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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 04:55

Mrs Raisin est une femme énergique, une pure citadine londonienne. Elle a consacré sa vie à sa société de communication : “Agatha n'était habituée qu'à trois registres : autoritaire avec ses employés, insistant avec les médias, onctueux avec ses clients.” Elle n'est âgée que de cinquante-trois ans, quand elle décide de vendre son entreprise et d'aller vivre à la campagne, dans les Cotswolds. Agatha Raisin a acquis et a fait aménager un cottage dans le petit village de Carsely. Elle sent très bientôt qu'elle aura du mal à s'intégrer. Ce n'est pas en débauchant la femme de ménage de sa voisine qu'elle améliorera la chose. Elle se dit que participer à un "concours de quiche" local peut lui donner une image sympathique. Sauf que, ne se nourrissant que de plats au micro-ondes, elle ne connaît rien à la cuisine. Agatha achète une quiche aux épinards chez son traiteur habituel, à Londres.

Le couple Cummings-Browne, organisateurs du concours, lui semble prétentieux. Elle est aisée, lui se dit ex-major. Déception : c'est Mrs Cartwright qui remporte le concours de quiches, comme tous les ans. Favoritisme, sans doute. Peu après, le major Cummings-Browne meurt empoisonné, à cause de la quiche d'Agatha Raisin. Elle contenait de la ciguë aquatique. Le jeune agent de police Bill Wong ne tarde pas à deviner la supercherie. Elle doit avouer. Vérification faite auprès du traiteur, il ne peut s'agir que d'un accident. Encore que la ciguë aquatique, on n'en trouve pas partout. Sa voisine hargneuse et le reste du village vont la considérer comme la tricheuse qu'elle est, beau résultat. Pour le week-end, Agatha invite son ancien assistant Roy Silver, vingt-cinq ans, avec son ami Steve. Ceux-ci l'encouragent à soupçonner un meurtre, et à mener sa propre enquête.

Entre fête villageoise et visite d'un château, le trio fait du tourisme. Ils remarquent qu'une dame inconnue fixe haineusement Agatha. Elle va demander à Bill Wong de l'identifier. Le jeune policier l'incite à cesser ses inutiles investigations. Agatha entre en contact avec le pasteur et sa très patiente épouse. Laquelle admet que les tricheries sont fréquentes dans les concours locaux. Toujours dans le but de s'intégrer, mais aussi d'enquêter, Agatha participe au comité paroissial. Elle rencontre Mrs Cartwright, la gagnante, une joueuse impénitente flanquée d'un mari inquiétant. Celle-ci souligne que la veuve Cummings-Browne est une bonne comédienne amateur. Ce n'est pas l'odieux couple Boggle qui remontera le moral d'Agatha. Une piste se présente : Barbara James fut une des conquêtes du major. La discussion entre elle et Agatha se termine en pugilat, dans un lieu public.

Mrs Raisin décide raisonnable de cesser son enquête, et de se consacrer à une vente aux enchères caritative, cédant des objets dont elle ne veut plus. Rejointe par Roy, il s'agit de rameuter la population des environs. C'est un franc succès, relayé par quelques médias. Entre la dame qui l'observait avec haine et une agression près de son propre cottage, Agatha n'en a pas fini avec cette enquête. Malgré le soutien amical de Bill Wong, elle envisage de quitter Carsely. Elle devrait le faire avant qu'il ne soit trop tard, car Agatha va être confrontée à l'assassin du major, mettant sa vie en danger…

M.C.Beaton : Agatha Raisin – La quiche fatale (Albin Michel, 2016)

C'est la toute première aventure de Mrs Agatha Raisin, une série de romans (vingt-sept titres à ce jour) qui connaît un beau succès en Grande-Bretagne. Il s'agit d'hilarantes comédies policières, telles que les Britanniques savent en écrire. L'auteure ne cache pas la référence à la plus grande "reine du crime", Agatha s'improvisant enquêtrice à la manière d'une Miss Marple. Néanmoins, elle souligne des nuances : “Est-ce que tu lis Agatha Christie ? Eh bien, moi aussi. Ces romans policiers sont charmants mais, crois-moi, les meurtres sont en général des crimes soudains et violents, perpétrés dans les grandes villes, par exemple quand une brute imbibée d'alcool bat sa femme à mort...”

Il n'en reste pas moins qu'on s'inscrit ici dans la tradition de l'intrigue énigmatique : “Elle acheta trois romans policiers — un Ruth Rendell, un Colin Dexter et un Colin Watson — puis regagna sa voiture. Elle ouvrit le Colin Watson d'une chiquenaude et fut happée dès la première page. Ah ! Les joies de la littérature policière !” Nous faisons connaissance avec cette pétulante quinquagénaire, cheveux châtains, visage carré, silhouette trapue, et assistons à ses démêlés de citadine, totalement inadaptée dans un paisible village anglais. Cumulant bourdes et bévues, se croyant une brillante détective, Agatha Raisin trouvera quand même des gens moins hostiles. Tel le sympathique jeune constable Bill Wong, et Margareth Bloxby, l'épouse du pasteur (qui lui-même trouve Agatha insupportable).

