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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 06:56

 

En ce début d’année, nouvelle enquête riche en sourires et en péripéties pour notre commissaire sicilien préféré, dans La piste de sable d’Andrea Camilleri (Fleuve Noir).

Alors, qu’est-ce qu’il fut nouvellement à Vigàta ? Ce matin-là, le commissaire Salvo Montalbano trouve le cadavre d’un cheval devant sa villa, sur la plage de Marinella. Couvert de sang, l’animal a été martyrisé, battu à coups de barres de fer. Furieux, Montalbano suit les traces et découvre vite l’endroit où la bête a été massacrée. Il ne tarde pas à appeler ses collègues policiers pour collecter des indices éventuels. Tandis qu’ils sont occupés, le cadavre du cheval disparaît. Ceux qui l’ont maltraité sont venus récupérer l’animal mort.

Qu’est-ce qu’ils y connaissent aux chevaux, à la police de Vigàta ? Moins que rien, sauf Catarella qui sait qu’on fait un marquage pour chacun. Quand Rachele Estermann porte plainte pour le vol de son cheval, Montalbano ne doute pas d’avoir identifié le cadavre. En vue d’une course hippique privée à Fiacca, le cheval se trouvait dans les écuries de Saverio Lo Duca, notable local, une relation de Rachele.

CAMILLERI-2011Montalbano s’avoue troublé par cette belle quadragénaire, grande, blonde, cheveux aux épaules, longues jambes, yeux bleus, corps ferme et athlétique z’actement comme on s’imagine les walkyries. Pas difficile d’en savoir plus sur elle, puisque Rachele loge actuellement chez Ingrid, l’amie-amante Suédoise de Montalbano. La piste des courses clandestines n’est pas exclue. Le nommé Prestia serait un des organisateurs, pour une branche de la Mafia. Il n’a pas pu dire non. Donc il s’est mis contre Balduccio aussi sur le terrain des affaires Je le vois pas vieillir sereinement, ce Prestia conclut Montalbano. Le gardien de l’écurie témoigne que les voleurs ont, en réalité, dérobé aussi un deuxième cheval, appartenant à Saverio Lo Duca. Celui-ci ayant porté plainte à Montelusa, les policiers de Vigàta n’auraient pas à enquêter de leur côté.

Invité avec Ingrid à la course du dimanche à Fiacca, le commissaire se sent totalement déplacé dans cette société d’aristocrates parieurs. Néanmoins, il se rapproche intimement de Rachele. Ce qui ne le satisfait pas autant qu’il l’a cru, d’ailleurs. Au retour à Marinella, de bien curieux voleurs ont saccagé la villa de Montalbano, sans rien emporter. Ce n’est pas leur première visite. Il peut s’agir d’un nouvel avertissement mafieux, à cause d’un procès à venir où le policier va témoigner. Ses collègues essaient de piéger les malfaiteurs quand ils insistent, tentant d’incendier la villa. Un des individus est blessé lors d’un échange de tirs.

Si le clan Cuffaro de la Mafia pense impressionner Montalbano, ils se trompent. Il contacte quand même le procureur avant le procès. Le policier a du mal à cerner la combine qui agite depuis trois mois une poignée de suspects. Pour les vols de chevaux, la piste d’un ex-palefrenier de Lo Duca se précise. Une vengeance qui manque de clarté dans les détails. Peut-être un porte-bonheur en forme de fer à cheval peut-il aider le commissaire à démêler cette affaire ?…

 

Est-il encore nécessaire de vanter les mérites du Maestro sicilien ? Chacune des escapades insulaires auxquelles il nous convie, nous offre le plaisir de côtoyer un temps l’ami Salvo. Précisons que la tonalité largement humoristique, ou les états d’âmes amoureux du fringant quinquagénaire, ne doivent pas masquer les qualités de l’intrigue proprement dite. Car le développement de l’aspect criminel, ainsi que le dénouement, sont toujours à la hauteur. On aime également la fluidité narrative de Camilleri, qui n’a pas besoin de plusieurs pages pour planter le décor : C’était une journée qu’on aurait dit une photo. Comme il n’y avait pas un souffle de vent, tout était immobile, éclairé par un soleil particulièrement attentif à ne rien laisser dans l’ombre. Il n’y avait même pas de ressac.

