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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 05:50

 

Du 1er janvier au 15 mars 2011, quarante neuf personnes détenues ou prévenues, réparties en six comités de sélection, ont choisi, sur les dix ouvrages proposés, les six livres suivants, en lice pour le Prix INTRAMUROS 2011 :

1 / Les chiens du paradis de Jérôme FANSTEN – Ed. Anne Carrière

2 / Franco est mort jeudi de Maurice GOUIRAN – Ed. Jigal

3 / Ne cherche pas à savoir de Erik WIETZEL – Ed. XO

4 / L'homme qui aimait les tueurs de Bernard BOUDEAU – Ed. In octavo

5 / Parce que le sang n'oublie pas de Pascal VATINEL – Ed. du Rouergue

6 / Le pays oublié du temps de Xavier-Marie BONNOT – Ed. Actes Sud

INTRAMUROS-2011 

À la maison d'arrêt d'Angoulême (16), au centre de détention de Bédenac (17), à la maison d'arrêt de Rochefort et de Saintes (17) et aux maisons centrales de St Martin de Ré (17) sont maintenant mis en place les jurys qui décerneront le Prix.

Ce 7e Prix sera remis lors des "Journées Intramuros" de Cognac, les 17 et 18 juin prochains. Le vendredi 17 sera réservé à des rencontres entre les auteurs sélectionnés et leurs lecteurs incarcérés dans les différents établissements pénitentiaires participants. Le samedi 18 juin, de 14h30 à 19h00, ces mêmes romanciers iront à la rencontre du public de l'extérieur, au bar de l'Héritage, et signeront leurs ouvrages à la Maison de la Presse.

 

L'affiche du Prix Intramuros a été réalisée par Mako, le dessinateur lauréat du Prix POLAR BD du Meilleur Album "One shot" 2010 ("Dernière station avant l'autoroute" de Mako, Daeninckx et Hugues Pagan paru chez Casterman). Notons aussi que le roman de Xavier-Marie Bonnot vient d'être récompensé à Liège par le Prix Plume de Cristal 2011.

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 05:46

 

Il est probable que tous les admirateurs de Sherlock Holmes se sont déjà procurés cet ouvrage paru fin 2008. Si j’aime relire à l’occasion les textes de Conan Doyle, voire les nouvelles versions (dont celles de René Réouven ou de Ugo Pandolfi), j’ai longtemps pensé que ce livre ne s’adressait qu’à ces passionnés qu’on nomme les Holmésiens, où à de rares amateurs de littérature populaire. En feuilletant à nouveau le "Dictionnaire Sherlock Holmes" de Lucien-Jean Bord (Éd.Le Cherche-Midi, coll.NéO), je réalise avoir eu tort.

Car, finalement, si cet ouvrage érudit apporte son témoignage sur l’univers de Sherlock Holmes, c’est autant l’évocation de la Grande-Bretagne et du monde dans la seconde moitié du 19e siècle. Les contemporains bien réels de Conan Doyle, nous sont souvent mal connus. On a oublié la violoniste Wilhelmina Norman-Neruda (A Study in Scarlet). De quoi parle Sherlock Holmes lorsqu'il dit au Dr Watson de prendre le gazogène ? À moins d'être un vieux Londonien, on s’y perdrait entre les rues existantes et les adresses imaginaires inventées par Arthur Conan Doyle. DICO-SHERLOCKQui est cet Henry Beecher, dont le Dr Watson a placé un portrait au-dessus de ses livres ? Si Holmes s'empare d'un stick de chasse, tout Anglais de l'époque victorienne voit exactement quel objet il tient à la main. Aujourd’hui, qui sait à quoi correspond cette balle de jezail qui a failli coûter la vie au Dr Watson ?

La vie du détective de Baker Street ne s'est pas limitée aux textes, courts ou longs : le dictionnaire recense ses nombreuses enquêtes portées à la scène théâtrale, à la télévision, à la radio, ou au cinéma. Y figurent toutes les adaptations et les interprètes de ses aventures. Qu’on se rassure, le professeur Moriarty et d’autres adversaires bien connus de Sherlock y sont présents. Sans oublier tout ce qui concerne l’inévitable ami et témoin, le valeureux Dr Watson. Les journaux d’alors et les protagonistes des histoires de Sherlock Holmes sont ici cités, des plus glorieux aux plus modestes.

