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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 05:12

La revue “Temps Noir” n’est pas un magazine polar, mais une publication annuelle de référence pour celles et ceux intéressés par l’univers des littératures policières, d’hier et d’aujourd’hui. Animée par Franck Lhomeau, qui a en particulier le privilège d’avoir accès aux archives de la Série Noire, cette revue présente de précieux témoignages, documents et illustrations, sur ce genre littéraire et son histoire…

“On ne présente plus Jean-Bernard Pouy…” Il n’est pas rare que débute ainsi un article ou un interview consacrés à cet auteur de polars, créateur littéraire par excellence. Sans doute a-t-on tort de ne plus suffisamment rappeler le parcours du “père” de Gabriel Lecouvreur, Le Poulpe. Car les lecteurs risquent de ne retenir qu’une des facettes de J.B.Pouy. Soit c’est l’auteur labellisé Série Noire, où il publia une dizaine de titres, qui reste dans les mémoires. Soit on le situe comme initiateur de la série du Poulpe, où quasiment chaque roman est dû à un auteur différent. Ou alors, dans sa production disparate, on aura adoré quelques romans dont on se souvient encore. Certains, qui l’auront rencontré dans un des multiples festivals auxquels il participe, garderont l’image d’un J.B.Pouy qui les a tutoyés d’emblée, fraternellement, et leur a conseillé tel ou tel livre d’un confrère polardeux.

Cet homme-là n’est pourtant pas monolithique, bien au contraire. L’étiqueter et le ranger dans une catégorie normative, ce serait ne rien comprendre au personnage Pouy. Ce sont des rencontres et des amitiés fortes (Daniel Pennac, Patrick Raynal) qui décidèrent de son destin. Non pas d’écrivain, qualificatif qu’il rejette, mais d’auteur passionné d’écriture. Un graphomane pour qui tout est source d’inspiration, d’exploration, d’utilisation. Il n’y a pas de calcul (sûrement pas de carriérisme), ni la moindre posture chez lui : jamais Pouy ne dit "non" quand on lui demande un texte inédit, car il entrevoit toujours l’occasion de se triturer les méninges et de gratter sa tignasse pour en sortir le meilleur possible. Il lui vient l’idée de lancer une collection, fût-elle improbable ? Il essaie. Des amis ont besoin ou envie de l’avoir au catalogue de leurs éditions ? Il accepte. Ne rien s’interdire.

C’est Jean-Bernard Pouy dans la globalité de sa démarche que le lecteur doit chercher à approcher. L’entretien très complet qu’il accorde à Jean-Marie David dans le numéro 19 de Temps Noir permet de décrypter, derrière l’auteur de polar, ses motivations altruistes et ses plaisirs d’anar modéré. Avec en prime, une bibliographie intégrale et une iconographie incluant, hormis beaucoup de couvertures de ses livres, des photos plus rares.

(On ne tardera pas à évoquer son nouvel ouvrage, “Le casse-pipe intérieur”, qui paraît en parallèle aux Éd.Joseph K)

Jean-Bernard Pouy (et Patrick Raynal) Saint-Malo, mai 2004 © photos Claude Le Nocher

Jean-Bernard Pouy (et Patrick Raynal) Saint-Malo, mai 2004 © photos Claude Le Nocher

Si Pouy figure incontestablement parmi les auteurs de littérature populaire, il en est un autre qu’on a trop vite oublié : Francis Didelot (1902-1985), auquel Jacques Baudou rend un hommage amplement mérité. C’est à l’âge de trente ans que Didelot débute dans le roman policier. Avant-guerre, il publie des histoires énigmatiques fort bien ficelées, dont “Le suicide de Caïman” qui sera adapté au cinéma (“Les gosses mènent l’enquête”) ainsi que plusieurs autres de ses titres. Si son aventurier Samson Clairval n’est le héros que de deux romans, Dominique Lecain est le premier policier officiel qu’il va créer. Après-guerre, c’est le commissaire Bignon qui prendra la relève dans ses suspenses, avant que ne lui succède le policier Gaston Renard. Tous des "cousins" du commissaire Maigret ? Un air de famille, sûrement, mais les affaires traitées se distinguent de l’original, estime Baudou.

