Native de la Drôme, Catherine Fradier y a passé l’essentiel de sa
vie, hormis une parenthèse de trois ans dans la Capitale où elle fut gardien de la paix dans la brigade de nuit du 13e arrondissement. 
Elle commence à publier dès 1998-99
(Un poisson nommé Rwanda et Les carnassières, chez Baleine). Elle signe un épisode de la saga Moulard aux Éditions de l’Aube, en 2000 :
Pas de caviar pour Moulard. Quand Jean-Jacques Reboux (qui semble bien lui avoir accordé son soutien depuis ses débuts) crée les
éditions Après La Lune, c’est chez lui qu’elle publie La colère des enfants déchus, en 2006. C’est grâce à ce roman que
Catherine Fradier se voit décerner cette année-là le très convoité Grand Prix de Littérature Policière. En 2007, chez le même J.J.Reboux, elle publie Camino
999. Si l’Opus Dei (organisation qui s’estime visée par ce roman) attaque en justice, c’est un nouveau succès pour l’auteur (et son éditeur). Camino 999 obtient le Prix SNCF du Polar français 2008, une consécration accordée par les lecteurs. Depuis Noël 2005, Catherine Fradier
vit de sa plume en écrivant des romans ou des scénarios. Elle va aussi à la rencontre des jeunes dans les établissements scolaires. Elle vient de publier À la recherche
d’Elsa, aux Éditions Nykta (coll. Petite Nuit), dont l’action se déroule à Chabeuil dans la Drôme. Elsa Lamy, jeune consultante spécialisée en
intelligence économique, s'improvise le temps d'une mission, détective privée à la recherche d'une personne disparue. Son enquête la conduit à Chabeuil, où les indices qu'elle récolte un à un,
grâce aux habitants de la bourgade, s'assemblent en un puzzle qui est aussi celui de sa vie...
Consultez le SITE des Editions Nykta.
Coup d’œil sur ces deux titres, aux intrigues
captivantes. « L’homme nu et les limons de l’Oise » (2007) Le monde se bouleverse autour du narrateur. Il apprend que son frère a été tué par un inconnu, que son père est mort en
prison après avoir abattu un homme sans importance. Il devine que sa mère n’aura bientôt plus la force de lui livrer d’autres catastrophes. Un amnésique s’est installé chez lui et une femme a été
découpée par l’hélice d’une péniche. Il se passe tant de choses à la maison, et sa compagne Nathalie n’est pas là pour y assister ! Une séparation sans doute définitive. Un soir de
pluie, il recueille un homme blessé, nu, et amnésique. Il l’héberge, le baptise Celio. Il demande à son ami policier Philippe de retrouver l’identité de l’inconnu. La mère du narrateur est une
grincheuse octogénaire grabataire, assistée par une garde-malade irritable. Déclinante, elle livre peu à peu ses secrets à son fils cadet. Peut-être une vérité enjolivée, selon
Philippe…
Élevant seule ses jeunes enfants, Ashley et Jamie, elle connaît des soucis financiers.
Ce n’est pas son emploi dans l’immobilier qui l'aide à gagner de l‘argent. L’assurance tarde à verser les 250 000 dollars, suite au décès de son époux. Ce jour-là, Alice est blessée par la
voiture de la blonde Jennifer. Elle s’en tire avec un plâtre léger au pied. Beaucoup plus grave, ses enfants sont kidnappés à la sortie de l’école. On les a fait monter dans une Impala bleue
conduite par une blonde. Celle qui téléphone pour revendiquer le rapt a plutôt une voix de Noire. Elle réclame une rançon de 250 000 dollars. Prévenue, la police de Cape October surveille la
ligne téléphonique d’Alice. Chauffeur routier, le beau-frère de la jeune femme fait une halte chez elle. La grosse somme qui est en jeu lui donne des idées. La rançon est constituée de
faux-billets bien imités dont disposent les policiers. Ceux-ci perdent la trace de la jolie Noire qui a réceptionné l’argent. Alerté, le FBI espère tirer parti de cette affaire. Les flics du
secteur suivent une improbable piste cubaine. Un journaliste local tente d’obtenir des infos…
Ces meurtres sont l’œuvre d’un duo de tueurs, mais qui est donc leur commanditaire ? Le commissaire Arnault peut-il croire en la culpabilité de son ami Peter ? Comme
toujours, celui-ci se débrouille seul. "La gâchette facile" Quand Peter Warren découvre qu’au sein de la petite association de banlieue qu’anime un de ses potes, certains gamins se passent
des .357 Magnum plutôt que des ballons ronds, son sang ne fait qu’un tour. Mais, au-dessus de ces trafiquants de bacs a sable, il y a de la grosse légume... "Paris sera toujours pourri"
Rentrant chez lui pour les matines, Peter Warren croise un gazier qui n a pas sucé que des glaçons. Le balèze façon Tyson louvoie dans la ruelle comme un tanker dans la tempête. N’écoutant que
son bon coeur, il l aide à regagner ses pénates... déjà occupés par un beau cadavre qui encombre le salon. Très encombrant aussi, le macchabée… De purs romans d’action et de suspense, pleins
d’humour, à commander chez votre libraire (difusion Pollen Littéral), ou dans les FNAC.
