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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 06:03

 

Roger Faller fut un des bons auteurs de la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. Il se montra souvent fort convaincant dans cet exercice consistant à peaufiner portraits et ambiances. En particulier à partir de la seconde moitié des années 1970, quand il cessa d'écrire aussi des romans d'espionnage. Les suspenses de cet auteur ne manquent pas de qualité.

FALLER-1Commençons par un de ses premiers titres, sous le pseudonyme de Roger Henri-Nova "Mise en Seine" (1960, coll. Un Mystère) : Spécialiste du roman d’aventure, apprécié des lecteurs, l’écrivain Franck Sarda se voit refuser son nouveau manuscrit par son éditeur habituel. Dans ce roman, il évoque la riche et puissante famille Felder… Patron de la Copélux qu’il créa avant la seconde guerre mondiale, Guillaume Felder est un homme infirme, physiquement disgracié. Ce qui ne l’empêche pas de mener ses affaires depuis son bureau. Même pendant la guerre, alors qu’on le supposait en fuite. Il fut dénoncé, mais en réchappa. Sa jeune épouse Marcelle Felder, qui fut sa secrétaire, serait-elle prête à tout (même à le supprimer) pour s’emparer de la Copélux ? Avant tout, elle préserve un certain secret. Adjoint de Felder, Diot ne mérite pas le terme de "homme de confiance". Le jeune Sandrini, futur époux de l’héritière Betty Felder, ne parait pas être le bienvenu dans la famille. Les rôles de Tardy, chauffeur de Sandrini, et de l’ex-policier Duvineau, proche de Felder, ne semblent guère clairs dans ce petit cercle où chacun mène son propre jeu…

Voici un survol de dix-sept titres de Roger Faller, entré dans la collection Spécial-Police en 1963.

"Intérêts composés" (1966) : Écrivain sans envergure, Robert Thirion est engagé pour écrire des sketches publicitaires destinés à la radio. Afin de s’y consacrer, il prend quelques jours de vacances à Echternach, au Luxembourg. Sa femme Monique l’accompagne, plutôt comme secrétaire que comme épouse. Curieux couple, d’ailleurs, qui ne se comporte pas tels mari et femme. Monique a bien l’intention de se reposer, laissant à Françoise Girard le rôle de secrétaire. Une jeune femme asthmatique qui cache quelques secrets. Un aller-retour à Paris permet à Thirion de s’interroger sur la situation. Qui cherche à lui nuire, et pour quelle raison ?…

FALLER-2"Le pavé de l’ours" (1968) : Voici trois ans que Marie-Josée a quitté son mari Lucien, plus âgé qu’elle, pour vivre avec Gérard, vendeur de voitures peu courageux et toujours endetté. Face à de gros besoins d’argent, le couple envisage d’en emprunter à Lucien. Ancien employé de banque, celui-ci semble assez aisé. Marie-Josée se dit qu’elle ferait mieux de reprendre la vie commune avec son mari, bien plus riche encore qu’elle ne l’imaginait. Mais pourra-t-elle lui faire accepter sa fille Martine, qui est l’enfant de Gérard ? Après un voyage en amoureux avec Marie-Josée, Lucien décide d’acheter une voiture à Gérard. Un moyen de lui faire gagner un peu d’argent. Hélas, un accident se produit. Lucien trouve la mort, son meilleur ami est blessé. Voilà Marie-Josée placée dans une situation fort complexe…

"Le mauvais bain" (1970) : Pourquoi Lucien Berton a-t-il épousé Christine ? Parce qu’elle était séduisante et semblait inaccessible. Parce que ce jeune homme désœuvré voulait changer de vie. Il s’éloigna un peu de sa mère, Viviane. Lucien ne chercha jamais à sympathiser avec le père de Christine, Rouillaud, un alcoolique fort en gueule. À côté du centre hippique de son beau-père, Lucien créa un bar boite de nuit, qui prospéra vite, mais dégrada ses relations avec son épouse. Des clients perturbateurs, d’autres venant discrètement avec leur petite amie, pas toujours aisé à gérer. Lucien n’apprécie guère l’amant de sa mère, Gérard, qui profite trop de la situation. Deux décès dans la même nuit, c’est beaucoup pour un seul homme. Certes, Christine semble s’être suicidée, mais la vérité n’est sans doute pas si claire. Quant à la mort du maître chanteur Bouscarel, ce n’est pas une grosse perte. Pourtant, maintes complications s’annoncent pour Lucien…

FALLER-3"Pourquoi Nathalie ?" (1972) : Détective débutant, André Pierson mène une enquête à Londres, à la demande de l’antiquaire Francine Valant. Catherine, la fille de sa cliente, se trouve dans le coma suite à un grave accident. On s’explique mal ce qu’elle faisait en pleine nuit dans un quartier voué à la démolition. À la pension où habitait Catherine, vivent plusieurs françaises employées dans les commerces de la société Coronair. La jeune Nicole donne un témoignage négatif sur Catherine, évoquant également la meilleure amie de celle-ci, Nathalie, eurasienne d’à peine dix-huit ans. De caractères opposés, les deux jeunes filles s’entendaient pourtant très bien. Le détective cherche à joindre Nathalie à Paris, mais tombe sur sa sœur Swany. Peut-être Catherine avait-elle découvert de dangereux trafics ? En tour cas, Pierson tente de comprendre le rôle de plusieurs personnes proches de Nathalie et de Catherine…

