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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 04:55

“Un jardin à la cour”, c'est une centaine de pages où le taulard Hafed raconte ce qu'il a traversé. Comme il débuta tôt dans la délinquance, l'été de ses dix-sept ans, son père maçon l'entraîna en Algérie, en espérant bien qu'il y reste. Mais ce parigot natif sut revenir en France, et salua pour la dernière fois sa famille. Quel voyou n'aurait pas été, en 1979, admirateur de Jacques Mesrine ? Alors, avec ses potes, il braque un restaurant chic de la capitale. Avec succès, du moins jusqu'à ce qu'ils soient tous arrêtés. “Époque bénie où le dernier des cons avait quand même un peu de "mentale"… La prison avait, oui je le dis, une forme d'innocence. Nous étions tous coupables dans une prison encore innocente.” Il faut s'imposer en milieu carcéral, mais on y trouve des amis. On n'y communique qu'au minimum, on parle sans se dévoiler aux autres. L'écriture prend du sens.

Lucide, il l'est pourtant : “La prison, c'est le rendez-vous des cons, je ne le dirai jamais assez, et du fait que j'y ai été par trois fois à ce rendez-vous, ça me donne le droit de l'affirmer sans me vexer moi-même ni les autres.” Double condamnation, deux fois sept ans, commuées en une seule. Impossible de suriner les deux juges d'instruction, pas la chance de s'évader, quelques séjours au mitard puisqu'il refuse le travail en prison. Mais lui, il préfère se cultiver en autodidacte. Gamberger, observer, comprendre. “La police à l'ancienne”, a-t-elle jamais été tendre avec le banditisme ? Les viols entre détenus, plus un mythe destiné à effrayer. La misère sexuelle, fantasmes et branlette, oui. Le suicide de prisonniers : “Va savoir si ce n'est pas un sentiment, la peur, le dégoût ou que sais-je, qui finalement vous assassine malgré vous ?”

Ce qui le débecte, ce sont les idéaux exprimés par M.Poncif, prêt aux compromissions les plus odieuses au nom de principes prétendus sains, ou ceux proférés par M.Cliché, roi de la couardise et du non-argument. Dégoûté de la société, Hafed ne l'est-il pas de longue date ? Puis il y aura les cours de théâtre en prison, avant de suivre durant deux ans la troupe culturelle de Marianne, en province. Ateliers pour prévenir les jeunes, distraire les vieux. Un retour à Paris, sans gloire, avec quelques tentatives féminines où il est, pour lui, plutôt question de sexe que d'amour. L'éjaculation des mots, de l'écrit, ça reste une valeur sûre. Conclusion ? “Alors, j'aurai passé mon existence à être joyeux, tout simplement en misant sur la Joie, et sans chercher à être heureux socialement, ni me pourrir à quêter l'utopie du bonheur. Juste joyeux.”

Abdel Hafed Benotman : Un jardin à la cour (Éd.Rivages, 2016)

La prison, il l'évoque encore dans la nouvelle “Erika”. La nuit, même sous les verrous, il y a toujours un moyen de prendre son pied. Pas en se faisant sauter par un codétenu. Pour la jouissance, il peut compter sur Erika. Si l'on est tant soit peu inspiré, si on sait la caresser même quand elle est toute froide au début, le bonheur ne tarde pas à monter. Si on a du doigté, elle réagit en se faisant entendre : “Le bruit infernal de ta jouissance, Erika, se démultiplie de cellule en cellule, de numéro d'écrou en numéro d'écrou.” Après 22 heures, ça excite évidemment les autres taulards, tant de liberté sonore. C'est en souvenir de son pote Raymond, qu'il se sent la force de chanter en chœur avec Erika.

Ils sont moins hermétiques à son art, les prisonniers, quand ils ont besoin de ses services pour écrire un courrier. Là, c'est bien lui et son Erika qui doivent se substituer à leur inculture de minables voyous. Moquez-vous de l'Écrivain, les gars ! N'empêche que ça dérange ces messieurs les détenus, ça perturbe leur sommeil. Alors, on réclame le maton, qu'il fasse taire les délires orgiaques et nocturnes du copain d'Erika. On requiert même l'intervention du directeur de l’Établissement Pénitentiaire. Direction le mitard, le cachot pour une traversée de quarante jours. Ça cogite dans la tête pendant ce genre de villégiature. De quoi virer dingue. Lui, il pense à son défunt pote Raymond et à sa douce Erika qui l'attend, ça lui apporte une certaine dose d'évasion…

Ce livre présente une quinzaine d'autres textes d'Abdel Hafed Benotman. Dont l'excellent “Parano-rail”, mettant en scène un employé de wagon-bar se voulant bon citoyen mais qui risque de tomber sur un type qui n'apprécie guère sa suspicion. Cette nouvelle fut publiée dans “Tout le monde descend !”, à l'initiative du festival Noir sur la Ville, de Lamballe, en 2009. Elle est née dans le TGV qui, l'année précédente, le ramenait à Paris en remarquant que le serveur du wagon-bar semblait le trouver louche. À retenir aussi “Les jouets de l'Histoire”, illustrée par Laurence Biberfeld, auteure des dessins de “Coco” (2012, Éd.Écorce) sur un texte plein de fantaisie d'Hafed Benotman. Celui-ci considérait que la plupart de ses écrits gagnaient à être lus à haute voix. Sans doute avait-il raison, mais n'en déduisons pas que son écriture ait manqué de puissance littéraire. Au contraire.

