Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 05:55

 

Publié chez Baleine, voici le nouveau roman de Jean-Bernard Pouy Colère du présent. Une comédie grinçante, militante, souriante…

L’anarchie nous menace, le collectivisme est de retour, la chienlit nous guette. C’est la rébellion, l’insurrection, la révolte. En un mot : le foutoir ! Pas encore dans l’ensemble de la France, heureusement. Néanmoins, dans cette bonne ville d’Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais cher à l’ami Bidasse, ça s’agite sévère. Imaginez que nos braves CRS se sont fait piquer leur matos par des malfaisants, qu’il s’agissait de réprimer dans les règles. Si les contestataires s’organisent en Commune libre, où va notre pays, dites franchement ? Ces perturbateurs ont dressé des barricades au cœur d’Arras, bloquant tout un quartier, empêchant les activités commerciales ainsi que les polices locales et nationales de passer. Peut-être faut-il revenir à l’origine de tout ce bordel pour mieux comprendre.

POUY-2011-ColèreChaque 1er mai à Arras, au centre-ville se tient un Salon du livre d’expression populaire et de critique sociale. Le genre d’animation qui rassemble tous les fainéants de la soi-disant contre-culture. Ça va des écolos aux anarchistes, des pacifistes aux trotskistes… Il y a des poètes, des économistes fumeux, des militants antifascistes, des amoureux du bio, des passionnés de la décroissance, des anti-nucléaires, des écrivains maudits, toute cette engeance… Et encore, on oublie les excités qui sont contre tout, son contraire, et pas d’accord avec eux-mêmes. Eh ben, ces feignasses ont décidé de passer à l’action dès la fin de cette journée du 1er mai. Z’ont tout claquemuré avec tout ce qui leur tombait sous le tractopelle, pour monter leurs murailles de révolutionnaires à la noix. Barricades, et pourquoi pas Mai-68, tant qu’y s’y sont, ces trublions irresponsables ?

Envoyer le général Marc de la Villardeuse pour négocier et résoudre le problème, c’est sûrement pas une idée de génie. Vu qu’il préférerait un week-end sexe avec la jeune et sensuelle Moumou. Et que le lieutenant Cyprien, son assistant, passe son temps à lui préparer sa méthédrine, de la dope qui excite le neurone. C’est pas le colonel Tendron ou le capitaine Muller qui vont l’aider beaucoup, trop adeptes du chacun pour sa gueule. Le ministre peut toujours se pointer en hélico pour garantir l’intégrité de l’État et la régularité des opérations, il ne fait pas le poids face à Amila. Donc, en face, il y a Henry Fonda, Zo, Andros, la rousse en blanc, et quelques centaines d’excités. Plutôt calmes, les insurgés derrière leurs barricades, à vrai dire. Ils sont armés, et ont préparé plusieurs plans d’urgence.

Survolons donc les forces en présence. Des militaires entraînés prêts à donner l’assaut d’ici deux jours, au petit matin. Dirigés par un général allumé qui s’en fout de la hiérarchie et de son ministre, un con pétant. En face, des insurgés pas dirigés mais pas si irresponsables, qui espèrent que Liberté est encore un mot ayant un sens. Qui rêvent d’une Commune libre, une idée pas-neuve-mais-utile qui réveillerait les consciences de leurs concitoyens. Des révoltés pour lesquels la nudité est un symbole d’honnêteté, parfois. Deux conceptions opposées de la société, sans dialogue possible, qui risquent de finir par carnage et martyrs. Et voilà où ça nous mène, la tolérance. À moins que les protagonistes de cette affaire soient moins matamores qu’il n’y parait…

 

