Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 04:55

Il était une fois la petite Ophélie. “[Elle] ressemblait à une gamine, avec son mètre cinquante, ses longs cheveux rouges et ses taches de rousseur.” Orpheline, elle habitait un Bruxelles de fantaisie, avec sa tante Amélie. Elle a été éduquée dans une école religieuse de sœurs à cornettes. Où elle s'ennuyait, la pauvrette. Elle ne se séparait pas de son oiseau Ymir, ce qui lui procurait un peu de plaisir. Pendant ses vacances estivales sur une plage de la Mer du Nord, elle fut séduite par un homme aux “yeux d'orage, éclairés par une flamme intérieure, remplaçant le regard.” À la rentrée, Ophélie changea d'école. Elle retrouva bientôt ce Raphaël qui l'avait fascinée, car il y était professeur. Puisqu'elle était prête à le suivre dans un voyage d'amants sur une mer agitée, il lui enseigna l'Amour.

Au fil du temps, Raphaël désirait avoir Ophélie constamment sous la main. “La fillette accepta, le cœur gonflé de rêves fous.” Elle lui obéirait en tout. Jusqu'à là, Raphaël vivait avec sa vieille mère. Il ne pouvait habiter avec Ophélie ailleurs qu'auprès d'elle, dans leur château familial. Cette sombre bâtisse mal entretenue avait de quoi faire frémir la jeune Ophélie. La repoussante mère âgée de deux-cent-dix-sept ans, Morgane, vieille dame aux yeux méchants, qui émettait des sifflements de serpent, se montra vite infecte. Entre Raphaël et son amante, le jeu a déjà commencé. “Il la traitait parfois un peu durement, et la fillette ne parvenait pas toujours à retenir ses larmes. Cependant, elle éprouvait le besoin d'être dominée et commandée.” L'expérience s'annonce riche en surprises.

Entre autres, se produit une rencontre avec un homme symbolisant la mort, qui lui tartine l'entre-cuisses d'un onguent propice à l'excitation. Un autre contact avec le nain Eol, caché dans un recoin de la propriété. Une visite à la marchande de poupées Ondine, qui préfère écrire des poèmes que de vendre ses figurines. “Ne grandis jamais et que la folie soit avec toi” conseille Ondine à la fillette. Est-ce que l'employée du château, Ishtar, pourra la protéger de la vieille Morgane ? Rien de moins sûr. Raphaël l'appelant “mon petit chat”, Ophélie éprouve l'impression de devenir cet animal. D'ailleurs, son amant la promène parfois en laisse. Elle approche un curé pour une tentative de désenvoûtement. Sans doute, son corps est-il possédé, plutôt par un bébé que par le diable…

Nadine Monfils : La velue (Éditions Fragrances, 2014)

Ça fait trente ans que Nadine Monfils publie des romans, des nouvelles. C'est en 1984 que parut “La velue”, son tout premier roman. Elle n'écrivait pas encore ces polars jubilatoires qui ont fait son succès, animés par de singuliers personnages tels le commissaire Léon ou Mémé Cornemuse. Dans les histoires qu'elle raconte depuis ce temps-là, ne cherchons jamais des gens ordinaires, quidams aux vies balisées. Plutôt que ceux qui empruntent les boulevards, Nadine Monfils préfère ceux qui s'égarent sur d'improbables chemins, sur les sentiers cahoteux de l'imaginaire, de la plus pure fantaisie. Dans son vieux sens, le mot "fantasmatique" signifiait : “qui présente un caractère irréel”. Sans nul doute est-ce une bonne définition de l'œuvre, depuis trois décennies, de cette auteure. Si l'on aime ses intrigues polar, il faut aussi redécouvrir ses autres sources d'inspiration.

On classera “La velue” parmi les érotiques. Certes, il faut bien que les étiquettes servent à quelque chose. Et il est vrai que le parcours de la jeune Ophélie n'est pas sans perversité. Pourtant, ce roman ne contient guère de scènes choquantes. Qu'on ne se laisse pas abuser par les mots "fillette" ou "petite" : c'est bien de l'initiation d'une ingénue dont il est question, l'âge restant superfétatoire. “La fillette savait son ami doué d'une volonté et d'une force psychique qui n'appartiennent qu'aux demi-dieux. Il avait deviné qu'Ophélie cachait une graine prête à germer, mais que pour cela, il devrait l'aider.” Comme autant de mouvements d'une symphonie, chacun des chapitres est bercé de tempos différents (Intermezzo, gigue, pavane, etc.). Puis, grâce à la musique des mots, Nadine Monfils nous invite à la suivre dans un univers sensuel et ambigu, maléfique et fascinant.