Ex-taulard réglo et rebelle, Hafed ne s'est jamais pris pour un intellectuel : “Quand un connard de socio me dit que la lecture et l'écriture avaient dû me permettre de m'évader de ma dure condition d'enfermé… Je ferme ma gueule. Ces cons d'intellos ne savent vraiment pas la vraie beauté risquée d'une évasion. La liberté ou la mort, loin, très loin de leur littérature thérapeutique” écrit-il dans la nouvelle “Erika”. Néanmoins, son autre vie depuis bon nombre d'années, c'était l'écriture. Théâtre, nouvelles, romans, scénarios de films et poésie, il exprima sa force créatrice par tous les moyens. Tous ceux qui liront “Un jardin à la cour”, et les nouvelles qui suivent, réaliseront que par sa tonalité originale, il n'a pas seulement "témoigné" sur son univers… Il a fait œuvre d'Écrivain. Sa générosité et son talent apparaissent dans chaque phrase, dans chaque mot.

Abdel Hafed Benotman : Un jardin à la cour (Éd.Rivages, 2016)

Abdel Hafed Benotman est décédé le 20 février 2015, à cinquante-quatre ans. Son dernier séjour en prison s'est terminé en 2007. Que l'on m'autorise un souvenir : en mars 2008, je pris pour la première fois Hafed en photo, à Rennes. Une relation respectueuse naquit dès cet instant. À chaque fois qu'il vint dans l'Ouest, de Lamballe à Penmarc'h et Mauves-sur-Loire, il émanait d'Hafed une sympathie complice ― qu'ont dû ressentir tous ceux qui l'ont connu sous cet angle. Sa fougue et son œil pétillant restent dans le cœur de ses amis. Merci, Hafed ! Nous avons tellement envie que beaucoup d'autres lecteurs partagent ce plaisir de lire tes écrits.

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24 avril 2016 7 24 /04 /avril /2016 04:55

À Saint-Jean, capitale de la province insulaire canadienne de Terre-Neuve, entre l'estuaire du fleuve Saint-Laurent et l'Atlantique. Anonyme parmi les deux cent mille habitants de cette agglomération, le quinquagénaire Walt vit dans McKay Street. Il a longtemps été marié avec Mary, qui n'est plus là. En repensant parfois à son épouse, Walt admet que leur couple fut déséquilibré. Parce qu'en se mariant, elle voulait surtout fuir sa famille. Et parce que leur foyer resta sans enfants. Peu de relations de voisinages, non plus. Il faut dire que dans le couple Quinton, par exemple, le mari était horripilant. Ça se résume, depuis qu'il est seul, à de la politesse minimale. Solitaire par nature, Walt préfère la pêche à la mouche en rivière, dans les décors vallonnés et boisés de Terre-Neuve.

Il est employé d'entretien dans un supermarché. Sa marotte consiste à collectionner les listes d'achats jetées par certains clients. Il réussit quelquefois à trouver l'adresse de la personne concernée, puis à repérer le plus discret poste d'observation pour la surveiller. Walt n'est pas un voyeur pervers, un agresseur sexuel. C'est son hobby, il est poussé par la curiosité. Ces derniers temps, il cible une femme de vingt-cinq ans, Alisha Monaghan. D'autant plus facilement qu'elle raconte sa vie sur son compte Facebook. Son voyage au Mexique, entre autres. Ce qui permettra à Walt une visite clandestine en son absence, chez elle. Alisha a la sensation d'être pistée, elle découvrira des traces de l'intrusion. Mais les impressions ne sont pas suffisantes pour convaincre la police, ni même ses parents.

Séparé de sa compagne Julie, l'inspecteur Dean Hill fait maintenant équipe avec le sergent Jim Scoville, au sein de la Gendarmerie Royale de Terre-Neuve. Une unité placardisée, que l'on charge d'affaires mal élucidées. Telles les quatre ou cinq encore récentes disparitions de femmes. Le cas de Mary, l'épouse de Walt, trouble Dean Hill. À cause de l'indifférence affichée du mari, en particulier quand ils mènent une énième perquisition à son domicile. Sans inquiétude face à la police, Walt dit ignorer ce qu'est devenue Mary, voilà tout. On ne va pas l'enquiquiner pour ses listes de courses des clientes. D'ailleurs, la police va arrêter bientôt un maniaque, suspect de plusieurs agressions. Les cas de Mary et de Lisa Tapper, autre disparue, ne sont pas résolus pour autant. Pour Dean Hill, Walt est le coupable.