Par nature, l’Utopie ne se réalise jamais. Sauf dans quelques romans qui s’en amusent. Et qui suggèrent que, si des gens assez futés pour imaginer un autre monde se coalisaient, peut-être bien qu’il n’est pas exclu qu’éventuellement… Avec une pasionaria rousse, nue et idéalement galbée, de préférence. Et, en face, un général pas strictement militaire, bien sûr. De la fiction, puisque ça met en scène une solidarité illusoire; non sans admettre que même les insurgés ne s’entendent que rarement. Après tout, il n’est pas encore absolument interdit d’aspirer à ce rêve non pas égalitaire, mais d’un équilibre juste et humaniste. Jean-Bernard Pouy ne donne pas de leçons, d’objectif insensé. Il joue avec ses fantasmes, qui sont quelquefois les nôtres, exagère, rigole et extrapole, souligne qu’une blanquette bien arrosée adoucit la réflexion. Il nous invite à réfléchir sur la superficialité de nos sociétés qui oublient l’essentiel : vivre, c’est tout ! Merci de nous le rappeler…

Partager cet article
Repost0
23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 05:51

 

Publié dans la collection Rivière Blanche, Au seuil de l’Enfer de Micky Papoz se compose de deux romans appartenant au genre Fantastique…

"L’autre côté des miroirs" - Pascale et Marek vivotent dans une cité de banlieue avec leurs filles Barbara, dix-sept ans, et Monika, dix ans. Endettés, ils ont peu de perspectives d’améliorer leur situation. Hériter de la propriété de la tante Émilienne, du côté d’Avallon dans l’Yonne, peut être une nouvelle chance pour eux. Pascale ne garde que de mauvais souvenirs de cette tante qui l’éleva en partie, qui l’exploita durant quelques années. Marek est aussi assez réticent, car il n’eut pas de bons rapports avec la défunte. Pourtant, le couple et ses filles décident de partir s’installer dans l’Yonne. Puisqu’Émilienne n’est plus, autant que sa maison les aide à se créer une vie plus heureuse. Tandis que la famille arrive sur les lieux, les parents rappellent aux filles qu’elles ne doivent pas aller à la cave. Un dangereux puits y est à découvert. Pascale et Marek doivent repartir jusqu’au lendemain soir, afin de poursuivre le déménagement.

PAPOZ-2011Étant l’aînée, Barbara se charge de s’occuper de sa sœur. La jeune fille se sent vite à l’aise ici. À travers de sombres visions, elle s’identifie bientôt à la cruelle tante Émilienne. Bien qu’il soit interdit de s’approcher du puit, toutes deux s’y risquent. Monika recueille un chaton pour la nuit. Barbara doit s’en débarrasser quand, au petit matin, elle le retrouve mort. Si l’esprit de la défunte tante l’habite de plus en plus, Monika n’en pas en reste. Elle, c’est l’âme de leur grand-mère Claire qui vient la hanter. Claire, mère de Pascale, mourut peu après la naissance de sa fille. Un vagabond de passage vient proposer ses services, du jardinage contre un abri. Barbara ne va pas tarder à s’en prendre à lui. Les relations entre les deux sœurs vont se dégrader. Leurs parents sont revenus, mais rien ne dit que les choses reprennent un cours parfaitement normal…

"Teratos" - Dans un village des Cévennes, c’est une maison maudite qu’on nomme L’Infèr du Drac. Cette masure est l’objet de légendes démoniaques. Une famille venue d’ailleurs s’y est installée, les Oarga. Après le décès de sa compagne Catalina, Josip Oarga continue à s’occuper de ses enfants. Dimitri est un beau jeune homme à l’air timide, restant soumis à l’autorité paternelle. Sa sœur Lavinia est une séduisante brune de dix-huit ans. Ils fréquentent peu les villageois, mais le père et le fils sont de bons bûcherons, des ouvriers costauds et fiers.

Le trio vit plus que modestement, Josip n’ayant jamais mis le moindre argent de côté. Car il abuse depuis longtemps de l’alcool, de la gnole. Ce qui le rend sans doute encore plus dur, même envers ses proches. La nuit, on l’entend parfois hurler de loin. Ces clameurs aiguës font penser aux lamentations stridentes des damnés croupissant en enfer. La douleur d’avoir perdu sa femme s’ajoutant aux effets de l’alcool, sans doute. Pourtant, le voisinage imagine quelque appel diabolique. Le père Pierre-Thomas, curé local, va essayer d’amadouer Josip et de comprendre. Pétrie de légendes, la population supporte mal ce comportement. La situation risque de bientôt prendre une tournure criminelle…

