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1 octobre 2016 6 01 /10 /octobre /2016 04:55

Dans les années 1990, Chen Cao est devenu inspecteur principal de la police de Shanghai, et cadre du Parti. En filigrane de ses enquêtes, apparaît une part de l’histoire maoïste de la Chine. Mais qu’en est-il de son vécu durant sa jeunesse ? Au temps de la Révolution culturelle, sa famille d’enseignants fut persécutée par les zélés Gardes Rouges. Son père fit partie des "monstres noirs", humiliés par le régime. Il y en eut tellement d’autres, tel le Docteur Zhang à l’hôpital, jalousé par un sbire du Parti amoureux de la belle infirmière Huang. Malgré tout, Chen Cao parvient a poursuivre des études littéraires, la poésie étant sa passion, et l’exploration des romans étrangers s’avérant pour lui si excitante. Grâce à la jeune bibliothécaire Ling, fille d’un haut responsable maoïste, Chen progressa beaucoup.

Ayant obtenu un diplôme de littérature comparée à l’université de Pékin, il doit accepter un poste dans un commissariat de Shanghai. N’ayant aucune expérience comme policier, on le charge de traduire un manuel de procédures américain. Ça lui laisse du temps pour lire des romans occidentaux. Ce n’est pas l’inspecteur Ding qui l’en empêchera. Chen se sent un intrus dans ce milieu. Pourtant, quand se produit un meurtre singulier, il ne tarde pas à s’y intéresser. Selon l’autopsie effectuée par le Docteur Kia, que Chen connaît déjà, le mort avait dégusté peu avant des plats de haute qualité. Étant lui-même un gourmet, Chen déniche le restaurant où la victime mangea ce jour-là. Il obtient bientôt le nom et l’adresse de cet homme assez âgé, Fu Donghua, renseignements qu’il transmet à Ding.

Spolié par le régime dès l’instauration des préceptes de Mao, parce qu’il était considéré tel un "capitaliste" bien que simple commerçant, Fu a été largement indemnisé quand arriva le pouvoir de Deng Xiaoping. Son fils et sa fille le trahirent jadis, au nom de la Révolution culturelle. Ils font de possibles suspects. Fu avait engagé une jeune employée de maison, Meihua. De méchantes rumeurs, alimentées par les enfants de Fu, peuvent conduire à soupçonner cette employée peut-être trop proche de son vieux patron. Qu’elle assouvisse les fantasmes… gastronomiques de Fu, qu’elle soit active pour embellir son appartement, est-ce un crime ? Aux yeux des "héritiers" de Fu, sûrement.

Chen est attentif aux témoignages du voisinage : même contradictoires, ils lui apportent certaines réponses. Qu’il transmet toujours respectueusement à l’inspecteur Ding. Il est possible de suspecter également un ex-Garde Rouge nommé Pei. Les sbires maoïstes ont perdu tout pouvoir, mais certains restent parfois menaçants. En toute modestie, laissant les honneurs à son supérieur Ding, Chen parviendra à dénouer cette première affaire…

Qiu Xiaolong : Il était une fois l’inspecteur Chen (Liana Levi, 2016)

Il envisagea d’aller en discuter avec l’inspecteur Ding, puis il se ravisa. Il n’avait rien de nouveau à lui apprendre.
Pourtant, il se sentait attiré par l’aspect social du drame familial. À l’époque, Chen non plus n’avait pas pu s’empêcher d’en vouloir secrètement à son père d’être un "monstre noir", un statut qui représentait la fin du monde dans l’imaginaire d’un jeune garçon. Des années plus tard, il regrettait amèrement d’avoir nourri ces sentiments, mais il était trop tard. Cette enquête représentait le geste qu’il n’avait pas pu faire. Une sorte de rédemption symbolique.
Il décida donc de s’investir pleinement. Au pire, l’échec confirmerait qu’il n’avait pas l’étoffe d’un flic.

Lorsque le héros d’une série de romans policiers connaît un beau succès, une sorte de tradition veut que l’auteur revienne sur "la première enquête" de son personnage. Avant d’être cet enquêteur chevronné résolvant brillamment des affaires complexes, voici donc les prémices de sa carrière. C’est bien le principe adopté par Qiu Xiaolong pour ce dixième opus des aventures de l’inspecteur Chen Cao. Le cas criminel évoqué ne manque pas d’intérêt, puisqu’il permet en particulier à l’auteur de détailler la gastronomie chinoise. Et on nous présentera quelques coupables potentiels, des alibis, des hypothèses, avant que ne soit dévoilé le nom de l’assassin. Mais l’essentiel est assurément dans le contexte.

