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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 08:20

 

En ce mois d’août 2010, John Erich Nielsen nous propose le septième suspense ayant pour héros l’inspecteur Sweeney. Coup d’œil sur l’intrigue de Les démons de l’île de Skye (Éditions HoH)…

Âgé de vingt-sept ans, le policier écossais Archibald Sweeney manque un peu d’allure. Caché derrière se barbe rousse, courte et peu soignée, s’obstinant à porter des pantalons de toile grise avec des pull-overs défraîchis et mal taillés, le jeune inspecteur n’en est pas moins un fin limier. Le superintendant Rolling fait appel à lui, suite à l’étrange disparition d’une famille. C’est ainsi que Sweeney débarque au château de Havengear, appartenant à James Callahan, le plus célèbre acteur d’Écosse. Nul ne sait trop ce qui s’y est produit ces dernières heures. Pas même Gordon Jeffreys, qui est à la fois le majordome du domaine ainsi que l’impresario du comédien et de son épouse. Donc, Sir James (74 ans), sa femme Shauna Powers (35 ans), et leur fille adoptive Lucy (5 ans) ont quitté brusquement le château la nuit précédente. Peut-être se sont-ils absentés sans qu’il y ait à s’inquiéter. Néanmoins, on a relevé des traces de sang.

SWEENEY-2010-OFFICIELLes enquêteurs s’aperçoivent vite que le voilier de Sir James a pris la mer. Selon des témoins, le vieux comédien est un marin confirmé, et son yacht est un bateau fiable. Quand même, cette sortie précipitée s’explique mal. La carrière quasiment terminée de l’acteur et ses problèmes financiers n’expliqueraient pas si simplement un geste fatal. Avant d’être mis en garde à vue par le policier Rolling, le majordome Jeffreys (aussi l’agent du couple) a alerté les médias. Pour une affaire devant rester dans la discrétion, c’est raté ! Tandis que Rolling installe son PC au château, des gens affirment avoir vu le voilier un peu partout, sur toutes les mers. Indice plus sûr, la vidéo de surveillance d’une banque d’Inverness a filmé Shauna Powers, venant retirer une forte somme. Il semble certain que ce soit bien la comédienne. C’est troublant car, dans le même temps, on aurait repéré le voilier de son mari au port de Banff.

Dans le parc du château, Sweeney remarque les empreintes de pneus d’un autre véhicule, n’appartenant pas aux habitués du lieu. Peut-être son collègue Stirling saura-t-il exploiter cet élément. McGregor, un vieil Écossais, affirme avoir vu le voilier de Sir James à proximité des Îles Orcades. Selon le scénario de Sweeney, Shauna aurait quitté le voilier à Banff, allant retirer de l’argent à Inverness, avant de rejoindre son mari et sa fille dans un port de la côte. Version plausible, qui reste approximative. Alors, faut-il conclure à un coup publicitaire destiné à relancer la notoriété des disparus ? Tout autant improbable. Quand le voilier est retrouvé, échoué sur l’Île de Skye, de nouvelles traces de sang sont visibles au milieu du capharnaüm. Cette fois, la suite s’annonce meurtrière…

Cette septième aventure du jeune policier écossais voyageur l’entraîne moins loin que d’habitude. Il reste dans son pays, nous permettant d’admirer les côtes d’Écosse et ses îles au climat assez rude. Toujours muni de ses objets fétiches, un sand wedge (petit club de golf) et un magnétophone, Sweeney enquête sur une fort inquiétante triple disparition (quadruple, en réalité). Une histoire qui emprunte certains aspects à l’affaire Godard, médecin disparu en mer avec sa famille, mais le parallèle reste relatif. On pourrait aussi donner à l’acteur James Callahan les traits de Sean Connery, le plus célèbre comédien écossais. Il ne s’agit pas ici de déterminer précisément l’identité du ou des coupables, mais de savoir quel est le sort des disparus, ce qui s’est passé réellement. Nous livrant comme en confidences ses réflexions personnelles sur le dossier, Sweeney est toujours aussi sympathique. Un bon polar d’enquête, dans le respect de la tradition du roman policier.

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 00:00

 

Avec ses deux premiers titres L’Œil de Caine et Monster, Patrick Bauwen s’est imposé parmi les auteurs de thrillers. Seul à savoir (Albin Michel), son nouveau roman sort début septembre 2010.

Marion Marsh est une parisienne de trente-cinq ans, exerçant un vague job d’assistante dans l’audiovisuel. Si elle compte beaucoup d’amis sur Facebook, Marion ne fréquente guère que Cora. Ambulancière pour une compagnie privée, celle-ci pilote son Hummer à travers Paris. Marion voit peu son père, Américain d’origine, qui vit dans le milieu du jazz. Sur Internet, elle est contactée par quelquun qui signe Le Troyen. Il lui adresse la photo d’un médecin californien, Adrian Fog. Marion reconnaît le visage de Nathan Chess. À vingt ans, étudiante en médecine, elle fut externe à l’Hôtel-Dieu. Les premiers temps, sa relation avec le tyrannique Dr Chess fut orageuse. Son attirance ambiguë se transforma bientôt en histoire d’amour. Mais Nathan Chess disparut brutalement, laissant la jeune femme sous le choc. Elle traversa une longue et sombre période.

