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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 07:24
 

MAUVES-LOGOUn grand rendez-vous dans l'Ouest, à noter dès maintenant : la 9e édition de "Mauves en Noir" aura lieu les 24 et 25 avril 2010. C'est en Loire-Atlantique (44), à quelques minutes de Nantes. Les animations ont débuté fin janvier. La foire au livre d'occasion s'est déroulée le dimanche 31 janvier dans la toute nouvelle salle du Vallon à Mauves-sur-Loire.

Cette journée du dimanche 31 janvier a marqué le lancement des polars voyageurs. "Mauves en noir" a acheté plus d'un millier de livres d'occasion, et a décidé de les faire voyager. Ces bouquins sont laissés par les bénévoles et sympathisants dans des cafés, sur des bancs publics, mais à l'abri de la pluie, dans des salles d'attentes, dans des bus, des métros. Un adhésif sur la couverture indique que ce livre n'est pas égaré, mais se promène. A l'intérieur, un autre adhésif explique la démarche. Sur le site internet du festival, chacun peut expliquer où il a trouver son livre, où il l'a déposé à son tour et ce qu'il en a pensé.

Le festival "Mauves en Noir" est donc annoncé pour les 24 et 25 avril 2010. Voici la liste des premiers auteurs présents : Ingrid Astier, Claude Bathany, Abdel-Hafed Benotman, Maïté Bernard, Christian Blanchard, Antoine Blocier, François Braud, Hugo Buan, Jérôme Bucy, Nicolas Cassagnau, Alain-Pierre Daguin, Pascal Dessaint, Sergueï Dounovetz, André Fortin, Philippe Georget, Karine Giebel, Gildas Girodeau, Grégory Goudon, Vincent Graham, Sylvette Heurtel, Jean-François Kierzkowski, Françoise Laurent, Michel Lebonnois, Marin Ledun, Jean-Noël Levavasseur, Alain Loison, Renaud Marhic, Claude Mesplède, StMAUVES-2010.JPGéphane Michaka, Patrick Mosconi, Max Obione, Jean-Hugues Oppel, Stéphane Pajot, Patricia Parry, Aurélien Police, PHD, David Pouilloux, Jean-Bernard Pouy, Anne Sara, Hervé Sard, Anne Secret, Caroline Sers, Romain Slocombe, Claude Soloy, Gérard Streiff, Anne-Christine Tinel, Marc Villard, Elisa Vix, Patrick Weber, Zolma, Lalie Waker. 
Ainsi que des illustrateurs : Mako, Chantal Montellier et Joe Pinelli.

Consultez le site de Mauves en Noir, cliquez ici.
MAUVES-PLAN

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 07:19
 

Stephen King est de retour avec "Juste avant le crépuscule", un recueil de treize nouvelles. S’il est un auteur qui n’a guère besoin de promotion quand il publie un livre, c’est bien Stephen King. Chacun de ses romans est un succès, et ça dure depuis trente-cinq ans ("Carrie"). Surtout, il est sans doute un des rares auteurs de best-sellers dont nul ne conteste le talent. Peut-être parce qu’il a régulièrement été capable de se renouveler. Mais aussi parce qu’il installe une certaine complicité avec ses “Fidèles Lecteurs”, selon sa propre formule.

KING-2010D’ailleurs, la présentation par l’auteur de ce recueil lui donne l’occasion de cultiver cet échange. Avant les treize textes, il en explique le pourquoi. Et quand il nous dit avoir pris plaisir à revenir aux nouvelles, on le croit volontiers. Très intéressantes aussi, les “notes” en conclusion du volume. Stephen King y retrace le contexte qui l’a amené à écrire chacun de ces textes. Certains sont issus de rêves, que l’auteur “s’est contenté” de transcrire; d’autres font suite à des incidents ou des moments de vie de Stephen King. Une des nouvelles constitue sa contribution au souvenir du 11-Septembre; une autre plus légère se base sur l’utilisation des WC toilettes publiques.