Plus que jamais, Qiu Xiaolong s’inspire de son parcours personnel et familial, d’épisodes vécus dans la Chine de l’impitoyable Révolution culturelle. Nul n’ignore que la culture a toujours été la première cible des régimes dictatoriaux. Le dogme maoïste entraîna des conséquences monstrueuses contre les "intellectuels", non sans avoir écarté la population possédant quelques biens avant l’arrivée du communisme. C’est quasiment d’une façon introspective que sont évoquées ici les jeunes années de Chen Cao. Parvenir à évoluer au sein du système d’alors, malgré les mauvais antécédents de ses parents, n’avait rien de facile. Faire profil bas ? Certes oui, mais pour trouver sa place dans cette société-là, cela exigeait une sacrée subtilité.

L’auteur inclut dans cette fiction des réflexions et autres retours sur sa propre histoire. Il explique, par exemple, d’où vient le personnage de son ami Lu, qui apparaît dans cette série de romans. Un polar, bien sûr. Mais, en priorité, à travers des portraits de Chinois de Shanghai, c’est un regard sur le passé récent de ce pays que nous raconte Qiu Xiaolong.


- Ce roman est disponible dès le 3 octobre 2016 -

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29 septembre 2016 4 29 /09 /septembre /2016 04:55

Mariés depuis dix-huit ans, Adam Price et son son épouse Corinne habitent à Cedarfield, dans le New Jersey. Il est avocat spécialisé en droit de l’expropriation, dans la gestion des contentieux public-privé. Elle est professeur de lycée. Le couple a deux fils, Thomas, seize ans, et Ryan, douze ans. Corinne est trésorière de l’association sportive de ses enfants. Un mode de vie aussi confortable que routinier, pour cette famille. Un jour, Adam est abordé par un inconnu, qui lui révèle un secret que Corinne lui a dissimulé deux ans plus tôt. Elle était enceinte, mais perdit le bébé. Sauf que tout ça n’était qu’une mise en scène. Adam a vérifié le renseignement : une explication s’impose avec Corinne, car il ne s’agit pas d’une faute banale mais d’un mensonge qui peut ébranler leur confiance mutuelle.

Gardant une large part de mystère, Corinne admet qu’à l’époque, elle a voulu imiter une amie, Suzanne Hope. Une manière de se rassurer sur leur couple, d’attirer l’attention sur elle ? Pourquoi pas, mais avant d’avoir à s’expliquer davantage, l’épouse d’Adam disparaît. Elle semble avoir besoin de faire le point de son côté. Quand il se rend au lycée, son mari s’aperçoit que Corinne a brutalement cessé ses cours. Kristin Hoy, amie sexy du couple, ne peut guère lui en dire plus sur le comportement de Corinne. Par son portable, Thomas situe sa mère à Pittsburgh, une ville où elle n’a rien à faire. Adam, lui, réussit à contacter Suzanne Hope, la fausse femme enceinte. Elle a également rencontré l’inconnu qui s’est adressé à Adam. Pourtant, le cas n’est peut-être pas exactement le même.

Cet homme anonyme, accompagné d’une jeune femme, a également sévi dans l’Ohio. Il a révélé à Heidi Dann que sa fille Kimberly, étudiante à New York, avait des activités frisant l’illégalité. Une affaire qui connaîtra des suites meurtrières. Que Johanna Griffin, policière et amie d’Heidi, tentera de résoudre – fut-ce à titre privé. L’inconnu s’adressa encore à Michaela Siegel, sur la côte Ouest mais sans succès. Par contre, pour le fils de Dan Molino, un sportif ambitieux dopé aux stéroïdes, le jeu malsain de l’homme a des chances de bien fonctionner. Néanmoins, ses complices et lui commencent à s’inquiéter. L’ancien flic new-yorkais John Kuntz, employé par un notable de cette ville, lui-même proche de Kimberly Dann, est effectivement sur la piste de leur groupe.

Par un des clients qu’il défend, un vieux policier retraité menacé d’expulsion, Adam obtient d’utiles infos sur l’accompagnatrice de l’inconnu. Il est confronté à un nouveau problème : les dirigeants du club sportif soupçonnent fortement Corinne d’avoir détourné une grosse somme d’argent avant sa disparition. Hallucinant pour Adam, qui connaît la droiture de son épouse. Peut-être qu’avec le soutien de la policière de l’Ohio, Johanna Griffin, il pourra découvrir la vérité…

Harlan Coben : Intimidation (Éd.Belfond, 2016)

Assis dans son bureau, Adam passait et repassait les évènements dans sa tête pour la millionième fois lorsqu’une question simple lui vint à l’esprit. Si Corinne avait réellement décidé de se mettre au vert pour quelques temps, où irait-elle ?
Il n’en avait pas la moindre idée. Il formaient un couple tellement uni que l’imaginer s’en aller seule, sans lui, sans les siens, frôlait le non-sens. Certes, elle avait des amies. Des femmes qu’elle avait connues à la fac. Elle avait de la famille aussi. Mais il la voyait mal se réfugier chez l’un, ou l’autre, étant donné les circonstances. Corinne était plutôt réservée… sauf avec lui.
Donc, elle était probablement seule. Elle avait pu louer une chambre d’hôtel. En tout état de cause, elle aurait besoin d’argent, soit en liquide, soit par le biais d’une carte bancaire. Il y aurait forcément des traces de prélèvements ou de retraits au distributeur.
"Ben, cherche de ce côté-là, andouille."