BAUWEN-2010Pas d’erreur, Adrian Fog et Nathan Chess sont la même personne. Le Troyen exige que Marion joue avec lui à Sauvons des vies. Quand elle s’adresse à la police au sujet de ce psychopathe au but nébuleux, il n’y a pas assez d’éléments pour qu’une plainte soit recevable. L’ambulancière Cora est une des cibles du jeu imaginé par Le Troyen. Suite à l’accident provoqué contre son Hummer, Marion et Cora ne sont que légèrement touchées. Marion comprend le caractère obligatoire du jeu. Elle démissionne de son poste, avant de s’envoler pour les Etats-Unis, comme il lui est demandé. À son arrivée, elle loue une voiture et doit contacter la jeune Chloé, treize ans. Protégée par deux gardes du corps, Chloé vit dans une riche propriété de Laguna Beach. C’est la fille d’Adrian Fog, lequel a disparu depuis un mois. Son grand-père, l’énigmatique Pope, s’assure qu’on veille sur Chloé. Altman, un agent du FBI est déjà sur la trace de Marion.

Via son IPhone, Le Troyen ordonne à Marion de fuir avec Chloé. En cavale, séparée de l’adolescente, Marion est prise en charge par Wojack. Cet Indien ex-taulard alcoolique fut soigné par Adrian Fox. La jeune femme est finalement rattrapée par le policier Altman, qui émet de sévères soupçons sur le Dr Fox et les siens. Il suspecte Pope de trafics divers, notamment d’introduire des clandestins aux Etats-Unis. Le Troyen adresse aux autorités des cheveux de Chloé et un pouce pouvant être celui d’Adrian Fox. Marion est libérée sous surveillance policière.

Le jeu se poursuit. De la jetée de Santa Monica où Le Troyen lui a fixé rendez-vous, jusqu’à un chalet de l’Utah où elle se réveille après avoir été enlevée, Marion tente d’échapper à l’emprise du Troyen. Arrivée dans une bourgade d’Arizona où le Dr Fox s’occupa d’un dispensaire, elle retrouve le bateau cachant les secrets du chirurgien. Elle s’interroge sur les expérimentations opérées par Adrian Fox au sein de l’unité de recherche d’une base militaire. Grâce à l’influent Pope qui les accueille dans son hacienda mexicaine, Chloé et Marion peuvent retourner en Californie sans être inquiétées. Pour retrouver Adrian/Nathan, Marion devra identifier Le Troyen et cerner les responsabilités de chacun…

Il est toujours plaisant de proposer un tel résumé, qui en dit beaucoup mais en révèle très peu. Car l’essentiel de cette intrigue foisonnante reste à découvrir. C’est au fil des rebondissements et des flash-backs qu’apparaît la vérité autour des protagonistes, qui ont tous un parcours chargé. Sur un tempo rythmé, les péripéties mouvementées se succèdent, le mystère gardant son intensité. Si l’on comprend que Le Troyen n’a rien d’un simple psychopathe, quel est donc le sens de son obscur plan en quatre parties ? Après le Prix des Lecteurs du Livre de Poche pour L’Œil de Caine, le Prix des Maisons de la Presse pour Monster, le troisième roman de Patrick Bauwen s’avère tout autant réussi. Il fait preuve d’une belle maîtrise, nous entraînant dans un récit trépidant, peaufiné dans les moindres détails. Un solide suspense !

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 05:46

 

Il semble bien qu’un “esprit polar” en provenance du Québec apporte une vigueur nouvelle à cette littérature populaire. En rassemblant une génération d’auteurs actuel, la collection “Coups de tête” (également disponible en France) nous présente une excitante tonalité rock’n’roll, inventive et noire. CdT1Il serait dommage de ne pas s’intéresser à ces titres plutôt innovants. D’autant que cet automne 2010 sera riche en nouveautés pour “Coups de tête”. Rencontre avec Michel Vézina, le créateur et responsable de cette collection, lui-même auteur.

 

Michel Vézina, un rapide survol de votre parcours ?

Enfance à Rimouski, petite ville de l’Est du Québec possédant une grande tradition littéraire. S’y déroule le plus ancien salon du livre du Québec.

Études en cinéma, en littérature, en philosophie et en histoire de l’art, à Rimouski et à Montréal. Là, je découverte la mouvance punk : j’entre en réaction totale contre le hippisme en court à l’époque. Je développe une répugnance (non-justifiée, mais faudra que jeunesse se fasse!) envers la littérature francophone et québécoise de l’époque. Je découvre les auteurs américains. Quelques auteurs antillais, principalement Césaire et Jacques Roumain.

Longue période sex and drugs and rock’n roll. Séjours fréquents à New York, découverte hallucinée de la scène poétique américaine du début et du milieu des années 80 : Les poètes du Lower East Side, le spoken word, les bars de nuit où se côtoient poètes et putes, transsexuels et travestis.

CdT2Puis la France et “Bérurier Noir”, de 87 à 89… Road manager, un peu clown, beaucoup de dérision et de désespoir. Affirmation politique de plus en plus libertaire.

