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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 05:46

 

Les Éditions Critic ont publié en 2010 Le projet Bleiberg de David S.Khara, qui a connu un succès énorme. C’est aujourd’hui un roman de Frédérick Rapilly Le Chant des Âmes qu’ils proposent aux lecteurs…

 

Marc Torkan vit désormais auprès du Golfe du Morbihan. Veuf encore jeune, il tient une boutique d’antiquités non loin de Vannes et s’adonne au surf sur la Côte Sauvage. Cinq ans plus tôt, il a quitté le magazine Paris Flash, pour lequel il fut un des reporters attitrés. Le rédacteur en chef le contacte pour une étrange affaire criminelle s’étant produite dans le Morbihan. Au Val-Sans-Retour, dans la Forêt de Brocéliande, on a découvert le cadavre mutilé d’une jeune femme. Le corps de Clara Riopelle était crucifié sur l’Arbre d’Or, œuvre d’art symbolique. On a arrêté des suspects, les Sons of Gaël, un groupe dans la mouvance gothique black metal. Leur culpabilité parait assez improbable. Sur place, Marc entre en contact avec Katie Jeckson. Cette photographe black originaire des Etats-Unis fut la première à prendre une série de clichés du cadavre. Elle suivait le Teknival organisé dans la région vannetaise quand le meurtre a été découvert.

RAPILLY-2011Même si le reportage de Marc provoque quelques remous à la rédaction de Paris Flash, Katie Jeckson et lui poursuivent l’enquête. Le petit ami de la victime a un bon alibi. Sandra, la jumelle de Clara Riopelle, admet qu’elles ont participé en cachette au Teknival. Mark et Katie recherchent d’autres faits divers similaires à travers le monde. Détail important, la victime doit avoir eu la langue tranchée, comme Clara. Certes, des cas mortels de mutilations sur des jeunes femmes, on en repère dans de nombreux pays. Mais l’affaire concernant une Israélienne tuée en Thaïlande semble quasiment identique à celle de la Forêt de Brocéliande. Le couple se rend sur l’île thaïlandaise où s’est déroulé le meurtre. Contre un peu d’argent, un policier local leur offre des détails et leur montre le lieu du crime. Les grandes soirées techno ne sont pas rares ici, telle cette Sexy Beach Party à laquelle assistent Marc et Katie. Ils n’y glanent guère d’indices.

Médecin légiste retraité, Michel de Ray analyse le rapport d’autopsie de Clara. On a trouvé des traces de GHB, drogue du viol. Néanmoins, il pense que l’assassin a laissé une certaine lucidité à sa victime, pour l’entendre crier. Les Sons of Gaël innocentés, on arrête un druide qui ne supporte bientôt pas d’être soupçonné. Tandis que le tueur moustachu à la voix rauque, voyage de Dubaï à Los Angeles, Marc et Katie contactent Lady J., une DJette prénommée Jillian. Dans un premier temps, elle ne tient pas à s’impliquer. Elle finit par initier le duo de journalistes à l’univers de la Techno. La piste des IkonoKlastes, discrets organisateurs de free-parties, en vaut d’autres. Quand un troisième meurtre identique se produit en Espagne, Jillian et Katie sont un temps suspectées par le lieutenant Rebotini. Marc va sans tarder pouvoir identifier l’assassin. La stéganographie, décryptage d’images, lui donne des éléments concrets sur celui qu’il traque…

 

Il s’agit bien d’une variation sur le thème du serial killer, ce que l’auteur assume sans nul doute. C’est par son contexte que l’histoire devient fort intéressante. L’univers de la musique techno, du son apprécié par les amateurs de rave-parties, des nuits festives animées partout dans le monde par de prestigieux DJs, tout cela n’est probablement pas si familier pour la plupart des lecteurs. Ce type d’ambiances étant propice aux excès, on peut imaginer des dérapages criminels.

Il faut souligner la parfaite description des divers lieux évoqués par Frédérick Rappily, en particulier en Bretagne. Grâce à cette précision, le tempo du récit avance à son rythme, sans précipitation mais sans temps mort. Comparable au toom-toom-toom lancinant craché par la sonorisation d’une techno-party. Les chapitres sont introduits par les Murder ballads de Nick Cave. Climat musical, on l’a bien compris. Pour autant, l’auteur n’oublie pas le vécu des personnages, leur état d'esprit, lors de cette chasse au psychopathe qui les transporte de Thaïlande à Bali en passant par l’Ukraine et l’Espagne. Un thriller de belle qualité.

