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9 juin 2016 4 09 /06 /juin /2016 04:55

Martin Mesnil est un Normand de quarante ans, divorcé, père de deux enfants. Même si ça fragilise sa situation bancaire, il a choisi une certaine liberté dans le travail, préférant des missions d’intérim. Cette fois, Martin trouve un job de nuit pour une semaine, à la gare maritime de Ouistreham. Avec son collègue David, il s'agira de guider les poids lourds à l'embarquement et au débarquement. Martin n'ignore pas que, comme d'autres ports sur la Manche, Ouistreham attire les clandestins cherchant un passage vers l'Angleterre. On ne lui demandera pas de fliquer ces migrants, ça reste le boulot des gendarmes. Dès son arrivée, il rencontre Novak Borovic, jeune patron de la SPB.

C'est un ancien joueur de foot venu de Salvénie, qui eut une petite carrière internationale après ses débuts dans l'équipe appartenant à son père Dragan, dans leur pays. Novak se veut absolument strict sur le contrôle des camions, pas de complaisance avec les réfugiés, ni de corruption. S'il repère des clandestins, il doit alerter le duo de vigiles de la SPB qui les envoient aux gendarmes. Martin a croisé les deux sbires, qui n'inspirent nullement la sympathie. Il va loger durant la semaine dans un bungalow prêté par l'intermédiaire de la séduisante Gisèle, amie de sa mère, infirmière libérale et bénévole auprès des migrants. La cabane est rudimentaire, mais Martin s'avoue sous le charme de Gisèle.

Des incidents concernant les clandestins, comme ce groupe d'une vingtaine d'entre eux bloqués dans un camion frigorifique, ou quelques pugilats dans leur camp de fortune, ça se produit aussi du côté de Ouistreham. Plus grave, le cas de ce réfugié salvène retrouvé crucifié sur la clôture d'un champ. Il se prénommait Viktor. C'était sa cinquième tentative pour trouver un moyen de traverser la Manche. Il a eu la malchance d'être pris en charge par un binôme en Mercedes. Il a été victime d'un traquenard mortel. Son cadavre exposé ainsi, ce n'est pas sans rappeler les méthodes utilisées lors du conflit en Salvénie, voilà quelques années. Pendant lequel Dragan Borovic fut un chef de guerre cruel et redouté.

La mort de Viktor est-elle due à un litige entre migrants, ou s'agit-il d'une vengeance qui trouverait son origine en Salvénie ? Renseigné par son ami flic de base William, Martin apprend que Dragan fut peu poursuivi après la guerre dans ce pays. Peut-être joua-t-il un rôle moins crucial qu'on ne l'a prétendu. Ni Novak Borovic, ni son père, n'ayant réellement intérêt à remuer le passé, difficile de leur attribuer la mort de leur compatriote Viktor. Son bungalow ayant été "visité", Martin craint que l'on s'en prenne à sa famille. Disposant d'une vague piste, le nom d'un certain Azem, il va croiser le Shérif et le Petit Tonio : un costaud aux cheveux blancs crépus, et un petit binoclard rondouillard. La tension monte autour du quai de Ouistreham…

Jean-Noël Levavasseur : Une manche perdue (OREP Éditions, 2016)

Gabriel Lecouvreur a fait des émules : créé voilà une vingtaine d'années, Le Poulpe est un personnage libre et curieux, qui fouille à son compte dans les désordres et les failles du quotidien. Ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, juste un témoin de son temps. Depuis 2008, il a un cousin breton, le cyberjournaliste Léo Tanguy (publié désormais aux éditions La Gidouille). Voici aujourd'hui un autre de ses cousins, un Normand cette fois, à l'initiative de Marion Chemin et de Jean-Noël Levavasseur. Sa parenté d'esprit avec le Poulpe ne nous est pas cachée, puisque Jean-Bernard Pouy (le père de Gabriel Lecouvreur) signe ici la préface.

La question des migrants, thème d'actualité et de controverse. Plutôt devrait-on dire : le problème des réfugiés de passage sur le sol français, cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne, bloqués à nos frontières. Remercions les autorités britanniques de nous mettre dans le pétrin, et de faire de ces migrants quasiment des apatrides, des fantômes. Kurdes, Syriens, Afghans, Iraniens, et autres nationalités n'ont pas choisi de nous envahir. Nul ne fait preuve d'une compassion angélique envers ces clandestins. Martin Mesnil, le héros de cette histoire, dont la mère est très impliquée dans l'associatif leur venant en aide, n'est pas un naïf : il souhaite juste comprendre. D'autant qu'un meurtre a été commis.

Étant lui-même bas-Normand, le journaliste Jean-Noël Levavasseur utilise des décors qui lui sont familiers. Outre Ouistreham, ses habitants et ses paysages, l'ambiance nocturne d'une gare maritime ne peut qu'être singulière, troublante. Cela ajoute de la crédibilité au récit. Une intrigue à suspense, un contexte actuel : voilà un roman noir à découvrir.

