Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 07:45

 Le romancier américain Steve Berry est de retour aux Éditions Le Cherche-Midi. Après "L'Héritage des Templiers" et "L'Énigme Alexandrie", voici la nouvelle aventure de Cotton Malone : "La conspiration du Temple". 323 avant Jésus-Christ : après avoir conquis la Perse, Alexandre le Grand succombe à Babylone, dans le Sud de l'actuel Irak, des suites d'une étrange maladie. D'abord transféré à Alexandrie, son corps embaumé a ensuite mystérieusement disparu. En dépit des recherches des archéologues, le tombeau d'Alexandre reste introuvable. Nombreux sont ainsi les mystères qui entourent sa disparition, auxquels va être confronté Cotton Malone, expert en manuscrits à Copenhague. La sépulture d'Alexandre devient l'enjeu d'un machiavélique jeu d'échecs géopolitique. Sur la trace de huit médaillons donnant les clés cryptées de l'emplacement du tombeau, Cotton Malone va devoir déchiffrer de nombreuses énigmes afin de le localiser et de percer ses secrets. De Venise jusqu'aux montagnes du Pamir, en Asie centrale, il se lance dans une enquête fort complexe. Dangereuse aussi car, dans l'ombre, une organisation secrète organise en silence un complot terrifiant.

Profitons de la sortie de ce nouveau titre pour revenir sur les deux précédentes aventures de Cotton Malone. "L’héritage des Templiers" (aujourd’hui disponible chez Pocket). 1118, Jérusalem, Terre sainte. Neuf chevaliers créent un ordre militaire, les « Pauvres Chevaliers du Christ ». Le roi Baudoin II de Jérusalem leur cède pour résidence une partie de son palais, bâti sur les ruines du Temple de Salomon. Ils deviennent les « Chevaliers du Temple », puis les « Templiers ». 1307 : Jacques de Molay, le grand maître de l'ordre des Templiers, est arrêté sur ordre de Philippe le Bel et livré à l'Inquisition. Il garde le silence sur le déjà célèbre trésor des Templiers. 2006 : Cotton Malone, ex-agent du département de la Justice américaine, et son amie Stéphanie Nelle entrent en possession de documents troublants relatifs à la nature du trésor des Templiers. Commence alors une quête à la fois historique, érudite et périlleuse, qui les mènera à Rennes-le-Château, coeur du mystère. "L’énigme d’Alexandrie". 50 avant J.-C. : la bibliothèque d'Alexandrie, qui renferme plus de 700 000 volumes, est de loin la plus grande collection de manuscrits religieux, philosophiques et scientifiques de son époque. Elle va soudainement disparaître sans laisser de traces, dans des circonstances qui demeurent, aujourd'hui encore, mystérieuses. 2007 : Cotton Malone, a repris à Copenhague ses activités d'expert en manuscrits lorsque son fils est kidnappé par une mystérieuse organisation. Cotton a soixante-douze heures pour retrouver Haddad, un spécialiste de l'Ancien Testament, qui semble en savoir beaucoup sur la disparition des manuscrits de la bibliothèque d'Alexandrie. Cotton active tous ses réseaux. Il va décrypter bon nombre d'énigmes historiques et religieuses pour percer le mystère de la bibliothèque disparue, mais aussi pour retrouver son fils sain et sauf.

Partager cet article
Repost0
4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 07:28