Évoquons d’abord le contexte, c’est important. Harlan Coben a clairement voulu présenter une famille ordinaire de la classe moyenne américaine. Si Adam et les siens bénéficient d’un correct niveau de vie, on sent une certaine résignation chez son épouse et lui. Leur quotidien, y compris en tant que parents, est guidé par les codes sociétaux de leur milieu. Pas grand-chose d’excitant dans leur vie, même si Adam est encore habile dans son rôle d’avocat. La révélation d’un gros mensonge de la part de sa femme ne peut que secouer cette famille. Anesthésié par le train-train de l’existence, Adam se montre assez maladroit pour résoudre les questions entourant la disparition de Corinne. Il exploite mal les indices et les quelques infos obtenues.

Vu les impératifs familiaux et sociaux d’Adam, l’intrigue qui en découle ne peut pas se raconter sur un tempo effréné, c’est évident. Quand il nous dévoile en parallèle ce qui se trame dans l’ombre, l’auteur entraîne ses lecteurs dans un dédale énigmatique. Ces "éléments extérieurs" vont progressivement éclairer une partie de l’affaire. Dans ce genre de thriller, nous savons que tout est savamment dosé, et qu’Harlan Coben est maître en la matière. Sans précipitation, en fonction de l’ambiance, le suspense perdure donc jusqu’à ce qu’il nous en donne les clés.

- "Intimidation" est disponible dès le 1er octobre 2016 -

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27 septembre 2016 2 27 /09 /septembre /2016 04:55

Joël et sa famille ont toujours vécu dans ce coin de campagne, entre deux villages. Né au début des années 1950, âgé d’une grosse cinquantaine d’années, il s’occupe de la ferme parentale après avoir été un temps ouvrier d’usine. Outre sa sœur aînée Francine, Joël a eu autrefois un jumeau, Marc. Ils n’ont pas été élevés dans les meilleures conditions, sans doute. Josy, la mère, était trop passive, soumise à l’autorité de son mari Alphonse. Un vrai tyran pour ses proches, qui faisait en sorte que personne ne le contrarie, qui n’acceptait que sa vision personnelle des choses.

Alphonse, on l’appelait le Criant, ça indiquait sa seule manière de s’exprimer. Ancien de la Résistance, il avait été rappelé comme sous-officier dès le début de la Guerre d’Algérie. Ce qui ne pouvait améliorer son comportement, cette agressivité le rendant monstrueux. Au décès de Marc, il trouva le moyen de faire culpabiliser Joël, garçon déjà taciturne, craintif, introverti. Durant toute son enfance et son adolescence, ce père d’une injuste sévérité dictatoriale fut comme une menace permanente pesant sur Joël. Malgré tout, Joël épousa Liliane et ils eurent un fils.

Personne ne prétendrait que Joël n’ait pas eu de "vie sociale". On le connaissait bien dans les environs. Mais étant le fils du "sergent-chef" Alphonse, guère apprécié même chez les Anciens Combattants, on gardait une certaine distance envers Joël. Ce qui lui convenait sûrement, lui qui était taiseux de nature. L’accident de voiture qui causa la mort de son neveu marqua une étape de sa vie. Le départ de Liliane et de leur fils, ce fut encore un épisode important. On ne peut pas dire qu’à chaque fois, Joël afficha de l’émotion, ou ses sentiments profonds. Max reste désormais son dernier "confident".

L’affaire de l’Anglaise ? Bien sûr qu’il avait rencontré Jennifer et Brian, couple de retraités sexagénaires britanniques, tous deux ex-universitaires dans la région de Manchester. Ils avaient décidé de s’installer par ici, de retaper un vieux bâtiment. Aux yeux de Joël, elle était diablement séduisante, l’avenante Jennifer. Aguicheuse, cette passionnée de marche à pied, parlant très bien le français ? Probablement une impression déformée par le regard du solitaire bedonnant Joël. Elle disparut un jour où elle rejoignait à pied le village, son mari Brian l’attendant à l’auberge locale. La gendarmerie fut vite alertée.