"Éternelle reconnaissance" (1973) : Charles Nicolleau est retrouvé mort dans son bureau. La police est appelée car, même si le décès semble naturel, il porte des marques suspectes. Éminent avocat, Nicolleau est surtout un politicien estimé. Il a agi en faveur des personnes âgées et des gens dans le besoin. FALLER-4Les R.G. souhaitent une enquête précise. Plus habitué aux affaires criminelles qu’à celles réclamant du doigté, le commissaire Mathivet fera de son mieux pour éclaircir cette histoire. Bien plus jeune que son défunt époux, Anne-Marie Nicolleau est assez futée pour préserver ses intérêts. Elle confie une précieuse mallette à son amant, François Malige, collaborateur de Nicolleau. D’un caractère prétentieux, ce dernier ne sait comment ouvrir ladite mallette le plus discrètement possible. Il est aussi question ici d’une reconnaissance de dette au parcours fort compliqué…

"Le vent du boulet" (1975) : À Paris, un vol de bijoux précieux a été commis après une séance photo chez le célèbre photographe Sydney Benz. L’agression a eu lieu dans l’escalier de l’immeuble. Faustel, employé de la compagnie d’assurance, est hospitalisé après avoir subi des mauvais coups. La police enquête. Jean-Claude Chanudet, un des responsables des assurances, engage son père Victor afin de retrouver les bijoux. Ancien flic ayant eu des ennuis un an plus tôt, ce détective occasionnel porte un regard désabusé sur le monde. FALLER-5Les suspects ne manquent certes pas, en particulier autour du photographe. Avec la mort de Faustel, la suite s’annonce plus complexe. Le commissaire Lemoine, de la PJ, et Victor Chanudet cherchent chacun de son côté. Essaiera-t-on de contrer le détective en le mettant dans le même pétrin qu’il y a un an ?…

"Le ciel m’est témoin" (1976) : Marc est pigiste pour les journaux et la radio. Chez des amis, il fait la connaissance de Gilda Comolli. Il propose à cette excellente chanteuse de l'aider dans ce métier, où il a des relations. La maison de disque Sonic est bientôt intéressée. On leur attribue une efficace relations-publiques, Viviane, avec laquelle Marc devient intime. L'important est que le nommé Hugon, un musicien qui tenta d'imposer Gilda par le passé, ne s'en mêle pas. Chez Sonic, on craint que ce combinard ne se manifeste à nouveau. La chanteuse supporterait-elle mal la célébrité ? Elle tente plusieurs fois de se suicider. Contrairement à l'inspecteur Vauquelin, Marc et Viviane pensent que c'est Hugon qui pousse Gilda à se supprimer. Ne serait-elle pas un peu dérangée ? FALLER-6A moins qu'elle ait quelque chose à cacher ?

"Le bon droit" (1977) : Henri habite Paris. Il est marié à Francine, une femme jalouse. Il hérite d'un vague cousin de sa mère, vivant à Meung-sur-Loire. Les Picolet sont les autres héritiers. Ils ne veulent pas de la maison du défunt, son seul bien, qu'Henri songe à racheter. Le début d'une vie plus saine, avec Francine ? Il paraît que le vieux cousin collectionnait les pièces d'or. Les Picolet se seraient-ils partagé ce trésor en cachette ? Henri contacte une avocat, Simone Peletier. Celle-ci est ambitieuse. Elle incite le juge d'instruction à procéder à une perquisition, qui ne donne rien. Pourtant, elle n'a sans doute pas tort de suspecter les Picolet. Pendant ce temps, rien ne va plus entre Henri et Francine. Puisque Francine connaît et apprécie Simone, pourquoi choisir une autre avocate ? …

"Le ringard" (1977) : Alain Tual est un comédien dont la carrière a décliné ces dernières années. Grâce à son ami Christian Gillot, il est employé dans une agence de relations publiques. Situation peu satisfaisante, mais qui lui permet de vivre, de sauver les apparences. Personne n’apprécie véritablement sa patronne, Maguy Gillot. Son fils Christian n’a aucune raison de l’aimer. FALLER-7Marie-France, petite amie de Christian, pas davantage. Pierson, le vrai directeur de l’agence, pas plus. Jeune dame de compagnie de Maguy, Nicole ne voit dans cet emploi que le moyen de vivre sans souci avec son fiancé Michel. Quant à Alain Tual, s’il est l’amant occasionnel de sa patronne, il n’est pas amoureux de cette femme froide de quarante-cinq ans. Le passé de Maguy aux Etats-Unis ? Rien d’autre qu’un secret de Polichinelle. Muté de Lyon à Paris suite à une sale affaire, le policier Médéric enquête sur le meurtre de Maguy. Il ne parait pas hostile, mais Alain Tual reste sur ses gardes. Même sans être fautif, on n’a pas forcément la conscience tranquille. Puisque cette mort arrange plusieurs personnes, pourquoi chercher trop loin ? (La forme narrative de ce roman à deux voix est très réussie).