Magistrat de formation, Francis Didelot est très convaincant aussi dans les énigmes aux ambiances judiciaires. Son roman “Le 7e juré” est probablement celui dont on se souvient le mieux, car il fut porté au cinéma par Georges Lautner, avec Bernard Blier dans une de ses plus belles interprétations. Si Didelot collabora à quelques films, il fut encore un très bon auteur de pièces radiophoniques, et le panel de ses créations est multiple (recensé intégralement à la suite de l’article). Une œuvre riche pour un écrivain aujourd’hui méconnu, ayant toute sa place dans le panthéon des grands noms du roman populaire.

Des simples lecteurs jusqu’aux universitaires, nombreux sont ceux qui cherchent la clé qui ouvrirait la porte du cerveau de James Ellroy. Dans son article “Sweetest Taboo”, Frédéric Sounac s’efforce d’analyser "la représentation de l’homosexualité chez James Ellroy". On partagera son constat, ou pas. On ne peut qu’admettre la complexité de pensée de cet écrivain. Il décrit un temps où, de Montgomery Clift à J.Edgar Hoover en passant par Rock Hudson et bien d’autres, les homosexuels affichent une virilité de façade. Au fil de ses intrigues, Ellroy ne leur attribue généralement pas le beau rôle à ces délinquants ou ces criminels, à ces pervers de sodomites. En face, les flics et leur virilité violente, ça ce sont de vrais hommes. Sauf que, chez les policiers, la notion de "partenaires" introduirait une ambiguïté nuançant l’homophobie patente de James Ellroy. En relisant quelques titres de cet auteur, Frédéric Sounac pense avoir déniché de la tolérance homophile chez lui.

Le dossier réalisé par Pierre Charrel s’intitule “D’après une histoire vraie…”. Ce qui pourrait faire tiquer certains lecteurs de polars noirs, peu partisans qu’une fiction s’inspire d’un fait divers, ou colle de trop près à un scandale médiatisé. Néanmoins, la spécificité du roman noir consiste à utiliser, en toile de fond ou au cœur de l’affaire, un contexte social réaliste. À travers des entretiens avec Dominique Manotti (sur l’or noir), Kishwar Desai (sur l’Inde), Anne Rambach (sur l’amiante), Leonardo Padura (sur Cuba), Nathalie Ferlut, Pierre Schoeller, Dominique Kalifa, Richard Birkefeld et Göran Hachmeister (sur Berlin), Xavier Mauméjean (sur Jack l’Éventreur), c’est autant l’intention de chacun des auteurs que le thème abordé dont il est question.

Revue “Temps Noir” n°19 – Jean-Bernard Pouy (Éd.Joseph K, 2016)

Premier roman édité de William R.Burnett, "Little Caesar", l’ascension et la déchéance de César Bandello, le chef d’un gang italien de Chicago, a été porté à l’écran deux ans après par Mervyn LeRoy […] Ainsi, du 25 février au 5 avril 1933, la traduction de Marcel Duhamel paraît dans l’un des plus forts tirages de la presse parisienne, chaque feuilleton étant accompagné d’un bon de réduction de 2 Francs pour une place au cinéma Rexy, où repasse pour l’occasion le film.
Cette traduction va bouleverser la vie de Marcel Duhamel et mettre fin à sa série de petits boulots.

Nul n’est censé ignorer que Marcel Duhamel fut le créateur de la Série Noire, aux éditions Gallimard. Mais, si l’on n’a pas lu son autobiographie “Raconte pas ta vie”, il est probable que l’on connaisse moins bien les jeunes années de Marcel Duhamel. Parlant la langue anglaise, il aurait pu être directeur de grands hôtels durant toute sa vie. Son amitié avec une bande de joyeux drilles en décida tout autrement. On ne fréquente par impunément les frères Prévert, le peintre Yves Tanguy, le poète Benjamin Péret, et tant d’artistes qui faisaient bouger la culture dans les années 1930. De petits rôles au théâtre et au cinéma, et surtout beaucoup de doublages de films, l’aideront à passer ce cap, tandis que la guerre approche.

