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26 janvier 2008 6 26 /01 /janvier /2008 09:42

Claude AMOZ


En quelques titres, Claude Amoz a su imposer une tonalité personnelle qui ne peut laisser aucun lecteur indifférent. Elle raconte des histoires aussi sombres que captivantes, psychologiquement très fortes. Sans doute ses romans denses aux ambiances déroutantes peuvent-ils nous déstabiliser. Cette originalité a été saluée par plusieurs jurys de prix littéraires.

Claude Le Nocher : Ton premier roman (Le Caveau, 1997) a reçu le prix Sang d'Encre au Festival de Vienne. Fière de cette reconnaissance immédiate ?

Claude Amoz : Fière, je n'oserais pas (je m'en sens quand même un peu indigne!). Pleine de gratitude surtout. Je signale seulement que la reconnaissance a été moins « immédiate » qu'elle n'en a l'air dans la mesure où j'ai longtemps galéré (des années) avant d'être publiée. 

[Rappelons que Bois-Brûlé (2002) a obtenu le Prix Mystère. Etoiles cannibales (2003) a reçu le Prix du Polar SNCF]

Quête d'identité et passé douloureux sont tes thèmes de prédilection ?

C.A.: Au départ, ce n'était pas un projet calculé ; ce sont les lecteurs qui m'ont fait prendre conscience de la récurrence de ces thèmes. Pourquoi? Sans doute parce que j'ai rarement rencontré des adultes qui ne soient pas, quelque part en eux, des enfants blessés mal consolés et mal grandis (moi la première).

Tu es sombre dans tes romans, alors que tu sembles souriante dans la vie. Es-tu de nature optimiste ou pessimiste ?

C.A.: Difficile à dire. Le « connais-toi toi même » est encore l'injonction la plus difficile à réaliser. Peut-être que les romans « noirs » me permettent d'exorciser ma face sombre. De plus, on m'a appris que la suprême politesse, c'est de faire bonne figure, quoi qu'il se passe à l'intérieur. Alors le sourire...

Tu parais beaucoup aimer écrire des nouvelles ? [Racines amères (2002), Tours de clef (2004), Pour te garder (in Le Rose et le Noir, 2004)… ]

C.A.: En effet. C'est un genre que je n'appréciais pas tellement autrefois, en tant que lectrice (j'aime les créations longues, m'immerger pendant des heures dans l'univers d'un écrivain), mais depuis qu'on m'en a commandé, je me suis prise au jeu et je goûte maintenant beaucoup les textes courts. 

Quand tu rencontres tes lecteurs, quels compliments ou reproches t'adressent-ils ?

C.A.:Les principaux reproches: c'est sinistre, ça fout le blues, les personnages sont bloqués dans le passé, on étouffe, il n'y a pas d'avenir, pas d'humour... Le compliment qui me fait le plus plaisir: quand les gens disent (parfois) qu'ils se retrouvent dans certains de mes personnages.

Si on ne doit lire qu'un seul de tes livres, lequel et pourquoi ?

C.A.: Mon préféré, c'est Dans la tourbe (mais c'est le plus cafardeux). Sinon, Bois-Brûlé, où se rencontrent pas mal de mes obsessions (le poids du passé et de l'histoire, les jalousies inavouées, les mensonges...); et il est plus facile à lire, plus polar, que Dans la tourbe.

As-tu une technique de travail (rigueur des horaires, silence monacal, documentation abondante…) ?

C.A.: Les horaires ?  Dans l'idéal: je devrais écrire tous les jours, à heure fixe (pour moi, le matin). Mais dans la pratique, je traverse des zones, plus ou moins longues, et toujours éprouvantes, de silence. Et puis, quand la magie veut bien revenir, ce sont des heures et des heures de travail intense et joyeux. Je me reconnais tout à fait dans cette interview de Camus:

« La création est une discipline intellectuelle et corporelle, une école d'énergie. Je n'ai jamais rien fait dans l'anarchie ou l'avachissement physique

- Travaillez-vous régulièrement? - Je m'y efforce. Quand tout va bien, quatre ou cinq heures au début de chaque journée. Quand tout va mal... » (Essais, bibliothèque de la Pléiade, p.1921; j'aime beaucoup ce "quand tout va mal"...)

Le silence monacal ? En général, je ne mets pas de musique chez moi quand j'écris (s'il y a de la musique, je l'écoute et ne suis plus disponible à l'écriture), mais je ne suis pas maniaque, et peux travailler dans un bar plein de monde et de bruit.