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8 juin 2016 3 08 /06 /juin /2016 04:55

Recueil de dix nouvelles.

-“American gravity” : L'Amérique des années 1950, sur la côte Ouest. Âgée de vingt ans, Alexandra est une de ces jolies filles qui pullulent dans l'artistique marginal. Cette junkie participe à un show de strip-tease, fatigant et sans prestige mais lucratif. Ce n'est pas Warren, motard aventureux vivant à ses dépens, perdant le fric d'Alexandra au poker, qui la sortira de cette spirale miteuse. Terry, vaguement comédien, moins salaud que Warren, lui permettra de se poser quelque peu à Santa Monica. C'est plus près de Hollywood, l'inaccessible rêve. Des séries de photos dénudées, des prestations dans des films pornos ringards, montrer son cul et tout le reste, voilà ce que l'on attend d'une fille comme elle. Limiter les embrouilles et leurs conséquences, ce serait déjà pas mal pour Alex.

-“Tessa” : Trois jeunes hommes débarquent à Villeneuve-lès-Avignon. Outre Fly le Nîmois, qui se prénomme en réalité Olivier, il y a Julien le Parisien et Bertie l’Alsacien. Ils ont été engagés par Richard Prunier, le second de M.Keller, pour le braquage de la BNP locale. Le vigile étant leur complice, tout doit bien se passer, avec effet de surprise garanti pour le personnel et la clientèle. Le trio prend le fric, mais il y a un couac côté vigile. Celui-ci tire sur Fly, lui logeant une balle dans la clavicule. D’instinct, Fly réplique et abat le vigile. Puis les trois braqueurs quittent en urgence la banque, chacun pour soi.

Sanguinolent, Fly titube dans les rues chaudes de Villeneuve, se cachant dans un parking pour masquer sa blessure. Quand il repère une maison avec son jardinet, il commence par se terrer dans la cabane à outil. Puis il pénètre dans la maison, trouvant une bonne planque dans une pièce de débarras. La jeune femme chez qui Fly s’est introduit à son insu se nomme Tessa Livi. Elle est photographe. Souvent absente, ce qui laisse le champ libre au blessé pour se soigner, se reposer, se nourrir, écouter de la musique et les infos. Les trois complices du hold-up sont activement recherché par la police. Depuis sa cachette, Fly observe clandestinement la jeune femme, qui cache quelques secrets.

Marc Villard : La fille des Abattoirs (Rivages/Noir, 2016)

-“La route de Modesto” : Au volant de sa Mustang rouge, Carla erre de motel en motel, du côté de Modesto, en Californie. Avec le bébé Kevin, dont elle s'occupe aussi bien que possible. Sans le sou, Carla file sans payer les chambres de motels, squatte quelques heures une propriété vide. Elle et Kevin finissent par échouer dans une bourgade en fête, Torsada. Un certain Dave Parker est sur sa piste. Une mission pas bien compliquée. Pas tellement excitante, non plus.

-“La fille des Abattoirs” : Serge Dahan est un Toulousain âgé de soixante-deux ans. Retraité des assurances, il peint en amateur. Son épouse Sylvia est décédée. Leur fille Marie, trente-sept ans, est policière municipale. Divorcée, elle est la mère de Marius, dix-sept ans, qui a l'habitude de faucher un peu de fric à son grand-père pour le perdre au poker. Serge vit dans le quartier Reynerie, un ensemble de hauts immeubles peu accueillants, où il a ses habitudes. Il s'entend bien avec sa voisine quadragénaire, la gouailleuse prostituée Nadine. Il n'en profite pas sexuellement.

Un soir, Emma Silvano, la docteur du quartier, est assassinée par un trio de voyous qui cherchaient de la drogue. Serge a toujours apprécié cette femme-médecin compréhensive, en particulier dans le cas de Sylvia. Ayant assisté à la scène, il sait que c'est Dany et sa bande qui l'ont tuée. Mais ici, il est prudent de n'avoir rien vu, de se taire. Ce que fait Serge quand la police l'interroge, prétextant qu'il était en train de peindre. Même pour Nadine, il garde la même version. Sans doute lui faudra-t-il trouver un remède contre l'impunité de Dany, le moment venu. Mais une quatre question le taraude.

Sylvia avait l'habitude de se rendre au Musée des Abattoirs. Elle restait comme fascinée devant une toile de Roland Topor, “La jeune fille en pleurs”, datant de 1982. Un gardien confirme qu'elle venait une fois par semaine, ce qui est un peu trop souvent. Le visage de la fille du tableau rappelle quelqu'un à Serge : la jeune sœur de son épouse, Lily, décédée à cause d'un accident de voiture, bien avant leur mariage. Topor n'a pu la connaître mais elle lui ressemble. Serge et Sylvia n'ont jamais fréquenté son beau-père Antoine Marino.

