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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 05:55

"1894. Cinq ans se sont écoulés depuis le stage de Georges Villeneuve à Paris. Devenu médecin-expert à la morgue de Montréal, il milite pour faire reconnaître l’importance de la médecine légale au Québec. C’est dans ce contexte qu’a lieu une série de meurtres atroces : à différents endroits de la ville, des femmes sont assassinées au cours d’avortements clandestins. Sur les lieux du crime, on retrouve systématiquement une image de l’Immaculée Conception.

Confronté à l’une des affaires les plus ardues de sa carrière, Villeneuve est sur tous les fronts : tout juste nommé assistant-surintendant à l’asile Saint-Jean-de-Dieu, il est accaparé par son travail à la morgue et doit faire face à la pression médiatique croissante. Et c’est bien sûr à ce moment-là que la belle Emma Royal, qu’il n’a pas vue depuis Paris, annonce sa venue à Montréal…"  

Jacques Côté : Et à l’heure de votre mort (Babel Noir, 2018)

Une fois n’est pas coutume, on peut se contenter de reprendre le résumé de la 4e de couverture. On n’en détaillerait pas davantage au sujet de cette intrigue touffue, qui rend hommage à l’engagement de Georges Villeneuve, personnage réel oublié par l’Histoire. Est-ce à dire que l’on se perd dans les méandres du récit ? La documentation affûtée, précise quant à l’ambiance du Québec de la fin du 19e siècle, nous fait-elle perdre le fil de l’aspect criminel ? Non, et c’est même l’atout premier de ce roman. La narration n’est pas simplement souple ou fluide, elle est "naturelle". Nous voilà plongés dans la vie des Québécois d’alors. Avec une bien lente modernisation du pays, due autant aux rivalités entre francophones et anglophones, au poids encore très présent des religions, et à la méfiance des autorités de la ville envers tout ce qui est scientifique.

Si l’on peut parfois reprocher une part de lourdeur à certains "polars historiques", qui accordent plus de pages au contexte décrit qu’à l’aspect enquête, l’expérimenté Jacques Côté ne tombe pas dans ce piège. Il ne s’agit pas d’une biographie de Georges Villeneuve, mais d’une fiction basée sur un personnage qui aurait dû davantage marquer l’Histoire du Québec – et de crimes absolument crédibles en ce temps-là. Il règne ici une noirceur bienvenue : on peut parier que, même les lecteurs appréciant modérément ce type de romans s’inscrivant dans le passé, accepteront de s’immerger (avec un grand plaisir) dans ce livre et seront rapidement captivés. 

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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 04:55

Marnie Duchamp avait onze ans en cet été 1979. À Rivière-aux-Trembles, petit village de la campagne québécoise, Michael Saint-Pierre, douze ans, était son meilleur copain. Émule de Superman, Mike était autant son alter-ego que son héros. Tous deux avait trouvé leur coin isolé, le Bassin magique, au cœur de la forêt voisine. Leurs jeux d’enfants cessèrent brutalement avec la disparition inexplicable de Michael. Pour les adultes et la police, les réponses de Marnie ne valaient pas grand-chose. Sans la soupçonner ouvertement, on ne voyait en elle qu’une "rescapée", trop imaginative ou peut-être malsaine. “La disparition de Michael a imprimé sur mon visage la marque du diable, et je suis dès lors devenue une paria, une intouchable, une enfant dont il ne fallait pas s’approcher.” Finalement, son père et elle préférèrent déménager de Rivière-aux-Trembles.

En 1992, au Québec, Bill Richard est un auteur de livres destinés aux enfants, connaissant un beau succès. Celle avec laquelle il a partagé le plus de complicité, ce n’est pas son épouse Lucy-Ann, mais leur fillette Billie – neuf ans. Pixie, le chat de sa fille, comptant beaucoup aussi dans leur vie. Quand la gamine disparut mystérieusement, le choc fut intense pour Lucy-Ann et Bill Richard. Ça n’arrive pas qu’aux autres, ce genre de drame. Hyper nerveuse, Lucy-Ann accusa son mari d’être responsable de cette disparition – le couple se séparant bientôt. L’enquête de police n’avançait guère, les deux flics en étant chargés suspectant fortement Bill. L’acharnement du policier Ménard était déstabilisant, en plus de l’épreuve que subissait Bill. En 2009, sans jamais oublier l’image heureuse de sa fille, il tenta de rompre avec ce passé, partant s’installer à Rivière-aux-Trembles.