Soulignons encore la complicité entre Montalbano et le lecteur quand, après avoir simulé la colère devant le questeur et le procureur, il tourna le dos aux deux hommes, ouvrit la porte et sortit, en se félicitant de la bonne réussite de sa scène de grand tragédien. À Hollywood, il aurait sûrement fait carrière. Et peut-être qu’il aurait décroché un Oscar. Aucun risque d’être déçu par les enquêtes de Montalbano, bien sûr !

- Disponible dès le 13 janvier 2011.

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 07:18

 

C’est un réel bonheur que de suivre notre cousin sicilien Salvo Montalbano dans ses aventures. Il n’est pas donc nécessaire de souligner les qualités deLes ailes du sphinx (Fleuve Noir), puisque c’est une évidence. Voici un petit résumé du nouveau roman d’Andrea Camilleri.

On a trouvé le cadavre d’une jeune femme nue dans l’ancien ruisseau servant de décharge, sur la route de Montelusa. C’est un coin où les rendez-vous sexuels sont habituels. La victime a été défigurée par un tir au visage, ce qui la rend impossible à identifier. En réalité, elle a été tuée ailleurs, au moins vingt-quatre heures plus tôt. On l’a déshabillée et lavée avant de la déposer là, vu que ses vêtements devaient être ensanglantés. 10-CAMILLERI-1.JPGSon seul signe distinctif est un tatouage sur l’omoplate, un papillon sphinx. On a juste découvert de la poudre rubis sous ses ongles. Le commissaire Salvo Montalbano demande à un ami journaliste-télé de lancer un appel à témoins. L’autre affaire en cours est moins préoccupante. Le kidnapping de M.Picarella, il n’y a que son épouse qui y croit, qui insiste. On l’a vu dans un night-club de Cuba, comme le prouve une photo.

Un témoin pense avoir reconnu la jeune victime de la décharge. Cette Katia, une Russe brune de 23 ans, il l’a employée comme aide à domicile. Ce n’est peut-être pas elle, car la morte est blonde. Ingrid, la bonne copine de Montalbano, aide le commissaire à oublier le silence persistant de sa compagne Livia. Ingrid a eu, elle aussi, une employée de maison russe. Cette Irina lui a volé des bijoux, avant de disparaître. Comme Katia, elle était originaire de Scelkovo. Elles étaient prises en charge par l’association La Bonne Volonté, dirigée par Monseigneur Pisicchio et par le chevalier Piro. Plutôt antipathiques, ces deux-là, estime Salvo Montalbano, qui renifle là une odeur de fric et de roussi. Une troisième fille de Scelkovo, Sonia, fut aussi hébergée par l’association avant de disparaître. Ça mérite une petite enquête sur le fonctionnement de La Bonne Volonté.

Montalbano découvre qu’il existe une quatrième Russe, Zin, maquée avec un petit délinquant. Toutes portent le même tatouage, toutes sont passées par la fameuse association. Justement, le Questeur fait comprendre à Montalbano qu’il ne doit pas s’occuper de La Bonne Volonté, conseil qu’il s’empresse d’ignorer. Katia est bientôt repérée. Employée chez un notaire, elle est sous la protection d’un curé qui n’apprécie guère l’association de Mgr Pisicchio. Les adjoints du commissaire ont tenté de savoir d’où venait la poudre rubis, que la victime avait sous les ongles. Ce n’est pas chez les utilisateurs qu’il faut chercher, mais chez un fournisseur de cette poudre. Montalbano imagine bientôt le bon scénario…

Si, à 56 ans, il reste adepte des bons repas et des plats de poisson frais, l’ami Salvo se sent gagné par “l’alibi de la vieillesse”. Néanmoins, dès que se présente une enquête criminelle sérieuse, le revoilà dans l’action. Avec une intrigue de bon aloi, comme sait les concocter Camilleri. Et ce n’est pas parce que l’affaire semble bouclée trente pages avant la fin qu’elle est terminée. Sans oublier une belle part d’humour, parfois grinçant. (“Dans le parking, le commissaire s’atrouva à côté d’une Ferrari. À qui appartenait-elle ? Certainement à un crétin, quoi que pût être le nom du propriétaire écrit sur la carte grise. Parce qu’y pouvait y avoir qu’un crétin pour se promener au pays dans une voiture pareille. Et y avait aussi une deuxième catégorie d’imbéciles, parents très proches des crétins à Ferrari, c’était celle des gens qui, pour aller faire leur marché, se prenaient leur tout-terrain à quatre roues motrices, avec quatorze phares grands et petits, boussole et essuie-glaces spéciaux anti-tempêtes de sable.”)
Des romans qu’on lit toujours avec un très grand plaisir.

