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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 14:46

 

Le 11 juillet 2010, je posais la question « L'éditeur Gallmeister aime-t-il le roman noir ? ». À la lecture de ses interviews, ceci ne me semblait pas probant. Puisqu’Oliver Gallmeister a pris la peine de répondre, il serait injuste de confiner ses propos dans les commentaires dudit article. Voici donc le texte intégral de son courrier.

GALLMEISTER-DR1

« Cher Monsieur,

Puisque l’intitulé de votre message comporte une question, j’ai pensé qu’elle était peut-être une invitation au dialogue et je vais essayer de préciser en quelques mots ma démarche éditoriale.

D’abord, à titre personnel, oui, j’aime le roman noir. Sans en être un spécialiste ou prétendre appartenir à cette «famille» du polar que vous évoquez, j’en lis beaucoup et depuis longtemps. D’autres seraient en revanche certainement mieux placés que moi pour créer une maison d’édition dédiée intégralement à ce genre. Car ma passion est avant tout la littérature américaine, littérature dont le roman noir est l’une des composantes essentielles mais non exclusive. Mon désir était donc de devenir un éditeur de littérature américaine et particulièrement de littérature de l’Ouest américain, encore peu traduite. Le roman noir (et/ou policier, c’est un autre débat) est l’une des facettes de cette littérature des grands espaces et c’est pourquoi, par goût personnel et par souci de cohérence, j’ai décidé de lui consacrer une collection.

Quant à notre collection Americana, qui est dirigée par Philippe Beyvin, elle reflète ses goûts qui le portent vers une littérature plus urbaine et contestataire. Notre collection de poche en revanche décline l’ensemble de notre ligne éditoriale dont les romans noirs. Nos collections Nature writing et Noire sont ainsi deux déclinaisons d’une même sensibilité à la littérature des grands espaces. J’avoue que certains textes pourraient figurer dans l’une comme dans l’autre de ces collections.

GALLMEISTER-DR2"Sukkwan Island" n’est en rien un polar mais l’atmosphère et le suspens de ce roman peuvent correspondre au goût des amateurs du genre. Dans ce cas précis, jamais je n’ai pensé jouer avec "Sukkwan Island" la carte d’un élitisme. Si nous avons choisi de le faire entrer dans notre collection Nature Writing c’est que dans la démarche de David Vann, rien n’indiquait une appartenance au monde des littératures policières. Je pense que le débat qui consistait à défendre le polar face à une littérature prétendument plus haut-de-gamme est dépassé. Si la place du roman noir dans les média n’est peut-être pas encore ce qu’elle devrait être, libraires et lecteurs ne sont plus à convaincre de la valeur que peuvent avoir certains grands romans noirs. Comme le dit Craig Johnson, les auteurs de polars contemporains doivent composer pour des lecteurs exigeants qui veulent à la fois des intrigues captivantes et bien menées, une véritable qualité littéraire, des personnages construits, des dialogues enlevés, un véritable discours sur le plan sociologique etc. Vous savez mieux que moi qu’un polar réussi peut être un vrai bijou sur bien des plans.

Enfin, je n’ai pas l’intention «d’appâter» qui que ce soit vers ma collection Nature writing via ma collection Noire. Si les amoureux des littératures policières trouvent du plaisir à lire les polars des grands espaces que je publie tant mieux. Qu’il fasse ensuite confiance à l’ensemble de mes choix éditoriaux est une marque d’estime dont je les remercie. On peut, comme moi, être lecteur de polar sans être exclusif et sans considérer que le polar n’est qu’une sous catégorie littéraire à la valeur purement mercantile.

J’espère avoir répondu à quelques unes de vos questions et reste à votre disposition pour une conversation sur le sujet. Merci dans tous les cas de vous être penché sur mon travail.