La documentation abondante ? Oui, absolument. Et je vais sur place en « repérage ». Par exemple, pour Bois-Brûlé, qui se passe en Argonne, j'ai parcouru la région à pied (les gens du coin m'ont prise pour une folle!), me suis perdue (comme mon personnage) dans une forêt encore marquée par les tranchées de la Grande Guerre, ai risqué ma vie (j'ai tiré sur des bouts de fer qui auraient bien pu être les goupilles de grenades)... Heureusement, la ville d'Etoiles cannibales est imaginaire, il me suffit de fermer les yeux pour la voir (mais je me suis documentée sur les foyers pour S.D.F où j'ai moi-même travaillé, il y a longtemps).

Quelques commentaires avisés au sujet des romans de Claude Amoz.

Sur Le Caveau: « … son récit, qui fait la part belle à la psychologie, explore l'âme humaine avec virtuosité ; et les nombreuses fausses pistes tiennent le lecteur en haleine de bout en bout. Et l'écriture, répétons-le, est un régal. » (C. Mesplède, La Tête en Noir n°70, décembre 1997-janvier 1998)

Sur L'ancien crime : « Ce livre nous montre un monde de désespoir dans lequel nous reconnaissons nos villes et nos rues, nos habitudes et nos destinées, mais au travers d'un douloureux miroir noir. Les phrases sont belles, immédiates, et ne souffrent d'aucune impureté… » (N. Tribondeau, L'Année de la Fiction volume 11, Ed. Encrage 2003)

Sur Dans la tourbe : « Claude Amoz écrit comme si elle apposait sur l'intrigue une mousseline, un voile transparent qui laisserait apparaître le temps d'une phrase la signification profonde de son propos. Puis tout s'estompe, brume qui se déchire pour mieux se reformer et englober dans un rets un paysage qui se déforme au fur et à mesure que le lecteur avance dans l'intrigue. » (P. Maugendre, La Tête en Noir n°78, avril-mai 1999)

Sur Bois-Brûlé: « Comme dans les précédents romans de Claude Amoz […] le passé pèse lourdement et douloureusement sur les cœurs et sur les lieux du drame… une ambiance angoissante et fantomatique qui renforce l'empreinte durable que laisse ce livre dans l'esprit du lecteur. » (J.-C. Alizet, L'Année de la Fiction volume 12, Ed. Encrage 2004)

© Claude Le Nocher

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 15:47

Gilles Guillon, premier bilan de la collection « Polars en Nord »

Vous avez créé et vous dirigez la collection "Polars en Nord" chez Ravet-Anceau. Après la parution des 22 premiers titres, un premier bilan ?
Gilles Guillon : Le bilan est franchement positif : Ravet-Anceau est devenu le plus gros éditeur de polars au nord de Paris, avec 22 titres parus, près de 50 000 bouquins vendus, quelques belles réussites à plus de 4 000 exemplaires (Le vagabond de la baie de Somme, L’affaire du boucher du Vieux-Lille, Mort à Dunkerque), des auteurs prometteurs (Léo Lapointe, Christophe Lecoules…). En deux ans, dans la région Nord-Picardie, «Polars en Nord» est devenu la référence en matière de polar. Il y a un véritable effet de collection, avec des lecteurs fidèles qui lisent tous les titres que nous publions, et pas uniquement ceux qui se passent dans leur ville. Il y a deux ans et demi, quand nous avons démarré, nous ne nous attendions pas à un tel résultat. Aujourd’hui la notoriété de la collection commence à dépasser les limites de la région et nous vendons des polars nordistes un peu partout en France. C’est bon signe, même s’il faut lutter contre les préjugés qui considèrent qu’un polar régional est forcéundefinedment mauvais. Nous avons prouvé que ce n’était pas toujours le cas !

Déjà quatre titres dans votre autre collection, "Polars en Région". Un bon démarrage ?

Gilles Guilon : « Polars en région » a démarré en Rhône-Alpes en juin 2007. Quatre titres sont parus ; 6 autres sont en prévision pour 2008. Les débuts sont moins brillants que dans le Nord, car Ravet-Anceau n’est pas présent sur le terrain. Je me rends compte que c’est un gros handicap. Même si les auteurs se démènent comme de beaux diables pour se faire connaître auprès des lecteurs et des libraires, cela ne suffit pas pour faire arriver les livres jusque dans les librairies. Disons, pour utiliser la langue de bois, que nous pouvons progresser. Énormément !

Vous nous confirmez que "Polars en Nord" va publier encore plus de nouveaux romans ?

Gilles Guillon : Absolument. Nous avons accéléré la cadence de parution afin de pouvoir continuer à publier de nouveaux auteurs à côté de ceux que nous avons lancés en 2006 et 2007. En 2008, nous allons publier deux nouveautés par mois, peut-être même plus encore. Ce ne sont pas les auteurs qui manquent. Dans le Nord, il y a un gisement inexploité d’auteurs de polars qui rêvent de marcher sur les traces de Franck Thilliez.