Pendant vingt-trois ans, Marnie a été fleuriste à New York, le souvenir de Michael Saint-Pierre ne s’effaçant pas. Ce n’est qu’au décès de son père, qui lui avait transmis la passion des fleurs, que Marnie revient à Rivière-aux-Trembles. Se résoudre à l’absence définitive de son ami est encore difficile. Le père de Mike s’est fait une raison, concluant : “La forêt a pris Michael, c’est tout.” Quant à Bill Richard, arrivé au village le jour des obsèques du père de Marnie, il perd le chat Pixie et s’enfonce dans la solitude. Certes, sa philosophie de l’existence et continuer à écrire des contes pour enfants l’aident à surmonter le vide. Mais si Billie est toujours près de lui en pensées, quel avenir envisager ? Dans la forêt, Bill remarque une croix érigée en mémoire d’un certain Michael. Auparavant, il n’avait jamais porté attention à ce cas de disparition d’enfant.

Un autre duo de policiers harcèle maintenant Bill. Ils enquêtent sur la disparition récente du petit Michael Faber. Comment démontrer, malgré son stoïcisme affiché, qu’il n’est pas du tout un assassin d’enfants ? “Les hommes seuls n’ont pas la cote et on se les imagine aisément dans la peau d’un satyre ou d’un pédophile. Mon statut d’homme seul faisait de moi un marginal dont il valait mieux se méfier.” Ayant traversé des situations similaires, Bill et Marnie ont bien des choses en commun…

Andrée A.Michaud : Rivière tremblante (Éd.Rivages, 2018)

Sur la croix qu’ombrageait ici les arbres, quelqu’un avait gravé un nom, Michael, avec un canif ou un burin. Aucune fleur ne l’ornait cependant. Au lieu de ça, on y avait suspendu un petit hibou de paille et d’écorce qui se balançait dans le vent. La corde fichée dans sa tête s’était enroulée autour de son cou, et il ressemblait à un pendu qui se serait trompé de longueur de corde et aurait été obligé de se coller la tête au plafond pour ne pas se rater. Ce hibou était carrément sinistre avec ses petits yeux jaunes qui semblaient capter autour de lui le moindre mouvement, la moindre anomalie dans le paysage. Quand il s’est immobilisé face à moi, j’ai eu l’impression qu’il me regardait, tentant d’évaluer si une anomalie telle qu’un homme au milieu de la forêt méritait qu’on s’y attarde, puis le vent l’a fait pivoter en même temps qu’un frisson courait sur la rivière.

Vous adorez les thrillers explosifs, les romans noirs percutants, les polars anxiogènes ? Alors, ce livre n’est pas pour vous. Malgré les faits tragiques, douloureux, cruels, il existe une sorte de douceur, d’empathie, de tendresse dans cette fiction. Andrée A.Michaud est une conteuse hors-pair, une remarquable romancière. Elle explore ici les sentiments de ses personnages avec humanité. Alternativement, Marnie et Bill retracent avec lucidité les épreuves endurées. Quand disparaît son enfant ou son meilleur ami, on n’en sort pas indemne. Ce qu’exprime l’auteure sans apitoiement, sans qu’il s’agisse de compassion, mais en leur donnant la parole.

Si le contexte est énigmatique, sans doute criminel, voilà un roman littéraire de niveau supérieur. On retrouve les ambiances blues et jazz chères à l’auteure, ses références cinématographiques également. Y compris dans les identités de quelques protagonistes. Sa description des paysages sylvestres, de la magnifique nature du Québec, contribue à la fascination. Le décor apaise-t-il vraiment les tensions ? Bill et Marnie étant dans le malheur, Andrée A.Michaud fait preuve d’une réelle bienveillance à leur égard. Il ne faut pas hésiter à découvrir ses trois romans disponibles aux Éd.Rivages.

Andrée A.Michaud : Rivière tremblante (Éd.Rivages, 2018)
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8 janvier 2018 1 08 /01 /janvier /2018 05:55

Pourquoi, en ce 11 juin 1981, le gouvernement québecois lança-t-il donc une démonstration de force contre les pêcheurs Indiens de la Restigouche, une réserve à la frontière avec le Nouveau-Brunswick ? Les Mi'gmaq durent affronter des centaines de policiers de la Sûreté du Québec. Il était question de réduire les droits de pêche au saumon, pour ce peuple qui en avait fait sa principale activité. En ces temps où existaient des tensions entre les autorités fédérales canadiennes et des politiciens québécois, tout ça n’était qu’un prétexte. D’autant qu’aucune mésentente réelle ne créait jusqu’à là de conflit entre les Indiens et la population d’origine européenne. Étonnante agitation dans ce secteur paisible de Gaspésie si pittoresque. Pourtant, la répression fut extrêmement violente de la part des policiers.