Une fois n’est pas coutume, c’est un auteur de romans-jeunesse qui est à l’honneur. Né en 1972 à Bordeaux, Guillaume Guéraud apporte une originalité à la littérature pour adolescents. Sans concession, il aborde de front des réalités sociales longtemps occultées dans cette catégorie de livres. Des textes qui n’excluent pas la violence, puisqu’elle existe dans le quotidien. Ces romans sont publiés aux Éditions du Rouergue.
"Cité Nique-le-Ciel" (1998). On dirait une adresse du pays des merveilles, Cité Arc-en-Ciel, mais c’est rien d’autre qu’un quartier pourri. Rachid a treize ans, ça fait exactement la moitié de sa vie qu’il habite ici et son frère vient de mourir. Sa copine Thui cache quelque chose de triste. Le fils du gardien s’abrite le nez dans ses bouquins. Et son pote Lamine a les boulons qui pètent. À croire que tout vire à la catastrophe. À se demander pourquoi une cité si grise porte ce joli nom plein de couleurs. Rachid voudrait s’envoler. Il veut pas jouer les apprentis vauriens. Il veut devenir pilote de ligne. Mais tout s’acharne à lui faire croire qu’il fallait naître ailleurs pour ça. Alors Nique-le-Ciel ! Une tonalité sans concession, directe et incisive, pour décrire une réalité sombre et violente.
"Coup de Sabre" (2000). "Avant que l’homme existe, la guerre l’attendait." C’est sur cette phrase de Cormac McCarthy que s’ouvre ce livre sur le thème de la guerre, des guerres. Le grand-père de Joey n’ouvre plus la bouche depuis qu’on lui a coupé la langue. Il n’a plus toute sa raison depuis que des soldats français ont violé et tué sa soeur. Dans un pays qu’on appelait l’Indochine. Dans une guerre d’où certains sont revenus manchots et la plupart l’esprit en lambeaux. La guerre ne se termine jamais pour ceux qui restent avec leurs souvenirs et leurs morts. Tom et Joey accompagnent Houng Chiu-faï jusqu’au bout de sa vengeance. Ils ne savent pas ce qu’ils feront de cet héritage. Psychologie et enquête policière, mais surtout retour sur un noir passé.
"Je mourrai pas gibier" (2006). Il s’appelle Martial, il vient d’abattre cinq personnes et en blesser gravement deux autres, lors du mariage de son frère. Il n’a pas pu se suicider, il ne lui restait plus de cartouches. Construit en flash-back, le roman déroule l’engrenage fatal qui a mené cet adolescent au carnage. Dans son village, Mortagne, ils sont tous soit scieurs, soit vignerons, deux clans ennemis qui s’affrontent depuis toujours. Alors, Martial préfère aller apprendre la mécanique plutôt que le travail du bois. Il veut échapper au proverbe que citent aussi bien les scieurs que les gars de la vigne : "Je suis né chasseur ! Je mourrai pas gibier !" Parce qu’à Mortagne, la violence est partout. Dans les parties de chasse et les fêtes de village. à la scierie, où le père de Martial a attrapé un cancer. Le seul en dehors de tout cela, c’est Terence, le débile du village, que tout le monde tient à l’écart. Lorsque le frère de Martial, Arnaud, et son pote Frédo, vont se défouler sur lui, deux week-ends de suite, Martial se présente à la
cérémonie du mariage la haine au coeur. Dans ce village, les armes sont partout. Alors, il se met à la fenêtre de la chambre de ses parents et devient lui aussi chasseur. (Adapté en BD par Alfred, éditions Delcourt).
"La brigade de l’œil" (2007). Rush Island, 2037. La loi Bradbury interdit toutes les images depuis vingt ans sur l’ensemble du territoire. La propagande matraque : "Les photographies sont nocives." "Le cinéma rend fou." "La télévision est l’opium du peuple." Les agents de la Brigade de l’OEil, les yeux armés du gouvernement, traquent les terroristes opposés à cette dictature. Brûlent les images encore en circulation et les pupilles de ceux qui en possèdent. "Parce qu’un bon citoyen est un citoyen aveugle." Kao a quinze ans. Il ne craint pas les images. Elles le fascinent. Après le lycée, il traîne dans les rues de Badwords pour en distribuer clandestinement. Une rumeur circule : des films auraient survécu. Ils seraient enfouis quelque part dans l’île. Kao est prêt à risquer gros pour les sauver des flammes.
"Le contour de toutes les peurs" (2008). Lorsque Clément, 14 ans, rentre chez lui après le collège, il se trouve face à un inconnu qui l’agresse violemment. Il dit être à la recherche de Maître Rivière, et Clément comprend alors que c’est sa mère, avocate, qui est visée. Son bureau est saccagé, des insultes et des menaces ont été peintes sur les murs. Tout ce que l’homme dit, en pleurant, c’est qu’il avait une fille, Cannelle. Pendant plusieurs heures, dans l’attente de son retour, ils vont tous les deux se faire face. L'adolescent, immobilisé par des fils d’étendage, assiste alors à une scène insoutenable et incompréhensible : l’homme s’enfonce plusieurs grosses agrafes dans sa main, dans son bras, puis dans sa bouche, avant de partir en disant : "Je reviendrai"… Qui est cet homme ? Et pourquoi a-t-il agi ainsi ? La mère de Clément comprend immédiatement qu’il s’agit du mari d’une femme condamnée pour matricide, qu’elle a défendue… Lui, après un court séjour à l’hôpital, tente de reprendre une vie normale, mais il vit en permanence avec la peur de voir surgir à nouveau son agresseur.

