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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 06:16

 

Vous n’aurez pas d’excuse si vous me posez la question : “Elena Piacentini, qui c’est celle-là ?”. Ce n’est pas la nouvelle reine des polyphonies vocales de l’Île de Beauté, ni une superficielle chanteuse pop-rock insulaire issue de la téléréalité. Le 29 juin 2009, Action-Suspense présentait les deux premiers titres de cette romancière ; puis elle a répondu ici dans une belle interview le 8 septembre 2009 ; elle s’est prêtée au jeu du Portrait Chinois le 27 mars 2010 ; enfin, son troisième roman “Vendetta chez les Chtis” a été chroniqué le 29 juin 2010. Alors non, ne prétendez pas ignorer qui est Elena Piacentini.

E-P-CORSEElle a participé aux journées du polar des 9, 10, 11 juillet sur la place des palmiers à Ajacciu. Elle nous confie son sentiment :Le plaisir de ce salon, c'est de retrouver des amis auteurs que je vois hélas trop rarement. C'est aussi et surtout une formidable opportunité de rencontres insolites à la géolocalisation improbable : Canada, Bretagne, Belgique et Nordistes bien sûr. Avec en prime les retrouvailles avec des lecteurs assidus et fidèles. Le plaisir, pour être totalement honnête, c'est aussi le retour, dans mon petit village, au frais et au calme, sous les châtaigniers !

Ceux qui résident en Corse, ceux qui y passent leurs vacances, vont avoir de nouvelles occasions de rencontrer Elena Piacentini. En effet, elle donne rendez-vous aux lecteurs pour une série de dédicaces à travers l’Île. Elena Piacentini est le 22 juillet à Isle Rousse (à la maison de la presse à partir de 17h), le 23 juillet à Aleria (à partir de 18h à la maison des associations), le 24 juillet à Bastia (avec les acteurs de l'Operata culturale au théâtre municipal de 10h à 22h). Durant le mois d'août, elle sera à Corte (le 6), à Ghisonaccia (le 14), à Zalana (le 15) et à Alistru (le 20).

L’actualité des auteurs corses : http://www.corsicapolar.eu/

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 06:09

 

Nouvellement créées, les Éditions Porte Voix proposent des livres audio à un public de déficients visuels. Dans leur catalogue, figurent déjà deux polars (publiés précédemment chez l’Écailler du Sud).

Bonne Mère, roman de François Thomazeau : En plein coeur de Marseille, entre le vieux port et les calanques, sur fond de mer et de soleil, une aventure pleine de rebondissements et de surprises dans laquelle police et mafia s'affrontent à cause d'une secrétaire qui a décidé de faire chanter son patron...

PORTE VOIX-2Tueused’Annie Barrière, un roman que j’avais chroniqué à sa sortie : C’est une tueuse professionnelle. Un nommé Onetti la contacte par téléphone chaque fois qu’il a un contrat à lui proposer. Elle exécute sans état d’âme. Elle vit dans un luxueux appartement face à la mer, avec sa chatte Léa. Elle a une amie : Zan, la pute noire, qui loge dans une chambre pourrie. A part Zan et Léa "tous les autres peuvent bien crever, je m’en fous" dit-elle. Elle suit ses cibles, hommes ou femmes. Souvent, elle les étrangle. Un homme très connu passe des vacances en famille sur son yacht. Elle n’a aucun problème pour le rencontrer, et bientôt le supprimer. Du côté d’Arcachon, elle élimine une femme d’une balle entre les deux yeux. Puis c’est au tour d’un serveur de pizzeria. Elle le poignarde. Pas tout à fait mort, l’homme est hospitalisé. Elle s’en occupe. Zan a disparu. La tueuse a déjà croisé son mac. Après une filature, elle l’élimine sans pitié. Un flic la contacte : on a retrouvé Zan, morte d’une overdose. Les amis du mac poignardé agressent la tueuse. Elle est blessée à la gorge. Le flic la fait suivre. Nouveau contrat : c’est un vieux monsieur qu’elle va suicider. Le policier continue à rôder autour d’elle Sèche et directe, l’écriture sert parfaitement cette histoire glauque. Des scènes rapides pour un roman court. Qu’on ne cherche pas ici le réalisme. Il faut accepter le postulat, et suivre l’étrange héroïne dans sa vie de criminelle rétribuée.