Ce n’est pas la jeune Océane, quinze ans, Mi'gmaq vivant là avec ses parents, qui pouvait comprendre les enjeux de cet événement. D’instinct, elle sent néanmoins l’injustice. Bien que la zone soit interdite d’accès, elle rejoint sa famille. Hélas, elle va être victime des excès de la situation… Âgé de trente-cinq ans, Yves Leclerc est garde-chasse dans cette région. Chargé de la protection de la nature, il respecte les Mi'gmaq dont il connaît les préceptes traditionnels et l’Histoire. Ces peuples venus d’Asie, via le Détroit de Béring il y a quantité de siècle, ont conservé leur identité. Né dans une famille modeste, Yves se reconnaît en eux. Aussi démissionne-t-il aussitôt quand les autorités prennent pour cible les pêcheurs Mi'gmaq. Il recueille bientôt Océane, en fuite, et sous le choc.

William Metallic est un ami d’Yves Leclerc. Ce sexagénaire Indien a choisi de vivre tel un ermite, entre les forêts et les eaux de la Gaspésie. Quand Yves est menacé par un duo d’individus dangereux, William intervient. Par contre, dans le cas d’Océane, il estime que seule une femme peut aider… Française originaire des Landes, Caroline Seguette est une jeune enseignante de Matapédia, dans la même région. Yves et elle sont devenus amants quelques mois plus tôt. Si elle est moins résistante au froid que lui, Caroline n’a pas le même regard qu’Yves sur cette contrée, qu’elle aime tout autant que lui. Sans hésiter, elle accepte d’héberger Océane, de s’occuper d’elle psychologiquement.

Le quinquagénaire Pierre Pesant se prend encore pour un séducteur face aux étudiantes. Cet universitaire est sans nul doute un expert des aspects historiques du Québec. Mais les récentes affaires visant les Mi'gmaq ne se résoudront pas grâce à de beaux discours. Car dans ce contexte où perdure une forte crise, certains membres vindicatifs de la SQ continuent peut-être à traquer Océane. Caroline et l’adolescente sont, dès lors, en danger. Yves, William et Pierre ne ménagent pas leurs efforts pour les sauver…

Éric Plamondon : Taqawan (Quidam éditeur, 2018)

Dans le cerveau de Leclerc, ça se bouscule. Il voudrait agir, saisir un des gars et frapper l’autre, tenter quelque chose, mais il pourrait nuire à son allié. Il faut faire confiance à William, qui ne doit pas être loin. Alors, il retient son souffle. Il ferme les yeux dans la boue. Il entend le gros poser son fusil, s’approcher avec ses bottes à cap d’acier et se pencher pour soulever la pierre en forme de carapace de tortue. Elle doit peser au moins quinze kilos. Il l’entend souffler un peu en se redressant et au moment où il l’imagine se placer au-dessus de lui, de sa tête, il perçoit un bruit sourd et sec, comme un bout de fer qui percute un tronc d’arbre gelé, comme un coup de hache dans un bouleau en plein hiver. Le claquement est suivi d’un intense gémissement de douleur…

Ce roman s’inspire d’un véritable épisode de l’histoire récente du Québec. Au même endroit, se déroula en 1760 la bataille de la Restigouche où furent impliqués Anglais, Français et indiens Mi'gmaq. Mais cette fois, en juin 1981, l’opération de police musclée n’avait aucun sens, sauf à désigner des bouc-émissaires pourtant inoffensifs. Les dessous de l’affaire, que l’on nous explique, ne sont que basse manœuvre politique. Il est vrai que, contrairement aux Amérindiens des États-Unis, ceux du Canada semblaient plus passifs dans la défense de leur culture. Une sorte de "paix sociale" qui convenait à l’ensemble des autres Québécois, pour lesquels aucun retour sur le passé ne s’imposait alors.

C’est un kaléidoscope de chapitres courts que nous présente Éric Plamondon. Dont le point central serait le fameux saumon, que les Indiens nomment taqawan quand il revient dans sa rivière natale. Un poisson nerveux dont ils savent la noblesse. Occasion également pour l’auteur d’explorer quelques facettes de l’histoire du Québec, de cette Acadie que la France ne sut pas garder autrefois.

Aussi remarquables que soient les décors, c’est l’être humain qui y dépose son empreinte, parfois positive, souvent négative. Nous sommes ici dans le second cas. La violence entraîne des réactions de survie. Éviter de sombrer dans ce noir déchaînement, Yves, William, Océane et Caroline en donnent l’exemple. Fidèle à ce que lui montra sa grand-mère couturière quand il était enfant, Yves cherche toujours “le droit fil”, la meilleure décision. Il ne s’agit pas strictement d’un polar, mais d’un roman d’une belle originalité, et d’une vraie profondeur.