Tous ces titres sont publiés aux Éditions du Rouergue, collection DoAdo Noir.

Partager cet article
Repost0
3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 12:55

 Les éditions Flammarion publient un roman historique à suspense de Jean-Michel Riou : "1630 La vengeance de Richelieu". Avant de mourir, Voltaire adresse à Rousseau le récit d'un certain Antoine Petitbois, l'espion de Richelieu. Il souhaite que l'on sache pourquoi il a défendu la cession dramatique du Canada à l'Angleterre lors du Traité de Paris (1763), sujet de querelles entre Rousseau et lui. Selon Voltaire, l'abandon de la belle Province cache un secret d'Etat remontant à l'an 1630, dont Petitbois eut connaissance. Ici commence la confession de ce personnage. Le 10 novembre 1630, Richelieu échappe à la cabale de la Journée des Dupes ourdie par Marie de Médicis. La cour retient que la mère de Louis XIII voulait éliminer Richelieu, et qu'elle a échoué. Mais du Louvre au château de Blois, les langues se délient depuis que le vent a tourné.
Antoine Petitbois, jeune espion et diable d'entêté, découvre ainsi que Richelieu n'était qu'un simple pion qu'on voulait abattre pour mener à bien un complot contre la couronne de France. Au péril de sa vie, n'hésitant pas à mettre en danger celles du médecin et journaliste Théophraste Renaudot et du grand architecte Jacques Lemercier, Petitbois met ainsi à jour une affaire d'État qui concerne le Québec et la Nouvelle-France. Que choisira de faire cet espion quand il découvrira qui se cache derrière ce scandale ? Quels seront les effets de son enquête sur la colonie, dont le sort a été confié à la puissante compagnie des Cent-Associés ? Toutefois, il est des secrets qu'il vaut mieux ne pas connaître. Ainsi, le "cadeau" de Voltaire à Rousseau n'est-il pas empoisonné, telle une ultime flèche que le philosophe des Lumières aurait adressée à son "meilleur ennemi" ?
Dans la grande tradition des romans d'aventure et d'Histoire, héritée d’Alexandre Dumas, basé sur une documentation riche et précise, voilà un suspense historique qui possède beaucoup d’atouts pour séduire les lecteurs.

Partager cet article
Repost0
3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 07:19

Après ses premiers grands succès en France (La Cité des Jarres (Métailié, 2005), Prix "Cœur noir" et Prix "Mystère de la critique", La Femme en vert (Métailié, 2006), Grand Prix des lectrices de Elle, La Voix (Métailié, 2007), L’Homme du lac (Métailié, 2008), Prix polar européen du Point) Arnaldur Indridason nous propose aujourd’hui "Hiver arctique". Un soir glacial de janvier à Reykjavik, le corps d’un petit garçon est retrouvé au pied d’un immeuble de banlieue. Il avait 12 ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande. Erlendur et son équipe n’ont aucun indice, mais le frère aîné de la victime disparaît avec la complicité de sa mère. Erlendur va explorer tous les préjugés qu’éveille la présence croissante des immigrés dans une société fermée. Une autre enquête mobilise Erlendur, une femme trompée, qui croyait au grand amour, a disparu, et une femme mystérieuse appelle le commissaire sur son portable pour pleurer, ce qui va permettre au commissaire de révéler ses dons de diplomate. Par ailleurs, son fils et sa fille s’obstinent à exiger des réponses qu’il n’a aucune envie de donner. Arnaldur Indridason a reçu pour ce livre et pour la troisième fois le Prix Clé de Verre du roman noir scandinave.

