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8 janvier 2019 2 08 /01 /janvier /2019 05:55

Au centre de l’Angleterre, Peterborough est une ville sinistrée économiquement. La seule qui tire parti de la crise, c’est l’agence de recrutement Pickman Nye. On y emploie des salariés sous-payés, en majorité originaires des Pays de l’Est et des Balkans. Marié à Anna, père du petit Milan, l’inspecteur Dushan Zigic dirige la Brigade des crimes de haine, assisté de la policière Melinda Ferreira, avec l’inspecteur Wahlia et leur équipe. Ils sont sous l’autorité du commissaire Riggott, qui n’est pas du tout un homme de terrain. Au petit matin, il se produit un accident de la circulation pouvant concerner leur groupe. Un véhicule a foncé sur trois personnes : Jelena Krasic est décédée, sa sœur Sofia est blessée et hospitalisée. Un homme qui se trouvait près de l’arrêt de bus voisin est mort, lui aussi. On n’identifiera que tardivement ce Polonais qui, ce matin-là, partait vers son pays natal.

Compliqué de savoir qui était l’acheteur de la voiture d’occasion restée sur les lieux après l’accident, le véhicule ayant été vendu en dépit des règles habituelles, par négligence. Mais Sofia ne tarde pas à accuser l’ex-petit ami de sa sœur Jelena. La police qui débarque chez cet Anthony Gilbert le trouve mourant. Il semble s’agir d’une tentative de suicide, mais il peut avoir aussi bien été la cible d’un empoisonnement. Si le commissaire Riggott souhaite que l’affaire ne fasse pas de vagues – le suspect décédera peu après – c’est que ce n’est pas le premier cas récent de crime raciste à Peterborough. Outre un nommé Didi, sur lequel on ne sait quasiment rien, la seconde victime était Ali Manouf, dont la demande d’asile était en cours de traitement. Le meurtrier s’est affiché, masqué, devant une caméra de surveillance après son crime, faisant le salut nazi.

Richard Shotton est un politicien d’extrême droite, de l’English Nationalist League. Des élections étant proches, ces assassinats d’étrangers ne servent pas ses intérêts. Il ne tient pas à être associé à l’image de ces brutes vociférantes, de ces chien hurleurs dont les exigence vont bien plus loin que le programme de l’ENL. Entre son conseiller Marshall, assez modéré par rapport à leurs idéaux, et son propre chauffeur Christian Selby, qui fut proche de l’extrême droite radicale, comment éviter que s’envenime la situation. Pas sûr qu’il puisse compter sur Ken Poulter, fanatique de leur cause, se qualifiant de défenseur des "valeurs" au-delà des grosses sommes qu’on peut lui offrir. Connu des services de police, c’est un ancien hooligan, un de ceux qui éprouvent un besoin viscéral de violence, profitant généralement de l’effet de groupe pour éructer, voire se battre.

Sortie sans autorisation de l’hôpital, Sofia est bientôt agressée. Quand un nouvel Étranger est assassiné et martyrisé, la méthode est semblable aux cas de Didi et d’Ali Manouf. Les voisins ont immédiatement réagi, retenant le tueur. Si celui-ci observe le silence, on peut penser qu’il avait un complice ayant fui. Spontanément, ses amis de l’ENL se sont rassemblés. Une émeute est à craindre, s’agissant de militants déterminés. D’autant que les médias sont vite arrivés pour filmer l’affaire. Ça non plus, ça n’est pas bon pour le politicien Richard Shotton, ni pour son parti. On lui demande de redresser la situation, mais il n’a plus prise sur Poulter. Exécutant lobotomisé, Pouter est sûrement guidé par d’autres, plus haut que lui. Il se peut que l’enquête de Zigic et de la policière Melinda Ferreira doivent prendre une autre tournure pour éclairer les faits…

Eva Dolan : Haine pour haine (Liana Levi, 2019)

La forme politique ne suffit plus aux activistes radicaux complotistes d’extrême droite. Au discours nationaliste, s’est substituée une violence visant le chaos intégral et permanent. Il ne s’agit même plus de populisme, avec son argumentaire basique. Dans leur esprit, c’est une guerre de résistance qu’ils mènent sans complexe contre tout Étranger, d’une "reconquête patriotique" contre des envahisseurs. Racisme ou formatage des cerveaux ? Personne ne les empêche de brailler "On est chez nous", mais jusqu’où iront ceux d’entre eux qui sont parfaitement organisés, en brigades ou en milices ? Jusqu’aux meurtres ? Au nom d’une "identité nationale" bien relative, ils s’inspirent plutôt de la propagande des suprémacistes américains et du lobby international de l’extrême droite.