Bien cordialement,

Oliver Gallmeister »

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 06:19

 

À Concarneau, le festival Le Chien Jaune est une institution de l’été. Ce week-end des 24 et 25 juillet 2010, les lecteurs ont pu y rencontrer : Isabelle Amonou, Michèle Barrière, Catherine Fradier, Annie Goetzinger, Sandra Martineau, Anne-Yvonne Pasquier, Esterelle Payany, Thanh-Van Tran Nhut, Jake Lamarr, Jean-Paul Birrien, Gérard Alle, Stéphane Jaffrézic, Michel Courat, Carlospop, Briac, Stéphane Douay, Marek Charlier, Joe G.Pinelli, Jean-Jacques Egron, Alan Jégou, Firmin Le Bourhis, Serge Le Gall, Jean-François Kierszkowski, Bruno Le Floch, Arnaud Le Gouefflec, Claude-Youenn Roussel, Erwan Le Saec, Gérard Teschner. Voici quelques images de cet évènement…

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 06:16

 

Vous n’aurez pas d’excuse si vous me posez la question : “Elena Piacentini, qui c’est celle-là ?”. Ce n’est pas la nouvelle reine des polyphonies vocales de l’Île de Beauté, ni une superficielle chanteuse pop-rock insulaire issue de la téléréalité. Le 29 juin 2009, Action-Suspense présentait les deux premiers titres de cette romancière ; puis elle a répondu ici dans une belle interview le 8 septembre 2009 ; elle s’est prêtée au jeu du Portrait Chinois le 27 mars 2010 ; enfin, son troisième roman “Vendetta chez les Chtis” a été chroniqué le 29 juin 2010. Alors non, ne prétendez pas ignorer qui est Elena Piacentini.

E-P-CORSEElle a participé aux journées du polar des 9, 10, 11 juillet sur la place des palmiers à Ajacciu. Elle nous confie son sentiment :Le plaisir de ce salon, c'est de retrouver des amis auteurs que je vois hélas trop rarement. C'est aussi et surtout une formidable opportunité de rencontres insolites à la géolocalisation improbable : Canada, Bretagne, Belgique et Nordistes bien sûr. Avec en prime les retrouvailles avec des lecteurs assidus et fidèles. Le plaisir, pour être totalement honnête, c'est aussi le retour, dans mon petit village, au frais et au calme, sous les châtaigniers !

Ceux qui résident en Corse, ceux qui y passent leurs vacances, vont avoir de nouvelles occasions de rencontrer Elena Piacentini. En effet, elle donne rendez-vous aux lecteurs pour une série de dédicaces à travers l’Île. Elena Piacentini est le 22 juillet à Isle Rousse (à la maison de la presse à partir de 17h), le 23 juillet à Aleria (à partir de 18h à la maison des associations), le 24 juillet à Bastia (avec les acteurs de l'Operata culturale au théâtre municipal de 10h à 22h). Durant le mois d'août, elle sera à Corte (le 6), à Ghisonaccia (le 14), à Zalana (le 15) et à Alistru (le 20).

L’actualité des auteurs corses : http://www.corsicapolar.eu/

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 06:09

 

Nouvellement créées, les Éditions Porte Voix proposent des livres audio à un public de déficients visuels. Dans leur catalogue, figurent déjà deux polars (publiés précédemment chez l’Écailler du Sud).

Bonne Mère, roman de François Thomazeau : En plein coeur de Marseille, entre le vieux port et les calanques, sur fond de mer et de soleil, une aventure pleine de rebondissements et de surprises dans laquelle police et mafia s'affrontent à cause d'une secrétaire qui a décidé de faire chanter son patron...

