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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 06:14

Pour “La valse des ombres” (First Thrillers, 2009), Peter de Jonge a concocté un suspense diablement solide qui, au final, s’avère nettement plus original qu’un thriller ordinaire. D’abord, le décor citadin new-yorkais est utilisé avec une belle justesse. Avec son lot de suspects et de pistes incertaines, l’intrigue est plutôt nuancée. Opiniâtre flic de base, Darlène O’Hara a connu des épreuves qui lui ont forgé le caractère, lui offrant un discernement dont l’inspecteur Cooney manque cruellement. Bien qu’elle ait une vraie expérience de la vie, la vérité sera bien pire qu’elle ne l’imaginait.

Darlène O’Hara est une rousse new-yorkaise de 35 ans, qui vit seule avec son chien Bruno. Étudiant de 18 ans, son fils Axel a été élevé par les parents de Darlène. Policière au 7e commissariat, la jeune femme ne s’occupe que des affaires courantes. Routine qu’elle partage avec son coéquipier Serge Krekorian. Au lendemain de Thanksgiving, David McLain vient signaler la disparition de son ex-petite amie, Francesca Pena, chez qui il est hébergé. Cette étudiante boursière d’origine portoricaine ayant pu s’absenter volontairement, l’enquête de Darlène ne débute vraiment que quelques jours plus tard. Au Freeman’s, bar où elle a été vue le soir de Thanksgiving avec trois copines, on se souvient qu’elle était la dernière cliente. Et qu’elle est partie seule.

C’est dans East River Park que le cadavre de Francesca Pena est retrouvé. Elle a été violée et torturée, sans doute la nuit même de sa disparition. Darlène et Krekorian interrogent David McLain, et les trois amies de la victime, issues de milieux bien plus aisés. Le duo de policiers fait la tournée du quartier où Francesca Pena a disparu, cherchant des témoignages. Ils repèrent le chantier où la jeune fille a été torturée. Mais c’est l’adipeux inspecteur Cooney qui est réellement chargé de l’enquête. Et celui-ci ne tarde pas à suspecter David Mc Lain, qu’il va bientôt inculper. Ce jeune paumé lui faisant penser à son fils Axel, s’il avait mal tourné, Darlène vérifie qu’il n’a pas menti. Puis elle fait en sorte qu’une amie avocate efficace le sorte de ce guêpier.

Se disant souffrante, Darlène mène sa petite enquête. Elle s’interroge sur le tatouage curieux de Francesca. À la New York University, Deirdre Tomlinson hésite à lui prêter le dossier d’admission de la jeune fille. Sportive accomplie, Francesca était également bénévole pour une association caritative. Elle parrainait la famille Entonces, une mère ex-junkie et ses deux fillettes. Darlène découvre que Francesca était aussi strip-teaseuse occasionnelle. La policière finit par avoir des ennuis avec sa hiérarchie. Suspendue durant un mois, Darlène en profite pour continuer. Par une agence de call-girls, Francesca se livrait à la prostitution. Ses trois clients, un présentateur-télé, un avocat fiscaliste, et un designer ont de bons alibis. Après le suicide d’un témoin, Darlène doit poursuivre clandestinement ses investigations. C’est en reconstituant chaque minute de l’emploi du temps de Francesca cette nuit-là qu’elle pourra comprendre…

Certains seront déroutés par un détail: l’auteur désigne chacun principalement par son nom de famille : O’Hara, Pena, McLain, etc. Cette forme “clinique” diminue l’empathie envers les personnages. Une manière de souligner que les policiers sont des pros, qui gardent leurs distances avec les protagonistes d’une affaire. Ce qui, on le verra au dénouement, est justifié dans le cas présent.