Retour au Québec en 1991. Aller simple vers l’écriture, le théâtre et le cirque : le cinéma est devenu trop commercial, trop cloisonné, trop impossible. Fassbinder est mort, presque plus rien n’est alors possible… Et puis Casavetes… Années 90 sous le signe du cirque, du théâtre de rue, des voyages et jeux forains : entre l’Amérique et l’Europe, la vie dans une caravane et l’écriture à tous les jours. Publication d’un premier recueil de nouvelles en 1991, republié en 1993 : Acid Run, Éditions de l’Incertain, Paris.

Puis 2000 et la quarantaine. Pour un vieux punk, ça fait bizarre : on ne devait pas se rendre là. Une fois arrivé, que faire? Mourir? Non, pas encore. Plus qu’une chose possible, donc : écrire. Journaliste pour gagner ma croute : Le Mouton Noir puis le ICI Montréal. Chroniqueur littéraire, critique (Le Libraire, CIBL, Radio-Canada, montrealexpress.ca)…

CdT3Enfin, un premier roman, en 2005 : Asphalte et Vodka (Québec-Amérique). Suivront Élise en 2007, puis La machine à orgueil (Québec-Amérique) en 2008, puis Sur les rives, en 2009, et enfin, Zones 5, cet automne.

À quelle époque et dans quelles circonstances avez-vous créé la collection Coups de tête ?

En 2006, mon maître es-chroniques littéraires se fait virer du journal où je travaille. Je décide de suivre, par solidarité. Mais j’ai 46 ans et plus de boulot fixe. Un ami éditeur, propriétaire des “400 coups”, me demande si j’ai déjà envisagé faire de l’édition. Il me met au défi de lui soumettre une idée.

“Coups de tête” est né dans un flash la nuit suivante, probablement un peu saoul. Je me demandais depuis des années comment le rock et la littérature pouvaient se retrouver sans que ça sonne comme Manchette ou Eudeline.

C’est aussi simple que ça. Les premiers titres sont parus en mai 2007, et bientôt, nous publierons notre quarantième roman…

Votre ligne éditoriale consiste à publier des suspenses riches en péripéties, percutants tendance rock ?

CdT-VéZINAIl y a un peu plus d’une vingtaine d’années, à l’époque où je sillonnais la France avec “Bérurier Noir”, j’ai été témoin d’une conversation dans un train. Un libraire, une galeriste et une bibliothécaire discutaient d’art. J’écoutais, témoin invisible. À un moment donné, une des dames, probablement la galeriste, a dit : en art, aujourd’hui, manque désespérément le cri de la rue. Dans ma tête, j’ai tout de suite répondu : c’est la faute du rock. Depuis, j’essaie de recréer ce cri dans toutes les formes que je pratique : littérature, cinéma, théâtre, cirque.

Il était donc normal qu’en démarrant une maison d’édition, j’ai eu envie d’y faire entendre ce cri délicieux et rauque. Celui du rock.

Étant vous-même auteur, est-ce une manière de montrer l’exemple, d’indiquer une tonalité d’écriture ?

Je n’aurais pas cette prétention, non. Chaque auteur à sa langue, son style, et c’est la spécificité de chacun que je cherche à montrer chez “Coups de tête”. Ce serait moche, sinon, de ne publier que ceux qui me ressemblent!

Auteur et traducteur connu des lecteurs français, Luc Baranger est associé à cette aventure éditoriale ?

Luc agit pour l’instant à titre de réviseur sur de nombreux titres parus chez “Coups de tête”. Nous sommes de bons amis et je ne désespère pas d’un jour publier un de ses livres.

CdT4Vous avez déjà des auteurs attitrés : Alain Ulysse Temblay, Laurent Chabin, Léo Lamarche, Sylvain Houde, Mathieu Fortin, Pascal Leclercq, Édouard H.Bond. Une dream team des talents actuels québécois ? Avec de nouveaux venus…

Parmi les noms que vous citez, l’un est Belge (Pascal Leclercq) et l’autre Française (Léo Lamarche est une femme, elle vit en banlieue parisienne). Pour ce qui est d’Alain, de Laurent, de Sylvain, de Mathieu et d’Edouard, oui, il s’agit de piliers et d’auteurs que je considère comme mon dream team. Je m’en voudrais de ne pas parler d’auteurs comme Mandalian, Emcie Gee, Dynah Psyché qui sont, elles aussi, des maillons importants de la chaîne “Coups de tête”. D’autres auteurs se joindront à l’équipe sous peu : des Québécois(e)s, des Français(e)s, des Haïtien(ne)s, des Suisses, des Algérien(ne)s… Des jeunes, des plus vieux : tous durs, tous rocks.

Quelques mots en hommage à Nelly Arcan ?

Trop difficile, désolé. Il faut lire Paradis clef en main.

Quelle est la place des auteures femmes dans cette collection, et dans l’écriture québécoise ?

CdT5Déjà, plusieurs sont des femmes. Mandalian, Emcie Gee, Dynah Psyché, Roxanne Bouchard, Léo Lamarche, Dominique Nantel. Et d’autres encore qui se joindront à l’équipe en 2011.