Contester, se rebeller n’est ni casser, ni tuer : pour eux, tout ça n’était que l’étape politique précédente, ces "guerriers" sont dans l’action – criminelle au besoin. C’est ainsi que les frontières entre banditisme, terrorisme et chaos d’extrême droite existent de moins en moins, tous ayant besoin du désordre pour mener leurs combats. Avec “Haine pour haine”, son deuxième roman noir, Eva Dolan nous met en garde, autant pour la réalité anglaise actuelle que pour l’ensemble des pays où s’est développée l’extrême droite. Elle nous raconte en détail et avec justesse le quotidien de son couple de héros, Zigic et Ferreira. Ce ne sont assurément pas des "super-flics", et il n’est pas toujours aisé de discerner un crime raciste d’un acte privé. Ce sont là des personnages que l’on suit avec sympathie, après “Les chemins de la haine” (2018), Grand Prix des lectrices de ELLE.

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6 janvier 2019 7 06 /01 /janvier /2019 05:55

Né en Argentine en 1959, Carlos Salem vit en Espagne depuis plusieurs décennies. Dans les salons du polar et autres festivals du livre, il est facile à repérer avec son bandeau sur le crâne. Mais ce n’est pas la principale singularité à noter chez cet écrivain, auteur de six romans traduits en français depuis 2010 : Aller simple ; Nager sans se mouiller ; Je reste roi d'Espagne ; Un jambon calibre 45, Le Plus Jeune Fils de Dieu ; Attends-moi au ciel. Tous sont publiés chez Actes Noirs. Ce dernier titre est désormais disponible chez Babel Noir, en format poche.

Carlos Salem, c’est avant tout une tonalité. Si l’on a une préférence pour les intrigues froides, les investigations strictes, les enquêtes confiées à des experts pointilleux, il vaut mieux ne pas lire ses suspenses, mais c’est se priver de grands plaisrs. Ses romans sont placés sous le signe du sourire, de la fantaisie, avec un cynisme amusé et une délicieuse amoralité revendiquée. Pour autant, il serait absurde de croire que les scénarios sont bancals ou négligés. Bien au contraire, le mystère est omniprésent derrière l’humour affiché. À l’origine, dans “Attends-moi au ciel”, un meurtre entraîne une situation vraiment complexe, avec un fort aspect criminel. Les péripéties s’annoncent nombreuses.

Je secoue la tête, me love dans la veste d’Amor, et demande à JR de me faire un café. Quand elle se dirige vers la cuisine, je sais que j’ai au moins un quart d’heure devant moi pour m’éclaircir les idées. JR est un génie des relations publiques et privées, mais elle est aussi capable de confondre une cafetière et une planche à repasser.
Pourquoi est-ce que je devrais lui faire confiance ? Après tout, elle a été la maîtresse de Benito et il se peut que, avant que mon défunt mari lui préfère les jeunes Russes, ils aient prévu de m’évincer de la même façon. D’un autre côté, elle sait se débrouiller dans le monde réel : avant d’enchaîner les mariages, elle a même fini ses études de droit. Et puis, c’est ma seule amie.
Je me rappelle quelque chose, et me lève lentement. Amor n’avait pas menti. Sur le meuble, derrière le sofa, il y a la bouteille. Je déchiffre la marque de la liqueur de bourbon et retourne m’asseoir avec elle. Pendant que JR arrive avec du café qui sent le pneu brûlé, j’effleure ma bouteille de Southern Comfort cachée sous les coussins. Maintenant, j’ai deux amies.

Carlos Salem : Attends-moi au ciel (Babel Noir, 2019)

À Madrid, Piedad de la Viuda aura cinquante ans d’ici quelques jours. Bien qu’ayant étudié les sciences économiques à un très bon niveau, la pieuse Piedad se maria et devint une épouse oisive et bigote. S’occuper de protection des animaux, présider la copropriété de leur résidence, rappeler à tous propos des citations de personnages célèbres, et aller se confesser, voilà ce qui occupe son temps. Avec la musique, car elle adore les boléros. Sa seule amie, c’est Juana Ramona Benavídez (dite JR), avec laquelle Piedad ne peut rivaliser pour la séduction. Les parents de Piedad étaient d’origine modeste et rurale. Ils surent faire fructifier un bel héritage. Antonio de la Viuda créa une grosse société, qu’il légua à sa fille. Elle en est la dirigeante en titre, mais c’est son mari Benito Casado qui s’en occupe.

Piedad est veuve depuis un mois, son époux étant mort dans un accident de voiture. C’est ainsi qu’elle découvre que sa société est quasiment en faillite. Ce que lui confirme Juan Ortega, ami de jeunesse du couple et actionnaire mis sur la touche par Benito. Il lui confie un dossier soulignant l’ampleur des dettes. Certes, Piedad touchera une assurance-vie, qui sera loin de renflouer l’entreprise. Ouvrant enfin les yeux, elle réalise que JR fut sûrement l’amante de Benito. Deux billets d’avion pour le Brésil témoignent que son mari avait programmé un départ imminent. Avec la jeune Svetlana, une blonde Ukrainienne étudiant le portugais en Espagne. Le commissaire Bermúdez et son séduisant adjoint Ricardo Amor révèlent à Piedad que la voiture de Benito a été sabotée, ce qui provoqua l’accident.

