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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 06:03
 

Voici publié le troisième roman Maxime Gillio dans la collection Polars en Nord : Le cimetière des mots qui chantent” (Ed.Ravet-Anceau). On y retrouve les principaux personnages des précédentes aventures, le jeune inspecteur Marquet (venu de Nice) et son supérieur expérimenté et cultivé, Charles Dacié. Ce dernier, en voyage sentimental avec la soeur de Marquet, n'apparait cette fois qu'en cours de récit, mais il a son rôle à jouer. On sent ici l’auteur à l’aise dans les portraits, n’hésitant pas à appuyer la caricature, mais sans exagération. Avec, comme il se doit, une belle part d'humour : Pas mal du tout votre raisonnement, Stéphane. Donc pour résumer, on a certainement un meurtrier paysan avec une technologie de pointe ou des clins d’œil, tel ce qui a éparpillé le fossoyeur façon puzzle… Autre point fort à souligner, la construction narrative : l’intrigue est nuancée, fignolée avec précision. Maxime Gillio confirme les qualités de romanciers que l'on a déjà remarquées. Petit survol de ce roman :

L'inspecteur Marquet laisse le cas d’un sans-papiers roumain ayant disparu à ses collègues, car une autre affaire l'attend. D’ailleurs, la jeune femme qui a signalé les faits est sans doute trop candide, le Roumain ayant abusé de sa bienveillance avant de disparaître. Marquet s’intéresse donc aux curieux Claeneboo, famille de terriens dont l’entreprise de pompes funèbres est réputée dans la région d’Arleghem. Si leur grand-mère Augusta est toujours en vie, ce sont aujourd’hui les cinq frères Claeneboo qui dirigent l’affaire. L’aîné a été récemment victime d’un mortel accident de voiture. Alors qu’il commençait à creuser une tombe au cimetière d’Arleghem, le deuxième frère a péri dans une explosion. Ce n’est pas un vieil obus enterré là qui a causé le drame, mais des mines anti-chars déposées depuis peu. Plus à l'aise en ville, Marquet se sent désorienté dans cette campagne flamande. Surtout que les trois frères survivants sont des taiseux, méfiants et même hostiles. Augusta, l’aïeule supposée sénile, ne parle qu’en langue flamande. La blonde Julie est vraiment la femme à tout faire des cinq célibataires de la fratrie. Elle confirme qu’il se passe depuis quelques temps des choses bizarres autour des Claeneboo.

Des témoins se souviennent de l’histoire de cette famille. Chef de la Résistance locale, le grand-père Louis fit abattre deux collabos miliciens en 1944. On sait qu’en réalité, il voulait épouser Lucette, la fiancée d’un des miliciens. Sexagénaire, Fabien Engrand est revenu s’installer dans la région. C’est le fils du collabo abattu et de Lucette, qui l’éleva seule. L’hypothèse d’une vengeance d’Engrand semble trop évidente, sans doute. Mais quand, malgré les précautions des Claeneboo, un troisième frère meurt dans une explosion chimique, Fabien Engrand est quand même le suspect idéal. D’autant qu’il peut maintenant prouver que son père génétique était Louis Claeneboo, et réclamer une large part de sa fortune. Après ses vacances amoureuses avec Sonia, la sœur de Marquet, Charles Dacié est de retour. Son aide ne sera pas inutile, aussi bien dans le cas du sans-papiers roumain que dans le dossier Claeneboo. Car la série criminelle n’est pas close...

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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 06:17
 

