanmoins, d’autres aspects sont moins spectaculaires, mais essentiels. La police actuelle doit parfois dénouer des problèmes relevant davantage du social que du banditisme, de la pure criminalité.

Bébé secoué, viol sur mineure, sexe imposé dans un couple : trois types d’affaires peut-être plus courantes qu’on se l’imagine. Pour la policière, un équilibre personnel s’avère indispensable – ce qu’elle trouve en grande partie à travers le yoga. Évacuer les frictions entre services et envers des collègues moins sympathiques, ça fait partie des aléas de ce métier – cela ne paraît pas insurmontable à Agnès Naudin. Comprendre, ou tenter de le faire, voilà ce qui importe. Ces policiers font partie des témoins de notre époque, cette sorte de livre permet certainement d’en approcher la sociologie. D’une façon positive dans ce cas, assombrir les réalités ne résolvant rien.

Un regard aussi lucide que possible sur aujourd’hui, sur une des facettes de notre société. Incontestablement, Agnès Naudin a écrit là un livre à ne pas manquer.

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16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 04:55

Promise Falls se situe à l’Est des États-Unis. Pas exactement une ville moyenne prospère et tranquille. Récemment, plusieurs étudiantes du Thackeray College ont été agressées, sans que la police locale identifie le coupable. L’inspecteur-adjoint Angus Carlson est chargé de poursuivre l’enquête. On ne peut pas dire que les responsables du Thackeray College se montrent coopératifs. Quant à Barry Duckworth, chef de la police de Promise Falls, il persévère dans ses investigations concernant le meurtre de la jeune Olivia Fisher, une affaire terriblement énigmatique. Duckworth a compris que le nombre 23 avait un sens dans les derniers événements criminels s’étant produits ici, mais il reste incapable d’en trouver la signification.

Par ailleurs, l’ancien maire Randall Finley ne renonce pas à briguer à nouveau ce poste, même si c’est un véreux avéré. Il a engagé l’ex-journaliste David Hartwood pour l’aider à reconquérir la mairie de Promise Falls, pensant que la population a déjà oublié ses turpides passées. Finley pense que le promoteur immobilier Frank Mancini peut être un soutien de poids. Quant au détective privé Cal Weaver, il vivote sans enthousiasme, contraint à la passivité, faute d’avoir une clientèle régulière. C’est alors qu’un nouveau drame frappe Promise Falls, de manière inattendue.

Ce soir-là, c’est l’ultime séance du cinéma en plein air – le drive-in Constellation – avant se fermeture définitive et sa vente à Frank Mancini. À 23h23, l’écran du cinéma explose, causant quatre victimes parmi les spectateurs dans leurs voitures. Erreur de l’entreprise de démolition ou attentat terroriste ? Aucune de ces deux versions n’est vraiment logique. Tandis que l’ex-maire Finley en profite pour soigner sa notoriété, l’inspecteur Barry Duckworth cherche à comprendre ce qui s’est passé. Peut-être qu’une experte en explosif pourra l’y aider ? Le détective privé Cal Weaver est, de son côté, contacté par Lucy Brighton, fille d’Adam Chalmers, une des victimes. Par dessus tout, elle redoute que sa propre fille (Crystal) soit psychologiquement marquée par la mort de son grand-père, avec lequel elle avait des relations privilégiées.

Visitant avec Lucy Brighton la luxueuse maison d’Adam Chalmers, Cal Weaver fait une troublante découverte : la bibliothèque murale du défunt masque une pièce secrète. Cette chambre est dédiée au sexe, Chalmers ayant filmé sur DVD ses ébats pervers. Quelqu’un s’y est introduit, dérobant les films pouvant probablement l’incriminer. Cal Weaver n’est pas insensible au charme de Lucy, mais c’est avant tout un professionnel consciencieux. Il mènera l’enquête jusqu’au bout, s’intéressant entre autres à la nouvelle épouse de Chalmers. Quant au défunt, ancien biker devenu écrivain, il n’est pas exclu qu’il ne se soit pas assagi autant qu’il y paraissait. Pour les deux autres victimes, c’est à la police locale de fouiller au sujet d’éventuels motifs de crime. Et, pendant ce temps-là, le meurtrier d’Olivia Fisher rôde toujours, l’agresseur d’étudiantes aussi…

Linwood Barclay : Faux amis (Éd.Belfond, 2018)

