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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 07:42

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 « Tonton Pierre » m'avait contacté suite à un hommage dédié à Louis C.Thomas, à travers quelques-uns de ses titres. Il vient de créer un blog consacré au romancier Louis C.Thomas. Il faut saluer la remarquable qualité de ses recherches.

 

Depuis quelques années, « Tonton Pierre » s'intéresse aux collections policières, d'espionnage, sexy et sexy noires des années 1950. Il se procure des ouvrages, il en consulte à la BNF et à la Bilipo. Il fait des recherches, il collecte, et met en forme, puis il publie - en documentant de son mieux (très belle documentation, en effet). Pour le plaisir de partager et de faire connaître...

 

Thomas-Site3Dans le présent blog, c'est le travail sur Louis C. Thomas qu’il présente. Il évoque par chapitres les débuts littéraires de l’auteur, ses premiers grands romans, l’évolution de «l’aveugle» qui est récompensé en 1957 par le Prix du quai des Orfèvres, ses contributions radio télé et cinéma, ainsi que les adaptations de son œuvre.

Pour redécouvrir un romancier populaire majeur :

http://tontonpierre-thomascervoni.blogspot.com/

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 07:55

 

Pour commencer à évoquer quelques titres 2011, pourquoi ne pas annoncer la prochaine parution d’une BD ? BD-Janvier2011Le tome 1 de la série Les enquêtes du commissaire Raffini (Desinge-Hugo&Cie) s’intitule Si tu vas à Rio. Textes de Rodolphe - Dessins de Christian Maucler. Rodolphe est scénariste de bandes dessinées depuis 1980. Il a plus de 150 albums à son actif. On lui doit notamment les séries Trent et Kenya, réalisées conjointement avec Léo. Christian Maucler, parallèlement à la bande dessinée, est illustrateur pour l’édition jeunesse où il a réalisé une centaine d’albums…

Le scénario de Si tu vas à Rio :

Juin 1957. Raffini est invité à Cogounan, près de Cassis, au mariage d’un ancien collègue, lui aussi commissaire. Il fait beau et chaud. Raffini en profite pour passer quelques jours de vacances à l’Hôtel Le Provençal. Ambiance résolument sudiste (pêche dans les calanques, pastis en terrasse, parties de boules sous les tilleuls de la place). Mariage façon grande fête. On boit beaucoup, on danse, on s’amuse.

Raffini fait la connaissance de Mireille, un joli brin de fille de 25 ans qui n’est pas pour lui déplaire... Malheureusement, il a deux fois son âge et surtout elle est fiancée à un certain Dario, un sosie du chanteur à succès Dario Moreno et qui, comme ce dernier, pousse aussi la chansonnette, dont le tube du moment "Si tu vas à Rio..."

Quelques jours plus tard, le Dario en question disparaît dans des conditions étranges. Que peut faire Raffini lorsque Mireille éplorée vient solliciter son aide pour le retrouver ? Oubliant qu’il est vacances, notre commissaire se met sur la piste du fuyard, PLAQUE1une piste loin d’être ausi simple qu’il imaginait et qui passe par les gangs marseillais et le trafic de drogue. Bientôt les balles vont siffler autour de l’accorte Mireille et du commissaire. Mais celui-ci n’est pas genre à se laisser intimider. Pour le triomphe de la loi - et pour les beaux yeux de la petite - Raffini attaque...

Cet album BD sera disponible dès le 13 janvier 2011.

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 07:21

Depuis 2009, j'ai consacré plusieurs chroniques au jeune romancier gabonais Janis Otsiemi. J'avais eu la chance de découvrir son premier titre, "Peau de balle", aux Editions du Polar. Quelques mois plus tard, les Editions Jigal eurent l'excellente idée de publier "La vie est un sale boulot". Ce roman offrit un bon début de notoriété à Janis Otsiemi. Un an plus tard, Jigal a publié le nouveau polar du même auteur : "La bouche qui mange ne parle pas". Beau succès pour ce roman, qui confirme le talent de Janis Otsiemi. Le site Noir Gabon recense d'ailleurs les chroniques positives sur les deux titres publiés chez Jigal.

Après un article dans Libération, c'est sur Canal+ que Janis Otsiemi a été récemment présenté. Cliquez sur cette vidéo...