Romancier anglais, Frank Tallis est avant tout docteur en psychologie, spécialiste réputé des troubles obsessionnels. Il est l’auteur d’une série,Les carnets de Max Liebermann, dont l’action se passe à Vienne au début du 20e siècle (publiée chez 10-18). On ne s’étonnera donc pas que son héros soit une jeune psychiatre, disciple de Freud. Pianiste à ses heures, Max Liebermann enquête avec son ami Oskar Rheinhardt, inspecteur de police (et chanteur lyrique amateur). Ses connaissances sur l’inconscient et son sens de la déduction permettent à Max Liebermann de résoudre d’étranges énigmes. Qu’ils traquent un tueur en série ou le meurtrier d’un médium, Max et Oskar ne manquent ni de ténacité, ni de psychologie. Quand on sait que la capitale de l’empire Austro-hongrois était une ville très animée et culturellement riche, le contexte viennois prend toute son importance. Cette série, qui débuta avec “La Justice de l’inconscient”, en est aujourd’hui à son quatrième épisode (inédit) : “Les pièges du crépuscule”. Le corps d’un moine est découvert devant une des églises de Vienne. Max Liebermann est appelé sur les lieux par le policier Rheinhardt. Il apparaît que la victime, considérée par beaucoup comme un saint homme, était plutôt un farouche militant antisémite. Si rapidement les soupçons se portent sur la communauté hassidique, Liebermann cherche une autre vérité à cette pénible affaire. Pour tous les Juifs de la capitale autrichienne, l’atmosphère se fait de plus en plus lourde, attisée par le maire en personne. Tandis que la haine grandit, une ombre inquiétante l’accompagne, celle d’une créature de glaise, magique et vengeresse, le Golem.

On connaît bien la série des romans de Patricia Wentworth (1878-1961) mettant en scène la perspicace Miss Maud Silver, archétype de la vieille fille fouineuse très british. Sans oublier la trilogie ayant pour enquêteur l’inspecteur Lamb. Mais c’est un inédit, indépendant de ces séries, de Patricia Wentworth que nous présente aujourd’hui la collection Grands Détectives chez 10-18 : “Mort ou vif”. Lorsque la police annonce à Meg O’Hara la mort de son mari, celle-ci ne peut s’empêcher de ressentir un immense soulagement. Tyrannique et manipulateur, Robin O’Hara aurait été assassiné alors qu’il enquêtait sur la bande du Vautour pour le compte des services secrets anglais. Libre mais dans une situation financière précaire, Meg se fait à sa nouvelle vie. Lorsqu'elle reçoit des lettres signées par le mort, elle est bientôt envahie par la peur. Ami de longue date secrètement amoureux d’elle, Bill Coverdale est le seul à la croire quand elle affirme que son mari est encore en vie. L’apparition d’une sulfureuse actrice et d’un mystérieux paquet pousse le couple à enquêter sur une affaire pleine de faux-semblants.

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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 07:06
Rencontré le 26 avril dans le cadre de Mauves en Noir, Patrick Mosconi a accepté de répondre à une série de questions, inspirées de celles de Proust.

Quel don de la nature rêvez-vous d’avoir ?

« De traduire la vie en musique. »

Quel est votre principal trait de caractère ?

« L’émotivité »

Quelle faute vous inspire le plus d'indulgence ?

« Toutes les fautes à certains moments, et aucune indulgence à d'autres moments »

A part vous-même qui voudriez-vous être ?

« Un oiseau »

Quels sont vos héros dans la fiction ?

« Les frères Karamazov »

Quel est votre mot préféré?

« Frère »

Quel est votre juron ou gros mot favori?

« Beaucoup : de Merde à Zob en passant par Enculé »

Avez-vous une drogue favorite, à part l’écriture ?

« Dans le désordre : alcool, lecture, sexe, jardinage… »

Quel est votre état d’esprit actuel ?

« Plutôt mélancolique »

Joli clin d’œil, puisque Patrick Mosconi vient de publier “Mélancolies” aux Éditions Seuil. Quelques mots sur ce roman : Le coma de Mariane se prolonge anormalement après une intervention en neurochirurgie à l’hôpital Lariboisière. Inquiète, l’anesthésiste Violeta reste au chevet de sa patiente. Elle note les bribes de paroles qui échappent à Mariane, comme si elle devait lui délivrer ses secrets, peut-être le motif pour lequel elle se réfugie dans ce coma. Ces propos décousus, Violeta les évoque avec son amant Tristan. Infirmier, celui-ci est devenu muet après un choc. Plus exactement, il a choisi de ne plus parler. Tristan consigne dans des cahiers l’évolution de la relation, ambiguë sans doute, entre Mariane, Violeta et lui. Dès leur première rencontre, l’anesthésiste a senti le caractère mystérieux de Mariane. Celle-ci ne partage rien de fort avec ses proches. Dans l’atelier d’art de Mariane, Violeta découvre le portrait d’une femme brune. Son sosie ou son propre portrait, pourtant peint avant leur rencontre. Dans les documents de Mariane, Violeta est troublée par un conte, qui réveille des réminiscences de son enfance. L’état de santé de Mariane s’aggrave, frôlant le coma irréversible. Puisque la cartésienne Violeta a ressenti de l’irrationnel chez Mariane, Tristan sort de son mutisme et lui propose de s’adresser au magnétiseur Adrien. Le lien inexplicable qui s’est tissé entre les deux femmes incite Violeta à le contacter. Probablement est-il le seul qui puisse la sauver. Est-ce vraiment aider Mariane, habitée par des démons intérieurs maléfiques, que de l’amener à sortir du coma ?