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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 06:15

Dans “Je viens de tuer ma femme” (Arléa, 2009), d’Emmanuel Pons, le héros-narrateur vit une dramatique situation criminelle, qu’il nous la raconte avec beaucoup d’humour. “Tu vois comme nous aurions pu être bien ensemble, si tu t’étais montrée moins envahissante. On ne va pas refaire le passé. Ce n’est pas maintenant que tu vas changer.” dit-il à sa défunte épouse. Les portraits sont caustiques, les réflexions sur le couple et le monde s’avèrent peu conformistes, les scènes sont souvent grinçantes. Avec une ironie mordante, l’auteur nous entraîne dans une savoureuse suite de péripéties fort drôles. S’il n’entre pas dans la pure Littérature Policière, bien sûr, qualifions ce livre de “polar littéraire” (si on aime les étiquettes). Quoi qu’il en soit, ce roman est un régal.

Emmanuel, 38 ans, est un artiste peinte qui vend très bien ses œuvres. Il habite en Normandie à Oherville, du côté d’Yvetot, avec son épouse Sylvie. Ils sont mariés depuis onze ans, record enviable. Mais, ce jour-là, Emmanuel vient d’assassiner Sylvie. “Ça me fait tout drôle de dire J’ai tué ma femme. Ça sonne tellement roman noir ou mauvais film. Alors qu’en vrai, c’est fort, c’est puissant.” Avant d’aller à la gendarmerie, il veut partager ce moment avec des villageois amis, les Derangon. Mais ceux-ci ne sont vraiment pas assez attentifs. Alors, Emmanuel tue le vieux couple. À qui d’autre en parler ? Fred et Cathy symbolisent la générosité, la disponibilité. Sylvie les admirait. Ils accueillent Emmanuel avec leur habituelle gentillesse. Impossible de leur avouer le crime, ni de les supprimer.

Au deuxième jour de liberté, Emmanuel va converser un peu avec Sylvie, bien au frais dans le congélateur de la cave. Puis il va avouer son acte à l’aimable Raymond Langlois. Ce dernier lui confie qu’il a jadis lui-même éliminé son épouse. Pour lui rendre service, Raymond lui offre de découper Sylvie comme il le fit avec sa propre femme. Le troisième jour, Emmanuel contacte son ami Laurent, sorte de conseiller spirituel aux propos sibyllins. Les gendarmes enquêtent sur la mort des Derangon, sans s’intéresser à Emmanuel. Ce dernier achète le matériel indispensable au découpage, pour Raymond. Quand le retraité arrive, le quatrième jour, Emmanuel a des remords. À la fois, il ne veut plus que Sylvie soit mutilée, et puis Raymond en sait trop. Huit parties du corps dans huit sacs sont enterrés à la fin de cette rude journée. Sylvie est au centre des séquences qui, en rêve, la font revivre.

Dans les jours qui suivent, le charabia positiviste de Laurent n’aide guère Emmanuel. Par contre, ses conversations avec Sylvie lui font du bien : “Et les Eagles, Hotel California… Six minutes trente de sexe sur la table de la salle à manger. T’as pas pu oublier ! Essaie de faire ça sur Obispo, tiens !” Lors d’une sortie en boite de nuit, il séduit sans suite l’étudiante Sandrine, manière de rendre jalouse Sylvie. Il prépare avec soin sa déposition, avant d’aller à la gendarmerie signaler la disparition de son épouse. En cas de panne, il achète un groupe électrogène, sait-on jamais. Mais le septième jour, Emmanuel est plutôt contrarié dès son réveil, angoissé à l’idée de la prison, d’autant que la presse locale s’étend sur l’affaire Derangon. La réunion publique organisée par le maire, l’attitude de Laurent, le danger qu’il ressent, tout lui indique qu’il est temps de prendre la fuite…

Le site de l'éditeur : www.arlea.fr

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 17:14

Parmi les suspenses parus récemment, celui de Kim Wozencraft “En cavale !” (L’Archipel, 2009) est diablement palpitant. Bien sûr, puisque nous allons suivre la cavale de deux femmes fort différentes, on pourrait faire référence à Thelma et Louise, ou à quelques scénarios associant un duo dans une road-story. Mais l’histoire est plus singulière qu’on ne pourrait le croire.