Vaste éventail, car Stephen King s’autorise toutes les inspirations, à la condition que le bonheur d’écrire soit le premier critère. Il continue à exploiter cette imaginaire venu de l’enfance, sur des thèmes parfois graves mais toujours avec cette fluidité qui offre du plaisir aux lecteurs. Ce n’est pas un argument, c’est juste une évidence.

Profitant de l’occasion, Albin Michel a décidé de proposer simultanément les versions papier et numérique du recueil. "Juste avant le crépuscule" est donc disponible en librairie et téléchargeable auprès de plusieurs partenaires dont Fnac.com, Gibert Jeune, Dialogues, Mollat, Lavoisier et Numilog. Sont également téléchargeables trois de ses précédents romans : "Duma Key", "Histoire de Lisey" et "Cellulaire". Quant aux autres titres de l’œuvre de Stephen King, ils seront progressivement mis en ligne au cours des semaines à venir.
Albin Michel lance en parallèle un site Internet dédié à Stephen King. Ce site reprendra les 25 épisodes vidéo de la série américaine réalisée à partir de "N.", la plus longue nouvelle de ce recueil. Dessinée par Alex Maleev et mise en couleur par José Villarrubia – deux artistes maintes fois récompensés pour leur travail –, cette série a été adaptée par Marc Guggenheim en partenariat avec Marvel Entertainment. Une opération qui permet de renouer avec la mode du feuilleton, les épisodes étant progressivement mis en ligne à raison d’un par jour. Cette «graphic video» est une première, en France comme aux Etats-Unis, nous précise-t-on.

Cliquez ci-dessous sur l'interview de Stephen King, à découvrir sur www.n-king.fr

 

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 07:12
 

Toute une génération d’auteurs s’exprime dans des collections nouvelles, destinées aux lecteurs de polars noirs. Dès à présent, voici une info qui devrait intéresser ce qui aiment découvrir des talents actuels. Plon1-BRUN
Les Éditions Plon présentent au mois d’avril la nouvelle collection "Nuit Blanche". Quelques mots sur les quatre premiers titres publiés ce printemps.

Thierry Brun : Surhumain (disponible le 1er avril). Béatrice Rapaic vit la peur au ventre depuis qu’elle a infiltré les réseaux de Gruz, le parrain du milieu mafieux nancéien. Pas facile d’avoir l’esprit tranquille quand on est femme et flic parmi les mercenaires du crime… D’autant plus qu’une guerre des gangs menace : le terrible Gruz se fait vieux et chacun rêve de prendre le contrôle de son empire. Dans ce climat crépusculaire rôde Asano. Ancien homme de main devenu incontrôlable, il a juré de se venger de ceux qui l’ont instrumentalisé des années durant. Expert dans le maniement du sabre, tueur hors pair, il serait doué de pouvoirs surhumains. Béatrice Rapaic est envoyée en première ligne pour le détruire. C’est le choc de deux réprouvés. Dans cette course croisée mortelle, qui sera la proie de l’autre ?

Plon2-BRARD
Laurent Brard : Le fils des brûlés (disponible le 12 mai). Perdue en pleine campagne, Sarolles est une de ces petites villes françaises où il ne se passe jamais rien. Un endroit idéal pour Oscar Bellem, flic sans ambition, placardisé pour avoir laissé se commettre un crime sordide. La mère de Cécilia l’avait pourtant prévenu : sa fille, qui n’était pas rentrée de l’école, était en danger. Mais Bellem, persuadé que l’adolescente allait réapparaître sous peu, avait préféré attendre, jusqu’à ce qu’on retrouve le cadavre de Cécilia, effroyablement mutilé. Depuis, Oscar tente d’oublier. Mais, un jour, il reçoit un mail signé «Le Fantôme». L’expéditeur, qui dit être l’esprit de Cécilia, lui demande de retrouver son meurtrier. Bellem croit à un canular. Mais «Le Fantôme» se fait de plus en plus intrusif et menaçant…


Plon3-DESJOURSIngrid Desjours : Potens (disponible le 10 juin). Charlotte Delaumait a été ébouillantée et lacérée de coups de couteau. Membre de Potens, club pour surdoués, elle multipliait les amants comme les grossesses, et n’hésitait pas à faire chanter son entourage pour servir ses intérêts. Une femme que beaucoup rêvaient de voir disparaître, à commencer par son compagnon, le membre le plus brillant de Potens, mais aussi son patron, dont elle était la maîtresse, sans parler des aigris qu’elle repoussait sans ménagement. La psycho-criminologue Garance Hermosa infiltre ce club pour surdoués et tente de démasquer l’assassin, aussi joueur que manipulateur. Exercice d’autant plus difficile qu’un événement inattendu Plon4-TERRYla renvoie à un passé effroyable qu’elle aurait préféré oublier, et la plonge dans la spirale de l’autodestruction.