C’est véritablement le bréviaire de l’univers de Sherlock Holmes, la bible de ses aventures, la référence des adaptations de l’œuvre. Principalement réalisée à partir de documents d'époque, l’iconographie complète les notices de ce dictionnaire. Le visage de Londres et du Royaume-Uni a évolué, ces documents en témoignent non sans émotion. Outre les décors et quelques personnages historiques, on peut visualiser par exemple les armes de l’époque. On trouve aussi plusieurs index, qui permettent de retrouver tel personnage ou objet (même anodin en apparence) rencontré dans les enquêtes et aventures créée par Arthur Conan Doyle. Riche, ce dictionnaire est très riche…

Lucien-Jean Bord a réalisé un remarquable travail, détaillé à souhait. En effet, chaque renseignement recueilli est devenu définition, pour nous éclairer sur l’œuvre et sur l’ambiance de celle-ci. Feuilleter ce livre, retenir ici ou là un nom, une notice, une illustration, c’est aussi se souvenir de l’illustre Sherlock Holmes. Et ça donne envie de relire Arthur Conan Doyle, évidemment.

On peut cliquer ici pour ma chronique sur "Le chien des Baskerville", ou sur "La vendetta de Sherlock Holmes" d'Ugo Pandolfi, ou sur "Histoires secrètes de Sherlock Holmes" de René Réouven. Chez Rayon Polar, j'ai aussi évoqué la BD "Sherlock" (T.1 : "Révélation") de Didier Convard, Eric Adam et Jean-Louis Le Hir.

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 05:58

 

Le suspense de Carol Higgins Clark "Zapping" est disponible au Livre de Poche. Bien sûr, il s’agit d’une comédie policière aux rouages parfaitement huilés, dans la tradition. Un scénario où les péripéties se succèdent à bon rythme…

CAROL HIGGINS CLARK-2011La nuit vient de tomber. La détective Regan Reilly et son mari Jack, chef de la Brigade Criminelle de Manhattan, rentrent de week-end dans leur appartement new-yorkais en travaux. C’est alors qu’une gigantesque panne prive la ville d’électricité. Seule chez elle, Regan Reilly est bousculée par un cambrioleur surpris, qui en oublie son Tazer… Son amie Kit allait assister à un spectacle d’humour dans un club, quand sa copine de rencontre Georgina disparaît brusquement. Elle semble avoir suivi un grand blond inconnu…

Jeune comédienne, Lorraine est de retour d’Europe. Son riche et vieil amant Conrad, qui avait quitté sa femme pour elle, lui téléphone. Durant son absence, il a vendu le loft qu’elle occupait. Or, elle y avait caché dans un coffre des lettres gênantes. S’installant aux frais de Conrad dans un palace, elle contacte un ami acteur pour l’aider. Elle omet de lui dire que le loft a été acheté par ses voisins, Jack et Regan Reilly, qui y font des travaux…

Ce coffre dissimulé, l’ouvrier Wally l’a repéré. Il a demandé à son ami Arthur, plutôt expert en informatique qu’en effraction, de l’ouvrir. C’est là que Regan est rentrée, et qu’Arthur a perdu son Tazer… Jack Reilly enquête sur un vol. Mais son épouse Regan lui soumet un cas plus grave. Georgina, la copine de Kit, est en réalité très dangereuse. Elle séduit des jeunes hommes blonds, avant de les marquer au fer rouge. C’est sa manière de se venger de son ex-petit ami Huck. Le nommé Chip Jones, avec lequel Georgina se promène actuellement dans New York, est donc en péril. Tout juste sait-on qu’elle drogue les cocktails margaritas de ses victimes…

Wally et Arthur sont en ville, afin de récupérer l’arme égarée par le cambrioleur amateur. Ils tombent en panne d’essence, et sont agressés par un type louche… Lorraine et son ami acteur doivent se rendre aussi au loft, mais sont retardés par plusieurs incidents… Regan Reilly et son groupe d’amis cherchent partout la trace de Georgina, afin de sauver Chip Jones…

 

Carol Higgins Clark respecte l’unité de temps, tout se passant durant une nuit caniculaire, sans électricité, au cœur de New York. Dans ce contexte, elle organise un chassé-croisé de personnages représentatifs de la population new-yorkaise, tous liés de près ou de loin à son héroïne. L’auteur nous présente une joyeuse galerie de portraits. Comme il se doit, Regan Reilly est une jeune femme pleine d’initiative. Une comédie policière agréablement distrayante.

