Anouck Furhman est policière à la Brigade Criminelle de Lille, secondée par le jeune Davin et le consciencieux Prioux. Leur dernière enquête piétine. Du côté de Valenciennes, une étudiante blonde de vingt-et-un ans – Isabelle Descamps – a été tuée et horriblement mutilée, son crâne ayant disparu. Une semaine plus tard, l’étudiante Olivia Palinski a été enlevée au Val Joly. Deux cas présentant de fortes similitudes. Si elle est encore en vie, la seconde est séquestrée pour subir de monstrueuses expériences. Quant au crâne de la première, il est bientôt retrouvé, évidé de son cerveau.
Furhman et ses adjoints disposent de deux pistes exploitables. Le ravisseur a laissé sur les lieux des crimes des traces de mercure pur. Étonnant, même si on en trouve encore dans les sols de la région, estime l’expert scientifique de la police. L’autre indice, c’est un chapeau en feutre ancien. Le policier Davin se renseigne auprès d’un spécialiste connaissant bien ce genre de coiffure. L’objet, qui rappelle certains tableaux de Rubens, pourrait dater des années 1624. Tandis qu’une autre jeune femme est enlevée au Touquet, Furhman reçoit une photographie macabre, avec un message qui lui fixe rendez-vous dans une église de Bruges, en Belgique.
C’est dans un confessionnal qu’elle fait la connaissance de l’Anonyme d’Anvers, encore qu’il ne se montre pas à visage découvert. Il s’agit incontestablement d’un vieil homme, très âgé. Il livre à Anouck Furhman le nom du criminel, mais son identité est relative. Le plus important, c’est de l’empêcher de poursuivre sa série d’enlèvements et de meurtres. Comme le confirment les analyses sur l’ADN, il s’agit d’une seule personne dans les trois affaires. Grâce à la petite enquête menée en parallèle par l’Anonyme d’Anvers, qui sait que les grottes oubliées ne manquent pas dans la région, c’est au cœur du Vieux Lille que les policiers découvrent le passage secret menant au laboratoire où le monstre mène ses expériences. Celui-ci semble encore avoir besoin de "chair fraîche".
À Villeneuve d’Ascq, une jeune femme est agressée – mais l’intervention de l’Anonyme d’Anvers lui permet d’échapper à pire. Une nouvelle tentative raté se produit à Lezennes, sur une étudiante. Toutefois, il pourrait s’agir d’un autre coupable, cette fois, le modus operandi s’avérant différent. La policière Anouck est de plus en plus désorientée par cette enquête. Certes, l’Anonyme paraît être son meilleur allié, mais jusqu’où lui faire confiance ? Quant au criminel, son objectif est sans doute incompréhensible pour qui ignore les principes de l’alchimie…
Une fois sur place, après s’être engagés par la trappe de la cave restée basculée, les deux policiers se sentirent aussitôt aspirés dans un canal étrange où tout ce qui se présentait à eux se confondait entre réalité et illusion, comme si les faisceaux de leurs torches électriques taillaient dans l’obscurité un tunnel fantastique gouverné par une force invisible qui remontait le temps.
Ils découvrirent tout ce qu’avait décrit l’Anonyme, la voûte de briques, la barque échouée, l’abreuvoir des Jésuites et lorsqu’ils atteignirent les arcades, ils revinrent à la réalité de leur enquête. Ils savaient qu’ils se trouvaient à la porte de l’antre du criminel. Ils aperçurent les inscriptions gravées et les figures et les statuettes taillées dans la roche, puis les deux dragons. Ils étaient arrivés à destination, une porte pivotée leur offrait le passage…
Ce n’est pas une enquête policière conventionnelle que nous propose Jean-Marc Demetz avec ce “Désoxy”. Il s’est appliqué à installer une ambiance, trouble et mystérieuse, qui nourrit la narration de cette histoire. On comprend bientôt que, derrière les enlèvements et les meurtres actuels, se cache une explication remontant à loin dans le temps. Et que les alchimistes d’autrefois ne dorment pas tous dans les grimoires d’antan. L’Anonyme en fait sans doute partie, mais se refuse à entretenir le Mal. Contrairement à celui que doit traquer Anouck Furhman. Si la tonalité est insolite et fort énigmatique, l’auteur adopte une réelle fluidité pour nous entraîner dans le récit. L’originalité de ce roman lui offre toute sa saveur.
Jean-Marc Demetz : Chrysalide (Abysses Éditions, 2016) - Le blog de Claude LE NOCHER
Dans la région lilloise, la policière Anouk Furhman traque le tueur en série Boily, meurtrier de jeunes filles. Sur les rives de la Deûle, elle repère la péniche où se cache le suspect. C'es...
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