Il y a au Québec plusieurs jeunes auteurs qui sont des femmes. Ceci dit, la ligne éditoriale de “Coups de tête” peut donner l’impression de faire plus appel à un imaginaire d’homme… Ce qui ne saurait être plus faux. Qui a dit que les femmes ne pouvaient pas rocker?

Une petite place pour des auteurs français dans votre collection ?

Oui, une grande : pour l’instant, nous publions Léo Lamarche et Guillaume Lebeau, mais de nombreux manuscrit sont en cours d’édition. Je ne voudrais par contre pas trop vendre la mèche… Ceci dit, il y a encore de la place!

Quels sont les romans les plus excitants de votre production 2010, en particulier de la rentrée d’automne ?

Je ne m’attarderai pas trop sur le mien, Zones 5, qui paraît en France en septembre… Mais je pense qu’il en étonnera plusieurs! Disons simplement qu’il s’agit du numéro 4 de La Série Élise, une série qui est née de la parution d’Élise, signé de ma rude main… Il faut aussi lire les numéros 2 et 3 : Luna Park, de Laurent Chabin, et La phalange des avalanches, de Benoit Bouthillette.

CdT6Autrement, la France verra paraître pas moins de huit titres, de septembre à novembre. Même s’il m’est très difficile d’établir lesquels sont les plus excitants (je les aime tous, vraiment!), je me permets d’attirer votre attention sur Big Will, par Alain Ulysse Tremblay, sur Les chemins de moindre résistance, de Guillaume Lebeau (tiens, un français!), sur Comment appeler et chasser l’orignal, de Sylvain Houde, de même que sur Park extension, de Laurent Chabin. Comme je le disais tout à l’heure, nous avons ici trois piliers des “Coups de tête” qui s’expriment cet automne en France.

De l’histoire d’un Cree dans le monde des Innu du nord, qui n’a rien à envier à un Jack London moderne, au volume 5 de La Série Élise, en passant par le récit d’un enfant leucémique à la recherche de son écrivain fétiche et à celui d’un journaliste sur la piste d’une organisation éco-terroriste qui fait exploser des véhicules utilitaires sport dans les parking de grandes surfaces, le choix est multiple et diversifié!

Comment aussi ne pas parler du Serrurier, de Mathieu Fortin, qui fait se mêler une douloureuse rupture amoureuse contemporaine avec une histoire d’amour impossible de la période des Médicis à Florence? Et comment ne pas glisser un mot sur L’Humain de trop et de cette jeune fille qui se retrouve sur une ville flottante à mi-chemin entre l’Europe et l’Amérique, une petite goutte dans un océan de mort et de souffrance…

Bref, impossible pour moi de choisir.

CdT7Un message pour les lecteurs français de France ?

Même si “Coups de tête” est né à Montréal et y a ses quartiers généraux, la maison se veut plus ambitieuse que ce que ces limites géographiques présupposent. Bien entendu, “Coups de tête” publie principalement des auteurs Québécois, mais il ne faudrait jamais oublier que plus de onze des titres publiés jusqu’à présent ont été écrits par des auteurs originaires d’autres régions de la francophonie (Belgique, France, Martinique, Suisse), et que d’autres aussi s’en viennent.

Si le rock n’a pas de pays d’origine autre que celui du cri de la liberté, Coups de tête ne s’impose aucune autre limite que celle d’une littérature contemporaine, hurlante et grinçante, des livres où la narration s’appuie sur l’action.

Question de vous faire une tête, je vous invite à visiter notre site (*). Vous pourrez y lire des extraits de tous nos livres, de même que visionner les capsules vidéos promotionnelles que nous produisons depuis le début de l’année 2010.

Merci de vos réponses.

Tout le plaisir était pour moi!

(*) www.coupsdetete.com

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 06:03

 

Voici un auteur qui méritant de figurer dans un Spécial Québec, bien qu’il soit né en 1951 à Trélazé, dans l’ouest de la France. Romancier, traducteur, auteur de nouvelles, parolier, Luc Baranger est aujourd’hui citoyen canadien. Il a longtemps voyagé (Angleterre, Suisse, États-Unis, Océan Indien, Pacifique sud) avant de s’installé au Québec, tribulations qui ont nourri ses romans et recueils de nouvelles. En douze textes, Dernières nouvelles du blues (2004, L’Ecailler du Sud) nous en donne un bon exemple :