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 15:44

"Black Power" d'Yvon Coquil (Editions du Barbu, 2007)

Bourgneuf est une bourgade du Poher, au cœur de la Bretagne rurale. Mercenaire repenti, Corentin Dardoup est revenu dans sa commune natale. Il y exerce les fonctions de policier municipal. Tel un shérif débonnaire, il règle les petits incidents du quotidien. Plus grave, son prédécesseur Job Lejeune, garde-champêtre retraité, a été torturé et égorgé. Corentin est écarté de l’enquête par les gendarmes. Ceux-ci trouvent aisément un suspect : l’artiste peintre Sylvain, qui a disparu. Corentin n’est pas convaincu.

Le Professeur Denain prépare à Bourgneuf une conférence sur un héros local méconnu. Ce Breton, qui participa à la guerre d’Indépendance américaine, laisserait une sorte d’héritage financier à un de ses lointains descendants. Quand Kerangeven est assassiné, Corentin y voit un rapport avec les années (19)70. Job Lejeune notait tous les évènements communaux de l’époque. Corentin consulte ces archives, qui le ramènent à son adolescence. En ce temps-là, le remembrement contesté entraîna de virulents débats et des castagnes politisées.

undefinedLe cadavre du peintre Sylvain est découvert. Ce qui amplifie la médiatisation de Bourgneuf. Le secteur compte deux furieux, les jumeaux Conan, surnommés Charybde et Scylla. Corentin lui-même a été visé par ces dingues. Une milice de citoyens veut les pourchasser. Corentin calme ces chasseurs, avant d’être associé à la traque par les forces de l’ordre. Neutraliser le duo de survoltés est une rude mission. Si leur arrestation lui apporte une petite gloire, Corentin doute qu’il s’agisse des assassins recherchés.

Dans les archives de Lejeune, figure le viol d’une jeune journaliste en 1976. L’affaire fut étouffée. Kerangeven fut un des agresseurs. Le mari de la maîtresse de Corentin était l’autre violeur. Le Breton historique était une invention, servant de prétexte à Denain. Fils de la victime aujourd’hui décédée, il est venu se venger. Corentin le dissuade de tuer le dernier coupable, déjà très diminué…


Les amateurs de polars vont apprécier cet excellent roman. Bourgneuf est jumelée avec Pottsville, et Corentin doit être un cousin éloigné de Nick Corey (Jim Thompson, 1275 âmes). Intervient aussi un lieutenant Scarpetta (Patricia Cornwell). Bien sûr, l’auteur développe sa propre intrigue avec, surtout, une belle tonalité. Le propos est souvent persifleur. Par exemple, quand est évoquée l’évolution de la vie rurale, sa transformation pas si réussie. Sans aucun régionalisme obtus. Le passé africain d’aventurier de Corentin (et sa générosité) donnent du corps au personnage. On aime son indépendance d’esprit, héritée des anars d’antan. On se régale à la lecture de ce livre, véritablement savoureux.  

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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 10:27

« The dark page » de Samuel Fuller


Un magnifique roman publié en 1950 sous le titre « Eh bien ! Dansez maintenant » , réédité en 1983 puis en 1994 avec son titre actuel : « L’inexorable enquête » (Rivages)

Cinéaste controversé – très apprécié en Europe, souvent critiqué aux Etats-Unis – Samuel Fuller (1911-1997) fut un personnage singulier. Le Dictionnaire des Cinéastes de Georges Sadoul (Ed.1981, Microcosme, Seuil) considère Fuller comme « le plus doué de sa génération, avec Nicholas Ray » et souligne que « la force de Fuller, c’est son instinct de narrateur, sa capacité à transformer en récit n’importe quelle situation ». En effet, Samuel Fuller fut un scénariste inspiré, un auteur.

The dark page a pour thème le monde de la presse, qu’il connaissait fort bien. Né à Worcester (Massachusetts), Samuel Fuller devient à treize ans rédacteur (copyboy) au « New York Journal ». Il y sera même pendant deux ans l’assistant personnel d’Arthur Brisbane, l’éditeur. Après un bref passage au « New York Evening Grafic », il entre au « San Diego Sun ». A 17 ans, c’est l’un des plus jeunes reporters criminels du pays.undefined

Son premier roman, Burn baby burn, date de 1935. Il en publie plusieurs, sous pseudonymes. En 1944, à l’issue de la guerre qui lui valut quelques médailles de bravoure, il publie The dark page – que le « Books Critics of America » qualifie d’exceptionnel roman psychologique, le meilleur de l’année 44. Le cinéaste Howard Hawks en achète les droits. Mais ce n’est qu’en 1952 que le film sera réalisé par Phil Karlson (« Scandal Sheet », avec Broderick Crawford, John Derek, Donna Reed, Rosemary de Camp). Le roman sera publié en France chez Morgan, série rouge. Il est traduit par Yves Malartic, directeur de la collection. Traduction très réussie, sauf peut-être pour le titre. Celui qui fut adopté en réédition reflète plus justement l’esprit de cette remarquable histoire.