Il ne faisait aucun doute que Randall [Finley] n’était pas le bienvenu. Duckworth avait été obligé de le chasser du parking du drive-in la veille au soir, quand ce moulin à paroles opportuniste avait tenté de se faire prendre en photo en train d’aider les gens. Il aurait presque souhaité qu’il refuse de quitter les lieux. Il aurait adoré lui passer les menottes et le pousser sans ménagement à l’arrière de sa voiture.
En comparaison, Trevor était un visiteur plus opportun. Cela faisait pourtant presque quinze jours qu’il n’avait pas vu son fils, et cette dernière visite ne s’était pas bien déroulée. Trevor avait passé la nuit chez eux, débarquant au volant d’un fourgon Finley absolument identique à celui garé dans l’allée. Lorsque Duckworth avait appris que Randy avait donné du travail à son fils, il avait tout de suite été sur ses gardes.

Linwood Barclay nous invite une fois encore à explorer les mystères de Promise Falls. Peu importe qu’il s’agisse ou non d’une "suite" de “Fausses promesses”, car l’auteur ne manque pas d’habileté pour nous suggérer les faits précédents, et nous présenter (sans être répétitif) les principaux protagonistes. Bien que les personnages soient assez nombreux, on ne s’y perd pas. En effet, la limpidité narrative reste – avec la construction de l’intrigue – le meilleur atout de ce roman. Il suffit de suivre le récit, en somme.

Si cette affaire est émaillée de quelques morts violentes, Linwood Barclay allège l’ambiance par des moments plus souriants, sans en négliger l’aspect meurtrier. Tout est question de dosage, et l’auteur s’y entend pour garder un bel équilibre narratif. D’une certaine façon, c’est aussi le portrait d’une ville américaine ordinaire. Une histoire très agréable à lire, par un romancier confirmé.

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12 septembre 2018 3 12 /09 /septembre /2018 04:55

Été 1992 à Heillange, en Lorraine, dans la vallée de la Henne. Anthony Casati a quatorze ans, âge où l’on aspire à une large liberté durant les vacances. Patrick et Hélène, ses parents – entamant une "crise de couple", essaient vainement de le garder à l’œil. Avec son cousin, Anthony fréquente des fêtes chez de vagues copains, où circulent des joints et autres substances. L’adolescent est fasciné par Stéphanie, une des plus belles filles de son bahut, qui ne semble qu’à peine le remarquer. Une nuit de fiesta, ayant emprunté la moto de son père sans autorisation, Anthony se la fait voler. C’est l’œuvre d’Hacine, dix-sept ans, fils d’un honnête ouvrier marocain, impliqué dans un trafic de drogues. Hacine, dont le problème actuel est la pénurie de shit dans la région.

Bien que leur ami adulte Manu lui procure une arme à feu, ce n’est pas ainsi que se réglera pour Anthony le vol de la moto. Alors que son couple se désagrège de plus en plus, Hélène va rencontrer le père d’Hacine. Ce dernier adopte une solution sévère envers son fils. Ce qui, finalement, n’empêchera nullement Hacine de récidiver dans les trafics dès qu’il en aura l’occasion. Quant aux amours espérées entre Steph et lui, Anthony devra patienter ou se résoudre à renoncer.

Été 1994. Anthony a décroché un job au club nautique local. Stéphanie étant toujours aussi fuyante, c’est avec l’étudiante Vanessa qu’il pratique ponctuellement le sexe, sans sentiment. Il vit entre sa mère et son père, désormais séparés. Patrick Casati connaît plus de bas que de hauts dans son existence, ces derniers temps. Hélène recherche un certain équilibre, mais reste plutôt névrosée. Si Anthony cultive son indépendance, la vie libre à laquelle il aspire n’est encore qu’un espoir.

Été 1996, c’est l’année du Bac pour Anthony, qui a dix-huit ans. Sans doute s’est-il rapproché de la belle Steph, mais de façon quasiment platonique. Le quotidien est toujours tourmenté autour de lui. Même un 14-juillet, jour de fête, les choses peuvent se compliquer bien vite… Vient l’été 1998, avec sa Coupe du Monde de football, où Anthony a des chances de s’éloigner de ce marigot dans lequel il se sent englué…

Nicolas Mathieu : Leurs enfants après eux (Actes Sud, 2018)