L'univers de l'héroïne se peuplera au fil de la série, avec les rôles de la femme de ménage Doris Simpson, de l'ex-assistant Roy Silver, du nouveau voisin James Lacey (apparaissant ici vers la fin), et de quelques autres personnages récurrents. On les retrouvera dans le deuxième opus, “Remède de cheval”, également disponible en français. Inutile de préciser que les tribulations d'Agatha Raisin, racontées avec fluidité sur une tonalité enjouée, sont riches en péripéties mouvementées et en drôlerie. Si le polar peut être très sombre, il est également fort agréable de lire d'excellents romans souriants comme celui-ci.

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 04:55

Watertown est une ville du Massachusetts, dans la banlieue de Boston. Tout ici est typique des agglomérations américaines, sans atout particulier. À part peut-être son Grand Hôtel des Congrès datant de 1927. On y trouve un quartier mal famé, les Bellams. C'est à Watertown que s'est achevée la course-poursuite avec les auteurs des attentats du marathon de Boston en avril 2013. Le seul cas où cette ville fit parler d'elle. Marié, père de deux filles, Paul McCarthy est le shérif de Watertown. Sa famille reste son point de repère, même si leur vie est sans fantaisie. Dans son métier, il compte sur ses adjoints, Gomez et les autres, pour l'assister. Ce soir-là, le septuagénaire Jimmy Henderson est assassiné et mutilé en ville, dans son propre pick-up. McCarthy le connaissait depuis longtemps.

Henderson, vieux bonhomme sans histoire ? C'était sans doute moins vrai ces derniers temps. En effet, Laura Henderson, fille de la victime, s'est acoquinée avec Alexander Marshall, un repris de justice. “Ils se sont d'abord associés pour revendre de la came, puis ils ont habité ensemble. Alexander a rapidement eu des vues sur la fille de Laura, Julia.” Quand on sait quel fut le parcours délinquant de Marshall, et si on y ajoute une possible affaire de mœurs autour de la jeune Julia, il apparaît comme le principal suspect du meurtre. Un coupable trop idéal ? Wilde, un flic venu renforcer l'équipe du shérif, estime que Marshall n'a pas le profil dans ce cas. D'autant que le meurtrier n'a rien volé. McCarthy n'est pas si sûr, non plus. La seule piste plausible serait un club de fitness, base d'un trafic de drogue.

Franck dirige en dilettante une agence de détectives new-yorkaise. Il est de passage à Watertown. Franck est un dandy cocaïnomane affichant des opinions anti-conformistes, pouvant surprendre la population d'une telle ville. Installé au Grand Hôtel des Congrès, il s'intéresse bientôt au meurtre de Jimmy Henderson. Ayant intercepté des infos, il se penche sur le dossier d'un ancien acteur de films pornographiques. Celui-ci dirige un club de fitness, où passe de la drogue. Club dont le propriétaire n'est autre que Lance Le Carré, un homme d'affaire que Franck a approché. S'il organise des réceptions mondaines, c'est surtout un puissant caïd mafieux. Il ne faut pas sous-estimer ce genre de personnes…

Quentin Mouron : Trois gouttes de sang et un nuage de coke (10-18, 2016)

C'est dans un décor exemplaire de banalité, que l'auteur peut exploiter une intrigue à la tonalité toute personnelle. Il ne mise ni sur une enquête balisée avec une succession de témoignages et d'hypothèses, ni un scénario percutant façon série-télé à l'Américaine avec des flics chevronnés. C'est davantage une suite de rencontres, qui crée l'ambiance. D'un côté, nous avons un policier professionnel et attentif, menant une existence plutôt routinière. De l'autre, c'est une galerie de personnages décalés que nous découvrons. À commencer par le singulier détective Franck, influencé par le sâr Péladan. Il ne correspond pas vraiment à l'image traditionnelle du "privé". “Cette affaire n'est motivée par rien de raisonnable, ni même de passionnel. Je vous l'ai dit : il ne s'agit que de curiosité… Que ferais-je à New York ? Éventrer des poubelles ? Brasser des ordures ménagères ? Non merci ! Il ne s'agit pas d'une "affaire". Considérez cela comme un divertissement, un caprice. Et de la première importance” explique Franck à son assistante.