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 04:55

Âgée de vingt-et-un ans, Joan Medford vit à Hyattsville, au cœur des années 1950. Elle a un fils d'environ trois ans, Tad, né de son mariage avec Ron Medford. Fils d'un notable de cette petite ville du Maryland, le mari de Joan était un bon à rien, qui brutalisait Joan et Tad. Après une dispute conjugale, Ron a trouvé la mort dans un accident de voiture. C'est Ethel Lucas, la sœur du défunt, qui a pris provisoirement en charge le petit Tad. Elle cache mal son intention de le garder, elle qui ne peut avoir d'enfant. Ethel accuse sa belle-sœur d'avoir provoqué la mort de Ron. Le sergent de police Young ne gobe pas ces affirmations, même si son collègue l'agent Church est nettement plus sceptique. Veuve désargentée sans métier, Joan doit trouver au plus vite de quoi vivre, afin de récupérer son fils. Le sergent Young lui conseille de s'adresser au Garden of Roses, le restaurant de Mme Bianca Rossi, situé non loin de chez elle.

Joan étant une fort jolie femme, elle est immédiatement engagée au bar à cocktails de cet établissement. Avec sa collègue plus âgée Liz et le barman Jake, tout se déroule bien. Dès le premier jour, le riche habitué Earl K.White III est séduit par la nouvelle serveuse. Ses premiers pourboires servent à Joan pour renflouer quelques dettes, mais elle va être trop occupée pour récupérer Tad. Peu après, White fait don d'une grosse somme à Joan. Celle-ci va régler tous ses impayés, et placer cet argent en achetant une maison qu'elle met en location.

Ami de Bianca Rossi, Tom Barclay est un beau jeune homme, promis à un bel avenir si ses idées se concrétisent. Si Joan est attirée par lui, elle évite des relations trop intimes. Quand son ami Jim Lacey a des ennuis avec la Justice, Tom cherche quelqu'un pour couvrir la caution de celui-ci. Bénéficiant désormais d'une certaine aisance, Joan accepte de les aider.

Hélas, Lacey va causer des embrouilles risquant de pénaliser financièrement Joan. Puisque la police ne paraît pas très active pour retrouver le fuyard, la jeune femme et Tom doivent s'en occuper. Chez l'épouse de Lacey, Joan découvre qu'il est parti avec beaucoup d'argent et deux billets d'avions pour Nassau. Service fiscaux et police n'ont plus qu'à intervenir, si possible à temps. Le mariage de Joan et d'Earl K.White est célébré, même si la santé du vieux marié ne lui autorise pas le sexe. C'est à Londres que se passe le voyage de noces. Non sans contrariétés pour Joan, qui se pense enceinte. Un bon médicament calme son stress. Au retour dans le Maryland, elle sent que le petit Tad n'est pas prêt à adopter le nouvel époux de sa mère. Grâce à un traitement médical innovant, White peut espérer des relations intimes avec Joan. Toutefois, sexe ou pas, une crise fatale ne peut être exclue. Et l'agent de police Church reste accusateur envers Joan…

James M.Cain : Bloody cocktail (Ed.L'Archipel, 2014)

James M.Cain (1892-1977) fait partie des grands noms du roman noir, des précurseurs du genre. “Le facteur sonne toujours deux fois”, “Mildred Pierce” ou “Assurance sur la mort” font partie de ses grands succès. Il restait au moins un roman inédit de James Cain, dont l'éditeur américain nous raconte dans la postface comment il l'a retrouvé. Il ne s'agit pas d'un ouvrage inachevé, mais bel et bien d'une histoire dont il fallait composer la version finale (car il y en avait plusieurs). Le moins qu'on puisse dire, c'est que le remarquable résultat est digne des meilleurs titres de ce romancier.

Ça se passe vers 1954, date de mise en vente du premier téléviseur couleur aux États-Unis, ce que nous indique un détail. Le récit nous est racontée par l'héroïne, archétype de la “femme fatale”. Bien qu'encore très jeune, Joan ne manque pas de maturité. L'épisode où elle rattrape l'escroc Jim Lacey montre sa détermination en toute occasion. On peut la soupçonner de travestir quelque peu la vérité, et la sincérité de ses sentiments. Elle use de sa beauté pour se faire des amis, ou amadouer le policier Young. Et, naturellement, afin de séduire le vieux White et le beau Tom. Quant à son attachement à son fils, on doit également s'interroger. Sachant qu'il y a trois morts dans cette affaire, son “témoignage” peut entraîner quelques doutes. D'autant qu'une serveuse court vêtue de bar à cocktail, ça n'a jamais eu une vertueuse réputation.

Un magnifique roman noir “de tradition”, qu'il eût été dommage de laisser disparaître. Un parfait exemple d'intrigue de qualité supérieure, en particulier par la souplesse narrative et les portraits des protagonistes. Un inédit savoureux, à lire absolument.