Renseignements sur le site de l’éditeur : www.editionsportevoix.fr

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 06:00

 

Après “Le piège du Sang-de-Serp” (Éd.Loubatières, 2008), voici le deuxième roman de Maurice Zytnicki, “Létal rock” chez le même éditeur. Un polar de très belle qualité !

En poste à Toulouse, Leïla Hilmi est une policière de 34 ans possédant déjà une certaine expérience. On lui confie l’enquête sur la mort suspecte de Gil Caulet, qui semble être due à une overdose. Le jeune homme était le bassiste du groupe Track Sys, un trio rock connaissant depuis quelques mois un énorme succès. C’est au lycée que Lorraine Erkner, Romain Sanganis et Gil Caulet devinrent amis, en développant un journal scolaire. Sous l’impulsion de la belle Lorraine, et grâce aux moyens financiers octroyés par la famille aisée de Gil, ils créèrent le groupe Track Sys au lieu d’aborder des études supérieures. Diffusée sur le Web, leur première production devint vite un buzz. Jaume Bernat, un jeune impresario d’origine catalane, se montra un manager efficace. Track Sys s’imposa auprès du public en quelques albums. Lorraine resta déterminée à aller toujours plus loin. Romain dérapa vers l’abus de stupéfiants. Gil, lui, ne touchait pas à la drogue. En mal de spiritualité, il se rapprocha de la communauté Vitale Chevalier, une secte. ZYTNICKI-2010Si son père est un homme patient et résigné, sa bourgeoise de mère n’a jamais caché son hostilité envers ses amis de Track Sys.

Dès qu’elle interroge Lorraine, Leïla Hilmi ressent la complexité de cette jeune femme. Elle est à la fois l’égérie du groupe, autant que la cause de tensions ponctuelles dans le trio. Le véritable suspect, c’est Romain Sanganis, introuvable pour le moment. Il est le dernier à avoir vu vivant Gil Caulet. Le jeune homme est encore hébété quand Lorraine le découvre chez lui. Entendu comme témoin par Leïla Hilmi, Romain est aussi confus qu’agité, livrant de délirants aveux. Le commissaire Santos, supérieur de Leïla Hilmi, parvient à le calmer avant de le faire hospitaliser en désintoxication. Romain s’enfuit avec Lorraine. Son amie va s’arranger pour le soigner elle-même. À condition que Sullivan, l’ex de Lorraine, un pitoyable hard-rocker, cesse de la harceler avec ses projets fumeux.

Leïla Hilmi s’intéresse à la secte que fréquenta Gil. Elle est dirigée par un duo véreux, des escrocs repérés mais qu’il est difficile de prendre en faute. Lorraine pense que c’est une bonne idée de leur confier Romain, qui va faire retraite dans leur secte. De nouveau interrogée par Leïla Hilmi, Lorraine fait une crise de nerfs. C’est encore une fois le commissaire Santos qui apaise la situation, face au manager peu coopératif et à leur avocat. Leïla Hilmi essaie de surmonter son aversion envers Lorraine, en lisant les interviews de la jeune femme. Quand la police donne l’assaut contre la secte pour en sortir Romain, c’est le blocage. Il faudra que Lorraine vienne le récupérer en personne, avant qu’il soit envoyé en cure dans une clinique. Entre la foule de ses admirateurs et des élus, beaucoup de monde assiste aux obsèques de Gil. La famille de celui-ci fait éjecter Lorraine de la cérémonie. Une initiative de la vindicative mère de Gil, qui répand de sales rumeurs contre la jeune femme. Les mœurs de Mme Caulet ne sont pourtant pas irréprochables. La secte profite aussi de cette médiatisation. Après un second meurtre, Leïla Hilmi s’implique sans doute trop, mais son enquête avance…