L'année précédent son départ, Mary se montra toujours plus indépendante. Bénévole à l'hôpital St Clare's, elle s'intéressa de près au Dr Patterson. Walt s'infiltra aux urgences, à plusieurs reprises, afin d'observer leur comportement. Peut-être davantage une façon de se prouver qu'il pouvait passer inaperçu, que vraiment par jalousie. Par ailleurs, la cabane isolée en forêt près d'une rivière où Walt aimait se relaxer, il n'a jamais averti la police que s'y trouvait un cadavre de femme. Certes, comme pour Alisha Monaghan, Walt a ses petits secrets. Manquant de preuves malgré le harcèlement policier, les interrogatoires par Dean Hill et Jim Scoville ne semblent toujours pas perturber Walt…

Russell Wangersky : Les courses (Presses de la Cité, 2016)

Avant d'aborder le côté suspect de l'affaire, il serait dommage de ne pas retenir l'aspect sociologique de ce roman. Avec la détestable attitude des clients de supermarchés : “Le seul fait d'être un employé vous rend invisible aux yeux des clients, du moins jusqu'à ce qu'ils aient besoin de vous. Et quand on est chargé de l'entretien, c'est encore pire… Pareil avec les caissières. À croire qu'elles ne sont pas censées entendre quoi que ce soit...” La courtoisie et le respect ont disparu, signe de l'individualisme régnant dans notre monde. En tant que piéton, Walt aimant marcher dans les rues pentues de Saint-Jean, il est tout autant invisible des chauffards. Quant aux "listes de courses", elles sont révélatrices de nos vies, c'est exact. Et puisque de nos jours, telle Alisha, chacun étale ses faits et gestes via les réseaux sociaux, que l'on ne viennent plus réclamer de la confidentialité.

Au centre de l'intrigue, le débonnaire Walt est en partie victime du regard des autres : “Comme je suis un solitaire, les gens se figurent que je me crois supérieur et, à coup sûr, ça indispose la police. On entend tout le temps des histoires sur des flics qui s'en prennent à quelqu'un uniquement parce qu'il paraît bizarre – "C'est forcément lui. T'en connais, toi, des mecs qui jouent du hautbois ?". Ou ce genre de trucs. Ils ont même un mot pour ça : le "rétrécissement du champ visuel". Il leur suffit de trouver un type à l'air étrange et de chercher toutes les raisons pour lesquelles il a forcément fait quelque chose.” Il ne faut pas grand-chose, c'est incontestable, pour désigner un quidam comme suspect. Limiter sa "vie sociale", avoir le goût de s'isoler, choisir le rythme de son existence, sont-ce des critères déterminants qui autorisent à accuser sans raison factuelle ?

À travers sa narration personnelle, avec des images passées et sa vie présente, le portrait de Walt se dessine progressivement. Non sans conserver un certain flou. Soulignons que la notion de voyeurisme est parfois abusivement associé aux pulsions sexuelles. C'est plus subtil dans la tête de Walt. L'inspecteur Dean Hill a lui aussi quelques états d'âme, bien plus que son collègue Jim Scoville. Il faudra bien qu'ils obtiennent des résultats, quand même ! Quelques intermèdes nous présentent encore la jeune Alisha, "victime" jusqu'à quel point ? Non dénué d'un aspect sociétal, un suspense troublant qui installe un certain malaise. Ce dont on ne se plaindra pas, car ce roman est très prenant.

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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 04:55

Ancien comptable âgé de soixante ans, Charles est retraité depuis peu. Avec France, son épouse depuis vingt ans, ils ont quitté Versailles pour s'installer dans le Pays Basque. Plus jeune que lui, France reste journaliste pour un hebdo parisien. Ponctuellement, elle doit s'absenter. D'autant qu'elle prépare un nouveau sujet sur Sylvia Plath, poétesse oubliée dont la vie et le destin furent très sombres. France a le soutien de son rédacteur-en-chef, ce qui rend son mari quelque peu jaloux. S'ennuyant ferme, Charles aurait tendance à abuser des bières. Il finit par s'intéresser à une maison inoccupée, qu'il peut apercevoir de chez lui avec ses jumelles. Elle ne semble pas si vide, puisqu'il remarque de la lumière, la nuit. Charles connaît en partie l'histoire particulière de cette maison.

Au temps où les séparatistes de l'ETA étaient très actifs, quatre d'entre eux se cachèrent dans la maison, dont les ayants-droits n'avaient rien à faire. La réputation violente de ces activistes n'était pas usurpée. Le maire d'alors, Gaston Cester, fut prévenu de la présence clandestine de ce petit groupe. Il dut se débrouiller seul, négocier pour qu'ils s'en aillent. À leur départ, ces membres de l'ETA avertirent qu'ils avaient piégé la maison, qu'elle risquait d'exploser si on y entrait. Bien que le maire ait contacté les autorités, aucune décision de déminage ne fut prise. Pour M.Cester, ça reste une affaire sans dénouement, qu'il raconte volontiers à Charles. Celui-ci retourne dans la maison. Il y rencontre une blonde aux yeux verts d'à peine trente ans, Édith Stern. Les lumières aperçues, c'est elle.