Une petite voix intérieure l’incite à réagir. Dans un crucifix creux, elle découvre une lettre posthume de Benito qui pourrait indiquer où il a caché le pactole qu’il détourna. Ou bien s’agit-il juste de venger son défunt époux ? Des obstacles se dressent sur son chemin : un tueur-à-gages au service d’un mafieux russe jouant au gourou para-religieux ; le gardien de la résidence qui veut exercer un chantage sexuel. Piedad ne tarde pas à les éliminer. Elle entre en contact avec Raúl Soldati, un drôle d’Argentin vivant à Madrid, qui s’avère plutôt habile quand il se prend pour un détective. En allant se frotter aux Russes, Soldati risque d’être malmené, mais ça ne le fera pas renoncer. Piedad va se trouver une autre alliée : la jeune et belle Nati, employée de sa société, n’est pas si potiche qu’elle paraît.

Grâce à la très compétente Nati et en réintégrant Ortega, Piedad commence à restructurer l’entreprise. Elle possède un atout supplémentaire : le policier Ricardo Amor devient son amant. Toutefois, Piedad peut se demander si cet Apollon n’est pas avant tout intéressé par les millions détournés de Benito. Quant à la jeune Svetlana, elle fait sa connaissance dans un ascenseur. Elles sont sous la menace d’un sbire russe, que Piedad supprime bien vite. Néanmoins, il vaut mieux essayer de mettre la jolie Slave à l’abri. Constatant la disparition de plusieurs protagonistes, le commissaire Bermúdez imagine cette affaire telle une sorte de match de football. Les indices laissés par Benito sont toujours obscurs, et le mafieux-gourou reste dangereux. La vérité n’est sans doute pas si évidente…

Dénicher un énorme magot caché et retrouver un assassin, tout en affrontant des Russes malfaisants, pas si simple pour l’héroïne de cette histoire. Jusqu’à là, Piedad menait une vie éthérée, ignorante des plaisirs charnels et des sombres réalités de l’existence. Heureusement, une voix intérieure s’est réveillée en elle, qui l’autorise à se comporter de façon moins sage qu’à l’ordinaire. Écraser ce qui entrave son parcours, ça ne lui pose plus de problème. Une mise au point pleine de fermeté avec des proches, dont son amie JR, ça ne l’effraie pas non plus. Quant à exploiter son charme de presque-quinquagénaire, elle le fera désormais sans complexe. De bonnes rasades de Southern Comfort, ça motive.

Au cours de ses aventures, Piedad va croiser une galerie de savoureux personnages. Dont Raúl Soldati, un des singuliers héros de “Aller simple”, premier roman de Carlos Salem traduit en français. L’employée sexy Natalie (dite Nati) est également étonnante à bien des égards. Grâce à une narration enjouée, on suit avec grand plaisir les tribulations de la combative Piedad. Carlos Salem ne déçoit jamais ses lecteurs !

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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 05:55

David Sedar Ndong est un Sénégalais âgé de trente-deux ans. En clandestin il a quitté l’Afrique, passant des Canaries en Espagne, avant d’arriver en France. C’est dans la Drôme qu’il arrive finalement, une bourgade appelée Hauterives. Il compte y rejoindre Denis Vignal, un humanitaire d’AfriqueAlter, dont il fut le guide et traducteur dans son pays, à M’Bour. David Sedar n’est “pas un illettré ni un crève-la-fin, non il est diplômé de l’Université de Dakar, parle quatre langues…” S’il a entrepris ce périple vers la France, c’est en partie pour rendre à Denis Vignal un bijou appartenant à son épouse Diane, qu’il avait perdu en Afrique. Un médaillon qu’on lui avait arraché, plus exactement. 

La principale raison de sa venue, c’est sa grande admiration pour Denis Vignal. Ainsi que l’espoir qu’il lui trouvera un travail en France, sans doute. Hauterives n’a rien à voir avec le climat tropical de M'Bour : quand il s’y présente, sans adresse précise, il ne fait que zéro degré. On lui indique la ferme très isolée dans les contreforts montagneux où habite le couple Vignal. Diane, l’épouse à la santé fragile de Denis Vignal, l’accueille sans trop hésiter. Si son mari a accordé sa confiance à cet Africain, pourquoi pas elle ? Diane apprend à David Sedar que Denis a disparu quelques temps après son retour au pays. Il lui a laissé un ultime message pouvant suggérer qu’il y a eu un problème grave en Afrique lors de sa dernière mission.

