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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 04:55

À Karachi, métropole économique du Pakistan, Sayyid Qais Ali Qureshi est un expert en assurances âgé de quarante-deux ans. Veuf, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour que sa fille Shereen, seize ans, poursuive des études supérieures. S’il s’estime bon musulman, il ne s’interdit ni l’alcool, ni d’occasionnels joints de drogue. Plaisirs qu’il partage souvent avec son vieil ami Zahid, chef de la police vivant avec une prostituée. L’activité de son cabinet d’expert tourne plutôt au ralenti. Si Qais est issu d’une ancienne famille honorable du pays, ça ne l’aide guère. Son concurrent Anthony Lobo est beaucoup plus puissant que lui dans ce domaine. Sonia, amie de cœur de Qais depuis leur jeunesse, est employée par Anthony. Entre Qais et elle, c’est une histoire d’attirance-répulsion qui le trouble encore.

Sonia lui propose une mission très lucrative. L’entrepôt d’un transporteur abritant un stock de cigarettes, destinées aux troupes américaines en Afghanistan, a été détruit. Il faut absolument que le bénéficiaire de l’assurance accepte l’indemnisation pour ce sinistre : Qais devra convaincre ce Malik Awan. S’il refuse jusqu’ici, c’est autant pour des raisons religieuses, que parce que son fils est décédé entre-temps. Le problème, c’est que l’affaire se passe à Jandola, aux confins du Warizistan. Ce territoire situé entre l’Afghanistan et le Pakistan est peuplé de talibans, pris en étau entre les attaques meurtrières des drones américains et l’armée pakistanaise qui contrôle l’accès à ce secteur. À la fois, la population combat au nom de l’Islam, mais subit une situation chaotique. D’autant que tous ne sont pas de mêmes traditions musulmanes. La mission de Qais s’annonce très dangereuse.

L’expert se rend en train de Karachi à Mianwali, où le policier Zahid le rejoindra peu après (car il a des origines dans cette région). Le transporteur Malik Awan confirme son refus de toucher le pactole de l’assurance, mais la veuve de son fils acceptera certainement. Qais s’adresse au colonel Aftab Gul, avec lequel il fit ses études, afin d’obtenir l’autorisation d’aller jusqu’à l’entrepôt détruit – au Warizistan proprement-dit. Si cet officier admet bien s’accorder avec les troupes américaines, il sait que leurs frappes ciblées font des victimes en nombre. Riaz, le contact de Sonia dans le secteur, n’est pas chaud pour aller sur place – l’avenir proche montrera à quel point il avait raison. Après une fête de mariage avec Zahid, entre alcool, joints et prostituées, Qais et Riaz vont néanmoins jusqu’à l’entrepôt.

L’expert y découvre les restes d’un missile, sûrement lancé par un drone américain. Ce qui indique que le transporteur n’est effectivement pas un fraudeur. Affaire close, puisque la veuve du fils Awan touchera une forte somme ? Hélas, lors d’une altercation, Zahid abat des militaires pakistanais, ce qui entraîne de mauvaises conséquences pour Qais. Sonia arrive à la rescousse, avec l’argent prévu, en billets. Dont une partie devrait calmer les proches des victimes de Zahid. Mais Qais et Riaz tombent finalement entre les mains des talibans. Ils sont séquestrés et maltraités, avant que Qais soit envoyé dans un village afghan, patientant plusieurs mois dans l’espoir qu’on verse une rançon pour lui…

S.Mausoof : Nuit sans lune au Waziristan (Éd.l’Aube noire, 2017)

Il n’y avait aucun poste de contrôle et on ne nous arrêta pas une seul fois. C’était une nuit sans lune mais le conducteur roulait tous phares éteints, appuyant sur l’accélérateur pour prendre de la vitesse lorsque c’était nécessaire. Assis sur une planche de bois, je m’agrippais à un arceau de sécurité pour ne pas tomber. Je n’essayais pas de parler à Riaz, qui se balançait lui aussi d’avant en arrière en se tenant à l’arceau. Nous attendions simplement que le trajet se termine, supportant la douleur et les secousses du véhicule en silence.
L’aube nous apporta un certain soulagement. L’homme aux roquettes découvrit son visage et se mit à fredonner […] Nos ravisseurs bondirent à terre puis nous demandèrent de descendre prudemment du véhicule. Ils se dépêchèrent de le couvrir ensuite d’une bâche de camouflage et déchargèrent des provisions. Deux hommes soulevèrent ensemble des sacs d’armes, tandis qu’un autre suspendait une bandoulière en cuir à son épaule afin de porter des bidons de carburant…

Dans l’esprit des occidentaux, la situation est probablement stabilisée en ce qui concerne l’Afghanistan et les contrées voisines. La guerre, c’est du passé. Une armée d’occupation suffit au maintien de l’ordre, les populations ayant retrouvé un semblant de vie ordinaire. Même relative, la paix régnerait donc. Pourtant, le Warizistan reste un foyer de conflits, et le Pakistan ne peut que confiner les talibans dans cette zone, sans rien résoudre. C’est dû en grande partie à la complexité de ce pays : le poids religieux y est très fort, mais chacun observe des pratiques selon ses convictions et ses traditions par rapport à l’Islam. Qui plus est, le mode de vie citadin de Karachi n’a rien de comparable avec les petites villes de l’intérieur. Et encore moins avec un territoire rural montagneux comme le Waziristan, avec ses références tribales auxquelles s’ajoute un djihadisme fondamentaliste islamique.