"La berlure" (1978) : Louis Guillon est employé comme détective privé, à l'agence Filatis. Adrien Brochard, client de la Résidence Malakoff, a disparu en laissant quelques dettes. Cet endroit est un place où il passait une semaine par mois depuis un an. Retrouver la trace d'Adrien n'est pas compliqué. Ce paisible retraité, veuf depuis l'année précédente, habite à Sartrouville. FALLER-8Il vient de mourir d'une crise cardiaque. Il ne parlait à personne de ses escapades mensuelles. Surtout pas à sa nièce Annie. Comment, avec sa maigre retraite, Adrien pouvait-il s'offrir cette semaine de luxe chaque mois ? Et les beaux cadeaux à Hélène, conseillère conjugale ? Celle-ci en sait bien plus qu'elle n'en dit. Quand le juge Alvarèze met son nez de fouineur dans ce dossier, il interroge tout le monde. Il espère que la mort d'Adrien est un meurtre. Le détective comprend plus vite que lui…

"La bonne parole" (1978) : Frédéric Leroussy est le responsable de La bonne parole, un bulletin moraliste auquel il a donné un grand essor en vingt ans. Cette petite publication héritée de son beau-père est aujourd'hui très rentable. Dans les médias, il défend ses thèses rétrogrades avec la plus grande conviction. Il donne aussi des conférences. C'est en se rendant à l'une d'elles qu'il a un accident de voiture. Problème ennuyeux, car sa maîtresse qui l'accompagnait a été légèrement blessée. La clinique a prévenu le mari de cette dernière, une crapule. Il sait que Leroussy tient à son honorabilité, et envisage de le faire chanter. Il prend rendez-vous avec lui. L'adjoint de Leroussy, Emile, tue involontaire le mari escroc. FALLER-9L'affaire passerait presque inaperçue si l'épouse et la nouvelle amie du défunt ne s'inquiétaient de sa disparition. L'inspecteur Andréotti mène l'enquête…

"Le linge sale" (1980) : Qui est donc ce M.Legall, installé depuis quelques mois dans un petit village proche de Munster ? Un veuf retraité pas causant, menant une vie au ralenti. Cet homme peu expansif garde-t-il un douloureux secret, ou est-il simplement taciturne ? Détective, Louis Fillol est engagé par un client anonyme afin de connaître l'origine des revenus de M.Legall. Le jeune homme que Fillol a envoyé chez le retraité est tué. Légitime défense, estime-t-on. Le détective a heureusement récupéré des relevés bancaires. Même si son client lui demande de ne plus s'occuper de rien, Fillol veut en savoir plus. M.Legall vient justement d'être sauvagement assassiné chez lui. Quel rapport existait-il entre lui et un curieux accident de voiture s'étant produit l'année précédente ? A qui appartenait la puissante automobile noire ? Pourquoi la pédale d'accélération était-elle modifiée ?…

"FALLER-10Le droit de suite" (1980) : Léon Belpaume, 50 ans, tient à Paris une boutique d'antiquités et brocante. Sa vendeuse s'occupe de ce commerce battant de l'aile, car Léon est un dilettante que ça n'intéresse guère. Par hasard, il fait la connaissance de Marie-Hélène, une quadragénaire employée chez un notaire. Pas vraiment un coup de foudre. D'autant que Marie-Hélène disparaît pendant quelques semaines. Entre temps, elle s'est brièvement mariée, mais son époux est décédé lors du voyage de noces. Léon et elle vont donc bientôt se marier. Ça déplait à son employée, car Marie-Hélène affirme être compétente en matière d'antiquités, et saurait la remplacer. Léon a de bonnes raisons (de santé, entre autres) de se poser des questions dur la famille de sa femme, les Hudin. On meurt beaucoup dans leur entourage, ils héritent souvent. Pas si facile de sortir de leurs griffes…

"Le champ libre" (1981) : Andrée sort de prison. Une courte peine qu'elle n'a pas méritée, qui risque de gâcher sa vie. Cette femme de 40 ans ne veut plus vivre avec son hypocrite mari Fernand, responsable de ces deux mois de prison. Derrière les barreaux, Andrée a sympathisé avec Claudine, une dynamique femme de 30 ans. Cette débrouillarde accepte volontiers d'héberger Andrée. Elle l'aide à récupérer ses affaires et un peu d'argent, en rudoyant Fernand. Elles rêvaient de la Côte d'Azur. Elles répondent à une annonce. C'est Andrée qui est choisie par M.Teroni, qui recherche une gouvernante. Elle va plutôt jouer un rôle de figurante auprès de lui. Claudine les rejoint, choisie par M.Teroni pour devenir sa nouvelle cuisinière. Mais il ne la garde pas. Croyant qu'Andrée est responsable de son éviction, Claudine va se venger. M.Teroni, lui, souhaite éviter les embrouilles…

FALLER-11"La vie de palaces" (1982) : A Lyon, Mylène est mariée à Bertrand, garagiste. Un mariage sans amour, pour fuite le climat familial. Hostile à toute forme bourgeoise, Mylène rêve d'une vie bohème. Un certain Patrick lui propose de la loger. Il devient son amant. Bientôt, elle apprend qu'il est le fils de notables lyonnais. Mylène attend un enfant de Patrick. Ravi, il lui propose le mariage. Par principe, elle refuse. Quand Patrick et ses parents sont victimes d'un accident de la route, l'héritier légal ne semble pas pressé d'entrer en possession de la fortune. Ce sexagénaire est calculateur : si Mylène revendique l'argent au nom de la fille de Patrick, il se fera nommer curateur, position qui lui convient parfaitement. Malgré les conseils, Mylène refuse obstinément.