Le jeu amoureux n’étant pas un crime, il n’y a pas ici de cadavre. Rien dans cette affaire n’enfreint la loi, ni n’entraîne enquête ou poursuites. Mais ce n’est pas un simple exercice de style. Ces portraits nuancés de trois personnes détaillent leur manière d‘être. Solitaires et indépendants, ils ont besoin de s’intéresser à “l’autre” sans afficher de sentiments. Lecteurs de romans hors normes, celui-ci vous est adressé.

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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 06:27

Samedi 25 et dimanche 26 avril, Mauves-sur-Loire a été la capitale du polar. A quelques kilomètres de Nantes, le gratin des romanciers y était réuni pour "Mauves en Noir". Les lecteurs sont venus nombreux à la rencontre des auteurs, dont certains étaient présents pour la première fois. Voilà l'occasion d'un grand reportage en image sur cet évènement.


(Reportage photo effectué le dimanche 26 avril 2009)

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 06:41
 

Dans "Manhattan Freud" (Albin Michel, 2009) de Luc Bossi, l'intrigue et le contexte sont les deux éléments complémentaires. Tandis qu’un policier new-yorkais intègre mène une enquête de terrain, les psys Freud et Jung abordent l’affaire à leur manière. Non sans être entraînés dans des péripéties agitées, voire dangereuses. Humain et honnête, l’inspecteur Kahn préfigure les Incorruptibles, qui lui succéderont à l’époque de la Prohibition. Au gré d’un récit sinueux à souhait qui évolue à bon rythme, l’auteur manie avec une habileté certaine quelques faux-semblants. C’est également le contexte qui fait l’intérêt de cette histoire. En 1909, New York est en pleine mutation, sous l’influence de personnages charismatiques, tels le financier J.P.Morgan, l’homme d’affaire Waldorf, ou Adolph Ochs, patron du New York Times. Dans chaque milieu, l’ambiance apparaît ici fort bien restituée.

Sigmund Freud et son disciple Carl Jung font un voyage aux Etats-Unis, pays où les théories sur la psychanalyse sont encore mal appréciées en ce début de 20e siècle. Une certaine tension règne entre Jung et Freud, ce dernier n’aimant ni la désinvolture sexuelle de son adepte, ni sa volonté supposée d’être plus brillant que le Maître. Dès qu’ils débarquent à New York, cette ville les impressionne par sa démesure. L’inspecteur-chef Khan fait partie de ceux qui voudraient réformer la police new-yorkaise, la doter de vrais moyens, afin que la sécurité ne soit pas aux mains de l’agence Pinkerton. August Korda, l’un des bâtisseurs de la ville, vient d’être assassiné à son domicile. Son secrétaire John Manson est en fuite, ce qui fait de lui le principal suspect. Khan ne tarde pas à mettre la main sur Manson, qui nie être le meurtrier.
À cause de passages amnésique, Grace Korda, la fille de la victime ayant trouvé le cadavre, ne se souvient pas des faits. Herman Korda, son oncle, accepte que Freud s’occupe du cas de Grace. Pour le psy, il s’agit de la soigner, non pas d’aider la police. Dès la première séance, une étrangeté apparaît : Grace Korda est habitée par une double personnalité. Judith, la seconde (du nom de sa poupée), est d’un caractère virulent, comme cherchant à protéger Grace… Le policier Khan apprend qu’August Korda appartenait à un mystérieux Club des Architectes, dont plusieurs membres ont disparu récemment. Ce groupe rassemble les puissants fondateurs du New York actuel, qui développent les projets les plus modernistes. Le corps d’un des membres disparus est découvert dans une cuve au sous-sol d’un immeuble neuf. Près de lui, comme ce fut le cas pour Korda, une gravure qui fait référence à l’alchimie. Un signe laissé par l’assassin. Dans cette affaire, le rôle de Roy Blake, employé de Pinkerton qui était en contact avec Korda, reste obscur. Même si le policier Khan est un peu sceptique sur la science de Freud et Jung, il admet que le tueur puisse être un criminel névrosé... Ce voyage de Freud en Amérique est très convaincant.
Luc Bossi est annoncé au festival "Mauves en Noir", les 25 et 26 avril 2009.