On ne peut pas dire que les explications données par le suspect Joël aient été claires. Même pour l’amical gendarme Nicolas, auquel il confia plusieurs versions. Et puis, la kiné qui venait soigner à domicile la mère de Joël témoigna avoir entendu des cris. Elle n’a jamais caché son antipathie envers le bizarre fils de sa patiente. Tandis qu’approche son procès, et qu’il ressasse le scénario de ce crime, Joël espère que "sa juge" va l’écouter, le comprendre. Obsessionnelles, des "voix intérieures" le perturbent toujours davantage, embrouillant la sordide réalité du meurtre de l’Anglaise et de ses suites…

Pierre d’Ovidio : La tête de l’Anglaise (Éd.Jigal, 2016)

Joël a stationné sa 4L un peu plus loin que le débouché du chemin avec la route. Une grosse cinquantaine de mètres, qu’elle puisse le reconnaître et se rassurer. Tiens, le voisin Joël s’est arrêté. Pour uriner probablement. Ce qu’il fait en s’avançant vers le champ de tournesols qui borde la route.
Il dira : "Alors ce thé, il est prêt ?" Juste histoire de plaisanter. De jouer, oh ! pas les intimes, mais la personne de connaissance, de bon voisinage. Ça devrait lui plaire, cette connivence avec un cul-terreux. Un paysan toujours sur son tracteur, pas causant : tout d’un produit régional. Un fromage puant ou une terrine bien grasse qui parlerait. La rencontre devrait l’amuser…

Il faudrait être très naïf pour croire que le contexte d’un homicide, aussi basique que soit souvent ce crime, se résume au simple "passage à l'acte". Le coupable n’est pas devenu un assassin du jour au lendemain. Dans sa vie, se sont produits des moments-clés, voire de modestes faits quotidiens qui ont influé sur lui. Dans l’ambiance familiale d’il y a un demi-siècle, si le père régnait en maître, étaient observées des règles absolues et toute idée "moderne" était bannie. Donner des ordres, incriminer les enfants pour la moindre faute, ça entraîne des humiliations. Elles subsistent dans la mémoire à l’âge adulte. Les frustrations se développent, pour peu que l’on garde tout cela en soi.

C’est donc un puzzle que nous propose l’auteur, à travers de courts chapitres. Avec des images du passé accolées à celles du présent. Un portrait, oui. Celui d’un monstre, peut-être. Mais il est construit autour du "déni". Joël ne peut pas simplement passer aux aveux, puisqu’il ne porte pas la responsabilité de l’affaire. A-t-il tué ou martyrisé la victime ? Ça devient secondaire dans son esprit. Tant de versions sont possibles. Du moins, il a pu le faire. La victime sexagénaire était très désirable, après tout. Toutefois, répétons-le, Joël est moins dans la justification que dans le déni. Une exploration subtile de l’âme humaine, parfois pleine de méandres, c’est ce que nous offre Pierre d’Ovidio dans ce roman très convaincant.

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26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 04:55

Cicéron Angledroit est, en quelque sorte, un héritier de Sam Spade et de Philip Marlowe. Ce quadragénaire se présente lui aussi comme détective privé. Un peu moins glorieux que ses aînés, sans doute. Son territoire se limite à la banlieue-sud de Paris, plus précisément au Val-de-Marne. Habitant Vitry, Cicéron enquête de Villejuif jusqu’à Créteil, poussant parfois jusqu’à Juvisy (Essonne). Il s’autorise souvent des pauses dans son bistrot habituel avec ses amis René et Momo, presque autant traîne-patins que lui. Entre la pharmacienne mariée Brigitte et la fliquette sexy Vanessa, il trouve toujours du temps pour la gaudriole. Cicéron a une fille en bas-âge, Elvira Angledroit, dont s’occupe la mère du détective.

Il arrive que ce dilettante qu’est Cicéron mène quelques investigations. Étant un ami du commissaire Théophile Saint Antoine, de Vitry, le supérieur de Vanessa, c’est aisément qu’il obtient les renseignements adéquats. Cette fois, c’est plutôt le policier qui a besoin des services de Cicéron. Il soupçonne son épouse Mireille, chargée de communication pour la mairie de Vitry, de le tromper éhontément. Il l’a pistée grâce à un mouchard posé sur sa voiture, constatant qu’elle fréquente beaucoup les hôtels de la région. Elle est encore appétissante, Mireille, c’est certain. Mais Cicéron ne tarde pas à découvrir le fin mot des supposées incartades de l’épouse, qu’il ne peut dévoiler trop tôt au commissaire.