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 05:53

 

Dans la collection Spécial Suspense chez Albin Michel, voici le nouveau roman de Phillip Margolin : En fuite

Une douzaine d’années plus tôt, Charlie Marsh était un petit escroc. En prison, il retrouva son copain d’enfance, Freddy le Dingue. Sa protection n’était pas inutile pour l’escroc. Peu avant que Charlie ne soit libéré, Freddy improvisa une prise d’otages à la bibliothèque de la prison. Afin que son ami ne soit pas abattu par les forces de l’ordre, Charlie accepta de jouer les intermédiaires. C’est ainsi qu’il intervint héroïquement pour préserver les otages. Ce qui, à sa sortie, lui offrit une belle notoriété. Il publia un best-seller racontant une version enjolivée de sa vie, sous le nom de Gabriel Sun. Se disant habité d’une lumière intérieure qui le rendait meilleur, il devint une sorte de gourou.

Grâce à des séminaires à travers le pays, en plus des ventes du livre, il gagna énormément d’argent. Outre son agent et un garde du corps, Moonbeam, une étudiante marginale, l’accompagna quand il fut invité à Portland, dans l’Oregon. Il y rencontra la belle Sally Pope, épouse d’un jeune sénateur. Charlie et Sally devinrent bientôt amants, le plus discrètement possible. Pourtant, un soir au country-club de Westmont, Charlie fut pris à partie par Arnold Pope Jr, le mari. Lors de l’altercation, le sénateur fut abattu avec une arme appartenant à Charlie, ou plutôt à son garde du corps. Charlie parvint à prendre la fuite.

MARGOLIN-2011-2Sally Pope fut jugée en tant que complice, soupçonnée par son riche beau-père Arnold Pope Senior d’avoir manigancé le meurtre. Elle fut défendue par l’avocat Frank Jaffe, qui démontra que plusieurs témoignages étaient fort douteux. Tandis qu’elle obtenait un non-lieu, Charlie Marsh s’était déjà installé au Batanga. Ce pays d’Afrique, qui ne pratique jamais l’extradition, est dirigé par le sanguinaire Jean-Claude Baptiste. Au fil du temps, la position de Charlie fut de plus en plus précaire. Quand il apparaît évident que le président et son âme damnée, Nathan Tuazama, savent déjà que Charlie a été l’amant de l’épouse de Baptiste, il doit trouver le moyen de fuit le Batanga.

S’adressant à Martha Brice, patronne du magazine World News, il va monnayer une interview exclusive. Aidé par un mercenaire et suivi par un journaliste du magazine, il réussit à quitter l’Afrique. Martha Brice se charge de contacter la jeune avocate Amanda Jaffe, fille de Frank Jaffe. Certes, les 500.000 dollars qui lui promet Martha Brice sont motivants, mais autre chose excite Amanda : Quel coup d’éclat si elle parvenait à faire innocenter Marsh comme son père avait fait innocenter Sally Pope ! Elle négocie la reddition de Charlie avec le procureur Burdett, qui s’est déjà occupé du meurtre de Pope, douze ans auparavant. Celui-ci ne tarde pas à avertir Arnold Pope Sr. Rancunier contre Sally Pope, le vieux milliardaire pense tenir sa vengeance.

S’il faut s’attendre à des mauvais coups du clan Pope, Amanda Jaffe a aussi une équipe efficace autour d’elle. Kate Ross, en particulier, étudie précisément le dossier. Sans doute le journaliste de World News est-il juste un peu encombrant. Mais, par ailleurs, il existe un vrai danger pour Charlie. Nathan Tuazama, le second du président Baptiste, est aux Etats-Unis. Il veut récupérer les diamants que Charlie a emporté, destinés à un groupe de rebelles du Batanga, et supprimer celui qui leur a faussé compagnie. Amanda a la lourde charge de disculper Charlie, face à des adversaires offensifs. Il risque d’y avoir quelques nouveaux crimes dans cette affaire. Peut-être que la justice américaine ne saura jamais l’exacte vérité des faits sur la mort d’Arnold Pope Jr…

 

Résumer un suspense de ce romancier est un exercice très agréable. Même en offrant beaucoup de détails, on en dit peu sur le contenu de l’histoire. En effet, avec son redoutable savoir-faire, Phillip Margolin nous a concocté une intrigue d’une subtile complexité. De l’acte de bravoure assez relatif de Charlie Marsh, à la confusion qui règne autour de l’assassinat du sénateur, tout est raconté en finesse. D’autant qu’il existe ici deux procès, à douze ans d’intervalle, dont les protagonistes ont évolué entre-temps. Justement, les personnages mis en scène par l’auteur sont habilement décrits, qu’il s’agisse d’un cruel dictateur africain ou d’un prof de tennis ayant fait fortune, d’une patronne de presse ou des anciens complices de Freddy le Dingue… Tout ceux qui jouent un rôle, même moindre, dans le dossier criminel et dans le retour de l’accusé, sont absolument crédibles.