Flânerie dans les rues de Watertown, éventuels quidams soupçonnables, des pistes qui restent floues. Et pourtant, on a envie de savoir quelle direction prendra cette affaire. On retient aussi quelques portraits, dont ceux du repris de justice et du romancier best-seller. Ou celui de la fille d'Henderson : “Sacrée Linda ! pense [le shérif] McCarthy. Pour être folle, elle n'en est pas moins attachante. Elle peut fulminer, récriminer, se braquer contre la terre entière, elle ne fera jamais de mal à une mouche. Au fond, elle fait ce qu'elle peut.” Quentin Mouron figure parmi les "nouvelles voix" du polar noir, pour le plaisir des amateurs de romans quelque peu hors normes. À découvrir en format poche (dès le 2 juin 2016).

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 04:55

Samuel Fox est âgé de trente-deux ans. Garçon intelligent, bien éduqué (“Maman m'avait apporté sa curiosité ; papa, sa méthodologie, sa logique, son sens de l'ordre, des procédures”), il s'orienta bientôt vers le métier de policier. Sam débuta à la Brigade des Mœurs. Il s'aperçut vite qu'il n'entrait pas dans le moule : les fics n'ont pas assez de temps pour cerner le cas de chacun, voire pour aider les gens. Il garde des contacts, telle son amie Karen qui a des soucis tant personnels que hiérarchiques. Depuis huit ans, Sam est enquêteur pour une société privée, sans doute le meilleur. “Ma spécialité, ce sont les enquêtes sur les malveillances, les actes frauduleux, les personnes à risque…” Les arnaques à l'assurance se multipliant, la traque aux escrocs c'est son sujet : plus de trois cent affaires résolues, beau palmarès. Côté privé, c'est plus compliqué pour Sam.

Depuis l'enfance, il cherche son identité sexuelle. Il est attiré par les femmes, mais autant par les hommes. En réalité, la question est plus intime : Sam se sent plus Samantha que Samuel. Depuis quelques mois, il prépare sa métamorphose. Transformation complète et complexe qui coûte extrêmement cher. Douloureuse aussi, malgré la quantité de médocs non conventionnés qu'il absorbe. Il lui faudra encore un semestre avant d'atteindre son but, devenir femme. Non content de le placardiser, afin de l'éloigner de Paris, son patron Édouard l'envoie en mission dans la cambrousse entre Brive-la-Gaillarde et Souillac. Un bar-restaurant pour routiers faisant motel y a subi ces dernières années de multiples dégradations. Vandalisme stupide avec une part de malchance ou escroquerie répétitive à l'assurance, c'est ce que Sam devra déterminer sur place.

L'accueil est carrément froid de la part de Karl Clash, le patron septuagénaire du miteux établissement. Sam ne s'attendait pas à ce qu'il se montre coopératif. Il constate la trace des dernières dégradations. Dans un coin du parking, Doriane vit là, dans une caravane. C'est une prostituée défraîchie, pas rebutante. Elle a immédiatement compris la "féminité cachée" de Sam. Chaleureuse et dynamique aussi, Doriane s'occupe du service dans le restaurant. Globalement, l'activité n'est guère rentable. Sauf les soirs où Karl propose un repas festif : la faune des routiers est au rendez-vous. Nuit bruyante, peu de sommeil pour Sam qui loge au motel. Un seul autre client, Jean-Claude, formateur en entreprise, dessinateur de nus féminins à ses heures, “un dandy de province” pas antipathique.

Ce n'est pas en s'adressant à la gendarmerie que Sam en apprendra davantage. Le genre d'affaire qu'ils classent sans s'interroger, dans ces brigades rurales. En fonction des éléments à sa disposition, Sam “commence à gratter une première conclusion” : Karl vivote, l'argent de l'assurance lui est utile, ça n'en fait pas un escroc de grande envergure. Toutefois, lorsque l'enquêteur reprend contact avec la policière Karen, le portrait du vieil hôtelier prend une autre tournure. Infos issues des archives, filatures, recoupements… Le dossier ne sera néanmoins pas clos quand Sam termine son rapport…

Jérémy Bouquin : Sois belle et t'es toi (Éd.Lajouanie, 2016)

Il existe diverses manières de raconter une enquête. Imiter le classicisme façon Sherlock Holmes, Maigret, Miss Marple ou Hercule Poirot, ça ne manque pas de charme. La tonalité de certains auteurs s'avère nettement plus fiévreuse. C'est le cas de Jérémy Bouquin, qui écrit furieusement, en quantité et en qualité. Il a produit une dizaine de romans, quelques nouvelles, des scénarios de BD. Un "besoin d'écriture" qui répond probablement à deux critères : un plaisir de construire de solides histoires, et un défi consistant à se démarquer du simple polar. Non pas en développant un thème absolument neuf – ce n'est pas le premier enquêteur traquant une escroquerie à l'assurance. Mais en présentant un récit à la fois d'une réelle vivacité, riche en psychologie, aux ambiances très convaincantes.