David Sedar sent bien que règne une tension autour de chez Diane Vignal. Un chien est abattu à coup de fusil, sous le prétexte qu’il pouvait être enragé. Une certaine folie a animé le tueur du chien, estime l’Africain. Et le gendarme Blaise ne paraît nullement en sympathie avec Diane. Celle-ci retrouve les cahiers secrets, écrits à la main, par son mari. Il s’agit pour l’essentiel de propos intimes, mais Denis Vignal y évoque également le rôle de l’association humanitaire AfriquAlter – dont l’utilité est peut-être moindre. David Sedar, qui a participé aux missions du Français, se refuse à croire que Denis n’ait pas été le héros qu’il imagine. Encore qu’il possède quelques éléments sur "l’incident" qui causa la perte du médaillon de Diane. Par ailleurs, personne ne semble tant se préoccuper de la disparition de Denis Vignal…

Jean-Yves Martinez : Les enchaînés (Seuil, 2019)

— Je n’ai jamais dit ça à personne, madame. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que c’est le moment, parce que je sais que vous n’allez pas me prendre pour un idiot, ou un illuminé… Cette feuille de route quand elle arrive, je suis tellement heureux ! Tellement fier ! Elle m’est adressée à moi, de la capitale, par un homme important. Tout le monde sait qui est monsieur Denis là où je vis, alors moi je m’enferme et je la lis, je la relis. Il y a mon prénom à chaque paragraphe, il y a mon prénom David Sedar, à la troisième personne (…) C’est comme un rituel, madame, une cérémonie que je dois organiser seul, en respectant à la lettre les écritures. Oh bien sûr, je suis aussi content parce qu’au bout de la feuille de route, il y a de l’argent pour moi, beaucoup plus qu’on ne peut en gagner en plusieurs semaines là-bas, mais je vous jure que ce n‘est pas le plus important…

On eût pu souhaiter une tonalité plus marquée, plus intense, mais respectons le choix de l’auteur. Le jeune Africain débarque dans un décor et dans des conditions climatiques déconcertantes pour lui, qui vont longuement le déstabiliser. Incompréhension face à un paysage hostile, et sensation que plane un danger mortel. Qui peut vraiment protéger l’autre, Diane ou David Sedar ? Des questions se posent, confusément, l’intrigue ne manquant ni d’énigmes, ni de secrets. L’ambiance hivernale neigeuse participe au flou relatif, autant que l’expatriation de David Sedar. En effet, cette histoire ne pouvait pas racontée qu’avec une certaine lenteur – répondant au comportement que l’on prête aux Africains. Voilà un court roman d’atmosphère auquel on prend le temps d’adhérer, afin de l’apprécier.

Disponible dès le 3 janvier 2019

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 05:55

New York, de nos jours. Elizabeth Needham est policière du NYPD. Pour une enquête, elle contacte le professeur Dylan Reinhart , docteur en psychologie et enseignant à Yale. Celui-ci vit en couple avec son compagnon Tracy, qui est juriste. Leur principal souci actuel, c’est l’adoption. Ils ont le sentiment d’être face à une administration hostile, qui ne fait rien pour faciliter leurs démarches. Le Pr Reinhart accepte de suivre l’affaire traitée par la policière : Jared Louden, dirigeant d’un important fonds d’investissement, a été poignardé quelques jours plus tôt. Un vrai massacre, puisqu’il va s’avérer qu’il a reçu 352 impacts de couteau. Si Elizabeth Needham et le psychologue ne rencontrent que l’hostilité de la veuve, le professeur Reinhart imagine bien qu’ils sont face à un tueur hors norme. Il a même laissé un indice concernant sa prochaine victime : un roi de trèfle.

Ce roi des night-clubs, c’est le jeune Bryce von Miller, un fêtard invétéré surnommé le Roi des Clubs. Il est probable que l’assassin l’ait attiré en lui offrant une drogue de sa fabrication, la Pulpe. Peu d’éléments, par ailleurs, pour Needham et Reinhart. Malgré la relative discrétion autour de ces deux premiers cas, le journaliste Allen Grimes ne tarde pas à s’intéresser à ces meurtres. Il promet de ne pas en révéler de trop, mais reste un reporter cherchant le sensationnel. Près du cadavre de Bryce von Miller, le tueur a déposé une nouvelle carte à jouer : le deux de cœur. Elizabeth rencontre le maire, Edward Deacon, qu’elle connaît bien pour lui avoir servi de garde du corps. La cote de popularité de ce dernier, qui fit de belles promesses sur la sécurité des citoyens, est en chute libre. Il va mettre la pression sur l’enquêtrice, d’autant que la série n’est sûrement pas close.