Même s’il ne s’agit pas d’un suspense polar, mais plutôt d’un roman historique, il faut aussi souligner la sortie du nouveau roman de Valerio Evangelisti : "La Coulée de feu". A la fin du 19e siècle, les frontières entre le nord du Mexique et le Texas varient au gré de la politique, des alliances des chefs de guerre et des défaites des armées sudistes. Ici s’entrecroisent les destins de dizaines de personnages de toutes conditions, emportés dans le tourbillon des guerres et des révolutions. C’est le cas de Marion Gillespie, la veuve fatale partagée entre ses scrupules de mère et un désir éperdu d’ascension sociale qui lui fait épouser possédants et caudillos; de ses enfants Christine et Rupert; du leader syndicaliste William Henry, soldat sudiste qui devient le “scorpion”, tueur au service du général Porfirio Díaz, futur président et dictateur; de Santos Cadena, le bandolero au grand coeur; d’Heraclio, le séduisant chef de bande; de Margarita Magón, petite paysanne à la larme facile qui se transformera en révolutionnaire… Trente ans d’histoire politique contradictoire et complexe, sanglante ou ridicule. Valerio Evangelisti apparaît une fois encore tel un inclassable plein de talent.
Deux nouveaux titres à découvrir aux Editions Métailié.

Partager cet article
Repost0
2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 07:22

Toujours fédérateur, Claude Mesplède (Dictionnaire des Littératures Policières) est aujourd’hui président d’une association toulousaine, dont il a accepté de nous parler.

Action-Suspense : Quel est le nom de cette nouvelle association, qui regroupe-t-elle dès maintenant, et est-elle prête à accueillir d’autres membres ?

Claude Mesplède : Toulouse Polars du Sud, créée le 22 octobre par 22 amateurs (onze femmes et onze hommes). La composition du conseil d'administration reflète le milieu du lectorat toulousain. Il compte six écrivains, trois libraires, deux bibliothécaires et un conservateur. Voilà pour les professionnels. Le reste du conseil se compose d'un musicien (nous voulons donner au salon un côté festif donc musical), un animateur radio, un animateur de clubs de lecture, quatre lectrices et trois lecteurs tous trois ingénieurs (important car Toulouse possède un des plus gros pourcentage d'ingénieurs au mètre carré avec Airbus, le CNES, Motorola, Alcatel, etc.)

Nous sommes en train de lancer une campagne pour recruter des adhérents car sinon nous irons vite à la sclérose. Nous sollicitons aussi des personnes pas forcément d'accord pour adhérer mais qui veulent bien nous servir de relais dans la diffusion de nos informations.

Action-Suspense : Le but affiché est donc l’organisation d’un grand Salon du Livre en octobre 2009 à Toulouse. Aucun problème pour faire venir les auteurs, évidemment ?

Claude Mesplède : Notre but est de mettre en valeur le polar notamment celui des pays du sud. Pour ce premier salon, nous avons retenu le polar d'Espagne sous la forme d'une quinzaine d'auteurs espagnols invités qui signeront leurs livres et débattront sur le roman noir espagnol puis sur le polar historique en Espagne. Vraisemblablement, nous présenterons avec son amicale participation l'oeuvre de Gonzalez Ledesma et nous demanderons qu'il reçoive la médaille de la ville. Hommage sera aussi rendu à Vasquez Montalban avec la présence de son fils et de Georges Tyras son biographe. Un repas confectionné d'après ses recettes sera servi. Il y aura aussi des représentants de la BD espagnole (Torpedo) et argentine (Ruben Sosa).

A côté de nos amis espagnols il y aura des français. J'aimerais avec Daeninckx, Pécherot et quelques autres débattre de la guerre dans le polar. Il y a aussi Stéphane Bourgoin qui m'a promis de tenir une ou deux conférences avec projection d'extraits de ses entretiens avec des serial killers. On a encore d'autres idées mais c'est déjà pas mal tout ça. A ta question "pas de problème pour faire venir les auteurs ?" Sur le principe tous ceux que j'ai contacté sont enthousiastes mais il est vrai que j'ai la chance d'avoir beaucoup d'amis chez les auteurs. Ceci dit, nous avons déposé des demandes de subventions pour financer le projet et à cette heure personne ne sait ce que seront les réponses à nos demandes.

Action-Suspense : Tu es un des anciens présidents de l’association 813 (Les amis des littératures policières). Tu espères un lien fort entre ce Salon en préparation, et peut-être l’Assemblée Générale de 813 ?

Claude Mesplède : J'aimerais recevoir mes amis de 813, d'autant que notre ville compte plus de quarante adhérents à cette association. Je me rappelle qu'en 1982 j'étais tout seul. Non seulement la qualité du festival serait appréciée par les Ziens(*), mais la plupart des adhérents toulousains et d'autres personnes qui gravitent autour de nous sont d'accord pour héberger tous les Ziens visiteurs de façon à diminuer le coût de leur venue. Et comme tu dis "il y aura un lien fort". Si l'AG 813 se déroule à Toulouse, je peux vous assurer qu'on s'en rappellera car je vous réserverai quelques surprises.