Laurent Terry : Usurpé (disponible également le 10 juin). Ce matin-là, Thomas Eckelton ouvre les yeux au cœur d’un véritable cauchemar: il se réveille au beau milieu d’El Paraiso, le tentaculaire bidonville de Bogotá. Il n’a ni papiers d’identité ni argent dans un univers ultra-violent. Comble de l’horreur, il découvre qu’il a changé de visage. Qui a kidnappé Thomas Eckelton, le fondateur du célèbre moteur de recherche Internet Purple ? Pourquoi l’a-t-on emmené loin de San Francisco pour l’abandonner dans la métropole de tous les dangers ? Thomas veut regagner les Etats-Unis coûte que coûte et découvrir qui est l’auteur de cette machination. Il n’est pas une victime prise au hasard. Pour retrouver sa place dans la société, il aura un certain nombre de fautes à expier.

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 15:33

En guise de suite à l'article précédent sur les ennuis judiciaires de Lalie Walker, retour sur un article diffusé sur Rayonpolar.com. En 2006, j'avais posé la question suivante à plusieurs romanciers : "Réel ou réaliste, dans quelle mesure le roman doit-il être le reflet de la réalité ?" Voici un extrait de leurs réponses :

Didier Daeninckx : « … Et si je lis tout azimut, l'écriture est pour moi une tentative de porter un peu de lumière dans les ténèbres du réel. En y projetant des personnages dont le parcours me permet de voir un peu plus loin que dans la vie normale. Et force est de constater que si les écrivains du 19e siècle parvenaient encore à obtenir ce "reflet du réel", cette empreinte des temps présents dans le miroir promené au bord du chemin, nos surfaces réfléchissantes (les romans) ne captent que du noir.»

Roland Sadaune : « Pour ma part, utilisant régions, départements ou villes comme héros bis de mes intrigues, je suis fidèle au décor. Au réel. J'y parachute des personnages. Il m'est indispensable de conserver la part de fictions des protagonistes. Mais par essence, réaliste, je prends en compte les phénomènes de société et les adapte à l'environnement et aux intervenants périphériques. Ce qui me permet de laisser filtrer certaines idées, à mes yeux, objectives. Coller à la réalité, oui mais une réalité plus événementielle que politique. Et sachant ménager une large plage de rêve.»

Laurence Biberfeld : « Peut-être que ce qu'on appelle une écriture réaliste consiste juste à éviter de tartiner nos fictions de fantasmes trop convenus ou de stéréotypes trop grossiers, qu'il s'agisse de personnages ou de situations. De toute façon le reflet n'est pas la réalité, c'est une réalité cadrée et inversée. Un roman pertinent, réaliste ou pas, serait alors un roman convaincant dans son choix narratif, esthétique, et dont la forme servirait au mieux le propos.»

DOSSIER-REELPascal Martin : « La cohérence des personnages dicte souvent leur conduite contre la volonté de l'auteur. C'est ce que j'ai découvert. Il arrive donc que le roman et son intrigue rejoignent le réel et, finalement, ce n'est guère surprenant. Je trouverais simplement dommage d'en faire un dogme. Je reste néanmoins persuadé que le roman, et particulièrement le roman noir, reste le meilleur reflet d'une époque.»

Dominique Sylvain : « L’intéressant, c’est justement quand un auteur évoque une réalité proche de la nôtre et, dans le même temps, nous la fait voir sous un angle complètement nouveau. Un effet de proximité/distance difficile à réussir […] D’autre part, j’avoue avoir un faible pour les auteurs qui osent se coltiner à la réalité, même s’ils en donnent une version subjective. Ils sont les plus courageux d’entre nous.»