Le troisième cas se produit dans un hôtel de luxe de Tribeca, à Lower Manhattan. Cynthia Chadd et Rick Thorsen sont assassinés dans leur chambre. Deux de cœur, ça correspond à l’indice symbolique laissé sur le cadavre précédent. Cette fois, le jeu pervers du tueur va plus loin : Needham et Reinhart sont la cible d’une fusillade de la part de leur adversaire dans le hall du même hôtel. Celui que le journaliste Allen Grimes a nommé Le Dealer disparaît comme par enchantement sitôt après. Le Pr Reinhart peut craindre que le jeu du chat et de la souris franchissent des degrés plus fort, présentant un risque mortel y compris pour Elizabeth et lui. En parallèle, avec son compagnon Tracy, il faudra trouver une solution pour adopter un enfant…

James Patterson et Howard Roughan : Jeu de massacres (L’Archipel, 2019)

Il s’arrêta net et la dévisagea. Elle se contenta d’opiner, comme pour le féliciter de sa sagacité.
— Oh putain ! répéta-t-il. Voilà pourquoi ça ne peut pas être une overdose. Il a laissé une autre carte sur le gosse, c’est ça ?
— Un deux de cœur. Fourré dans sa poche.
Grimes pouvait à peine se contenir.
— Dites-moi que vous avez déjà deviné, dit-il en se tournant vers moi. Qui est le prochain sur la liste ? À moins qu’ils soient deux ? Un couple, qui sait ? Non, attendez. C’est encore mieux si vous n’en savez rien. Personne ne doit rien savoir. L’histoire n’en sera que meilleure. Toute la ville doit s’interroger.

Qu’est-ce qui fait le succès des romans de James Patterson, coécrits avec un autre auteur (qui lui a généralement apporté le synopsis, la trame de l’intrigue) ? Patterson connaît parfaitement les codes du polar, et alimente un suspense bienvenu. Un criminel diabolique à souhaits dans l’ombre, un duo disparate – un psy, une policière – d’enquêteurs ayant toujours un temps de retard sur lui, des situations plus anxiogène allant crescendo… Mais il se refuse à écrire "plus noir que noir", à charger les effets – même si les cadavres sont drôlement amochés : la tonalité conserve une légèreté narrative très agréable. Un autre atout notable, on le voit ici : le récit se présente sous forme de séquences courtes, qui ne sont pas sans rappeler la forme cinématographique. Un découpage permettant aux lecteurs d’avancer à leur propre rythme – un bref retour sur quelques pages suffisant à se replacer dans l’action. Les suspenses de James Patterson sont des romans que l’on a toujours plaisir à lire, et il ne faut pas s’en priver.

Disponible dès le 3 janvier 2019

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20 décembre 2018 4 20 /12 /décembre /2018 05:55

Il s’agit d’un recueil de dix nouvelles signées Hugues Pagan, Prix Mystère de la critique 1998 pour: “Dernière station avant l'autoroute” (Ed.Rivages). Scénariste pour le cinéma et la télévision, Pagan n’est l’auteur que d’une douzaine de livres – où domine une tonalité sombre. Ici, la nouvelle inaugurant le recueil, “Mauvaises nouvelles du front”, illustre d’emblée l’atmosphère des histoires constituant l’univers de ses intrigues.

 

Il est commandant de police, affecté à une brigade de nuit. Un être désabusé : ça fait bien longtemps qu’il n’éprouve aucun goût pour la vie, ni dans son métier, ni en privé. À part peut-être Yellow Dog, son chat, rien ne l’émeut. Sans doute parce que l’animal a subi un drame, perdant sa compagne. Cela dit, le curieux Yellow Dog a été vengé par on ne sait quelle intervention punissant le coupable. Pour le reste, ce policier s’enferme dans une sorte de léthargie sociale. Jusqu’au soir où il rencontre un étrange personnage, qui semble ne rien ignorer du marasme continuel habitant le policier. Comme s’il l’observait depuis toujours, comme s’il influait sur son destin et sur sa perpétuelle morosité.

Ce bonhomme énigmatique lui offre de vivre une expérience de son choix qui, peut-être, pourrait secouer son état dépressif. En effet, quelques jours plus tard, le policier est mis en cause dans une affaire – avec laquelle il n’a pourtant rien à voir. Dans le cadre du conditionnement des CRS en vue d’une efficacité maximale, on est allé très loin. À tel point qu’il devient quasi-impossible de maîtriser les troupes – qui ne se contentent plus de s’attaquer aux contestataires. Deux flics représentant l’Autorité – l’un ayant les nobles traits de l’acteur Mel Ferrer, l’autre ressemblant à Rambo jeune – sont chargés de trouver un remède à la situation. Pensent-ils que c’est ce flic "nuiteux" qui en possède la clé ?