-“El Diez” : Dès juillet 1984, un jeune Argentin va révolutionner la ville de Naples. Un magicien du ballon rond s'impose dans le football italien, offrant une meilleure image à cette ville peuplée de pauvres. Diego Maradona est une icône, un Dieu vivant pour les Napolitains. Sept années durant, il les fait rêver grâce à son jeu tout en fluidité et en précision. Indirectement, Maradona a influencé la vie de Claudio Manetti, employé dans une usine de saucisses, et de sa fille adolescente Laura. Car, malgré tout, Naples reste une ville de trafics, sous l'influence de la Mafia…

 

Il s'agit d'un recueil de dix nouvelles, écrites par cet expert en textes courts qu'est Marc Villard. Qu'il situe ces histoires dans l'Amérique d'hier ou d'aujourd'hui, en France ou en Europe, c'est toujours avec vivacité et inventivité qu'il nous entraîne dans ces récits. On constate le soin qu'il apporte à chaque nouvelle, qu'elle s'appuie sur le mythe américain ou sur les réalités françaises actuelles. La brièveté relative de ces textes n'empêche pas l'auteur de parfaitement dessiner des personnages crédibles, souvent touchants. Les épisodes dans la vie des protagonistes forment de vraies histoires, des moments forts. Dans “La fille des Abattoirs”, donnant son titre au recueil, le contexte est géographiquement situé dans la région toulousaine, sans masquer que certains quartiers y sont “sensibles”. Marc Villard reste le maître incontesté de la nouvelle, nous prodiguant un grand plaisir de lecture.

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7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 04:55

Angel Dare fut une célèbre actrice de films pornographiques. Depuis quelques années, elle s’est reconvertie. Son agence fournit des strip-teaseuses pour des clubs et des filles pour des films X. Assistée de son employée Didi et de l’ancien flic Lalo Malloy, Angel Dare offre ainsi aux jeunes femmes des contacts sérieux dans ce milieu souvent malsain. Ce jour-là, ayant reçu une visiteuse prénommée Lia, d’origine roumaine, c’est le début de graves ennuis pour Angel. Deux types menaçants viennent lui réclamer la mallette pleine d’argent que Lia, partie entre-temps, avait avec elle. Ils fouillent, mais ne trouvent rien. Plus tard, son ami cinéaste Sam Hammer la supplie de venir tourner un film X avec l’acteur Jesse Black, un service qu’Angel ne peut lui refuser. Victime d’un piège, elle est maltraitée, torturée et violée, par ceux qui sont passés à son bureau. Cible de plusieurs coups de feu, Angel est laissée pour morte dans un coffre de voiture.

En mauvaise posture mais pas morte, la jeune femme appelle Malloy à l’aide. Le premier conseil qu’il lui donne est de se cacher. Elle est recherchée par la police pour le meurtre de Sam Hammer : c’est l’arme d’Angel qui a servi à le tuer. Si elle reçoit quelques soins chez une dominatrice SM, ses hématomes sont visibles et encore douloureux. Angel et Malloy font un détour par Vegas, afin de contacter Zandora, une amie de la visiteuse Lia. La strip-teaseuse a été tuée par les deux brutes qu’Angel connaît déjà. Retour à Los Angeles pour le couple. Angel s’installe discrètement dans l’appartement de Malloy. Pour Angel, il faut de changer d’aspect, avoir l’air d’un homme, quitte à ressembler à un homo. Malloy la fait passer pour un jeune neveu qu’il protège, tabassé par des voyous (afin d’expliquer les traces sur son visage).

Traduit du roumain, le message de Lia destiné à Zandora évoque un réseau de prostitution utilisant des filles venues des pays de l’Est. Fort possible, car certains films auquels participa Lia, ressemblent à des catalogues de jeunes prostituées. La cassette de vidéosurveillance des bureaux d’Angel a été subtilisée, certainement par ceux du réseau en question. L’énigme de mallette pleine d’argent est bientôt résolue, une autre visiteuse s’en étant emparée ce matin-là. Angel et Malloy espéraient trouver Lia à un point de rendez-vous, mais ce sont les tortionnaires d’Angel qui sont là…

Christa Faust : Money shot (Éd.Gallmeister, 2016)

Une précision s'impose : si vous avez lu L’Ange du porno (coll.Outside, Éd.du Rocher, 2011), il s'agit du même roman, dans une nouvelle traduction. On eût aimé que ce fut indiqué. L'essentiel reste qu'une nouvelle chance soit offerte à ce très bon livre. Dans la puritaine Amérique, la place de l’industrie du film X est complexe. Moralement réprouvée, commercialement acceptable, elle s’est organisée un milieu à part, celui du divertissement sexuel. Angel Dare y baigne depuis de longues années. Il faut avouer qu’elle était précoce. Elle se retrouve au cœur d’une sinistre affaire, battue, accusée, poursuivie.