Deux précisions s’imposent. D’abord, c’est une intrigue bien plus riche de détails et pleine de finesse, que nous présente cet auteur perfectionniste. Grâce à une grande souplesse narrative, péripéties et psychologie n’alourdissent pas le récit vivant et enjoué. Ensuite, ce n’est pas la procédure policière qui prime dans cette histoire, qu’on doit pas considérer comme un classique “roman d’enquête”. Au passage, soulignons le rôle secondaire du bienveillant et habile commissaire Santos. Sans doute le groupe rock Track Sys (dont le parcours apparaît fort crédible) est-il au centre des évènements relatés ici. Si Lorraine domine ses amis, elle ne manque toutefois pas d’une sensibilité à fleur de peau. En réalité, ce sont surtout les rapports entre Leïla et Lorraine qui constituent le moteur de l’affaire. Leurs caractères comme leur vision de la vie étant différents, les deux jeunes femmes s’avèrent proches et opposées. Un curieux jeu d’installe entre elles, tandis que le danger reste présent. Coup de cœur mérité pour ce deuxième roman maîtrisé (et largement souriant) de Maurice Zytnicki.

Le site de l'éditeur www.loubatieres.fr 

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 06:26

Romancier et scénariste de BD, José-Louis Bocquet publia dans la Série Noire "Sur la ligne blanche" (1993), "Point mort" (1994), "Karmann blues" (1996), ainsi que beaucoup d'autres livres chez divers éditeurs. En 2010, il a publié "Les lumières de la ville ne s'éteignent jamais" (Le Masque). Retour sur un de ses très bons titres, sorti en 2002 : "Les chênes rouges" (Le Masque).

BOCQUET2002Bretagne, forêt de Brocéliande. Vincent, jeune maçon, découvre un œil qui le regarde lors du décoffrage d’un pilier en béton. Pour l’enquête, le capitaine Chenevez (flic peu conformiste) rejoint à Kernéant les lieutenants Cattala (jeune femme assez froide) et Morin (authentique noir breton). Selon le Dr Gorry, la légiste, le corps de la victime serait déchiqueté dans ces piliers. Des indices permettent d’identifier la disparue : Sonia, une universitaire de la région. Elle paraît avoir déménagé, mais tout prouve qu’il s’agit d’elle. Les soupçons du policier se portent sur la famille du maçon. Malgré "l’omerta bretonne", il va établir les circonstances de la mort de Sonia.

Mais des détails essentiels manquent. Les témoignages de Pascaline – amie de Sonia – et de Langeac – l’éditeur de la victime – laissent penser que c’est moins simple. Pourquoi Sonia a-t-elle contacté le sulfureux journaliste Jacky Malgorn ? Si les légendes régionales racontées par le guide Gwendal intéressent le policier, il s’interroge sur la personnalité de La Baudrière, hobereau local, et de son régisseur Yann Lansson. Son ami des R.G. le renseigne sur le détestable passé du châtelain. Au cours de l’Histoire, l’autonomie bretonne a connu des pages noires. Il y fut mêlé. Le cadavre de Pascaline est retrouvé. On peut s’inquiéter pour Jacky. Un ancien activiste d’extrême gauche habite par ici sous un faux nom. Chez lui, on récupère le journal de Sonia. Elle y parle de réunions secrètes nocturnes au cœur de la forêt. Des fachos tirent sur les policiers, Morin est blessé. Le "rassemblement païen" visé par le groupuscule pourrait bien être la rave party qui débute dans le secteur...

« Il m’a fallu dix ans pour oser prendre comme héros de mes livres les gens enracinés là où je vis. Je ne voulais pas être faux » (*) dit Bocquet. En effet, décor et personnages sonnent juste. On le croit quand il précise : « Je suis un descriptif plus qu’un imaginatif» (*Dimanche Ouest-France, 28/07/2002.). Car il se sert des réalités passées et présentes pour installer l’ambiance de cette excellente histoire. On part d’une affaire criminelle insolite pour en arriver à l’ambiguïté de la cause Bretonne, entre politique et culture. Un sujet déjà traité, mais que Bocquet sait pimenter à sa façon. La narration fluide progresse à un bon rythme. Un très bon roman, à redécouvrir.