D’un côté, Diane Wellman, 24 ans, policière de base à Bolton, une bourgade du Texas. Lors d’une nuit de patrouille, elle surprend un tueur laissant derrière lui trois cadavres d’adolescents. L’assassin s’enfuit en volant la voiture de service de Diane. Comme elle n’était pas dans son secteur, ça vaut quelques ennuis à la policière. L’affaire est trop vite et mal réglée par le shérif Lowe, qui arrête Churchpin, jeune trafiquant de drogue notoire. L’inculpé est bientôt condamné à mort… De l’autre, Gail Rubin, 44 ans, qui a déjà passé dix-huit ans en prison, incarcérée à Sundown. Un peu par conviction, beaucoup par amour pour Tom, Gail fit partie de l’organisation gauchiste Free Now. Bien qu’elle n’ait jamais eu une nature violente, elle fut injustement condamnée pour terrorisme. En prison, elle a initié un programme d’alphabétisation pour les détenus. Malgré son exemplarité, le procureur s’oppose toujours à la liberté conditionnelle demandée par Gail.

Diane a eu une vive altercation avec le shérif Lowe, alors qu’elle avait découvert le meurtre de la mère de Churchpin. Peu après, des flics des stups débarquent chez Diane, et elle est rapidement condamnée à douze ans de prison pour possession de cocaïne. C’est un coup monté. Son amant et collègue Renfro ne peut guère l’aider, pas plus que le policier Efird. Envoyée à la prison de Sundown, bien loin du Texas, Diane va partager la cellule de Gail. La méfiance cède bientôt la place à une vraie sympathie entre les deux femmes. À cause du rejet de son recours, Gail est prête à s’évader. Diane aussi, qui veut sortir afin de prouver au plus tôt son innocence. Acrobatique et sportive, leur évasion réussit, bien que Gail soit légèrement blessée. Elles parviennent à New York, où Gail a des amis pouvant les aider. Les deux fuyardes sont activement recherchées.

Sans doute serait-il prudent qu’elles se séparent, ainsi que le leur conseille l’avocat de Gail. Alors qu’elles voyagent en train vers Chicago, un contrôle d’identité inquiète Diane et Gail. L’ex-policière rejoint par ses propres moyens Chicago, non sans avoir contacté entre-temps Renfro à Bolton. Quand les deux femmes se retrouvent, Diane n’a qu’une idée en tête : régler ses comptes avec le shérif Lowe, au Texas. Gail envisage de s’installer dans l’Oklahoma. C’est la prochaine étape des deux évadées. Un couple d’anciens complices de Gail, aujourd’hui embourgeoisés, les accueille. Ils ont prévenu Tom, l’ex-amant de Gail, qui est aussi présent…

Voici donc une ex-flic et une ex-activiste, dont l’une pourrait être la fille de l’autre, embarquées dans la même galère. Pour que le cocktail soit aussi pimenté que savoureux, un dosage parfait est indispensable. Alors que les fuyardes n’ont a priori pas le même but (Diane doit se venger, Gail a intérêt à se faire oublier), elles restent unies. Une certaine affection mutuelle leur dicte de ne pas se séparer. On notera aussi un regard critique sur l’Amérique actuelle. Un très bon suspense !

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 06:10

C'est un fait : sur les plages comme ailleurs, les lectrices sont souvent plus nombreuses que les lecteurs. Néanmoins, bon nombre d'hommes ne se contentent pas de s'occuper de leurs bambins, de prouver qu'ils ont le niveau d'un champion de natation, qu'une partie de boules est de saison, que dynamiques retraités rime avec randonnée, qu'il n'y a que les mots-fléchés pour remplacer l'absence de Derrick. Non, sur les plages d'été, ces messieurs se plongent avec délectation dans la lecture de romans. La preuve en photos.