Franck Lhomeau retrace la vie de Marcel Duhamel jusqu’à la naissance effective de la collection Série Noire. Au sortir de la guerre, malgré la solidité de la maison Gallimard et un prometteur début de catalogue, pas simple d’attirer et de garder Peter Cheyney (par ailleurs auteur star des Presses de la Cité, rivales de Gallimard), James Hadley Chase ou Raymond Chandler. Se posent autant des questions de droits d’auteurs que de traductions. La trajectoire de Marcel Duhamel est hors norme, passionnante.

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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 04:55

À l’origine, “Quinzinzinzili” est le titre d’un roman de l’universitaire Régis Messac (1893-1945). Depuis quelques années déjà, c’est aussi le titre d’une excellente revue trimestrielle rendant hommage non seulement à cet écrivain, mais aux mouvements intellectuels de l’Entre-deux-guerres. Car, s’il fut l’auteur de la thèse “Le «detective Novel» et l'influence de la pensée scientifique” (publiée en 1929 et rééditée par Les Belles Lettres, récompensée en 2012 par le Prix Maurice Renault de l’association 813), Messac fut un écrivain éclectique des littératures populaires ("Valcrétin", "Le miroir flexible", "La cité des asphyxiés", "A bas le latin !").

Étant un des principaux contributeurs de la revue "Les Primaires", il participa à la réflexion sur son époque, et sur le sombre avenir qu’il fallait redouter. On en a un bel exemple dans ce n°31 de “Quinzinzinzili” : en décembre 1933, Messac signe un article présentant une nouvelle publication, Commune”, revue d’obédience communiste. Pacifiste, Régis Messac souligne : “Il est évident que si la dictature de Hitler parvient à durer, nos nationalistes préconiseront une alliance avec lui. À ce moment-là, il faudra faire croire au bon public français que le bel Adolf est un homme de génie et toute une part de la presse française lui prodiguera les flatteries les plus plates.” Quelques lignes prémonitoires, c’est peu dire, mais combien de gens avaient alors cette lucidité sur un proche futur dramatique ?

Dans ce n°31 de la revue, les amateurs de polars pourront lire un article de Jean-Louis Touchant, qui fut longtemps le président de l’association 813 : Grandeur et déclin du Detective Novel”. Il s’agit d’un parfait résumé de l’évolution de la littérature policière, des origines jusqu’au roman noir actuel, en passant par les piliers du roman d’enquête ou plus sociétal. On a souvent prédit la mort de ce genre littéraire, alors qu’il s’est logiquement adapté à chaque époque. Dans ce même numéro, on nous parle d’un débat rediffusé chez France Culture, datant de novembre 1948. Des grands noms de l’édition d’alors dialoguèrent sur la question Le roman policier est-il essentiellement anglo-saxon ?”.

Le n°31 de la revue Quinzinzinzili est disponible

Conformément à son objectif, “Quinzinzinzili” évoque cette fois encore des ouvrages actuels faisant référence à des intellectuels ayant œuvré tout ou partie dans les années 1920 et 1930. Ce qui fut le cas de François Fosca (1881-1980), dont un certain nombre de titres, sur la peinture et autres thèmes variés, méritent d’être rappelés. En 1937, il publia un essai intitulé Histoire et technique du roman policier”. Hommage est aussi rendu à Karin Boye (1900-1941), Suédoise d’origine allemande, chrétienne et féministe, dont le grand roman Kallocaïneest à nouveau réédité. Une fiction sur les totalitarismes, dont il n’est pas impossible qu’elle ait influencé le 1984de George Orwell.