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 04:55

Après une quinzaine d'aventures publiées chez Coop-Breizh, Léo Tanguy est de retour, aux éditions La Gidouille en 2014. Peut-être faut-il rappeler que ce quadragénaire rouquin est un cyber-journaliste. Il alimente son site Internet avec diverses infos sur l'Ouest de la France, mais surtout grâce à de sombres affaires dont personne d'autre ne veut parler. Léo a hérité du vieux camping-car Combi VW de ses parents. Ces retraités ex-hippies ont gardé la passion des voyages, confiant parfois leur chien Frilouz à Léo. S'il fait halte chez eux à Plouguer, le cyber-journaliste est généralement sur la route. Il ne peut oublier sa fiancée Soazig, décédée dans un accident d'avion. Il reste en contact avec son ex-amante Suzie, employée à la Préfecture de Quimper.

S'il croise quelques adversaires, Léo compte beaucoup d'amis bien informés dans toute la Bretagne. Avec “Dernier train pour Ouessant”, pour son retour, Yvon Coquil a amené Léo à Brest. Pour une enquête sur la mort suspecte d'un de ses rares amis flics, un peu anar il est vrai, Frédéric Marquaux (que l'on surnommait Polo). Hospitalisé, son ami journaliste Yves ne peut guère l'aider. Mais Léo trouve refuge chez le vieux Zef, qui habite dans une maison singulière au lieu-dit Toul-Louz. La chargée de communication de la police s'en tient aux faits. Mais il pourra sans doute compter sur une autre alliée, la punkette Zoé, et quelques amis du coin. Traîner en ville et sur le port, un bon moyen de faire avancer son enquête. Bien que ce ne soit pas sans danger.

Michel Dréan : Et un, et deux, et Groix… zéro ! (Éd.La Gidouille, 2014)

Dans “Et un, et deux, et Groix… zéro !”, c'est jusqu'à un autre port que Michel Dréan fait voyager le cyber-journaliste. Début août, c'est l'effervescence qui règne à Lorient, pour le Festival Interceltique. Encore heureux que Léo parvienne à caser son Combi camping-car près de celui, moderne et rutilant, des sympathiques Hercule et Marie-Jeanne. Même si la profusion de stands aux produits pas toujours authentiques, et la présence de nazillons régionalistes, peut agacer quelque peu Léo, cette fête des nations celtes est très plaisante. Le pavillon de l'Acadie (Québec & Nouveau-Brunswick) et certains concerts off lui offrent des moments de détente, non sans forcer sur les boissons fortes. Toutefois, ce n'est pas pour participer (avec le chien Frilouz) à ces festivités que Léo est venu à Lorient.

Le joueur malien Bakari Bakara est l'attaquant vedette des Tacauds, surnom du club de foot de Lorient, qui évolue en Ligue 1. Il a disparu depuis quelques jours. Ce qui ne passe pas inaperçu, car un tournoi entre clubs celtes de football est organisé pour les cinquante ans du Festival. À l'initiative d'un copain journaliste local, Léo interroge Renaud Rapido, footeux atypique sans illusion sur le bizness de son sport. Il rencontre aussi la séduisante Marine, petite-amie de Bakari Bakara. Peu avant sa disparition, le joueur fut perturbé par un appel téléphonique. Elle le vit encore discuter avec un jeune Noir inconnu. La danseuse Nolwenn lui rappelant Soazig, Léo tente une amourette, mais c'est raté. Intervenant dans une rixe entre des fachos et un jeune Noir, il prend des mauvais coups et connaît des ennuis avec la police. Marie-Jeanne et Hercule vont heureusement le soigner.

Pour obtenir quelques renseignements sur les protagonistes, Léo n'a d'autre choix que de faire un détour par Quimper. Afin de renouer avec Suzie qui, malgré sa minerve, reste excitée. À part l'agent du joueur, le nommé Darmes qui apparaît magouilleur vu son passé en Afrique, pas de piste sérieuse en vue. D'ailleurs, ce Darmes arrive bientôt à Lorient, où il risque de mettre le souk dans les finances du club de foot. Marine contacte Léo quand le jeune malien Balthazar, celui que rencontra le disparu, se réfugie chez elle. Il lui raconte ses tribulations de joueur ballotté entre clubs européens, mal traité par des margoulins. C'est sur l'île de Groix, en face de Lorient, que Léo va chercher la clé de cette affaire…

Michel Dréan : Et un, et deux, et Groix… zéro ! (Éd.La Gidouille, 2014)

Léo Tanguy est un peu le cousin de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, aussi indépendant d'esprit et fouineur que son modèle (publié chez Baleine). Selon le même principe, c'est à chaque fois un nouvel auteur qui raconte les aventures de ce journaliste non-conformiste. La série se poursuit avec Yvon Coquil qui connaît bien sa région brestoise, et ici Michel Dréan, pour qui Lorient n'a pas de secret. Ce dernier utilise à bon escient l'ambiance du FIL (Festival Interceltique de Lorient) en guise de décor. Un grand rendez-vous qui attire la foule, y compris quelques indésirables perturbateurs politisés.