Cliquez sur la précédente photo de cette série
Action-Suspense est présent durant tout l'été 2009

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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 10:33

S’il est auteur de romans noirs pour lecteurs adultes, Jean-Hugues Oppel écrit aussi pour les ados. À l’automne 2007, les éditions Syros ont présenté ce recueil réunissant cinq romans de l’auteur. Petite présentation de ces livres (qui se trouvent aussi séparément) “5 fois Noir”.

Ippon : Sébastien, 13 ans, s’apprête à passer une soirée sympathique en compagnie de Justine, l’étudiante censée le faire travailler en l’absence de ses parents. Mais un dangereux intrus s’est introduit dans la maison. « Le verrou saute. La porte s’ouvre à la volée, et se dégonde à moitié. Le monstre est dans la chambre. Sébastien hurle. Il est grand. Brun. Entre deux âges. Sanglé dans une gabardine sans couleur. Il le fixe d’un regard halluciné, bleu délavé, aux pupilles réduites à deux fentes reptiliennes. Il brandit un énorme rasoir à manche. Le fil de la lame scintille, le reste est rouge poisseux…»

Nuit rouge : Christophe étouffe dans le foyer pour orphelins où il a été placé. Quand il apprend que sa grand-mère, la seule personne qui lui reste au monde, est tombée malade, il décide de fuguer pour la rejoindre. Mais il n’est pas le seul à rôder cette nuit-là sur la colline. « Le voyage s’annonce pénible. Une pensée insidieuse se met à le tourmenter : il est encore temps pour lui de faire machine arrière. Revenir au Castel, gagner discrètement son dortoir, se recoucher ni vu ni connu, tout le monde dort ; personne ne saura qu’il est parti et revenu. Mamoud posera des question, se moquera peut-être de lui. Ça, Christophe peut l’assumer… Mais pas l’échec de son entreprise. Quoi, il flancherait à la première difficulté rencontrée ? Cèderait à la panique ? Tout ça parce qu’il a eu peur de deux braconniers et perdu une tablette de chocolat ?»

Dans le grand bain : Les parents de Delphine ont hérité d’un parc aquatique désaffecté. La jeune fille prend l’habitude d’aller nager dans le grand bassin avec Sagane, un orque magnifique. Jusqu’au jour où elle se trouve face à un grand requin blanc. « Delphine a plongé trop loin. L’échelle permettant de sortir de l’arène nautique est là-bas - hors de portée. Nager vite ou lentement dans sa direction ne résoudra pas le problème du grand requin blanc qui passe régulièrement devant. Pour l’instant. Il reste en profondeur, d’accord, mais celle-ci n’est pas exceptionnelle : un simple battement de nageoire brisera sa ronde et il remontera.»

Tigre! Tigre! Tigre! : Charlotte rêve de piloter le Piper Saratoga de son père, propriétaire d’un petit aérodrome. Décidée à lui forcer la main, elle s’embarque clandestinement à l’arrière de l’avion en partance. Elle ignore que ce n’est pas son père qui prend les commandes cette fois-là. Ce sont deux espions en fuite, pourchassés par les services secrets français. « Le Piper Saratoga s’est cabré suivant un angle insensé (…) Connaissant son père, Charlotte gage que ce dernier doit enrager, tout en puisant dans ses réserves de patience. Madame Jumies est une bonne cliente, comme il l’a dit, il faut donc la ménager, ce qui ne doit pas être facile parce que les choses ne s’arrangent pas : le Piper vole d’une drôle de façon, régime moteur mal réglé. Et anormalement bas, juge la jeune fille sur le court laps de temps mis par l’appareil pour retrouver un plan de vol horizontal.»