C’est du roman noir nerveux, au tempo vif, aux scènes-choc. La crudité du langage et le franc-parler d’Angel ne doit pas donner le sentiment que le sourire prime sur la sombre intrigue. Même si elle assume une certaine dérision, placée dans l’illégalité, la jeune femme est contrainte de surmonter de nombreuses épreuves. Péripéties rythmées, ambiances marginales, tonalité décalée de la narratrice, voilà une histoire réjouissante.

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 04:55

Ithaca est une ville américaine de l’État de New York. Âgés de quinze ans, Fox (c'est son vrai prénom) et son ami Cliff y sont lycéens. Cliff est un grand Noir, qui fait figure d'intello dans sa famille instable. Fox est issu d'un milieu ordinaire. Il est amoureux de la jolie Mia depuis trois mois. Assez réservée, celle-ci fut un peu attirée par les sportifs dynamiques, avant de s'apercevoir que Fox était sûrement le garçon de ses rêves. Elle ignore que Fox montre parfois des faiblesses. Ça fait plus de deux ans qu'il se fait racketter, sans résister, par Craig et sa bande de jeunes délinquants. À quatre contre un, comment pourrait-il les empêcher de lui piquer son argent ? Cette fois-là, c'est plus sérieux, car Fox a 385 dollars sur lui. Économisée durant un trimestre, cette somme était destinée à l'achat d'une bague pour Mia. Craig s'en empare, Fox doit se faire une raison.

Depuis quelques temps, un tueur sévit dans la région d'Ithaca. S'attaquant à des jeunes femmes, il en est à sa troisième victime. La dernière a été découverte sur une décharge. La police ne semble pas avoir d'indices. Celui qui se fait appeler le Pretender est un chasseur, un criminel pervers, dont l'idée obsessionnelle est de passer la bague au doigt à ses cibles. Ses motivations sont plus que malsaines : “Il existe une autre loi de la nature chez l'être humain du 21e siècle : la volonté d'autodestruction, le refus du bonheur. Tout est joué d'avance, alors à quoi bon tendre vers quelque chose que nous ne pouvons atteindre. Restons dans cet enfer, vautrons-nous dans le chaudron, en fin de compte, la souffrance est tellement rassurante.” Même si Cliff essaie de faire oublier sa mésaventure à son ami, ils ne vont pas jouer aux détectives pour traquer le Pretender.

Au lycée, Arnold Spencer est “un petit blond renfrogné en blazer bleu et chemise blanche coiffé d'une raie impeccable sur le côté droit, qui [prend] tout le monde de haut parce que son père [est] un avocat plein aux as.” Le hautain Arnie n'a aucun ami. Quand il surprend la conversation où Fox se confie à Cliff, il intervient. Il leur propose de cambrioler sans le moindre risque le coffre-fort de son père, absent ce week-end. Ils trouveront 2400 dollars et une statuette précieuse à l'intérieur. Fox et Cliff pourront se partager le butin. Arnie leur explique qu'il les renseigne car il déteste son père. Le duo d'amis est partant pour ce vol. Mais Todd, dit la Hyène, le second de Craig, a espionné cet échange entre Arnie, Fox et Cliff. Il en informe immédiatement le chef de la bande. Ayant une idée derrière la tête, Craig décide qu'il se chargera seul de doubler Fox et Cliff.

Tandis que Mia s'impatiente de voir évoluer sa relation avec son petit-ami, Fox et Cliff ne rencontrent pas vraiment de difficultés pour pénétrer cette nuit-là dans la vaste propriété de l'avocat Mark N.Spencer, le père d'Arnie. Bien qu'ils repèrent vite le coffre-fort, la suite va s'avérer beaucoup plus hasardeuse pour eux, peut-être mortelle…

Jeremy Behm : Mon ami Arnie (Éd.Syros, 2016)

Ce roman entre dans la catégorie "polars jeunesse", puisque tel est le public des éditions Syros. Les héros de cette aventure ayant quinze ans, c'est l'âge à partir duquel on peut la recommander aux jeunes lecteurs. Il n'est nullement interdit aux adultes de lire ce livre, s'agissant là d'une intrigue très bien construite et riche en péripéties. À chaque chapitre, on change de narrateur, tous les protagonistes ayant leur mot à dire dans cette affaire. Néanmoins, Fox et son copain Cliff restent les premiers concernés par l'évolution du récit. Mia, Craig, ainsi qu'évidemment Arnie, ont également la parole. Sans oublier le Pretender, le tueur en série, qui doit justifier ses crimes délirants.