 

Micky Papoz a publié un grand nombre de nouvelles dans divers magazines et revues, ainsi qu’un ouvrage consacré au romancier Jean-Pierre Ferrière. Sous le titre Au seuil de l’Enfer, elle nous propose des histoires de la catégorie Fantastique dont les ambiances différentes apparaissent pourtant complémentaires. Nous avons là deux inquiétantes maisons maléfiques. Dans le premier texte, elle semble agir sur un souvenir familial douloureux; dans le second, c’est l’ensemble du village qui finalement est concerné. Sans chercher à créer un peur monstrueuse, Micky Papoz entretient avec une belle subtilité un climat oppressant. Cette narration souple et fluide constitue un des meilleurs atouts de ces romans. Si, par nature, les personnages sont typés, ils restent crédible puisque la caricature n’est pas chargée. On se laisse volontiers envoûter par ces histoires fort étranges.

Ma chronique sur le livre de Micky Papoz "Les crimes de Jean-Pierre Ferrière" est ici, chez Rayonpolar.com 

Partager cet article
Repost0
22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 06:01

Salon ARRASDimanche 1er mai à Arras, 10e Salon du livre d’expression populaire et de critique sociale. La fête commence dès 10h, entre la place du théâtre, l’Hôtel de Guînes, la rue Paul-Doumer, la place de la Madeleine, le Palais Saint-Vaast et les jardins du Palais. Jusqu’à 19h, de nombreuses animations en tous genres sont proposées. Au Salon du Livre, Florence Aubenas et des auteurs militants seront présents, ainsi que Cabu, des dessinateurs satiriques, et des auteurs de BD et de romans-jeunesse.

Le roman noir actuel et social sera représenté par Caryl Férey, Laurence Biberfeld, Pierre Brasseur, Antoine Blocier, Fernand Buron, Hervé Delouche, Pascal Dessaint, Patrick Bard, Serguei Dounovetz, Pierre Hanot, Jérôme Leroy, Dominique Manotti, Gérard Mordillat, Michel Quint, Francis Pornon, Patrick Spens, Gilles Warembourg, Gérard Streiff.

Jean-Bernard Pouy présentera son nouveau livre “Colère du présent” (Éd.Baleine), chroniqué ici - cliquez. 

[Pour les auteurs en caractères gras, cliquez sur le lien avec les articles]

 

La liste complète des animations et des auteurs présents figure dans le dossier PDF suivant :
http://001.images.atoo.net/atooentreprise/7/static/20110329144971.pdf

Partager cet article
Repost0
21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 05:44

 

C’est la région de Poitiers en 1973 qui constitue le décor du roman d’enquête de Jacques Farisy L’assassinat de l’ingénieur Leberton, nouveau titre publié chez Geste éditions (coll. le geste noir, n°18)…

Michel Tourrier est un jeune policier au caractère volontaire, qui a toute la confiance de son supérieur, le commissaire Bouteau. Ce dernier charge Tourrier d’enquêter sur le meurtre de Maurice Leberton. Ingénieur en chef à la société SACA, cet inventeur est devenu riche grâce à divers brevets. Il habitait avec son épouse une grande propriété à Voulsailles. C’est chez lui, dans son bureau, qu’on vient de le retrouver assassiné. Après les constatations d’usage, Tourrier interroge le personnel du domaine. Nul n’a remarqué quoi que ce soit de suspect, ni même entendu de coups de feu. On signale juste la visite d’Herman Klaste, le proche collaborateur de l’ingénieur. Mme Leberton était en promenade au moment des faits. Choquée, elle ne peut pas être interrogée immédiatement.