PORTE VOIX-2Tueused’Annie Barrière, un roman que j’avais chroniqué à sa sortie : C’est une tueuse professionnelle. Un nommé Onetti la contacte par téléphone chaque fois qu’il a un contrat à lui proposer. Elle exécute sans état d’âme. Elle vit dans un luxueux appartement face à la mer, avec sa chatte Léa. Elle a une amie : Zan, la pute noire, qui loge dans une chambre pourrie. A part Zan et Léa "tous les autres peuvent bien crever, je m’en fous" dit-elle. Elle suit ses cibles, hommes ou femmes. Souvent, elle les étrangle. Un homme très connu passe des vacances en famille sur son yacht. Elle n’a aucun problème pour le rencontrer, et bientôt le supprimer. Du côté d’Arcachon, elle élimine une femme d’une balle entre les deux yeux. Puis c’est au tour d’un serveur de pizzeria. Elle le poignarde. Pas tout à fait mort, l’homme est hospitalisé. Elle s’en occupe. Zan a disparu. La tueuse a déjà croisé son mac. Après une filature, elle l’élimine sans pitié. Un flic la contacte : on a retrouvé Zan, morte d’une overdose. Les amis du mac poignardé agressent la tueuse. Elle est blessée à la gorge. Le flic la fait suivre. Nouveau contrat : c’est un vieux monsieur qu’elle va suicider. Le policier continue à rôder autour d’elle Sèche et directe, l’écriture sert parfaitement cette histoire glauque. Des scènes rapides pour un roman court. Qu’on ne cherche pas ici le réalisme. Il faut accepter le postulat, et suivre l’étrange héroïne dans sa vie de criminelle rétribuée.

Renseignements sur le site de l’éditeur : www.editionsportevoix.fr

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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 06:00

 

L’association 813 attribue chaque année ses prix littéraires à l’occasion de son Assemblée Générale en octobre/novembre. Ces Trophées sont issus du vote des adhérents lecteurs. Le premier tour détermine cinq sélectionnés par catégorie. Cette année 2010, voici les auteurs en compétition pour le vote final…

TROPHEES-1Trophée roman francophone : Ingrid ASTIER – Quai des enfers (Série Noire); Antoine CHAINAS – Une histoire d'amour radioactive (Série Noire); Pascal DESSAINT – Les derniers jours d'un homme (Rivages); Dominique MANOTTI – Bien connu des services de police (Série Noire); Max OBIONE – Scarelife (Krakoen)

Trophée Roman étranger : James ELLROY – Underworld USA (Rivages); Arnaldur INDRIDASON – Hypothermie (Métailié Noir); Craig JOHNSON – Le Camp des morts (Gallmeister); Stefan MANI – Noir océan (Série Noire); Ron RASH – Un Pied au paradis (Le Masque)

Prix Maurice Renault (documentaire) : Stéfanie DELESTRE et Hagar DESANTI - Dictionnaire des personnages populaires de la littératures, par 101 écrivains d'aujourd'hui (Seuil); Thierry MARICOURT – Dictionnaire du roman policier nordique (Encrage); Revue L'Indic; Revue La Tête en Noir; Revue Temps Noir.

 

Bien que le second tour n’ait pas encore désigné les lauréats, pourquoi ne pas annoncer les résultats dès aujourd’hui ? Octobre-novembre, c’est bien loin ! D’abord, plutôt que Trophées 813, nous les appellerons cette année : Trophées 96. En effet, seulement 96 adhérents ont voté au premier tour.

Commençons par le Trophée du Roman Étranger. Il sera évidemment attribué au best-seller de James Ellroy, que d’aucun ont déjà qualifié d’Évènement de l’Année (“Aaah booon ?” s’étonne Roselyne B., lectrice de thrillers médico-sportifs. “Je croyais que c’était la Grippe A, l’Évènement de l’Année”. En effet, le nombre de doses du vaccin dépasse très nettement les ventes d'Ellroy). Tout le monde l’a acheté, personne ne l’a lu… jusqu’au bout (confidence authentique d’une lectrice : “J’ai un peu de mal à finir de le lire, j’en suis vers la page 200” - sur plus de 800 pages, rappelons-le). Ce Trophée favorisera-t-il un nouveau tirage du livre d’Ellroy, bandeau compris ? A-t-il besoin de cette promotion supplémentaire ? Ne faisons pas de mauvais esprit facile, je vous prie. Lors de son passage en France, l’auteur a lui-même montré toute la finesse de son humour yankee.