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 05:40

OTSIEMI-2010

 

Les 11, 12 et 13 juin à Saint-Malo, c'est le rendez-vous d'Etonnants Voyageurs, grand festival offrant une belle visibilité aux auteurs du monde entier. On pourra y rencontrer parmi beaucoup d'autres Pierre Pelot ou Stanley Péan, ainsi que Natalie Beunat présentant l'Omnibus consacré à Dashiell Hammett, auteurs dont Action-Suspense a parlé.

C'est aussi une occasion unique de faire la connaissance de l'auteur gabonais Janis Otsiemi. Il sera présent sur le stand de "La Droguerie de Marine", un espace coloré et visible de loin (n°B77).  

Avec "La vie est un sale boulot" (2009) et "La bouche qui mange ne parle pas" (2010), publiés aux Editions Jigal, Janis Otsiemi s'est imposé comme un des talents africains actuels dans le domaine du polar.

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 05:36

Plusieurs articles ont été consacrés ici à la romancière Elena Piacentini, publiée dans la collection Polars en Nord. Aujourd'hui, elle crée un blog autour de son héros, le commandant de police Leoni. On y retrouve des infos sur les trois romans parus à ce jour, sur les divers articles au sujet de l'auteure. Un très beau site, à consulter ici.

PIACENTINI-BLOG

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 07:49

 

Les 2 et 3 juillet 2011, Festival du polar en Berry Les nuits rallongent à Saint-Amand-Montrond.

Les auteurs annoncés : Sébastien Acker, Laurence Biberfeld, Jérémy Bouquin, Christian Daumas, Catherine Fradier, Pierric Guittaut, Pierre Hanot, Jean-Paul Jody, Hervé Le Corre, Nadine Monfils, Jean-Hugues Oppel, Christian Roux, Michel Steiner, Antonin Varenne, Alain Wagneur.

 

Samedi 2 juillet à la Bibliothèque municipale :

NUITS-BERRY10h- Atelier animation jeunesse pour les 10-14 ans, avec Alain Wagneur. À la Salle de bal, place de la République, dite place Carrée (entrée gratuite).

15h- Ouverture du Festival Les nuits rallongent en musique avec les élèves de l’École municipale de musique.

16h- De l’enquête journalistique à l’enquête policière : table ronde animée par Valérie Mazerolle, journaliste au Berry républicain, avec Jean-Paul Jody et Antonin Varenne.

Au cinéma Le Moderne : après la projection du film Madame Edouard (projection prévue à 14h30), débat avec sa réalisatrice, Nadine Monfils, aussi romancière.

17h- Lecture d'extraits de polars jeunesse par Valérie Milvoy, journaliste. 

Au Théâtre Carrosserie Mesnier :

19h- Apéro lecture : mise en voix du travail réalisé au cours de l'atelier d'écriture animé par Christian Roux.

21h- Spectacle "A tombeau ouvert" (compagnie La Merco Rose)

22h- Café concert "Ne me dis plus tu !" (Viad et Stella)

 

Dimanche 3 juillet 

 10h - Suite du Festival, salle de bal, place de la République.

11h- Lecture d’extraits de polars adultes, par Valérie Milvoy.

15h- Noire ou blanche, littérature générale ou littérature de genre : table ronde animée par Stéphanie Payssan, journaliste à L’Écho du Berry, avec Catherine Fradier et Michel Steiner.

16h- Remise du prix Les nuits rallongent à l’élève de l’école municipale d’Art de Saint-Amand, désigné par un jury composé de tous les auteurs présents.

17h - Clôture du Festival, en musique.

 

En parallèle de ces deux journées : Atelier d’écriture, animé par Christian Roux et organisé par le Théâtre Carrosserie Mesnier, les 18 et 19 juin - Les trois quinzaines du Noir, exposition organisée par la Bibliothèque municipale au centre culturel Isabel Godin - Les films noirs sur grand écran au cinéma Le Moderne, à Saint-Amand-Montrond - Les intermèdes musicaux exécutés par les élèves de l’Ecole municipale de Musique - Exposition du prix Les nuits rallongent sur le lieu du Festival (travaux des élèves de l’Ecole municipale d’Art  de St Amand-Montrond) - Le coin du Café mortel (noir ou crème, long ou serré) fourni et servi par Le Moulin à café.