Situer ce suspense pour jeunes à Ithaca est plutôt juste, quand on sait que l'âge moyen dans cette ville de trente mille habitants est de vingt-deux ans. Toutefois, l'essentiel reste de nous raconter les tribulations de Fox, incité à un cambriolage pour continuer à plaire à sa conquête, Mia : une jolie romance, servant de toile de fond à cette histoire remuante autant que souriante. Certes, tout cela n'est pas exempt de chtarbés commettant de sales crimes, mais on peut espérer que les méchants perdront la partie. Un sympathique polar, d'une lecture très agréable.

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5 juin 2016 7 05 /06 /juin /2016 04:55

Frédéric Corniglion a quitté Nice dix ans plus tôt pour tenter l'aventure en Afrique. Besoin de fuir une relation trop complexe avec son épouse Domi, sûrement aussi. Au début du mois de mai 1968, il est de retour. Âgée de dix-huit ans, leur fille Sophie a disparu depuis quelques semaines. Elle est étudiante en sociologie, très appliquée : “une tronche” selon son entourage à la Fac de Nice. Corniglion retrouve Domi chez son nouveau compagnon, Jérôme Lassus, un architecte friqué, un bellâtre arrogant. L'inquiétude n'explique qu'en partie l'agressivité de Domi, aussi mordante que par le passé. La disparition de Sophie est d'autant plus troublante, que la Fac niçoise participe à la révolte actuelle. Et que la jeune fille était intime avec Thomas Figasso, leader local du mouvement insurrectionnel.

Virgile Pancrazi, commissaire aux RG, approche d'une retraite qui s'annonce ennuyeuse en Corse, son île natale. Avec son adjoint Vincent Casanova, ils surveillent sans s'en cacher le mouvement étudiant. Pour cet ancien Résistant qu'est Pancrazi, devenu fervent Gaulliste, pas facile de comprendre la motivation de ces jeunes. Contrairement à Casanova, issu de milieu modeste, plus sensible à la révolte : “Ces gosses sont juste en train d'apprendre qu'on peut dire merde au pouvoir – C'est le pouvoir qui leur donne les facs qu'ils salopent et les profs qu'ils insultent. – Non. C'est la République qui leur donne tout ça. Le pouvoir se borne à leur envoyer ses compagnies de CRS.” Honnêtes, ces deux policiers n'ignorent pas que certains flics sont peu fiables. Surtout à Nice, une ville gangrenée.

Tout en cherchant sa fille, Corniglion reste perplexe : “Les évènements qui secouaient la France n'étaient pas très visibles dans ce repaire de riches retraités qui auraient pourtant eu tout à craindre d'une révolution, or, loin de se terrer dans leurs appartements cossus, ils se pavanaient en costumes d'été et robes légères et squattaient les chaises et les bancs de la Promenade des Anglais, la Promenade des Sanglés, comme on disait quand on étaient mômes en voyant ces encravatés et entweedés de frais. Comment Figasso et sa bande pouvaient-ils songer un seul instant à faire la révolution dans cette ville qui, depuis quatre-vingt ans, se figeait les traits à grands coups de truelles de fond de teint ?… Certes, Nice avait l'ambition d'une capitale, mais elle n'était pour l'instant qu'un dortoir pré-mortem et, en été, un boxon à touriste, doté il est vrai d'un maire qui la rêvait en Los Angeles, corruption comprise.”

Blanc-Dumont, prof d'Histoire à la Fac, a été bousculé par des étudiants exaspérés par l'idéologie d'extrême-droite qu'il répand. Quelques heures plus tard, son cadavre est retrouvé sur une plage niçoise. Casanova s'arrange pour que l'enquête sur ce meurtre leur soit confiée, à Pancrazi et à lui, afin qu'il puisse disculper le milieu estudiantin. Il va falloir négocier avec Thomas Figasso pour entrer dans la Fac et mener leurs investigations. Quant à Frédéric Corniglion, il est bientôt en contact avec Corinne, colocataire de Sophie. Elle n'a plus de nouvelle non plus. Elle laisse entendre à Corniglion que sa fille aimait passionnément le sexe, les hommes. Une liberté dans l'air du temps ? Pas seulement. Elle avait même une relation avec un professeur quinquagénaire.

Tandis qu'un Rital menaçant rôde, le père de Sophie réussit à discuter en tête-à-tête avec Thomas Figasso dans un bistrot. Pas certain que ça l'aide à comprendre la mentalité de sa fille. Si le commissaire Pancrazi est toujours remonté contre les jeunes rebelles de la Fac, son adjoint Casanova suit une toute autre piste. Qui va le mener jusqu'à Cimiez, quartier niçois habité par la haute-bourgeoisie locale. Dont fit partie le défunt prof Blanc-Dumont, qui avait tant de choses à se reprocher…

Patrick Raynal : Une ville en mai (Éd.L'Archipel, 2016)

Près de cinquante ans plus tard, Mai-68 est encore une date historique alimentant le débat, la controverse. Les opposants et leurs héritiers imaginent que c'est cet évènement qui a bouleversé la société française, déréglé la prospérité tranquille d'un pays sagement conduit par le général De Gaulle : tout est de la faute des gauchistes. Les nostalgiques participants d'alors jouent volontiers les anciens combattants, pensant que c'est grâce à eux que la France a évolué positivement. Dans ce cadre, si existait un relatif consensus en faveur des Vietnamiens contre les Américains, les divergences étaient nombreuses entre courants révolutionnaires, staliniens, trotskystes, maoïstes, etc. La propagande battant son plein, tous estimaient que la société étant figée, leur rôle consistait à la faire bouger.