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 06:53
 

Le prix VSD du Polar 2009 a été attribué en mars à Stéphane Lefebvre pour son premier roman, "Opale" (Ed.Les Nouveaux Auteurs). Cette récompense est largement méritée, car ce livre de 630 pages est un vrai roman populaire, au meilleur sens du terme. C’est un héros sans prétention, assumant comme il peut les évènements, qui nous raconte ses mésaventures. Certes, son enquête amateur débute avec un souriant dilettantisme. Mais il a mis le doigt sur une affaire bien plus glauque. Voici donc un résumé (forcément partiel) de cette foisonnante intrigue.

Robin Mésange est journaliste pour L’Éclair Boulonnais, petit hebdo de la Côte d’Opale. Coutumier d’articles locaux peu excitants, Robin tient cette fois un scoop. Il a photographié un suicidé chutant de la falaise au Cap Blanc-Nez. Mais quand il analyse les clichés, il remarque une tâche jaune anormale. Un poussin géant ? Non, plutôt à une présence suspecte. Au commissariat de Boulogne, Robin est reçu par la lieutenant Léa Gauthier. Il tombe instantanément amoureux de la jeune femme. Autant pour un futur article que pour Léa, Robin entreprend de trouver des indices concrets. Il s’introduit par ruse chez Hochart, le présumé suicidé, dont le matériel informatique a disparu. Ancienne nounou de Robin, Valentine reste sa seule “famille” depuis que la mère du journaliste est atteinte d’Alzheimer. Veuve d’âge mûr, elle entame une relation romantique avec un homme de sa génération, Abdelattif. Robin en est heureux pour elle, espérant que son prétendant ne la décevra pas. Le journaliste s’aperçoit qu’il est pisté par un skater. Le jeune Tony veut seulement l’informer d’une affaire sordide. Élève au lycée Charlemagne, la séduisante Leïla s’est suicidée après été victime d’un viol collectif par des adultes. Tony pense que Hochart, employé au labo du lycée, fut l’un des violeurs. Avec l’accord de Jib, son rédacteur en chef, Robin va poursuivre l’enquête, en suivant cette piste du lycée. Quand se produit un autre décès violent, le journaliste est longuement interrogé par le collègue de Léa. Delplace, un prof de Charlemagne, a été découvert égorgé. Peut-être un suicide, quand même ? Tony imagine qu’un justicier s’est chargé de venger Leïla. Effectivement, Hochart fut impliqué dans une affaire de mœurs et Delplace pouvait avoir été complice du viol. Sous le prétexte d’un reportage généraliste, Robin enquête au lycée, interrogeant les copines de Leïla. Mlle Kramé, la prof de physique avec laquelle travaillait Hochart, l’intrigue quelque peu…

La principale qualité de cette histoire : conserver une tonalité narrative enjouée, alors que quelques aspects sont carrément noirs, ce qui n’est pas un mince exploit. Visiblement, le plaisir d’écriture n’est pas un vain mot pour Stéphane Lefebvre. Avec des formules comme “Un club SM au lycée, telle était ma réponse à la devinette. Une occupation comme une autre pour une jolie lycéenne, entre les clubs poterie et badminton. Vachement plausible”. Sans doute abuse-t-il des références à la culture-télé. Et la tendresse qu’il éprouve envers certains personnages l’empêche d’en faire de vrais suspects. L’essentiel, c’est qu’il parvient à captiver ses lecteurs durant tout ce long roman. Belle réussite.