Si Charles évoque l'affaire autour de cette maison avec France, il évite soigneusement de parler de la ravissante Édith. La journaliste promet de se renseigner sur le sympathisant des séparatistes qui fit partie du groupe, un poète connu sous le pseudo de Tuy Pomatuy. Quel fut vraiment le rôle de ce "4e homme" ? Est-ce lui qui fit piéger les lieux ? Excités par une possible présence, Gaston Cester et son petit-fils invitent Charles à les suivre pour intervenir dans la maison piégée. Il ne faut pas qu'ils découvrent Édith : heureusement, France utilise une ruse afin de calmer l'ex-maire. Elle demande à un ami bordelais, le flic retraité Giorgio Cardona, de les rejoindre au Pays Basque. Il enquêta plusieurs années plus tôt sur une mort insolite, qui a probablement un rapport avec tout cela.

Le dossier en question concernait ce qui ressemblait fort à un cas de "mystère en chambre close", car un homme fut emmuré chez lui. Volontairement, ou pas. Armé d'un flingue, Giorgio Cardona explore la maison, suivi par Charles. L'ancien policier y trouve des traces d'Édith, dont la caméra spéciale qu'elle utilise, filmant malgré les obstacles. Giorgio pense que l'intruse appartient à un service de police, peut-être l'Anti-terrorisme. Plus tard, il raconte à Charles et France tout ce qu'il sait sur Tuy Pomatuy, poète ami de l'ETA. Celui-ci fut obsédé par des images fantasmagoriques, liées à un épisode vécu dans sa famille. Sur la notion de "derniers instants de vie", il écrivit un long poème. Quant au secret de la fameuse maison, piégée ou non, il reste à découvrir…

Denis Vauzelle : Au fond (Éditions du Rocher, 2016)

On peut aborder ce roman tel un polar, même s'il n'appartient pas strictement à ce genre littéraire. Il en utilise certains codes, cultivant une ambiance énigmatique et ne se privant pas de rebondissements. Des terroristes d'antan, une mort en "chambre close", une jeune femme hantant une maison isolée (et maudite), un ex-baroudeur de la police, voilà des ingrédients conformes à une belle intrigue criminelle. Le sexagénaire Charles, pour qui la retraite est une rupture, un "coup de vieux", se passionne d'autant plus pour ce mystère qu'il n'est pas insensible au charme troublant d'Édith. À propos de laquelle il ne sait pas grand-chose, si ce n'est qu'il tient à la protéger.

En marge de l'affaire, on revient sur l'histoire dramatique de Sylvia Plath (Boston, 1932-Londres, 1963) et de ses enfants. Car l'épouse de Charles baigne dans l'univers culturel. Occasion d'un hommage à une poétesse de talent, dont quelques initiés se souviennent aujourd'hui. Ce qui offre sans doute un lien indirect avec la partie mystérieuse de ce suspense. Ici, malgré une forme d'enquête et même si la mort est très présente, on ne cherche nullement un coupable. N'en disons pas davantage. Un roman "aux frontières du genre", donc différent des polars ordinaires.

 

Mes chroniques sur d'autres romans parus dans cette collection :

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21 avril 2016 4 21 /04 /avril /2016 04:55

Divorcée de son mari Gregory, la blonde Darcy McCarthy est une quadragénaire franco-écossaise. Puisque sa fille Alice et sa mère Mathilde sont de grandes voyageuses, Darcy n'a plus tellement d'attaches. Aussi va-t-elle s'installer en Écosse, dans le petit village de Minthill. Elle a obtenu un poste d'enseignante à l'université d'Aberdeen. Son aïeule Claude lui a tellement parlé de cette région, quand elle était enfant. En particulier de Merryton Manor, une demeure pleine de légendes non loin de laquelle Darcy va habiter. C'est là que vivait dans les années 1860 lady Emily Hamilton, une jeune veuve. Au décès de son vieil époux, elle admit ressentir des pulsions intimes envers les hommes. Ce qui dérangeait la gouvernante Mrs Fairfax, mais amusait sa camériste Jackie.

À cette époque-là, le jeune et désinvolte Tom Brenton a tout intérêt à quitter Londres. En trichant aux cartes, il vient de gagner quatre-cent livres, mais son puissant adversaire ne lui fera pas de cadeaux s'il le retrouve. Sir Jeremy Douglas lui ayant octroyé un certificat idoine, Tom Brenton précipite son départ vers l'Écosse. Certes, gérer le domaine de lady Emily n'entre pas spécialement dans ses compétences. Mais sa force de séduction agira sur la jeune femme. D'autant que tous deux partagent un secret d'adolescence. Merryton Manor va alors connaître divers évènements, heureux et malheureux. Tel ce passage de la reine Victoria – à qui on vole un précieux bijou, la Rose du monde – bientôt suivi d'un virulent incendie. Reconstruit ensuite, le manoir n'est désormais que ruines et friches.