Il s’agit ici d’un roman d’action, d’aventure, avec ses interrogations et ses péripéties. Une intrigue sous le signe de la mort, où le héros se trouve confronté à de multiples dangers. Le personnage de Sayyid Qais, narrateur de ses tribulations, parvient à garder une distance quasi-philosophique face aux événements qu’il traverse. Un fatalisme oriental, peut-être. À coup sûr, ce n’est pas un cynique, il ne méprise personne. Mais, par exemple, comment faire comprendre au soldat adolescent Tariq que sa conception de la vie a été totalement faussée par la doctrine islamiste ? Et surtout, comment survivre dans de telles conditions, l’hostilité venant de tous bords ? Au-delà de la fiction, les réalités sociologiques pakistanaises nous étant méconnues, c’est évidemment le contexte dans cette partie du monde qui rend passionnante l’histoire. Un roman à découvrir.

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1 avril 2017 6 01 /04 /avril /2017 04:55

Frédéric Peeters est âgé de vingt-huit ans. À Bruxelles, en ce mois de juin 2015, il dirige l’équipe internet du journal Le Soir. Si Fred est un gros fumeur, c’est surtout un casse-cou. Son kif, c’est l’adrénaline. Pour des paris, il roule à contresens sur le Ring (le périphérique de Bruxelles), fait des concours d’apnée, saute d’un immeuble à l’autre, franchit à ses risques et périls une voie de chemin de fer, s’envoie des décharges électriques. Il applique la devise de Nietzsche : “Pour retirer de l’existence la plus grande jouissance, le secret est de vivre dangereusement”. Son frère Greg était encore plus téméraire que lui, semble-t-il. Côté amours, c’est aussi spécial. Fred est l’amant de Camille, une libraire enjouée de trente-deux ans dont le mari travaille dans la finance. Leurs rencontres dans des hôtels se veulent toujours originales et excitantes. Mais cela peut-il durer éternellement ?

Par téléphone, un informateur fixe rendez-vous à Fred aux alentours de Bouillon, dans les Ardennes. Sur place, il découvre le cadavre de ce quinquagénaire et alerte la police. Ce Régis Bernier se serait suicidé. Fred contacte un expert en cadavres et en balistique, qui lui confirme que c’est possible, même si des détails clochent. Par contre, Bernier était déjà mort quand Fred a reçu cet appel. C’est pourquoi le Bruxellois assiste à ses obsèques, avant d’entamer un dialogue de sourds avec un policier qui maintient la version du suicide. Visitant la maison de Bernier, Fred y découvre un impressionnant arsenal d’armes caché à la cave. Le voisin lui apprend que le défunt avait dû beaucoup voyager. Fred sympathise avec Raf, le fils de Bernier, taxi de nuit. Ils ont pour point commun un rapport conflictuel avec leurs pères respectifs. Le défunt fut militaire, avant de se reconvertir dans le privé.

Difficile pour Fred d’obtenir des infos précises sur les mercenaires, et les organisations qui les engagent. D’autant qu’il doit agir à découvert. Ce qui pourrait entraîner des menaces, en cas d’agression à son propre domicile. Par ailleurs, Fred a des contrariétés du côté de Camille. Et l’hypothétique piste d’une Natasha, en Ukraine, est fort incertaine. Fred et Raf Bernier font la connaissance d’un couple huppé qui employa le défunt quand ils vivaient à Caracas. Il se produisit au Vénézuela un sérieux incident qui "humanisa" le père de Raf. Par la suite, plus question pour lui de participer à des actions armées meurtrières. Apparaît aussi un prénom, un certain Marc, ami de Régis Bernier. Fred ne doute pas que cet homme mystérieux soit l’inconnu qu’il a aperçu lors des obsèques. Hélas, si c’est un mercenaire, peu de chances de retrouver une trace à son sujet.

Avec l’accord de son rédacteur en chef espérant un scoop, Fred va chercher des réponses à l’Est de l’Europe. Même si leur contact Tadeusz connaît des vérités secrètes et présente à Fred deux interlocuteurs apportant de graves témoignages, rien ne dit que ce sera le reportage du siècle pour Le Soir. Fred serait tenté d’abandonner le sujet, mais il reste à définir le rôle de Régis Bernier, et celui de son énigmatique ami Marc…

Paul Colize : Zanzara (Fleuve Éditions, 2017)

Sauf rebondissements, plus personne n’en parlera demain, moi y compris. L’affaire sera enterrée comme le reste. La majorité du contenu du journal d’hier n’a plus de valeur aujourd’hui. Ne parlons pas d’avant-hier, de l’année dernière ou du siècle écoulé.
Ça m’arrange. Le passé ne m’intéresse pas. Seul le présent m’importe, même si le laps de temps qu’il symbolise est flou. Est-ce une journée ? Une heure ? Une minute ? Se limite-t-il à la durée d’un orgasme ou aux poussières de secondes qui séparent le dernier souffle de la vie de la morsure de la mort ?
J’arrête de gamberger et remonte avec mes gobelets de café…

Une des principales thématiques derrière l’intrigue, c’est le mercenariat. Mythe ou réalité, il se raconta longtemps que la Belgique était la principale plaque tournante en Europe pour les aventuriers prêts au baroud. Ex-légionnaires et autres anciens militaires de plusieurs pays trouvaient à s’engager via la région bruxelloise, disait-on. Ce livre suggère qu’il y a sûrement du vrai là-dedans. C’est un "secret de Polichinelle" de rappeler que ces mercenaires exercèrent leur compétence dans divers pays d’Afrique, puis lors des conflits en ex-Yougoslavie et en Irak. Dans notre monde en ébullition, agité de guerres plus ou moins larvées, il serait surprenant que ces baroudeurs ne soient pas employés à des tâches très peu médiatisées. Voire impliqués dans certains trafics, armes ou drogue, qui ne sont pas sans lien avec ces situations belliqueuses.