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16 juillet 2017 7 16 /07 /juillet /2017 04:55

Il s’agit d’un recueil de nouvelles, dont le titre indique la thématique : il existe toujours un rapport avec un Musée. L’excellent Richard Migneault, apôtre de la littérature québecoise et fervent admirateur du polar francophone, a coordonné cet ouvrage qui réunit dix-huit auteures : Barbara Abel, Claire Cooke, Ingrid Desjours, Marie-Chantale Gariepy, Ariane Gélinas, Karine Giebel, Nathalie Hug, Catherine Lafrance, Claudia Larochelle, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Stéphanie de Mecquenem, Florence Meney, Andrée A.Michaud, Elena Piacentini, Dominique Sylvain, Danielle Thiéry et Marie Vindy. Pour ces rendez-vous avec les Musées, ce sont uniquement des femmes qui démontrent leur talent. Des Québécoises et des Européennes, car ce livre est conjointement publié en France par les Éd.Belfond et au Québec par les Éd.Druide.

Parmi les auteures choisies ici, certaines sont plus connues que d’autres. C’est pourquoi Richard Migneault dresse, après la nouvelle, un portrait personnel de chacune. Un regard à la fois précis et tout en nuances, sur ces dix-huit femmes. Sans oublier un hommage à une pionnière du polar québécois, Chrystine Brouillet, et une pensée pour notre défunte amie Patricia Parry. Toutes ces auteures possèdent un style et un imaginaire différents. À chacune sa tonalité, et son univers muséologique. Si ces lieux peuvent sembler austères, ils ont parfois un lien avec le crime. Voici quelques exemples de ces nouvelles, diverses et très réussies.

 

Danielle Thiéry – L’ombre d’Alphonse : Pionnier de la criminologie, Alphonse Bertillon a été agressé à son bureau. La première sur les lieux, c’est Alice, la guide du Musée de la police parisienne, au commissariat du 5e. Le décor dérangé, rien de bien grave. Alice découvre sitôt après le cadavre de Violette, assassinée. La victime était employée du Musée, mais surtout l’épouse du commissaire Malet. Peu avant qu’on retrouve le corps, l’agente de police Agathe a remarqué des détails pas si anodins. Toutefois, elle n’est pas enquêtrice. Comme la mort de sa femme ne va pas modérer l’irascible Malet, Agathe estime qu’il vaut mieux garder profil bas. Pourtant, elle risque bel et bien d’être confrontée à l’assassin…

Elena Piacentini – Dentelles et dragons : Trentenaire, Simon vit dans le Nord de la France. En privé, il est fasciné par les ouvrages en dentelle, autant que par les préparations culinaires sucrées. Si c’est héréditaire, Simon n’en sait rien, car il fut un enfant adopté. Ce dont il se fiche depuis toujours. Mais les hasards de l’existence s’en mêlent, quand la jeune Ania le contacte. Judith, la mère biologique de Simon, est moribonde. Il est encore temps pour qu’elle lui révèle ses origines. Outre le coup de foudre entre Ania et Simon, la situation aura des conséquences plus dramatiques. À Caudry, un Musée symbolise l’obscur passé que Simon se doit d’éliminer. Peu de danger qu’il soit suspecté.

Andrée A.Michaud – Mobsters Memories : Quand vous êtes pourchassé par le caïd Latimer et ses sbires, pour une histoire de femme fatale, mieux vaut se planquer. Par exemple, à l’intérieur de ce Musée présentant une expo sur le grand banditisme américain et ses mafieux légendaires. Al Capone, Meyer Lansky, Bugs Moran, toute une époque ! Il y a là une animation pleine de bruit et de fureur, à l’image de la vie de ces truands d’autrefois. Une ambiance digne des romans de Raymond Chandler. Latimer restant à ses trousses, il doit se comporter tel un dur-à-cuire, ne pas lésiner sur les coups violents. Au risque de causer des victimes collatérales, c’est sûr. Finalement, pourquoi ne pas rêver d’être l’égal d’Humphrey Bogart ?…

Dominique Sylvain – Le chef-d’œuvre : Au Japon, Jungo Hata a une longue carrière de yakuza derrière lui. Cet exécuteur de sang-froid vient d’apprendre qu’un cancer va très prochainement l’emporter. Ce n’est pas tant sa fin qui le tourmente, c’est sa peau. Car Jungo est, en quelque sorte, une œuvre d’art sur pieds. Il est ami depuis leur enfance avec Katsu, qui l’a tatoué sur tout le corps. Katsu figure parmi les meilleurs experts japonais en la matière. Malgré tout, Jungo a peut-être une chance d’obtenir une notoriété post-mortem, grâce à la jeune Annabelle. Finir dans un Musée, ce n’est pas un projet si saugrenu qu’il y paraît. Mais un meurtre va changer le cours des choses…

Crimes au Musée (Éditions Belfond, 2017)