Gérard Alle : « La littérature est là au moins pour nous proposer d'aborder les choses sous un angle inattendu. Tout part du réel, l'important c'est de ne pas y rester. Le reflet pur et simple de la réalité est sans intérêt. Il faut pour le moins que le reflet trouble nous trouble, que le miroir déformant nous déforme.»

Claude Amoz : « En tant que lectrice, je ne peux pas, je ne veux pas choisir. Réalisme ou non, ce n'est pas le critère que je retiens. Tout me plaît, à condition qu'une certaine magie opère. Magie qui, comme toute magie, ne peut se définir: disons que c'est la rencontre d'un style, de personnages, de thèmes... avec la sensibilité du lecteur.»

Serge Quadruppani : « Le roman « est », avec l'évidence d'une belle musique, quand il réussit à atteindre la vérité des êtres et d'une époque. Le réalisme est une convention comme une autre pas plus capable d'atteindre le réel qu'une autre. De grands auteurs y sont parvenus, je note que leur "réalisme" comporte toujours, qu'ils le veuillent ou non, une part de fantastique (quoi de moins "réalistes" que les dernières pages de « l'Education sentimentale » ou les premières de « La Position du tireur couché »?)

Max Obione : « Je dirai par boutade que le roman est toujours le reflet de la réalité, mais il faut savoir de quelle réalité il s’agit : la réalité des faits décrits dans un contexte historique donné, c’est à dire un vérisme des situations et des personnages, dans la grande veine naturaliste à la Zola ou du néo polar ? La réalité de l’écrivain - en tant qu’écrivant dans un contexte donné - qui, quand bien même son œuvre serait éloignée de la réalité sociétale, révèle et témoigne de son temps.»

Serge Le Gall : « Je me nourris de réalité, celle des autres, celle qui est la mienne, celle aussi qu'on me fait prendre comme telle sans toujours y déceler l'honnêteté que j'y rechercherais si je faisais oeuvre de vérité. Si le roman n'était que la réalité qu'on nous propose dans toute sa nudité, nous n'aurions pas la possibilité d'en grossir le trait, d'en déformer la perspective, d'en gommer les effets qui nous dérangent, d'en faire celle qui devient la nôtre et que nous livrons au lecteur. L'intérêt est la juxtaposition de réalités différentes pour les faire s'affronter, se mélanger pour en définir une vision pseudo commune.»

Lalie Walker : « Partir d'un reflet de la réalité, c'est partir du point de vue d'un observateur qui, observant le réel, va le modifier par le simple fait de son observation. De là, soit l'auteur extrait du réel ce qui n'était alors pas encore perceptible, du moins pas au premier coup d’œil, ce qui peut rendre ce réel encore plus réaliste, plus vivace ; soit il s'en éloigne et, partant, exprime sa part de réel accolée au réalisme social, économique, criminel, psychologique, historique. Une part de non réel qui, parfois, apparaîtra bien plus réaliste que le pur réalisme.»


L’article complet est ici :
http://www.rayonpolar.com/Dossiers/article/19.pdf

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 15:11

 

La romancière Lalie Walker assignée en justice, avec son éditeur, pour un des ses livres ? Ça semble absurde, puisqu'il s'agit d'une œuvre de fiction. Dans l'interview qui suit, notre amie Lalie réagit en exposant la situation.LALIE-W2


Dans ton roman “Aux malheurs des dames”, publié en 2009 aux éditions Parigramme, l'intrigue a pour décor le marché Saint-Pierre, temple du tissu au mètre. Menaces, phénomènes étranges, enlèvements et meurtres nourrissent un suspense intense. Tout est fiction dans ce thriller, personnages comme situations, la butte Montmartre étant heureusement épargnée par les agissements de tueurs psychopathes. Le propre d’un roman est d’inventer des histoires, d’animer des personnages de papier qui n’ont pas d’existence réelle, ni même de rapport avec la réalité. Mais il semble que ce roman entraîne quelques complications ?