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 10:33
 

Même si ce n'est pas de l'autofiction, Pierre Hanot a certainement puisé dans sa propre expérience de musicien quelques scènes qu’il adapte au personnage de son nouveau roman, “Les clous du Fakir (Fayard Noir, 2009). Mais retenons surtout une réflexion sur la culpabilité. La vie du narrateur n’a pas été d’une clarté absolue. Derrière la haine qu’il voue à Arnaud, qui est le plus responsable des faits : celui qui intervient au dernier acte ou celui qui a choisi un chemin trop hasardeux pour sa famille ? Celui qui est en prison ou celui qui finance un maton véreux pour peaufiner sa vengeance ? La vérité possède toujours plusieurs facettes. Ici, le narrateur est animé par la haine. Le responsable du drame se nomme Arnaud. C’est ce salaud qui lui a pris sa fille Julia. Pour supprimer Arnaud, il ne possède qu’un simple couteau, acheté par hasard sans préméditation, une arme de prolo. Mais avant, comme dans un ultime message à Julia, il doit faire le bilan.

Enfant élevé dans la conformité des années 1950-60, ayant même raté mai-68 (pour cause d’accident) et 69 (année pas si érotique pour lui), le père de Julia a choisi la vie d’artiste. Il devient le chanteur du groupe Total Alzheimer. Avec sa voix de blues singer, il tente le conceptmambo-Kalsoum. Durant les années 70, les galas s’enchaînent. Pas de médiatisation, petit succès auprès d’un certain public. Le groupe affirme son style, sans séduire les pros du disques. Pour trouver un peu plus de fric, la solution c’est de dealer. Fournisseur honnête, voyages à risques pour véhiculer la dope, éviter de devenir soi-même consommateur accro, clients pas difficiles à trouver dans le milieu artistique, le bizness est classique.Chez Astrid, c’est un bistrot d’habitués, celui de Robin. Ce dernier est sans doute la seule personne avec qui il a partagé un vrai feeling. C’est dans le bar de Robin, qu’il a rencontré Isabelle, qui deviendra la mère de Julia. Même pour lui qui est trop souvent absent, qui manque d’esprit paternel jusqu‘à paraître psychorigide, sa fille est un trésor. Pour financer leurs vacances en camping, expérience unique, il recommence à dealer une fois. Mais les prédateurs du trafic ont la mémoire longue quand ils sont lésés. Dans les années 90, un gros producteur remarque sa chanson,Les clous du fakir. Cas ordinaire, il engage le chanteur, qui doit rompre avec le groupe. Cette fois, c’est la gloire. Avec pour corollaire, le risque de dépendance à la coke pour Isabelle et lui, s’il ne réagit pas à temps. Pendant ce temps, Julia est devenue ado. Élève plutôt faible, peut-être par manque d’harmonie familiale, elle impose bientôt un petit ami nommé Damien. Rien d’anormal, juste un comportement déroutant pour ses parents. Mais c’est ainsi que Julia rencontre Arnaud, gourou fumeux qui va causer le drame et être condamné. Pour les obsèques de sa mère, Arnaud sort provisoirement de prison… Après “Les hommes sont des icebergs” et “Serial Loser”, Pierre Hanot confirme sa belle singularité d'auteur.

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 09:41
 

Dans le cadre du Festival International du Film Policier de Liège, Patricia Parry s’est vue décerner le Prix "Plume de Cristal" pour son roman Cinq leçons sur le crime et l’hystérie (Seuil) et Michel Dréan la "Mention Spéciale du Jury" pour son roman La lune dans le kenavo (Éd. Du Barbu). Tous deux ont reçu leurs Prix samedi 18 avril. Ils ont accepté de répondre à quelques questions en exclusivité pour Action-Suspense.
Quel a été ton sentiment quand tu as appris qu'on te décernait ce Prix "Plume de Cristal" à Liège ?

Patricia Parry : Je dois dire que la surprise était hénaurme ! Après avoir pris connaissance de la liste finale, j'étais au bord de la dépression (ce qui n'est pas si grave au fond car je sais me soigner)! Tous ces auteurs ultra-connus de la littérature noire...

J'avais gardé un espoir après avoir lu que le jury était friand de polar et de fantastique, parce mes propres romans aiment flirter avec une petite note d'étrange. L'annonce du résultat était donc à la fois une divine surprise, une vraie joie, une vraie fierté (et le début d'une grande histoire d'amour avec les Belges, je le crie haut et fort.) Je tiens à remercier le jury: Jean Baptiste Baronian, président ; Jacques De Decker ; Jean-Claude Vantroyen ; Bernard Swysen ; Jacques Decaluwé ; Christian Beaupère.