BARANGER-2004Le blues de la Couleur en Noire et Blancs. En 1969, dans une bourgade du Mississipi, la nouvelle institutrice Noire ne trouve pas de logement. La ségrégation raciale règne ici. Honeymoon blues. Après avoir tenté de vivre aux Etats-Unis, un ex-prof français devient détective pour une agence de Bordeaux. Son enquête le mène jusqu’à Port-Vila, au Vanuatu. Jailhouse blues. La réinsertion de Georges, un magouilleur sorti de prison, semble réussie. Afin de changer de vie, il essaie une dernière arnaque – qui échoue. Country blues. Guitariste américain moyen, John est devenu l’homme de confiance d’un riche musicien dépressif. A son décès, il se souvient de leur complicité malgré leurs différences. Le blues du coup de pied de l’âme. Il fut tardivement innocenté pour un précédent meurtre. Par haine des puissants, il vient de tuer l’arrogant patron du patronat français, et explique ses raisons. Le blues du coup de pédale. Influencé par son prof de géographie et soutenu par son papy, Sébastien fait le tour du monde à vélo, en guise de "crise d’adolescence". Rock blues. Dans les années 1960, quatre copains d’une cité HLM braquent en finesse un vieux convoyeur de fonds, afin de financer leur éphémère groupe de rock. Blues suisse. Pendant 7 ans, Théo prend en charge le fils diminué de son patron suisse. Comme prévu, ils restent dans l’hémisphère sud. Mais, usé, Théo est finalement interné. Cathodique blues. Un pompier américain retraité raconte de macabres souvenirs, vécus avec Jesse et Frank, deux amis pompiers vivant comme des jumeaux. Mercury blues. Eugène fut prisonnier de guerre dans une ferme allemande. Il protégea un évadé natif de sa région. "Libéré" par les Russes, il fut envoyé dans un camp sibérien. Casse-croûte blues. Accusé de recel, Samuel enquête sur le pedigree d’un tableau volé. Un officier allemand l’emprunta pendant l’Occupation qu’il passa dans la villa de l’aïeul de Samuel. BARANGER-PhotoTropical blues. A La Réunion, il s’aperçoit que les fonds destinés au RMI sont détournés par la mafia municipale, au profit de projets immobiliers privés. Menacé, il laisse tomber…

Marqué par le rock, le blues, et l’ardoise de Trélazé, Luc Baranger est l'auteur des romans et recueils suivants : Visas antérieurs (1996) - Éculé sans haine (1998) - Blue Polar (1999) - Backstage (2001) - Dernières nouvelles du blues (2004) - Tupelo Mississippi Flash (2004) - À l’est d’Eddy (2005) - Crédit revolver (2005) - La balade des épavistes (2006) - En données corrigées des variations saisonnières (2007) - Au pas des raquettes (2009).

Son site perso http://www.lucbaranger.com/ 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 05:52

 

Le nouveau roman de Boston Teran vient de paraître. Le credo de la violence (Le Masque, août 2010) mérite une lecture attentive. C’est beaucoup mieux qu’un roman noir historique ordinaire.

Au Texas en 1910, Rawbone est un bandit criminel âgé de quarante-cinq ans. Égoïste et cynique, cet aventurier a souvent tué. Soit pour subsister, soit pour la patrie, car il fut un temps soldat lors de la guerre à Manille. Aujourd’hui, il s’empare par la ruse d’un camion censé transporter du matériel technique, éliminant les chauffeurs. Le véritable chargement, ce sont des armes. Sachant qu’au Mexique, la révolte devient violente, il pourra trouver des acheteurs. Ses contacts dans le pays l’y aideront. Mais, à cause d’une rencontre le hasard à El Paso, son plan va être compromis. Il ne connaît pas ce jeune agent fédéral de vingt-trois ans au service du juge Knox, nommé John Lourdes. Ancien ouvrier des chemins de fer, sa rigueur lui a permis d’obtenir ce poste d’enquêteur. À El Paso, alors que des émeutes secouent le Mexique voisin, John Lourdes surveille les mouvements frontaliers. C’est ainsi qu’il remarque les allers et venues de Teresa, jeune fille sourde exploitée par ses proches pour quelque trafic. Quand il reconnaît Rawbone, il le fait arrêter par les services du juge Knox.

Masquant ses origines, John Lourdes est le fils d’une pauvre Mexicaine immigrée à El Paso et d’un homme qui les a abandonnés, Rawbone. Le fils se garde bien de dire la vérité à son père. TERAN-2010Même quand ils sont obligés de collaborer. En effet, l’avocat de Rawbone négocie avec le juge l’impunité de son client. En échange, celui-ci doit livrer au Mexique le camion d’armes, en compagnie de John Lourdes qui fera un rapport sur le trafic. Quand le duo fait une pause afin de récupérer le camion dans un village abandonné, ils sont attaqués par une bande dont fait partie le père de Teresa. Leur riposte est explosive. Dans les papiers des morts, John Lourdes trouve des cartes commerciales au nom d’un certain Merrill, de la Standard Oil. Quand il s’agit de passer clandestinement le Rio Bravo, Rawbone supprime rapidement les douaniers. Les deux hommes arrivent à Juárez, où ils dissimulent le camion d’armes chez un ami de Rawbone.

Le consul des Etats-Unis leur précise la position non-interventionniste de leur pays dans les affaires mexicaines. Mais un propriétaire terrien local rétorque qu’ils sont là pour se garnir les poches. Sur un film d’actualités, John Lourdes ne tarde pas à identifier les protagonistes manipulant la politique du Mexique. Après une bagarre avec un des contacts de Rawbone, il est temps de quitter Juárez, d’autant que John Lourdes est blessé. Poursuivre la mission apparaît plus que dangereux. Pourtant, le fils incognito et son père s’intègrent au camp du Dr Stallings. Avec le camion darmes, ils se joignent au convoi ferroviaire à destination de Tampico. Périlleux trajet où le train est plusieurs fois stoppé, victime de sabotages, ou attaqué, car la révolution est en marche. John Lourdes y retrouve la jeune Teresa avec d'autres femmes. Quand ils se trouvent isolés en plein désert à deux cent kilomètres de Tampico, est-ce une bonne chose que de se rendre sur ce site ravagé par l'exploitation pétrolifère ?...