En sortant du taxi, à l’aéroport Montréal-Trudeau, Duquesne aperçut un véhicule de la Sécurité du Québec et deux ou trois autres voitures de la Gendarmerie royale du Canada. Voilà le comité d’accueil, se dit-il. Qu’attendaient-ils ? À moins qu’il se trompe complètement, ils étaient ici non pas pour cueillir les "objets de grande dimension" comme lui avait dit son contact, mais pour parler à ceux qui transportaient ces objets, et il y avait fort à parier que c’étaient les gars de Da Vinci. Les enquêteurs étaient donc arrivés aux mêmes conclusions que lui, ce qui accréditait sa thèse. Il passa les portes. À l’intérieur, il se retrouva face-à-face avec Latendresse qui faisait les cent pas, un téléphone rivé à l’oreille. Voilà pourquoi il n’était pas parvenu à le joindre. Le journaliste n’avait aucunement l’intention de se faire discret. Il se planta devant lui. En l’apercevant, le policier raccrocha. (Catherine Lafrance, “Le Christ couronné d’épines”)

Stéphanie de Mecquenem – La mystérieuse affaire du codex maya : Tiphaine Dumont est coroner au Québec. Elle accompagne à Venise son ami et complice sir James Jeffrey, pour un congrès d’épigraphistes, la passion de ce dernier. Lors d’une visite au Palais des Doges, Ferdinand de Brassac – président de ce congrès – semble pris d’un malaise et fait une chute mortelle. En réalité, c’est un empoisonnement à l’arsenic qui est cause de sa mort. Dès la veille au soir, Tiphaine et sir Jeffrey avaient senti une certaine tension autour de la victime. Le cahier où figurait sa théorie sur un codex maya avait été égaré. En outre, le décryptage de codex est une activité fort coûteuse. Pour quels vrais motifs l’a-ton tué ?…

Barbara Abel – L’Art du crime : Grande soirée de vernissage au Musée d’Art Contemporain, où sont exposées les nouvelles œuvres de Vera Charlier. Si c’est la consécration pour cette artiste, son amie Louise n’éprouve aucun plaisir à participer à l’événement. Elle n’est là que pour accompagner son mari Denis Moretti, maire de la ville. Que Denis ait été l’amant de Vera Charlier par le passé, c’est une secret de polichinelle dans la région. Le trio qui s’affiche ensemble, ça fera sûrement jaser. Toutefois, Louise a une autre sérieuse raison de se sentir mal. Si elle en parle à Denis, cela aura des conséquences désastreuses pour elle. À cause de l’ambiance oppressante, il est préférable que Louise s’isole quelque peu…

Marie Vindy – Charogne : Même une policière expérimentée, près de vingt-sept ans de métier, peut s’avouer troublée par une scène de crime. Ça se passe dans le logement de fonction d’un minuscule Musée, dans une bourgade rurale. Un couple a été abattu en plein acte sexuel. Aline et Samuel, amants tragiques trentenaires, font penser à une estampe de Rodin. Elle était mariée à un notable local. Lui état le conservateur de ce tout petit Musée. Unis dans la mort, romantisme meurtrier. Duo beau et émouvant. Tableau obsédant qui méritera une séance chez la psy. Pour la policière, impossible de chasser de son esprit cette funeste scène, de se concentrer sur l’enquête. D’autant que le principal suspect possède un très bon alibi…

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22 juin 2017 4 22 /06 /juin /2017 04:55

Trois-Rivières est une grande ville québécoise, à mi-chemin entre Montréal et Québec, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, dans la région de Mauricie. Jean-Sébastien Héroux y est inspecteur de police, dirigeant une équipe d’enquêteurs consciencieux. Âgée de dix ans, Mélodie Cormier a disparu quelques jours plus tôt. Elle a bien été conduite à l’école par le car scolaire, mais on ne l’a plus vue ensuite. D’importants moyens sont mis en œuvre pour la retrouver, Héroux et tous ses collaborateurs cherchant des indices. On ne peut guère soupçonner les délinquants habituels. La police sait qu’un pick-up noir a été remarqué dans le même secteur, ce matin-là.

Gilbert Cormier, père de Mélodie, possède un véhicule correspondant. Ses activités n’étant pas absolument nettes, le suspecter n’est pas interdit. Même si son épouse ne le croit pas coupable. Cette dernière reconnaît un élastique à cheveux de sa fille Mélodie. Cet élément peut s’avérer accusateur contre le père. Des témoignages sont concordants, et son alibi ne tient pas. L’inspecteur Héroux lui met la pression, afin qu’il dise la vérité. En fait, il avait rendez-vous avec une strip-teaseuse employée dans un club qu’il fréquente. Le policier vérifie, mais ça reste une piste beaucoup trop fantomatique.

Marco Genest est un étudiant de vingt-trois ans. Ses parents sont décédés récemment, de façon accidentelle, alors qu’ils randonnaient dans une forêt glaciale. Un message anonyme adressé à Marco affirme lui apporter bientôt une explication à ce double décès. Toutefois, les "confessions" qui vont suivre ne semblent pas avoir de rapport direct. Son amie Josée Dusseault adore les énigmes. Elle s’est jointe à lui pour l’aider dans ce troublant jeu de piste. Les révélations de l’inconnu concernent un de ses jeunes voisins, puis un professeur de mathématiques, puis un commerçant pratiquant le golf. À chaque fois, c’est avec une grande perversité que l’anonyme a manipulé des faits pour incriminer ses cibles.