Si Paul Colize écrit depuis le début des années 2000, c’est surtout à partir de 2012 que les lecteurs ont retenu son nom. Car ses romans “Back-up”, “Un long moment de silence” et “Concerto pour quatre mains” ont été récompensés par de nombreux et prestigieux prix littéraires. Des distinctions amplement méritées, car cet auteur possède une tonalité toute personnelle. Les contextes sont choisis et documentés, l’action étant au rendez-vous. Il le démontre une fois encore avec ce “Zanzara”. Au centre de l’histoire, un héros-narrateur "geek" prêt à toutes les audaces pour mettre du panache dans sa vie. Pas un prétentieux, c’est plutôt une tendance jusqu’au-boutiste qui l’anime. Ne rien s’interdire. Mener une enquête (journalistique) ne doit pas ralentir son existence "speed". Ce qui apporte un rythme certain à ce très bon polar d’aventure.

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30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 04:55

Au Gabon, Jean-Marc Ossavou est un policier âgé de trente-huit ans. Il a pour compagne Marie, infirmière à l’hôpital général de Libreville. Celle-ci élève son propre fils de dix ans, Hugo, collégien intelligent mais un peu turbulent. C’est à cause d’un épisode dramatique de son enfance que Jean-Marc est entré dans la police. Sa mère et sa sœur ont été tuées par un chauffard, personnage haut-placé. Sans doute est-il trop tard pour se venger de lui, même si Jean-Marc en rêve souvent. Il a débuté à la PJ, mais la corruption y régnant l’a vite dégoûté. Il a préféré un poste à la Sûreté urbaine de Libreville. Il connaît bien cette vaste agglomération, c’est "sa ville". La brigade dirigée par Jean-Marc lui est fidèle. Il peut en particulier avoir confiance en son adjoint et ami, Roger Massambat.

Jean-Marc est féroce envers les malfaisants qui s’attaquent aux femmes. Probablement est-ce lié à son histoire personnelle. Une nuit, il fait une étrange rencontre. C’est ainsi qu’il est mis au courant du cas de la fantomatique Svetlana. Employée du casino La Roulette, elle a été assassinée voilà plus de deux ans, une nuit où elle rentrait chez elle. L’affaire n’a jamais trouvé son dénouement. C’est comme si son esprit réclamait justice, raison pour laquelle Svetlana s’adresse à Jean-Marc. Le policier se renseigne auprès de Georgette, la mère de la victime, qui vit quasiment recluse depuis le meurtre. Heureusement que Paul et son épouse, les voisins de Georgette, se montrent serviables. Ils n’ont guère de détails sur les circonstances précises de la mort de Svetlana.

Si Gaétan, l’ancien compagnon de la jeune femme, était très jaloux, on ne peut vraiment le soupçonner. Malgré les rivalités entre services, le mieux est de prendre contact avec les gendarmes qui menèrent l’enquête à l’époque. Le lieutenant Boukinda n’est pas hostile envers Jean-Marc et Roger. Avec son adjoint, ils entreprirent des investigations sérieuses. Leurs rapports documentés en témoignent. Grâce à Marie, Jean-Marc approche la légiste Germaine Ossaga, qui confirme qu’il y eût strangulation, mais pas de viol. Le criminel était-il simplement un automobiliste pervers ayant voulu profiter de la jeune femme ? Ou peut-être un chauffeur de taxi de la capitale gabonaise ? Jean-Marc en connaît un, ayant des antécédents qui ne plaident pas en sa faveur.

C’est peut-être du côté du casino employant alors Svetlana, que Jean-Marc et Roger ont une piste à creuser. Héritiers d’une trouble tradition d’expatriés Corses, les responsables de La Roulette ne leur faciliteront pas la tâche. Dangereux pour la serveuse Liliane, qui fut une amie de Svetlana, de témoigner sur les faits. Jean-Marc a tenu sa hiérarchie à l’écart de son enquête, ce qui risque d’avoir des conséquences néfastes. Toutefois, le policier sait où trouver des alliés qui l’aideront à boucler cette affaire…

Janis Otsiemi : Tu ne perds rien pour attendre (Sang Neuf, 2017)