Romantique, Darcy rêve parfois de Tom Brenton. Elle croise même une nuit son fantôme devant chez elle. En réalité, il s'agit du jeune et beau sergent de police Stewart Duthie, qui ressemble sans doute à ce Tom. Darcy sympathise avec sa voisine, Mrs Betty Webster. Elle rencontre Angus, neveu de celle-ci, qui tient un pub dans les environs, et vit dans un ancien presbytère impressionnant. Si le policier local Duthie est bel homme, la maturité d'Angus convient davantage à Darcy. D'ailleurs, si elle compte explorer Merryton Manor, ce serait un bon prétexte pour se rapprocher d'Angus. C'est ce que lui conseille d'ailleurs Mrs Webster, plutôt que de s'acoquiner avec le sergent Duthie qu'elle n'estime guère. Hélas, Angus part pour quelques temps en mer, faisant faux-bond à Darcy.

Ce n'est pas son chiot Churchill qui rassurera la jeune femme la nuit, quand l'ambiance se fait inquiétante : “Il y a des bruits chez moi, des coups, ça résonne presque toutes les nuits. Un véritable tintamarre ! Un policier est venu, mais il m'a dit que la maison était vieille, et reliée par des souterrains aux ruines du manoir...” Se réfugier chez Mrs Webster ou – mieux encore – sous la protection de son neveu Angus, et tenter de retrouver le bijou volé à la reine Victoria, voilà un programme pouvant lui donner du moral et de la force. Si elle n'est pas forcément seule, le danger plane quand même autour de Darcy…

Jean-François Quesnel : On a dévalisé la Queen (City Éd., 2016)

L'Écosse, ses paysages pittoresques, ses bourgades conservant l'aspect d'autrefois, le traditionnel thé entre voisins, ses manoirs séculaires et leurs fantômes de légendes. Même si l'urbanisation gagne du terrain, ces images typiques sont certainement préservées dans des secteurs ruraux et côtiers de la région. Nous sommes ici autour de Fraserburgh, à l'Est de l'Écosse, dans des décors qui peuvent encore rappeler les romans classiques du 19e siècle, de la grande époque victorienne. Une partie des scènes nous invitent à revivre en ce temps-là, de Londres à Merryton Manor. Évocations très "visuelles" de lady Emily et de son entourage, de leurs petits ou grands secrets, de leurs aventures. Car la tonalité n'a rien de compassée, de rigide, bien au contraire.

L'essentiel de l'intrigue, qui se passe de nos jours, concerne Darcy McCarthy. La déception sentimentale qu'elle vient de vivre l'amène a chercher ici le nouvel homme de sa vie. Mais ce qui la motive tout autant, c'est ce manoir en ruine que lui décrivit naguère son aïeule, adepte de la marijuana, fin des années 1970. Darcy appartient à une "famille de femmes", toutes assez excentriques. Sa bienveillante voisine Betty, la vendeuse-policière Dorothy : quelques autres femmes l'accompagnent dans cette histoire. Jean-François Quesnel nous propose un très agréable roman d'énigme, souriant et bien construit, animé de multiples péripéties et de retours historiques. Franchement palpitant.

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 04:55

Mère d'une fillette de dix ans, Kristine Rush est âgée de vingt-sept ans. Elle est assistante en salle d'opération à l'hôpital de Las Vegas. Kristine est originaire de Tonopah, modeste bourgade minière du Nevada. À cause de sa mère junkie, elle n'en garde pas que de bons souvenirs. Le chirurgien Daniel Hawthorne, le fiancé de Kristine, appartient à une famille bien plus aisée. Le défunt père du praticien était vétérinaire. Imogene, sa mère, habite leur propriété familiale près du lac Arrowhead, en Californie. En ce 3 juillet, Kristine et Daniel comptent fêter le lendemain l'Independence Day chez Imogene. Ils roulent depuis Las Vegas sur l'I-15, à travers le désert Mojave, où la température dépasse 40°.

Le couple doit faire halte dans une station-service désaffectée. Alors qu'elle se change dans les WC, Kristine est agressée par un inconnu. De retour à leur véhicule, la voiture est toujours là, mais Daniel a disparu. Des messages SMS via le téléphone du chirurgien vont vite confirmer qu'il a été enlevé. Kristine imagine que c'est une affaire d'argent, qu'une rançon sera bientôt réclamée. Le ravisseur prétend s'appeler Malthus. Il la surveille depuis dix mois, semblant tout savoir de la jeune femme. Sans doute reste-t-il non loin d'elle, lui imposant la suite. Un jeu de piste débute sur l'aire d'un casino, autour d'une attraction, où on remet à Kristine une carte routière indiquant l'étape suivante.