Ce n°31 de “Quinzinzinzili” comporte bien d’autres articles, dont quelques lettres de Régis Messac issues de sa correspondance, et un texte sur Jean-Luc Buard, spécialiste de l’édition populaire depuis 1830 jusqu’à nos jours. C’est encore l’occasion de présenter la souscription pour le prochain livre de Régis Messac, un inédit, La loi du Kampilan”. Publié aux Éditions Ex-Nihilo, ce tropical roman d’aventure sortira le 16 janvier 2017. Ce tirage est limité, il convient donc de pré-commander ce livre. Chaque numéro de la revue “Quinzinzinzili” coûte 7€. On peut s'y abonner en s'adressant à la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e). À Paris, cette revue est disponible chez plusieurs libraires. Les romans et autres écrits de Régis Messac sont réédités aux éditions Ex-Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.

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21 septembre 2016 3 21 /09 /septembre /2016 15:20
Grand Prix de Littérature Policière 2016 : les lauréats

Créé en 1948 par le critique et romancier Maurice-Bernard Endrèbe, le Grand Prix de Littérature Policière récompense chaque année les meilleurs romans policiers français et étrangers, publiés durant les mois précédents.

Il a été attribué le mercredi 21 septembre 2016, à la BILIPO,

aux deux romans suivants :


Prix roman français 2016 :

 

"Un trou dans la toile", de Luc CHOMARAT, Rivages/Noir, 2016

devant :

"D’ombres et de flammes", de Pierric GUITTAUT, Série noire, 2016


Prix  roman étranger 2016 :

 

"Tant de chiens", de Boris QUERCIA, Asphalte (Fictions), 2015

devant :

"Berlin 49," de Joseph KANON, Le Seuil (Seuil policiers), 2016

Grand Prix de Littérature Policière 2016 : les lauréats
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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 07:00
Lisle-sur-Tarn 24 et 25 septembre, festival polars et vins LISLE NOIR

Samedi 24 et dimanche 25 septembre 2016, ce sera la fête du polar et du vin, au festival LISLE NOIR, à Lisle-sur-Tarn. De nombreuses animations sont programmées, autour de ces deux thèmes. Les lecteurs de polars ont rendez-vous avec le gratin des auteurs, pour les dédicaces, mais aussi la dictée de Daniel Picouly, des conférences et des débats.

Les auteurs annoncés : Inger Wolf, Anne Bourrel, Marie Vindy, Danièle Thiéry, Rosa Ribas, Naïri Nahapétian, Sophie Hénaff, Alicia Gimenez Bartlett, Ingrid Desjours, Sonia Delzongle, Roger-Jon Ellory, Daniel Picouly, Michael Mention, Gilles Vincent, Gunnar Staalesen, Giampaolo Simi, Loriano Macchiavelli, Ignacio Del Valle, Benoît Séverac, Philippe Setbon, Paul Colize, Sire Cédric, Colin Niel, Philippe Huet, Jean-Pierre Alaux, Noël Balen.

Et les auteurs de la « Ligue de l’Imaginaire » : Frank Thilliez, Bernard Minier, Jacques Ravenne, Eric Giacometti, Jean-Luc Bizien, David Khara, Ian Manook.

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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 04:55

Samedi 17 et dimanche 18 septembre 2016, à Vieux-Boucau, dans les Landes, 6e édition du salon des littératures policières. « Le Polar se met au vert » va faire connaître la production française et étrangère de romans policiers en valorisant les collections des bibliothèques du réseau de lecture publique landais. Jake Hinkson, venu directement de son Arkansas natal, pour représenter les Editions Gallmeister, est l’invité d’honneur de cette 6e édition du « Polar se met au vert ». Un coup de projecteur est également donné sur la collection Rivages/Noir qui fête cette année ses 30 ans, avec la présence de quatre de ses auteurs : Hervé Le Corre, Pascal Dessaint, Jean-Hugues Oppel et Dominique Forma.