Que vaudrait une intrigue criminelle sans un contexte singulier ? Avec un héros ni mâle, ni femelle en guise de narrateur, il eût été facile de verser dans le grivois, de tomber dans la vulgarité, de sombrer dans la caricature sexiste. À l'inverse, le portrait de Sam est finement nuancé. Certes, son comportement heurtera fatalement la bien-pensance des puritains indécrottables. Entre force masculine et sensibilité féminine, c'est peut-être ce qui lui permet de jauger les faits avec équité. Entre autres choses, de comprendre ces routiers ayant besoin de décompresser, ou ce couple improbable végétant dans ce restaurant obsolète. Jérémy Bouquin fait mouche une fois encore, confirmant son talent.

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 04:55

Mattia Lorozzi, onze ans, élève de CM2, est orphelin de père depuis plusieurs années. Son père Ryad Younès fut éducateur de quartier dans cette ville. Demi-frère de Mattia, Stefano est un chirurgien trentenaire. Il n'a jamais voulu se mêler de la nouvelle vie de leur mère. Jeune adulte, Gina, la sœur de Mattia, voyage beaucoup depuis quelques temps, comme si elle fuyait leur ville. Amélia, la mère du gamin, a souhaité confier son fils à Zé, qui en est devenu le tuteur légal. Âgé de vingt-quatre ans, Zéphyr Palaisot est un gardien de nuit passionné de grande poésie littéraire. À cause de la mort de l'étudiante Émilie Vauquier, il a traversé une sombre période. Issu d'une famille honorable, il a rompu avec ses parents. Il vit avec la jeune Gabrielle, une suicidaire qui vient encore de se rater. Elle risque à tout moment d'être internée en psychiatrie, même si Zé la protège autant qu'il le peut.

Réfractaire à toute forme d'enseignement, Mattia baigne dans une ambiance dépressive. Silencieux de nature, ça lui convient malgré tout. Il est préférable de faire profil bas face aux services sociaux, mais Zé et lui n'y échapperont certainement pas. Mattia est suivi par une psy, à laquelle il se confie modérément, mais dans un climat de confiance. Elle peut, le moment venu, lui éviter de finir dans un foyer. Amélia, sa mère, ne donne plus signe de vie depuis quelques semaines. Sa sœur Gina réapparaît le soir de Noël. Néanmoins, pour Mattia, le bilan actuel n'est guère joyeux. D'autant que deux hommes rôdent autour de Zé et lui. Probablement des policiers. Les flics ne sont pas appréciés dans cette ville, depuis une bavure remontant à une quinzaine d'années. Le policier qui tua l'adolescent Saïd Zahidi bénéficia de la mansuétude de la Justice, ce qui entraîna quelques heurts.

Mattia n'était pas encore né au temps de cette affaire. Il a compris que son père fut très marqué par la mort de Saïd. Certes, la victime était un ado turbulent, frondeur, sûrement de la graine de racaille. Pourtant, son décès n'eut rien à voir avec de la légitime défense : le flic Thomas Ross l'a tué volontairement. Ce qui provoqua l’écœurement de Gina et de la population du quartier de Verrières. Aujourd'hui, on voit de nouveau fleurir des tags à la mémoire de Saïd sur les murs de la ville. Que l'on efface bien vite. Ces rappels du passé sont l'œuvre de Karim, un ami de Gina resté fidèle aux proches de Saïd, dont la jeune Siham. Pris sur le fait par la police, Karim résiste fièrement aux interrogatoires, refusant de signer toute déposition. Des tags, c'est nettement moins grave que le meurtre de Saïd. Il n'est pas exclu que quelqu'un ait envie de venger sa mort, même quinze ans après.

Le sommeil de Mattia est troublé par d'oppressants cauchemars, des hallucinations. La psy explique qu'il s'agit de "paralysie du sommeil", problème récurrent chez Mattia. Entre le saccage de l'appartement de Zé, la demande d'internement par un tiers visant Gabrielle, une visite des services sociaux, et le passage devant un juge pour décider si Zé doit rester son tuteur, l'univers de Mattia n'a rien de tranquille. S'il se sent aussi volontaire que sa sœur Gina, et bien qu'ils soit intelligent et observateur, il reste un enfant de onze ans. Quoi qu'il arrive par la suite, il aura besoin d'un équilibre mental dont son environnement est plutôt dépourvu…

Cloé Mehdi : Rien ne se perd (Éd.Jigal, 2016) – Coup de cœur –

Si Cloé Mehdi avait rédigé un plaidoyer militant, une charge contre les abus policiers, le roman n'aurait pas grand intérêt. La délinquance existe, et les forces de l'ordre font leur métier, intervenant contre ceux qui défient les lois. En cas de meurtre, pour la Justice, il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures, voilà tout. On est d'accord pour "préserver la paix sociale", éviter par exemple des émeutes. Toutefois, n'oublions pas de mesurer les conséquences de certains faits, touchant personnellement témoins ou protagonistes. Il y a ceux qui garderont une distance, quasi-indifférents au sort des autres, tel Stefano. Et puis d'autres qui prendront à cœur les circonstances du drame. Ce qui fut le cas du père du petit Mattia. Répondre qu'il s'agit alors de schizophrénie ? “C'est à peine si tu trouveras deux psychiatres capables de t'en donner la même définition” admet la psy de Mattia.