"Le goût du pain" (1982) : A Andlau, bourgade alsacienne, Germaine Bayer est connue et respectée de tous. Une veuve de guerre méritante. Elle a élevé seule sa fille Suzanne, aujourd'hui avocate, après le décès de son mari. Tout le monde ne mesure pas à quel point Mme Bayer aime l'argent. Elle possède un restaurant, une boutique de souvenirs, et commerce avec les sœurs du monastère voisin. FALLER-12Ce sont surtout Louis, le jeune maître d'hôtel, et Marie, la vieille cuisinière, qui font tourner le restaurant. Ils voudraient bien posséder leur propre établissement, mais Mme Bayer règne sur Andlau. Ils hésitent à l'affronter. Martine, serveuse remplaçante de 25 ans, ne plait guère à Mme Bayer. La jeune femme s'aperçoit vite que sa patronne cache des secrets. Si elle parvient à les découvrir, elle pourra exercer un petit chantage afin que Marie ait son restaurant., qu'ils exploiteront avec Louis…

"L'or en branches" (1984) : Meudon, banlieue résidentielle de Paris. La famille de Pierre-Henri (24 ans) vit dans une propriété quelque peu délabrée, ne méritant plus le qualificatif de château. Philippe-Auguste, le père, est médecin. Judith, la mère est fille de notaire et très pieuse. Virginie, la fille, a quitté la maison pour vivre avec un philosophe pas tellement brillant. Jean-Eudes, l'aîné, est un simplet caractériel. L'accident de voiture mortel de leur père devrait les souder, mais ce n'est pas le cas. La mère, déjà bernée dans d'autres cas, entend défendre ses droits. Virginie a aussi besoin d'argent. Chacun pense que leur père a caché des lingots d'or quelque part, vieille tradition familiale. Pierre-Henri découvre que son père menait une double vie. Les a-t-il spoliés pour autant ? Jean-Eudes simule-t-il ses limites mentales ? Quand Judith passe par la fenêtre, faut-il admettre la thèse de l'accident ?…

Lire le portrait de Roger Faller sur Mystère Jazz (cliquez ici)  

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 06:02

 

Fort agréable roman d’énigme, Meurtres au Bouthan (Éditions Kailash, 2010) de Bernard Grandjean est le neuvième épisode des enquêtes de Betty Bloch. Mystère et suspense vont de pair avec une intrigue traditionnelle et solide. La fluidité de la narration permet une lecture très entraînante.

GRANDJEAN-2010Betty Bloch est une jeune universitaire française, enseignant depuis plusieurs années à Calcutta. Le Pr.Chaudhuri, son supérieur, lui confie une mission de recherches historiques au royaume du Bouthan. C’est ainsi que Betty arrive à Paro, en pleine saison de la mousson. Elle s’installe dans la chambre qu’on a loué pour elle, avant de rencontrer son contact local, le Pr.Wangtchouk. Alors que celui-ci s’avance vers elle, il est tué d’une flèche en plein cœur. Il semble que ce soit un accident causé par des archers s’entraînant tout près. Pourtant, la thèse d’un coup de vent modifiant la trajectoire de la flèche apparaît douteuse. La mission de Betty est compromise. Toutefois, elle trouve chez le défunt les livres prévus et des documents officiels. Ce dossier va lui être dérobé peu après dans sa chambre. Elle est bientôt contactée par Dordjé Tobgay.

Ce jeune conseiller du roi lui confirme le sens des recherches à entreprendre. Un territoire frontalier est revendiqué par cet envahissant voisin qu’est la Chine, qui échangerait une parcelle de son côté de la frontière. Il faut leur prouver que la région de Marpotchouthang appartient depuis toujours au Bouthan. Pour le roi, c’est une façon de rappeler l’indépendance de son pays. Betty aura besoin de l’aide de son vieil ami, le Professeur Das. Elle rejoint Gangpong, où il réside, et s’installe dans le meilleur hôtel de la ville. Le Pr.Das est un proche de la Rani de Gwaltapur. Endettée, cette aristocrate va vendre son palais à un ami, le séduisant Zakar Chatoor. Quant aux précieuses collections de son aïeul le Rana, elles sont expertisées par M.Gao en vue d’être vendues. Suite à un incident, la Rani accueille Betty dans son palais, ainsi qu’un couple aisé, les Dutta.

C’est la passion des jeux d’argent qui a ruiné la Rani de Gwaltapur. Une passion qu’elle partage avec Zakar et le couple Dutta. Betty se méfie de ces derniers, car ce sont eux qui ont volé les documents du Pr.Wangtchouk. Peut-être sont-ils des espions au service de la Chine ? Quand M.Gao, l’expert en objets anciens, est assassiné, c’est Betty qui découvre son cadavre. Issue d’un milieu modeste, son épouse qui l’accompagnait est en fuite. On ne peut que la suspecter du crime. La Rani et ses invités préfèrent évoquer la version d’un suicide, afin d’écarter la police du palais. Betty et le Pr.Das retrouve un carnet écrit jadis par le Rana, ce qui leur offre une piste. Y est évoqué un manuscrit qui a disparu, récemment volé. Outre le jeu, Zakar est adepte d’une autre passion clandestine. Betty et le Pr.Das poursuivent l’enquête sur les documents relatifs au territoire bouthanais…