Au fond du puits n°5 : Daphné et Julien ont un exposé à faire sur les mineurs. Pour cela, ils vont chercher l’inspiration dans un vieux puits désaffecté. Mais il suffit d’une minuscule étincelle pour déclencher la boule de feu d’un coup de grisou. L’explosion fait trembler la terre, et précipite la montée des eaux. L’air risque de manquer. « Julien a récupéré sa torche électrique. Daphné a levé le faisceau de la sienne vers les hauteurs, pour constater que la mine ne s’est pas écroulée : elle tient bon au-dessus de leurs têtes; ils n’ont créé qu’un trou semblable au premier, de dimension plus importante, à la verticale de l’échelle. De la poussière en suspens fourmille dans le halo de lumière, en particules sableuses, comme une myriade d’insectes minuscules affolés par une clarté inhabituelle.»

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15 août 2009 6 15 /08 /août /2009 06:19

La nouvelle Suite Noire diffusée dimanche 16 août sur France2 est adaptée d’un roman de Laurent Martin : "La reine des connes". L’intrigue s’inscrit dans la plus pure tradition du roman noir : un paumé, au cœur d’une affaire foireuse, tente de surnager malgré les ennuis qui se succèdent. Plus ces récits utilisent la dérision, plus ils sont convaincants. Laurent Martin connaît bien ces codes, qu’il applique avec justesse et inventivité…

    Annabelle a besoin d’argent, en vue d’une opération qui terminera sa transformation. “Je ne suis pas un travelo. Je suis une fille en devenir. C’est très différent.” Elle vivote comme elle peu, loge à l’hôtel du tolérant Boris, racole quelques clients. Elle cherche à rapidement gagner le fric nécessaire, mais n’est pas douée pour le business.
Malko lui propose un plan intéressant, un trafic de faux-billets. La mise de départ, Annabelle espère l’emprunter à ses relations. Sa “copine” coiffeuse Sandra refuse, avec raison. L’escroquerie du marabout Sissoko est trop évidente pour se laisser piéger. Ce n’est pas du côté de ses parents, bourgeois coincés, qu’Annabelle obtiendra de l’aide. Surtout pas de sa mère. La miracle vient d’André, chef d’entreprise client d’Annabelle, qui lui prête la somme. L’échange des billets entre Malko et ses contacts se passe sans problème.

Dès le lendemain, l’argent est volé dans la chambre d’Annabelle. Nerveux, Malko et son ami Freddy exigent d’être remboursés au plus tôt. André, le bon Samaritain, doit également récupérer sans tarder les 10000 Euros qu’il a avancé. Annabelle n’a qu’une solution : toucher son héritage par anticipation. Annabelle s’adresse à Paul le Fourgue. Il est prêt à payer les œuvres dérobées chez ses parents… quand la police intervient. Traquée, Annabelle se réfugie chez le Chinois, dont le bordel est fermé. Les flics surveillent l’hôtel de Boris. Annabelle ignore qui l’a doublée. Mais puisque Paul s’en est tiré, elle le braque pour lui soutirer un quart de la somme perdue. La police semble toujours sur sa trace…

Marginale, pathétique, Annabelle incarne la malchance, dans un mélange de candeur et de poisse. La narration enjouée relativise ses mésaventures, épreuves à l’issue incertaine. Suspense et sourire sont les deux qualités principales de cette très bonne histoire.

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 15:35

Un des visiteurs d’Action-Suspense nous annonce le décès récent de Marc-Alfred Pellerin. Voici sa bibliographie :
Salauds les copains
, Presses de la Cité, 1968

Un sabre dans les nuages, Plon, 1985

El Loco, Juillard, 1990

La Pelouze, Gallimard, 1995

La Pente, Gallimard, 1995

La Bourde, Gallimard, 1996

N'oublie pas d'avoir peur, Gallimard, 2000 (Prix Sang d’Encre 2001)