Le détective reçoit un appel inquiet d’un vieil ami de sa famille, Paul Automne. C’est un ancien artiste méconnu, qu’il connaît depuis l’enfance, plus ou moins perdu de vue. Ça va attendre le lendemain, Cicéron étant un adepte de la procrastination. Lorsqu’il se pointe chez Paul, ce dernier est mort depuis la veille au soir. Un meurtre avec une drôle de mise-en-scène, selon le policier Saint Antoine. Pour la journaliste présente, le détective fait le panégyrique du défunt, un éloge quelque peu exagéré. Une question turlupine Cicéron, à laquelle répondront bientôt l’ADN et la mère du détective. Les policiers ne se bousculent guère, menant une enquête de routine autour de la mort de Paul Automne.

Cicéron, Momo et René déterrent un smartphone planqué dans le jardinet du défunt. C’est plein d’infos sur leur propriétaire, ces machins-là. La mort brutale d’un vieil ami de Paul, pendu après avoir été maltraité, offre une piste potentielle au commissaire Saint Antoine. Grâce au smartphone, Cicéron et ses amis en suivent une autre. C’est ainsi qu’ils visitent en groupe la basilique Lénine à Créteil, lieu de culte désacralisé dédié à saint-Cassette. Rien de particulier, si ce n’est la multitude de caméras de surveillance, incongrues dans un endroit aussi vide. Même en s’agitant les neurones, Cicéron a du mal à comprendre le lien avec les morts suspectes de Paul et de son pote…

Cicéron Angledroit : Qui père gagne (Éd.du Palémon, 2016)

Le commissariat est à cinq minutes de la maison Costa. Même sans gyrophare. Faudra un jour que je demande à Saint Antoine si c’est possible que j’obtienne une autorisation d’en avoir un de gyrophare. J’avoue que ça me plairait bien et, comme vous l’avez constaté, j’enquête de plus en plus aux côtés des poulets élevés aux grains du contribuable. Garé, je file directement dans le burlingue du boss. Aucune résistance, le planton de permanence fait semblant de se passionner pour son écran. Vanessa est assise sur le bureau et prend des notes sous la dictée de son nouveau patron. Elle a un cul qui met en valeur ce bureau napoléonien que je n’avais guère remarqué jusqu’à là…

Désormais disponibles aux Éditions du Palémon, les aventures de Cicéron Angledroit s’inscrivent dans la catégorie "comédie policière". Si quelques morts ponctuent le récit, il s’agit ici d’une divertissante intrigue. Compliqué, le quotidien de Cicéron ? Pas tant que ça, estime son ami René : “…T’as pas de patron, tu bosses léger quand tu veux, t’as des gonzesses dont t’as pas la charge, t’as une gamine de rêve et une mère en or. Ben oui, je la trouve pas mal, ta vie.” Quant aux galipettes avec ses amantes excitées, il n’est pas à plaindre non plus, le détective de banlieue francilienne. Une table réservée au bistrot, des petits mystères et une flopée de péripéties, voilà de quoi occuper l’existence de Cicéron.

La tonalité narrative fluide et enjouée s’inspire du style San-Antonio, on l’aura compris. Le héros (qui interpelle son lecteur, lui aussi) est doté d’une "brave femme de mère" (aurait écrit Frédéric Dard), René rappelle tant soit peu l’impayable Bérurier, et le commissaire se nomme Saint Antoine (comme par hasard). Ce n’est pas de la copie, donc l’histoire se démarque de l’épopée san-antonienne. Non sans proposer un scénario fort sympathique, où il suffit de suivre le détective et ses acolytes. Le polar-détente appartient à une belle tradition, ne nous privons pas du plaisir d’en lire.

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24 septembre 2016 6 24 /09 /septembre /2016 04:55

Laure, trente-six ans, est policière dans le Val d’Oise. Elle vit en couple depuis plus de sept ans avec Romain. Une relation parfois agitée, car son compagnon est très jaloux. Le père de Laure était dans la police, lui aussi. Lors d’un contrôle routier, un individu le blessa : il est désormais handicapé en fauteuil. Sa fille se promet de retrouver un jour le coupable. Laure fait équipe avec Le Vieux, policier désabusé qui ne tient pas à ce qu’on l’appelle par son prénom, François. Laure ignore ce qui l’a séparé de son fils Yann, jeune adulte. Le duo s’occupe souvent de petits délits, voire de violences dans les couples, mais ils vont cette fois être chargés d’une enquête sur un meurtre spectaculaire.

Un macchabée a été démembré et balancé dans un champ de salades proche d’une zone commerciale. Partiellement carbonisé, le cadavre est très abîmé. Du charcutage laissant imaginer un acte de folie. Un crime brouillon, mais redoutablement efficace, sans indice probant. Rien à voir avec les suites d’une bagarre, ou avec la petite délinquance. Quand est retrouvée par ailleurs sa tête, on ne tarde pas à identifier cet étudiant noir venu de la Martinique, Thomas. Un garçon sérieux, pas plus fêtard que ça, plutôt altruiste, regrettant son île natale comme en témoignent ses courriers à sa petite amie. Le binôme de policiers n’a aucune piste en vue. C’est alors qu’un quinquagénaire s’accuse du meurtre.