Drapeau BouthanOutre l’intrigue, il faut avouer un certain exotisme du décor. En effet, le royaume du Bouthan, petit état de 47000 Km2 (environ la moitié du Portugal) au pied des montagnes de l’Himalaya, enclavé entre les deux géants que sont l’Inde et la Chine, reste pour nous un pays méconnu. La situation géopolitique de la Terre du Dragon (Druk Yul) est évidemment fragile, risquant le même sort que le Tibet. Ce pays préserve un sens de l’harmonie basé sur des principes dont le monde devrait s’inspirer. On y cultive la notion de Bonheur National Brut: croissance et développement économique responsables; conservation et promotion de la culture bhoutanaise; sauvegarde de l'environnement; bonne gouvernance responsable. Un bon polar qui peut donner aussi l’occasion de s’intéresser à cette région d’Asie. (à droite : drapeau du Bouthan)

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 06:11

 

Le nouveau roman d’Hervé Jaouen s’intitule Aux armes zécolos (Diabase Éditions, 2010). Il ne s’agit évidemment pas d’un polar. C’est une comédie qu’il nous propose là. On y retrouve toute la souplesse narrative qu’on apprécie dans les romans de cet auteur, ainsi qu’une tonalité enjouée fort sympathique.

Une adolescente prénommée Bleunwenn (Fleur Blanche) a forcément des racines bretonnes. Fille d’expatriés vivant à Paris, elle baigne depuis longtemps dans une ivresse celtique familiale. Pourtant, quand Bleunwenn décide cet été-là un retour définitif auprès de ses aïeux, elle se heurte d’abord à l’opposition de ses parents paradoxaux. Quitter le confort parisien pour les sauvages Monts d’Arrée, est-ce bien raisonnable ? Ils cèdent à cette lubie qu’ils supposent passagère.

JAOUEN-2010À Ploumagoat, elle habite chez ses grands-parents, retraités encore jeunes, Lulu et Cricri. Elle comprend vite que, sur les bords de l’Aulne, les pêcheurs sont victimes de dépression piscicole. Son grand-père Lulu cultive des idées noires, songeant au suicide, préparant son break Volvo à servir de corbillard. La dure vie campagnarde n’explique nullement cet état de crise. Si des gens venus d’ailleurs s’installent ici, c’est que la région est agréable. Alors, les raisons du marasme ? Il n’y a plus aucun saumon à pêcher dans l’Aulne. Ce n’est pas tant à cause de la pollution. Non, le fautif n’est autre que Napoléon, qui décida jadis la construction du canal de Nantes à Brest. Historiquement, ça peut se justifier. Mais c’est parce que l’Aulne a été largement canalisée qu’on n’y voit plus de saumons.

Lulu connaît la solution du problème. Il suffirait de débarrer quelques écluses, de libérer un passage aquatique pour que ses poissons préférés remontent l’Aulne. Pour Bleunwenn, c’est tout simple : Eh ben yaka débarrer ! Takacroire que yaka ! J’ai failli y laisser ma peau, moi, dans cette bataille… Quand Lulu tenta l’idée, il fut confronté à moult écueils administratifs, et autres menaces diverses. Pêcheur et inventeur high-tech, son ami l’Ingénieur avait bien prédit à Lulu qu’il n’y aurait plus de saumon. Certes, il prépare secrètement une sorte de poisson de substitution, afin que son ami continue à fréquenter les rives de l’Aulne. De leur côté, Bleunwenn et son petit ami Gwendal ont décidé d’agir concrètement. Le jeune homme n’est pas pour rien le fils d’un ancien du F.L.B.

Pas vraiment une opération commando à haut risque pour le duo d’amoureux, ces sabotages du F.L.C. Et l’embellie qui suit n’est que de très courte durée. Néanmoins, quand se présente un unique saumon, Lulu ne peut qu’essayer de le capturer. Bleunwenn, Cricri, Gwendal, et l’Ingénieur sont aussi de la partie…

Ce n’est pas seulement une histoire de salmonidés que nous raconte cet écrivain lui-même pêcheur de saumon. Sous forme de fable, Hervé Jaouen dresse un petit état des lieux de la Bretagne actuelle. C’est vrai, il n’est pas si facile pour des déracinés d’imaginer un retour aux sources. En effet, l’intérieur de la région n’est pas un vert désert inhabitable. Bien sûr, la réalité économique bloque l’amélioration des eaux bretonnes (Entre la survie du poisson sauvage et douze millions de cochons, le choix est vite fait). Pourtant, il n’est pas interdit d’espérer un avenir plus sain, un équilibre naturel à tous points de vue moins polluant. Retenons les aspects souriants avec, par exemple, le cas de la grand-mère Cricri. À force de pratiquer la danse bretonne, elle est aujourd’hui une mutilée de l’An-dro. Un très bon moment de lecture, et une invitation à la réflexion !

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 06:10

 

Spectacle musicaux empreints de celtitude, grande parade en costumes au son des instruments traditionnels, la musique est au cœur du Festival Interceltique de Lorient chaque été. On peut aussi y trouver d’autres animations, tels quantité de stands proposant divers produits régionaux, ou la fête foraine toujours attirante pour jeunes et moins jeunes. Les amateurs de lecture fréquentent assidûment le Quai du Livre. On n’y trouve pas seulement de la littérature policière, mais le polar y est bien représenté. Voici un petit reportage photo réalisé le lundi 9 août 2010, après un premier week-end de festivités ayant déjà amené la foule au centre de Lorient.