Inokenti, Albin Michel, 2004 (Prix Culture et Bibliothèque pour tous 2005)
On pourra trouver des renseignements concernant cet auteur sur le site

http://www.pellerin.eu/

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 06:18

Le premier roman de Thierry Jonquet s’intituleMémoire en cage. Ce livre a connu plusieurs éditions. Il fut publié en 1982 dans la Collection Sanguine (dirigée par Patrick Mosconi), puis au Fleuve Noir en 1986. Il fut réédité dans une version revue et corrigée en 1995 dans la Série Noire, puis chez Folio. C’est un roman très astucieux, axé sur quatre actes : qui sont les protagonistes, pourquoi agissent-ils ainsi, comment le drame s’est-il produit, quelle est la conclusion de l’affaire ? L’auteur nous donne des bribes d’éléments au fil de l’histoire, le puzzle se composant progressivement. Construction narrative impeccable, donc. Quant aux personnages, dans la dureté de leur sort ou la lâcheté de leurs actes, ils sont extrêmement bien décrits. Sans apitoiement, malgré le contexte médico-hospitalier.Mémoire en cageest assurément à lire ou à relire.

Quelques éléments de l’intrigue :

Voilà deux ans que la jeune Cynthia est hospitalisée à l’Institut de réadaptation, à Saint-Maurice, près du Bois de Vincennes. Elle se trouve au Pavillon C, celui des infirmes moteurs cérébraux. Handicapée très atteinte, se déplaçant dans son fauteuil électrique, on la traite comme une loque. Cynthia aura prochainement atteint la limite d’âge pour être hébergée ici. Ce que le Dr Morier attend avec impatience, pour l’éjecter de l’Institut. Cynthia reste muette, jouant la débilité. Pourtant, elle n’est pas dénuée d’intelligence. En cachette, elle fait des exercices afin de retrouver une élocution audible. Surtout, une double haine lui permet de ne pas se laisser aller.

D’une part, elle pense à sa “conne de mère” et à son salaud de compagnon, qui tiennent une auberge à Attencourt, dans la Somme. S’ils ne l’accueillent pas cette été pour les vacances, c’est que l’an dernier Cynthia les a publiquement humiliés. D’autre part, celui qu’elle surnomme “l’ordure”, c’est le Dr Morier. Le médecin est l’ex-gendre du Pr Planet, patron de l’Institut. Depuis un certain temps, Morier vit séparé de son épouse Isabelle et de leurs enfants. Il espère que son intervention lors d’une proche conférence, et son livre à paraître, lui redonneront de la crédibilité médicale. Peut-être même cela lui évitera-t-il le divorce.

Début juillet. Étudiant en Lettres, Alain Fornat a été engagé pour l’été à l’Institut. Grâce à sa mère, qui est une voisine d’Isabelle Morier. Alain va veiller chaque nuit sur les trois jeunes patients du Pavillon C qui ne partent pas durant les vacances. Alain fantasme beaucoup sur les femmes, que ce soit l’infirmière Maria ou la belle quadragénaire Isabelle. Il se soulage en allant aux putes, bien que le résultat soit miteux. Le Dr Morier se concentre sur sa future conférence, mais reçoit des appels téléphoniques mêlant supplique et menaces. Alain est étrangement excité par Cynthia. Il passe bientôt à l’acte, ce qui ne semble pas déranger la jeune handicapée.

Quelques jours plus tard, on trouve trois cadavres immolés à l’Institut. Le commissaire Gabelou est chargé de l’enquête. Il n’est pas difficile d’identifié le principal corps, celui du médecin. On interroge son ex-épouse, qui revient d’un séjour à Deauville. On questionne Alain, serein quant à cette affaire, qui se dit l’amant d’Isabelle. Le plan ne présente pas de risque pour lui. Gabelou fait le voyage jusqu’à Attencourt. La mère de Cynthia et son compagnon ont connu un afflux d’argent, mais se sont endettés - l’auberge n’étant pas rentable. Comprendre l’origine des faits, reconstituer le scénario de la soirée du 12 juillet, Gabelou va mettre plusieurs semaines pour approcher une version plausible… 
A lire, les autres articles sur Thierry Jonquet : Hommage à T.J. Roman Le bal des débris - Roman Lemanoir des immortelles 

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