Les premières conclusions les avaient conduits à penser que la jeune femme était morte par strangulation. Les traces blanches autour de son cou en faisaient foi, selon les gendarmes. La robe relevée de la victime laissait supposer que celle-ci avait sûrement été violée, mais ils ne pouvaient pas l’affirmer avec certitude car ils n’en avaient pas la preuve.
Jean-Marc ferma les yeux et imagina Svetlana, à la place du mort, dans la voiture d’un inconnu garée non loin de l’entrée de Michel Marine. Il l’imagina se débattant de toutes ses forces pour sa survie, griffant son agresseur pour qu’il relâche son étreinte autour de son cou. Quand les images furent nettes dans son esprit, il s’ébroua comme un clébard. Il constata que des larmes avaient coulé de ses yeux. Il les essuya et reprit la lecture du rapport préliminaire d’enquête.
Concentre-toi sur les faits…

Les Africains francophones auteurs de polars ne sont pas légion, on le regrette vivement. Car, sans mauvais jeu de mot, le roman noir comportant une large part de sociologie, il y aurait matière à témoignage sur certains pays dans cette région du monde. Non pas d’une façon didactique, mais en décrivant par petites touches le quotidien des populations. Ce que fait Janis Otsiemi au fil de ses intrigues. Évoquer l’oligarchie dirigeant le Gabon, se souvenir que certains y firent fortune depuis certaines époques de la France-Afrique, ne pas se voiler la face sur la corruption du simple agent de police jusqu’aux inspecteurs, oui. Mais montrer également ce qui fonctionne : la solidarité entre personnes modestes, la volonté de réprimer en toute justice, et les aspects attrayants d’une métropole animée et moderne telle que Libreville. Ce contexte contribue beaucoup au charme de l’histoire.

Les romans de Janis Otsiemi, initialement publiés aux Éd.Jigal, sont désormais disponibles en rééditions chez Pocket. Il suffisait de lire, voilà bientôt dix ans, les premiers titres de cet auteur pour comprendre que son assiduité d’écriture et son réel talent de narrateur ne seraient pas vains. Le langage et ses expressions colorées ont participé à ce succès. Mais c’est avant tout, le "vivant" qui est marquant dans ces récits racontés avec fluidité. Entre pratiques para-religieuses et trafics masqués par des façades honorables, on se sent au cœur des réalités gabonaises, en effet. Si le tempo est ici moins effréné que dans de précédents livres de l’auteur, cela tient au caractère même du héros. Ce qui n’entame en rien sa "têtutesse", son opiniâtreté.

Soulignons que “Tu ne perds rien pour attendre” est le premier titre de "Sang Neuf", une nouvelle collection publiée chez Plon. On ne peut que saluer cette excellente initiative (de Marc Fernandez), et le choix de Janis Otsiemi pour l’inaugurer. Si l’on aime les grands noms du polar, les valeurs sûres du roman noir, il est essentiel que les talents actuels soient tout autant valorisés.

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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 04:55

Veuf, Mark Walpen élève ses jumeaux Zoé et Elliott, aidé de son amie intime Anook, et de son père Ralph, ex-diplomate. C'est Barbara Apfelbaum qui a succédé à Ralph Walpen à la tête du réseau Ambassador assurant l'interface avec les autorités. Le Sword, un service de renseignements géostratégiques indépendant et neutre basé en Suisse, a été créé par Mark Walpen, qui dirige cet organisme. Le Sword s'est doté d'unités d'action, les Faucons, intervenant dans le monde entier. Notre époque étant toujours davantage troublée, Mark Walpen et son équipe se doivent d'être sur tous les fronts. Bien qu’ils soient parfaitement entraînés, les Faucons ne sont pas à l’abri de lourdes pertes en opérations.

Quand des imams salafistes sont visés aussi bien en Égypte qu’à Londres, à Brest ou à Istanbul, on peut craindre que soit en train d’émerger des islamistes encore plus radicaux que les djihadistes actuels. Quand se produisent le même jour un attentat à Berne, et un détournement d’avion à l’aéroport de Genève-Cointrin, il serait hasardeux d’y voir un lien direct. Si la police locale est capable de prendre d’assaut l’avion, il vaut mieux compter sur les Faucons du Sword pour régler le problème. Par ailleurs, le président du Comité International Olympique et son épouse ont été enlevés. C’est un proche du chef de l’État russe, qui n’aurait pas du tout apprécié que ses athlètes dopés soient sanctionnés.

Malgré la sécurisation optimale du domicile de Mark Walpen, les jumeaux Zoé et Elliott ont été kidnappé, et l’agent qui les protégeait a été sauvagement assassiné. Même si ses enfants sont assez forts pour rester vivants, Mark est conscient qu’ils sont en péril. Après un détour par l’Égypte, leurs ravisseurs les ont envoyés au Pakistan. C’est l’agent Rebecca et ses coéquipiers qui vont suivre cette piste jusqu’au Waziristan, la région la moins sûre du monde. La mort y guette les Faucons, mais la juive Rebecca est tenace. Pendant ce temps, deux autres dossiers internationaux s’avèrent préoccupants. La Corée du Nord de Kim Jong-un, soutenue par la Chine, reste au premier plan des inquiétudes occidentales.