L'angle choisi par l'auteure est nettement plus habile. À travers le regard de ce gamin, on suit ici son quotidien chahuté par les réalités du monde des adultes. Gabrielle n'est pas la seule à trouver que vivre est d'une lourde complexité. S'il n'a que vingt-quatre ans, s'il fut un étudiant exemplaire, le parcours de Zé a été très vite semé d'embûches, suite à un épisode déterminant. Il en va de même pour tout l'entourage du petit Mattia. Et c'est ce qui fait la force de cette histoire, évidemment. Il est facile de décréter qu'il s'agit de "cas sociaux", d'une sorte de fatalité. La psychiatrie, puisqu'il en est largement question, n'est pas un problème de génétique, ni de milieu social. Ça vient d'une perception intime, d'un sentiment d'impuissance face à ce que l'on ne peut gérer. Ceux qui se croient forts ou supérieurs devraient y réfléchir : au cours d'une vie, certains faits sont pesants à porter.

Un thème aussi noir doit comporter des passages plus légers, nul doute que l'auteure le sache. Une part de poésie, comme quand Mattia et sa sœur grimpent sur une grue pour regarder la ville. De la tendresse protectrice, dans la relation entre Zé et Gabrielle. De l'humour grinçant, quand il faut incarner "la famille idéale" aux yeux des travailleurs sociaux : correspondre aux normes, simuler le conformisme façon télé-réalité ou sitcom à l'américaine, oui c'est de la bêtise. En toile de fond, l'intrigue criminelle issue du passé, mais probablement pas close, apparaît telle une ombre. Il convient de saluer la subtile écriture de Cloé Mehdi : chacun des aspects de cette fiction apparaît d'une juste tonalité, chaque instant du récit décrit le vrai vécu ordinaire des personnages. Coup de cœur évident pour un remarquable "polar social".

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 04:55

Né en 1978, Rick Hoffman voulait devenir journaliste d'investigation. Le goût du luxe balaya ses ambitions : poste lucratif dans un magazine de Boston glorifiant les puissants, fiancée décorative et soirées mondaines, belle réussite… Jusqu'à ce que le commanditaire cesse de financer. Aujourd'hui, c'est la dèche pour Rick. Plus d'appartement dans les quartiers chics, ni de jolie fiancée. Quelques piges pour la version web du magazine ne rapportent quasiment rien. Dans la maison paternelle, il squatte le bureau de son père.

Celui-ci, Leonard Hoffman, ne fut pas un avocat prestigieux, un défenseur de nobles causes. Néanmoins, il savait séduire ses interlocuteurs et avait la confiance de ses clients. Parmi eux, on trouvait des propriétaires de clubs de strip-tease et autres établissements des quartiers chauds du Boston de l'époque. De grosses sociétés, aussi. Près de vingt ans plus tôt, Leonard Hoffman fut victime d'un AVC provoquant une aphasie totale. Il végète depuis dans une structure médicalisée, ne s'exprimant plus, restant sans réaction.

La maison de Leonard aurait besoin de rénovation. Ce dont peut s'occuper le voisin Jeff, qui dirige une entreprise du bâtiment. Lorsque Rick découvre une forte somme en billets cachée dans un mur, Jeff a probablement repéré le magot lui aussi. Il n'imagine sûrement pas que ce sont près de trois millions et demi de dollars en argent liquide, que Rick vient de dénicher. Il serait risqué de les mettre dans une banque, on se poserait des questions. Rick lui-même s'interroge sur l'origine de ce pactole inattendu.

Il ne s'agit évidemment pas d'argent économisé par son avocat de père. Il contacte Joan, la secrétaire retraitée de Leonard. Elle lui confie des agendas, la comptabilité et d'autres documents remontant jusqu'à 1996, date de l'AVC de l'avocat. Aux Archives Municipales, Rick retrouve quelques éléments supplémentaires. Il semble que ses recherches gênent quelqu'un, car il est bientôt kidnappé et menacé de mort par un Irlandais. Il n'a pourtant découvert que des éléments épars, dessinant quand même le rôle ambigu de son père.

Par un patron de club, puis une collègue journaliste, Rick se fait expliquer la “banque du cash”. Certaines activités génèrent de grosse sommes en liquide qui, passant entre les mains d'un intermédiaire tel que Leonard Hoffman autrefois, serviront à des bakchich, des pots-de-vins. Boston fut transformé voilà plusieurs décennies par un projet d'urbanisme colossal, le Big Dig. Il est facile de supposer que la corruption régnait à tous niveau autour de ces travaux. Attention car tout ça est dirigé par des gens haut-placés et sans pitié.

