Bien que, faute d’informations en amont, je n’aie pu annoncer le salon du livre Paris Noir (Maison des métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e), je comptais livrer dès ce week-end les lauréats des divers prix décernés. Ils ont été annoncés (?) dès le vendredi 22 octobre en soirée. Je pouvais donc espérer trouver cette info et vous la transmettre. Hélas, la communication de cette manifestation locale parisienne est, cette année encore, totalement défaillante. Soutenue par une chaîne de télé, disposant d’une directrice littéraire compétente (Catherine Diran), une éminente journaliste (Julie Malaure) faisant partie d’un des jurys, on imagine logiquement que l’info va circuler. Non, l’organisation n’a rien organisé en ce sens. Dimanche soir, 20h35, rien de rien. C’est déplorable, mais je dois me contenter de rappeler les sélectionnés pour les prix qui pouvaient nous intéresser…

Les nominés Paris Noir Roman 2011

Francesco de Filippo. L’Offense (Ed. Métailié)

Serge Quadruppani. La disparition soudaine des ouvrières (Ed. du Masque)

Sébastien Rutes. Mélancolie des corbeaux (Actes Sud)

Dominique Sylvain. Guerre Sale (Viviane Hamy

Marin Ledun. Les Visages Ecrasés. (Ed.du Seuil)

Les nominés Paris Noir BD 2011

Chabouté. Les Princesses aussi vont au petit coin.Vents d’Ouest.

Stanislas. Le Perroquet des Batignolles (d’après Tardi et Boujut) Dargaud.

Olivier Berlion. La commedia des Ratés. Dargaud.

Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna. Futuropolis

Paolo Bacilieri et Matz. Adios Muchachos. Casterman/Rivages/Noir

Martin Viot. Le policier qui rit. Casterman/Rivages/Noir.

Les nominés Paris Noir Jeunesse 2011

Didier Leterq. Théo et l’énigme des diamants. Le Pommier.

Agnès Laroche. Le fantôme de Sarah Fisher. Rageot.

Elise Fontenaille. Le garçon qui volait des avions. Rouergue.

Stéphanie Benson. Shooting Star. Syros.

Anne et Marie Rambach. Comment je suis devenue flic. Thierry Magnier.

L’association Édit’O les éditions oléronaises est née de la volonté de quelques amis, tous passionnés de littérature. L’idée première est la promotion de la littérature à travers le soutien à l’édition des œuvres des membres de l’association, mais aussi d’autres auteurs intéressés par leur démarche, l’organisation de concours de nouvelles littéraires, de rencontres autour d’un auteur, d’une œuvre, de lectures publiques. L’association participe aux manifestations littéraires locales, principalement sur l’Île d’Oléron et en Charente Maritime.

Les éditions oléronaises organisent pour la première année un concours littéraire réservé aux romans policiers, avec pour obligation que tout ou partie de l'intrigue contenue dans les manuscrits concurrents se déroule en bord de mer. Ce concours est ouvert du 7 octobre 2011 au 11 février 2012. Plus de détail sur leur blog.

En novembre 2011, les festivals et salons du polar se multiplient partout en France. Bien difficile de répertorier toutes les manifestations pouvant intéresser les passionnés. D'autant qu'il existe également des salons du livre généralistes. Néanmoins, voici six évènements se déroulant en Normandie, en Bretagne, à Paris, dans le Nord, en Rhône-Alpes et en Seine-et-Marne.

Dimanche 6 novembre, au centre culturel Bourvil de Franqueville-Saint-Pierre (76, Seine-Maritime, à côté de Rouen), première édition du salon «Sang pour Sang Polar». De 10h à 18h, le public pourra participer à différentes animations autour du Polar et échanger avec les nombreux auteurs, illustrateurs et éditeurs de livres spécialisés dans la littérature policière, présents sur ce salon. Des infos ici.

11, 12 et 13 novembre : Festival Noir sur la ville, à Lamballe (22, Côtes d’Armor). Un rendez-vous annuel toujours bien organisé, où sont annoncés : Mouloud Akkouche, Gérard Alle, Stéphanie Benson, Hervé Commère, Thierry Crifo, Didier Daeninckx, Sophie Di Ricci, Philippe Georget, Benjamin et Julien Guérif, John Harvey, Moussa Konaté, Arnaud Le Gouëfflec, Marin Ledun, Michel Leydier, Marcus Malte, Dominique Manotti, Claude Mesplède, Nadine Monfils, Pascal Millet, Béatrice Nicodème, Jean-Paul Nozière, Max Obione, Jean-Hugues Oppel, Patrick Pécherot, Joe G.Pinelli, J.B.Pouy, Sylvie Rouch, Bruno Ségalotti, Dominique Sylvain, Marc Villard, Alain Wagneur, etc. Des infos ici.

Du 18 au 21 novembre 2011, la Mairie du 13e et l'association 813 -les amis des littératures policières- organisent pour la huitième année consécutive le festival "Paris Polar", avec le concours de divers acteurs et lieux de l'arrondissement. Au fil des animations, plusieurs auteurs seront au rendez-vous. Des infos ici.