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 08:24

 

En 2009,"Mort avec retour" de Brad Meltzer a été chroniqué ici. Retour sur un roman plus ancien de cet auteur : "Chantage" est suspense qui concernait déjà le Président des Etats-Unis et son entourage.

Michael Garrick, 29 ans, est juriste à la Maison Blanche. Depuis peu, il sort avec Nora Hartson, 22 ans, la fille du Président. Une nuit, ils remarquent Edgar Simon (le patron de Michael) dans un bar homo. Ensuite, Simon dépose 40 000 $ dans un endroit discret. Nora en subtilise 10 000, ce qui risque de causer des soucis à Michael quand la police les contrôle. Le lendemain, Michael alerte Caroline Penzler sur ce qui s’est produit. Mais Simon est déjà intervenu auprès de cette femme influente, laquelle accuse Michael. Quand il revient s’expliquer, il la trouve morte. Selon le FBI, c’est une crise cardiaque. Pourtant, l’agent Adenauer se montre soupçonneux. Michael ne peut lui dire ce qu’il sait sur les 30 000 $ trouvés dans le coffre de Caroline. Il doit protéger Nora, souvent visée par de sales rumeurs.

MELTZERTrey, le meilleur ami de Michael, est conseiller de la First Lady. Pam est la plus proche collègue du jeune juriste. Ni Trey, ni Pam n’ont confiance en Nora. Mais c’est surtout de Simon qu’il doit se méfier. Même s’il a un alibi, il est sûrement le commanditaire de cette mort suspecte. L’exécutant semble être Peter Vaughn, un dealer. Michael l’aurait aidé à entrer dans le bâtiment. C’est faux, mais il ne peut le prouver.

Grâce à Nora (à qui il a présenté son père, attardé mental) Michael obtient le soutien de Lawrence Lamb, conseiller et ami de la famille présidentielle. Simon, le FBI, et maintenant une journaliste, mettent la pression sur lui. Il n’est pas simple de rencontrer Vaughn, recherché, qui affirme ne pas être l’assassin. Les relations entre Nora et Michael restent perturbées. Le FBI ne lui accorde qu’un court délai pour démontrer son innocence.

Il apprend que Caroline fit naguère chanter Pam. Celle-ci ignorait alors qui la menaçait. Simon serait donc dans le même cas, pensant que Michael est son maître-chanteur. Vaughn vient d’être supprimer. Tout indique que le tueur n’est autre que Michael. Traqué, il ne peut se réfugier nulle part. Avec l’aide de Trey et de Pam, il contre-attaque. Dans les archives de Caroline, il découvre qu’elle s’intéressait aussi au dossier de Lamb. Il est rejoint par Nora. Complice malgré elle, Nora avoue qu’ils l’ont manipulé...

Quand ils sont réussis, les romans-fleuves sont vraiment captivants. C’est précisément le cas de cet excellent livre de 600 pages. La narration (sans digression) par le héros y est sans doute pour beaucoup. Très bien documenté, l’auteur nous entraîne dans les arcanes du siège du pouvoir américain. Il s’immisce dans la vie privée des privilégiés de la Maison Blanche. C’est parfaitement crédible et vivant, car il sait relativiser la tension, émouvoir parfois, faire sourire aussi. Les personnages sont réalistes. Le nœud de l’intrigue n’est peut-être pas innovant, mais l’essentiel consiste à raconter une vraie bonne histoire. On a plaisir à lire ce passionnant roman.

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 06:07

 

DansGros gnons à Roscoff(Éd.Alain Bargain, 2010), les héros habituels de Firmin Le Bourhis vont devoir trouver le lien entre plusieurs affaires, apparemment distinctes. C’est une enquête sinueuse qui va leur permettre de découvrir la vérité.