FARISY-2011Tourrier et ses adjoints poursuivent leur enquête à la société SACA. Le directeur leur apprend que Leberton avait mis au point un nouvel appareil, révolutionnant les armements classiques, ayant aussi des applications civiles pacifiques. La DST risque de se mêler de ce dossier, puisque concernant des ressources militaires, mais le commissaire Bouteau les écarte de l’affaire. On n’a pas trouvé la clé du coffre-fort de l’ingénieur, mais son épouse en possède une. Quand les policiers réussissent à ouvrir le coffre, il est vide. Les plans de l’ultime invention de Leberton ont été volés. Tourrier s’intéresse rapidement à Klaste, qui vient de partir brusquement en voyage. Il semble bien être parti en direction de Genève. Le policier obtient l’autorisation de poursuivre son enquête en Suisse.

Tandis qu’il recherche vainement Klaste à Genève, un autre meurtre est commis dans la propriété de Voulsailles. C’est Antoine, fidèle valet de chambre de l’ingénieur, qui a été tué avec la même arme que Leberton. Selon le commissaire, Klaste pourrait être revenu afin de récupérer les précieux documents de l’inventeur. Leberton était assez prudent pour disperser les plans dans plusieurs endroits, en effet. Antoine se sera interposé, avant d’être abattu. Tourrier revient d’urgence à Poitiers afin de continuer ses investigations. Même s’il se montre très actif, l’enquête piétine.

La propriété de l’ingénieur est maintenant sous surveillance policière. Malgré tout, cela n’empêche pas que le jardinier soit agressé. Plongé dans le coma, il ne pourra pas nommer celui qui l’a attaqué. Ni Mme Leberton, ni son personnel n’ont vu l’agresseur, mais il a laissé des traces. Celle-ci désignent sans aucun doute l’insaisissable Klaste. Peu après, un noyé est retrouvé nu dans la rivière le Clain. Ses collègues de la SACA ne tardent pas à identifier Klaste, bien qu’un détail soit moins sûr. Le principal suspect étant mort, le dossier risque d’être clos. Pourtant de nouveaux évènements relancent bientôt l’affaire…

 

Voilà une histoire qui possède toutes les qualités pour séduire les passionnés de traditionnels romans d’enquête. L’enjeu est établi, les plans d’une invention très importante. Le suspect est désigné, il est en fuite. Le policier connaît quelques échecs, qui l’excitent plutôt que l’inverse. Et nous voici entraînés dans un récit aux copieux rebondissements, riche en indices visibles et en hypothèses, dont les péripéties alimentent un vrai suspense.

Situer l’action du roman il y a près de quarante ans est plutôt astucieux. En effet, on est dans un rythme de vie différent, moins effréné que de nos jours. Surtout, la police ne dispose pas encore de toutes les techniques scientifiques actuelles. Certes, on assiste à une expérience du Professeur Belvieux, mais elle semble plutôt issue de la littérature populaire d’autrefois que de technologies modernes. Grâce à sa ténacité, le jeune policier résoudra l’enquête, bien entendu. Une intrigue fort sympathique, racontée sur un rythme soutenu, pour un résultat très agréable à lire.

Dans la même collection, on peut aussi lire ici ma chronique sur "La demoiselle aux lumas" de Louis Dubost.

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 05:52

 

Philippe Margotin a consacré des livres biographiques à Johnny Hallyday (2011), Amy Winehouse, U2 (2010), Alain Bashung, Radiohead (2009), Michel Polnareff, Sting et The Police, The Who (2007), les Rolling Stones, Muse (2006). C’est dire que cet auteur s’intéresse de près à l’univers musical. Aux Etats-Unis et à la Californie, aussi : chez l’éditeur Pascal Galodé, il a déjà publié un album intitulé Los Angeles : la ville, ses mythes et ses stars (2009). Aujourd’hui, il aborde le mythe hollywoodien à travers treize faits divers meurtriers, dans Hollywood Scènes de crime. Cet exercice n’a rien de vraiment innovant, mais reste fort sympathique à lire. Il s’agit d’histoires vraies ayant, comme on dit, défrayé la chronique. La médiatisation est sans doute le point commun entre ces affaires, puisque des célébrités sont au cœur des cas criminels en question.