On craint que les Nord-Coréens lancent une guerre bactériologique contre leurs ennemis. Pour l’heure, ils envoient des commandos dans les ports voisins, en Corée du Sud, afin de détruire trois tankers. Si l’affaire est en partie un échec, elle accentue la tension entre la dictature de Corée du Nord et ses adversaires… L’autre dossier qu’étudie Mark, c’est la disparition en Afrique d’un médecin de l’OMS, le Professeur Ayer. C’est un expert du virus Ebola, qui cause ponctuellement quantité de morts. Il n’est pas interdit de penser que ces épidémies sont voulues par certains laboratoires secrets. Une équipe du Sword se rend au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, les pays touchés par le virus…

Mark Zellweger : Xtrême Préjudice (Éd.Eaux Troubles, 2017)

Les pirates de l’air ne parurent pas si soucieux que cela et les laissèrent entrer en leur indiquant les hôtesses qui attendaient derrière eux à la hauteur des toilettes. Pendant ce temps, l’équipe de Paul et Rebecca s’avançait. La porte avait été déclenchée très discrètement par une hôtesse dès l’arrivée de Pasang dans l’avion. Quatre Faucons manipulaient délicatement l’échelle mobile pour la repositionner dans l’axe de la porte. Les autres grimpèrent avec des chaussures en caoutchouc. Ils s’immobilisèrent à l’entrée de la porte, mais encore sur la plate-forme d’accès de l’échelle.
Paul laissa Rebecca prendre le commandement de l’assaut, celle-ci ayant une parfaite mobilité et une meilleure souplesse que le chef des combattants qui portait son exosquelette. Le colonel attendait le feu vert de Sven, qui devait leur signaler que le moment était propice pour une attaque arrière simultanée avec celle de l’avant…

Après “L’envol des Faucons”, “Panique au Vatican”, “Double jeu”, c’est déjà le quatrième épisode des aventures internationales de Mark Walpen et de son entourage. Analyser les faits saillants de l’actualité mondiale, comprendre sur le terrain les réalités présentes, avant que n’entrent en action les Faucons exposés à des dangers mortels, tels sont les rôles que le Sword s’attribue. Cette fois, on s’attaque même aux enfants de Mark, lequel doit conserver son sang-froid flegmatique et toute sa lucidité. Des solutions, il en existe toujours pour quelqu’un comme lui. Toutefois, les différentes branches de son équipe sont confrontées à des situations extrêmement critiques.

Ce qui est séduisant dans les romans de cette série, c’est le parallèle avec les véritables faits : Corée du Nord agressive, attentats islamistes, épidémie Ebola… Y compris avec une incursion au Waziristan, zone géographique contrôlée des groupes talibans afghans et pakistanais ainsi que par Al-Qaïda. Mark Zellweger manie avec un très beau savoir-faire cet ensemble d’éléments, dans une intrigue mouvementée et captivante.

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28 mars 2017 2 28 /03 /mars /2017 04:55

Gustave Flicman est un jeune policier de la Grosse Cité, une métropole géante. Depuis ses récents exploits, il a été engagé dans le service de sécurité du Président. Ça le change du commissariat. Surtout, ça devrait logiquement l’éloigner des Lutins Urbains de l’Université d’Onirie. Le Professeur B., Loligoth et toute leur clique l’ont trop souvent entraîné dans des aventures non désirées. À cause de leurs pouvoirs, Gustave ne maîtrisait plus rien. Déjà qu’en famille, avec sa flopée de sœurs, il n’a guère de tranquillité. Agent de la sécurité présidentielle, ça sera certainement plus cool. Même si, ce jour-là, c’est le chef d’État du Pépettochistan qui est reçu au Palais. Avec son fiston, un caractériel infernal. Mais bon, il s’agit d’un pays-ami, vu qu’ils possèdent de grosses ressources en pétrole.

Évidemment, la cérémonie a été perturbée ! Un géant gris seulement vêtu d’une culotte de peau, armé d’un gourdin, a dérobé le jouet fétiche (un serpent en peluche) du prince-héritier, le fils du dictateur du Pépettochistan. Le voleur a des airs de Yéti, d’Abominable Homme des Neiges. Il disparaît bien vite. Aïe, c’est le genre d’incident qui n’est pas sans conséquence, peut-être une 3e guerre mondiale. Le chef de la Brigade de Répression de l’Onirisme, le "Supérieur Inconnu" de Gustave, exige que soit résolu le problème. Facile à dire. Voilà le Professeur B. et ses Lutins qui s’invitent à leur tour, Gustave aurait dû s’en douter. Qui le policier retrouve-t-il à l’Université d’Onirie ? Le fameux Yéti, qu’on appelle Groumf. Il s’exprime comme les humains, mais il est doté de pouvoirs étonnants.

Pour récupérer le serpent en peluche, Gustave est bien obligé de suivre Groumf et son petit ami, Le Troll. Il doit même leur servir de chauffeur, au volant de son 4x4. Les ennuis ne tardent pas : le duo cause quelques incidents dans un fast-food. Il vaut mieux prendre la poudre d’escampette. Ils se retrouvent dans une station-service au milieu de nulle part. Le vieux Skell et ses quatre fils ont l’air de zombies. Là encore, ça risque de tourner au pugilat. Puis, les voilà aux prises avec un camion-citerne ante-diluvien qui les pourchasse. Le conducteur est sûrement un agent secret au service du président du Pépettochistan. Il y a vraiment danger, pour Gustave, Groumf et Le Troll. Le jeune policier espère un peu de répit dans l’hôtel tranquille où ils font une pause. Sauf que c’est un hôtel hanté.