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 06:02

 

Le premier roman de Paul Cleave sort en août 2010 chez Sonatine Éditions. Un employé modèle fait voyager les lecteurs jusqu’en Nouvelle-Zélande, au gré d’une histoire riche en péripéties et en meurtres.

Âgé d’une trentaine d’années, Joe Middleton est un brave garçon. Célibataire pas gay, doté d’une mère radoteuse et insistante, il habite avec ses deux poissons rouges, Cornichon et Jéhovah. Joe est agent d’entretien au commissariat de Christchurch. On l’a engagé quatre ans plus tôt, à cause de son handicap mental. L’inspecteur Schroder, le commissaire Stevens, tout le monde apprécie ici Joe-le-Lent. Surtout sa collègue, la grassouillette Sally, jeune femme pieuse dont la famille a été marquée par le décès prématuré de son jeune frère Martin. Sally est à la fois protectrice et attirée par Joe. Actuellement, la police de Christchurch est monopolisée par la traque d’un tueur en série, auteur de sept meurtres. En réalité, il n’en a commis que six, le meurtre de Daniela Walker étant l’œuvre d’un copieur. Joe est bien placé pour le savoir, puisque c’est lui, le tueur surnommé Le Boucher de Christchurch.

CLEAVE-2010Bien qu’il joue les attardés, Joe s’estime assez intelligent. Il ne pense pas être un illuminé ou un pervers : Je ne suis qu’un type normal. Un Joe moyen. Avec un hobby. Je ne suis pas un psychopathe. Je n’entends pas de voix. Je ne tue pas pour Dieu ou Satan, ou le chien du voisin. Je ne suis même pas religieux. Je tue pour moi. C’est aussi simple que ça (…) En tuer une par moi, ce n’est pas grand-chose. C’est juste une question de perspective.

Se posant des questions sur le cas Daniela Walker, Joe profite d’avoir accès au dossier pour l’étudier. Il visite l’appartement de cette victime. Il remarque un détail, un simple stylo. En bonne logique, seul un flic a eu accès au lieu du crime. Donc, il doit chercher l’assassin parmi eux. Parmi les 94 enquêteurs concernés, Joe en cerne une dizaine, et fouille : Je compulse un vieil agenda de bureau, et je vois la même chose. Il n’y a pas la moindre note disant : "tuer pute ce soir, acheter du lait"...

Après avoir épié un policier gay et son ami, Joe renonce à les buter. Il s’avoue prendre un grand plaisir à enquêter. Est-ce la conséquence du vide habituel de mon existence ? Dois-je résoudre un meurtre pour enfin m’amuser ? Et voilà la nouvelle qui tue je m’amuse terriblement !. Pourtant, la suite est bien moins joyeuse. Dans un club du Strip, quartier chaud de Christchurch, Joe rencontre la jeune architecte Melissa, nouvelle en ville. Au cœur de la nuit, il l’entraîne dans un parc désert afin de poursuivre sa série criminelle. Mais Melissa renverse la situation, menaçant Joe de son propre Glock. Elle se dit fétichiste de l’univers policier. Ayant compris qu’il est le tueur recherché, Melissa l’attache, le torture. Elle finit par l’abandonner, blessé mais libre. Joe parvient à retourner chez lui. Il appelle Sally (qui tenta d’être infirmière) pour l’aider et le soigner.

Après une semaine de repos, Joe est sûr de tenir la bonne piste. Confirmée par le témoignage d’une prostituée, qu’il élimine. …une fois que son corps est tombé sur le béton froid avec un petit bruit sourd, je remets les 2000 dollars dans la poche de ma veste. J’essuie le couteau sur sa minijupe et je remonte en voiture. Toujours gentleman jusqu’au bout. Hélas pour Joe, Melissa rôde de plus en plus près de lui. Et Sally s’intéresse aussi à des détails cachés de sa vie…

Notre ami Joe Middleton est un personnage bien sympathique ! Sa conception du bien et du mal est, admettons-le, légèrement différente du commun. Si l’envie de tuer le prend, il n’éprouve toutefois aucune haine envers ses victimes. Il joue avec la police, même pas capable de détecter le cadavre qu’il a laissé depuis longtemps dans un coffre de voiture. Tout ça n’est qu’un bon moyen d’éviter une vie trop routinière, finalement. Et puis, Joe a des qualités : simulant le handicap mental, son talent de comédien est indéniable. En outre, il aime sa maman, les vieux chauffeurs de bus et les animaux au point de sauver un chat (avant de vouloir le tuer, il est vrai). On aura compris que cette histoire est délicieusement amorale, menée par un héros qui n’est pas animé par un froid cynisme, mais par un état d’esprit plus subtil. Fluide, le récit enjoué nous offre de multiples rebondissements, plutôt souriants que dramatiques. Ce qui alimente un suspense très excitant. Bienvenue dans le petit monde de Joe Middleton !

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 06:12

 

À la découverte des auteurs québécois, à travers la collection Coups de tête (Éd. Les 400 Coups). Voici un singulier polar rock de Jean-François Poupart : Toujours vert.