Sur place, Malthus provoque la mort d'un agent de sécurité du casino. C'est Kristine qui risque fort d'être accusée, car on l'aura vue en conversation avec le vigile, puis le frôlant en voiture. Elle prend la fuite, évitant par ailleurs d'expliquer ce qui se passe à Imogene, sa future belle-mère qui la relance par téléphone. La carte indique qu'elle doit s'arrêter à Baker, petite ville du désert, où on lui donnera d'autres indications dans un "diner" (snack-bar). Kristine est contrainte de s'humilier devant la serveuse Lacy et un consommateur, heureusement compréhensif. L'étape d'après la conduit, en début de nuit, dans un parc aquatique à l'abandon. Elle y découvre un homme mourant, vêtu des habits de Daniel.

Kristine est prise en auto-stop par la camionneuse Crystal. Malgré l'aspect malpropre de la jeune femme errante, elle accepte de la déposer à Barstow, en Californie. Mais c'est dans une pouilleuse chambre de motel que Kristine se réveille finalement, sanglante, car il y a un nouveau cadavre auprès d'elle. Comme pour celui du parc aquatique et pour le vigile, tous les indices la désigneront en tant que coupable. Avec cruauté, se vantant de sa méchanceté, Malthus ne se prive pas de le lui rappeler par téléphone. Kristine réussit à voler une moto, mais elle n'ira pas aussi loin qu'elle voulait. Enfin, vient la confrontation directe avec Malthus. Cette fois, Kristine et sa fille Abby sont en danger de mort…

Vicki Pettersson : Survivre (Sonatine Éd., 2016) – Coup de cœur –

Vicki Pettersson n'est pas une néophyte en écriture. Sa trilogie “L'étreinte du Zodiaque” a été traduite en français, depuis 2014. Il s'agissait de romans appartenant au Fantastique, où l'intrépide héroïne Joanna Archer évoluait entre le Bien et le Mal dans les décors de Las Vegas, ville natale de l'auteure. Ici, c'est dans un thriller qu'elle entraîne ses lecteurs. Les personnages viennent toujours de la célèbre ville du jeu, dans le Nevada. Et c'est encore une jeune femme énergique qui va être au centre de l'intrigue. Étrange aventure, certes, mais il s'agit donc d'un jeu de piste sanglant, d'une sorte de course-poursuite perverse, qui s'inscrit dans la meilleure tradition des romans "sous tension". Ajoutons-y la chaleur étouffante du désert Mojave, on imaginera facilement les tourments de l'héroïne.

Si on entre vite dans l'action, pour notre plus grand plaisir, le portrait de Kristine Rush est agréablement nuancé. Cette jeune femme au caractère volontaire s'avoue incapable de pleurer, ce qui n'en fait pas une baroudeuse pour autant. Elle a gravi l'échelle sociale avec intelligence, mais se trouve face à une situation exceptionnelle qui ne peut que la secouer. Elle espère pouvoir saisir sa chance d'en sortir, malgré l'omniprésence dans l'ombre de cet adversaire, pour lequel la vie humaine n'a pas d'importance. Après les douloureuses premières épreuves, le nommé Malthus sera identifié. C'est bel et bien un tueur en série, dont les motivations psychologiques sont obsessionnelles et mortifères.

Magistralement construit, “Survivre” fait partie de ces polars effrénés que l'on dévore, qui rendent accro au point d'en reprendre au plus vite la lecture. Plus on avance au côté de l'héroïne, plus on approche du dénouement en frémissant avec elle, plus on est certain d'un final en apothéose. Voilà un remarquable suspense intense !

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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 04:55

Après une première affaire qui ne redorera que modérément son blason, la brigade de la commissaire Anne Capestan attend la suite, dans leur bureau-appartement de la rue des Innocents, à Paris. Ils sont toujours sous l'autorité directe de Buron, le patron de la PJ. L'équipe va bientôt hériter d'Henri Saint-Lô, un nouveau encore plus déclassé que les autres. Il se prend pour d'Artagnan. Ce qu'Eva Rosière résume ainsi :

“Non, mais il ne va pas nous coller tous les débiles d'Île-de-France, le père Buron, quand même. Parce que nous, OK, on est au placard, mais y a du niveau. Moi je suis quand même auteure, bordel ! Capestan, c'était The Winneuse, toi [Lebreton] un cador du Raid ; Orsini il est chiant, mais c'est un érudit. Evrard, elle a petit problème de jeu, mais grosso modo elle est normale… Même Merlot, c'est un emmerdeur et un alcoolo, mais il connaît son boulot. Mais là le type, il se croit né en 1593. Il est bon pour l'Entonnoir d'Or.”