Patrick Raynal s'inspire de ce contexte, tel qu'il l'a vécu à Nice où il vivait, à l'époque. Le mouvement étudiant de Mai-68 ne se déroula en effet pas qu'à Paris. Les trois enquêteurs, le père de la disparue et les deux policiers des RG, posent chacun un regard différent sur ces étudiants en rébellion contre l'autorité. Raynal évoque aussi la mutation de cette ville, où la mairie passa en ce temps-là des mains du père à celles du fils. Celui-ci allait véroler toujours davantage la situation locale, pendant les vingt-trois années suivantes. En outre, il faut souligner qu'en 1968, la 2e guerre mondiale n'est pas si loin, et que subsistent des éléments que l'on n'a pas clarifiés.

Avant tout, c'est sur une intrigue polar que s'appuie Patrick Raynal pour ce roman noir. Et une réflexion vient naturellement à l'esprit : qu'il est agréable de lire une histoire bien racontée, bien structurée. C'est un suspense sombre et solide, dans la meilleure tradition, que nous propose cet auteur chevronné.

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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 04:55

Leo et son amie Maya sont des enfants qui habitent la petite ville de Valleby. On y trouve un grand hôtel, un cinéma, un musée, le salon de thé de Sara Bernard, et même un port car la mer n'est pas loin. Si Leo et Maya connaissent bien le commissaire de police de Valleby, ce n'est pas parce qu'ils sont eux-mêmes des malfaiteurs. Au contraire, il arrive à ces enfants de jouer aux détectives, et de résoudre des énigmes. En ce moment, quelqu'un kidnappe des chiens et demande une rançon aux propriétaires. L'inconnu en a volé quatre, mais la police n'a aucune piste. Ce jour-là, Leo et Maya ont prévu d'aller au cinéma Bio-Rio, pour la séance de l'après-midi. On y projette un western, "Le cow-boy siffleur".

Il y a de l'animation dès leur arrivée. Zorban, l'ouvreur chargé de la sécurité, est obligé de bousculer un peu le râleur Robert Andersson, le réceptionniste de l'hôtel. Leo et Maya se rendent compte à cette occasion que Zorban a plein de monnaie sur lui, et possède une grosse montre en or. Quant à Björn, le projectionniste du cinéma, il a les moyens de venir travailler en taxi. Avec son grand chapeau, le marchand de friandises semble plutôt se passionner pour le film que de vendre ses produits. Il n'y a que Mademoiselle Blom, la caissière, qui n'a pas l'air riche parmi le personnel du Bio-Rio. La séance commence, Leo et Maya s'installent avec le public pour apprécier le western.

Très vite, Leo s'aperçoit qu'il se passe des choses un peu bizarres dans ce cinéma. Zorban et la caissière semblent très occupés ensemble. Le marchand de friandises a l'air fasciné par le film. Il y a un petit incident, mais le projectionniste répare rapidement, et continue la diffusion du film. Leo repère une pièce fermée à clé, où il croit entendre le gémissement d'un chien. S'il ne se trompe pas, ce doit être Charlie, le caniche de Mme Ivy Rose. Zorban n'est pas loin, et Leo doit regagner sa place dans la salle. Quand le film est terminé, Leo et Maya entament leur enquête. Ils ont plusieurs suspects, qu'il s'agit de surveiller autour de la séance de 19H. Justement le commissaire de police sera présent, et interviendra quand les deux enfants vont piéger le kidnappeur de chiens…

Martin Widmark : Mystère au cinéma – Leo et Maya, les petits détectives (PKJ – Pocket Jeunesse, 2016)

Cette série de romans illustrés s'adresse aux petits lecteurs à partir de 8 ans. L'auteur est Suédois, mais la petite ville qui sert de décor est assez universelle. Dans chaque volume, les portraits des principaux personnages permettent de les visualiser, et on trouve un ou plusieurs plans qui situent les lieux où se déroule l'action. Outre ce “Mystère au cinéma”, on retrouve Leo et Maya dans “Mystère au terrain de foot”, où le match entre l'équipe de Valleby (entraînée par le facteur local, Franco Bollo) et celle de Solbacka est émaillé de mystérieux incidents. Si le commissaire de police est gardien de but de l'équipe, ce sera à Leo et Maya de résoudre une fois de plus l'affaire. Mme Ivy Rose et son caniche, voisins du terrain, seront de nouveau concernés.