Dans l’Amérique de 2018, le détective privé Mike Burns est un junkie à peine encore vivant. Ancien soldat de la guerre d’Irak à Falloujah, ex-flic combinard le plus corrompu du pays, ce loser traîne sa carcasse de drogué. Maire d’Evergreen, musicien retraité, Ray Mazarek est un ami de vingt ans. Il fait appel à Burns, car un meurtre a été commis dans sa ville. Située près de Fort Lauderdale en Floride, Evergreen est une gated communauty, petite ville privée et surveillée au maximum, avec tous les services de luxe imaginables. Depuis une vingtaine d’années, elle est uniquement habitée par des stars du rock à la retraite, tous multimillionnaires. Ils sont devenus riches avec trois accords à une époque lointaine, et ils méritent bien le repos éternel entourés de leurs comparses. En vertu du règlement local de sécurité, Ray offre deux millions à Burns pour que les autorités américaines ne viennent pas s’occuper de ce meurtre.

POUPART-2009La victime était Jon Lord, ancien claviériste de Deep Purple. On l’a retrouvé mort égorgé dans la piscine de Lou Reed. Mike Burns est capable d’analyser le corps bien plus concrètement que le légiste, le Dr Manson. Sans doute Jon Lord avait-il quelques ennemis, mais ce que souhaite Ray est clair : un simple rapport de complaisance bidonné par Mike, évoquant un décès accidentel. Malgré tout, le détective interroge Lou Reed, qui semble avoir un alibi. Au club que fréquentait Jon Lord, Burns sympathise avec la barmaid Grace, ex-chanteuse de Jefferson Airplane. Peu après, shooté à haute dose, il a une sauvage relation sexuelle avec Debbie Harry (Blondie), pas moins destroy que lui. Visé par un coup de feu, Burns frôle la mort. Hospitalisé, il reste plusieurs jours dans le coma, dont il se réveille mal rétabli. À la morgue de l’hôpital, il fait une étrange découverte. Mais ce qui prime pour Burns, c’est de faire avouer à Grace ce qu’elle sait.

Affaibli par sa blessure sanguinolente, le détective ne retrouve pas la barmaid. Il assiste à un pitoyable show chez Alice Cooper. Evergreen jubile. C’est ça, la vie éternelle. Pas vraiment se sentir jeune, mais se sentir désirant. Même joué à la vitesse des mourants, le rock donne encore toute sa déraison (…) Les lumières neutres aident vaguement à dissimuler les crevasses de tous ces vieux rockers défiant la mort. Dans la cave d’Alice Cooper, Burns découvre des documents qui lui donne une possible piste. Accusé de troubler la tranquillité d’Evergreen, Burns est mis en prison. On va le remettre aux autorités policières, en l’accusant du meurtre de Jon Lord. Ce qui signifie automatiquement la peine de mort, dans l’Amérique de 2018. Mike Burns doit utiliser les quelques forces qui lui restent pour éclaircir cette sombre affaire…

On l’a souvent répété, rock et polar appartiennent à la même famille, celle de la culture populaire. Le québécois Jean-François Poupart nous en donne ici une très belle démonstration, une des plus convaincantes qui soit. Evergreen, repaire de stars du rock, vieillards dérisoires agglutinés dans les luxueux décors d’une cité ultra-sécurisée, entre leurs disques d’or et leurs fêtes nostalgiques. On imagine assez précisément cette ambiance. Fondée en 1620 sur l’exil des intégristes religieux du Mayflower (on appréciera la thèse de Brad Perry), l’Amérique ressemblera-t-elle dans quelques années à celle décrite ici ? Avec des exécutions de condamnés à mort aussi spectaculaires ? Quant à l’intrigue, bien noire, elle est à la fois simple et bien pensée. Dans la meilleure tradition, le destin fatal entraîne le héros tandis que ses adversaires préservent leurs secrets. Un roman court, inspiré, enthousiasmant.

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 06:05

 

A Toulouse, deuxième salon international des littératures noires et policières du 7 au 10 Octobre 2010, organisé par l’association Toulouse Polars du Sud. Les invités d’honneur : Jean Vautrin, Jacques Tardi, Loriano Machiavelli, et la Série Noire. Au programme : Hommage à Thierry Jonquet. Histoire et actualité du roman policier italien. Fiction policière et réalités sociales. Dédicaces, débats, lectures et soixante-dix auteurs annoncés.

TPS2eBelgique : Pascale Fonteneau. Ecosse : Peter May. Espagne : José Manuel Fajardo, Carlos Salem, Jeronimo Tristante, José Carlos Somoza. Iran : Nairi Nahapetian. Italie : Massimo Carlotto, Gianrico Carofiglio, Piergiorgio Di Cara , Diana Lama, Loriano Macchiavelli, Alessandro Peressinotto, Gilda Piersanti, Giampaolo Simi. Turquie : Mine G. Kirikkanat.

France : Christine Adamo, Mouloud Akkouche, Ingrid Astier, Michel Baglin, Jérôme Camut & Nathalie Hug, Jules Celma, Thierry Colombié, Jean Contrucci, Pascal Dessaint, Dominique Delpiroux, DOA, Hélène Duffau, Fabienne Ferrère, André Fortin, Christophe Guillaumot, Marin Ledun, Hervé Le Corre, Pascal Legardinier, Dominique Manotti, Claude Mesplède, Aurélien Molas, Viviane Moore, Patrick Mosconi, Jean-Hugues Oppel, Jean-Pierre Orsi, Patricia Parry, Francis Pornon, Christian Roux, Benoît Séverac, Romain Slocombe, Franck Thilliez, Jan Thirion, Tito Topin, Pascal Vatinel, Jean Vautrin, Marc Villard, Alain Wagneur, Lalie Walker, Maurice Zytnicki.