 

Carl Chapman peut s’avouer satisfait de sa vie : marié, père de deux enfants, il est devenu – à force de persévérance et d’habileté – le puissant rédacteur en chef du quotidien new-yorkais « La Comète ». Il a toute la confiance de Madison, propriétaire du journal. Pourquoi ce quotidien connaît-il un tel succès ? Carl Chapman a compris qu’il faut s’adresser au plus large public, à toute la population. Quitte à utiliser des titres racoleurs, ou à monter des opérations tapageuses – telle cette soirée rassemblant 12 000 Cœurs Solitaires, qui est un triomphe. Celui de Chapman, surtout !

Mais une femme l’accoste : Charlotte, son épouse quand il s’appelait encore John Grant et vivait à Worcester. Il l’a autrefois abandonnée. Elle se montrait possessive, aurait nui à sa carrière. Charlotte n’est plus que l’ombre d’elle-même. Il l’accompagne dans son logement miteux. Il la tue sans presque le vouloir. Il arrange une mise en scène pour masquer le crime. Il détruit les indices – mais garde le reçu d’un prêteur- sur-gages.

Lance Mc Cleary, un beau rouquin de 28 ans, est le meilleur reporter criminel de « La Comète ». Il voue une grande admiration à Chapman, dont il est le fils spirituel… La mort d’une inconnue ne mérite certainement pas beaucoup d’écho. Mais Lance a deviné qu’il s’agit d’un meurtre, et y voit une nouvelle occasion de démontrer son talent. Il soumet l’affaire à Chapman. Ce dernier estime qu’il n’y a pas grand danger à le laisser enquêter. Et puis, le meurtre d’un Cœur Solitaire, çà fait vendre ! Le jeu est périlleux, mais il contrôlera la situation.

Pop Farnsworth est un ancien journaliste devenu clochard. Quand Chapman lui donne par mégarde le reçu trouvé chez Charlotte, Pop espère en tirer parti. Il en parle à Lance et à Julie Allison (elle écrit des chroniques religieuses, et veut épouser Lance). Chapman réalise vite qu’il doit éliminer Pop, lequel risque de se montrer trop bavard ou même de tout comprendre. Le mort de Pop sert une fois de plus les intérêts de « La Comète » (qui atteint 783 000 exemplaires, Chapman visant le million).

Pendant ce temps, Lance enquête chez les clochards et dans le quartier pouilleux de La Bowery. Il reconstitue la dernière journée de Pop. Celui-ci a discuté avec un homme, dont Lance n’obtiendra pas la description. Chapman a failli être démasqué. Heureusement, Lance commence à douter de lui-même et de son talent. C’est l’impasse !

Quelques jours plus tard, grâce à un prêtre, Lance envisage une nouvelle piste : retrouver celui qui a marié la Cœur Solitaire inconnue. Et çà marche ! Un juge de paix nommé Miller le contacte. Mais Carl Chapman veille, et intercepte une réponse de cet homme. Il se rend à Franklin, où John Grant et Charlotte Faith se marièrent. Chez le témoin, il n’a qu’une solution… Lance se rendra également sur les lieux. Bientôt, il pourra fièrement dévoiler à son patron le nom de John Grant. Là encore, Chapman n’a pas le choix…

« Fuller a utilisé comme matière pour ce roman son expérience de rédacteur pour différents tabloïds, et il illustre comment des hommes fondamentalement honorables peuvent être déformés par leur obsession de rester au plus haut niveau. Le personnage de Chapman est un salaud, mais on peut aussi le comprendre et le trouver sympathique (…) La relation mentor-protégé entre Chapman et Mc Cleary est particulièrement ironique, car Chapman a créé le monstre qui finalement le détruira. » (Cinébooks Database, sur tvguide.com)

Une analyse claire de cette intrigue, qui ne manque pas de perversité. Les deux héros sont attachants. Le suspense est bien réel, sans être inutilement pesant. La narration est astucieuse, vive et précise. L’auteur est à l’aise pour décrire le milieu du journalisme et le New York de l’époque. Ce qui offre une tonalité juste et une ambiance vécue à cette histoire. La psychologie des personnages est très crédible, ainsi que l’évolution de l’intrigue, parfaitement structurée. Evitons toute comparaison superfétatoire avec Hammet, Chandler, Goodis, ou autre. Samuel Fuller écrivit là un roman de grande qualité qu’il serait injuste d’oublier.

© Claude Le Nocher

[Cet article a été précédemment diffusé dans « le Billet Polar » sur www.bibliopoche.com et dans la revue « 813 ». L’inexorable enquête est publié aux éditions Rivages]

 

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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 10:24

ERIC VERTEUIL, un duo d'auteurs


Alain Bernier est né en 1922 à Angers. Sa famille maternelle est de Remiremont, dans les Vosges. Cette région, où il passa ses vacances étant enfant, apparaît dans plusieurs de ses romans. En 1948, il débute sa carrière chez Unilever, où il sera directeur de la publicité et des relations publiques.