L'intrigue tourne autour du foot et de ses dérives : “Le football professionnel est un sport qui se joue à onze contre onze, mais à la fin, c'est pratiquement toujours le financier qui l'emporte sur le sportif.” Quand des budgets colossaux sont dépensés, on peut imaginer que de conséquentes sommes occultes soient détournées. Pensons aussi à tous ces jeunes joueurs africains auxquels, comme dans le film “Les rayures du zèbre” avec Benoît Poelvoorde, on fait miroiter carrière et fortune. Sans contrat au final, bien souvent. Un grand ménage dans ce qui ressemble à du trafic d'être humains ne serait pas un luxe.

Michel Dréan a été récompensé d'une mention spéciale du jury de La Plume de Cristal, festival du film policier de Liège, pour son roman “La lune dans le kenavo” (Éd.du Barbu). Servi par sa parfaite maîtrise des lieux et de la “bible” de cette série, son récit fluide des investigations de Léo Tanguy s'avère fort captivant. L'humour est aussi présent, bien sûr : “Sa casquette [est] remplacée par un casque ridicule qui lui donne un air cosmonaute de l'ex-URSS. Là-dessous, il va fondre comme du beurre. Youri Margarine.” Il n'y a plus qu'à embarquer dans le Combi de Léo Tanguy, pour le suivre dans ses aventures.

Partager cet article
Repost0
10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 04:50

Jacques Langlois, conseiller éditorial de cet album, le souligne : chaque fois que les héros d'Hergé doivent embarquer, ils filent « au port, en vitesse » comme le dit Tintin à Milou dans Le crabe aux pinces d'or. Le temps d'enfiler son imperméable, et voilà le reporter sur les quais, face au Karaboudjan. C'est que pour les Belges, le Littoral n'est jamais bien loin. Pourtant, quand Hergé s'apercevra qu'il vaut mieux illustrer un vrai port, c'est de celui de Saint-Nazaire qu'il va s'inspirer. Cette ville lui rend hommage depuis.

Tintin voyage seul avec Milou dans ses premières aventures, y compris sur le Normandie quand il quitte New York. La présence du capitaine Haddock va ajouter un supplément maritime aux tribulations du jeune reporter. C'est que ce personnage, qui ne dédaigne pas les alcools forts, est issu d'une lignée de marins, depuis le temps du navire La Licorne. Et dans le milieu de la mer, il n'est pas rare de croiser quelques spécimens de requins. Tel ce diable de Rastapopoulos.

Ce thème offrant l'occasion de se pencher sur des facettes variées ayant trait à la mer, le magazine Historia revisite les albums de Tintin en rapport avec le monde marin. De l'Île Noire à celle de l’Étoile mystérieuse, des yachts de luxe aux paquebots, des sous-marins aux radeaux proches de celui de La Méduse, les explorations du grand large se succèdent dans les aventures de Tintin.

Tintin et la mer – Historia hors-série octobre 2014

Parmi la quinzaine de chapitres spécifiques, chacun trouvera celui qui lui paraît le plus marquant. Munis de leurs sabres d'abordage, les corsaires ont toujours leurs admirateurs. Les équipages de Surcouf ou de Jean Bart ne sont pas des pirates, mais des agents mandatés par Colbert et le roi de France. Les chasses sous-marines au trésors, avec leurs improbables scaphandres d'antan, s'adressent aussi à notre imaginaire.

Un chapitre est dédié aux chants de marin, souvent chansons accompagnant le travail des équipages, mais aussi refrains fredonnés quand sont permises des pauses. À juste titre, un autre aborde l'alcoolisme chez les marins. Rhum, goutte, whisky, et breuvages variés coulent à flot dans cet univers, afin de compenser la dureté bien réelle du métier. Des auteurs de chansons tel Théodore Botrel (La Paimpolaise) ont même écrit des complaintes anti-alcooliques. Il faut lire ici les pages sur les “Abris du Marin”, homes qui éloignaient les hommes à terre des tentations (et pas seulement de la boisson).

La mer, ce sont aussi les superstitions. Non sans logique, lorsqu'il s'agit des lapins, qui risquaient de dégrader les navires en bois. Monstres marins, spectres et sirènes ont alimenté les légendes. Sans doute la technique a-t-elle modifié l'état d'esprit, la sécurité. En particulier grâce à la TSF, basé sur le télégraphe, avant que n'apparaissent des liaisons radio directes. Des progrès dont Tintin va évidemment faire usage.