Dans les Landes, le polar se met au vert - 17/18 septembre 2016

Au programme, dédicaces des auteurs, espace jeux, espace lecture, tables rondes, expos, projections, et les prescriptions de Docteurs Polars. Avec les associations Fondu au Noir et 813. Des rencontres d’auteurs en avant-première pour les jeunes lecteurs et le grand public sont programmées dès le mercredi 14 septembre dans divers lieux des Landes. Pour cette édition, des auteurs reconnus seront présents : Jacques Bablon, Patrick Bard, Anne Bourrel, Pascal Dessaint, Patrick K. Dewdney, Caryl Férey, Dominique Forma, Jake Hinkson, Hervé Le Corre, Marin Ledun, Ian Manook, Sam Millar, Jean-Hugues Oppel, Patrick Pécherot, Patrick Raynal, Benoît Séverac, Jean-Christophe Tixier, Marie Vindy.

 

(Cliquez sur les liens pour les auteurs en VERT)

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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 04:55

Publié dans le format semi-poche inédit en 2015, “Le couloir des ténèbres” d’Anne Perry est désormais disponible en format poche, chez 10-18. C’est la 21e aventure de William Monk, policier de la brigade fluviale de Londres. Son épouse Hester, infirmière, est très impliquée dans cet épisode, et même victime.

« Londres, 1870. Magnus Rand, un médecin rusé, et son frère Hamilton, un chimiste de génie, sont prêts à tout pour remédier à la fatale maladie du « sang blanc ». Mais dans une annexe de l’hôpital de Greenwich où exercent les frères Rand, l’infirmière Hester Monk découvre avec horreur que des enfants sont détenus à des fins expérimentales. Les frères Rand sont trop près de leur but pour permettre à quiconque de révéler leurs expériences, et Hester est enlevée avant d’avoir pu les dénoncer. William Monk et ses fidèles amis – l’avocat Oliver Rathbone et l’ancien tenancier de bordel Squeaky Robinson – se lancent dans une course éperdue à la recherche d’Hester, sachant que le temps leur est compté. » Le couple Monk peut compter sur le jeune Scuff, l’enfant des rues qu’ils ont adopté. Cette affaire précède “Vengeance en eau froide” (2016).

Anne Perry : Le couloir des ténèbres (Éd.10-18, 2016)

Scuff prit ses responsabilités très au sérieux. En y réfléchissant, il se rendait compte que non seulement Monk lui avait témoigné de sa confiance, mais qu’il lui avait offert l’opportunité de faire pour Hester ce qu’elle avait fait pour lui quelques années plus tôt.
Encore maintenant, il lui arrivait de rêver qu’il était de retour dans la cale du bateau de Jericho Phillips.
Hester éprouvait-elle la même peur que lui ? Elle était si forte, si intelligent qu’il avait peine à l’imaginer aussi impuissante, aussi vulnérable, aussi aisément vaincue. Peut-être était-il mieux à même de l’aider que Monk, justement parce qu’il était passé par là. Il savait ce qu’il en était. Il ne l’oublierait jamais, quoi qu’il arrive. Même s’il devenait aussi costaud que Monk, qu’il apprenne à se battre, qu’il trouve un vrai travail et gagne sa vie, ce souvenir serait toujours présent en lui, derrière une porte qu’il n’ouvrirait pas, à moins d’y être obligé.
Dès que Monk fut parti, il attisa le feu et fit chauffer la bouilloire. Hester pliait du linge dans la buanderie, là où se trouvaient les deux grandes cuves à laver les draps. Il y avait du cake dans le garde-manger. Il le sortit et le mit sur la table, puis alla la rejoindre.
Il la vit en ouvrant la porte. Debout, un drap propre à la main, elle semblait réfléchir, comme si elle était perdue dans ses pensées ou qu’elle ne savait plus comment le plier…

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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 04:55
“Carole Matthieu” d'après “Les visages écrasés” de Marin Ledun

« Médecin du travail dans une entreprise aux techniques managériales écrasantes, Carole Matthieu tente en vain d’alerter sa hiérarchie des conséquences de telles pratiques sur les employés. Lorsque l’un d’eux la supplie de l’aider à en finir, Carole réalise que c’est peut-être son seul moyen de forcer les dirigeants à revoir leurs méthodes. » Cette présentation du film “Carole Matthieu” de Louis-Julien Petit rappelle quelque chose aux lecteurs de romans noirs ? Logique, puisqu’il s’agit de l’adaptation du livre de Marin Ledun “Les visages écrasés” (Éd.Points).