Les policiers quimpérois François Le Duigou et Phil Bozzi sont chargés d’une nouvelle enquête. Un cadavre a été découvert dans la remorque d’un camion en partance pour l’Angleterre. Le mort est un clandestin originaire d’Afghanistan. Il peut s’agir d’une mort accidentelle par overdose. Le binôme d’enquêteurs se rend à Roscoff, port d’où devait partir ladite remorque. Ils y seront assistés d’un jeune gendarme. Question trafic de migrants, la situation n’est pas aussi grave que dans d’autres ports. Néanmoins, il existe ici de petits squats, et on suppose que des passeurs aident les clandestins. Les policiers n’obtiennent guère de témoignages sur le défunt Afghan.

LE BOURHIS-2010-1Toujours à Roscoff, François et Phil sont appelés sur une autre enquête. M.Le Restel, dirigeant d’entreprise, a été violemment agressé chez lui. Son état est critique. C’est le patron d’une société d’exploitation des algues marines. Son associé confirme que le dossier important qu’il détenait n’a pas été volé. Entre cambriolage raté, commando aux motivations inconnues, et affaire privée, le duo de policiers n’exclut aucune hypothèse. À Rosporden, ils interrogent la patronne d’une autre entreprise exploitant les algues. Une partie du chargement de la remorque la concernait, et elle connaît bien l’homme qui a été agressé. Si les policiers en apprennent beaucoup sur les pressions subies par la filière algues, ça ne leur offre aucune piste précise.

Faut-il soupçonner l’épouse de M.Le Restel, sachant qu’elle a eu pour amant un kiné des environs ? Cette voie-là semble improbable. La surveillance du port de Roscoff finit par porter ses fruits. Cinq asiatiques clandestins sont arrêtés alors qu’ils allaient tenter de passer en Angleterre. Cette même nuit, les forces de l’ordre cueillent un rôdeur délinquant, qu’on pourrait suspecter pour l’agression du chef d’entreprise. Un producteur agricole militant répond aux policiers, ceux-ci ne négligeant pas la piste de pressions contre l’exploitation des algues. Il admet la difficile cohabitation, mais ne veut pas que les agriculteurs passent pour des boucs émissaires. Pourtant, peu après, suite à une violente bagarre, on retrouve le cadavre d’un agriculteur dans sa voiture, tué par une batte de base ball. Le trio qui l’a attaqué ne se compose pas d’écologistes, mais de jeunes types provoquant facilement des pugilats…

Roman d'enquête traditionnel, mais intrigue criminelle plutôt bien ficelée, il faut le dire. Avant tout, l’auteur est expert dans ce qu’il convient d’appeler le “polar documentaire”. Ainsi nous offre-t-il quelques détails sur Roscoff d’hier et d’aujourd’hui, entre autres sur l’exportation des oignons de Roscoff (voir le jeu de mot du titre). Mais il aborde surtout deux thèmes actuels. Le cas des migrants vers l’Angleterre (et les profitables trafics que ça engendre) permet de souligner le manque de solutions. Arrestation, centre de rétention, et après ? Second thème abordé, la réalité économique de la filière d’exploitation des algues. Effectivement, il existe là des perspectives formidables qui ne sont pas soutenues, faute de courage politique. Ne pas mécontenter les électeurs agricoles, déjà visés au sujet des algues vertes, nuit à l’expansion d’un secteur très porteur. Grâce à ces deux sujets, l’enquête policière traditionnelle s’inscrit dans la réalité de notre monde. Sans trop en dire, ajoutons que la motivation des agresseurs du chef d’entreprise prend sa source dans un fait de société aussi fort actuel. Ce roman comporte beaucoup d’éléments favorables, on le voit.