19 novembre : Salon du polar de Morbecque (59, Nord), commune de 2700 habitants, proche d’Hazebrouck et à proximité de Lille. Un rendez-vous réunissant environ 25 auteurs, principalement venus de la moitié nord de la France. Des infos ici.

19 et 20 novembre, le festival Sang d’Encre à Vienne (38, Isère) présente ses journées autour des littératures policières. À la salle des fêtes, place de Miremont, de nombreux auteurs sont annoncés dont : Hugo Buan, Michel Bussi, Gilles Caillot, Jean d’Aillon, Pascal Dessaint, Sophie Di Ricci, Sylvie Granotier, Marin Ledun, Jean-Louis Nogaro, Mikaël Ollivier, J.B.Pouy, Sylvie Rouch, Romain Slocombe, Dominique Sylvain, Andrea H.Japp, Laurence Biberfeld, etc. Des infos ici.

Le 26 novembre, à la Ferté-sous-Jouarre (77, Seine-et-Marne), la Médiathèque Samuel-Beckett plonge les visiteurs dans une ambiance noire et mystérieuse pour accueillir son 4e salon des littératures policières "La Ferté sous Polar"... Au programme, une trentaine d'auteurs en dédicaces, des animations, des ateliers et expositions autour du héros Fantômas. Des infos ici.

La revue trimestrielle Quinzinzinzili est évoquée ici quasiment à chaque numéro. Elle est publiée par une association, la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e). Intellectuel de l’Entre-deux-guerres, auteur d’une thèse sur le Detective Novel, Régis Messac (1893-1945) fut un vulgarisateur des littératures populaires, roman policier et science-fiction. Dans la plupart des numéros de Quinzinzinzili, on retrouve quelques-unes des chroniques qu’il rédigea sur les romans de son temps. Beaucoup sont oubliés depuis longtemps mais c’est un précieux témoignage sur une époque et ce que l’on publiait alors, de plus ou moins bonne qualité.

Bien que centré autour de Régis Messac et de ses textes, le contenu de la revue Quinzinzinzili ne se résume pas à des archives lointaines, loin s’en faut. Quand un article étudie “La chute dans le néant” de Marc Wersinger, pseudo d’un auteur inconnu, c’est pour nous signaler que ce roman est précurseur de celui de Richard Matheson “L’homme qui rétrécit”. Belle découverte, en effet. Surtout, ce n°14 contient ce qu’il faut bien appeler deux textes d’anthologie.

Le premier est l’œuvre de Léo Malet, père du détective de l’agence Fiat Lux, Nestor Burma. “Sur le roman policier” est une étude publiée en mars 1956 dans Le Monde Libertaire. On n’oublie pas que Léo Malet fut un fervent anarchiste. Ici, au-delà de son analyse sur l’histoire du roman policier, il évoque les maîtres du roman noir américain, le monde de l’édition et de la critique, ainsi que le rôle du romancier : “Son héros, par le truchement de qui il s’exprimera, sera gouailleur, désabusé, pauvre. Il ne ménagera pas ses sarcasmes à qui les aura mérités, et il fera montre de cette franchise que certains (ceux qu’elle gêne) appellent cynisme. Il saura défier le destin, trouver le mot drôle et cinglant au moment les plus tragiques…” Une définition dont on peut encore s’inspirer aujourd’hui.

Le second texte marquant est de Jack London : “Ce que la vie signifie pour moi”. Écrit en 1905, publié en 1909, il fut traduit en 1939 par Régis Messac. C’est un texte exprimant la conscience sociale de Jack London. On sait qu’il connut bien des expériences avant de devenir écrivain. “Je regardais le fils du patron de l'usine, allant au collège, et je savais que c'était mon muscle qui permettait en partie de payer la nourriture et la bonne camaraderie dont il jouissait […] C’était la règle du jeu. Ils étaient les puissants. Très bien. J’étais fort, je me taillerais une place parmi eux et tirerais de l’argent des muscles d’autres hommes. Je n‘étais pas effrayé de travailler. J’aimais le travail dur…”

On le voit, tels ce témoignages de grands noms de la littérature, Quinzinzinzili offre de la belle matière pour un large public. À Paris, on trouve cette revue chez les libraires suivants : L’Amour du Noir (5e), Sillage (5e), La Hune (6e), L’œil écoute (6e), Un regard moderne (6e), Scylla (12e), Le Divan (15e), et on peut le consulter à la BILIPO (5e). Dans l'Ouest, on la trouve chez Abraxas Libris à Bécherel (35), Place Média à Coutances (50), et La Boutique d’Anatole F. à Granville (50). Ou bien, on se renseigne sur le site des Amis de Régis Messac. L’association donne également des conférences dans le cadre de divers festivals dédiés à la littérature.

Ouvrage mythique et indispensable pour les passionnés, la thèse de Régis Messac a été enfin publiée en intégralité aux éditions Encrage (diffusion Les Belles Lettres). On parlera en détail par ailleurs de ce gros volume disponible depuis l'été 2011, passionnante étude à tous points de vue.