Le prénommé Roger s’affiche facho, nostalgique du passé glorieux de la France, s’accusant fièrement d’avoir éliminé un Noir. Un excellent coupable, sans doute, sauf que sa version ne paraît guère crédible. Il a plus sûrement le profil d’un pauvre type, menant une vie des plus minables. Si trop de détails ne collent pas, cela permet aux autorités de temporiser vis-à-vis du public. Une seconde victime est découverte dans un parking souterrain, avant que sa tête ne soit retrouvée en bordure de forêt. La mère du jeune Rachid a compris qu’il s’agissait de son fils, un étudiant dont la vie était aussi propre que celle de Thomas. Laure cherche si des points communs peuvent expliquer ce double crime.

En guise de suspects, on signale à la police deux frères quasi-sexagénaires. Des lascars vivotant de combines, sur lesquels il faudra garder un œil, sans plus. Dans les poubelles d’une résidence, on trouve une troisième victime. Originaire de Montpellier, ce Timothée était également un étudiant sans histoire. En parallèle, Laure réussit à entrer en contact avec Yann, le fils de son coéquipier. Peu probable que père et fils réussissent à renouer. Le cas d’un homme admis aux Urgences pour de sérieuses brûlures pourrait avoir un lien avec l’affaire. Mais celui-ci ne s’est pas éternisé à l’hôpital. À trop jouer avec le feu, l’assassin s’y est-il brûlé ? Il y aura plusieurs autres décès à déplorer dans ce dossier…

Arnaud Sérac : Des noces noires (Éd.de Borée, 2016)

En reconnaissant que nous n’avons pas d’autre suspect à proposer, nous nous exposons immanquablement à la colère des supérieurs. Nous en prenons le risque. Même si l’ambiance du commissariat ressemble souvent à celle d’un collège privé, avec ses rancœurs, ses frustrations et la prétention des petits chefs, Le Vieux et moi nous ne nous embarrassons pas de précautions. Nous avons trop l’habitude des instructions pour savoir que les mensonges nous retombent toujours sur le nez. Essayer de maquiller la vérité pour se faire mousser entraîne toujours un retour de manivelle. Trop d’aléas, trop d’imprévus. Cela ne tient à rien. Il nous faut rester vigilants afin de sauter sur le premier indice, la première maladresse de l’auteur.
Le flic est un chasseur à l’affût. Il doit souvent attendre des années pour qu’un fait nouveau relance l’affaire. Ainsi je guette depuis des années l’évènement qui me lancera sur la trace de celui qui a tiré sur mon père. Quand je serai à ses trousses, rien ne pourra me faire lâcher prise.

Ce très bon roman policier possède deux facettes complémentaires. Nous avons là une intrigue criminelle solide, dans les règles de l’art. Questions et fausses pistes ne manquent pas, les hypothèses absolument plausibles restant longtemps hasardeuses. Des suspects, avec une paire de frères combinards, et un de ces clampins qui se prend pour un héros de l’extrême-droite. En arrière-plan, il y a encore le cas – resté sans réponse, ni coupable – du père de la jeune enquêtrice, grièvement blessé une dizaine d’années plus tôt. Entre Laure et son compagnon, une relation houleuse. Entre Le Vieux et son fils, plus de réel contact. Le petit monde autour des policiers est fort bien dessiné, on le constate.

Le second aspect, c’est la part sociologique du récit. Cette histoire s’inscrit pleinement dans notre époque. Pas seulement à travers les décors, bien exploités. Par exemple, les policiers surveillent le parvis d’une gare, lieu sensible où divers trafics et autres pugilats sont à craindre. Sont évoquées les violences au sein des couples, désolant fait de société, hélas quotidien. Si l’accueil d’un commissariat est “un concentré du malheur terrestre”, les Urgences d’hôpitaux témoignent autant de la “vraie misère humaine”, ainsi qu’on le souligne ici. Un sujet policier maîtrisé plus un contexte actuel crédible : le résultat donne un roman très convaincant.

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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 04:55

À l’origine, “Quinzinzinzili” est le titre d’un roman de l’universitaire Régis Messac (1893-1945). Depuis quelques années déjà, c’est aussi le titre d’une excellente revue trimestrielle rendant hommage non seulement à cet écrivain, mais aux mouvements intellectuels de l’Entre-deux-guerres. Car, s’il fut l’auteur de la thèse “Le «detective Novel» et l'influence de la pensée scientifique” (publiée en 1929 et rééditée par Les Belles Lettres, récompensée en 2012 par le Prix Maurice Renault de l’association 813), Messac fut un écrivain éclectique des littératures populaires ("Valcrétin", "Le miroir flexible", "La cité des asphyxiés", "A bas le latin !").