Des encarts plus courts évoquent des objets-phares, tels la barre d'un navire, le transat d'un paquebot, la malle au trésor, etc. Au chapitre dédié aux naufrages, nous trouvons le portrait d'un marin entré dans l'Histoire, le commandant Smith, celui du Titanic. On peut lui préférer celui de Jack Phillips, l'officier qui lança le SOS alors que commençait à couler ce paquebot. D'autres points de la tradition maritime sont également mis ainsi en valeur.

Îles, cargos, yachts, paquebots, sous-marins, autant de chapitres reliés à des extraits des aventures de Tintin. À titre personnel, ce sont les pages consacrées aux hydravions qui m'ont attiré. S'ils ont connu un beau développement dans la première moitié du vingtième siècle, ils sont rapidement abandonnés après-guerre. Les célèbres Canadairs restent les seuls avions de ce type. Les lecteurs de Tintin découvrant ces appareils à partir des années 1960 ou 1970 ne pouvaient qu'être intrigués par ces engins. Si pratiques, à en juger par les rapides manœuvres présentées dans les albums.

Ce hors-série d'Historia s'avère riche et passionnant. On le trouve en kiosque depuis le 2 octobre, et en librairie à partir du 15 octobre 2014.

Partager cet article
Repost0
9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 04:55

New York, au début des années 1990. Matt Scudder y fut policier, à l'époque où il vivait à Long Island avec son épouse et leurs deux fils. La pression du métier de flic et l'alcoolisme ont entraîné Matt Scudder dans une sale affaire. Parrainé par Jim Faber, il est désormais abstinent, et suit régulièrement les réunions des Alcooliques Anonymes. Il vit avec Elaine, une call-girl pas exigeante à son égard, qui a plutôt une bonne influence sur lui. Scudder s'affiche détective privé. S'il fait des vacations ponctuelles pour une grosse agence, le reste de ses missions est officieux. Frôler l'illégalité ne le dérange pas. Son sens de justice personnel peut l'amener à régler en personne quelques comptes. Même si son meilleur ami, le truand Mick Ballou s'est mis au vert en Irlande, Scudder garde de multiple contacts dans la faune new-yorkaise.

Âge de trente-trois ans, Kenan Khoury est un trafiquant de drogue, pas un dealer mais un importateur de stocks. Avec son frère Peter, de deux ans son aîné, ils sont issus d'une famille chrétienne libanaise. Kenan ne nie pas qu'il fait un métier sale, mais il a toujours été réglo avec tout le monde. Ex-junkie, Peter a cru s'en sortir par la boisson. Sevré, il est aussi un habitué des réunions d'A.A., moins assidu que Matt Scudder. Kenan Khoury est marié avec Francine, d'origine Palestinienne. Alors que la jeune femme fait des achats, elle est enlevée par trois hommes dans un fourgon bleu. Très rapidement, les ravisseurs vont réclamer une rançon d'un million de dollars. Kenan Khoury négocie à quatre cent mille. Avec Peter, ils livrent le fric exigé. Mais ils ne retrouvent finalement que le cadavre dépecé de Francine, en plusieurs paquets. Qu'ils vont incinérer clandestinement.

Kenan Khoury engage Scudder, offrant un bel acompte, afin de découvrir les coupables. Il y a bien eu des témoins du kidnapping dans le quartier, mais le trio est mal identifiable. Scudder contacte le flic Joe Durkin, au sujet d'une affaire similaire qui s'est produite un an plus tôt. Il existe quelques points communs. Une préparation de l'enlèvement de Francine paraît improbable, s'il ne s'est rien passé d'autre entre-temps. Son copain l'ado black TJ attire l'attention de Scudder sur les cabines téléphoniques du secteur. Plus tard, grâce à un duo de hackers appelés les Kong, ils vont explorer le réseau et les appels vers chez Kenan Khoury.

Dans les archives du New York Times, Matt Scudder découvre le cas d'une étudiante agressée à peu près comme Francine. Il tente d'en savoir plus en s'adressant à un flic des Homicides de Brooklyn, John Kelly. Intéressé par ces crimes, celui-ci pourrait jouer son rôle le moment venu. D'ailleurs, même si Scudder parvient à identifier les ravisseurs et à reconstituer les faits, peut-être vaudra-t-il laisser la police et le FBI se charger de conclure. Pourtant, l'affaire risque de prendre une autre tournure…

Lawrence Block : Balade entre les tombes (Série Noire, 2014)

La série consacrée par Lawrence Block à Matt Scudder comporte dix-huit titres. Cette aventure était la dixième vécue par l'ex-policier devenu détective. Elle nous est présentée avec une nouvelle traduction, signée Mona de Pracontal, pour la Série Noire. Car une adaptation cinématographique a été réalisée d'après cette intrigue. Le film, avec Liam Neeson dans le rôle de Scudder, sort en France dès le 15 octobre 2014. Voilà une bonne occasion de redécouvrir un des excellents romans de Lawrence Block.