Le policier est conscient que cette affaire peut le conduire à des ennuis judiciaires, jusqu’à la prison. Il faudra bien un bouc-émissaire, et il en présente le profil. Que deviendrait le chat Yellow Dog sans lui ? Il recontacte le mystérieux deus ex machina qui a manigancé cette expérience. Ce dernier va devoir plaider la cause du policier…

Hugues Pagan : Mauvaises nouvelles du front (Rivages, 2018)

À écouter le monde, il faudrait encore faire des risettes et des mamours, tout un tas de grimaces et de menteries, et grands dieux pourquoi ? La vie, elle nous les a déjà faites, les poches. Tout retourné, gratté jusqu’à l’os. A bout du compte, on s’est bien fait mettre : c’est pas de la camarde qu’il aurait fallu avoir peur, c’est bien d’elle, la vie. Elle nous a bien baisé, la salope, avec ses faux airs, ses falbalas et ses promesses de ne pas y toucher. Ah, si on avait su : c’est avant qu’il fallait fermer. Quand on était encore un tout petit peu regardables.
Comment voulez-vous que la Mort, elle soit pas rebutée aussi, avec tous ces cadavres de merde. Vieux. Moches. Avec toujours trop de dents neuves. Comme si ça pouvait encore leur servir à quelque chose, des dents neuves. Tout de même, elle avait raison Léon : tout le monde s’en branle, qu’on vive ou qu’on meure.” (Extrait de “Wabash blues”)

Même si apparaissent çà et là des traces d’humour, ironique ou acerbe ou sarcastique, le but de Hugues Pagan n’est pas en priorité de nous faire sourire. Plus sûrement de déstabiliser le lecteur par son style, évoquant généralement des personnages tourmentés sur fond nocturne. Des nuits sales, pluvieuses, presque anxiogènes pour qui n’y est pas habitué. Le monde décrit par Pagan implique la noirceur dans les décors comme dans les têtes des protagonistes. Eux n’existent pas sans garder des images fortes de leur passé. Peut-être parce que, ainsi que l’explique Michel Embareck en préface (qu’il est conseillé de lire), Pagan est lui-même singulier. Au fil de ces dix nouvelles, voilà une bonne façon de retrouver ou de découvrir un ton différent.

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 05:55

Anouck Furhman est policière à la Brigade Criminelle de Lille, secondée par le jeune Davin et le consciencieux Prioux. Leur dernière enquête piétine. Du côté de Valenciennes, une étudiante blonde de vingt-et-un ans – Isabelle Descamps – a été tuée et horriblement mutilée, son crâne ayant disparu. Une semaine plus tard, l’étudiante Olivia Palinski a été enlevée au Val Joly. Deux cas présentant de fortes similitudes. Si elle est encore en vie, la seconde est séquestrée pour subir de monstrueuses expériences. Quant au crâne de la première, il est bientôt retrouvé, évidé de son cerveau.

Furhman et ses adjoints disposent de deux pistes exploitables. Le ravisseur a laissé sur les lieux des crimes des traces de mercure pur. Étonnant, même si on en trouve encore dans les sols de la région, estime l’expert scientifique de la police. L’autre indice, c’est un chapeau en feutre ancien. Le policier Davin se renseigne auprès d’un spécialiste connaissant bien ce genre de coiffure. L’objet, qui rappelle certains tableaux de Rubens, pourrait dater des années 1624. Tandis qu’une autre jeune femme est enlevée au Touquet, Furhman reçoit une photographie macabre, avec un message qui lui fixe rendez-vous dans une église de Bruges, en Belgique.

C’est dans un confessionnal qu’elle fait la connaissance de l’Anonyme d’Anvers, encore qu’il ne se montre pas à visage découvert. Il s’agit incontestablement d’un vieil homme, très âgé. Il livre à Anouck Furhman le nom du criminel, mais son identité est relative. Le plus important, c’est de l’empêcher de poursuivre sa série d’enlèvements et de meurtres. Comme le confirment les analyses sur l’ADN, il s’agit d’une seule personne dans les trois affaires. Grâce à la petite enquête menée en parallèle par l’Anonyme d’Anvers, qui sait que les grottes oubliées ne manquent pas dans la région, c’est au cœur du Vieux Lille que les policiers découvrent le passage secret menant au laboratoire où le monstre mène ses expériences. Celui-ci semble encore avoir besoin de "chair fraîche". 

À Villeneuve d’Ascq, une jeune femme est agressée – mais l’intervention de l’Anonyme d’Anvers lui permet d’échapper à pire. Une nouvelle tentative raté se produit à Lezennes, sur une étudiante. Toutefois, il pourrait s’agir d’un autre coupable, cette fois, le modus operandi s’avérant différent. La policière Anouck est de plus en plus désorientée par cette enquête. Certes, l’Anonyme paraît être son meilleur allié, mais jusqu’où lui faire confiance ? Quant au criminel, son objectif est sans doute incompréhensible pour qui ignore les principes de l’alchimie…

Jean-Marc Demetz : Désoxy (Les Presses du Midi, 2018)