Étant un des principaux contributeurs de la revue "Les Primaires", il participa à la réflexion sur son époque, et sur le sombre avenir qu’il fallait redouter. On en a un bel exemple dans ce n°31 de “Quinzinzinzili” : en décembre 1933, Messac signe un article présentant une nouvelle publication, Commune”, revue d’obédience communiste. Pacifiste, Régis Messac souligne : “Il est évident que si la dictature de Hitler parvient à durer, nos nationalistes préconiseront une alliance avec lui. À ce moment-là, il faudra faire croire au bon public français que le bel Adolf est un homme de génie et toute une part de la presse française lui prodiguera les flatteries les plus plates.” Quelques lignes prémonitoires, c’est peu dire, mais combien de gens avaient alors cette lucidité sur un proche futur dramatique ?

Dans ce n°31 de la revue, les amateurs de polars pourront lire un article de Jean-Louis Touchant, qui fut longtemps le président de l’association 813 : Grandeur et déclin du Detective Novel”. Il s’agit d’un parfait résumé de l’évolution de la littérature policière, des origines jusqu’au roman noir actuel, en passant par les piliers du roman d’enquête ou plus sociétal. On a souvent prédit la mort de ce genre littéraire, alors qu’il s’est logiquement adapté à chaque époque. Dans ce même numéro, on nous parle d’un débat rediffusé chez France Culture, datant de novembre 1948. Des grands noms de l’édition d’alors dialoguèrent sur la question Le roman policier est-il essentiellement anglo-saxon ?”.

Le n°31 de la revue Quinzinzinzili est disponible

Conformément à son objectif, “Quinzinzinzili” évoque cette fois encore des ouvrages actuels faisant référence à des intellectuels ayant œuvré tout ou partie dans les années 1920 et 1930. Ce qui fut le cas de François Fosca (1881-1980), dont un certain nombre de titres, sur la peinture et autres thèmes variés, méritent d’être rappelés. En 1937, il publia un essai intitulé Histoire et technique du roman policier”. Hommage est aussi rendu à Karin Boye (1900-1941), Suédoise d’origine allemande, chrétienne et féministe, dont le grand roman Kallocaïneest à nouveau réédité. Une fiction sur les totalitarismes, dont il n’est pas impossible qu’elle ait influencé le 1984de George Orwell.

Ce n°31 de “Quinzinzinzili” comporte bien d’autres articles, dont quelques lettres de Régis Messac issues de sa correspondance, et un texte sur Jean-Luc Buard, spécialiste de l’édition populaire depuis 1830 jusqu’à nos jours. C’est encore l’occasion de présenter la souscription pour le prochain livre de Régis Messac, un inédit, La loi du Kampilan”. Publié aux Éditions Ex-Nihilo, ce tropical roman d’aventure sortira le 16 janvier 2017. Ce tirage est limité, il convient donc de pré-commander ce livre. Chaque numéro de la revue “Quinzinzinzili” coûte 7€. On peut s'y abonner en s'adressant à la Société des Amis de Régis Messac (71 rue de Tolbiac, Paris 13e). À Paris, cette revue est disponible chez plusieurs libraires. Les romans et autres écrits de Régis Messac sont réédités aux éditions Ex-Nihilo, 42bis rue Poliveau, Paris 5e.

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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 04:55

Le quinquagénaire Joseph Pacone s’est imposé comme une figure du Milieu marseillais. Ce caïd s’est désormais installé à Paris, sous couvert d’une société d’import-export. Rackets, proxénétisme et trafics divers restent les bases de son activité. Il a besoin d’un pigeon afin de sortir un de ses proches de la prison des Baumettes, qui est accusé de meurtre. C’est à la prison de Muret qu’un complice incarcéré trouve le parfait naïf. Âgé de vingt-trois ans, Bruno Laval est un simplet qui s’est pris pour un truand. Très timide avec les femmes, il espérait passer pour un vrai dur en braquant une banque. Il s’est fait alpaguer sitôt après le hold-up, écopant de huit années derrière les barreaux.

En prison, l’adjoint de Joseph Pacone ne tarde pas à l’amadouer. Carlo Topéda lui procure une "fiancée", Carole Durand. Âgée de vingt-et-un ans, cette séduisante prostituée appartient au réseau de Pacone. En échange, on demande à Bruno Laval d’endosser le meurtre commis par le cousin de Joseph Pacone. On lui promet que sa peine sera incluse dans son actuelle condamnation. Il s’acquitte de son rôle mais, malgré l’avocat fourni par Pacone, sa réclusion passe de huit à quinze ans. On va lui arranger le coup, pense-t-il. C’est exact, le caïd a prévu la suite, pas celle que le pauvre Bruno espérait. On va le retrouver pendu dans sa cellule, ses codétenus étant au service de Joseph Pacone.