 

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 07:11

 

Dans la collection Polar en Poche des Éditions Papier Libre, le roman de Pierric Guittaut Beyrouth-sur-Loire n’est pas un simple petit polar. On trouve dans cette histoire tous les ingrédients du véritable roman noir…

Les faits se déroulent aujourd’hui dans une grande ville du Val de Loire, dont la mentalité est plutôt passéiste. Le journaliste Rubert prévient sa jeune collègue pigiste blonde Gaëlle Le Floc’h :Ici, tout est à l’ancienne, comme tu dis : justice à l’ancienne, morale à l’ancienne, racisme à l’ancienne. Bienvenue dans la France d’il y a cinquante ans. Les traditionnelles rivalités politiques exacerbées opposent le maire de droite et la conseillère générale de gauche. Celle-ci est soutenue par la presse régionale, alors que le journal favorable au maire a déjà coulé. Au commissariat de police, deux générations de flics sont en présence. Chrétien libanais d’origine, le lieutenant Michel Jeddoun est le plus âgé. Il reste marqué par les tragédies ayant secoué son pays. Grâce aux indics, il n’ignore pas quels sont les petits trafics des quartiers sensibles de la ville. GUITTAUT-2010Né dans une famille modeste, Antoine Carpentel est un redoutable arriviste. Pas seulement un ambitieux, non, un affamé de promotion, un resquilleur d’ascenseur social. Avec lui au sein du groupe, il faudra se méfier pense Jeddoun, à juste titre.

Suite à du vandalisme, le fils du journaliste Rubert est interpellé par la police. Comme ses parents, il se veut militant. Il défend la cause palestinienne contre le sionisme, ce qui entraîne une sérieuse mise au point de la part de Jeddoun. Ce qui n’empêche pas le fils Rubert de rêver d’action spectaculaire. Quand la jeune Rachel contacte Jeddoun, il estime ne pouvoir l’aider. Le frère de celle-ci a été torturé et tué par un groupe de médiocres voyous vivant dans cette ville. Elle possède la preuve de leur identité, mais personne ne tient à relancer l’affaire. Ne croyant guère dans le système, ni en la Justice, Jeddoun ne voit pas ce qu’il peut faire. Dans les quartiers nord, des émeutes incendiaires causent des troubles. Rubert et Gaëlle suivent le dossier, se heurtant à Jeddoun. Signes d’insécurité qui risquent fort de nuire davantage encore au maire en place, qui a pourtant bénéficié de moyens pour y faire face. Si le flic Carpentel est son allié, il n’a pas assez de poids pour agir. D’ailleurs, il mène son propre jeu, question de timing et d’opportunisme. La conseillère générale évite de se réjouir trop tôt.

Lorsqu’un petit dealer est assassiné, Jeddoun réalise que c’était un des quatre assassins du jeune Juif. Il imagine fatalement une vendetta familiale. Rachel nie que les siens soient impliqués. Le policier cherche d’autres pistes. Un deuxième membre de la bande de voyous est victime d’un accident, qui n’est rien d’autre qu’un meurtre. Le maire finance le journal droitier qui lui est favorable, afin d’atténuer la mauvaise image de ces crimes. Son adversaire s’inquiète aussi des risques d’excitation et de dérapages chez les jeunes. Le jeune Oukil, un autre membre de la bande, a compris qu’il était menacé. Il pense être traqué par la police. Il se planque dans une cave. Grâce à un indic, Jeddoun espère le trouver. Hélas, la situation s’aggrave pour le policier, bientôt suspendu. Ce qui profite à Carpentel. De son côté, Gaëlle est maintenant journaliste titulaire. Son ambition n’est pas tellement plus propre que celle de Carpentel…

 

Noirceur garantie. Les personnages n’ont pas vocation à sembler sympathiques, honnêtes ou loyaux. Leur conception de la vie est pétrie d’individualisme, y compris chez ceux qui affichent une idéologie sociale. Rubert ne veut pas un monde meilleur. Il veut changer le monde, ce n’est pas pareil. Changer le monde à son idée, parce qu’il est convaincu de détenir la vérité absolue. Ces types-là sont les pires. Quant au désabusé Jeddoun et ses obsessions sur la dignité des Libanais, il se veut pur et dur. Pourtant, il est dépassé par des circonstances qu’il ne maîtrise pas.