Marco et Josée cherchent à identifier l’inconnu, en retrouvant les lieux indiqués. Quelques noms apparaissent, qu’ils vont croiser avec une autre info. Naguère, M.Ariel a logé chez lui successivement plusieurs jeunes gens. Peut-être l’anonyme veut-il les aiguiller sur une voie erronée ? Marco et Josée reçoivent une nouvelle "confession", et ils ne tardent pas à réaliser qu’il évoque la disparition de Mélodie Cormier. L’inconnu ne cache pas qu’il a fait en sorte que le père soit fortement suspecté. À l’heure où l’adversaire rencontre Marco, avec l’intention de le séquestrer, Josée se rend chez les policiers. Héroux et son équipe prennent son témoignage au sérieux. Mais l’anonyme est très habile…

Guillaume Morrissette : L’affaire Mélodie Cormier (City Éditions, 2017)

— …Je trouve qu’on fait exactement ce qu’il veut. Et j’aime pas ça. On n’a même pas le temps de réfléchir à ce qui nous arrive : les renseignements arrivent vite, mais on sait rien sur lui. Ça fait deux jours qu’on court, et je vois pas le bout ! C’est quoi son idée ? Il pourrait encore nous faire courir pendant un mois. OK, j’aime bien les énigmes, c’est cool, mais ça me fait un peu peur. Théoriquement, il peut avoir caché des dizaines de tubes comme celui-ci. Je te le dis, j’aime pas ça.
— Alors, on fait quoi ? On arrête tout ?
— Non. Ce que je veux dire, c’est que peu importe ce qu’il y a dans ce tube, le but c’est toujours de trouver qui est ce type, et pas de chercher des solutions à ses énigmes comme des débiles. On a déjà pas mal de pistes à suivre, et j’suis certaine que ça va finir par nous mener quelque part. Si on cherche par nous-mêmes qui il est, j’aurai au moins le sentiment qu’on a une petite longueur d’avance sur lui. Il a peut-être des renseignements au sujet de ta famille, mais faut pas oublier qu’il est un peu dérangé.

Ce roman de Guillaume Morrissette a été initialement publié par Guy Saint-Jean Éditeur, au Québec. Il a été doublement récompensé en 2015 par le Prix Saint-Pacôme du premier polar, ainsi que par le Prix coup de cœur attribué par le Club de lecture de Saint-Pacôme. Il s’agit là de distinctions majeures concernant la littérature policière au Québec. Auteur quadragénaire, Guillaume Morrissette est enseignant à l’Université de Trois-Rivières. Ce qui explique qu’il soit à l’aise avec les décors de cette intrigue.

Une affaire machiavélique ? Oui, mais – même si l’inspecteur Héroux et ses adjoints ont un rôle effectif – il ne faut pas s’attendre à une stricte enquête de police. Car l’autre ligne du récit, autour de Marco et Josée, est également cruciale. On ne doute pas un instant que la disparition de la fillette et que les investigations du duo aient un lien direct. Si tout commence par une sorte de malsain jeu de piste, on imagine assez tôt que l’adversaire se manifestera physiquement. Ce qui va fatalement compliquer le sort de Marco, pour lequel on peut s’inquiéter. Ainsi que pour la petite Mélodie Cormier, évidemment. Les policiers font régulièrement le point, pour avancer dans ce dossier. Voilà donc un pur suspense, fort bien agencé, qui tient en haleine ses lecteurs.

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3 novembre 2016 4 03 /11 /novembre /2016 18:27

La librairie du Québec à Paris invite les lectrices et les lecteurs à rencontrer le samedi 19 novembre 2016, dès 15h, deux auteures présentant leurs livres.

Anne Pélouas : "Les Inuits résistants ! Lignes de vie d'un peuple"

Peuple de l’Arctique à l’histoire millénaire, les Inuits ont traversé le 20e siècle en passant du nomadisme à la sédentarité. Doués d’une faculté d’adaptation exceptionnelle, ils traversent aujourd’hui les temps troubles générés par le réchauffement climatique et s’attachent à concilier tradition et modernité dans leur vie au quotidien. Au Nunavut comme au Nunavik, l’auteure est partie à la rencontre des Inuits d’aujourd’hui, hommes et femmes, qu’ils soient ranger, sculpteur, pilote, pêcheur, cinéaste, garde-parc, rapper, musher, designer de vêtements… Au travers de récits vivants qui traitent aussi bien de géopolitique, que d’économie, de culture, d’environnement ou de défis sociaux, elle enquête sur le terrain et leur donne la parole. Chaque chapitre est introduit par un grand entretien avec, notamment, Peter Taptuna, Premier ministre du Nunavut, Sheila Watt-Cloutier, l’une des voix inuites les plus marquantes, Norman Vorano, spécialiste de l’art inuit, Gérard Duhaime, sociologue et politologue, et Adam Tanuyak, jeune musicien-chanteur.