Lalie Walker : Effectivement, on peut parler de complications.

Lorsque j'ai été contactée par l'huissier correctionnel, je n'en croyais pas mes oreilles : diffamation… Ça m'a sonné.
Je ne prends pas ça à la légère.

J'ai répondu à la commande des éditions Parigramme, car ce projet d'une collection polar où les auteurs allaient pouvoir développer leurs intrigues (fictives rappelons-le) dans le Paris d'aujourd'hui était vraiment enthousiasmant.

Alors, trois mois plus tard, le fait de me retrouver face à cette situation qui menace mon travail, puisqu'il y a, en dehors des dommages et intérêts exorbitants – 2 millions d’euros - une demande d'interdiction de vente, c'est aussi inattendu que perturbant.

Lalie WALKER-2009J'en éprouve une réelle difficulté à écrire. Soudain, c'est comme si chacun de mes mots pouvaient être déformés, et se retourner contre moi. Sans aucune paranoïa, simple répercussion. Comme je le disais plus haut, ça sonne. Ça remet brutalement en cause mon travail d’écrivain. Si les gens du réel tentent de vouloir prouver par voie judiciaire qu’ils sont "des personnages", ce qui n’est en l’occurrence absolument pas le cas, que faire ? Comment délimiter après ça les frontières entre fiction et réel ? Qu’écrire ? Et chez qui ? Car il y a aussi cette question, quel éditeur est capable de supporter ce type d’action qui semble devenir de plus en plus courante, sans doute en raison d’une vision du monde où l’on devient de plus en plus procédurier. Comme aux Etats-Unis.

Pourtant, on peut dire que tu était honorée et heureuse que “Aux malheurs des dames”parmi les sélectionnés du Prix SNCF du polar 2010 ?

Lalie Walker : Et je le suis toujours ! Si j’ai choisi ce quartier et ce décor des marchands de tissus, c’est bien parce que j’adore cet endroit où j’ai vécu pendant des années. Et je ne suis pas la seule, comme j’ai pu le constater lors de mes derniers salons, les lecteurs ont plaisir à retrouver ce lieu qu’ils ont un jour découvert et apprécié. En écrivant ce récit, je voyais donc l’intrigue policière s’inscrire en forme de clin d’œil sympathique.

Lalie WALKER-2010Quant au Prix SNCF du polar, nous savons bien dans le milieu que c’est important, que ça porte notre travail et que c’est un acte de reconnaissance qui compte. Il n’y a qu’à avoir la réaction des lecteurs de littérature noire qui m’ont immédiatement fait part de leur solidarité – concernant la procédure tant à mon encontre qu’à celle de mon éditeur – et de leur soutien en allant voter pour ce prix qu’ils connaissent bien. Le train, le voyage et la littérature noire, c’est une rencontre qui se décline à l’infini.

Tu viens également de publier chez Actes Sud/Actes Noir un nouveau suspense noir : “Les survivantes”. Quelques mots sur cette histoire ?

Lalie Walker : C’est l’histoire – fictive – d’une femme, Anne Boher, médecin légiste à Strasbourg, qui glisse dans l’irrationnel, elle qui est habituée au pragmatisme et à la rigueur de son métier. C’est une femme dont l’équilibre psychique se rompt sous diverses pressions – professionnelles, psychiques, familiales.

J’ai choisi Strasbourg qui est une belle ville, avec un centre-ville très agréable. J’avais besoin que mon personnage de légiste en vienne à voir tout de travers – que même ce qui est beau et doux lui devienne insupportable et laid. Si j’avais planté l’action dans une ville glauque, je n’aurais pas obtenu le bon contraste entre l’état de mon personnage et celui de la ville. Le lecteur aurait pu croire qu’Anne Boher glissait dans une sorte de psychose à cause du sale climat ou d’un environnement déprimant. Alors que les raisons viennent d’ailleurs.

Je travaille également autour des processus de culpabilité et d’exclusion, de l’incroyable difficulté pour certains individus à survivre, avec en fond les difficultés d’un milieu hospitalier harassé par une canicule bien pire que celle de 2003… puisque imaginaire !