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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 07:30

Une nouvelle aventure de l’attachant Salvo Montalbano, une enquête policière singulière sur certaines ONG, et un thriller humaniste : différents dans la manière comme dans les ambiances, les trois romans que nous présente le Fleuve Noir en ce mois de janvier s’avèrent diablement excitants.
Commençons par notre Sicilien préféré…



Andrea Camilleri : "Un été ardent" (traduit de l’italien par Serge Quadruppani). Un couple d’amis du commissaire Salvo Montalbano et de Livia a loué une villa en bord de mer. Après une triple invasion de cafards, de souris et d‘araignées, Laura et Guido constatent la disparition de leur fils de trois ans, Bruno. Le sol raviné autour de la villa et un léger séisme ont dégagé l’accès à un niveau inférieur : un appartement identique, clandestin, que le propriétaire émigré en Allemagne aurait probablement fait régulariser un jour, s’il n’était mort entre-temps. En y retrouvant Bruno, Montalbano découvre également un coffre contenant le cadavre d’une fille du village disparue plusieurs années auparavant. Laura décide de quitter la villa sans attendre, avec son fils et son mari. Fâchée, Livia s’en va aussi. Si le fils attardé des propriétaires apparaît comme fort suspect, d’autres personnages sont aussi douteux : Spitaleri, l’architecte véreux, ou encore Adriana, la ravissante jumelle de la victime. On sait que Montalbano n’est pas insensible aux jolies femmes, surtout quand Livia est loin…

Didier Sénécal : "Les petites filles et les petits garçons". Un soir, le commissaire Lediacre invite à dîner chez lui son adjointe Hélène Vermeulen. S’il lui impose, au cours du repas une émission de variétés à la télévision, c’est que Lediacre a une idée derrière la tête. En fait de soirée-télé devant une pâle copie du Téléthon, il veut montrer à sa fidèle collaboratrice Pierre Guillaume Heuzé, président d’une ONG baptisée MÔMES. Car son passé sulfureux et la masse d’argent qu’il brasse pour les orphelins dans le monde ont suffi à attirer l’oeil d’un jeune commissaire bien vite rappelé à l’ordre par sa hiérarchie. Une affaire que ce dernier n’a évidemment pas hésité à porter chez Lediacre – officieusement responsable des Intouchables. Cette enquête mène le policier et ses deux acolytes sur des terres lointaines. L’homme des villes considéré comme un sauveur n’est pas loin de s’octroyer le droit de disposer des êtres qu’il prétend protéger. En premier lieu des enfants livrés à eux-mêmes qui, lorsqu’ils ne sont pas happés par l’adoption illégale, sont à la merci d’une autre espèce d’ogres… Commissaire étrange et sympathique, aux méthodes pas toujours orthodoxes, Lediacre va toujours au bout de ses investigations pour dénoncer la vérité.

Gilles Legardinier : "L’exil des anges". Un couple de chercheurs a réussi à décrypter les arcanes de la mémoire humaine. Parce que cette découverte peut révolutionner le monde en ouvrant d’infinies possibilités scientifiques et spirituelles, les grandes puissances veulent se l’approprier à n’importe quel prix. Cathy et Marc Destrel savent ce qu’il adviendrait de leurs travaux s’ils tombaient entre de mauvaises mains. Harcelés, ils n’ont pas d’autre choix que de tester sur eux-mêmes leur théorie : s’éteindre avec leur secret pour, s’ils ont vu juste, mieux se retrouver - ailleurs… Seul l’agent de la NSA qui les surveille depuis si longtemps sait que leur mort n’est pas la fin. Il décide de les poursuivre,d’une vie à l’autre… Vingt ans plus tard, trois jeunes gens uniquement liés par le rêve d’une mystérieuse chapelle écossaise aujourd’hui engloutie, débarquent dans les Highlands. Irrésistiblement attirés vers ce lieu, Valeria, Stefan et Peter vont se trouver confrontés à une fascinante réalité. Ils ne vont avoir que peu de temps pour sauver leur vie et protéger un pouvoir que les hommes ne sont peut-être pas prêts à posséder...