Il se tourna vers Steph. Tous deux ne représentaient rien dans cet espace qui n’était déjà pas grand-chose. Un affluent passait à travers une vallée où des hommes avaient construit six villes et des villages, des usines et des maisons, des familles et des habitudes. Dans cette vallée, des champs géométriques, de blé ou jaune colza, découpaient des patchworks méticuleux sur un relief d’ondes. Des reliquats de forêts couraient entre les parcelles, joignaient des hameaux, bordaient des routes grises où passaient dix mille poids-lourds par an. Parfois, sur le vert mordant d’un vallon, un chêne poussait tout seul, semblable à une tache d’encre soufflée.
Dans cette vallée, des hommes étaient devenus riches et avaient construit de hautes maisons qui dans chaque bled narguaient l’actualité. Des enfants avaient été dévorés, par des loups, des guerres, des fabriques ; à présent, Anthony et Steph étaient là, constatant les dégâts. Sous leur peau courait un frisson intact. De même que dans la ville éteinte se poursuivait une histoire souterraine qui finirait pas exiger des camps, des choix, des mouvements et des batailles.
— Tu voudrais pas sortir avec moi ?

Il suffisait de lire le multi-récompensé “Aux animaux la guerre” (Actes Noirs, 2014), premier roman de l’auteur, pour comprendre que Nicolas Mathieu était un écrivain de grand talent. Serait-ce, comme d’autres, l’homme d’un seul livre ? Non, impensable quand on s’inscrit dans la veine des "romans sociaux", ou plus exactement "humains". Car c’est bien de la véritable population, celle des régions touchées par les problèmes économiques, dont nous parle Nicolas Mathieu. Des laissés-pour-compte de la société, de ceux qui ne se résolvent pas à sombrer dans le marasme – y-a-t-il encore un avenir pour les plus jeunes ? – autant que de ceux qui coulent – tel le père d’Anthony. Présenter un contexte social à la façon des rapports officiels n’a qu’un intérêt limité. L’illustrer de manière vivante est bien plus crédible, ce qu’il fait avec intelligence, lucidité, fluidité.

L’adolescence d’Anthony s’inspire de celle de l’auteur, qui chercha lui aussi à fuir son monde trop étroit. Il retrace les émois sentimentaux, les bêtises et la part d’égoïsme de cet âge, témoigne de la fin des cellules parentales, montre la dérive délinquante de jeunes issus de l’immigration : on est dans le vrai. Toutefois, pas de misérabilisme dans les portraits, dans la situation de ces protagonistes. S’ils ont parfois besoin d’aide, ils ne doivent pas être regardés comme des "perdants" absolus sur lesquels on s’apitoie. Ces gens ne sont pas responsables de la fin de la Lorraine industrielle, ils en sont les victimes.

Faut-il le répéter ? Au-delà de la fiction, de la vie vécue par des ados ou des adultes, c’est de "l’humain" dont il s’agit dans cette histoire qui fait mouche. Nicolas Mathieu, confirmation dans l'excellence. 

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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 04:55

Les gangs de yakuzas sévissent partout à travers le Japon en 1988. Y compris à Kurehara, dans le région d’Hiroshima. Au commissariat, la police suit deux principaux axes : la lutte contre la délinquance en col blanc, et la traque des yakuzas. Le commandant Ôgami se montre le plus actif contre les gangs, avec ses méthodes : “...le style du commandant consistait à faire monter la pression pour pouvoir agiter l’arrestation comme une menace.” Veuf suite à un drame familial, âgé de quarante-quatre ans, Shôgo Ôgami n’est guère apprécié de la hiérarchie. Qui le soupçonne d’être trop proche de certains gangs. Mais, si son anti-conformisme dérange, nul ne peut contester une efficacité.

Âgé de vingt-cinq ans, le lieutenant Hioka devient l’adjoint d’Ôgami. Après ses études à l’université d’Hiroshima, il a préféré entrer dans la police plutôt qu’une carrière trop routinière dans le privé. Le premier contact avec Ôgami a été rude, mais Hioka a compris qu’il ne devait pas avoir de préjugés sur le commandant. L’essentiel pour le lieutenant, c’est de connaître à fond les dossiers et de mémoriser tout ce qu’il observe – ce dont il se sent capable. Quand Ôgami le présente favorablement à Moritaka, numéro 2 du gang de Kenji Odani, le jeune policier doit-il y voir un premier signe de confiance ? Ôgami et Hioka sont chargés d’une enquête, dont on ne sait si elle implique des yakuzas.