Le groupe Capestan est associé à l'enquête sur le meurtre de Serge Rufus, ancien policier de l'Antigang, abattu dans le 14e. Il a été sévèrement maltraité avant d'être achevé. Il ne faut pas compter sur le fair-play des autres services envers l'équipe de Capestan. Même le lieutenant métis Basile Diament, de la BRI, qui fait la liaison entre les autres flics et eux, ne joue le jeu qu'au minimum. Il s'agit probablement d'un règlement de comptes, on ne tardera pas à dénicher un suspect.

Mais la commissaire Capestan suit une autre piste, une plaque de rue au nom de Serge Rufus. Il faut ramer pour obtenir des infos, mais ils vont établir un portrait-robot. En fait, Anne Capestan est plus impliquée qu'il y paraît : le mort est son ex-beau-père. Il fut son formateur quand elle faisait ses classes, près de Lyon. Elle a divorcé de son fils Paul Rufus, qui était vingt ans plus tôt une star de l'humour. Il est désormais agent artistique.

À L'Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, le septuagénaire fabricant de meubles Jacques Maire a été assassiné dans des conditions analogues au meurtre de Serge Rufus. Capestan et ses adjoints se rendent sur place aux obsèques, pour glaner des renseignements. Il s'avère que le défunt se nommait auparavant Jacques Melonne, et que son entreprise de meubles n'est pas du tout rentable. C'est grâce à des allers-retours à Genève qu'il tient à flot sa fabrique. Aucun lien précis avec l'ancien de l'Antigang n'est flagrant.

Quand l'équipe de Capestan rentre à Paris, Buron est quasiment prêt à clore le dossier, car un suspect a été mis en garde-à-vue. Pas convaincue, la commissaire obtient un court délai. Utile, car un certain Alexis Velowski vient d'être tué à Lyon. La méthode est assez similaire à celle des deux cas précédents. Cette fois, tout le groupe de Capestan se déplace.

La policière ne risque pas d'oublier que c'est dans cette ville qu'elle rencontra, deux décennies plus tôt, son fringant futur mari Paul, alors à l'orée de sa carrière d'artiste. Le commissaire lyonnais Pharamond est plus coopératif que leurs collègues parisiens. C'est dans le placard EDF de l'immeuble de Velowski que l'équipe de Capestan découvre l'indice capital : un manuscrit qui raconte les faits d'origine, un braquage datant de longtemps. Ils auront aussi le nom d'un complice, repris de justice récemment sorti de prison…

Sophie Hénaff : Rester groupés (Éd.Albin Michel, 2016)

Il est toujours bon de préciser que le qualificatif de "comédie policière" ne désigne pas des romans dénués d'intrigues criminelles. La tonalité largement humoristique n'empêche pas de présenter des aventures solides. En témoigne le premier titre de l'auteure, “Poulets grillés”, multi-récompensé : Prix Arsène Lupin 2015, Prix du Goéland Masqué à Penmarc'h 2016, aussi primé en 2015 aux Quais du Polar de Lyon et au festival de Montigny-lès-Cormeilles. Après ce premier gros succès, Sophie Hénaff se devait d'être à la hauteur pour son nouveau polar. Aucun doute, “Rester groupés” est également très réussi.

Évidemment, c'est la galerie de personnages insolites qui séduit d'abord. Flics ringards ? Non, mais en décalage avec le sérieux que suppose leurs fonctions, sûrement. Néanmoins, le patron de la PJ a confiance en eux, quelles que soient leurs imperfections. Le premier volet mettait en valeur Eva Rosière ou le capitaine Lebreton. Ici, on s'intéresse un peu plus à José Torrez et, surtout, à la vie personnelle d'Anne Capestan. Avec la participation de toute l'équipe, comme le suggère le titre. Connaissant bien Lyon, semble-t-il, Sophie Hénaff ne manque pas de nous en vanter les charmes, puisqu'une partie de l'action s'y déroule. Polar souriant, donc, mais alimenté par une véritable enquête, ce qui nous offre un roman très sympathique.

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18 avril 2016 1 18 /04 /avril /2016 15:10
Festival polar Mauves en Noir – 23 & 24 avril 2016

Mauves-sur-Loire donne rendez-vous à tous les passionnés de polars les samedi 23 et dimanche 24 avril 2016, salle du Vallon, avenue de Bretagne (c'est à deux pas de la D723 Nantes-Ancenis). “Mauves en Noir”, c'est le moment idéal pour les lectrices et les lecteurs de la région nantaise – et même de plus loin – afin de rencontrer une pléiade d'auteurs de polars et de romans noir, parmi les meilleurs.