En 1959, Alain Bernier publie dans la collection Un Mystère son premier roman : D’une pierre deux corps. Ce livre lui vaudra quelques articles élogieux. « A la vérité, depuis la révélation du tandem Boileau-Narcejac, il ne m’avait pas été donné de lire un auteur français ayant un sens aussi aigu du suspense » écrivit Maurice-Bernard Endrèbe dans l’Aurore. Même avis favorable pour Le Petit Matin, journal de Tunis : « Ce livre est implacable (…) Soutenu par un style excellent, il plaira beaucoup aux amateurs de suspense. »

Roger Maridat est né à Paris en 1930. Il débute dans la marine marchande, puis rejoint le groupe Unilever en 1960. Lui aussi y fera toute sa carrière de cadre supérieur. Comment les deux hommes s’associent-ils ? Ils répondent :

« Un jour, Alain montre un projet d’émission radio (Les auditeurs mènent l’enquête, sur Europe 1) à Roger. Celui-ci fait une liste interminable de critiques. On en tient compte, et le projet est accepté. L’association est née. »

Ensemble, ils vont écrire de nombreuses dramatiques pour la radio et la télévision, des pièces de théâtre, le livret d’un opéra fantastique, et plus de 200 nouvelles. En 1973, ils entrent au Fleuve Noir. Pourquoi ce pseudo d’Eric Verteuil ? Tentative de réponse :

« Le Fleuve Noir vient d’accepter Au bout la Mort [collection Angoisse] et, pour des raisons de contrat, nous sommes obligés d’adopter un seul nom. Nous en discutons et, à la fin de la soirée, comme il fallait signer le lendemain, nous prenons Eric Verteuil. Ce n’est ni Erik le Rouge, ni madame de Merteuil qui nous ont influencés… »

Après trois romans Angoisse et Fantastique, le duo publie son premier policier en 1975 : Le drame de chez Maxime. Ils en écriront seize jusqu’en 1984 pour la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. On se souvient en particulier du remarquable Abus Roi (1982). Contrairement à d’autres auteurs, ils ne créent pas de héros récurrent.

« C’est vrai ! Il n’y en a pas, mais le commissaire Varlet apparaît dans plusieurs romans, ainsi que son chien malinois » précisent-ils.

undefinedDans un tandem d’auteurs, qui fait quoi ? Alain Bernier l’expliqua dans le livre de Jean-Philippe Mochon Le bel effet Gore (Fleuve Noir, 1988) :

«  C’est Roger Maridat qui, généralement, [y] répond, donc je le cite : « Je n’ai pas d’imagination, mais Alain en a tellement qu’il faut le canaliser ! » Il nous est arrivé de faire deux livres à partir d’un roman Spécial-Police, car nous avions deux intrigues fascinantes. Dans le même bouquin, çà aurait fait bordélique, alors on en a fait deux. Comment çà se passe, en gros ? D’abord, on se met d’accord sur un sujet, puis j’écris un premier jet. Là-dessus, Roger coupe, taille, rogne (…) Et quand tout est revu, rebâti, on refait les dialogues en se les lisant. Après, bien sûr, on fait des corrections, on laisse dormir, on le reprend… Enfin, on travaille beaucoup. »

Les deux principales qualités des romans d’Eric Verteuil sont le tempo rapide du récit, et l’humour – comme l’indiquent leurs titres. Que répondent-ils aujourd’hui sur ces deux points ?

« Notre tempo vient sans doute de l’habitude des dialogues dans les dramatiques pour la radio et les pièces de théâtre… L’humour ? Il vient tout naturellement sous la plume. Et, en plus, c’est indispensable dans le Gore tel que nous le concevons. »

En effet, ils se sont bien amusés à écrire des romans d’horreur (9 titres). Avec le recul, pas de regrets ?

« Ah non ! Pas le moindre ! Il y a même en réserve Echelle de corps pour Roméo et Juliette écrit avant que la collection ne disparaisse et qui, étant donné le sujet, ne risque pas de se démoder. »

Les années 1990 sont moins fastes pour la littérature policière. Alain Bernier se consacre à la poésie, obtenant plusieurs prix dont la Médaille d’Argent 1998 de la Poésie Française contemporaine. Ils écrivent toujours des nouvelles.