Gustave a le sentiment que le duo de joyeux compères si facétieux est en train de faire de sa vie une épouvantable hallucination perpétuelle. Son "Supérieur Inconnu" ainsi que le Professeur B. seraient bien avisés de venir lui donner un coup de main. D’autant que les voici maintenant menacés par un hélicoptère de combat. À force de semer la pagaille, Groumf s’est attiré un tas d’ennemis. Peut-être faudra-t-il que Don Quichotte et Sancho Panza interviennent dans la bataille ?…

Renaud Marhic : Le péril Groumf – Les Lutins Urbains, tome 4 (Éd.P’tit Louis, 2017)

Gustave se retourna. Le Groumf serrait dans sa patte une énorme valise de cuir d’où dépassaient une manche de chemise et une jambe de caleçon à pois. Sur son dos, on apercevait un large sac supportant une paire de skis, une gourde, des godillots, un club de golf, cinq ou six casseroles et une pompe à vélo. (Pour sa part, Le Troll tenait sur une épaule un bâton au bout duquel pendait un balluchon ainsi qu’un superbe filet à papillons).
Gustave n’eut pas le temps de se frotter les yeux. Déjà, le Professeur B. l’attirait à lui.
— Ah, mon jeune ami… Je crois que nos deux compères sont sur le départ. Il me semblait justement qu’ils préparaient un grand voyage.
— Hein ? Sursauta Gustave. Et dans ce cas-là, je fais quoi ?
— Mais… précisément ce que vous êtes en train de faire : leur emboîter le pas.

Cette série de romans endiablés s’adressent aux jeunes lecteurs. Les trois premiers tomes (“L'attaque du Pizz'Raptor”, “Le dossier Bug le gnome”, “Les lutins noirs”) ne manquaient ni de fantaisie, ni de péripéties agitées. Il en est de même avec “Le péril Groumf”, aussi entraînant et amusant que les précédents. L’ambiance peut rappeler les westerns ou les road-movies, avec des rencontres toutes plus surprenantes les unes que les autres. Clins d’œil au camion-fou du film "Duel" de Spielberg, aux héros de Cervantès, ainsi qu’à cet "Hotel California" du groupe Eagles peuplé de fantômes captifs. Le brave Gustave Flicman est toujours autant dépassé par les événements. Mais on l’excuse, ce n’est franchement pas de sa faute. Et surtout, ses mésaventures sont très drôles. Le "Petit Reporter de l'Imaginaire" raconte tout cela avec beaucoup d’humour. Des romans vivement conseillés aux enfants (et, pourquoi pas, aux plus grands).

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26 mars 2017 7 26 /03 /mars /2017 04:55

Fils unique d’une institutrice et de père méditerranéen inconnu, le jeune Skander Corsaro tient la rubrique culturelle du journal Le Courrier du Sud-Ouest. Grâce à son article sur la Vénus datant de quinze mille ans découverte dans la grotte de Combéjac, son rédacteur-en-chef lui fait de plus en plus confiance. Il invite Skander à s’intéresser à un village de la région, Mont-Rouquel, sur les pentes de la montagne éponyme, au sud du Massif Central. Cette bourgade pittoresque n’exploite guère ses atouts touristiques et culturels. Pourtant, cinq ans plus tôt, le défunt maire avait lancé un projet en ce sens, qui a disparu avec son décès. Pharmacienne et maire de Mont-Rouquel, Mme Gaulimot s’est empressée de se débarrasser de l’idée. Par contre, la secte des Sentinelles du Mystère s’est développée ces dernières années dans le secteur. Janusz Cazrninski, dit le Pasteur Jean, en est le gourou.

À moto, Skander Corsaro part découvrir ce village, niché dans un paysage naturel à l’état brut. Il sympathise bien vite avec la gouailleuse épicière Liza, et avec le vieux couple qui tient l’auberge locale. Quant à la maire-pharmacienne, elle a tout l’air d’une chieuse. Près du donjon, cette nuit-là, Skander assiste à un rendez-vous secret. Anatole Klimbert, treize ans, rencontre son amie Ludivine Galard, douze ans. Le journaliste connaît déjà la gamine, la môme-écureuil, qu’il a prise en stop sur sa moto. D’origine polonaise, Anatole a été adopté par des adeptes de la secte, et il s’avère clairement que son père le maltraite. Peu après, Skander apprend que Ludivine semble avoir disparu. Il réussit à entrer en contact avec Anatole, qu’il va bientôt retrouver nuitamment dans le cimetière. Le garçon ignore ce qui s’est passé et apparaît plutôt inquiet quant au sort de Ludivine.

Dans cette contrée, Skander croise des personnes sympas et d’autres énigmatiques. Le bibliothécaire Félix, un grand Noir s’interrogeant sur l’avenir de l’Humanité, entre dans la première catégorie. Il est conscient de la dualité des opinions existant à Mont-Rouquel. Le projet culturel du défunt maire, par exemple, créa de grosses tensions. Singulier, l’Indien qui rôde dans les parages l’est certainement. Celui que l’on peut l’appeler Robinson vit dans un grotte, un véritable foutoir. Heureusement qu’il est intervenu quand Skander s’est retrouvé face à un sanglier. Un autre villageois, venu d’ailleurs, laisse perplexe le jeune journaliste. Ce comédien surnommé MacBeth est capable de prendre de multiples visages. Se familiarisant avec Mont-Rouquel, Skander se dit que l’ambiance y est shakespearienne par certains aspects. Félix ne fait-il pas penser à Othello ?