Pour la première fois, le Trophée du meilleur Roman francophone sera double ! Les lauréates arrivées ex-aequo sont Dominique Manotti et Ingrid Astier. Impossible de les départager, car elles ont toutes deux obtenu 47,5 votes. Qu’on ne s’étonne pas de ce curieux chiffre. Je n’ai pas voté au second tour, restaient donc 95 votants, divisé par deux : 47,5 votes, le compte est bon ! (Certifié par Florence et Éric W. — non, erreur : vérifié exact par notre ami Fred P.) Sont ainsi récompensées deux générations de romancières, Dominique Manotti étant une auteure confirmée, Ingrid Astier représentant les talents actuels. Qu’elles soient toutes les deux publiées à la Série Noire n’est qu’un heureux hasard.

Pour le Prix Maurice Renault, ce sont Stéfanie Delestré et Hagar Santi qui reçoivent cette récompense. Sans ironie, c’est sans doute mérité, car Stéphanie Delestré œuvre activement pour la défense de la Littérature populaire. Euh, mes amis du Noir magazine “L’Indic” et des autres revues aussi, quand même. Par contre, il faut rappeler que les sites et blogs sont exclus du Prix Maurice Renault. En effet, l’association 813 considère qu’ils ne comportent aucun contenu documentaire ou informatif sur l’univers du polar. Il suffit de faire un tour sur les blogs et sites en question pour vérifier la véracité de cette affirmation. Notre rôle est insignifiant, les responsables de 813 ont bien raison.

On aura compris qu’en cette période estivale de détente, ce petit article (que je dédie à mon camarade Frédéric Prilleux) cherche simplement à faire sourire et non à polémiquer. En exprimant juste le regret que la sélection finale soit assez peu représentative, ou très incomplète si l’on préfère. Après ces faux Trophées 96, les vrais Trophées 813 seront connus en octobre ou novembre 2010, après le second tour. Que les adhérents me contredisent par leurs votes, s'ils le souhaitent. Bonne chance à tous les sélectionnés !

 

 

27 juillet 2010 - À l’issue du premier tour, le responsable du dépouillement nous annonçait 96 votants (retenez bien ce chiffre). Les adhérents viennent de recevoir le bulletin destiné au second tour, c’est le document ci-dessous. Qu’y lit-on ? "Il y a eu 102 votants au 1er tour…" Le récipiendaire des votes avait-il omis de vérifier le double-fond de sa boite à lettres ? A suivre...

 

 TROPHEES2e

15 novembre 2010 - Voici le choix final des vainqueurs. Ce qui ne change pas grand chose à l'analyse ci-dessus. Ici, cliquez sur ma chronique pour  Dominique Manotti. Là, cliquez sur mon article concernant l'éditeur Gallmeister et voici sa réponse.

TROPHEES-final

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 05:51

 

Pour une fois, je serai sans doute le dernier à découvrir le catalogue d’un “jeune éditeur indépendant”, unanimement décrit comme étant de grande qualité. L’initiative éditoriale et les choix littéraires d’Oliver Gallmeister sont présentés de manière élogieuse dans les médias. Gallmeister-E.Abbey"Cinq ans plus tard, les éditions Gallmeister se déclinent en quarante et un titres et quatre collections. Des récits, des nouvelles, de la littérature contestataire née de la contre-culture américaine des années 1960 et 1970 ; mais aussi des romans noirs dont l'intrigue entraîne le lecteur en pleine nature. En témoigne le succès, en 2010, de Sukkwan Island, de David Vann. Le séjour angoissant d'un père et d'un fils dans une île perdue de l'Alaska s'est vendu à ce jour à plus de 58000 exemplaires." (Ouest-France 15 mai 2010, Jérôme Gazeau)

L’un de ses principaux arguments de vente, c’est l’étiquette “roman noir” qui attire beaucoup de lecteurs. Gallmeister se définit comme un amoureux de ce genre littéraire. "Je ne m'intéresse pas au roman policier, mais au roman noir. J'idolâtre Ellroy, Crumley, James Lee Burke, Robert Bloch... En fait, le roman noir chez moi n'est pas mon activité principale. Je pense que Craig Johnson est un immense auteur, et que Le Camp des Morts est une merveille (…) Mes polars doivent être en accord avec le reste de mon catalogue. Je cherche une cohérence." (BibliObs 6 Juillet 2010, François Forestier) Après avoir cité des incontournables du roman noir, Gallmeister nuance quand même largement son idolâtrie supposée.