En 2002, le duo est de retour, mais n’utilise plus le pseudo d’Eric Verteuil. C’est sous leurs propres noms qu’ils publient un roman à épisodes : Sous les ombrelles de la Riviera (Editions La Longue Vue). Voici ce qu’en dit la 4e de couverture :

« La Belle Epoque, sur la Riviera : Mme Solaro, une vieille dame excentrique, assistée de Bérengère de Puligny, une jeune fille intrépide qu’elle a prise sous sa protection, emploie sa perspicacité à résoudre des enquêtes policières. Et le travail ne manque pas dans ce petit paradis qu’est la Côte d’Azur, dont les palaces et les casinos accueillent la haute société, mais également des aigrefins et autres escrocs en tout genre attirés par le luxe et l’argent qui s’étalent au soleil. A travers les aventures de nos deux détectives armées de leurs ombrelles, toute la grâce d’une époque revit dans ces pages qui plongent le lecteur dans un délicieux parfum d’insouciance. »

En 2004, c’est chez Liv’Editions qu’ils publient leur nouveau roman policier : Pièges dans le Golfe. Si le titre est un peu discutable, on y retrouve toutes les qualités des histoires signées Eric Verteuil – bien qu’ils utilisent ici leurs noms. C’est vif, souriant, entraînant, très agréable à lire. En voici un petit résumé :

Issue d’un milieu modeste, Anna Verdon a des projets ambitieux pour elle et son frère Jean-Charles. Celui-ci manque de caractère et admire aveuglément son aînée. Cherchant à se faire des relations, la jeune femme s’intéresse bientôt à Antoine Gallouédec, 67 ans, un parfumeur de la région. Elle réussit à séduire ce chef d’entreprise. Il l’épouse, mais refuse de l’associer à ses affaires. Voyant qu’il ne cèdera pas, Anna se montre plus conciliante. Elle a décidé de le supprimer. La mort de Gallouédec passe pour une chute accidentelle. Anna remplace son mari à la direction de sa société. Mal acceptée, elle fait preuve d’habileté pour s’imposer. Elle engage son frère, qui a suivi des études commerciales. Muriel, une jeune fille riche, serait une bonne épouse pour Jean-Charles. Mais sa fiancée Nathalie attend un bébé. Anna accueille chez elle son frère et sa belle-sœur. Nathalie ne peut espérer s’occuper de quoi que ce soit, car Anna domine son monde. Même Erwann, son bébé, devient vite celui de Jean-Charles et de sa sœur...

En 2005, ils ont encore publié « Meurtre en promotion » chez Liv'Editions.

L’imagination et le talent des vétérans du Fleuve Noir de naguère restent intacts. Ils confirment avoir encore d’excellentes histoires à nous raconter.

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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 09:49

« Chaos Kanak » de Dominique Inchauspé

(Albin Michel, 2006)undefined

Basque d'origine, Louis Cherbacho est avocat à Paris. Il est contacté par Nathaly Argan, vivant en Nouvelle-Calédonie. Il doit se rendre d’urgence à Nouméa, afin de régler un contentieux entre sa cliente et son associé, Vercholant. Plus âgé qu’elle, celui-ci est sans doute son amant. Sur place, l’avocat s’aperçoit que Nathaly a falsifié les cessions de parts de leur société. Surtout, il découvre le cadavre de Vercholant dans une glacière. En colère, Cherbacho veut quitter l’île au plus vite. Tandis que sa cliente est accusée de meurtre, l’avocat est aussi interrogé pour non-dénonciation de crime. Face à un policier accusateur, Cherbacho risque la détention. Mais la procédure d’enquête fut irrégulière. Ce qu’il exploite pour obtenir sa libération. L’avocat contre-attaque. La presse locale s'en fait l’écho. Pascal Lafoa est le chef du PKCC, des militants kanaks indépendantistes radicaux. Son rôle dans la mort de Vercholant reste obscur. Lafoa est l’autre amant de Nathaly. L’avocat est invité par le PKCC. Sur le plan politique, les Kanaks vont passer à l’action...

Quand un avocat pénaliste se débat en milieu hostile, ça donne de épidantes aventures judiciaires, plus souriantes que tragiques. Avec ardeur et astuce, il déjoue les accusations, tente de désamorcer une situation qui dérape. Derrière l’humour, Dominique Inchauspé souligne l’indispensable respect du Droit. C’est ce qui permet de s’opposer aux abus de pouvoir et de dénouer les crises, dans la légalité. Un excellent roman !

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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 09:45