Le contexte se met en place progressivement, laissant apparaître toutes les failles de cette ville et de sa population. L’auteur évite l’angélisme concernant le climat des quartiers, où couvent trafics et violence. En filigrane, les communautarismes sont l’un des thèmes de l’intrigue. Les politiciens ne sont pas épargnés, non plus. En témoigne, ce conseil de journaliste : Les politiques sont des grands narcisses devant l’éternel […] avec une très haute idée de leurs fonctions et du respect qu’on leur doit. Si tu veux de vraies infos pour tes lecteurs, il faut apprendre à sortir la brosse à reluire dans certaines occasions, pour mieux les mettre à nu dans d’autres. Ici, les idéologies sont renvoyées dos-à-dos. C’est dans cette sombre ambiance que se développe l'aspect criminel. Un polar de qualité, dans la tradition du roman noir.

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 07:06

 

Publié en 2008 aux Éditions du Rouergue, le roman d’Emmanuelle Peslerbe Peines perdues n’est pas strictement un polar. Il en utilise quelques codes, pour nous présenter une situation où la psychologie tient un grand rôle. Néanmoins, le suspense y est bien présent. Une belle réussite, un roman à redécouvrir…

Une petite ville de province, en 1982. Atteint de la maladie d’Alzheimer, Georges Boudard est mort. Assassiné. Il avait 75 ans, vivait chez sa fille Ghislaine, célibataire, maniaque de la propreté. Elle l’enfermait pour la journée. À part elle, seule l’auxiliaire de vie avait une clé de l’appartement. Quinquagénaire, le commissaire Jean Brossin enquête. Un duo d’inspecteurs relève de maigres indices chez Ghislaine, de rares empreintes et des billes plastique. Normal chez une forcenée du ménage. PESLERBE-2008Néanmoins, certains détails intriguent Brossin, qui interroge les proches de la victime.

D’abord, les deux filles du défunt : "Brossin trouve que Liliane est plus avenante que Ghislaine. Un brin salope, avec une dominante tête à claques." La distante Liliane ne voyait plus son père depuis longtemps, dit-elle. Mariée à un patron de garage fier de lui-même, sa conception de la vie est fort éloignée de celle se sa sœur. Le cas de Robert, routier qui fut un temps d’ami de Ghislaine, ne pose pas vraiment de problème. La version de l’auxiliaire de vie est plus discutable. Ni courageuse, ni aimable, elle ne s’est pas occupée de M.Boudard le jour de sa mort. Sa collègue qui devait la remplacer, non plus. Peut-être Liliane est-elle passée ce jour-là, rien de sûr.

Georges Boudard avait eu un frère cadet, Jacky. Il est décédé douze ans plus tôt dans un curieux accident de voiture. Probable suicide. Un vieil ami des deux frères témoigne. Le seul à regretter ses copains, sans doute. Une erreur sur l’heure du crime amène le policier à interroger de nouveau les proches. Le mensonge éhonté de Liliane déroute l’enquêteur. Quant à Ghislaine, elle explique sa rage de propreté : son père "salissait son espace". Liliane prétend que leur père était un monstre. Sa sœur refuse d’évoquer son enfance. Indécis, le policier place Ghislaine en garde à vue. Reconstituer la journée du meurtre, c’est pour le commissaire un moyen de percer les non-dits de Ghislaine. Ce qui l’aide à comprendre le long désaccord entre le père et sa fille…

À travers les secrets d’une relation familiale, on nous présente des portraits d’une belle justesse, dans le quotidien et le vécu de ces personnages. Le policier lui-même se souvient de ses rapports avec son père, depuis longtemps disparu. Bienveillant, il cherche la vérité, sans accabler quiconque. Le manque d’indice est, en soi, une indication. La narration enjouée est d’une fluidité très agréable, entre ironie taquine et moments plus denses. L’auteur évite de dramatiser, de durcir le récit. Cet extrait exprime un peu la tonalité : "Le suicide est une trinité, il rassemble en un seul corps la victime, la justice et le coupable. Il s’agit bien d’un meurtre, le coupable se fait toujours prendre et écope toujours de la peine de mort."