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 09:19

Trois enquêtes du commissaire Montalbano, d'Andrea Camilleri

Le personnage du commissaire Salvo Montalbano a rapidement séduit les lecteurs, en France comme ailleurs. Il est vrai que c'est un héros humaniste, avec ses plaisirs (de la table, par exemple) et ses faiblesses (son âge, et les femmes). Ses enquêtes laissent aussi une belle part à l'humour. La traduction française, par Serge Quadruppani, contribue à nous faire apprécier ces romans. Retour sur trois titres, en commençant par celui qui le fit connaître chez nous.

« La forme de l'eau » (1998)  L'action se passe dans la région de Vigàta, en Sicile. Politicien important, l'ingénieur Luparello est décédé d’une crise cardiaque, dans sa voiture – retrouvée dans le chaud secteur du Bercail, fréquenté par des prostituées et leurs clients. Sans doute est-il mort en faisant l’amour. Selon des témoins, sa partenaire s'est enfuie. Quelques détails surprennent le commissaire Salvo Montalbano, chargé de l’affaire. Même s’il a le soutient relatif du questeur, son supérieur, il doit se montrer très prudent. Ni l’avocat Rizzo, ni le député Cusumano ne l’impressionnent vraiment. Il se doit de vérifier certains indices, trop flagrants. L’éboueur Saro a retrouvé un collier très coûteux que certaines personnes cherchent. S’il fait confiance à Montalbano, il pourra en tirer parti pour faire soigner son bébé souffrant. Quant à son collègue éboueur Pino, il a remarqué l’étrange réponse de l’avocat Rizzo, le premier averti de la mort de l’ingénieur… La veuve Luparello est une femme lucide. Elle renseigne le policier sur la villa où son mari recevait ses maîtresses. Le collier semble appartenir à la belle suédoise Ingrid, qu'on dit peu farouche.

« Le tour de la bouée » (2005)  Montalbano ramène à la côte le corps d'un noyé, qui a eu les membres liés par du fil de fer. Il a mariné deux mois dans la mer. Montalbano s’informe sur les courants marins, pendant que son adjoint Fazio cherche l’identité du mort. Le commissaire définit bientôt où le corps fut immergé. Dans un village bâti sans permis, Spigonella, une villa blanche et rouge l’intrigue. Elle dispose d'un discret port privé, bien aménagé. Le cadavre ressemble à un nommé Errera, un truand mort depuis un an. A l’arrivée d’un bateau d’immigrés Noirs, Montalbano avait remarqué un gamin au comportement curieux. Plus tard, il apprend que l'enfant a été tué par un chauffard. Il s'agit d'un meurtre. Le policier s'en veut. Au débarquement, un ambulancier eut un rôle suspect. L’homme avoue être contraint de véhiculer des immigrés. Un journaliste avait déjà contacté Montalbano, au sujet de ces trafics. Écœuré par ce que subissent les enfants, le policier décide de s’attaquer à cette organisation.

« La lune de papier » (2008)  Angelo Pardo a été abattu chez lui, peut-être après avoir eu une relation sexuelle. Michela, sa soeur, s’est inquiétée de l’absence de son frère dont elle est proche. Après la découverte du cadavre, Salvo Montalbano perquisitionne chez Pardo. Il découvre un curieux livret de chansonnettes, ainsi que la clé d’un petit coffre qui a disparu. Montalbano réalise trop tard sa une grosse bourde : il a laissé Michela à dormir chez son frère. Il s'avoue troublé par cette femme d’une beauté particulière, qu’elle dissimule sous des vêtements vagues. Pardo était l’amant d’Elena. A l'inverse de Michela, Elena est d'une sensualité agressive. Mariée à un vieux professeur, qui n’ignorait rien de sa liaison avec Pardo, Elena parait sincère. Elle n’a pas d’alibi, n‘ayant pas rejoint son amant ce soir-là. Michela l’accuse, ne cachant pas son hostilité. Des lettres cachées dans la voiture de Pardo sont peut-être moins révélatrices qu'il ne semble. Si plusieurs pistes sont possibles, Montalbano s’interroge surtout sur le train de vie de la victime.

© Claude le Nocher

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