Les auteurs annoncés ce week-end :

Sylvie Granotier – Elena Piacentini – Sophie Loubière – Danielle Thiéry – Anouk Langaney – Oliver Bottini (Allemagne) – Bernhard Jaumann (Allemagne) – Marc Raabe (Allemagne) – Franck Bouysse – Jean-Bernard Pouy – Pascal Dessaint – Nicolas Lebel – Hervé Le Corre – Jérôme Leroy –

Ian Manook – Colin Niel – Hervé Sard – Benoît Séverac – Antonin Varenne – Robert Darvel – Dominique Delahaye – Michel Embareck – Sylvain Forge – Dominique Forma – Frédéric Gévart – Fabien Laurent – Jean-Hugues Oppel – Patrick Pecherot – Vincent Platini – Pierre Pouchairet –

Christian Roux – John Turner .

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16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 04:55

Âgée de quatre-vingt-quatre ans, la sénatrice Justine Maes conserve une grande influence dans la région lilloise et au-delà. Ancienne Résistante, veuve d'un riche Écossais, son parcours politique lui a permis de peser sur les sphères dirigeantes du pays. Sans doute la craint-on encore, car cette femme de réseaux possède des dossiers compromettants sur bien des gens haut-placés. Au besoin, son consciencieux homme de mains René Laforge est capable de régler les situations épineuses. Justine Maes prépare sa "succession" en la personne de Norbert Fauvarque, son neveu. Elle pense qu'il a l'étoffe d'un Président de la République. Du moins si ce petit notable séducteur ne commet pas trop d'erreurs.

Un problème inattendu survient chez la sénatrice. Son coffre-fort a été cambriolé : argent, bijoux, et surtout dossiers ont été volés. Joséphine Flament, avec ses amies Marie-Claude et Chantal, sont des sexagénaires n'ayant jamais été fortunées, ni chanceuses. Pourtant, elles rêvent d'un achat immobilier à La Panne, station cossue de la côte belge. Femme de ménage au service de Justine Maes, Joséphine a pris conseil auprès d'un truand local afin de s'attaquer au coffre de la vieille sénatrice. Tout s'est passé à merveille. Encore que Josy et ses copines ne sachent pas trop comment tirer de l'argent grâce aux dossiers dérobés. Laforge ne soupçonne pas la femme de ménage, mais il va mener son enquête.

Le commandant de police lillois Pierre-Arsène Leoni s'est mis en disponibilité après la mort de sa compagne. Avec son bébé Lisandra, il s'est réfugié en Corse, auprès de sa Mémé Angèle (soixante-quatorze ans), assez vaillante pour élever l'enfant. Néanmoins, devant revenir brièvement à Lille, il retrouve son ancienne équipe de policiers. Ils l'apprécient bien davantage que Clément Vidal, le nouveau chef qu'on leur a imposé. Leoni renoue avec son amie de cœur Éliane Ducatel, dynamique médecin légiste. Alors qu'ils se trouvent ensemble, ils sont amenés à constater le décès de Justine Maes, à son domicile. Selon la légiste Éliane, il s'agit d'une mort plutôt suspecte.

Une autopsie, ce n'est pour plaire ni au policier Vidal, ni à Norbert Fauvarque. Un risque pour leur image, déjà que le neveu de la sénatrice est flanqué d'une épouse alcoolique et fade, Domitille. Malgré tout, le Corse et Éliane sont bien décidés à enquêter. Bien que ses collègues soient mobilisés par la disparition de deux enfants, Théo et Sophie, Leoni peut compter sur eux. Pendant ce temps, un personnage rôde dans les carrières de la petite ville de Lezennes, non loin de là. Pour celui-ci, longtemps mal traité par la vie, ces galeries souterraines sont devenues le royaume d'Invictus. Cette ombre observe, surveille, fuyant ceux d'en-haut. Si le policier Vidal se croit efficace, Leoni et Éliane le sont encore plus…

Elena Piacentini : Carrières noires (Pocket, 2016)

Lorsqu'on lit beaucoup, il arrive que l'on se trompe sur le potentiel d'un auteur débutant. Il est vrai que, outre l'écriture et le talent proprement dits, une certaine ténacité s'avère nécessaire pour s'inscrire dans la durée. Quand fut publié en 2008 “Un Corse à Lille”, pas besoin d'être devin pour comprendre que cette Elena Piacentini appartenait à la catégorie des romancières pleines d'avenir. Son éditeur Gilles Guillon n'en doutait pas, et quelques chroniqueurs mirent en valeur ses premiers livres. Le festival Polar'Encontre (près d'Agen) ainsi qu'Ugo Pandolfi et leurs amis de Corse lui apportèrent aussi une "visibilité". Puis, en complicité avec sa nouvelle éditrice, le nom d'Elena Piacentini s'imposa. Aujourd'hui, ses romans commencent à être disponibles en format poche. À découvrir sans plus tarder !

Inutile d'épiloguer sur “Carrières noires”, un suspense sinueux et diablement captivant. Un pur bonheur pour les lectrices et les lecteurs de polars de qualité. Quant à en savoir plus sur l'auteure et sur son parcours, il suffit de suivre le lien vers l'interrogatoire qu'a subi (en toute amitié, et avec humour) Elena Piacentini…

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