HERVE JAOUEN

Né à Quimper en 1946, il fut directeur d’agence bancaire avant de se consacrer à la littérature. En 1979, avec La mariée rouge et La chasse au merle, il s’impose commeundefined un auteur majeur du néo-polar. Il obtient le Prix du Suspense 1982 pour le singulier Quai de la Fosse. Plusieurs titres sont publiés au Fleuve Noir dans la collection Engrenage. A noter, deux romans de science-fiction sous le pseudo de Michael Clifden, et un policier signé Michael Ennis : Le voleur de jeans (1983). De 1984 (Le crime du syndicat) à 1999 (Merci de fermer la porte), onze romans sont publiés chez Denoël, dont : Hôpital souterrain (1990, Grand Prix de Littérature Policière), Connemara Queen (1990), Flora des embruns (1991), Le Fossé (1995), L’allumeuse d’étoiles (1996, Prix Populiste). En 1994, son roman Les endetteurs (Stock) dénonce les pratiques bancaires au détriment de la clientèle. Son champ littéraire évolue et s’élargit. Il est l’auteur d’une dizaine de romans-jeunesse, dont Mamie mémoire (1999, Prix Chronos 2000, Prix des Incorruptibles 2001). En littérature de voyage, il publie Journal d’Irlande (1984, Prix des Ecrivains Bretons) et un second tome en 1990, ainsi que Chroniques irlandaises (1995). En outre, il a écrit des textes pour des livres d’art, et traduit deux romans Irlandais. Il obtient le Grand Prix Bretagne 2002 pour Que ma terre demeure (2001, Presses de la Cité). Entre l’influence irlandaise et celle du terroir, il publie plusieurs romans chez cet éditeur. En 2006, il s’inspire de la « catastrophe judiciaire » d’Outreau pour Les ciels de la baie d’Audierne. En 2007, il a publié un roman de terroir Les filles de Roz-Kelenn, s'inspirant largement de l'histoire de sa propre aïeule (coll.Terres de France). Hervé Jaouen est assurément un écrivain de grand talent.

 

Extrait de son interview sur www.rayonpolar.com (octobre 2005)

 

Claude Le Nocher : Dans plusieurs romans, vous dénonciez les procédés bancaires amenant à l’endettement. Pensez-vous que cela s’est amélioré depuis ?

Hervé Jaouen : « Les Endetteurs » a été publié en 1994, mais j’avais commencé à prendre des notes depuis longtemps, pendant mes dernières années de mi-temps à la banque. J’étais écoeuré par les nouvelles pratiques de ventes et par les situations catastrophiques qu’elles provoquaient. Ce livre a été un véritable coup de tonnerre dans le monde bancaire. Le téléfilm qui a été réalisé aussitôt (Crédit-bonheur), et diffusé quatre fois (un record), a beaucoup fait parler de lui. J’ai reçu un tas de lettres de gens surendettés qui me prenaient pour un avocat. Mais bon, si j’en crois les statistiques, la situation n’a fait qu’empirer. Le système est le plus fort et les individus de plus en plus faibles : je veux parler de la nouvelle génération de vendeurs, formés dans les écoles de commerce, qui n’ont aucun état d’âme. « Les Endetteurs » étant épuisé depuis presque dix ans, je me dis qu’il serait bon de l’actualiser et de le rééditer.

 

Claude Le Nocher : L’injustice et les dérapages judiciaires vous inquiètent-ils ?

Hervé Jaouen : Il me semble que dans tous mes romans, même mes romans « de la terre », j’écris contre quelque chose. J’ai besoin de dénoncer. L’injustice sous toutes ses formes ? C’est un peu grandiloquent, ça fait auteur engagé (or, à mon sens, un écrivain ne peut pas l’être, rappelons-nous cette phrase de Malraux : « La politique est la pierre accrochée au cou du roman »). Je préfère l’expression « écrire contre ». Les dérapages judiciaires m’ont toujours fasciné, ainsi que leur traitement par les écrivains, que ce soit « Le Procès » de Kafka ou les bons vieux polars américains sur le thème du faux coupable. Qu’y a-t-il de pire que d’être innocent et de ne pas pouvoir le prouver ? En suivant l’affaire d’Outreau, je me suis aperçu qu’aucun journaliste ou presque, ou sinon en quelques lignes, n’avait abordé la question des enfants des innocents. Comment ces gosses ont-ils pu vivre l’infamie ? Quels dégâts la fausse accusation a-t-elle pu causer dans leur conscience ? J’ai donc imaginé d’écrire un roman de faux coupable écrit non pas comme un polar (ça aurait pu se faire) mais du point de vue d’une fille de 15 ans qui voit ses parents arrêtés et accusés de l’innommable, et raconte à la première personne, comme elle écrirait son journal, la destruction de sa famille et sa propre destruction. Cette façon de faire permet d’évacuer « le judiciaire » (la procédure) pour se concentrer sur l’émotion. Il me vient à l’idée que le thème du faux coupable me trotte dans la tête depuis belle lurette. Il y a vingt ans, j’ai écrit un « Souris noire » qui n’était rien d’autre qu’une histoire de faux coupable : un papa accusé d’assassinat, un petite fille qui sauve son papa.

 

Claude Le Nocher : Vous donnez l’impression d’un besoin de beaucoup écrire. Est-ce le cas ? Dans quelles conditions écrivez-vous (silence, horaires, documentation) ?