La charmante Amanda Jaffe, jeune avocate et championne de natation, pourrait sembler presque trop sage au milieu de ces gens concernés par le meurtre. Néanmoins, elle réussit à montrer une certaine audace. Dans cette histoire, on n’abuse pas des scènes de prétoire, au tribunal, car c’est le contexte de l’affaire qui lui donne plutôt son intérêt. Soulignons enfin la souplesse narrative de Margolin. De Portland à Baptisteville, en passant par New York, il nous entraîne dans le sillage de ses héros. Aucun doute, ce solide suspense est un régal.

Du même auteur, cliquez pour mes chroniques sur "Sleeping beauty" ou sur "Le cadavre du lac".

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 05:35

 

WAGNER-FilmAffichePar une chaude journée d’été, une bicyclette est retrouvée dans un champ de blé. Une jeune fille a disparu depuis plusieurs jours. Vingt-trois ans plus tôt, au même endroit exactement, était assassinée Pia. Le cauchemar va-t-il recommencer ? Tel est l’argument de "Il était une fois un meurtre", un film de Baran Bo Odar qui a remporté le Prix du Jury au Festival International du Film Policier de Beaune. Il sort au cinéma le 27 avril 2011.

Ce film est l’adaptation du roman "Le silence" de Jan Costin Wagner, qui a été récompensé par le Prix du Polar Allemand 2008 et le Prix du Polar Européen 2010. L’auteur est co-scénariste du film.

Né en 1972 à Langen (Hesse) en Allemagne, Jan Costin Wagner a été journaliste après avoir fait des études de lettres et d’histoire. Il vit aujourd’hui comme écrivain et musicien dans les environs de Francfort.

WAGNER-SilenceLa Finlande, le décor de ses romans dans lesquels évolue le jeune enquêteur Kimmo Joentaa, est sa deuxième patrie. Jan Costin Wagner a publié cinq romans policiers dans lesquels il manie le suspense, la peur, la tragédie des sentiments humains. Ses romans ont été traduits en 14 langues, dont en français : "Lune de Glace" (février 2006) Editions Gallimard, "Le Silence" (octobre 2009) Editions Jacqueline Chambon, "L’hiver des lions" (septembre 2010) Editions Jacqueline Chambon.

 

Deux questions au réalisateur, Baran Bo Odar :

Vous adaptez le roman de Jan Costin Wagner "Le silence". Comment votre intérêt s’est-il porté sur cet ouvrage ? Avez-vous travaillé l’adaptation avec l’auteur ?

J’ai véritablement dévoré ce livre. Jan Costin parvient formidablement à suggérer une atmosphère et des images au lecteur. Mais ma fascination pour cette oeuvre tient avant tout à ses protagonistes : leur colère, leur désespoir, leur perte. Jan Costin donne vie à de véritables personnages, ni noirs ni blancs. Exactement le genre de rôles qui m’intéresse ! A mon avis, le bien et le mal n’existent pas. Les monstres n’existent pas, seulement des hommes capables d’actes monstrueux.

WAGNER-1Nous nous sommes rendu compte que nous portions le même regard sur ces personnages et sur le chemin que devait prendre l’adaptation cinématographique. Nous avons donc travaillé en étroite collaboration, passé en revue ensemble chaque version, beaucoup discuté et adapté le script en conséquence.

WAGNER-2

 

Définissez-vous votre film comme un polar ?

"Il était une fois un meurtre" est un film dramatique avec des éléments de thriller. La disparition de la jeune fille tient évidemment de fil conducteur, mais les personnages, leur réaction face à cette disparition, leur impuissance et leur perte en constituent le thème principal…

 

On peut cliquer ici pour ma chronique sur "L'hiver des lions" de Jan Costin Wagner.

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 16:52

BONNOT-2011Dans le cadre du 5e Festival du film policier

de Liège, le prix Plume de Cristal 2011

a été attribué au roman de Xavier-Marie Bonnot

"Le pays oublié du temps" (Actes Noirs)

Les sélectionnés ? Cliquez ici !