MARGOTIN-2011Le premier à en faire les frais fut évidemment Roscoe Fatty Arbuckle, en 1921. Ce sont bien les journaux appartenant à William Randolph Hearst qui accusèrent ce comédien comique d’avoir causé la mort de Virginia Rappe. Fatty Arbuckle fut acquitté, sans jamais être réhabilité par cette presse qui l’accabla, juste parce qu’il était connu. Sur ce sujet, lire aussi le roman d’Ace Atkins Le jardin du Diable (Le Masque). Si l’auteur revient sur des affaires très souvent traitées, telles la mort de Marylin Monroe, celle de Sharon Tate, ou le cas fort compliqué d’O.J.Simpson, il évoque d’autres faits moins habituels.

Dans les années 1920, la mort du cinéaste William Desmond Taylor fut aussi suspecte que celle, deux ans plus tard, de Thomas Ince (surnommé à l’époque le père du western). En 1932, Paul Bern était une des personnalités d’Hollywood, producteur influent marié à la mythique Jean Harlow. Suicide ou meurtre ? On retrouva son cadavre dans le manoir qu’il venait d’offrir à son épouse. En 1959, la même question se posera au sujet de la mort de George Reeves, qui incarnait alors Superman à la télévision.

Bugsy Siegel était un caïd mafieux, un truand qui ne détestait pas faire parler de lui. Il est mort comme le mafiosi qu‘il fut, en 1947, victime d’un contrat. Cette même année 1947, se produisit une affaire dont on parle encore, depuis que James Ellroy l’a retracée dans Le Dahlia Noir. La découverte du corps mutilé d’Elisabeth Short, vague starlette à la vie chaotique, marqua le début d’une enquête qui ne trouva jamais sa conclusion. Il y avait soixante-quinze noms dans le carnet d’adresses d’Elisabeth Short, autant de suspects possibles. À moins qu’elle n’ait été victime d’un tueur en série sans rapport avec elle. Cas énigmatique, bien sûr, mais parmi toutes ces filles qui fréquentaient Hollywood d’alors, dans l’espoir de trouver un rôle au cinéma ou un mari, toutes étaient des proies faciles.

Parmi les affaires encore récentes, en 1981, la noyade de Natalie Wood à Catalina Island reste troublante. Certes, il y eut cette nuit-là une dispute avec son mari Robert Wagner, mais la suite fut très probablement accidentelle. L’auteur en profite pour nous rappeler le sort dramatique de James Dean et de Sal Mineo, partenaires de Natalie Wood dans La fureur de vivre. En 2001, le comédien Robert Blake fut lui aussi impliqué dans une affaire suspecte, le décès de sa nouvelle épouse. Bonny Lee Bakley est encore une de ces filles au parcours chaotique, ce qui ternit nettement son image de victime.

Enfin, est évoquée l’affaire Phil Spector, datant de 2003. Inutile de rappeler que l’accusé est un des plus grands producteurs de l’histoire du Rock. Actrice sur le déclin, Lana Clarkson est retrouvée morte dans la propriété de Phil Spector, Pyrenees Castle. L’arme utilisée appartient à l’arsenal du célèbre producteur. Des traces donnent à penser qu’il a pu la tuer. Mais on ne peut exclure le suicide, car il est possible que la victime ait été ivre. Phil Spector va engager plusieurs avocats successifs pour le défendre, et son premier procès s’annonce mal. Les témoins de l’accusation accablent Spector, montrant de lui une facette très violente. La suite lui est un peu moins défavorable. Mais il a été rejugé, et lourdement condamné…

Hollywood scènes de crime (Pascal Galodé Editeurs) permet de nous remémorer ces affaires qui participent au mythe.

Partager cet article
Repost0
19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 05:43

 

Dans la collection Coups de Tête, le roman de David Bergeron Pandémonium Cité mêle des ingrédients issus du Fantastique et un scénario mouvementé…

Âgé de trente-quatre ans, Philippe Moreau est de retour à Villeray, quartier de Montréal. Cet étudiant en philosophie revient d'un long voyage en Europe. Le but était d’oublier sa douloureuse rupture avec sa compagne Jeanne, autant que le décès de son père. Pourtant, il reste en proie à ses incertitudes coupables, et consomme toujours bon nombre de joints.