Un rendez-vous québécois (à Paris) le samedi 19 novembre 2016

Monique Durand : "Le petit caillou de la mémoire"

Le petit caillou de la mémoire, c’est l’homme face à la nature démesurée. C’est William de la mer et des forêts profondes, qui pêche des saumons, abat des arbres, aime des femmes, cuit au soleil lent de sa vie. Une ode aux gens simples, aux défricheurs. Écriture somptueuse et grâce tranquille, le roman nous entraîne de Saint-Suliac sur Rance aux bords de mer gaspésiens, en passant par Terre-Neuve. "J’ai souhaité raconter un peu de cette race d’hommes et de femmes en bois dur en train de disparaître, déjà disparue sous les coups de boutoir des temps qui changent et qui bouleversent tout de nos êtres et de nos us. Simplement dire qu’elle fut, avec ses grandeurs et ses misères. Quelque chose de nous s’éteint avec elle. J’ai aussi voulu raconter, par la médiation d’un petit caillou, la transmission d’une génération à l’autre de la folle furieuse faim de vivre, du sens de la beauté du monde et de la nostalgie, le plus humain des sentiments."

La librairie du Québec, 30 rue Gay-Lussac, Paris 5e.

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21 septembre 2016 3 21 /09 /septembre /2016 04:55

Autour du lac de Boundary Pond, s’étend un territoire forestier très dense. C’est un endroit aux confins de l’État américain du Maine et au sud-est de la Beauce québécoise. Il serait impossible de marquer la frontière (boundary) entre les deux pays. Selon la légende, c’est ici que se réfugia jadis Pierre Landry, un trappeur solitaire, qui finit par se suicider. Dans les années 1960, le tourisme gagna du terrain, attirant auprès du lac des vacanciers qui y montèrent chacun leur chalet. Anglophones et francophones s’y côtoyaient, en famille. Les uns parlaient mal la langue des autres, mis à part Brian Larue. Mais dans la décontraction estivale, ça ne posait aucun problème. L’ambiance était joyeuse, légère.

En cet été 1967, Samuel et Florence Duchamp profitent de leur chalet, avec leurs enfants Bob, Millie et Andrée, âgée d’une dizaine d’années. Sans doute Andrée est-elle intriguée par le mythe de Pierre Landry, ni monstre ni victime, ce qu’elle ne mesure pas vraiment. Andrée reste trop fillette pour fréquenter réellement des ados dévergondées telles que Zaza Mulligan et son double, Sissy Morgan. Ni même leur copine Frankie-Frenchie Lamar. L’été prête à l’exubérance pour les jeunes américaines, une liberté dont ne dispose pas encore Andrée. Néanmoins, elle va être témoin des drames à venir. Ça débute avec la disparition de Zaza Mulligan, que son amie Sissy recherche partout autour du lac.

C’est le voisin Gilles Ménard qui découvre le cadavre de Zaza. Elle a été violentée. Une de ses jambes était prise dans un piège à ours oublié, datant sûrement du temps de Pierre Landry. Ce sont les autorités de l’État du Maine qui vont enquêter : les policiers Cusack et Michaud arrivent sur les lieux. Brian Larue sert de traducteur, tandis qu’ils interrogent le voisinage : Gilles Ménard, Sam Duchamp et d’autres témoins. Le célibataire Marcel Dumas éprouve une part de gêne, mais ça ne prouve pas grand-chose. Mark Meyer, le gardien du camping, peut apparaître moins sympathique. Quatre jours d’enquête, tous ayant un alibi assez valable. Après les obsèques de Zaza Mulligan, il ne reste qu’à tourner la page.

Les voisins ayant cherché à débarrasser la forêt proche d’éventuels pièges à animaux, il est né une solidarité nouvelle entre eux. Hélas, quelques jours plus tard, c’est au tour de Sissy Morgan de disparaître. On retrouve bientôt son corps, elle est morte dans les mêmes conditions que son amie Zaza. De retour à Boundary Pond, le duo de policiers ne peut pas croire en une coïncidence. Selon le rapport d’autopsie, “les cheveux de Sissy Morgan avaient été coupés par un couteau de chasse, du genre de ceux dont on dépèce les carcasses.” Le mythe du trappeur ressurgit, la piste d’un chasseur est plausible, on n’ose à peine penser à celle d’un pervers. Les interrogatoires sont plus tendus, tel celui de Valère Grégoire. Ayant fraternisé avec Emma, la fille de Brian Larue, la petite Andrée continue à observer son petit univers estival, où le malaise s’est installé…