Hervé Jaouen : Si je compte bien, je n’écris pas plus qu’Amélie Nothomb : grosso modo un roman par an, plus, c’est vrai, quelques livres pour la jeunesse et mes notes de voyage en Irlande. Il se trouve que j’ai la chance (ou la malchance, si on pense qu’écrire me prive de pas mal de loisirs ?) d’avoir une inspiration galopante. Dans mes tiroirs, j’ai en ce moment des projets d’écriture pour les dix prochaines années, au minimum. Quand je termine un roman, je dis à chaque fois (ma femme pourrait témoigner) que je vais prendre trois mois de vacances. Trois jours plus tard, j’attaque un nouveau livre… Oui, j’ai besoin d’écrire. Sans doute pour me sentir en vie. On peut vieillir très vite. D’où un sentiment d’urgence : accoucher de tous ses projets avant d’en être incapable. C’est sans doute pourquoi je suis un écrivain très discipliné, qui ne tient pas à gâcher une puissance de travail encore intacte. J’écris tous les jours, à heures fixes (9 heures/15-16 heures), parfois avec facilité, parfois dans la difficulté, mais toujours à la fin de la journée j’ai produit quelque chose. Dix lignes ou cinq pages. Ensuite, je fais ce que j’appelle du sport utile, surtout en automne et en hiver. J’entretiens le vaste terrain qui entoure notre maison. Je défriche, j’abats des arbres, je tronçonne, je fends du bois. Ces gestes me plaisent. Je me sens en harmonie avec la nature. Autrefois, au printemps et en été, j’allais pêcher à la mouche… Oui, j’ai besoin de silence et de calme. La documentation ? Juste ce qu’il faut. Il faut se méfier de la documentation. Un roman n’est pas un essai. Suggérer est bien plus fort qu’assener. Si j’ai besoin de documentation, je lis ce qu’il faut, mais au moment d’écrire le roman je range cette documentation et ne retiens qu’une partie de ce que ma mémoire en a gardé.

 Lire l'intégralité de l'interview sur www.rayonpolar.com

 

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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 15:11

 

« Mort sur la Loire » de Gino Blandin (Cheminements, 2007)

1450. L’évêque de Nantes charge le chevalier Armel Chastel d’une mission. Un livre satanique fut trouvé chez une sorcière. L’évêque le confia à deux moines bretons. Ils devaient se rendre à Lyon, auprès du primat des Gaules, qui transmettrait l’ouvrage maléfique au pape. Les religieux et le précieux livre ont disparu. Le chevalier et son écuyer partent sur leurs traces. Le voyage n’est pas sûr : des bandes armées sévissent entre Poitou, Touraine et Anjou. Les deux Bretons ont été victimes d’un guet-apens dans la forêt de Saint-Cyr, non loin de l’abbaye de Fontevraud. 07-BLANDIN-2007.JPGOn a affirmé que leurs agresseurs étaient des moines. Ceux-ci ont emporté le livre.

Le chevalier s’informe sur ce double meurtre dans les abbayes de la région. Pour lui, les voleurs sont de vrais moines, pas ces brigands qu’on surnomme “les Anglais”. Pas plus à Fontevraud qu’à Saint-Florent, riches abbayes rivales, on ne le renseigne utilement. Armel Chastel a repéré un cavalier vêtu de noir qui le suit et le surveille. Dans une grotte, le chevalier fait d’étranges rencontres. A l’abbaye de Bourgueil, il s’entretient avec l’homme d’armes de l’archevêque de Lyon. En effet, le primat des Gaules visite la région. Armel Chastel refuse de s’allier avec ce soldat, qui croit les brigands coupables. Il a besoin de la récompense promise par l’évêque de Nantes.

La bande du capitaine Hiralisse pille tout le secteur. Attaqué par ces malandrins, le chevalier est gravement blessé. Il est recueilli par l’homme des bois qui fut témoin du meurtre des deux Bretons. Ses soupçons se confirment. Bien que soigné par un médecin religieux compétent, l’état de santé d’Armel Chastel empire. L’évêque de Nantes et celui de Lyon s’inquiètent pour leur livre. Il recelait un papyrus “apocryphe” gênant pour la chrétienté. Les funérailles du chevalier trompent le coupable. C’est un vrai frère cordelier, chef d’une bande alliée à celle du capitaine Hiralisse. Armel Chastel combat et tue le moine. Parmi le butin de celui-ci, il récupère le fameux livre…

Gino Blandin concocte un suspense historique de fort belle qualité. La reconstitution de l’époque est riche en détails. Sont évoqués avec justesse le contexte guerrier et le brigandage, ainsi que la vie quotidienne si difficile d’alors. La création et l’essor des nombreuses abbayes de la région sont racontés avec une précision pas du tout rébarbative. On suit avec plaisir et intérêt les pérégrinations du chevalier-enquêteur. Il traverse moult mésaventures. Nul doute que l’ouvrage maléfique cache un fantastique secret. Ce roman documenté offre aussi une très bonne intrigue.

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