D’ailleurs, sa culture n’est pas prioritairement polardeuse, comme il l’admet ici : "Je me suis toujours intéressé à la littérature américaine et à des auteurs comme Hemingway ou Jim Harrison. Très vite, j'ai commencé à lire en anglais et j'ai découvert une littérature qui n'était pas du tout exploitée en France et un courant, le "nature writing" (Le Télégramme 15 octobre 2008). Pas la moindre référence au roman noir d’essence polar dans ce propos. Gallmeister-David-VannOn relève même une certaine distance de sa part envers la littérature polar dans l’articleLe crime paie enfin(de Michel Abescat & Christine Ferniot). "Quand j'ai publié Le Gang de la clef à molette, d'Edward Abbey, je l'ai édité sous couverture polar, mais il n'en était pas un », confesse Oliver Gallmeister qui ajoute dans un clin d'œil : «James Crumley n'écrit pas non plus de polars au sens strict du terme.» Dans le même article, à la questionQu'est-ce donc qu'un polar, au bout du compte ?voici sa non-réponse : "C'est un débat très théorique", se défile Oliver Gallmeister.» (Télérama 6 mars 2010)

La lecture de l’interview donnée par Oliver Gallmeister à Corinne Naidet dans le n°104 de la revue 813 ne dissipe pas l’impression incertaine. Certes, il veut se démarquer d’autres éditeurs de romans noirs, connaît son métier et les auteurs qu’il choisit, mais semble bien peu impliqué dans la défense active de ce genre. Au passage, il admet une part de marketing dans cet argumentaire.

Telles sont les raisons qui rendent sceptiques concernant cet éditeur, non dénué d’ambiguïté. Qu’il ait créé une collection noire et utilise volontiers le label vendeur du “roman noir”, pourquoi pas ? Si c’est la littérature "nature writing" qui seule l’intéresse, qu’il ne mélange pas trop les genres. Ce fut le cas pour Sukkwan Island de David Vann (Prix des lecteurs de l’Express 2010) présenté dans la collection "nature writing". Il est possible qu’il puisse se lire, au sens large, comme un roman noir. Toutefois, ce livre étant devenu un best-seller primé, on ne parle plus du tout de polar mais de “grande littérature”. Peut-être s’agit-il effectivement d’un chef d’œuvre, là n’est pas la question.

Gallmeister-JOHNSONAprès s’être servi de l’image du polar, de la popularisation d’auteurs sous cette étiquette, Gallmeister semble s’adresser à un public plus élitiste, sélectionné. Ça, c’est de la pure stratégie commerciale. On s’interroge sur l’honnêteté de la démarche. De même, bien que publiant ou rééditant des romans noirs, ses nouvelles collections de poche (Totem) et grand format (Americana) s’affichent littéraires. Décidément, ne mélangeons pas la production supérieure avec ces médiocres du polar, serait-on tenté de déduire. Il convient d’ajouter que le soutien de quelques médias intellos germanopratins l’a bien aidé à s’imposer. Du moment qu’un éditeur ne publie que “de l’américain”, c’est obligatoirement excellent selon leurs critères quelque peu bornés. Quant au "nature writing", c’est si dépaysant pour ces citadins que la cambrousse exaspère lorsqu’on parle de la campagne française. Le décor sauvage de l’Amérique, c’est autre chose !

Oliver Gallmeister ne parait pas vraiment partager l’esprit des lecteurs de romans noirs, ou plus généralement de polars. Cette “famille” de passionnés n’est visiblement pas la sienne. C’est son droit, on ne le lui reprochera pas. Il ne s’agit ni d’un procès d’intention, ni de crucifier Gallmeister, de l’accabler. Car créer une maison d’édition qui fonctionne reste louable, et l’on est très heureux de son succès. On se montre juste un peu méfiant quand il s’associe à un genre qui n’est pas son principal centre d’intérêt, loin s’en faut. Enfin, de très bons romans, noirs et polars, il n’y a pas que Gallmeister qui en publie.