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 07:00

 

Dans la collection Actes Noirs, Alain Wagneur propose son nouveau suspense Djoliba, fleuve de sang. Une histoire aussi sombre que les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines…

En 2007. Policier ayant traité des affaires très sensibles, Richard Zamanski est aujourd’hui en poste à Blainville, station balnéaire de Charente Maritime. Il a fini par supporter cette mise au placard, même s’il situe mal sa place au sein de la police locale. Ses récents problèmes de logement lui occupent l’esprit. C’est par hasard qu’il retrouve ici un de ses anciens profs, Claude Parvillier. Originaire de la région, ce jeune retraité s’est installé dans la maison de ses défunts parents. Zamanski n’aura pas l’occasion d’échanger d’autres souvenirs avec Parvillier, car celui-ci est découvert suicidé peu après. Dépression causée par l’inactivité ? L’enquêteur n’y croit guère. D’autant qu’on n’a pas trouvé de lettre d’adieu, et que l’ordinateur de Parvillier a disparu. Par tradition familiale, ce passionné de l’Afrique y exerça son métier durant de longues années. Il préparait un dossier concernant ce continent, mais on ignore précisément sur quel thème.

La hiérarchie de Zamanski n’est pas convaincue par l’hypothèse d’un meurtre. Par la suite, une opération de police hasardeuse oblige l’enquêteur a prendre un peu de vacances. WAGNEUR-2010Peut-être l’occasion de découvrir la cabane de ses rêves et les joies du nautisme. À titre officieux, il est averti par un collègue gendarme de la mort violente d’Amidou Diop. Cet étudiant proche de Claude Parvillier semblait l’aider à constituer le fameux dossier disparu avec l’ordi. Il a été torturé, avant d’être éliminé. Zamanski et son collègue ne sont pas surpris qu’aucune suite ne soit donnée à ce nouveau meurtre. Le policier recherche sur Internet quelques infos sur la famille Parvillier, père et fils. Le père fut un haut fonctionnaire dont les responsabilités en Afrique étaient importantes. Le parcours du fils apparaît moins lié aux autorités françaises. Il étudia la sociologie de ces populations.

Pour Zamanski, l’affaire prend bientôt une tournure plus sérieuse encore. Il est reçu par Delarive, de la Direction nationale de la police, et par une conseillère ministérielle. On lui propose une mission occulte, qu’il ne peut refuser. Antoine Delarive, pas si hostile, recommande la plus grande prudence à Zamanski. Le policier sent déjà qu’une menace plane autour de lui.

Aux obsèques de Parvillier, il a croisé Cazenave, vieux colonial ami de la famille. Zamanski rencontre chez lui cet homme qui connaît bien les arcanes des relations entre France et Afrique. Quant à savoir ce que Claude Parvillier faisait au Mali, Cazenave doute qu’il s’agisse d’espionnage d’aucune sorte. Zamanski interroge ensuite Claire, la sœur de Parvillier. Elle lui confie que son frère risquait de gros ennuis judiciaires au Mali, plusieurs plaintes ayant été déposées contre lui. Des questions se posent sur l’ONG pour laquelle il opérait là-bas. Après cette visite, Zamanski a une nouvelle fois la preuve que rôde un danger criminel. C’est à Bamako qu’il espère découvrir de nouveaux éléments…

Entre roman noir et enquête menée par un flic désabusé, cette histoire est bien sûr le prétexte à évoquer nos troubles liens avec le continent africain. L’époque des réseaux de Jacques Foccart et de ses amis semble désormais de l’histoire ancienne. Pourtant, l’influence (affichée ou souterraine) de la France reste forte dans ces pays indépendants. L’auteur pose aussi la question du rôle des ONG, de leur financement et de leur fonctionnement. Alphabétisation et soutien médico-social sont de nobles missions, qui méritent une véritable clarté. Soulignons un sympathique clin d’œil: au Mali, Zamanski prend contact avec le duo de policiers créé par le romancier Moussa Konaté. Entre affaires de mœurs et politique internationale, c’est dans un contexte dense qu’évolue ici un récit qui se suit avec grand plaisir.

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 07:15

 

Sortie au cinéma le 8 décembre 2010 du film “Holiday” de Guillaume Nicloux, avec Jean-Pierre Darroussin, Judith Godrèche, Josiane Balasko, Scali Delpeyrat, Marc Rioufol, Françoise Lebrun, Éric Naggar, Yves Verhoeven, Pascal Bongard, Bivouna… Le scénario de cette comédie policière est dû à Jean-Bernard Pouy, Nathalie Leuthreau, et Guillaume Nicloux. HOLIDAY-Film NiclouxOn n’oublie pas que, en compagnie de Patrick Raynal, Pouy et Nicloux ont signé le scénario du film “Le Poulpe”, avec Jean-Pierre Darrousin dans le rôle-titre.