Dans la meilleure tradition des histoires de détectives, Matt Scudder est un pur citadin, qui connaît presque la moindre ruelle new-yorkaise, et un homme tourmenté. Sa sobriété et sa relation avec son amie prostituée l'aident à conserver un bon équilibre. Connaître les contacts utiles et savoir au besoin jouer franc-jeu avec d'anciens collègues, naviguer entre la légalité et ce qui ne serait pas autorisé, tels sont les atouts de Scudder. Il ne faut pas s'attendre à une enquête menée tambour battant, l'urgence ne servant à rien puisque la victime est morte. La vie continue pour Scudder et son entourage, tandis que progressent ses investigations : c'est ce qui crée l'ambiance de cette “Balade entre les tombes”. Un authentique et savoureux roman noir, doté d'un héros fort attachant.

Partager cet article
Repost0
8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 04:55

Avant tout, il est indispensable de préciser qu'il ne s'agit pas d'un recueil de nouvelles au sens strict. D'une part, il y a une photo d'ambiance signée Hermance Triay, à laquelle vient s'ajouter une image de l'arme du crime. D'autre part, un texte court de Marc Villard pour compléter l'illustration par la fiction. Un exercice vingt fois renouvelé, grâce à une variété de photographies et de textes. La rencontre entre l'instant figé restitué par une photo, et l'écrit développant des scènes vivantes, c'est une idée créative qui fonctionne fort bien ici. Est-il besoin de rappeler que Marc Villard est un maître de la nouvelle, du format court ? Américanophile, il est habile pour dessiner en quelques traits le contexte des nombreux textes se passant aux États-Unis. Jouant avec les clichés et les codes du roman noir, son regard est souvent enjoué, et la tonalité apparaît toujours juste.

Un survol de quelques-uns des textes de cet ouvrage :

Rivière profonde : la disparition d'une jeune vacancière sur une petite rivière d'Arizona, où elle était en villégiature avec sa famille et des amis locaux. À bout de souffle : Serge est un jeune type pourchassé par trois truands bien sapés, de Corvisart à la Gare d'Austerlitz. Le flingue capricieux : Stan trouve l'occasion de supprimer le mari garagiste de Cynthia, sa maîtresse, mais le caractère d'une femme peut être aussi imprévisible qu'un pistolet.

La neige endormie : en Arizona, dans un décor enneigé, ce trio de braqueurs choisit la même adresse que le SDF Bones pour planquer le butin de son casse. En plein cœur : par un froid de canard à Clamart, la prostituée qui se fait appeler Diana est agressée par son client dans un terrain vague décoré. Velours : Vincent et Fabienne mènent une vie cossue, mais les trahisons passées du braqueur de banque que fut Vincent vont le rattrapper.

Marc Villard–Hermance Triay : Scènes de crime (Le bec en l'air 2014)

La femme volage : en Californie, du côté de San Diego, l'agent immobilier Chuck a fini par tuer sa femme qui le cocufiait avec un militaire, mais la suite reste un sacré chantier. La part des autres : c'est en prison que fut programmé le braquage d'une banque d'Halifax, un coup qui vire bientôt au carnage, y compris pour les deux truands rescapés. Dans la cave : à Memphis, le policier Walker ne peut guère intervenir dans la vie de couple de sa jeune sœur Cindy, vingt-six ans, bien qu'elle soit souvent battue par son acariâtre mari et couverte de bleus.

Bienvenue en Amérique : à dix kilomètres de Los Angeles, récupérer des clandestins chinois dont peu ont survécu dans leur conteneur n'est pas une mission de tous repos. La banque : enquête sur le meurtre d'une jeune chanteuse de country, venue retirer de l'argent au distributeur de billet de la Bank of América, non loin de chez elle. À vendre : en cavale, Mary et Franck squattent une maison à vendre dans l'Illinois, avant de fourguer leur stock de drogue, mais cet endroit est moins sûr que prévu.

Et encore huit autres histoires courtes, quelques pages, tout aussi ciselées, accompagnées de photographies originales, d'images que nous voyons parfois sans assez les regarder. Une harmonie, que l'on pourrait qualifier de chaleureuse, règne entre les deux expressions artistiques dans cet ouvrage. Un aspect différent de “l'idée polar” !