Se sachant pris en filature, certainement par le gang de l'Irlandais, Rick se montre le plus prudent possible. Il se méfie autant de Jeff et de ses ouvriers. Côté cœur, il a renoué avec Andrea Messina, une amie de lycée, divorcée avec un enfant. Pas sûr qu'il se montre très adroit avec cette idéaliste, dégoûtée par le monde de la finance où elle fut employée. Il s'avère que l'AVC de Leonard s'accompagna d'un coup sur la tête, ce qui est étrange. Rick s'intéresse à Alex Pappas, un cador très discret de la communication de crise. L'accident de voiture mortel d'une famille d'origine dominicaine vingt ans plus tôt est-il une des clés de l'histoire ? Possible, car on a acheté le silence de leurs proches. Vouloir faire la lumière sur tout cela, c'est pour Rick s'exposer au danger, face aux sphères influentes de Boston…

Joseph Finder : Jour de chance (Éd.Bragelonne - Thrillers, 2016)

On ne contestera pas l'étiquette "Thriller" concernant les livres de Joseph Finder. Il conçoit avec habileté ses scénarios, afin que tout contribue à intensifier le suspense. Il accroche ses lecteurs dès l'entame du récit, et jamais le rythme ne faiblit jusqu'au dénouement. Les portraits de ses personnages sont d'une belle précision, peaufinés durant la progression de l'intrigue. Celle-ci est empreinte de sombres mystères et de menaces autour du héros, qui s'inscrit dans la tradition du journaliste-détective. C'est en perdant le luxe et le confort, entraînant une certaine léthargie, que Rick revient à son véritable métier, "à l'ancienne". Pour définir à quoi correspondait la fonction de "facilitateur" de son père, également.

C'est là que l'on se rapproche au plus près du roman noir. Les investigations de Rick le plongent dans les facettes secrètes du bizness à l'américaine. Tous les moyens sont bons pour “faire partie des géants”, comme dit un des protagonistes. Appartenir à l'élite est une ambition honorable. Y parvenir et y rester afin de tout contrôler, en pratiquant magouilles et corruption, trafics d'influence et conflits d'intérêts, ça ne l'est plus. Car cela suppose de masquer, y compris par la force, tout ce qui est délictueux ou carrément illégal. Quant au mépris de la population, sans doute figure-t-il dans les gènes de ceux qui se croient si supérieurs, voire irremplaçables. On est bien là dans les sujets abordés par le roman noir.

L'idéalisme, incarné par Andrea Messina et l'œuvre éducative qu'elle a créée, prendra-t-il sa revanche sur la pourriture des maîtres de la ville et la dictature du fric ? On ne peut que le souhaiter. Mêlant adroitement les genres, faisant la synthèse entre le thriller et le noir, Joseph Finder nous propose un suspense très vivant et fort crédible, d'une justesse remarquable.

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26 mai 2016 4 26 /05 /mai /2016 04:55

Marc est mécanicien diéséliste, expert en moteurs. Avec sa compagne Stéphanie et leurs enfants, ils vivent chichement dans une maison sans isolation au cœur d'une région froide, de petits boulots au noir, avec les factures qui s'empilent. Lorsque Marc reçoit un appel téléphonique de son ancien patron Jules, c'est la promesse d'une amélioration provisoire. D'une expérience probablement excitante pour Marc, également. Jules a besoin de lui en Guyane, où le mécanicien a vécu quelques temps avec sa famille. Il est bien conscient que Jules n'est pas un type honnête : “Jules était un anthropologue des zones troubles, de la débrouille et de l'illégalité. L'argent le rendait fou, mais les moyens qu'il choisissait pour en gagner disaient plus son goût du jeu qu'un véritable appétit pour la réussite.”

Dans la forêt amazonienne de Guyane, le camp de Kanouri c'est l'espoir d'un nouvel Eldorado, le rêve paradisiaque des orpailleurs. Jules a entrepris de faire convoyer un Caterpillar 215, gros engin de travaux à pelle, jusqu'à ce camp. Un trajet sans la moindre route digne de ce nom, il faut tracer la piste à travers la jungle en avançant lentement. Ce qu'a fait l'ex-légionnaire Joseph, conducteur du Cat 215 qu'il ne ménage pas, avec une équipe de locaux. Jusqu'au moment où le moteur de l'engin est tombé en panne. Depuis, Joseph campe auprès de la machine, armé, s'enivrant et vitupérant. Du Rwanda en 1994 au Tchad en 2002, il fut de tous les sales barouds. “C'est un Blanc guyanais, né ici, grandi avec une rafale de frangins tous plus barjots les uns que les autres, en pleine forêt.”