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 05:44

Dans la collection Souris Noire, après ­Les Gothiques du Père-Lachaise, Serguei Dounovetz est l’auteur d’un nouveau polar pour ados, Le rap de la Butte-aux-Cailles (Syros éd.)…

Niki Rakowski est un rouquin âgé de 15 ans et demi. Il habite du côté de Barbès, avec sa mère concierge et son père agent de sécurité. Il dispose d’une chambre indépendante du logement de ses parents. Si on le compare à son inséparable ami Jef, Niki a l’air d’un gringalet. D’origine sénégalaise, Jef est un colosse du même âge qui pratique la boxe. Les deux copains ne partagent pas les mêmes goûts musicaux, Jef adore le rap, ce que déteste Niki. Le rouquin est un grand admirateur du héros de romans policiers Niki Java, auquel il s’identifie pour jouer au détective amateur. Quand se profile une énigme, il enquête sérieusement en compagnie de Jef, au risque de prendre parfois des risques.

DOUNOVETZ-2011-adosVigile au Monoprix du quartier, M.Rakowski intervient lorsque deux voyous agressent l’employée pour voler de l’alcool. Il est gravement blessé, hospitalisé dans le coma. L’inspecteur Rouquier, ami depuis toujours avec M.Rakowski, se promet de retrouver les malfaiteurs. Niki n’apprécie guère le policier, estimant qu’il n’est pas tellement efficace. Néanmoins, l’inspecteur arrête bientôt l’un des voleurs. Ce n’est pas celui-là qui a poignardé M.Rakowski. On possède peu de renseignements pour attraper le coupable. Pendant ce temps, Niki fréquente la piscine de la Butte-aux-Cailles, avec son ami Jef. Mais ce dernier le lâche pour suivre deux types à l’allure de rappeurs, qui n’inspirent pas confiance à Niki. Dès le lendemain, il les repère dans un jardin public et surveille le trio.

Peu après, un certain Boubakar est attaqué chez lui, son logement est saccagé. Ce dealer Noir semble bien avoir été victime des nouveaux amis de Jef, qui lui ont dérobé son stock de drogue. Niki s’éclipse après avoir prévenu les secours, mais l’inspecteur Rouquier remarque quand même sa présence. C’est au bar de son ami bistrotier René que Niki entend pour la première fois parler des Zulus. Il ne s’agit pas d’une tribu africaine, mais d’amateurs de rap. Ceux-là ont oublié les préceptes pacifiques de la Nation Zulu, de la culture hip-hop.

Réconcilié avec Niki, Jef admet que fréquenter les violents Jao et Fofana était un mauvais plan. Pour Fofana, le fou du poignard, il devient sans doute un témoin gênant. Alors que la santé du père de Niki s’améliore, le rouquin est contacté par la belle Amandine, originaire des Antilles. Elle connaît parfaitement l’histoire de la Nation Zulu. D’ailleurs, son frère est le leader du groupe rap MTM, que Jef vénère plus que tout. Si Niki et Jef sont confrontés à ces racailles de Jao et Fofana dans les coulisses d’un match de foot, c’est bien dans le quartier de la Butte-aux-Cailles qu’ils peuvent espérer retrouver le fou au poignard…

 

Si Serguei Dounovetz écrit des polars destinés aux adultes, il a aussi quelques suspenses pour ados à son actif. Voici Niki et Jef entraînés dans une nouvelle aventure. Le jeune détective est d’autant plus impliqué que son père est victime. Ce sont bien les vices et des dangers du monde actuel auxquels doivent faire face les deux copains. Trafics de drogue et violence sont des réalités urbaines, qui font partie des dérives de la culture rap. L’auteur évite l’aveuglement des bons sentiments, pour montrer les faits. Il évoque aussi en détail les origines des courants musicaux liés au hip-hop, du reggae au raggamuffin. À la base, il y a la philosophie de la Nation Zulu, qui a sans doute dégénéré au fil du temps. Tel est le contexte de cette très bonne intrigue, qui s’adresse en priorité aux plus de douze ans.

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 05:36

 

Chez Actes Noirs, Lune trompeuse de Ben Pastor nous entraîne en Italie du nord, à l’automne 1943. Major de la Wehrmacht, Martin Bora a été amputé du bras gauche suite à une explosion, et garde des séquelles à la jambe. Bien loin de son épouse Benedikta, il est en poste à Lago, dans la région de Vérone. Ce strict militaire allemand, qui a connu le front russe, est ici pour traquer les partisans.