Dès maintenant, on peut également lire “Mystère au club hippique”. Sara Bernard, avec son cheval Copain, a de bonnes chances de gagner cette course face aux autres jockeys, hommes et femmes, plus professionnels : Valentin Larsson, Romain Kruse, la comtesse von Tratt (avec son cheval Black). Si les chevaux ne semblent pas en grande forme, c'est probablement que la course a été truquée. Avec leur copine Miranda, la fille du directeur du cirque, Leo et Maya vont devoir démontrer que ce n'est pas Sara Bernard qui a triché. Course hippique ou match de foot sont évoqués grâce aux sympathiques illustrations de Helena Willis. Un prochain titre, “Mystère au camping”, est annoncé pour septembre 2016. Une série qui donnera sûrement le goût de lire aux plus jeunes lecteurs.

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3 juin 2016 5 03 /06 /juin /2016 04:55

En 1990 en Californie, Andrew vit en couple avec Melissa. Il est âgé de plus de vingt-sept ans, mais garde l'air juvénile d'un adolescent. Il a été élevé par ses grands-parents. Il se souvient du drame qui se produisit en 1964, alors qu'il n'avait que dix-huit mois. Son père Harry Combs a abattu sa mère Helen et Paul Watkins, l'amant de celle-ci. Il incendia leur maison, mais il épargna son propre fils Andrew. Harry Combs avait déjà un passé agité, à cette époque. Il était homme de main pour la mafia, un exécuteur aux ordres d'un parrain de Dallas, George Rathbone. Après ce crime, Harry disparut définitivement avec une forte somme. Il changea de nom, se rebaptisant Harry White, et ouvrit une librairie à Louisville, dans le Kentucky. Sa deuxième épouse Teresa avait aussi un vécu douloureux. Plusieurs décennies plus tard, Harry veille à ce que l'alcoolisme de Teresa n'empire pas.

Au décès de son grand-père, Andrew s'aperçoit que son père était resté en contact, une lettre par an. Il a engagé un détective privé californien pour retrouver la trace d'Harry. Malgré les réticences de Melissa, Andrew ressent le besoin de retrouver son père. Pour le tuer. Arrivé à Louisville, il hésite, pense commettre une erreur. Dès qu'Harry l'a vu traîner près de sa librairie, il a "reconnu" son fils. Mais entre-temps, un problème s'est posé : le détective privé Silas Green a décidé de faire chanter Harry. Dix mille dollars pour taire ce qu'il sait du passé du libraire. Quoi qu'il en dise, Harry a largement les moyens de payer. Il a conservé dans son coffre-fort assez d'argent, quelques souvenirs, et une arme. Mais il se doute d'avance que cet enquêteur minable n'en restera pas là, bien qu'il paie. D'abord, Harry doit renouer avec Andrew. Même si sa version des faits est peu crédible.

Son fils l'écoute, accepte de loger chez lui et Teresa, sans changer d'opinion au sujet de l'assassin de sa mère : “Ce n'est pas parce qu'Andrew l'avait devant lui en chair et en os qu'il le détestait moins… Il savait de quoi cet homme était capable. Les gens ne changeaient pas… Des êtres mauvais pouvaient avoir des moments de bonté, de vulnérabilité. Mais ils n'en étaient pas moins mauvais.” Éliminer Harry reste son but. Avant cela, tous deux doivent s'occuper du détective, qui relance son père. Il n'impressionne pas Harry, c'est sûr, mais l'ancien tueur est-il encore capable d'abattre froidement quelqu'un ? Tuer n'est pas sans conséquences, explique-t-il à Andrew : “En ce bas monde, il y a ceux qui ont déjà tué et les autres. Et ces autres sont meilleurs à tous égards. Ils ne sont pas dénaturés…” Pour commencer, père et fils surveillent Silas Green.

Sentant un danger imminent, Harry a mis Teresa et Andrew à l'abri. Il a eu raison, car il reçoit la visite d'un binôme de flingueurs. Ils n'ont sûrement pas le professionnalisme d'un homme tel qu'Harry, même un peu rouillé. Les affronter, s'en débarrasser ne va pas poser de problème. Néanmoins, il ne faudrait pas que tout cela arrive aux oreilles de Rathbone, à Dallas. Du moins, pas trop vite. Andrew envisage toujours de buter son père, malgré ce début d'expérience en commun…

Ryan David Jahn : La tendresse de l'assassin (Actes Noirs, 2016)

À chaque roman, Ryan David Jahn change complètement de thème. On l'a constaté dans ses titres précédents : “De bons voisins”, “Emergency 911”, “Le dernier lendemain”. Les sujets en sont très différents, dans les époques comme dans les ambiances. Pourtant, un élément flagrant apparaît dans ces livres, y compris dans “La tendresse de l'assassin” : la construction stylistique. Des retrouvailles sous tension entre un père et son fils, ça peut se traiter avec un récit dense, nerveux, une narration linéaire n'empêchant pas l'intensité des rapports entre les personnages. La mort étant, ou pas, au bout du suspense. Ça donnerait un petit polar bien fichu, c'est sûr. Non, l'auteur est ici nettement plus subtil.