À peine arrivé, il observe des fêtards aux allures de gothiques, noctambules qui lui semblent armés. Il se demande si ce sont eux qui causent la panne électrique qui se produit peu après. Philippe retrouve bientôt son vieil ami Vlad. BERGERON-2011Rescapé de la guerre des Balkans, celui-ci possède un arsenal d’armes à feu puissantes. Quant à son chien Kiki, c’est un molosse de soixante kilos, toujours prêt à attaquer les ennemis de son maître.

Une nuit suivante, Philippe remarque la présence de gens suspects autour de l’église Sainte-Thérèse. La police semblant complice de ces gothiques, il appelle Vlad à la rescousse. Tous deux visitent l’édifice religieux, pas si désaffecté qu’il y parait. Le duo doit rapidement fuir cet endroit, après que Philippe ait relevé des indices : Une église profanée par des ravisseurs de chèvres, un symbole païen [l’Œil de la Pyramide] tracé dans ce qu’il appelait maintenant le Judas, ce poste de surveillance qui n’a rien à faire dans un lieu de prière, un tunnel infesté de cultistes, tout ça ne s’improvise pas du jour au lendemain. Du sang innocent allait être versé, et la police qui semble déjà s’en laver les mains. Philippe se perd dans ses pensées. Nul doute qu’ils soient en présence d’un culte sataniste.

Philippe et Vlad braquent chez lui le vigile gardant l’église. Ils l’obligent à donner les rares détails qu’il connaît sur cette Loge, bien installée dans les sous-sols du quartier de Villeray. Peu après, le duo est pourchassé en voiture par le minivan des cultistes. Suite à un échange de tirs, Vlad est mortellement touché, tandis que Philippe est fait prisonnier. Il va rencontrer Antéloki, celui qui dirige la secte basée à Villeray.

Parallèlement, Philippe a déjà un pied en Enfer. Il a passé les rives de l’Achéron, pour un séjour peut-être provisoire à Pandémonium Cité. Si la Sibylle lui accorde un Rameau d’or, il a des chances de rentrer chez lui. Vlad n’a pas dit son dernier mot, ni rendu son dernier souffle. Il repart en croisade contre la secte qui prépare une messe noire, afin de sauver son ami Philippe…

 

À la fois, c’est une histoire de la catégorie Fantastique, et un roman d’action. Ce second aspect n’est pas le moindre. En effet, nos deux héros font face à des adversaires dangereux et organisés, que les armes à feu de Vlad ne suffisent pas toujours à abattre. Le satanisme et son folklore semblent assez répandus en Amérique du Nord. Est-ce vraiment pris plus au sérieux qu’en Europe ? Imaginer une secte disposant de vrais pouvoirs démoniaques et d’une armée de fidèles, ça reste de la fiction. Une idée qui séduirait certains régimes dirigistes, peut-être.

La part philosophique du récit évoque notre responsabilité sur le cours de nos existences. Pour Philippe, la vie est comparable à un théâtre de souffrance et de solitude, mais est-il plus fautif qu’un autre ? Le séjour de Philippe au cœur des Enfers ne manque pas de fantaisie. Par exemple, ici on dit au juge Objection, votre Infamie et non Objection, votre Honneur. Un roman court et agréable, quelque peu hors normes grâce à bonne dose d’originalité.

Partager cet article
Repost0
17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 06:13

Samedi 16 avril à Mauves-sur-Loire (44, près de Nantes), le 10e festival "Mauves en Noir" a accueilli un public nombreux et des auteurs heureux d'être présent.

Petit reportage en dix photos.MOV.1 MOV.2MOV.4MOV.3

MOV.6

MOV.5

MOV.8

MOV.9

MOV.10

 

MOV.7

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 05:46

 

Après La Sibylle de la Révolution, la voyante Marie Adélaïde Lenormand est impliquée dans un nouvel épisode de cette époque troublée et sanglante. Aux éditions Belfond, Le Traité des supplices de Nicolas Bouchard est disponible dès le 5 mai 2011...