Une fois sur place, après s’être engagés par la trappe de la cave restée basculée, les deux policiers se sentirent aussitôt aspirés dans un canal étrange où tout ce qui se présentait à eux se confondait entre réalité et illusion, comme si les faisceaux de leurs torches électriques taillaient dans l’obscurité un tunnel fantastique gouverné par une force invisible qui remontait le temps.
Ils découvrirent tout ce qu’avait décrit l’Anonyme, la voûte de briques, la barque échouée, l’abreuvoir des Jésuites et lorsqu’ils atteignirent les arcades, ils revinrent à la réalité de leur enquête. Ils savaient qu’ils se trouvaient à la porte de l’antre du criminel. Ils aperçurent les inscriptions gravées et les figures et les statuettes taillées dans la roche, puis les deux dragons. Ils étaient arrivés à destination, une porte pivotée leur offrait le passage…

Ce n’est pas une enquête policière conventionnelle que nous propose Jean-Marc Demetz avec ce “Désoxy”. Il s’est appliqué à installer une ambiance, trouble et mystérieuse, qui nourrit la narration de cette histoire. On comprend bientôt que, derrière les enlèvements et les meurtres actuels, se cache une explication remontant à loin dans le temps. Et que les alchimistes d’autrefois ne dorment pas tous dans les grimoires d’antan. L’Anonyme en fait sans doute partie, mais se refuse à entretenir le Mal. Contrairement à celui que doit traquer Anouck Furhman. Si la tonalité est insolite et fort énigmatique, l’auteur adopte une réelle fluidité pour nous entraîner dans le récit. L’originalité de ce roman lui offre toute sa saveur.

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14 décembre 2018 5 14 /12 /décembre /2018 05:55

Simon Vrinks est un pro du banditisme, actuellement en prison. Son ex-compagne Hélèna Campillo vient lui annoncer une terrible nouvelle : leur fille Manon, âgée d’une vingtaine d’années, a été retrouvée salement assassinée. Vrinks ne prétend certainement pas avoir été un bon père, n’ayant plus vu sa fille depuis plusieurs années. Néanmoins, il culpabilise, ressentant comme un appel posthume de Manon lui demandant de la venger. Il prépare aussitôt son évasion. Il lui faudra quelques complicités, y compris celle d’un gardien de la prison. Un transport médical inopiné de nuit et des amis qui interceptent l’ambulance l’amenant à l’hôpital lui permettent de disparaître, bénéficiant d’une moto.

Dès le début de sa cavale, Vrinks tombe sur une jeune femme ayant à peu près l’âge de sa défunte fille. Cette Amia est également en fuite. Il s’agit d’une prostituée maltraitée et exploitée par un réseau mafieux. Dimitri ou Sergueï l’ont dressée afin qu’elle accepte toutes les exigences des clients, même dans la douleur. Son "amie" Léonie a été son unique soutien moral, bien relatif. Amia vient de s’apercevoir qu’elle est enceinte. Ce qui a motivé cette nécessité de sortir de l’enfer. Cette nuit-là, son chemin croise celui de Simon Vrinks, pas hermétique à l’allure perdue de la jeune femme. Il est prudent qu’il se cache, car la police n’a pas tardé à se lancer à ses trousses.

Vrinks et Amia font une première étape chez un vieux fermier. Ce dernier, qui a appris l’évasion par son journal, est armé et espère bien profiter de la situation. Tenir prisonnier Vrinks jusqu’à l’arrivée des flics, tout en séquestrant Amia pour en abuser sexuellement, tel est son programme. Mais la jeune prostituée ne l’entend pas ainsi. Elle supprime sans pité leur "ravisseur", et libère Vrinks – auquel elle suggère de continuer la cavale ensemble. Mis au courant de la grossesse d’Amia, conscient de la violence du milieu duquel elle s’est échappée, et parce qu’elle symbolise sa fille Manon, Vrinks est d’accord pour la protéger. Il leur trouve une planque provisoire chez des amis Yougos.

Toutefois, c’est plutôt chez son copain Angelo, patron d’un club de nuit, qu’ils peuvent espérer être à l’abri. Du moins, Amia s’y reposera quelques temps, tandis que Vrinks recontacte Hélèna afin d’en savoir plus sur les récentes fréquentations de leur fille Manon. Un certain Daniel Causse était le dernier amant en date de la jeune femme. Vrinks n’a pas à le bousculer bien longtemps pour qu’il parle. Par un concours de circonstances, Manon s’était acoquinée avec des producteurs de films X…

Côté police, c’est Alice Krieg qui est chargé de mener l’enquête. Bien que tourmentée par un état de santé précaire, c’est une flic de choc. Le profil de Vrinks en prison explique mal, selon elle, cette évasion. Lorsqu’elle interroge Hélèna, Alice comprend mieux la réaction du truand. Vrinks étant aguerri, elle sait déjà qu’il dispose de multiples possibilités pour qu’on ne le rattrape jamais ou difficilement. Malgré tout, Alice n’est pas prête à renoncer. Pour Vrinks, l’heure de la vengeance à sonné, de même que pour Amia…