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15 juillet 2010 4 15 /07 /juillet /2010 06:00

 

L’association 813 attribue chaque année ses prix littéraires à l’occasion de son Assemblée Générale en octobre/novembre. Ces Trophées sont issus du vote des adhérents lecteurs. Le premier tour détermine cinq sélectionnés par catégorie. Cette année 2010, voici les auteurs en compétition pour le vote final…

TROPHEES-1Trophée roman francophone : Ingrid ASTIER – Quai des enfers (Série Noire); Antoine CHAINAS – Une histoire d'amour radioactive (Série Noire); Pascal DESSAINT – Les derniers jours d'un homme (Rivages); Dominique MANOTTI – Bien connu des services de police (Série Noire); Max OBIONE – Scarelife (Krakoen)

Trophée Roman étranger : James ELLROY – Underworld USA (Rivages); Arnaldur INDRIDASON – Hypothermie (Métailié Noir); Craig JOHNSON – Le Camp des morts (Gallmeister); Stefan MANI – Noir océan (Série Noire); Ron RASH – Un Pied au paradis (Le Masque)

Prix Maurice Renault (documentaire) : Stéfanie DELESTRE et Hagar DESANTI - Dictionnaire des personnages populaires de la littératures, par 101 écrivains d'aujourd'hui (Seuil); Thierry MARICOURT – Dictionnaire du roman policier nordique (Encrage); Revue L'Indic; Revue La Tête en Noir; Revue Temps Noir.

 

Bien que le second tour n’ait pas encore désigné les lauréats, pourquoi ne pas annoncer les résultats dès aujourd’hui ? Octobre-novembre, c’est bien loin ! D’abord, plutôt que Trophées 813, nous les appellerons cette année : Trophées 96. En effet, seulement 96 adhérents ont voté au premier tour.

Commençons par le Trophée du Roman Étranger. Il sera évidemment attribué au best-seller de James Ellroy, que d’aucun ont déjà qualifié d’Évènement de l’Année (“Aaah booon ?” s’étonne Roselyne B., lectrice de thrillers médico-sportifs. “Je croyais que c’était la Grippe A, l’Évènement de l’Année”. En effet, le nombre de doses du vaccin dépasse très nettement les ventes d'Ellroy). Tout le monde l’a acheté, personne ne l’a lu… jusqu’au bout (confidence authentique d’une lectrice : “J’ai un peu de mal à finir de le lire, j’en suis vers la page 200” - sur plus de 800 pages, rappelons-le). Ce Trophée favorisera-t-il un nouveau tirage du livre d’Ellroy, bandeau compris ? A-t-il besoin de cette promotion supplémentaire ? Ne faisons pas de mauvais esprit facile, je vous prie. Lors de son passage en France, l’auteur a lui-même montré toute la finesse de son humour yankee.

Pour la première fois, le Trophée du meilleur Roman francophone sera double ! Les lauréates arrivées ex-aequo sont Dominique Manotti et Ingrid Astier. Impossible de les départager, car elles ont toutes deux obtenu 47,5 votes. Qu’on ne s’étonne pas de ce curieux chiffre. Je n’ai pas voté au second tour, restaient donc 95 votants, divisé par deux : 47,5 votes, le compte est bon ! (Certifié par Florence et Éric W. — non, erreur : vérifié exact par notre ami Fred P.) Sont ainsi récompensées deux générations de romancières, Dominique Manotti étant une auteure confirmée, Ingrid Astier représentant les talents actuels. Qu’elles soient toutes les deux publiées à la Série Noire n’est qu’un heureux hasard.

Pour le Prix Maurice Renault, ce sont Stéfanie Delestré et Hagar Santi qui reçoivent cette récompense. Sans ironie, c’est sans doute mérité, car Stéphanie Delestré œuvre activement pour la défense de la Littérature populaire. Euh, mes amis du Noir magazine “L’Indic” et des autres revues aussi, quand même. Par contre, il faut rappeler que les sites et blogs sont exclus du Prix Maurice Renault. En effet, l’association 813 considère qu’ils ne comportent aucun contenu documentaire ou informatif sur l’univers du polar. Il suffit de faire un tour sur les blogs et sites en question pour vérifier la véracité de cette affirmation. Notre rôle est insignifiant, les responsables de 813 ont bien raison.