Auteurs Jeunesse : Claudine Aubrun, Malika Ferdjoukh, Claire Gratias, Chistian Grenier, Marin Ledun, Jean-Hugues Oppel, Christian Roux.

Dessinateurs BD : Jean-Christophe Chauzy, Patrick Deubelbeiss, Miles Hyman (Etats-Unis), Hugues Labiano, Marc N’Guessan, Joe Pinelli (Belgique), Jeanne Puchol, Jacques Tardi, Laurence Tramaux, Peter May.

Mercredi 6, jeudi 7 et vendredi 8 octobre, rencontres avec les invités dans les bibliothèques de Midi-Pyrénées. Samedi 9 et dimanche 10 octobre, retrouvez-les à la Librairie de la Renaissance. Métro : Basso Cambo

Formation avec Frédéric Prilleux : Jeudi 7 octobre, de 9 à 12 h, BD et polars. Vendredi 8 octobre, de 9 à 12h, « Crime comics » anglais et américains. Ouvert aux professionnels et adhérents 813 ou TPS.

Le site de l'association : http://toulouse.polars.du.sud.over-blog.com/ 

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 06:07

 

Dans la série des aventures de Saint-Tin et de son ami Lou, voici Le secret d’Eulalie Corne (Le Léopard Démasqué, 2010), roman signé Gordon Zola.

Le reporter Saint-Tin séjourne chez le capitaine Aiglefin, au Moulin Tsar, près de Cheverny. Il projette un voyage en Égypte, afin de retrouver la trace de ses parents. Son périple attendra, car de mauvaises surprises agitent la demeure de l’ex-éclusier Aiglefin. Un huissier se présente, accompagné des propriétaires légaux du moulin. L’irascible capitaine s’énerve illico contre l’homme de loi, son chétif client et la blonde compagne sophistiquée de celui-ci (l’étoile du chétif). Dehors, les importuns ! Exit, le intrus ! Selon Saint-Tin, il y a forcément une erreur. Pourtant, peu après, deux dames arrivent au moulin. Les sœurs Piaf (Pia et Meredith) se disent également héritières des lieux. Qu’est-ce que ce pataquès ? Saint-Tin et le capitaine demandent des explications au notaire ayant traité le dossier. Sachant que l’acte de propriété a curieusement disparu, le journaliste devine la position pas claire du notaire.

GORDON ZOLADe retour au Moulin Tsar, Saint-Tin et Aiglefin constatent la disparition du majordome Archibald Tringue. Des traces de lutte indiquent qu’il a été enlevé. Au grenier, le capitaine découvre une photo ancienne. On y voit une égérie de la révolution russe guidant le peuple. Cette Eulalie Corne n’est autre que la grand-mère de l’ex-éclusier. Certes, fier de ses origines, le capitaine Aiglefin se savait le descendant d’exilés russes proches du tsar Nicolas II. Mais il n’imaginait pas qu’une de ses aïeules fut une rouge révolutionnaire bolchevique. Saint-Tin fouille à son tour le grenier. Il y découvre une insolite maison de poupée, ainsi qu’une matriochka. Mais ce sont surtout les Mémoires d’Eulalie qui peuvent les aider à dénouer l’imbroglio. Saint-Tin consulte un héraldiste, chez qui il remarque le blason authentique de la famille du capitaine. L’expert possède un autre élément de la matriochka trouvée dans le grenier. Et un indice de plus, un!

Quand le policier Truchot entre en scène, venu enquêter sur l’enlèvement du majordome, le vieil antagonisme entre le capitaine et lui se réveille à coups redoublés. La lecture des Mémoires de l’aïeule, racontant ses déboires face au pirate Yvan Drésonproff, apporte une piste sérieuse. Le trio s’apprête à affronter les suspects, mais risque la séquestration. Quelque peu décati et délirant, le perroquet Lou jouera-t-il un rôle dans cette histoire ?…

Cette série supposée humoristique a ses adeptes, soit. Est-ce rodique ? Non, ce n’est pas rodique. C’est plutôt pénible à lire. Il ne faudrait pas y voir l’héritage de San-Antonio ou de Michel Audiard. Les copies chargées manquent toujours de cette saveur innovante, de cette originalité créative, de finesse aussi. Je suis assermenté Moi aussi, je suis assez remonté ou Les voyages forment la jaunisse, cumul pléthorique de plaisanteries lourdingues ayant leur place dans les cours d’écoles, plus discutables dans les romans. Ça nous garantit que le mot écrivaillon n’est pas près de disparaître de nos dictionnaires. Les deux apparitions se ressemblaient comme les deux gouttes d’eau de la main droite, comme on dit chez les auteurs qui écrivent trop vite… On aimerait que G.Z. fasse ici preuve d’autodérision, mais on en doute. Loin des romans populaires de qualité correcte, ce neuvième épisode (réservons le mot "Opus" aux symphonies bien orchestrées) des aventures de Saint-Tin n’a rien d’excitant. Évitons de nous attarder sur ce livre sans grand intérêt.

 

(Mis à jour le 25 février 2011) Je n'ai pas apprécié ce roman. Toutefois, la Justice ayant donné raison à cet éditeur dans le procès qui lui était intenté, je ne peux que m'en réjouir sincèrement. Des infos en cliquant ici.

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Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

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