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 04:55

Très belle région montagneuse au sud du Massif Central, les Cévennes ne se résument pas à des sites accueillant le tourisme. Vers les sommets de Lozère, on trouve encore certains villages et hameaux où la population n'a guère d'estime pour la modernité. Les émissaires du Crédit des Agriculteurs sont bien vite renvoyés à leurs banques citadines. Certes, il y a des gens qui s'enrichissent. Tel l'exploitant agricole Jean Paradis qui rachète toutes les terres du coin et emploie des clandestins sous-payés, ou le maire du Pont-de-Montvert avec sa scierie. À l'inverse, le hameau isolé Les Doges abrite les fermes de deux ours, des solitaires bien heureux que le monde ne s'occupe pas d'eux.

Quinquagénaire célibataire, le paysan Gustave Targot (dit Gus) vit dans la ferme héritée de sa famille, avec son chien Mars. Dix-sept vaches Aubrac et huit veaux, c'est bien assez de travail pour lui, sans compter l'entretien de ses terres. Son voisin, c'est le veuf Abel Dupuy, dans les soixante-dix ans. Tous deux sont un peu chasseurs, bien sûr. Ils ne se fréquentent pas tellement, juste pour échanger des outils agricoles, parfois boire un verre ensemble. Leurs familles ont été longtemps en bisbille pour des motifs aujourd'hui oubliés. Il faut dire que la méchanceté des parents de Gus, père buveur et mère agressive, était notoire. Seule la grand-mère lui apporta, jadis, un peu d'affection.

En ce froid hiver neigeux, ce mois de janvier 2006 est particulièrement rude. Malgré tout, Gus assume cette petite vie au jour le jour, avec Mars. Il est triste d'apprendre le décès de l'Abbé Pierre, c'est sûr. Ce jour-là, il entend cris et coups de feu du côté de chez Abel. Il y a des traces de sang dans la neige. S'il est intrigué, il se doute que ce n'est pas son voisin qui lui fera des confidences. Tracassé, Gus surveille quelque peu Abel, au risque de laisser des signes de son passage dans la neige. Après tout, il se peut que par accident, Abel ait tué son chien, comme il le dit. Ça pourrait raviver les tensions entre eux, ce petit mystère. Ayant chopé la crève, Gus n'a pas besoin de telles complications.

Dans les Cévennes, on est plutôt protestant, encore que Gus n'ait jamais été pratiquant. Quand un Évangéliste se présente dans sa ferme, même si ce “suceur de Bible” n'est pas antipathique, Gus le reçoit avec son habituelle rudesse. Il est bien plus coriace que cette engeance-là. Son rapport avec Dieu ne regarde que Gus. L’Évangéliste n'est pas vraiment ici pour le convertir. S'il explore l'endroit, c'est qu'il paraît plutôt rechercher quelqu'un. Gus ne peut guère l'aider, même quand le “suceur de Bible” a besoin d'un téléphone. Mars étant très affaibli, Gus peut y voir le signe d'un drame couve dans son entourage. Il est vrai que son voisin Abel cache quelques secrets aux conséquences sanglantes…

Franck Bouysse : Grossir le ciel (La Manufacture de Livres, 2014)

Dans le roman noir, il est fréquent d'aller chercher l'exotisme aux confins des Appalaches, à l'abri des bayous de Louisiane, dans les contrées glacées de l'Alaska. L'équivalent existe pourtant sous nos climats, nos régions n'étant pas dépourvues d'endroits insolites. Notre ruralité vaut bien celle d'ailleurs. “Ici, les lignées [familiales], elles s'éteignent toutes les unes après les autres, comme des bougies qui n'ont plus de cire à brûler. C'est ça le truc, la mèche, c'est rien du tout s'il n'y a plus de cire autour, une sorte de pâte humaine. Si bien que l'obscurité gagne un peu plus de terrain chaque jour ; et personne n'est assez puissant pour contrecarrer le projet de la nuit.”

Un monde en voie d'extinction, sûrement. Paysages enneigés et ombreux, de plus en plus désertés, conservant une étincelle de vie, fut-ce à l'ancienne. Dans la tradition des taiseux où même les silences ont un sens. Gestes ancestraux et ambiance au ralenti, voilà ce que décrit admirablement Franck Bouysse. Nos sociétés urbaines aiment les formules ridicules, telles “la France profonde, les villages où tout le monde se connaît”, affirmant même que “ça, c'était avant, y a plus de coins comme ça.” Des populations échappant au formatage, avec un peu moins de confort et beaucoup plus de liberté, il en reste. Parfois parqués dans des réserves naturelles, un peu comme les Indiens. Pas moins violent qu'ailleurs, juste d'une autre nature, le crime a aussi sa place dans ces petits univers-là. Belle intrigue pour un roman fort bien écrit, un suspense à découvrir.