Un cas classé ? Pas pour Carole Durand qui, malgré le fric reçu, n’aime pas du tout la tournure de l’affaire. Christian Laval, frère aîné de Bruno, âgé de vingt-six ans, a pris contact avec la jeune femme. Selon Carole, s’il est puissant, le caïd Pacone est quand même vulnérable : il est donc possible de se venger. À Carry-le-Rouet, près de Marseille, ils prennent contact avec Jo-le-Libanais, patron de boîte de nuit. Celui-ci représente le Comité des grands mafieux de la région, qui ne seraient pas mécontent que Pacone perde de l’influence. Jo engage un de ses amis, Gaultier de Brissac, un aristocrate aventurier.

Gaultier, Christian, Carole, rejoints par Anne, la sœur instit de Carole, s’installent dans une maison des environs de Paris pour lancer l’opération. Ils commencent par enlever et séquestrer un comparse du caïd, avant de piéger Pacone en l’attirant chez son avocat Maître Nabel, qui défendit si mal Bruno Laval. Nul doute que la réputation de Pacone prenne un sale coup, déclenchant la colère de l’intéressé. Quand ses fils et son cousin rappliquent à Paris, la suite vire au carnage. Toutefois, il arrive que des policiers soient assez inspirés pour coincer les malfaiteurs. Tous ceux qui prirent part au décès de Bruno Laval risquent fort de rencontrer une mort prématurée…

Roland Agret : Le schbeb (Fleuve Noir, 1986)

L’autre, recroquevillé, cherchait à reprendre son souffle dans des contorsions grotesques. Sans un mot, ils se retirèrent. La lourde grille se referma dans un grincement sinistre, peut-être plus encore que dans une prison.
Carlo Topéda reprenait lentement ses esprits. Cette histoire touchait donc Bruno Laval, et alors, il avait exécuté les désirs de Joseph Pacone ! Qui pouvait ainsi s’attaquer à lui ? Le frère était un cave, alors qui était venu se placer derrière lui ? Une bande rivale qui saisissait l’occasion de faire un travail ? Et cette salope de Carole, qu’est-ce qu’elle foutait avec eux ? Elle avait balancé, pardi. La connasse ! Elle morflerait, elle ! Abidjan vite fait, sans billet de retour !

Hommage à Roland Agret, né le 2 août 1942, décédé le 18 septembre 2016. Victime d’une erreur judiciaire, il créa Action justice, une association visant à aider les personnes condamnées et clamant leur innocence. Roland Agret et Action Justice pesèrent sur des verdict contestés, obtenant quatre grâces présidentielles, une révision de procès aboutie, deux annulations de peines, et dix-huit acquittements. Roland Agret fut scénariste pour des fictions télévisées, et il intervenait ponctuellement dans les médias. En 1985, son roman Pendaresse, ou sur un air d'opéra…fut publié dans la coll. Engrenage (n°119) du Fleuve Noir. L’année suivante, “Le schbeb” parut dans la coll.Spécial Police (n°2010) du même éditeur. Le sens de ce titre, un mot issu de l’argot des prisons, nous est expliqué à la page 65 du livre.

L’intrigue mise en place par Roland Agret s’appuie sur l’image du Milieu traditionnel. C’est du polar qui bouge, la narration directe ne se perd donc pas en fioritures inutiles. De longs portraits ou des détails sur les décors ne seraient pas indispensables : on situe aisément les uns comme les autres. Et on sait qu’une hécatombe se prépare dans l’entourage du caïd responsable de la situation. La tonalité est vive, percutante, destinée à parfois faire sourire les lecteurs, aussi. Car il s’agit bien de comédie policière.

Un roman très agréable.

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21 septembre 2016 3 21 /09 /septembre /2016 15:20
Grand Prix de Littérature Policière 2016 : les lauréats

Créé en 1948 par le critique et romancier Maurice-Bernard Endrèbe, le Grand Prix de Littérature Policière récompense chaque année les meilleurs romans policiers français et étrangers, publiés durant les mois précédents.

Il a été attribué le mercredi 21 septembre 2016, à la BILIPO,

aux deux romans suivants :


Prix roman français 2016 :

 

"Un trou dans la toile", de Luc CHOMARAT, Rivages/Noir, 2016

devant :

"D’ombres et de flammes", de Pierric GUITTAUT, Série noire, 2016


Prix  roman étranger 2016 :

 

"Tant de chiens", de Boris QUERCIA, Asphalte (Fictions), 2015

devant :

"Berlin 49," de Joseph KANON, Le Seuil (Seuil policiers), 2016

Grand Prix de Littérature Policière 2016 : les lauréats
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