Revenons à “Aux malheurs des dames” et à ce procès qui s'annonce. Comment peut évoluer la situation ?

LALIE-W3Lalie Walker : Je l’ignore... Un journaliste me demandait s’il n'aurait pas mieux fallu prendre contact avec les dirigeants du Marché Saint Pierre avant d’écrire mon roman.

Je suis romancière, je fais de la fiction, je ne vais pas enquêter au préalable (au risque pour le coup de laisser le réel envahir le champ fictionnel, ce qui n’est pas mon registre d’écriture dans le roman) ou demander l'autorisation ou la biographie des habitants d'un quartier sous le prétexte que je vais déployer une intrigue dans telle rue, tel décor. Autant faire des articles de presse ou du documentaire sinon.

J’enfonce un peu le clou sur cette question du fictif, mais ce n’est pas parce que j’installe mes romans dans telle ville ou tel décor emblématique que ce qui s’y passe en terme d’intrigue vient du réel. On me "reproche" habituellement d’être trop baroque, pas assez rigoureuse avec une certaine réalité… Il semble que cela ne suffise pas, ou plus.

Vais-je devoir me reconvertir à la science-fiction ?

(Ici, la chronique sur "Aux malheurs des dames")

Action-Suspense invite ses visiteurs à réagir dans les commentaires, sans agressivité. Donnez votre point de vue sur ces cas de romans entraînant des poursuites en justice. Lalie Walker a besoin de votre soutien.
 


8 mars 2010 - message de Lalie Walker - remerciement collectif
"Bonjour à toutes et à tous

Je suis désolée de ne pouvoir répondre à chacun, vous êtes si nombreux !
Aussi, je passe par notre ami Claude pour vous remercier, et vous dire combien je suis touchée de votre soutien.

Chaque message compte.

Chacun de vous exprime une part de ma stupeur, et de mes interrogations. De ce choc à être en quelque sorte sur le banc des accusés pour une intention que l’on me prête et qui n’a jamais été mienne.

À chaque fois que je vous lis, ça me donne de la force. Et des émotions, n’en doutez pas, car je n’imaginais pas vivre une telle situation.

Et si nous avons parfois des doutes sur la validité et la finalité d’avoir créé des sites où nous exprimer et défendre nos coups de cœur (parfois nos coups de gueule), je crois que Claude Le Nocher et vous-mêmes, ainsi que bien d’autres ailleurs, démontrent par leur réaction, leur soutien et leur liberté d’expression que ces lieux virtuels ne sont pas qu’une simple vitrine.

Encore merci,

Amicalement,
Lalie Walker"

 

20 novembre 2010 -  Voici le communiqué des éditions Parigramme, annonçant la conclusion de cette affaire, au grand soulagement des amis et lecteurs de Lalie Walker : « La 17e chambre correctionnelle de Paris vient de rendre son jugement dans l’affaire opposant le Marché Saint-Pierre aux éditions Parigramme et à Lalie Walker, auteur du roman "Aux malheurs des dames".
En déboutant la partie civile qui réclamait deux millions d’euros et l’interdiction de l’ouvrage, en la condamnant à verser une indemnité à l’auteur et à l’éditeur et en soulignant le caractère abusif de la procédure, le Tribunal a montré l’inanité des prétentions des dirigeants du Marché Saint-Pierre.
Il a surtout affirmé son attachement à la liberté de la création littéraire, y compris lorsque cette dernière utilise des éléments de réalité dans le seul but de nourrir une œuvre de fiction. La bonne foi de l’éditeur et de l’auteur, conjointement défendus par Maître Emmanuel Pierrat, a été pleinement reconnue. Ce jugement conclut donc heureusement une affaire qui avait suscité une grande émotion en raison des menaces qu’elle laissait planer non seulement sur un auteur et son éditeur, mais plus généralement sur les prérogatives de l’écrivain aujourd’hui.»