Son supérieur lui demande de participer à une enquête sur le meurtre d’un dignitaire fasciste. Il va collaborer avec le jeune policier Sandro Guidi. Dans le secteur de Sagràte, celui-ci pourchasse actuellement un fuyard, prisonnier évadé armé qui n’hésite pas à tuer pour voler des chaussures. Martin Bora et Sandro Guidi se rendent à Vérone pour étudier l’affaire. Vittorio Lisi se déplaçait en fauteuil roulant. Il a été renversé par une voiture. Le centurion De Rosa, responsable local du parti fasciste accuse formellement Clara Lisi, la jeune épouse du défunt, séparée de son mari depuis quelques temps.

PASTOR-2011Si Vittorio Lisi était très riche, on ne peut guère renseigner le duo d’enquêteurs sur l’origine de sa fortune. Âgé de cinquante-huit ans, l’homme était un fieffé séducteur malgré son handicap. Il fut impliqué dans un cas d’avortement où une de ses maîtresses perdit la vie. Peut-être la sage-femme condamnée à sa place a-t-elle voulu se venger, mais la piste semble improbable. De Rosa est élogieux envers le défunt Vittorio Lisi, prétendant même qu’il possédait un grand sens de l’humour. Étonnant pour un fidèle du fascisme.

Contrairement au major Bora, Sandro Guidi n’est pas insensible au charme de Clara Lisi. Bien que sa voiture porte les traces d’un choc, celle-ci nie être concernée par le meurtre. Lors des obsèques de Lisi, en l’absence de Clara, un incident se produit. Une inconnue se présente comme l’ex-première épouse du défunt. On apprendra plus tard qu’elle a reçu un courrier anonyme l’informant du décès.

Guidi continue à rechercher son fuyard qui fait d’autres victimes, tandis que le major Bora poursuit la chasse aux partisans. Il doit aussi apporter son aide aux SS passant par Lago avec un camion de déportés juifs. Le duo d’enquêteurs inspecte la propriété de Lisi. La lettre C tracée sur le sol par Lisi au moment de l’accident y figure encore. C comme Clara, dont De Rosa a réquisitionné la voiture, avant que la jeune veuve soit emprisonnée. Bora et Guidi interrogent l’employée de maison de Vittorio Lisi, dont il fut l’amant. Elle n’est qu’un témoin indirect de la mort de son patron. Toujours choquée, elle confirme les disputes entre Lisi et Clara. En panne, les deux enquêteurs trouvent refuge chez Moser, vieil original qui vit dans une demeure ayant connu des heures plus glorieuses.

Bora estime qu’il existe trop de pistes floues autour de Lisi : Sa fortune suscitait des jalousies au sein du parti et en dehors, sans parler des maris trompés, des épouses passées et présentes, et des petites amies qu’il a engrossées. L’état de guerre n’entrave que peu les investigations de Bora, malgré un raid aérien des Américains sur Vérone. Suite à un incident sur le camion SS, les déportés juifs ont pu s’échapper, ce qui ne perturbe pas le major de la Wehrmacht. Sandro Guidi reste très attiré par la belle Clara, affaiblie par son incarcération…

 

Certes, il s’agit d’un roman d’enquête, voire d’un polar historique. La romancière parvient néanmoins à donner une réelle singularité à cette intrigue. Le contexte joue son rôle, puisque situé vers la fin de l’époque fasciste triomphante en Italie. On perçoit la pression qui règne, même si ce n’est pas l’essentiel. Le pivot de l’affaire, le héros le plus troublant, c’est évidemment le major Martin Bora. S’il montre une rigueur germanique affirmée, ce personnage est nettement plus complexe. Ce militaire traverse en solitaire les horreurs de la guerre, en subit physiquement les effets, reste loyaliste mais n’approuve peut-être pas les nazis.

De même, le policier italien Guidi garde une neutralité envers les admirateurs de Mussolini. Il est doté d’une mamma invasive dans sa vie privée, clin d’œil plutôt souriant. Guidi et le major ne sont pas amis, ils se respectent dans la mission qu’ils ont à mener. Bien présent, l’aspect criminel est pourtant relatif puisque la victime ne fut pas un homme si sympathique. Ce sont ces fines nuances, et quelques autres subtilités, qui rendent ce roman fort agréable à lire.

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