à un grand romancier français : Brice Pelman
Deux enquêtes de Stone Barrington
Ancien policier new-yorkais, Stone Barrington est devenu avocat. Il reste proche de son ancien collègue et
ami, le lieutenant Dino Bacchetti, qu’il retrouve au restaurant Chez Elaine, leur QG. Parmi les clients de Barrington, l’instable photographe Herbie Fisher n’est pas le plus facile à défendre.
Mais l’avocat est souvent chargé de missions plus délicates encore. Dans “Un très sale boulot”, il enquête sur la mystérieuse Marie-Thérèse du Bois. Cette mante religieuse s’est fait une spécialité depuis des années
d’éliminer les membres des Services Secrets britanniques, semant leurs cadavres. C’est ainsi que, avec l’agent secret Carpenter et l’aide de Dino, Stone Barrington se trouve entraîné dans un duel
mouvementé avec cette femme. “La Biche” est une adversaire particulièrement subtile et dangereuse… A peine remis de cette éprouvante affaire, l’avocat new-yorkais est sollicité par Holly Barker
dans “Abandon sans scrupule”. Chef de la police d’Orchid Beach, en Floride, Holly Barker pourchasse à New-York le criminel mafieux Trini Rodriguez. Devenu intime, le couple ne parvient pas
à interpeller leur suspect, ultra protégé par le FBI. Bien que menacés puis agressés, Holly Barker et Stone Barrington ne renoncent pas. Même s’ils doivent aller jusqu’à Santa Fe pour atteindre
leur cible. Mais, là encore, Trini Rodriguez s’échappe. De retour à New York, le couple est même séquestré par la bande du mafiosi Vito, qui pourrait devenir un précieux allié… Grand Prix de
Littérature policière pour “Échange mortel” (1997), Stuart Woods est un expert du roman d’action riche en suspense et en péripéties détaillées. “Un très sale boulot” vient d’être réédité
chez Archipoche, tandis que son nouveau titre, “Abandon sans scrupule” est publié par l’Archipel.
Paul Féval “La fabrique de crimes”
Paris, au 19e siècle. Rue de Sévigné, la nuit s’annonce agitée. Deux mystérieuses bandes sans pitié s’opposent depuis quelques temps. Le docteur Fandango, aussi nommé Le fils de la Condamnée, dont les origines sont aussi lointaines que compliquées, dirige le premier groupe. La belle Mandina de Hachecor, le cocher Mustapha issu de l’aristocratie, Silvio Pellico et leurs amis sont fidèles à Fandango. Leurs adversaires appartiennent à la sinistre bande du Duc de Rudelame-Carthagène. Plusieurs décennies plus tôt, ce vieillard s’exila à Londres. C’est là que sa carrière criminelle prit son essor ; là qu’il affronta pour la première fois le docteur Fandango.
Alors que les dangereux Messa, Sali et Lina, sicaires du Duc, complotent en un coin sombre de la rue de Sévigné, une explosion se produit. La déflagration cause soixante-treize victimes, créant une terrible pagaille. Peu avant, la jeune Elvire s’était réfugiée chez les Piqueuses de bottines réunies. Venant d’accoucher, elle raconte son étrange histoire à celles qui l’accueillent (les Piqueuses sont dans le camp de Fandango). Le Duc de Rudelame est le bisaïeul d‘Elvire. Elle n’ignore rien de son parcours sanglant. La jeune femme tomba sous le charme de Coriolan Fandango, l’ennemi juré du vieux Duc. Le bébé qui vient de naître est fruit de leur amour.
Bien qu’ayant épousé Fandango, Elvire fut séquestrée par son bisaïeul durant toute sa grossesse. Elle tenta de fuir par le caveau de sa famille, où elle découvrit d’étonnant prisonniers. Le Duc lui fit croire que son union avec Fandango était illégitime, contre nature. Mieux valait encore la marier au cruel Messa. Quand le palais du Duc fut ravagé par un incendie, Elvire profita de la confusion pour fuir et accoucher. Sur sa trace, Messa et ses complices cherchent à tuer son bébé. Mais le généreux Mustapha veille et intervient. Alors que le docteur Fandango vient de retrouver sa mère mourante, la princesse Troïka, on l’avertit que la vie d’Elvire est en danger.