Quel a été ton sentiment quand tu as appris qu'on te décernait cette "Mention Spéciale du Jury" à Liège ?

Michel Dréan : D'abord, je n'y ai pas trop cru. Me retrouver dans la sélection des dix livres en compétition avec des auteurs aussi renommés que Grangé, Thilliez ou mon ami Jérôme Bucy était déjà une immense satisfaction. Alors apprendre que le jury avait apprécié La lune dans le kenavo et voulait me décerner une mention spéciale a été un grand bonheur. Une belle cerise sur le gâteau.

C'était aussi pour moi la preuve et la confirmation qu'un polar dit régional pouvait s'exporter et plaire hors des frontières de Bretagne ! Et ce qui prouve également que développer des histoires qui se déroulent loin de la capitale ou des grandes villes françaises n'a rien de ringard. Cela m'a en tout cas conforté dans l'idée que je me fais de l'écriture. J'aimerais aussi remercier Christian Blanchard, mon éditeur et ami qui se bat depuis longtemps et tous les jours pour développer dans la région une édition de qualité. Il fait vraiment un travail formidable qu'il convient de saluer.

Quel est ton ressenti de la cérémonie de remise du Prix ?

Patricia Parry : Un côté "festival de cinéma" à fond: la grande salle, le public, la jolie animatrice au micro, les officiels, et moi en talons... Ma seule pensée: "il ne manquerait plus que je me casse la figure en ayant voulu la jouer glamourous". J'ai failli en lâcher la plume de cristal, en vrai cristal Val Saint Lambert (et donc fort lourde). La remise du prix par Stéphane Steeman, le fils de S.A. Steeman était très émouvante. La rencontre avec les membres du jury m'a particulièrement impressionnée: des types adorables, d'un niveau de culture incroyable, de vrais intellectuels pleins d'humour qui ne se prennent pas la tête. Voila qui rend le prix ultra-précieux.

Même question pour Michel ?

Michel Dréan : En fait, c'était un tout. La prise en charge à mon arrivée à Liège, la cérémonie de remise du Prix bien sûr mais aussi les discussions avec les membres du jury et le repas qui a suivi, tout cela va me laisser un excellent souvenir. Beaucoup d'émotion et de satisfaction aussi quand il a fallu monter sur scène en bonne compagnie pour la remise du prix. En tout cas, c'est toujours très agréable d'être traité de cette manière et je peux maintenant témoigner que nos amis belges savent recevoir. Je vais garder des contacts.

Je voudrais aussi en profiter pour féliciter Patricia Parry qui est la grande gagnante de la Plume de Cristal. Je ne connaissais pas Patricia avant ce festival mais nous avons donc eu l'occasion de beaucoup échanger. C'est quelqu'un d'éminemment sympathique. Je vais lire son roman très bientôt.

À quand le prochain roman ?

Patricia Parry : Je suis en train de construire la mécanique horlogère. Toujours Antoine Le Tellier, dit ALT. C'est la période la plus excitante selon moi et la plus insupportable car il faut démêler l'écheveau des idées qui fusent.

Michel Dréan : Je vais sortir le mois prochain un recueil de nouvelles écrites les trois ou quatre dernières années. Ce recueil sera publié aux éditions Chemin Faisant et s'appellera : Genèse éternelle et autres brèves de contes noirs. Quatorze récits plus ou moins courts à connotation fantastique ou à suspense.

Quand au prochain roman, il faut tout d'abord que je le termine ! Mais il est déjà bien entamé. Deux à trois mois de travail pour le premier jet. Ensuite il restera tout le travail d'ajustement et de correction avant l'aventure éditoriale. Sans rien dévoiler du récit, il s'agira cette fois d'un thriller d'anticipation qui se passera dans pas mal de coins de France et de la planète, mais pratiquement pas en Bretagne. Au risque de décevoir certains afficionados, Vincent Terrach ne sera pas de cette aventure. Mais après toutes les émotions de La lune dans le kenavo, il méritait bien un peu de repos ! Allez, juste un petit scoop, le titre (provisoire ?) devrait être : Au coeur du Léthé. Tout un programme!

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