Un extrait d’interview du réalisateur permet de situer l’esprit du film :

« Ici, le challenge est d’abord de distraire et d’amuser. Mais l’humour n’est jamais très loin d’une forme de noirceur et de crudité. Et tout n’est jamais totalement rose ni gai. Si l’un des couples se forme, l’autre implose, quand l’un perd le plaisir un autre le trouve. Puis en retravaillant avec Jean-Bernard Pouy à l’écriture, et Jean-Pierre Darroussin dans le rôle principal, je noue un lien, volontaire ou involontaire, entre "Holiday" et "Le Poulpe", qui s’inscrivait dans un climat drolatique mais où la violence affleurait en permanence. D’une certaine manière, nous avons essayé d’en retrouver l’ironie et le décalage, de jouer aussi avec la fragmentation du récit. "Holiday" s’est donc construit sur un flash-back en trompe-l’oeil, en tordant les codes du récit criminel pour les mener vers un registre qui tient autant d’une extension comique que surréaliste.»

( http://www.cinemovies.fr/fiche_info-20105-prod.html#2316 )

 

Publiée chez Baleine, la novellisation du film “Holiday” est de Jean-Bernard Pouy. Qui peut imaginer que l’auteur se contenterait d’une banale transcription du scénario ? C’est bien sa tonalité personnelle que nous retrouvons dans ce récit…

Dentiste quinquagénaire, Michel Trémois est marié à Nadine, un peu plus jeune que lui. Hors saison, ils viennent passer un week-end en amoureux dans la région de Cahors. Leur entente sexuelle ne semble pas extatique, côté Nadine. Christiane, la belle-mère de Michel, les accompagne. Après un passage dans une pharmacie, afin de requinquer Nadine après le voyage en train, direction le château de Mercuès. Cet hôtel de luxe appartenant à la cantatrice Eva Lopez est actuellement en travaux. Même si ça manque de grandes serviettes de bains, la chambre du couple leur convient.

POUY-2010-HolidayMichel observe le personnel. “Je me rhabille en vitesse et je sors de la chambre, laissant Nadine comme un gisant de marbre, regardant le plafond. Au bout du couloir, une petite dame en noir, col et tablier blancs, entasse des drap froissés dans un chariot. La femme d’étage. La soixantaine, cheveux filasses pas coiffés, et un air vachard de syndicaliste. À tous les coups, une célibataire rouillée.” Il vérifie que l’amabilité des employés est ici minimale.

Michel s’intéresse aussi à la clientèle présente. Un séducteur avéré, un détective édenté, une nympho menteuse, un solitaire pleurnichard, ils sont bien entourés. La belle-mère s’entiche bientôt d’un artiste peintre flamand. Ainsi, Christiane laissera en paix Michel et Nadine. Au sauna, le couple pensait être tranquille pour évoquer leurs soucis sexuels. Ils y font connaissance avec la sensuelle Sandy, mariée à un architecte nain, Nicolas. Ce couple assume tous ses plaisirs.

Le dîner gastronomique de Michel est un peu trop arrosé. Néanmoins, il accepte avec Nadine de rejoindre Sandy et Nicolas. Un peu dans les vapes, il ne participe guère à cette soirée intime qui pourrait libérer son épouse. Pour Michel, la suite du programme tient en deux mots : vomir et dormir. Hélas, pas si facile de trouver le sommeil dans un hôtel dont la patronne multiplie les vocalises. Ce ne sont d’ailleurs pas les seules contrariétés qui empêchent Michel de s’endormir. Il ne maîtrise pas grand chose. “Il me faut un peu de temps pour rentrer toutes ces informations dans mon disque mou. J’ai l’impression qu’il y a ma tête d’un côté et mon corps de l’autre. La fatigue me dissocie complètement.”

Il finit par aller récupérer Nadine chez Sandy et Nicolas. Cette fois, il va pouvoir se reposer pour le reste de la nuit. Oui, mais le réveil est carrément agité. La police a envahi le château. En effet, Eva Lopez a été retrouvée pendue. Ça ne parait pas être un suicide, mais un meurtre. Dont le premier suspect n’est autre que Michel, quelque peu bousculé par le duo d’enquêteurs. C’est l’employée Marie-Paule qui accuse formellement Michel. En réalité, les autres clients sont autant soupçonnables que lui. Comment sortir de ce guêpier ?…

Lire le livre dans la truculente version Pouy, et voir le film de Guillaume Nicloux avec les prestations de J.P.Daroussin et J.Godrèche, voilà deux occasions de beaucoup s’amuser grâce à cette comédie riche en péripéties.