(* Ziens = adhérents de l’association 813)

L’adresse de « Toulouse Polars du Sud » :
1 allée Marc Saint Saens - 31100 - Toulouse

toulouse.polars.du.sud@gmail.com 

Partager cet article
Repost0
31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 07:17
 

Quand on demande à Jean-Bernard Pouy de présenter l'essai qu'il publie en février 2009 chez L'Oeil Neuf éditions, il répond à “Action-Suspense” :

« D’autres, et pas des moindres (dont Claude Mesplède), ayant déjà fait le boulot, l’objet de ce petit opuscule est de résumer tout ce que j’ai pu proférer, quelquefois en toute impunité (et depuis plus de vingt ans) lors des nombreux débats, rencontres et conférences auxquels j’ai été convié. Je sais être inexact, réducteur, et surtout oublieux. Je connais mes dadas, mes a priori et mes manques. Je les assume d’autant plus que c’est par passion pour cette littérature que je me suis permis d’en dresser une sorte de “carte de visite” perso. »

Quiconque a entendu J.B.Pouy s'exprimer sur le roman noir, avec sa fougue gouailleuse, publiquement ou en petit comité, n'avait qu'un seul regret : n'imprimer que dans notre mémoire les propos de l'orateur, puisqu'il n'existait pas de version publiée. “Une brève histoire du Roman Noir” remédie à ce manque.

Des travaux universitaires sur le Roman Noir existent, d'une incontestable précision, souvent un peu académiques, quelquefois rédigés par de vrais lecteurs. J.B.Pouy raconte, avec sa verve de passionné, ce qui l'a fait vibrer et ce qui l'a amusé, ceux qui l'ont marqué et parfois touché. Nourri d'Hammett et de Chandler, de James Cain et d'Horace Mc Coy, il nous rappelle que le Roman Noir vient de loin (Sophocle et M.G.Lewis). Que Féval, Gaboriau, et peut-être Zola, ont autant créé les codes de ces romans que John Steinbeck ou W.R.Burnett. Car c'est bien de réalisme social dont nous parle le Roman Noir, des tares de nos sociétés comme des imperfections humaines. Que les héros soient des désespérés en route vers l'enfer, des frapadingues astucieux, des traumatisés par les guerres, ou des détectives égarés dans une labyrinthique affaire, le lecteur partage leur destin le temps d'un livre.

S'il nous parle des historiques aiguilleurs du genre, des pessimistes jusqu'au nihilisme, des intellos qui s'infiltrent avec talent, on sent chez J.B.Pouy une tendresse particulière pour les cas particuliers. On ne s'étonnera pas qu'il lise avec délices ceux qu'il nomme les forcenés et les allumés, et qu'il adore autant les étoiles filantes, ayant peu écrit mais avec force.

Les historiens décrivent les faits. Les passionnés parlent de ce qu'ils aiment. Des auteurs d'hier – jalons de leurs lectures, des auteurs d'aujourd'hui – sans découverte, où serait le plaisir ? C'est ainsi que Ken Bruen côtoie ici Pascal Garnier, que Manchette et Daeninckx sont au côté de Giorgio Scerbanenco et de Leonardo Padura, que Caryl Férey est aussi présent que Manuel Vazquez Montalban. Ni catégorisés, ni éparpillés. Animés par le même esprit, celui du Roman Noir. Membres d'un large cercle où coexistent des auteurs si différents, si opposés sans doute. Ils ont pourtant un point commun : des lecteurs qui les apprécient, qui les admirent.

J.B.Pouy conclut ce livre avec une nouvelle : “Sauvons un arbre, tuons un romancier !” qui est, somme toute, une illustration de ce qui précède. Un tueur à gages, un vrai de vrai, est chargé de supprimer un médiocre romancier, dont la prose se nourrit de clichés. Pas d'états d'âmes pour l'assassin appointé qui l'attend chez lui ? Peut-être qu'un détail...