Il a été transposé pour l’écran par les scénaristes Fanny Burdino, Samuel Doux, et Louis-Julien Petit (en collaboration avec Marin Ledun). Avec Isabelle Adjani, dans le rôle titre, et Corinne Masiero, Lyès Salem, Ola Rapace, Pablo Pauly, Sarah Suco, Marie-Christine Orry, Sébastien Chassagne, Patricia Pekmezian, Arnaud Viard, Christian Joubert, Vincent Duquesne, Didier Cousin, Emmanuel Rausenberger, Alexandre Carrière, Denis Mignien.

Ce film sera diffusé sur Arte à l’automne 2016 et devrait ensuite sortir au cinéma, comme il y a sept ans "La Journée  de la jupe" avec Isabelle Adjani. Diffusé d'abord sur Arte, ce film lui avait valu en 2010 son cinquième César de la meilleure actrice. Dans "Carole Matthieu", dont Isabelle Adjani est productrice associée, elle campe ce personnage de médecin écartelé entre son travail et sa conscience, forte et fragile, perturbée et mystérieuse : "C'est le combat d'une femme qui va aller jusqu'à se sacrifier pour le bien-être des salariés qu'elle défend", a-t-elle déclaré à l'AFP. "C'est plus un thriller social qu'un témoignage social, mais ça va raconter l'état de l'entreprise et révéler les coulisses de cette manipulation qui va jusqu'à à la déshumanisation" […] "Carole Matthieu, on vit ce qu'elle traverse jusqu'au dédoublement de personnalité : elle se bat pour les autres, et en même temps elle est prise dans une spirale destructrice" car "elle est elle-même dans un mal être".

Première diffusion sur Arte le vendredi 18 novembre 2016.

Un film à ne surtout pas manquer !

“Carole Matthieu” d'après “Les visages écrasés” de Marin Ledun
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21 août 2016 7 21 /08 /août /2016 06:55
Festival America 2016 du 8 au 11 septembre à Vincennes

Du 8 au 11 septembre 2016, les lecteurs pourront rencontrer l’élite des auteurs américains au Festival America, à Vincennes :

Alysia Abbott, Megan Abbott, Derf Blackderf, Ann Beattie, Christopher Bollen, Cynthia Bond, Dan Chaon, Thomas H.Cook, Tom Cooper, John d’Agatha, Abha Dawesar, James Ellroy, Patrick Flanery, Karen Joy Fowler, Pete Fromm, Forest Gander, David Grant, Garth Risk Hallberg, Brian Hart, Peter Heller, Smith Henderson, Laird Hunt, Marlon James, Bret Anthony Johnston, David Joy, Eddie Joyce, Laura Kasischke, Megan Kruse, Rachel Kushner, Ben Lerner, Iain Levinson, Sam Lipsyte, Atticus Lish, Ken Liu, Greil Marcus, James McBride, Colum McCann, Alice McDermott, Anna North, Dan O’Brien, Stewart O’Nan, Sergio de la Pava, Marisha Pessl, David James Poissant, Kevin Powers, Molly Prentiss, Virginia Reeves, Gyasi Ross, Jane Smiley, Emily StJohn Mandel, John Jeremiah Sullivan, Glenn Taylor, Héctor Tobar, Vu Tran, David Treuer, Willy Vlautin, Milton O.Walsh, Andria Williams, Don Winslow, Meg Wolitzer.

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