Le n°9 de la revue l’Indic connaît un beau succès, consécration des efforts de Fondu au Noir (lire les
articles de Pierre Faverolle ou de l'Oncle Paul). Profitons-en pour en savoir plus sur cette association. J’ai posé
quelques questions à Caroline de Benedetti qui, avec Émeric, Geoffroy et les autres, ne se contente pas de publier ce Noir magazine…
L'association Fondu au Noir est de plus en plus active. Quelles sont les animations proposées,
passées et à venir ?
CdB
: Entre 2010 et 2011 c'est vrai que l'asso n'est pas restée les deux pieds dans le même sabot. Comme il y a un salaire à la clé, ça motive ! Depuis le début on se donne du mal pour y
arriver, proposer de la qualité et de l'originalité.
Cette année les choses ont pris de l'ampleur. D'abord à Nantes, où on voulait depuis un
bout de temps déjà faire se rencontrer auteurs et public, d'une façon un peu privilégiée. Résultat, la formule resto-littéraire est en train de faire ses preuves. Le dernier a eu lieu le 16 juin
avec DOA. On avait ouvert la saison 2011 avec Dominique Manotti et du bar au beurre blanc ! Et entre les deux il y a eu Pascal Dessaint, du vin rouge, Craig Johnson et Ron Carlson, on ne s'est
pas ennuyés. Il ne s'agit pas juste de se raconter des blagues et de dire les histoires qu'on aime raconter ; ces auteurs avaient vraiment des choses à nous apprendre, un point de vue, une
perspective sur le monde et la littérature. Ce n'est pas si fréquent.
Et puis d'un autre côté notre rapport avec le public s'est accéléré via les rencontres
dans les bibliothèques et même les écoles. Le contact avec les jeunes - que ce soit les petits d'école primaire, ou bien les lycéens avec lesquels nous avons parlé, par exemple, de l'image de la
femme dans le polar - amène des échanges encourageants. Malgré Facebook, malgré l'ordinateur, le téléchargement, la télévision etc... des jeunes qui lisent, ça existe encore ! Nous en avons même
rencontré de sacrément passionnés par la lecture et le cinéma, comme celui qui nous citait Hitchcock à 10 ans. Emeric lui a demandé comme ça quel était son film préféré et il a répondu "Fenêtre
sur court" ! Nous avons aussi beaucoup travaillé avec le festival Mauves en Noir, c'est une chouette équipe. On a participé au choix des auteurs, à l'organisation des déplacements d'auteurs dans
les lycées et bien d'autres choses, comme la plaquette du programme. Je pense qu'on va remettre ça l'année prochaine parce que ça s'est très bien passé avec Eric Maneval, Christian Roux et Marin
Ledun et les lycées. Enfin d'abord on va profiter un peu des vacances... pour bouquiner.
Quoi de 9 pour L'Indic, le noir magazine des Fondus ?
CdB : L'Indic change, de numéro en
numéro, il y a des articles en plus, des articles en moins, la maquette évolue. Sur ce numéro 9 par exemple, la belle rubrique "Photo Ci-contre" disparaît. La série de portraits réalisés par
Olivier Favier arrivait à son terme, c'est dommage, mais il faut savoir passer à autre chose. Et puis les portraits photos existent dans d'autres revues maintenant... À nous de continuer à
innover. Il y a donc une nouvelle rubrique, "Comparution immédiate", et deux nouveaux contributeurs dont les points de vue nous intéressent.
J'aime bien votre rubrique Scoop. De quoi c'est-y qu'elle cause
?
CdB : On a décidé de supprimer cette
rubrique... Mais non, en fait nous avons un jeune débutant dans le polar qui nous propose une sélection de romans sur le thème "Nos jeunes héros". Tu en as peut-être entendu parler, un certain
Claude Le Nocher... La rubrique Scoop c'est ça : une personne qui apporte un éclairage sur un sujet, du polar et la guerre (Claude Mesplède) aux photos de Weegee (Lionel Bérenger) en passant par
la SF de Jacques Barbéri (Laurent Leleu)...
Le dossier de ce numéro, c'est de l'actu : le monde arabe
!
CdB : Oui, le monde arabe. C'était
ambitieux, dans la mesure où le sujet est vaste, et casse-gueule. Il faut déjà définir ce qu'est le monde arabe. Enfin notre but n'est pas d'être exhaustif mais de donner des pistes. L'important,
c'est que les amateurs y trouvent leur compte, et qu'on leur fasse se poser quelques questions. C'est quand même un peu notre moteur, ne pas juste considérer le lecteur comme un consommateur de
livres, mais l'interroger, le pousser à réfléchir au genre. Pour ma part j'ai un peu l'impression que le polar c'est beau, ça se vend, y en a partout, mais alors le questionnement et le recul se
font rare. C'est dommage.
C'est pour ça que des articles qu'on a publiés, comme celui sur Thilliez par Geoffroy Domangeau, ou celui sur Ellroy par Alexandre Clément, me semblent
important. Ils sortent de ce qu'on lit partout sur ces auteurs, à qui on déroule souvent le tapis rouge. Les rédacteurs de ces articles offrent une réflexion, avec laquelle on peut être d'accord
ou pas, mais les arguments sont là. Les rédacteurs, c'est comme les auteurs, quand ils ont quelque chose à dire, on les laisse s'exprimer. La gamme des personnes avec qui nous travaillons est
donc très large.
Et, si tout va bien, le dossier du futur n°10 ?
CdB : Le dixième numéro est prévu pour
octobre, et le sujet n'est pas encore vraiment arrêté. Il y a une longue liste de thèmes que nous avons envie de traiter. Peut-être la science-fiction ? Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura encore
quelques changements.
Merci à Caroline. Longue vie aux Fondus et à l’Indic.
On se renseigne sur leur site : http://fonduaunoir44.blogspot.com/
On y ajoute de la musique en visitant celui-ci : http://duclock.blogspot.com/