Jean-Bernard Pouy “Une brève histoire du Roman Noir” (L'Oeil Neuf éditions). Disponible le 18 février 2009.  www.oeil9.com 

D'autres articles sur cet auteur :
Jean-Bernard POUY en 12 titres
Jean-Bernard Pouy (vidéo animation)

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 11:14
 

Coup de cœur pour le premier roman de Jean-Christophe Gérard, “Le bûcher de la salamandre” (Collection Polars en Nord). Outre l’intrigue à suspense, il s’en dégage une tonalité personnelle très convaincante. Le petit résumé qui suit est illustré par quelques extraits, indiquant l’esprit du récit.

Prof de philo, Fabien est tenaillé par des ambitions littéraires, mais son projet de livre n’avance guère. Restant marqué par ses fantômes, souvenir d’amis aux fins tragiques, il est protégé et encouragé par son épouse Judith. Une nuit, Fabien reçoit l’appel affolé de Benjamin, étudiant de 25 ans dont il est proche. La mère du jeune homme, Suzanne, est en proie à une crise d’hystérie. Malgré la fatigue, et bien qu’il n’ait pas de permis, Fabien se précipite en voiture au secours de Benjamin. “Si vous roupillez devant un livre, vous faites peut-être de la peine à son auteur mais, la plupart du temps, il a déjà tant de problèmes que vous êtes le cadet de ses soucis. Lorsque vous vous endormez au volant, vous faites une veuve qui risque de s’enticher d’un écrivain aigri et peut-être encore plus mauvais que vous. Je me suis redressé sur mon siège. Cette fois-ci, j’ai vraiment baissé la vitre et laissé le vent me gifler le visage.”

Suzanne lui ouvre, entièrement nue. Elle a ingurgité de la vodka avec un médicament anonyme. Il prend le temps de la laisser se calmer, avant de libérer Benjamin, prisonnier dans sa chambre. Suzanne s’est enfuie à leur insu. Fabien et Benjamin contactent Barzski, père du jeune homme, ex-mari de Suzanne. Celui-ci ironise volontiers à son propos. “Et c’est ainsi, cher monsieur, que durant les quarante trois mois qui suivirent, parfois ravi, souvent perplexe, mais toujours frustré, Jean-Marc Barzsky a disparu de la surface du monde. Absorbé qu’il était à tisonner les fesses froides de son amante mutique, qu’il avait fort confortablement installée sur un épais matelas fait de lettres passionnées, de compliments, et d’attentions inutiles…”

Espérant un retour de Suzanne, Fabien s’installe chez elle avec Benjamin et sa petite amie. “Armande et Benjamin ne boivent que de l’eau, des jus de fruits ou du lait. Vous demandez un café, et vous sentez immédiatement que vous venez de leur poser un problème insurmontable. Vous vous sentez indécent d’avoir provoqué chez eux pareil embarras. Parfois, lorsque je suis en forme, il m’arrive d’être tenté de réclamer une bière. Juste pour voir. Ça fait longtemps que je n’ai pas été en forme.”

Chez la disparue, Fabien trouve le nom d’un psychothérapeute, Patrick Loury. La suite de l’affaire risque de s’avérer aussi mouvementée que sombre. “Sa voix avait changé. Elle avait perdu son ton cajoleur. J’y distinguais maintenant un léger vibrato qui puait la haine. Mon café était froid. Je l’ai avalé (…) Tout à coup, je me suis senti bien seul devant cette gamine féroce aux épaules étroites et à la poitrine plate qui crachait ses verdicts pleins de venin.”

Avant même que celui-ci ne soit publié, l’auteur s’est lancé dans l’écriture d’un deuxième roman. Que l’on attend déjà avec impatience…

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 06:52

Bruno Geneste n’est pas seulement romancier, auteur de "Le cercle des Pierres Noires", de "Lisière d’ombre", et de "L’aile rouge des sables".
Il donne aussi des spectacles. Pour son nouveau récital, Bruno Geneste est accompagné à la guitare par l’auteur compositeur et interprète en langue bretonne Dom Duff.

(www.capetpromontoire.blogspot.com)

Notez dès maintenant un prochain rendez-vous : le samedi 28 février à la salle l’Ellipse de Moëlan-sur-Mer à partir de 20 h 30, suivi de Serge Cabon et Noback Quartet et de Gwennyn.

Location : 12 euros, Guichet : 15 euros, moins de 18 ans : Adhérent, demandeur d’emploi : Etudiant : 10 euros

 

Lire l'article consacré à ses livres : Bruno Geneste, trois romans

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/