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 05:39

 

La carrière du romancier nantais Serge Arcouët (1916-1983) débuta dès 1947. Il écrivit sous divers pseudonymes : John Silver Lee, Russ Rasher, Terry Stewart pour la Série Noire. De 1953 à 1969, c’est sous le nom de Serge Laforest (en breton, Arcouët ou Arcoat signifie "la forêt") qu’il publia trente-cinq romans policiers dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. Beaucoup cultivent des ambiances dignes du pur roman noir, d’autres sont de savoureuses comédies. En voici quelques exemples…

 

Les Croix de cire (1964)

LAFOREST-1Deux jeunes d’à peine vingt ans ont disparu sur l’île d’Ouessant. D’abord François Morvan, puis Noëlla Berven. L’enquête est un échec pour le premier policier envoyé à Ouessant. Le commissaire Yves Glénan va s’en charger en personne. Il est natif de l’île, qu’il a quittée depuis longtemps. Ses origines devraient rendre la population plus coopérative. Il est invité à s’installer chez Thérèse, son ancienne nourrice. Pour la mère de Noëlla, comme pour les parents de François, leurs enfants sont assurément morts. Très autoritaire, le père de François lui avait interdit de sortir avec Noëlla. Il voulait qu’il épouse Hermine, suite à un arrangement avec la tante de celle-ci. Yves Glénan est très attiré par Gaud Jagu, qui vend ses créations aux touristes. Il rencontre aussi la non moins séduisante Hermine, qui a quitté la maison de sa tante. C’est grâce à Gwenn, qui passe pour un simplet, que le policier retrouve le cadavre de Noëlla dans les marais. La jeune fille se serait suicidée. Quelques jours plus tard, le corps de François est, à son tour, découvert dans une grotte. Il a été poignardé. Yves Glénan cherche à définir les relations exactes entre François et les trois jeunes femmes. Les lettres trouvées le laissent perplexe. Quand le père de François s’attaque à Gwenn, le policier doit user de la force. La mère de Noëlla, Gaud Jagu, Hermine, et sa tante, quatre suspectes auxquelles Yves Glénan rend visite, jusqu’à l’affrontement avec la coupable…

 

Si ce roman reste sombre, Serge Laforest est ensuite l’auteur d’une tétralogie villageoise, quatre comédies policières hilarantes ayant pour héros un duo de gendarmes. Le chef est le brigadier Stanislas Belhomme, un grand Tourangeau athlétique, aux yeux d’un gris bleuté, au visage énergique mais d’expression aimable. Il parlait d’une voix tranquille et grave. Ses uniformes étaient de bonne coupe car, en plus de sa solde, il possédait des revenus personnels. Il est assisté par le gendarme Pietro Carbucci un Corse trapu au regard perçant et noir. Selon les circonstances, il s’exprimait d’un ton cassant ou, au contraire, d’une voix sucrée et insinuante. Rien ne le réjouissait davantage que de faire dire à un témoin le contraire de ce qu’il avait raconté cinq minutes plus tôt. Ils vont être confrontés à d’amusantes ambiances de bourgades perdues, où se produisent néanmoins des crimes mystérieux. Les noms des personnages (Victor Ratichon, Justin Verdevin, Athanase Tranchemuse, etc.) suffisent à comprendre qu’on est là dans un humour bon enfant, qui n’est pas sans rappeler certains romans de Charles Exbrayat. Ces intrigues racontées avec fluidité sont extrêmement agréables à lire.

 

Un pas en enfer (1967)