Le journaliste comprend bientôt les liens familiaux, très orageux, entre quelques habitants du cru. À son tour, Anatole paraît avoir disparu. Est-ce pour fuir son père infect ? Celui-ci va être victime d’une flèche mortelle, peut-être tirée par Robinson. L’épicière Liza raconte à Skander que l’actuelle maire mise beaucoup sur le projet d’implantation ici d’un groupe pharmaceutique, ce qui rapporterait une manne financière. En compagnie de ses amis Tonio et Nigel, Skander s’est inscrit à un stage d’archéologie dans la grotte de Combéjac. Non loin de là, la veuve anglaise de l’ancien maire habite dans un pavillon assez exotique. Nul doute qu’elle connaisse des détails intéressants sur la vie locale. Sur la piste des deux enfants disparu, le commissaire Dubourg entre finalement en scène. Skander compte surtout sur lui-même pour éclaircir toute cette affaire…

François-Henri Soulié : Un futur plus que parfait (Le Masque, 2017)

Mais je crois qu’on est lecteur comme on est alcoolique. Avant même d’avoir rencontré sa première bouteille ou son premier livre. La passion des bouquins m’est revenue très vite. Comme dit le proverbe favori de Tonio : "Chassez le naturiste, il revient au bungalow". Avec ses 891 volumes, ma bibliochambre est à la fois mon île et mon trésor. J’ai toujours eu davantage de chance avec les livres qu’avec les filles. Il suffit que j’entre dans une librairie pour tomber direct sur l’auteur qui a écrit pour moi. C’est une espèce de flair quasi infaillible. Je renifle le bouquin qui fera mon bonheur à des mètres à la ronde. Alors qu’avec les filles, j’ai toujours le nez plus ou moins bouché.

François-Henri Soulié a été récompensé en 2016 par le Prix du premier roman au Festival de Beaune, pour “Il n’y a pas de passé simple” (Le Masque). Voici une deuxième aventure mettant en scène le même héros. Il n’est évidemment pas indispensable d’avoir lu le précédent roman. Malgré son faciès typé, Skander Corsaro parvient à gagner la confiance de quelques habitants d’une bourgade endormie, confinée dans un repli identitaire guère justifié. Il est vrai que l’on est en présence de toute une galerie de personnages originaux, à Mont-Rouquel. Un couple d’aubergistes qui préfère revisionner des épisodes de Columbo plutôt que d’accueillir des clients, un duo de mômes en mauvaise posture, ou une épicière dont la compagne n’est plus tout-à-fait elle-même, pour ne citer que ces exemples.

Le scénario multiplie les péripéties autour du jeune et dynamique journaliste. S’il s’agissait d’un film, il nous paraîtrait "entièrement tourné en décors naturels" dans cette bourgade, avec de majestueux paysages dans les environs. On est là dans des sites pouvant évoquer l’Aubrac, le Quercy ou les Causses avoisinants, sans les situer trop précisément. L’intrigue est énigmatique à souhaits, sur une tonalité entraînante et enjouée (il y a même un poisson rouge de couleur jaune dans son bocal). Ce qui n’empêche ni des passages plus émouvants, ni des moments plus sombres. Entre autres, il est question de l’avenir des êtres humains, d’un transhumanisme pas si idyllique. Du suspense, des rebondissements, des portraits souriants, pour une histoire sans le moindre temps mort. Excellent roman.

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23 mars 2017 4 23 /03 /mars /2017 05:55

Cicéron Angledroit est l’héritier naturel du détective Nestor Burma dans le Val-de-Marne. Du moins exerce-t-il la même profession, mais avec un dilettantisme certain. Le qualifier de fin limier serait très exagéré. Il passe moins de temps en filatures et enquêtes, qu’à boire le coup avec ses amis René et Momo, rois des tire-au-flanc, des bras-cassés hors-catégorie. Cicéron consacre ponctuellement quelques heures à sa fille en bas-âge, Elvira Angledroit, dont s’occupe la mère du détective. Pour les galipettes, il ne choisit pas entre la pharmacienne mariée Brigitte et la fliquette sexy Vanessa. Il se laisserait volontiers tenter par d’autres donzelles, si ça se présentait. Son emploi du temps est assez chargé.

Le commissaire Théophile Saint Antoine, le supérieur de Vanessa, confie une mission au détective. Chaque jour, une femme mystérieuse débarque du train en gare de Vitry à 8h15 en modifiant quotidiennement son aspect. Elle a été repérée par une caméra sophistiquée. La suivre, c’est à la portée de Cicéron. D’autant que l’énigme va être bien vite résolue. Sa ravissante notaire lui soumet un autre problème. Elle est très inquiète au sujet de Gérard Manvussa, son mari, producteur-télé d’émissions débiles, pléonasme. Cet hyperactif n’a plus donné signe de vie depuis quelques jours. On peut craindre un enlèvement autant qu’une simple fugue. Cicéron promet de s’occuper de l’affaire, dès que possible.