Pour mieux apprécier cet ouvrage, publié avec la complicité de son fils Doug Headline,
sans doute est-il utile de revenir sur la carrière de cet écrivain. Il fut à l'origine d'un nouvel esprit dans l'écriture des romans noirs. Pour découvrir l'ensemble des romans de Manchette, rien
ne vaut le livre publié chez Gallimard en 2005 : “Manchette - Romans noirs”. On peut y lire tous les romans publiés par cet auteur : “Laissez bronzer les cadavres” (avec J.P.Bastid),
“L'affaire N'Gustro”, “Ô dingos ô châteaux”, “Nada”, “Morgue pleine”, “Que d'os !”, “Le petit bleu de la côte ouest”, “Fatale”, “La position du tireur couché”. Mais encore en roman en
préparation, “Iris”, ainsi que les notes et plans concernant ce livre inachevé. Sans oublier la bande-dessinée “Griffu”, illustrée par Tardi, l'histoire d'un conseiller juridique s'improvisant
détective, dans une sombre affaire pleine de violence et de magouilles. Bien sûr, la biographie de Jean-Patrick Manchette (1942-1995) est évoquée avec une belle précison (savez-vous qui a
novellisé le célèbre film “Mourir d'aimer” d'André Cayatte ?), ainsi que sa bibliographie (dont ses traductions, avec son épouse Mélissa) et sa filmographie (il participa aux scénarios de
plusieurs films, et fut souvent adapté au cinéma ou à la télévision). Pour apprécier un écrivain, le meilleur moyen reste de connaître ce qu'il a écrit. Manchette a incarné l'après-1968, incluant
une forte réalité socio-politique dans ses livres, où personne n'est réellement innocent. Les experts en Littérature policière vénèrent Jean-Patrick Manchette. Il est souhaitable que les
lecteurs continuent à le lire. L'intégralité de ses écrits se trouve dans “Manchette - Romans noirs” (avec quelques extraits de son fameux “Journal”). Lisez les romans de
Manchette.
“Petits arrangements avec l’infâme” (Seuil, 2007)
Psychanalyste à Toulouse, Antoine Le Tellier vit séparé de son épouse Anne, aussi médecin, et de leur fille. En poste aux urgences, Antoine doit prendre en charge Khaled Addad, 18 ans, soupçonné
du meurtre de sa sœur Meriem. Le jeune homme étant perturbé par des hallucinations, Antoine demande qu’il soit placé dans son service. Selma, l’aînée des enfants Haddad, ne croit pas en la
culpabilité de Khaled. Pour Anne et Antoine, les trois sinistres rêves de Khaled peuvent correspondre à une récente affaire de meurtre, ainsi qu’à d’autres, historiques. En effet, il existe des
points communs avec les affaires Calas et Sirven, dénoncées au 18esiècle par Voltaire. À la même époque, se déroula l’affaire Emmanuel Faure, pareillement accusé du meurtre de sa sœur
pour cause de choix religieux. La politicienne Catherine Trinquier-David, et Mélanie Nègre, directrice d’un établissement d’accueil pour jeunes femmes, accusent férocement Khaled. D’autant qu’une
des protégées de Mme Nègre, Nadia, a été assassinée à son tour. Pour les contrer, Antoine fait appel à la séduisante intellectuelle Françoise Orteva. Au temps de Voltaire, des Dames Noires
jouèrent un rôle néfaste dans l’affaire Faure. Est-il possible que cette ligue existe encore, manipulant le cas Khaled ? Une superbe intrigue, admirablement tortueuse./image%2F0534444%2F20160613%2Fob_0372b0_suspense-a.jpg)
Claude Le Nocher, by R.Sadaune