 

Certes, on peut lire ce roman à la manière d’une road-story d’époque, ou d’un western crépusculaire mettant en scène des antihéros animés d’une sombre rivalité père-fils. D’ailleurs, il est fait allusion à Abel et Caïn, le mauvais père existant pour la valorisation du fils honnête. Ce qui nous donnerait déjà un bon roman aux péripéties animées. Cette lecture est insuffisante lorsqu’il s’agit d’un auteur déjà chevronné comme Boston Teran. Son propos est nettement plus subtil, plus actuel.

Les Etats-Unis n’ont pas construit leur puissance sur des bases propres et saines. La légende veut que des pionniers à l’esprit pur et volontaire en aient fait une nation influente, le massacre des Indiens et la ségrégation raciale n’étant qu’un détail. En réalité, c’est en développant son impérialisme financier soutenu militairement que ce pays a imposé sa domination. À l’aube du vingtième siècle, avec l’essor de l’industrie florissante, le pétrole fut un des principaux vecteurs de la maîtrise du monde. Qu’importe la démocratie dans un pays recelant du pétrole dans son sous-sol, l’essentiel a toujours été de protéger les enjeux financiers américains, dans cet esprit dominant. La révolution mexicaine de 1910 perturbe, mais inquiète peu les intérêts des compagnies. Elles engagent autant de mercenaires qu’il en faut pour se défendre. Des hommes sans scrupules, ni états d’âme, tels que Rawbone sont les meilleures recrues.

Garder la propriété des puits de pétrole dans un pays en guerre, cette situation pourrait bien nous rappeler en grande partie celle d’Irak. L’auteur préfère la référence historique à une simple adaptation contemporaine. BlackWater de nos jours, Agua Negra à l’époque, les mercenaires sont toujours là. Comme notre duo, les pauvres bougres égarés dans ce genre de conflits doivent posséder autant de force que de cynisme ou d’indifférence pour traverser les épreuves et sauver leur peau. Au mieux, ils finissent ignares et fauchés tandis que la suprématie des Etats-Unis continue à s’affirmer. Seuls quelques-uns profitent de l’application pratique de la stratégie.

Dès que l’on s’interroge sur l’intention de l’auteur, ce suspense offre des qualités dépassant le simple roman d’aventures. Cent ans plus tard, le monde n’a guère changé, sinon en pire…

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 06:03

 

Retour d’une trentaine d’années dans le passé, avec le nouveau roman de Pierre Mazet Du plomb dans les spaghetti (Elytis, août 2010). Une histoire bien plus sombre que ne l’indique son titre…

Rome, 16 mars 1978. À 9 heures du matin, l’homme politique Aldo Moro vient d’être enlevé en plein cœur de la ville. Ses cinq gardes du corps ont été abattus. Ce n’est pas une simple affaire de rançon. Une heure plus tard, les Brigades Rouges revendiquent ce rapt. Le même jour, un Français est la cible de tirs sur la place Campo Dei Fiori. Gravement blessé, il est hospitalisé et reste un certain temps entre la vie et la mort. Le commissaire Bettega est chargé de ces deux affaires, bien qu’il n’y ait pas forcément de lien. Néanmoins, dans le contexte de ces années de plomb, on ne doit négliger aucun acte criminel. Bettega dépend de la cellule Cossiga, front politique refusant de céder au terrorisme d’ultra-gauche. Placardisé après s’être occupé d’enquêtes sensibles, le policier Leonetti connaît mieux que quiconque le dossier des Brigades Rouges. Au départ, Bettega ne peut accepter son aide, mais ils finiront par discrètement collaborer.

MAZET-2010En France, Libération ne tient pas à prendre le risque de sembler apporter un soutien aux terroristes. Aussi le journaliste Gustave Flauvert se rend-il à Rome pour mener ses propres investigations. Son collègue Renato est bien informé sur les arcanes de la vie italienne. Flauvert espère également que son amie Martine, employée de l’ambassade de France, pourra lui communiquer des éléments. La victime de la place Campo Dei Fiori se faisait appeler Loïc Suarez. Ce n’est pas sa véritable identité. Il était arrivé depuis peu à Rome, voyageant léger. Flauvert contacte son ami policier retraité Crespin, afin qu’il trouve en France des détails sur le prétendu Suarez. À Paris, le ministre de l’Intérieur charge le commissaire Lenoir de suivre de près cette affaire romaine. Le gouvernement français affiche sa neutralité vis-à-vis du terrorisme, mais observe la situation.

Ancien ouvrier des usines Renault, le faux Suarez fit partie des militants de Mai-68. Dans ses activités parallèles, il était proche d’un certain Jacques, qui a fui la France pour l’Italie plusieurs années plus tôt, suite à un meurtre. On suppose ce Jacques en liaison avec les Brigades Rouges, sans que son rôle soit très clair. À Rome, Gustave pense obtenir des renseignements de Larra, un repenti de la Mafia qui fut un des membres puissants de l’organisation. Mais bientôt Larra et Jacques sont tous deux introuvables. Les infos transmises par Martine, de l’ambassade, sont trop floues pour être exploitées.