Mustapha a combattu seul Messa, Sali et Lina, mais la bataille entre les deux bandes devient générale, tournant au sanglant carnage. Fandango et ses fidèles pénètrent dans les plus sordides décors parisiens pour sauver Elvire et son bébé. Il doit encore affronter le Duc pour en finir… Selon le psychiatre qui les soigne, ces faits ne sont que les élucubrations de ses malades. Ce soir-là, ils ont échappé à la surveillance de son asile…
Paul Féval (1817-1887) fut un des grands maîtres de la Littérature populaire. Les mystères de Londres ou le cycle Les Habits Noirs figurent parmi les premiers romans de la catégorie “policiers”. La fabrique de crimes (1866) a été moins réédité. Bonne initiative que de l’intégrer dans la collection « La crème du crime » proposée par Ouest-France. Cette histoire burlesque parodie les mélodrames rocambolesques publiés à l’époque en fascicules (à un sou) ou dans les journaux. Elle n’est pas dénuée d’autodérision, Féval ayant lui-même beaucoup écrit, et usé des clichés les plus caricaturaux. Cette version, comique jusqu’à l’absurde, est absolument exquise. L’outrance des personnages (les uns sombres criminels, les autres ayant vécu tant d’aventures) est d’une remarquable drôlerie. À lire, évidemment, au second degré. Un roman à redécouvrir, un vrai régal !
- Disponible depuis 2017 aux Editions de l'Aube -
Deux experts du thriller
chez Pocket, en août
En cette mi-août, Pocket présente deux grands noms du thriller : Richard
Montanari et Michael Crichton. On ne présente plus ce dernier, romancier et scénariste, auteur de nombreux best-sellers, dont “Jurassic Parc”, “Soleil levant” ou “Harcèlement”. Dans
“Next”, Michael Chrichton aborde le thème des manipulations génétiques. Si des dérives ont déjà été constatées, jusqu’où ira-t-on ? L’intrigue en quelques mots : John Burnet est atteint
d’un cancer. Son médecin traitant, le Dr Gross, multiplie les prises de sang. Burnet réalise que le but était de vendre ses cellules à un laboratoire de génétique. Ce labo, BioGen, les ayant fait
breveter, Burnet n’est plus propriétaire de ses propres cellules sanguines ! Sa famille possédant le même patrimoine génétique, Burnet et les siens se retrouvent bientôt traqués par BioGen. Le
contrôle pharmaceutique des gènes humains rapporte des sommes considérables. Certains labos sont prêts à tout pour profiter de ce juteux marché…
C’est dans “Déviances” (2006) que Richard Montanari créa son couple de héros, l’inspecteur Byrne et sa coéquipière Jessica Balzano. On les retrouve dans ce deuxième roman, “Psycho”. À
Philadelphie, un tueur sanguinaire s’inspire de la mythique scène de la douche du film Psychose, d’Hitchcock. Non seulement le détraqué reproduit la scène sanglante, mais il la filme en
intégralité. Le tueur récidive avec une meurtrière parodie de Scarface, autre film d’anthologie. C’est dans des milieux glauques que le duo de policiers va mener l’enquête. Ces macabres
mises en scènes concernent peut-être personnellement l’inspecteur Byrne. Avec sa partenaire, il va tenter de sauver de futures victimes… Deux ambiances différentes mais, dans les deux cas, les
amateurs de suspense intense seront comblés.
Parmi les milliers de visiteurs venus au Festival Interceltique de Lorient 2008, beaucoup se sont intéressés au Quai du Livre. Ils ont pu y rencontrer de nombreux écrivains (entre autres au stand
Coop-Breizh, où Jean-Luc Le Pogam signait « Les Mange-Rêve »). Chez AK Editions, on trouvait les romans de Renaud Marhic (« Terminus Brocéliande ») et de Frédérick Houdaer
(« Ankou, lève-toi ! »). Comme l'an dernier, le dessinateur JAL était présent. Il présentait « Les aventures de Tante Soizic » (Chemin Faisant) et sa nouvelle trilogie. Sur ce
même stand – animé – des Editions du Barbu, on a pu rencontrer Michel Dréan, Michel Brosseau (« La BAC d'abord ») ou Bernard Léonetti (« Gardarem Lou Topia »). Ailleurs, au
centre-ville, Pierre Livory a dédicacé ses livres – non polars, mais de belle qualité.