LAFOREST-3Félicie Mouillon possède un visage ingrat, mais un corps de rêve. Comme elle n’est pas farouche, tous les garçons de la contrée ont droit à ses faveurs. Cette jeune paysanne semble aimer faire l’amour, pas de raison de s’en priver. Si sa réputation au village et dans le secteur n’est pas brillante, elle s’en accommode. Et puis ses parents, un peu primaires sans doute, n’y trouvent rien à redire. Voilà donc une situation qui convient à tous. Quand Félicie disparaît, sa famille finit par alerter la gendarmerie. Le brigadier Belhomme et le gendarme Carbucci tentent d’établir les faits. Une fugue de Félicie ? Peu crédible pour une fille satisfaite de son sort. Un jeune amoureux qu’elle aurait repoussé et qui se serait vengé d’elle ? Impensable, puisqu’elle était toujours d’accord. Un voisin n’aimant pas le père Mouillon, qui s’en serait pris à sa fille ? Difficile à croire. D’autres suspects sont possibles. Tel le fils du comte des Entrailles, Thierry. Celui-ci a fait de la prison pour meurtre et affiche un comportement curieux. Il affirme bien aimer Félicie. Et cette vieille vipère d’Anna Grellon ? Elle se veut garante de la vertu dans la région. Certains n’ont pas peur d’elle, et le montreront bientôt. Quelques jeunes hommes du village font aussi preuve d’une bizarre nervosité depuis le début de l’affaire. Tout en courtisant l’institutrice locale, Fernande, le brigadier poursuit son enquête. Il doit parfois freiner son fougueux adjoint. Mais les deux gendarmes ne sont pas les seuls à chercher le coupable…

 

Malemort (1967)

LAFOREST-2On retrouve ici le brigadier Belhomme et son adjoint Carbucci, qui officient dans une autre bourgade. Belhomme a épousé l’institutrice Fernande. Les gendarmes sont confrontés à une nouvelle affaire villageoise. Édouard Fluet est le jeune directeur d’une usine récemment installée sur la commune. Une initiative de son père, Germain Fluet, pour de sombres raisons fiscales. Édouard Fluet est un séducteur cynique, qui s’amuse avec les plus belles de ses employées. Il parait qu’il doit prochainement épouser la fille du notaire Circuy, jolie fille sans cervelle. Ce que la marquise de la contrée, fine mouche, considère comme une absurdité. Multipliant les aventures sexuelles, Édouard finit par être détesté de toute la population. La mort de Valérie Cloque est un suicide, c’est exact. Toutefois, le motif de ce suicide, c’est qu’elle était enceinte à cause d’Édouard. Quand celui-ci est retrouvé assassiné dans l’étang gelé, comment ne pas penser à une vengeance du père de Valérie ? Ou peut-être à celle d’un amoureux de la jeune suicidée. Le gendarme Carbucci s’intéresse de près à la jeune Suzanne, qui affirme n’avoir jamais cédé à Édouard. Le brigadier Belhomme recense les ex-conquêtes de la victime. Albertine et Irma sont deux pestes rancunières. Sidonie serait la maîtresse du moment d’Édouard. M.Foigras n’est pas moins suspect. Sous-directeur sur le départ, il en profite pour diriger maintenant l’usine. Quant à la marquise, ses trop bonnes déductions et ses promenades près des lieux du crime, permettent aussi de la soupçonner. Un second meurtre relance l’enquête. Mais si on s’en prend à Suzanne, Carbucci voit rouge…

 

LAFOREST-4Le même duo enquête dans deux autres romans de la même collection. Le mort revient (1967) a pour décor Tendrelieu, charmant village provençal de six cent âmes. Natives d’ici, trois sœurs jumelles âgées de dix-sept ans, Barbe, Julietta et Zoé, filles d’Eusèbe Culevez, possèdent une réputation diabolique. Des évènements inquiétants secouent bientôt Tendrelieu. Quand le vin est tiré (1968) se déroule dans le tranquille village de Troufignolle, commune vinicole proche de l’océan. À bien y regarder, la population est nettement plus excitée (par le vin et le sexe) qu’on peut le croire. C’est autour de l’anglaise Mabel Fayce que se noue une délicieuse intrigue burlesque… Dans ces deux histoires fort drôles, Stanislas Belhomme et Pietro Carbucci ont souvent fort à faire pour calmer les habitants, et ne découvrent pas sans difficulté la vérité des faits. Je ne sais si "Trois coups pour un", son dernier roman publié en 1969 dans cette collection, appartient à la même série. Des romans à redécouvrir, sans nul doute...

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 05:48

 

Roger Vilard (1921-2004, de son vrai nom Roger Valuet) fut un gros producteurs de romans dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir, de 1960 à 1986. Il fit partie des piliers du Fleuve Noir de cette époque. Sur la quantité, l’originalité n’était peut-être pas toujours au rendez-vous. Néanmoins, comme tous les auteurs de cette génération, Roger Vilard savait installer des intrigues solides. Il joua souvent avec l'ironie du destin de ses personnages, une fatalité sombre. En témoignent quelques-uns de ses titres de la décennie 1960, qui restent très plaisants à lire. Voici une sélection de cinq romans.