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 07:23

On ne prétendra pas que Télérama découvre que le polar est un genre "grand public". Ce magazine a consacré un certain nombre de chroniques à cette catégorie de livres. TELERAMA-POLARNéanmoins, c’est la réalité des chiffres qui légitime l’intérêt actuel de Télérama pour ces romans. Dans son n°3137, titrant "Sang neuf pour le polar", un article de Michel Abescat et Christine Ferniot ("Le crime paye enfin") nous offre des pistes pour mieux comprendre.

Lire un polar n’est plus un crime. Il fut un temps, en effet, où le policier était méprisé, associé à la "culture populaire", c’est-à-dire vulgaire et incompétente […] Depuis le début des années 1990, la situation a changé. Les aficionados, qui n’avaient pas attendu pour défendre la dimension littéraire du genre, ont pu sortir de leur ghetto […] Les gens "cultivés" ne se sentent plus obligés de garder leurs distances. analyse Michel Abescat. Universitaires et éditeurs sont ici sollicités pour définir quelques clés de l’indéniable succès du polar. Lectorat décomplexé, tradition du roman criminel, rejet de l’intellectualisme à l’obscurité cultivée, tels sont les éléments évoqués. Le succès du roman policier s’expliquerait ainsi par sa prise en charge de ce qui est aujourd’hui souvent déserté par le roman généraliste, français en particulier : des histoires qui vous embarquent, une façon de comprendre le monde contemporain, une évasion dans le réel.TELERAMA-POLAR1 "Le roman noir colle à notre société en pleine décadence", estime Patrick Raynal. "Le noir interroge la violence, c’est une littérature de l’extrême où les pulsions sont libérées" ajoute Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel. François Guérif (Rivages) définit le noir comme "un roman qui met en scène une transgression". Interviennent aussi Arnaud Hofmarcher (Sonatine, Le Cherche Midi), ou Oliver Gallmeister. Ce dernier faisait preuve d’une part d’ambiguïté vis-à-vis du polar, notons-le. D’ailleurs, on ne lit pas le mot écrivain dans cet article, on ne cite que des auteurs.

Avec ce numéro (qui n’est pas un énième Spécial Polar), Télérama lance la série "Perles noires", huit romans issus du catalogue Rivages. On peut déjà supposer qu’ils deviendront collectors, notamment grâce à leurs illustrations de couvertures signées Myles Hyman. Choix avisé pour le premier titre proposé : Les morsures de l’aube, de Tonino Benacquista. Suivront La bête contre les murs, d’Edward Bunker; J’étais Dora Suarez, de Robin Cook; Merci pour le chocolat, de Charlotte Armstrong; Les six jours du condor,TELERAMA-POLAR2 de James Grady; Rouge est ma couleur, de Marc Villard; Scarface, d’Armitage Trail; Nightfall, de David Goodis.

Romans classiques ou contemporains, cette série aborde différentes facettes du genre. Bonne façon de s’offrir de solides bases en matière de culture polar, c’est vrai. Toutefois, on pouvait espérer la parité entre auteurs étrangers et français, le catalogue Rivages n’en manque pas : Jean-Paul Nozière, Pierre Siniac, Claude Amoz, Jean-Hugues Oppel, Pascal Dessaint, Pierre Pelot, etc. Faut-il y voir l’habituel ostracisme contre la production française ? On nous répondra que non, qu’il fallait de l’emblématique, de l’incontournable, mais on connaît la réalité. Le polar français est mal soutenu par les médias culturels, qui ne s’occupe guère des talents d’aujourd’hui, préférant consacrer uniquement les valeurs sûres. On s’interroge sur leur capacité à découvrir des auteurs de qualité, selon les critères du public. Ce qui n’empêche pas de saluer cette initiative, soyons clairs. Juste de signaler que la culture labellisée inclut peu les polars français, que les murs du ghetto ne sont pas tous tombés.