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 06:13

 

SALON POLAR BRETONLe 1er salon du polar Breton donne rendez-vous à tous les passionnés du genre le dimanche 1er août à Sables d'Or les Pins, entre Erquy et le cap Fréhel dès 10h du matin. Pour les trouver, rien de plus simple. Ils seront basés derrière l'esplanade située en face du casino. Ils tiendront compagnie à leurs collègues de l'association des Plaisanciers, qui organise sa fête annuelle en faveur de la SNSM. Deux bonnes raison de venir les voir ...

Leur plateau devrait avoisiner une trentaine d'auteurs. Bretons pour la plupart, mais certains viennent des régions de Marseille, de Roubaix et d'Orléans. Fans de polars, d'intrigues policières et de romans noirs, rencontrez-les le 1er août, dans l’ambiance conviviale et estivale de Sable d’Or les Pins.

Les auteurs annoncés :

Gérard Delteil, Alain Emery, Christian Blanchard, Bruno Ségalotti, Renaud Marhic, Emmanuel Sys, Bernard Le Guével, Parick Bent, Bruno Bertin, Valérie Bettecourt, Eric Rondel, Chris Bourgault, Hervé Bourhis, Paskal Carlier, Jean-Noël Crézé, Claude Dayan, Philippe Delacotte, Michel Dozsa, Frédéric Jost, Solveig Le Coz, Laurence Levée, Liza Lo Bartolo-Bardin, Laurent Luna, Lionel Rioche, Bernard Thilie, Roger Ulrich et Bernard Vitiello.

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 06:13

 

Généraliste ou policière, la littérature possède une riche histoire. Des érudits tels Régis Messac (1893-1945) ont contribué à donner une force, une puissance à la culture littéraire. Non pas en défendant l’élite reconnue des Lettres, mais en cherchant d’autres voies, d’autres talents. On le constate une fois encore dans le 10e numéro de "QUINZINZINZILI", la revue consacrée à l’univers messacquien. Cette publication est proposée par la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e).

QUINZINZINZILI-juin2010Messac s’est intéressé à la science-fiction, ainsi qu’à une extrapolation des idées d’apparence farfelues. Ainsi, ce numéro nous présente un article intitulé “Comment construire un mécanozoaire”, issu d’un roman de Régis Messac ayant pour titre “Le miroir flexible”. Peut-être suffit-il d’un peu de fantaisie et de capacité d’imagination pour créer des machines basées sur l’intelligence artificielle. Messac s’intéressa encore à l’œuvre de Sydney Fowler Wright, auteur de SF entre Jules Verne et H.G.Wells.

Le dossier principal de ce n°10 de "QUINZINZINZILI" est consacré aux écrits de Régis Messac sur l’Union Soviétique. Nous sommes dans les années 1930. La révolution bolchevique est installée. Son but est-il de convaincre le monde d’une supériorité démocratique ? Selon Maxime Gorki, mal traduit - affirme Messac - la Liberté n’est pas encore pleinement à l’ordre du jour. Si l’expérience reste prometteuse, la perfection est improbable. Toutefois, c’est plutôt à un autre écrivain russe que s’intéressa Régis Messac. Nourri de ses observations du monde, Panaït Israti est aujourd’hui un écrivain totalement oublié (sauf de rares intellectuels). C’est sans doute fort dommage, car ce fut visiblement un témoin de son temps, de l’évolution d’une époque. Un auteur à redécouvrir.

On lira aussi avec amusement un discours préparé en 1923 par Régis Messac, à l’occasion d’une remise de prix scolaire. “La manière de comprendre les sports” nous éclaire sur les psychodrames liés à l’actualité sportive de notre époque. “Si l’on voulait examiner de près ces fameux champions, ne trouverait-on pas à leur supériorité quelque chose de bien artificiel ?” dit avec justesse Régis Messac. La compétition est-elle, somme toute, une victoire ? Cet auteur et pédagogue, depuis longtemps disparu, avait déjà saisi quelques tares de notre temps.

Rappelons que tous les romans et autres écrits de Régis Messac sont progressivement réédités par les éditions Ex Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.

On peut se renseigner ici sur les publications des Amis de Régis Messac :

www.regis-messac.fr

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