On aura compris qu’en cette période estivale de détente, ce petit article (que je dédie à mon camarade Frédéric Prilleux) cherche simplement à faire sourire et non à polémiquer. En exprimant juste le regret que la sélection finale soit assez peu représentative, ou très incomplète si l’on préfère. Après ces faux Trophées 96, les vrais Trophées 813 seront connus en octobre ou novembre 2010, après le second tour. Que les adhérents me contredisent par leurs votes, s'ils le souhaitent. Bonne chance à tous les sélectionnés !

 

 

27 juillet 2010 - À l’issue du premier tour, le responsable du dépouillement nous annonçait 96 votants (retenez bien ce chiffre). Les adhérents viennent de recevoir le bulletin destiné au second tour, c’est le document ci-dessous. Qu’y lit-on ? "Il y a eu 102 votants au 1er tour…" Le récipiendaire des votes avait-il omis de vérifier le double-fond de sa boite à lettres ? A suivre...

 

 TROPHEES2e

15 novembre 2010 - Voici le choix final des vainqueurs. Ce qui ne change pas grand chose à l'analyse ci-dessus. Ici, cliquez sur ma chronique pour  Dominique Manotti. Là, cliquez sur mon article concernant l'éditeur Gallmeister et voici sa réponse.

TROPHEES-final

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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 06:11

 

Coup d’œil sur cinq suspenses qui sont publiés à la rentrée 2010, de fin août à début octobre. Des romans que l’on peut déjà découvrir à travers leurs présentations d’éditeurs.

Paul Cleave : Un employé modèle (Éd. Sonatine, fin août)

rentée-CLEAVEChristchurch, Nouvelle-Zélande. Joe Middleton contrôle les moindres aspects de son existence. Célibataire, aux petits soins pour sa mère, il travaille comme homme de ménage au département de police. Ce qui lui permet d’être au fait des enquêtes criminelles de la ville. En particulier celle relative au Boucher de Christchurch, un sérial-killer sanguinaire accusé d’avoir tué ces dernières semaines sept femmes dans des conditions atroces. Même si les modes opératoires sont semblables, Joe sait qu’une de ces femmes n’a pas été tuée par le Boucher de Christchurch. Il en est même certain, pour la simple raison qu’il est le Boucher de Christchurch.

Contrarié par ce coup du sort, Joe décide de mener sa propre enquête, afin de punir lui-même le plagiaire. Et, pourquoi pas, de lui faire endosser la responsabilité des autres meurtres. Ayant accès à toutes les données de la police, il va d’abord se concentrer sur cette «septième victime» pour tenter de connaître le mobile du tueur. Il lui faudra ensuite savoir comment l’homme qu’il cherche a pu avoir connaissance de son mode opératoire dans les moindres détails, au point de leurrer les forces de l’ordre. Se mettre dans la peau du tueur, en quelque sorte: ça, il connaît !

rentrée-WAGNERJan Costin Wagner : L’hiver des lions (Éd. Jacqueline Chambon, 1er septembre)

Comme chaque année depuis la mort de sa femme, Kimmo Joentaa choisit d’être de garde au commissariat et de passer le soir de Noël dans la solitude. Mais voilà que surgit une femme blonde, une prostituée qui veut d’abord porter plainte contre un client, avant de se rétracter. À peine est-il rentré chez lui que Kimmo Joentaa reçoit un appel téléphonique. Le médecin légiste vient d’être retrouvé mort, assassiné dans un bois enneigé où il faisait du ski. Quelques jours après, c’est un célèbre créateur de faux cadavres pour le cinéma qui est à son tour poignardé. Les deux hommes possèdent un point commun: ils ont participé à un talk-show télévisé, dont le présentateur est bientôt victime d’un attentat qui échoue. Le policier comprend que quelque chose s’est passé durant l’émission, un fait un a bouleversé le meurtrier actuel. Encore une fois, c’est l’empathie du commissaire pour ceux que la perte d’un proche a rendu inconsolable, et qui vivent dans l’obsession de la mort, qui va le mettre sur la voie. Humanisme et délicatesse des sentiments, tels sont les atouts de Kimmo Joentaa.