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 20:34
 

SAINT-VALENTINLa Saint-Valentin est la fête des amoureux. Autant dire qu’elle ne concerne guère les amateurs de polars. En effet, on se souvient que l’écrivain américain S.S.Van Dine (1888-1939), auteur des aventures de Philo Vance, fut le premier à établir des “règles du roman policier” dès 1928. Certes, elles étaient assez schématiques, et ont été maintes fois contournées. Néanmoins, retenons la règle numéro 3 :
“Le véritable roman policier ne doit pas comporter d'intrigue amoureuse. En introduire une reviendrait, en effet, à fausser un problème devant rester purement intellectuel.”
En observant les polars actuels, comme leurs prédécesseurs, on constate que la quasi-totalité des auteurs ont observé ce principe. Il n’est pas rare que le héros, enquêteur ou non, tombe amoureux d’une femme qui — soit va le trahir, soit sera une des prochaines victimes. Ce qui évite de tomber dans le banal mélodrame. Il arrive qu’un duo d’enquêteurs homme-femme soit mariés, amants, ou couple en devenir. Ce qui influe sur leur comportement, pas (ou peu) sur leurs enquêtes, donc sur la découverte de la vérité. La règle de S.S.Van Dine reste globalement valable.

Le livre illustrant ce clin d’œil à la Saint-Valentin étant publié par le label “Factice Policier”, il est inutile de le commander dans votre point de vente habituel.

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 07:23

 

Un rendez-vous polar à noter dès à présent : le 10e Festival Le Goéland Masqué aura lieu les samedi 22, dimanche 23 et lundi 24 mai à Penmarch (29 - Finistère). Il réunira une soixantaine d'auteurs dans trois genres : le roman noir, la BD, et le livre pour enfants. Invité d’honneur, Didier Daeninckx ouvrira le salon en avant-première le vendredi 21 mai, en présentant au cinéma Eckmühl  "Memories of murder" de Bong Joon Ho. Pendant le salon (le samedi), il animera une discussion sur le thème: "Roman/Histoire". Autres conférences : Claude Mesplède sur le Roman Noir américain, et Christian Libens sur Simenon. Un débat est programmé le dimanche sur le thème "Justice et prison", avec A.H. Benotman, André Fortin et J J Reboux.

 D’ici là, le Goéland Masqué continue à recevoir des auteurs lors de "rencontres au bistrot", au bar "Chez Cathy" près du  port de St Guénolé. Voir les dates des soirée sur le site de l’association.

Les livres en compétition pour le Prix du Goéland Masqué 2010 étaient : La rouge de Yann Le Berre, Irish Confit de Jean-Noël Levavasseur, Traque en haute mer de François Ferbos, Les rustiques figulines de Suzanne Guerrot, La compagnie du crime de Frédéric Bargain, Cap Noir de Pierre Colin, Océano police de Thierry Daubrège, Le naufragé de la rade d’Anne-Yvonne Pasquier, Dernier concert à Vannes d’Hervé Huguen, L’héritier des pagans d’Anne-Laure Morata, Quimper sur le grill de Bernard Larhant.

Le prix du Goéland Masqué 2010 est attribué à "Noirs desseins en verte Erin", de Laurence Fontaine.GOELANDsalon2010

Les auteurs annncés : Lalie Walker, Yann Venner, Gérard Streiff, Benoît Séverac, Laurent Segalen, Maryse Rivière, Jean-Jacques Reboux, Patrick Raynal, Jean-Bernard Pouy, Patricia Parry, Juliette Manet, Nadine Monfils, Francis Mizio, Claude Mesplède, Renaud Marhic, Christian Libens, Bernard Larhant, Françoise Le Mer, Firmin Le Bourhis, Anne-Solenn Kerbrat-Personnic, Jean-Paul Jody, Hervé Huguen, Pierre Hanot, Gisèle Guillo, Gildas Girodeau, André Fortin, Jean Failler, Michel Dréan, Christian Denis, Gilles del Pappas, Thierry Daubrège, Didier Daeninckx, Thierry Crifo, Michel Courat, Yvon Coquil, Jean-François Coatmeur, Hervé Claude, Jérôme Bucy, Margot Bruyère, José-Louis Bocquet, Christian Blanchard, Maïté bernard, Claude Bathany, Abdel Hafed Benotman, Frédéric Bargain, Simone Ansquer, Isabelle Amonou, Gérard Alle. Les auteurs BD : Chantal Montellier, Jaime Martin, Kiel, Emmanuel Reuzé.

http://goelandmasque.free.fr

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Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

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