L’autre piste de Gustave et Renato, c’est la compagne de Suarez, Noémie Kerdeviel. Issue d’une famille aisée, elle a d’abord adopté les idéaux soixante-huitards, avant de s’associer aux activités illicites de Suarez. Si l’opération policière coup de poing du 3 avril est spectaculaire, le commissaire Bettega sait qu’elle reste inefficace. Le cartable d’Aldo Moro, perdu lors de son enlèvement, constitue pour Bettega un sérieux indice. Qui a récupéré l’objet, et que contenait-il ? Le sort d’Aldo Moro s’avère de plus en plus marqué par la mort. À vouloir comprendre les faits, Gustave est tout autant en danger…

Évacuons d’abord le défaut de ce roman, qui tient à sa structure. En nous présentant trop d’enquêteurs, officiels ou privés, l’action est quelque peu noyée par ces multiples intervenants. En réduisant leur nombre, l’intrigue eût été plus efficace. Il est vrai que le terrorisme d’alors mobilisa toutes les polices, ce qu’a sans doute voulu démontrer l’auteur. Il nous rappelle la frilosité de la gauche française. Si elle refusa à juste titre l’activisme violent, ce fut aussi pour des raisons électorales. À travers le cas d’Aldo Moro, c’est évidemment l’ambiance de ces années-là qui prime. Cet enlèvement entraîna le déclin des Brigades Rouges, choquant l’opinion publique jusqu’à là plutôt passive. La mince frontière entre le terrorisme politique et le banditisme s’expliquait aisément, puisque l’adversaire était le même : l’ordre établi et son arsenal répressif. La réalité fut certainement plus complexe. Intérêts personnels de truands, infiltration policière chez les Brigades Rouges, et positions politiques brouillaient les cartes. Ce polar a le mérite de nous rappeler la situation de cette période troublée, proche et si lointaine à la fois.

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 06:15

 

Une info à noter dès à présent : la sortie de Tu ne te souviendras pas, troisième roman de Sebastian Fitzek, est annoncée pour début octobre 2010. Bonne nouvelle ! Né en 1971, cet auteur allemand connaît un grand succès dans son pays. Ses deux premiers titres ont convaincu les lecteurs français qui apprécient les suspenses de qualité supérieure.

C’est en 2008 avec “Thérapie” qu’on a découvert ce romancier talentueux. Le psy berlinois Viktor Larenz ne s’est jamais remis de la disparition inexpliquée de sa fille Joséphine, douze ans, atteinte d’une maladie indéterminée. Il a cessé son activité et s’est éloigné de son épouse. Avec son chien, Viktor s’est réfugié dans sa vieille maison familiale de l’île Parkum. Une certaine Anna Spiegel lui demande de soigner ses propres troubles. L’histoire d’Anna présente des analogies avec le cas de Joséphine. Bientôt, une sourde menace plane autour de Viktor. La vérité n’apparaîtra finalement qu’après de sinueuses péripéties. Une intrigue psychologique forte.

En 2009, Ne les crois pas présente une toute autre tonalité. FITZEK-2010Alcoolique et suicidaire, Ira Samin est une psychologue berlinoise de la police écartée du service. Culpabilisant depuis le décès d’une de ses filles, Ira a décidé d’en finir. Policier d’une unité de tireurs d’élite et ex-amant d'Ira, Götz vient la chercher pour être négociatrice d’une situation de crise. Dans les locaux de la radio 101.5, un homme a pris en otage un groupe de visiteurs, l’animateur et un technicien. Armé, il menace de tuer des otages à chaque Cash Call, jeu célèbre de la station dont il a modifié les règles. Il n’accepte de négocier qu’avec Ira. Le chef de la police n’a aucune confiance en elle. Il préfèrerait un assaut rapide, mais Götz croit en Ira. Le preneur d’otage est identifié. Il s’agit de Yann May, ex-psychologue. Huit mois plus tôt, sa fiancée Leoni a été victime d’un mortel accident de la route. Au moment où on annonçait son décès à Yann, Leoni lui téléphonait en lui demandant de ne pas croire cette version de sa mort. Depuis, on a tout fait pour le dissuader de poser des questions, l’obligeant même à cesser son activité… Encore une intrigue tortueuse, solidement maîtrisée, riche en faux-semblants.

Le troisième roman de Sebastian Fitzek sera-t-il à la hauteur des deux premiers, avec la même intensité et un scénario aussi bien construit ? C’est évidemment la question qui se pose toujours quand un auteur rencontre un tel succès. Saura-t-il se renouveler, nous surprendre encore ? Si l’on en juge par la présentation de ce nouvel opus, le sujet semble fort énigmatique. Comme dans Thérapie”, il est question d’enfant disparu, mais aussi d’un gamin potentiellement criminel.