Petros Markaris : L’empoisonneuse d’Istanbul (Éd.Seuil, 9 septembre)

rentrée-MARKARISKatérina, la fille du commissaire Charitos, se marie civilement, pas devant le pope ! La cérémonie tourne court : personne ne se parle. Pour calmer sa femme, Charitos lui offre un voyage à Istanbul où ils prennent contact avec la petite communauté grecque des Roums. Mais le séjour est bientôt troublé. Maria, une nonagénaire, aurait empoisonné son frère en Grèce avant de filer à Istanbul. Pour éviter un incident diplomatique, Charitos est chargé par son supérieur d'enquêter en collaborant avec un jeune collègue turc : méfiance ancestrale au programme. Multiplication de cadavres, indices minces. La vieille Maria se déplace comme un fantôme et a toujours une longueur d'avance sur la police. Charitos rentrera-t-il à temps pour le mariage religieux auquel Katérina a finalement consenti ?

Sophie di Ricci : Moi comme les chiens (Éd.Moisson Rouge, septembre)

rentrée-DI RICCILe jour où son père lui annonce l'achat d'un mobile home "sympa pour l'été", Alan décide de quitter sa famille crasseuse. Il part pour la grande ville où il erre de fast-food en pubs, de mecs en mecs et de taudis en squat. Il y rencontre Mickey et Bouboule, les siamois, deux gamins paumés qui tapinent sur le boulevard pour se payer leurs doses. Alan convoite cet argent facile car il commence à être grillé dans les bars où il lève habituellement des pigeons. Sur le boulevard, il est la vedette. Mais un gamin comme lui ne couche pas. Du moins, pas dans les bagnoles, ni contre le grillage de l'impasse où il emmène ses michés. Il est trop beau pour ça. Trop fier et trop sûr de lui, aussi.

Le type étrange qui les observe presque tous les soirs dans une Peugeot 306, on l'appelle Hibou. Momo a dit qu'il avait plein de fric, parce que c'est un ancien du grand banditisme. Il est dangereux et armé. Et même que si c'est pas un ancien bandit, ce type-là est sûrement tueur à gages.

Dan Waddell : Code 1879 (Éd.Le Rouergue, 6 octobre)

rentrée-WADDELLLa journée de l’inspecteur Grant Foster commence mal. Le cadavre d’un homme, que son assassin a amputé des deux mains avant de le poignarder, vient d’être découvert abandonné dans un cimetière de l’ouest londonien. Le corps semble être tombé du ciel. Lors de l’autopsie, Grant Foster relève une inscription énigmatique, taillée au couteau dans la peau de la victime. Le seul talent d’enquêteur de Foster ne suffira pas pour venir à bout de ce mystère. L’indice laissé par le tueur l’oblige à contacter un généalogiste professionnel, Nigel Barnes. Alors que peu après un deuxième corps est identifié, le duo se trouve plongé dans les bas-fonds du Londres victorien de la fin du 19e siècle. Ils vont parcourir les obscurs méandres d’une affaire criminelle datant de 1879, qui semble liée aux meurtres actuels. Une course contre la montre est engagée contre le psychopathe qui, selon Nigel Barnes, prépare d’autres exécutions. Foster doit interrompre au plus tôt ce parcours sanglant…

À noter aussi : Début octobre, paraîtra le très attendu deuxième roman de Carlos Salem chez Actes Noirs, Nager sans se mouiller. Aux Éditions du Rouergue, à cette même période, Les disparus de Laogaï de Michel Imbert s’annonce comme un roman sombre de belle qualité. Après Seul le silence et Vendetta, PLAQUE1le nouveau roman de R. J. Ellory aux Éditions Sonatine, Les anonymes, sort le 7 octobre. Le même jour, sortie du nouveau titre d’Anne Perry chez 10-18 (format hors collection) De soie et de sang. Les admirateurs d’Elizabeth George découvriront encore ce jour-là Le cortège de la mort, aux Presses de la Cité. Naturellement, il y aura bien d’autres suspenses à découvrir en cette rentrée 2010...

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Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

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