Ryan David Jahn nous raconte donc le présent (de 1990), entrecroisé avec des scènes du passé. Cet aspect du parcours d'Harry, dans les années 1960, n'est pas destiné à légitimer ses actes, on le verra. S'ajoutent à ces deux facettes des passages "fantasmés". Dès le début, on sait que la source de la haine du jeune Andrew peut être un "faux souvenir". La mort, elle est aussi au cœur d'un manuel distribué aux agents de la CIA, dont on nous présente des extraits. Car si tuer, c'est concret, il existe une psychologie de la mort. Ce que l'on constatera au final. Cette fois encore, c'est le sans-faute : l'excellent Ryan David Jahn entraîne ses lecteurs dans un roman noir très prenant, puissant, supérieur.

Lire aussi la chronique sur "La tendresse de l'assassin" chez Nyctalopes :

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2 juin 2016 4 02 /06 /juin /2016 05:08

Anglaise, Stephanie Harker arrive au États-Unis pour des vacances avec son fils Jimmy. À l'aéroport de Chicago, elle doit repasser les contrôles. C'est à ce moment que le gamin de cinq ans est kidnappé sous les yeux de la jeune femme. Créant un esclandre, elle est vite calmée au Taser par les agents de sécurité. Un peu de temps passe avant que Stephanie soit interrogée par Vivian McKuras, agente du FBI affectée à l'aéroport. Pour la procédure habituelle, il est déjà trop tard. Les vidéos de surveillance confirment que Jimmy a bien été enlevé, par un homme en (faux) uniforme d'employé de sécurité. Vivian est quelque peu surprise d'être chargée de ce kidnapping. L'Alerte Amber est activée, tandis que la policière interroge Stephanie afin de mieux comprendre ce qui vient de se passer.

Plus de cinq ans auparavant, Stephanie exerçait le métier d'écrivain fantôme, de nègre littéraire. Une émission de télé-réalité venait d'offrir la gloire à une jeune femme originaire de Leeds, Scarlett Higgins. Fille d'un père mort du sida en prison et d'une mère alcoolo, elle sut se faire remarquer. La candidate idéale pour cibler un public populaire. D'autant qu'elle provoqua un clash dans un second programme, le scandale la médiatisant encore davantage. Écrire "l'autobiographie" de Scarlett, Stephanie était d'accord, à condition que ce soit sur des bases saines. Vivant avec Joshu, un DJ indo-pakistanais allumé, Scarlett était enceinte. Le livre serait publié autour du mariage programmé avec Joshu, et de la naissance de l'enfant. Stephanie et Scarlett devinrent bientôt amies.

Même si ça énervait son propre petit ami Pete, Stephanie resta proche de la jeune star. Celle-ci étant en réalité beaucoup plus futée qu'elle ne voulait le montrer aux caméras. Stephanie fut même présente quand, peu après la publication du livre et son mariage, Scarlett accoucha de son bébé. Chez elle, la jeune mère fut bientôt entourée de sa cousine amie d'enfance, Leanne, et de Marina, employée de maison roumaine. Pour les sorties n'amusant pas Scarlett, Leanne lui servait de doublure… À Chicago, l'agente du FBI Vivian McKuras réalise un peu mieux la situation. Stephanie lui suggère de contacter un policier de Scotland Yard, Nick Nicolaides….

Val McDermid : Lignes de fuite (Éd.J'ai Lu, 2016)

On ne prend pas le risque d'en dire trop en résumant un tel roman. Une multitude de détails précis, de situations particulières, émaillent le récit et lui offrent une tonalité qu'on ne peut traduire à travers les grandes lignes de l'histoire. Certes, un enfant a disparu dans un lieu public. Auteure chevronnée, Val McDermid a l'habileté de ne pas s'arrêter à une simple traque du ravisseur, à la recherche du gamin. C'est en explorant le passé, avec le parcours personnel de Stephanie, que l'on va approcher du cœur de l'intrigue. Évoquer une starlette vulgaire issue de la télé-réalité, de celles qu'on aime détester, on peut se dire que Val McDermid y a pris un certain plaisir : Scarlett est présentée avec ironie, tout en étant parfaitement crédible. Oui, il faut être assez maligne pour plaire au public. Entre les confidences de Stephanie et les faits présents, magnifique construction, pour un polar sinueux. Un roman addictif, que l'on prend plaisir à explorer dans ses moindres méandres. Disponible désormais en format poche, chez J'ai Lu.

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