Junko Uesawa, comptable de Kurehara Finance – une société pas très fiable, a disparu depuis quelques semaines. Le passé d’Uesawa ne plaide pas en sa faveur ; il fit de la prison. Les deux policiers interrogent la sœur du disparu, afin de cerner le personnage. Selon elle, Uesawa était surtout trop influençable, ce qui lui causa beaucoup d’ennuis. Elle leur offre une piste, un certain Kubo, membre d’un des gangs de la région. Par ailleurs, une info amène le duo de policiers jusqu’à un love-hôtel. Ôgami obtient les archives de vidéo-surveillance de l’endroit, qu’Uesawa n’a pas quitté de son plein gré.

Ils doivent suspendre leur enquête quand un jeune yakuza est tué par un gang adverse. Peu après, le QG de Moritaka et du gang d’Odani est la cible d’une fusillade. Dont le gang Kakomura est sûrement responsable. Ôgami s’efforce de convaincre son ami Moritaka de ne pas immédiatement riposter, ce qui entraînerait une nouvelle guerre des gangs. Le lien entre l’enlèvement du comptable et les bandes rivales apparaît de plus en plus évident.

Piéger un des membres du gang Kakomura va-t-il suffire à le faire parler, même sous la menace ? Le jeu des alliances entre les bandes locales et des gangs puissants risque de se mettre en place très bientôt. Arrivera l’heure où Hioka devra prendre l’initiative. Amie d’Ôgami, Akiko – la mûre hôtesse du restaurant Les Petits Plats de Shino – a été témoin de la relation entre Hioka et Ôgami, et aura elle aussi son rôle à jouer…

Yûko Yuzuki : Le loup d’Hiroshima (Éd.Atelier akatombo, 2018)

Et Hioka n’avait pas oublié la réaction de Kubo, ramené en cellule après le dernier interrogatoire. Se démenant et crachant par terre, il avait une fois de plus insulté Ôgami : "Tu palpes ton pourcentage chez les yakuzas ! C’est comme ça qu’tu vis. On te nourris et tu nous trahis avec tes pièges dégueulasses. La honte ! Je lâcherai tout au tribunal. Prépare-toi !"
Le commandant se faisait-il arroser par des gangs ?
— Qu’est-ce que tu fabriques avec cet air endormi ? On y va !
Ses pensées venaient d’être interrompues par la voix criarde de son chef. Levant les yeux, il le vit déjà dehors et l’observant à travers la vitrine. Il salua Katsu d’un hochement de tête et sortit à son tour. De retour à la voiture, le commandant se cala dans le siège passager et sortit une cigarette du paquet qu’on venait de lui offrir. Son lieutenant la lui alluma.

Les yakuzas existent depuis plusieurs siècles au Japon. La plupart de ces gangs mafieux sont identifiés, leurs dirigeants parfois emprisonnés durant un moment. Leur réputation criminelle n’est pas usurpée. On peut douter que ces truands respectent réellement un Code de l’Honneur, hypocrite formule masquant leurs actes violents. S’ils se livrent à divers trafics lucratifs, il est souvent arrivé qu’ils se combattent entre eux, pour s’imposer sur le territoire (et les marchés) des autres. Telle est la toile de fond de cette histoire.

Au centre du récit, le commandant Shôgo Ôgami est un policier chevronné, mais hors-norme, incontrôlable. Les opérations "classiques" de ses collègues contre les yakuzas n’empêchent pas ceux-ci de prospérer, il le sait bien. Dans cette société japonaise tant basée sur le respect des règles, Ôgami affiche son indépendance avec froideur, dureté et ironie. Pour maintenir un équilibre social entre le rôle des policiers et celui des gangs, il a sa manière de procéder – fort différente de ce qu’on attend d’un flic japonais.

Shûichi Hioka n’est pas le premier jeune policier qu’Ôgami tente de former. S’il fait preuve d’une certaine naïveté quand il débarque à ses côtés, Hioka s’adapte bientôt – ayant trouvé en Ôgami le mentor idéal. Quant à en devenir le digne successeur, c’est l’avenir qui le dira. Néanmoins, plonger avec son singulier supérieur dans les arcanes du monde du crime, c’est affermir son caractère personnel et gagner en expérience. Une chance que Hioka ne laissera pas passer.  

Si les péripéties ne manquent pas, si la mort est au rendez-vous, on aura compris que “Le loup d’Hiroshima” n’est pas simplement une affaire de banditisme, mais peut-être avant tout une "initiation" avec tout ce que ça suppose d’humain. Un très bon roman, qui confirme que la Littérature Policière japonaise mérite d’être mieux connue chez nous.

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