Andrée A.Michaud : Bondrée (Éd.Rivages, 2016)

Pendant que Cusack s’éloignait, Michaud était descendu jusqu’au lac, s’était assis sur le sable, avait repéré un saule près du rivage qui pourrait le distraire de sa langueur, et avait enlevé ses chaussures trop lourdes pour la saison. Le sable était brûlant, mais si on y enfouissait le pied, on rejoignait vite une couche de fraîcheur humide qui tempérait le corps entier.
Malgré le beau temps, il était seul près du lac. Pas un enfant qui pataugeait dans l’eau, pas un homme qui réparait son quai ou sa clôture. Boundary était enveloppé du calme succédant au drame, de l’engourdissement des jours de deuil, quand tout le monde se croit tenu de chuchoter, de baisser le volume de la radio, de garder les enfants à l’intérieur. Ce silence durerait tout au plus une journée ou deux, puis le bruit reprendrait ses droits. La mort de Zaza Mulligan, comme toute autre mort, ne parviendrait pas à étouffer éternellement le rire des survivants.

Amateurs de thrillers énigmatiques spectaculaires ou d’enquêtes balisées par des indices, ce roman ne s’adresse pas à vous. On est ici dans le récit confidentiel, dans un petit cercle se composant de personnages aperçus, de témoins pour la plupart peu impliqués, de gens en vacances non préparés à des crimes. Certes, ils s’émeuvent, ils se mobilisent, ils sont choqués, mais comme on l’est face à la fatalité. Andrée A.Michaud crée une harmonie entre le contexte général, la narration des faits meurtriers de l’été 1967, et le regard de sa jeune héroïne qui s’exprime, elle, à la première personne.

Une forêt largement restée à l’état naturel avec sa végétation luxuriante, des clairières sur les rives d’un lac où l’on s’installe pour l’été, des images du passé flottant encore dans les esprits – pas seulement le cas de Pierre Landry et de son ami Little Hawk, celui d’Esther Conrad aussi. Le mode de vie insouciant de la décennie 1960, le mélange des nationalités et des langues parlées dans ce lieu spécifique, la mort d’ados un peu provocatrices, des enquêteurs qui n’en sont pas moins des êtres humains avec leurs propres tourments. La petite Andrée et sa boîte à secrets, collectionnant de menus objets, tandis que dans sa tête elle conserve les images de cet épisode de son enfance.

À l’âge d’Andrée, nous avons pu connaître ce genre de situation, quel que fut notre "lieu de vacances", dans un climat amical et sans souci. Dans cette histoire, l’ambiance ne peut que s’alourdir, sans devenir absolument pesante grâce à la construction fine, subtile. Un tel décor sauvage ne suppose-t-il pas une forme de violence ? Suspectes, les familles présentes le sont-elles ? Y aura-t-il arrestation d’un coupable, au final ? L’intention de l’auteure est plus littéraire, descriptive, psychologique, nous transmettant les émotions et les questions pouvant traverser l’âme des protagonistes. Ce roman québécois d’Andrée A.Michaud peut surprendre, mais il ne déçoit certainement pas, bien au contraire.

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 19:50
Québec – Prix Tenebris 2016 :  "L'affaire Myosotis" de Luc Chartrand

L'auteur et journaliste de Radio-Canada Luc Chartrand a remporté le prix Tenebris avec son deuxième roman "L'affaire Myosotis". Dans le cadre des Printemps meurtriers de Knowlton, ce prix récompense le meilleur roman en littérature policière de langue française distribué au Québec. Le romancier et journaliste a reçu une bourse de 1500 $. L'automne dernier, il avait déjà reçu le Prix Saint-Pacôme du roman policier.

Dans "L'affaire Myosotis", Paul Carpentier, un ancien journaliste qui vit en Israël, se retrouve mêlé au meurtre d'un homme d'une agence canadienne pour la démocratie. Carpentier lutte alors contre une puissante machine de renseignement sur fond de tractations politiques.

Les autres finalistes pour le Tenebris étaient "Du sang sur les lèvres" d'Isabelle Gagnon, "Les temps sauvages" de Ian Manook, et "La Pieuvre" de Jacques Saussey.

Le nouveau prix du meilleur roman de littérature noire, il a été remis à "L'heure sans ombre" de Benoît Bouthillette. Le Prix spécial du jury a été attribué à "Faims" de Patrick Senécal. Le jury était composé de Richard Migneault, du blogue Polar, noir et blanc, de la chroniqueuse Christelle Lison et de l'animatrice et chroniqueuse Sylvie Lauzon.

 

Source :

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2016/05/22/003-luc-chartrand-prix-tenebris-affaire-myosotis.shtml

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