Au temps de la Révolution Française. En août 1794, avec la mort de Robespierre, c’est la fin de la Terreur. Ayant Barras à sa tête, la Convention dirige maintenant le pays, traquant les ex-responsables politiques. Parmi ceux-là, Joseph Fouché vit dans la clandestinité, mais il reste très actif. À Lyon, ville touchée plus qu’une autre par la Terreur, on mesure l’ampleur des exactions de Collot d’Herbois, sur les ordres de Fouché. La Prison des Recluses garde les traces de l’oppression ayant causé tant de victimes. L’abbé La Madelle, le juge Pilar, l’avocat Chalais et le docteur Müller, arrivé d’Alsace depuis peu, découvrent l’horreur dans les caves et souterrains de la prison. BOUCHARD-2011-1Tous quatre, qui adoptent le nom de Compagnons de Jéhu, font le serment de punir le coupable de ces massacres, Fouché.

Après s’être expatriée à Londres, où elle fut proche du Professeur Gall qui étudia l’origine de ses dons de voyance, Marie-Adélaïde Lenormand est de nouveau à Paris. Elle est l’amie de Joséphine de Beauharnais, laquelle fréquente les maîtres actuels du pays et un petit général ambitieux. Marie-Adélaïde préfère les cercles où se pratiquent spiritisme et voyance. Elle reste hantée par de pénibles visions morbides, peut-être en partie alimentées par la situation en France. Car la mort plane partout dans le pays, les Muscadins royalistes tentant désormais d’imposer la Terreur blanche. Dans l’ombre, Fouché continue à faire pression sur ses amis d’antan. Un certain Frèrejas étant un de ses émissaires, ce n’est pas lui qui va cruellement le supplicier. L’Inconnaissable, tel est le nom que s’est attribué le mystérieux bourreau de Frèrejas.

Les quatre Compagnons de Jéhu sont à Paris, espérant trouver où se cache Fouché, afin de le châtier. Le jeune docteur Müller est bientôt attiré par Marie-Adélaïde, même si celle-ci ne tient à se lier avec aucun homme. D’autant que ses visions concernant ces quatre personnes sont dramatiques. Fouché prend contact avec son ami Roland, ex-séminariste comme lui, qui règne sur le plus grand bordel de Paris. Un allié de poids qui ne craint pas la mort, ce Roland. Müller et Marie-Adélaïde ne sont pas les premiers à visiter l’habitation qu’occupa Fouché. La cartomancienne y repère un indice. Les quatre Lyonnais comprennent qu’ils doivent chercher dans deux églises parisiennes dédiées à St Jacques. Un piège peut-être, car Marie-Adélaïde a le pressentiment qu’ils courent un danger mortel. Fouché ou L’Inconnaissable, de qui faut-il le plus se méfier ?…

 

On ne doit sans doute pas considérer Marie Adélaïde Lenormand telle l’héroïne au centre du récit, mais comme un témoin actif. Ses douloureuses visions accompagnent la dure réalité de la période évoquée, BOUCHARD-2011-2qu’elle ne juge pas vraiment. Elle est habitée par une sorte de fatalisme, qui la place en marge, presque hors du temps. Néanmoins, elle frôle la mort, elle aussi. Le contexte historique, c’est d’abord le souvenir des massacres de Lyon, perpétrés par le tyran intronisé roi de cette ville. Supplices, tortures, destruction, firent partie des débordements révolutionnaires.

Les faits se déroulent durant l’intermède que fut la Convention, avant que ne s’installe le pouvoir napoléonien. N’oublions pas ce diable de Fouché, traversant là une étape périlleuse, mais qui saura s’avérer indispensable aux futurs régimes. Homme puissant, ambigu, détestable, mais fascinant. La cruelle et délirante justice de L’Inconnaissable apparaît plausible dans un monde tourmenté, gagné par une folie incontrôlable. Ce romancier chevronné qu’est Nicolas Bouchard nous entraîne dans une étrange aventure à l’ambiance pleine de mystère. Un roman de belle qualité.

 

(La Sibylle de la Révolution, disponible dès le 19 mai chez 10-18)

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/