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 07:43

 

Dans la collection Noir Rétro (Éd.Plon), voici la réédition d’un titre de G.J.Arnaud datant de 1979. Très bon choix, car Noël au chaud fait parmi des plus savoureux romans de cet auteur prolifique…

10-ARNAUD-1Raymonde Mallet vit dans une petite commune dans la région de Toulon. Veuve âgée de 76 ans, sans enfant, elle habite seule dans sa grande maison bordée d’un vaste jardin. Pour que le projet immobilier du maire aboutisse, il faudrait que Raymonde vende d’abord sa propriété. Elle s’y refuse obstinément. Ce qui irrite le voisinage, tous étant prêts à vendre pour de belles sommes. La rumeur d’une pétition circule, concernant Raymonde, qu’ils prétendent incapable de se débrouiller seule. Elle est harcelée par Mme Hauser, l’assistante sociale. Aller en maison de retraite, c’est hors de question. Même avoir une aide-ménagère, ça ne l’intéresse guère. Après tout, elle reçoit de temps à autre la visite de son amie Augusta Pesenti. Elle loge chez son fils Laurent, sa belle-fille Claire et leur petite Léonie, dans une maison toute proche, de l’autre côté des cyprès.

Augusta se montre souvent envahissante et désagréable, voire blessante quand elle qualifie la maison de Raymonde de baraque froide comme un tombeau. Il est vrai qu’elle entretient peu les lieux, mais elle ne veut pas habiter ailleurs. La jalousie d’Augusta, qui se flatte d’être heureuse de vivre avec sa famille, crée des tensions entre elles. Une idée fait son chemin dans l’esprit de Raymonde. Elle se renseigne auprès du notaire local, au sujet de location et d’un viager. Il se trouve que, à près de quarante ans, Laurent Pesenti vient de perdre son emploi de mécanicien à Toulon. Pas bien facile de retrouver du boulot en été. Or, Raymonde dispose d’un grand espace où il pourrait sans trop de frais installer un garage automobile. Certes, il a peu de moyens financiers; mais en vendant leur villa actuelle, Raymonde se chargeant de les héberger, ce serait possible.

Ce qu’aimerait la vieille dame, c’est rester chez elle sans avoir à s’occuper de sa maison. Elle propose des conditions très favorables à Laurent Pesenti, quand il vient se renseigner soi-disant pour un ami. Elle le sent d’accord. Hélas, Augusta Pesenti ne tenant pas à renoncer à son confort, elle ne cache pas une hostilité féroce. La petite Léonie vient souvent jouer en cachette dans le jardin herbeux de Raymonde. Bien qu’elle n’aime pas tellement les enfants, la vieille dame tente d’amadouer la gamine. Malgré les friandises et les jouets, s’en faire une alliée s’avère encore difficile. Copiant son autoritaire grand-mère, Léonie dit détester la maison de Raymonde. Quand Mme Hauser insiste, il est temps d’agir. La querelleuse Augusta soupçonne les manigances de sa voisine, afin d’attirer Léonie. Éliminer cet obstacle sans être suspectée n’est pas si difficile finalement. Pourtant, d’autres problèmes contrarient encore le plan de Raymonde…10-ARNAUD-2

 

La maison (ou le quartier) fut un thème souvent traité par Georges-J.Arnaud, un des meilleurs romanciers populaires du 20e siècle. Il excella dans la description de ces microcosmes, révélateurs de toutes les tares de la nature humaine. Contexte propice aussi à diverses machinations, cruelles et perverses. Ici, c’est le portrait intemporel d’une vieille dame indigne qu’il nous dessine. Car Raymonde n’est pas une gentille mamie, un ange de douceur. Elle a un but, et s’y tiendra sans faillir. La despotique Augusta n’est pas plus agréable, d’ailleurs. Elle domine son fils trop indécis et sa belle-fille taiseuse. Des protagonistes dont les défauts sont soulignés avec une ironie malicieuse, comme le fit souvent cet auteur. Dans cette histoire, on retrouve avec plaisir les grandes qualités de tous les romans d’Arnaud. Sans oublier la fluidité narrative. La clarté du récit n’empêche pas de tisser une sombre intrigue criminelle. Un pur régal !

 

Cliquez pour ma chronique sur Le Poulpe version G.J.Arnaud - ou pour l'animation-vidéo consacrée à l'auteur.

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