L'ancien légionnaire chtarbé est de la même génération que Marc, mais leurs parcours n'ont rien en commun. C'est déjà un périple agité que de rejoindre, en pirogue, à pieds et en quad, l'endroit où se trouve le Cat 215. Bien qu'un moteur neuf soit supposément sur le point d'être livré, Marc ne s'attend pas à un accueil chaleureux de la part de ce Joseph. Il accompagné d'un Brésilien nommé Alfonso, bien meilleur chasseur pour leur assurer le ravitaillement. Est-il venu, comme tant d'autres, chercher fortune dans cette contrée plus qu'hostile ? Ou, ainsi que le prétend l'ancien légionnaire, Alfonso a-t-il un passé à cacher ? Plus vite sa mission sera terminée, mieux cela vaudra, Marc ne l'ignore pas. Surtout quand cet ivrogne braillard de Joseph glisse vers la paranoïa…

Antonin Varenne : Cat 215 (La Manufacture de Livres, 2016)

Les tribulations exotiques ou tropicales participent depuis fort longtemps à une tradition du roman d'aventures. L'enfer vert de l'Amérique latine ne peut qu'inspirer les auteurs. Par exemple, “Le salaire de la peur” (1950) de Georges Arnaud, “Piraña Matador” (1991) de Jean-Hugues Oppel, ou “La rascasse avant la bouillabaisse” (2015) de Gilles del Pappas, pour ne citer que ceux-là. Même si l'on n'a jamais mis les pieds dans la jungle guyanaise, on n'a pas de difficulté à imaginer le décor, la végétation luxuriante, invasive. Ni le climat, d'une moiteur oppressante. Si un Caterpillar 215 est un engin impressionnant sur un chantier, “plantée au milieu de la forêt, la machine est imposante quand nous nous tenons à côté, ridicule face à ce qui l'entoure.”

Bordée par le Surinam et le Brésil, la Guyane attire la convoitise de toutes catégories de trafiquants et autres chercheurs d'or. Ces derniers ne risquent guère de s'enrichir, leur cycle étant celui des perdants : “Au camp de Kanouri, [les prostituées] récoltent un quart du salaire des clandestins. Un autre quart part en alcool. Des kilos d'or redescendent le fleuve dans les poches des prostituées. En bas, les flics de Regina prélèvent leur taxe. Sur les berges, des truands tendent des embuscades, tuent les orpailleurs au fusil mitrailleur.”

Dans un tel contexte, où la seule loi qui s'applique est celle du plus fort, il n'est pas impossible que l'on croise encore de nos jours des personnages extrêmes. Car “insolites” serait un qualificatif insuffisant pour évoquer le légionnaire Joseph, Alfonso le Brésilien, ou même l'escroc Jules. C'est sous forme de novela, roman court, qu'Antonin Varenne nous raconte cette histoire. Un format qui convient à la densité du récit, offrant une ambiance convaincante et palpitante.

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25 mai 2016 3 25 /05 /mai /2016 04:55

Le Pouldu est un village côtier de la commune de Clohars-Carnoët, à la frontière entre le Sud-Finistère et le Morbihan. Le 17 juillet, se promenant sur le "chemin des peintres", Luc Péron y découvre un cadavre tatoué allongé dans une crique : “Les tatouages étaient insolites. À part le diable sur le crâne, il découvrait des tas de figures géométriques qui formaient plusieurs ensembles surprenants sur l'intégralité du corps et des membres.” À côté, quelques objets complètent ce tableau macabre. Le témoin a alerté les gendarmes, mais à leur arrivée, le cadavre a disparu. Le procureur Louis Stern est par ailleurs occupé par une affaire de tableau volé. Plus exactement, il s'agit d'une reproduction de la toile de Paul Gauguin “Contes barbares”. Un vague suspect semble posséder un alibi.

Stern se déplace de Quimper jusqu'au Pouldu, pour suivre l'enquête. Les techniciens de la police ne disposent guère d'indices exploitables. Seule évidence, le cadavre fantôme n'est pas mort d'une chute depuis la falaise. Les objets sur le sable peuvent aussi bien avoir été oubliés par des touristes. Il apparaît que Luc Péron est un militaire traumatisé lors d'un récent conflit. Sujet à des hallucinations, il peut avoir imaginé ou mal évalué ce dont il a été témoin. Néanmoins, grâce à un dessinateur et aux descriptions précises de Luc Péron, on obtient une version des tatouages vus sur le corps disparu. Ils ont été réalisés par un expert quimpérois, Steve Denis. Une piste à suivre. Un nouveau fait divers se produit au Poudu, où la maison-musée dédiée à la mémoire de Gauguin a été dégradée.