« Robert Stern est un célèbre avocat berlinois. Depuis la disparition de son fils, son couple a volé en éclats. Un soir de pluie, l’une de ses anciennes maîtresses lui donne rendez-vous dans une friche industrielle désaffectée, à l’écart de la ville. Elle est accompagnée de Simon, 10 ans, atteint d’une tumeur au cerveau et, surtout, convaincu d’avoir été un assassin dans une vie antérieure… Ça parait impensable. Pourtant, sur les indications du jeune garçon, Robert retrouve le cadavre d’un homme que Simon prétend avoir assassiné quinze ans plus tôt à coups de hache… Quelques jours plus tard, Robert reçoit un étrange coup de fil. Une voix masquée lui annonce que l’enfant qu’il croyait avoir perdu dix ans plus tôt est en réalité bien vivant. Cependant, pour le retrouver, il va devoir d’abord découvrir qui est l’assassin des meurtres dont s’accuse Simon…»

On imagine déjà les obscurs méandres de cette affaire. Il faudra attendre début octobre pour découvrir Tu ne te souviendras pas.

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 06:03

 

Le nouveau titre de James Patterson sort le 1er septembre 2010. Dans Une ombre sur la ville (Éd.L’Archipel), c’est avec grand plaisir qu’on retrouve le héros du roman Crise d’otages, entouré de sa nombreuse famille.

Veuf depuis quelques mois, Michael Bennett s’occupe autant qu’il peut de ses dix enfants, tous adoptés. Par chance, il peut compter sur une énergique nounou Irlandaise, la jeune Mary Catherine. Seamus, le grand-père ecclésiastique de Michael, leur apporte une aide occasionnelle. Actuellement, la tribu Bennett est touchée par une épidémie de grippe, qui leur complique la vie. Pourtant, des soucis, Michael en rencontre déjà beaucoup dans son métier. Négociateur de la police new-yorkaise, il a presque réussi sa dernière mission. Hélas, un sniper n’appartenant pas à la police a abattu le preneur d’otage qui allait sortir. La journaliste Cathy Calvin désigne Michael Bennett comme fautif dans un article accusateur. Déjà, une nouvelle affaire de tueur psychopathe s’annonce.

PATTERSON-2010-2À Manhattan, une jeune femme a été poussée sur les rails du métro, sauvée par un courageux témoin. Peu après, c’est un vendeur d’une boutique de grand luxe qui est froidement assassiné. Puis c’est le maître d’hôtel du Club 21, restaurant chic de New York, qui est tué par un faux livreur. Le préfet en personne charge le compétent Michael Bennett de diriger l’enquête, malgré l’opinion des flics de terrain. Il interroge tous ceux qui ont croisé le ou les tueurs. Certes, le criminel portait trois tenues différentes, mais Michael est bientôt sûr qu’il s’agit d’un seul homme. Déployer des patrouilles de policiers contre un criminel fantomatique, c’est inefficace. Pas un tueur en série classique, estime Michael : Ce gars-là fait preuve d’un grand sang-froid. La plupart du temps, on a affaire à des individus vindicatifs, perturbé, partis en vrille. Ce n’est visiblement pas son cas.

Effectivement, celui qui se surnomme Le Professeur a établi un plan précis, dans le but de donner des leçons à quelques concitoyens. Il a même rédigé et adressé à la presse un manifeste expliquant sa mission, châtier ceux qui affichent de mauvais comportements. Pourtant, abattre une hôtesse navigante d’Air France démontre un meurtre prémédité. Cette fois, Le Professeur est obligé de fuir dans le métro, avant de tirer sur deux policiers. Michael comprend que la victime n’a pas été choisie au hasard, et dispose d’une mauvaise photo de l’assassin. Il pense qu’il pourrait s’agir d’un pilote, ce qui sera ensuite confirmé. Michael entre en contact via Internet avec le tueur aux motivations encore nébuleuses.

Après qu’il ait assassiné un photographe de mode frenchie, on finit par identifier le suspect. Il se nomme Thomas Gladstone. Les policiers prennent d’assaut son domicile. Ils y découvrent trois cadavres. Que l’homme ait été licencié et soit en instance de divorce peut expliquer ses actes. L’avocat Cargill risque d’être sa nouvelle cible. Les riches beaux-parents du suspects aussi, mais ils ne veulent pas renoncer à la soirée mondaine qu’ils ont organisé. Un dangereux face à face opposera fatalement Le Professeur et Michael…

Les romans signés James Patterson figurent toujours parmi les plus agréables à lire. Parce que les péripéties se succèdent sans temps mort; sans dramatisation excessive, non plus. En effet, la part souriante de l’histoire relativise largement la tension du suspense. Après Crise d’otages, revoici donc le sympathique Michael Bennett. D’une tonalité assez ironique, le récit à la première personne offre une bonne dose de vivacité à ses mésaventures. La souplesse narrative reste la première qualité d’un très bon polar. L’adversaire est un psychopathe en croisade : Dans ce foutoir moderne, délirant et décadent qu’on appelait société, il était parfaitement légitime de se montrer cynique et asocial. L’humanité était devenue une erreur absurde à laquelle Le Professeur refusait d’être associé. Un criminel ordinaire, aux prétentions moralistes ? Un tueur vite pisté par les enquêteurs ? Peut-être, à moins que quelques faux-semblants et plusieurs autres victimes ne masquent la véritable démarche de l’assassin. Une intrigue palpitante, à dévorer sans hésiter.

Cliquer sur ma chronique de "Crise d'otages" (du même auteur)

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