Cédric Cham : Le fruit de mes entrailles (Éd.Jigal, 2018)

Vrinks danse d’un pied sur l’autre. D’ordinaire, il n’aurait pas hésité à l’envoyer chier. À la planter là. Avec une claque dans la gueule si besoin. Mais cette gamine lui retourne le cœur et l’esprit. Comme s’il n’était pas déjà suffisamment dans le brouillard comme ça. L’image d’Amia traversant la grange, à moitié nue et couverte de sang, lui revient sans cesse en pleine poire. Et le visage de Manon se superpose à ce souvenir. Jusqu’à s’y mélanger. Le corps d’Amia. Le visage de sa fille. Et une immense douleur. Au plus profond de son bide. Il n’avait pas été là pour elle. Elle avait dû se débrouiller toute seule.

Cédric Cham a concocté avec cette intrigue un très bon exemple du roman d’action, vif et énergique, percutant à souhaits, férocement endiablé et sous haute tension, furieux et fiévreux à la fois. As du banditisme, Simon Vrinks s’est imposé une mission, peut-être dans une quête de rémission. Car si sa carapace est celle d’un dur, il n’est pas insensible au sort des victimes comme la jeune Amia. Une sorte d’humanité (de circonstance ?) l’anime et le guide. La psychologie d’un truand ne répond pas aux critères ordinaires, on le voit ici. Quant à sa protégée, elle a réalisé que c’était le moment opportun de changer de vie, qu’elle ne pourrait donner naissance à un bébé dans le contexte où elle est enfermée.

Deux personnages forts, qui n’ont rien à perdre, que bien des choses rapprochent, qui choisissent leur destin en fonction des faits. La tonalité narrative avec son sentiment d’urgence, sa nervosité palpable permanente et les chapitres courts, conviennent parfaitement à cette noire aventure. Excellent !

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11 décembre 2018 2 11 /12 /décembre /2018 05:55

Chaque année, il se publie beaucoup de très bons (voire d’excellents) polars et romans. Certains sont destinés à entrer dans la liste des best-sellers, ce n’est évidemment pas la majorité. Choisir les plus marquantes lectures des douze mois écoulés, tâche compliquée. On ne peut nier une part de subjectivité. Pourtant, au-delà des “Coups de cœur”, des talents apparaissent ou se confirment – quel que soit l’éditeur.

Le TOP 20 de 2018 inclut des romans primés (Prix Goncourt, Prix du Roman Page/America – Festival America 2018, Grand Prix de Littérature Policière 2018). Pourquoi se priverait-on de ces références, puisque ces livres ont été récompensés à juste titre ? Ma sélection ne propose pas un classement de ces vingt titres. Neuf auteurs français sont classés par ordre alphabétique, onze autres en présentant la nationalité de l’auteur. Il suffit de cliquer sur les liens pour lire mes chroniques sur les romans concernés. 

Les 20 meilleurs polars de 2018 – La sélection de l’année

Christian Blanchard : Iboga (Belfond)

Fabrice David : Au pays des barbares (Plon, coll.Sang Neuf)

Marie Devois : Peindre n’est pas tuer (Cohen&Cohen)

Stéphane Keller : Rouge parallèle (Toucan Noir)

Marin Ledun : Salut à toi Ô mon frère (Série Noire)

Nicolas Mathieu : Leurs enfants après eux (Actes Sud)

(Prix Goncourt 2018)

Sophia Mavroudis : Stavros (Jigal)

Michèle Pedinielli : Boccanera (L’Aube noire)

Jacky Schwartzmann : Pension complète (Seuil Cadre noir)

Andrée A.Michaud : Rivière Tremblante (Rivages) – Québecoise

Keigo Higashino : Les doigts rouges (Actes Noirs) – Japonais

Yuko Yuzuki : Le loup d’Hiroshima (Atelier akatombo) – Japonaise

Hernan Diaz : Au loin (Delcourt) – Américain

(Prix du Roman Page/America – Festival America 2018)

A.J.Finn : La femme à sa fenêtre (Presses de la Cité) – Américain

Jake Hinkson : Sans lendemain (Gallmeister) – Américain

(Grand Prix de Littérature Policière 2018)

Benjamin Whitmer : Évasion (Gallmeister) – Américain

Alan Parks : Janvier noir (Rivages) – Écossais

Francisco José Viegas : Le collectionneur d’herbe (Mirobole) – Portugais

Mikel Santiago : Le mauvais chemin (Actes Noirs) – Espagnol

Valerio Varesi : Les ombres de Montelupo (Agulo) – Italien

Les 20 meilleurs polars de 2018 – La sélection de l’année
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