Tout comme en Polynésie, où les lieux qui abritèrent le peintre ont été remplacés par des reconstitutions, cette maison n'est pas authentiquement celle où Marie Henry logèrent Paul Gauguin et Meyer de Haan. Néanmoins, l'endroit est symbolique. Non loin de là, Marthe Pierson est de retour en Bretagne. Aujourd'hui veuve de son mari Charles, elle fut dix ans plus tôt conseillère municipale ici. Le couple organisa à l'époque un voyage jusqu'à Hiva Oa, où Gauguin vécut les dernières années de sa vie "en primitif", comme il le souhaitait. Pensant qu'un rôdeur s'est approché de sa maison, Marthe a alerté la gendarmerie, qui n'a rien noté de suspect. Toutefois, quelques jours plus tard, elle est victime d'un accident, une chute depuis un échafaudage, près du célèbre musée de Pont-Aven.

Policier à Quimper, Paul Magnin a été chargé par le procureur Stern d'enquêter sur ces affaires troublantes, visiblement toutes en rapport avec Gauguin. Le magistrat a compris que le thème de l'Oie, cher au peintre, était certainement une des clés dans ce dossier. Pendant ce temps, dans l'ombre, un certain Koké observe et ne reste pas inactif, jouant un rôle énigmatique. C'est à Atuona, dans les Marquises, que Paul Magnin espère trouver des renseignements décisifs, et des confirmations. Peut-être aussi quelques rapprochements entre l'époque de Gauguin et un passé bien plus récent…

Marie Devois : Gauguin mort ou vif (Éd.Cohen & Cohen, 2016)

Peut-être est-il judicieux de rappeler que Marie Devois n'est pas une nouvelle venue dans le polar. Après “Bon anniversaire Monsieur Le Guillou” en 2003, elle a situé trois de ses titres dans le Vexin (Trois cercueils pour Pontoise, Allées sans retour, Faits d'hiver à Montigny). On y trouvait déjà des références culturelles, en l'occurrence sur le Val d'Oise. En 2014, elle présente dans la collection ArtNoir “Van Gogh et ses juges”, puis “La jeune fille au marteau” (sur les traces de Velázquez) en 2015. Cette fois, c'est l'univers de Paul Gauguin qui inspire ce suspense riche en mystère. Si la région de Pont-Aven a été marquée par la présence d'une colonie d'artistes-peintres à la fin du 19e siècle, il ne s'agit pas d'un polar historique, mais bien d'une intrigue contemporaine.

Bien sûr, l'auteure s'est parfaitement documentée sur ce personnage qu'était Gauguin, qui ne fut pas dénué de sombres ambiguïtés. Si ses tableaux sont plutôt lumineux et son talent indéniable, sa vie s'avéra plus contrastée. Quand aux hommages qui lui sont rendus de France métropolitaine jusqu'aux Marquises, leur aspect commercial est à l'opposé de l'authenticité que rechercha le peintre. Loin d'une enquête linéaire, Marie Devois soigne la construction scénaristique de ce “Gauguin mort ou vif”, ce qui anime le récit de très belle manière.

Magistrats, gendarmes, policiers, témoins, et protagonistes "impliqués" ont chacun leur place dans le déroulement de l'affaire. Cadavre fantôme, oies vénérées à travers les siècles, rébus mathématique, mode de vie polynésien, sont autant d'éléments de l'énigme passionnante que nous soumet Marie Devois.

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24 mai 2016 2 24 /05 /mai /2016 19:50
Québec – Prix Tenebris 2016 :  "L'affaire Myosotis" de Luc Chartrand

L'auteur et journaliste de Radio-Canada Luc Chartrand a remporté le prix Tenebris avec son deuxième roman "L'affaire Myosotis". Dans le cadre des Printemps meurtriers de Knowlton, ce prix récompense le meilleur roman en littérature policière de langue française distribué au Québec. Le romancier et journaliste a reçu une bourse de 1500 $. L'automne dernier, il avait déjà reçu le Prix Saint-Pacôme du roman policier.

Dans "L'affaire Myosotis", Paul Carpentier, un ancien journaliste qui vit en Israël, se retrouve mêlé au meurtre d'un homme d'une agence canadienne pour la démocratie. Carpentier lutte alors contre une puissante machine de renseignement sur fond de tractations politiques.

Les autres finalistes pour le Tenebris étaient "Du sang sur les lèvres" d'Isabelle Gagnon, "Les temps sauvages" de Ian Manook, et "La Pieuvre" de Jacques Saussey.

Le nouveau prix du meilleur roman de littérature noire, il a été remis à "L'heure sans ombre" de Benoît Bouthillette. Le Prix spécial du jury a été attribué à "Faims" de Patrick Senécal. Le jury était composé de Richard Migneault, du blogue Polar, noir et blanc, de la chroniqueuse Christelle Lison et de l'animatrice et chroniqueuse Sylvie Lauzon.

 

Source :

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2016/05/22/003-luc-chartrand-prix-tenebris-affaire-myosotis.shtml

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