Partager cet article
Repost0
5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 04:55

Tristan Madec est un Nantais des bords de Loire. Âgé de trente ans, habitant Trentemoult, il est conducteur d'éléphant. Si l'on fréquente l'Île de Nantes, on verra que c'est possible. Solitaire, Tristan vit avec son chat Dog. La mélancolie le gagne quand il songe à son frère jumeau Anton, qui s'est noyé quinze ans plus tôt dans le Lac de Grand-Lieu. Situé à une dizaine de kilomètres au sud de l'agglomération nantaise, c'est un vaste plan d'eau peu profond, abritant une faune et une flore d'une grande richesse. Quelques pêcheurs sont autorisés à y pêcher la civelle, coûteux alevin d'anguille apprécié des gourmets, objet de lucratifs trafics. Depuis toujours, les mômes de la région vont y capturer des grenouilles. Ce fut un des grands plaisirs de Tristan et Anton.

Pour retrouver les sensations d'antan et pour imaginer son jumeau vivant, Tristan utilise une drogue appelée batraxine. Elle lui permet de contrôler ses hallucinations, en cultivant le souvenir heureux de son frère. De même que la civelle, les crapauds servant de base à ce produit sont au cœur d'un trafic fructueux, mais pas sans danger. Le nommé Kalash, qui tient avec sa bien-aimée un fast-food à Morlaix, est aussi tueur à gages. Il vient de supprimer un maillon de la chaîne, un pêcheur, juste à côté de chez Tristan – qui n'a rien remarqué. Kalash se demande s'il doit éliminer ce voisin. Pendant ce temps, Tristan a décroché un job d'assistant pour un scientifique. Le Professeur Rostand s'intéresse aux difformités des grenouilles du Lac de Grand-Lieu, qui possèdent sept doigts.

Pablo Messager va épouser avec Barbara Daguerre. La vieille du mariage, le jeune Pablo se hasarde sur le Lac de Grand-Lieu, et disparaît soudainement. Tristan apprend ce triste fait divers par un copain devenu gendarme. Le mythe d'un silure géant s'attaquant aux hommes excite peu Tristan. Il est vrai que le Lac alimente d'autres légendes. Comme celle d'une cité jadis engloutie, Herbadilia, comparable à l'Atlantide ou la Ville d'Ys. Elle se serait transformée en royaume des grenouilles. Dans ce cas, il est a craindre que des enjeux de pouvoirs y troublent le côté paradisiaque de l'endroit, comme chez les humains. Dans ses voyages hallucinatoires sous batraxine, il peut arriver à Tristan d'y chercher son frère, qui aurait trouvé refuge dans cette ville secrète.

Le dealer de Tristan ayant été arrêté, il est probable que les enquêteurs s'occupent de lui bientôt, aussi. Encore ignore-t-il que Kalash rôde toujours dans les environs. Une certaine Gloria, rebelle et intrépide, est missionnée par ses congénères pour prendre contact avec Barbara, la fiancée de Tristan. De l'Île de Nantes à la Place du Bouffay, c'est un périple à hauts risques qui s'annonce pour la petite Gloria. Pourtant, c'est la condition pour que Barbara, Tristan, et leurs amis puissent espérer sauver Pablo…

Stéphane Pajot : Anomalie P (Éd.L'Atalante, 2014)

Quand on pénètre dans un roman de Stéphane Pajot, il faut s'attendre à de l'imprévu. Lui qui a fouiné dans tous les recoins de la région nantaise et connaît la moindre anecdote sur cette agglomération, on pourrait penser qu'il s'agit d'un monomaniaque intransigeant qui ne plaisante pas avec l'Histoire. Il suffit de lire ses fictions pour réaliser que Stéphane Pajot fait preuve de beaucoup plus de fantaisie. C'est même ce qui guide ses intrigues, un imaginaire qui extrapole largement le quotidien urbain aussi bien que les légendes. L'Île de Nantes et ses machines, la ville et ses quartiers, la Loire et les décors bucoliques environnants, voilà le “terrain de jeu” exploré par cet auteur. Et quand il écrit un roman mêlant réalité parfois burlesque et onirisme, ça devient un véritable feu d'artifice.

Trouver un moyen pour faire voyager le héros désabusé, ce n'est pas faire l'apologie des stupéfiants. Celui évoqué ici peut rappeler le psilocybe, champignon psychotrope pas moins dangereux mais qu'on dit plus “gérable” que les drogues de synthèse. Plus enivrant que “cette espèce de drôlerie qu'on buvait dans une taule de Biên Hòa, pas tellement loin de Saïgon, Les volets rouges, chez Lulu la Nantaise”. Les trips de Tristan introduisent une part de poésie fantastique dans le récit, sorte de conte actuel. Délicieux cocktail composé d'une intrigue bien dosée, d'images douces-amères et de fins sourires, ce suspense de déguste avec volupté.

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/