Du 1er au 10 août 2008, l'Interceltique accueille aussi les
écrivains, au « Quai du Livre ». Dès samedi 2 août, on pouvait y rencontrer Gérard Alle (présentant les enquêtes de Léo Tanguy – Ed.Coop-Breizh) ou le français John-Erich Nielsen
(auteur des enquêtes de l'inspecteur Sweeney – Ed.Head over Hills). Beau succès pour les Editions du Barbu, accueillant de très nombreux lecteurs. Michel Dréan et Christian Blanchard y dédicacent
leurs romans. Ceux d'Yvon Coquil, Bernard Léonetti, Michel Brosseau... sont également disponible sur le beau stand de cet éditeur de l'Ouest.
Du 1er au 10 août 2008, le Festival Interceltique de Lorient vous accueille. "Quai du Livre", des auteurs vous présentent leurs ouvrages.
Nouvelle animation cette semaine, en l'honneur d'un grand nom du roman :
Georges-Jean Arnaud, qui a abordé plusieurs genres populaires...
Les Chroniques de Dasola - 7
« 44, Oxford Street » d'Alexander McCall Smith
Ce roman a d'abord été publié comme
roman-feuilleton dans un quotidien écossais, "The Herald". « 44, Oxford Street » est un livre délicieux (au ton pince-sans-rire), idéal pour les
vacances. Alexander McCall Smith précise dans sa préface qu'il s'est inspiré des "chroniques de San Francisco" d'Armistead Maupin. Tout le livre est composé de petits chapitres d'une page et
demie ou deux avec un titre. On s'attache immédiatement aux personnages. Pat McGregor, jeune femme de 20 ans (dont le père est psychiatre) commence sa deuxième année sabbatique, après une
première année sabbatique catastrophique (en Australie). Elle emménage en colocation avec un jeune homme, Bruce Anderson (dont elle croit tomber amoureuse), dans un grand appartement du 44,
Oxford Street à Edimbourg. Dans cet immeuble vivent aussi Irène, Stuart et leur fils Bertie âgé de 5 ans. A cause de sa maman, Irène, qui a sur l'éducation des idées précises mais qui font
frémir, Bertie joue du saxophone et apprend l'italien alors que son rêve, à lui, est de jouer au train électrique et au rugby. Il lui arrive quand même de faire les 400 coups dans son école
maternelle. Il y a aussi une charmante dame de 60 ans, Domenica McDonald, qui roule dans une belle voiture. Veuve, elle mène une vie de rentière et a son franc-parler, et elle se trouve être de
bon conseil quand Pat vient pleurer chez elle. Bruce, lui, est un jeune homme narcissique, qui n'arrête pas de se regarder dans la glace pour s'admirer et de se mettre du gel capillaire. Il
travaille dans une agence immobilière même si cela ne lui plaît pas trop. De son côté, Pat trouve un emploi dans une galerie d'art tenue par un jeune homme, Matthew, absolument ignorant en la
matière et qui est un désastre ambulant en affaires (il a connu précédemment des faillites mémorables ). Mais Matthew a la chance d'avoir un père homme d'affaires prospère (et qui aide
financièrement la galerie). D'autres personnages apparaissent (comme le chien Cyril (qui dégage une odeur forte et qui cligne de l'oeil) et sa dent en or, accompagné de son maître, Angus), des
liens se créent, une peinture joue un rôle important. Ces chroniques bénéficient d'un style simple très agréable à lire. J'en recommande vivement la lecture. D'ailleurs, une suite a été publiée
(avec les mêmes personnages): « Edimbourg Express », que je me suis empressée d'acheter et que je suis en train de lire. Les deux livres sont édités en
10/18.
[Lire l'intégralité des Chroniques de Dasola sur la page qui lui est consacrée ici]
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Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.
Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.
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Claude Le Nocher, by R.Sadaune