De son côté, le commissaire Saint-Antoine écope d’un noyé, retrouvé dans la Seine près du Port-à-l’Anglais. Il est rapidement établi que le cadavre n’est pas celui de Gérard Manvussa, l’inconnu ne semblant pas être recherché par des proches. Faute de mieux, le commissaire demande à Vanessa et à Cicéron d’enquêter en binôme public-privé. On sait juste que la victime a été tuée dans une baignoire, avant d’être jetée à la Seine, dans "un coin à brochets". S’il devient incollable sur les brochets, pas sûr que ça fasse tellement avancer l’enquête du détective. Par ailleurs, il contacte au studio de télévision l’assistante de Manvussa. Les derniers échanges téléphoniques du disparu peuvent offrir des indices.

Il n’est pas impossible que le grand patron d’une chaîne de télé soit impliqué dans cette histoire. Pas le genre de bonhomme haut-placé qu’on suspecte sans preuve. Pas mort du tout, Gérard Manvussa s’adresse à la police pour expliquer qu’il était juste en voyage à l’étranger. Tout s’explique ? Pas exactement. Le détective reste troublé par “la simultanéité des faits. Manvussa disparaît pour rencontrer un type mystérieux venu de loin et que personne ne connaît dans le coin, et un autre mystérieux mec que personne ne connaît dans le coin est repêché dans le même coin.” Drôle de sac-de-noeuds à démêler…

Cicéron Angledroit : Hé cool, la Seine ! (Éd.du Palémon, 2017)

J’appelle le commissaire :
— Vous avez du nouveau pour votre cadavre ?
— Pas vraiment. Le légiste a juste confirmé qu’il était bien mort noyé. Il y a environ quarante-huit heures. Il a reçu un coup sur la tête mais ça peut aussi venir de la chute. On n’est pas très avancés. Aucune disparition, à part la vôtre, n’a été déclarée. Et comme ça ne correspond pas. Au moins on sait qu’en quarante-huit heures, il n’a pas pu venir du Mont Gerbier de Jonc, c’est déjà ça. Ça limite le périmètre.
— Surtout que c’est la Loire qui prend sa source au Mont Gerbier de Jonc.
— Faites pas chier !

Six aventures au compteur pour Cicéron Angledroit, vaillant détective vitriot (de Vitry-sur-Seine, qui se trouve "logiquement" dans le Val-de-Marne). Tous ces titres sont disponibles aux Éditions du Palémon, désormais. C’est de la pure comédie sur fond d’intrigue policière, que nous propose l’auteur. Le héros doit davantage à San-Antonio qu’aux grands "privés" de la littérature polar. Récit fluide et tonalité enjouée, on respecte les caractéristiques du genre. Avec une galerie de personnages prêtant à sourire. En tête desquels, l’alter-ego de Bérurier, en la personne de René, un homme qui ne mourra pas de soif. Momo, handicapé en recherche d’un statut social, n’est pas mal non plus. Quant au policier Saint-Antoine, ce sympathique pantouflard vieillissant délègue plus qu’il agit. Ce roman, qui ne manque pas de péripéties, fait partie des agréables divertissements qu’on apprécie pour leur bonne humeur. Quand polar et humour vont de pair, ne boudons pas notre plaisir.

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22 mars 2017 3 22 /03 /mars /2017 05:55

Le week-end des 11 et 12 mars 2017, le festival Polar’Encontre était organisé à côté d’Agen, à Bon-Encontre. Une manifestation culturelle qui semble devenir plus locale, plus confidentielle, puisque ses organisateurs n’ont transmis aucune info la concernant cette année. Regrettable pour les auteurs invités, et sûrement pour des lecteurs de la région. C’est surtout quelque peu dommage pour le lauréat du prix Calibre 47, qui est attribué lors de ce festival.

Rappelons que les précédents récompensés furent Séverine Chevallier, "Clouer l'Ouest" (La Manufacture de Livres); Franck Bouysse, "Grossir le ciel" (La Manufacture de Livres); Elena Piacentini, “Le cimetière des chimères” (Éd.Au-Delà du Raisonnable); Ingrid Astier, “Angle mort” ("Série noire"); Romain Slocombe, “Monsieur le commandant” (NIL, "Les Affranchis"); Alexandra Schwartzbrod, “Adieu Jérusalem” (Stock); Anne Secret, “Les Villas rouges” (Ed.Seuil); Benoît Séverac, “Les Chevelues” (TME); Claude Mesplède pour le “Dictionnaire des littératures policières” (Ed.Joseph K).

Ahmed Tiab : Prix Calibre 47 – 2017 pour “Le désert ou la mer”

Cette année, c’est Ahmed Tiab qui a reçu le prix Calibre 47 pour “Le désert ou la mer” (Éd. l’Aube noire). Ce titre figurait dans ma sélection des meilleurs polars 2016. Né en 1965 à Oran, en Algérie, Ahmed Tiab y a vécu jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans. Il a obtenu une licence de traducteur à l'université d'Oran en 1988. En 1990 il émigre à Paris et s'inscrit en maîtrise d'Espagnol à Paris IV Sorbonne. Il obtient la nationalité française en 1995. Il s’est fixé dans la Drôme où il est devenu enseignant contractuel, en langues étrangères. Dans la collection l’Aube noire, il a déjà publié trois romans : “Le Français de Roseville” “Le désert ou la mer” “Gymnopédie pour une disparue”.

En outre, "Le Français de Roseville" vient d'être récompensé par l'ENS Cachan (Ecole Normale Supérieure Paris Saclay)...

On peut lire mes chroniques en cliquant sur les liens ci-dessous.

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