 

Quand Carla chantait (1965)

VIL-1Dick Anderson est un petit chanteur sans réel talent. Il cohabite avec son amie chanteuse Poussy Parker. Tous deux ont été engagés pour la tournée dont Carla Volnay, artiste confirmée, est la vedette. Rapidement, Carla s’intéresse à Dick, plutôt pour son charme que pour ses qualités de chanteur. Il devient son amant. Son gigolo, plus exactement. Carla est fortunée, contrairement à lui. Marc, le chauffeur et ex-amant de la jeune femme, a laissé la place mais reste dans l’ombre. L’antipathie entre Dick et Marc est grandissante. Finalement, Carla épouse Dick. Ce qui apporte une petite notoriété à Dick, mais rien de plus. Il n’est pas question pour Carla de donner de l’argent à Dick, ni d’aider sa carrière. Dick songe à éliminer sa femme. Pas difficile, puisqu’il est son chauffeur. Il suffit de rater un virage en montagne, et de sauter à temps. Le scénario ne se déroule pas comme prévu. Dick devient plus prisonnier de la belle maison de Carla, qu’il ne le serait en prison. Et il doit se méfier de Marc, qui pourrait dénoncer le faux accident. Pour compliquer encore, voilà que la belle Poussy Parker s’en mêle…

 

La mort en tubes (1966)

VIL-3Jean-Claude Dubois est un dilettante, ne cherchant un boulot que lorsqu’il n’a d’autres choix, par besoin d’argent. Il est engagé par Honoré Beauchardon, le directeur d’une usine de tubes en acier. Celui-ci reçoit des lettres anonymes menaçantes. La présence de Jean-Claude à ses côtés va le rassurer. Qui Honoré doit-il soupçonner ? Ses trois associés ont des raisons d’être mécontents, car la société est de plus en plus déficitaire, alors que le directeur n’a pas baissé son train de vie. Jean-Claude les trouve fort antipathiques, ces trois-là. Suspecter Antoine Lorimay, le secrétaire ? Un arriviste auquel on ne peut accorder aucune confiance, selon Jean-Claude. Peut-être le danger vient-il de la maisonnée d’Honoré, finalement ? La fille de sa femme est une peste, pas méchante. Par contre, l’épouse d’Honoré a un curieux comportement. Avec la complicité du chef d’atelier Doutremont, Honoré traficote quelque chose. Cette manière d’écarter les gêneurs quand il reçoit un visiteur italien le prouve. Les livraisons gérées par Doutremont mériteraient qu’on en sache plus. Mais, à trop de mêler des affaires d’Honoré, Jean-Claude risque d’être impliqué dans un meurtre. Et même de devoir prendre la fuite, en attendant de démontrer son innocence.

 

Le bateau des nuits blanches (1967)

VIL-2Lourdais sort de prison. Il n’espère aucune aide de Toinon, qui fut un temps sa protégée. Il ne compte pas non plus sur Berdici, un truand qui le considère comme un demi-sel, quasiment un cave. Lourdais a le sentiment d’être plus malin que ne l’imaginent les autres. S’il a la chance avec lui, tout ira bien. Ce serait un juste retour des choses après son incarcération. Il élabore un plan assez simple. Il s’agit de s’emparer du pactole que transporte Plangois, prêcheur quêtant pour une Église américaine. Il va prendre le même bateau que lui vers l’Amérique, où débutera pour lui une nouvelle vie. Utilisant l’identité de Paul Mérard, Lourdais se sent dans un état d’esprit optimiste. Trouver de l’argent pour monter l’opération ? Quelques nuits avec la riche Élise de Belois, qui va être victime d’une crise cardiaque, et le voici prêt. À bord du bateau, Plangois n’a pas le temps de se défendre. À peine entre-t-il dans sa cabine que Lourdais le supprime. Meurtre sans ennuis, d’autant qu’il a un alibi grâce à la belle Laura. Le commissaire de bord annonce bientôt qu’un des passagers est policier. Il va mener son enquête sans se faire connaître. Lourdais s’inquiète un peu, mais doit conserver le comportement d’un innocent. (Un de ses meilleurs suspenses : une très belle ambiance cynique et noire, la tension s'intensifiant encore vers la fin)

 

La dernière séquence (1967)

VIL-4Le cinéaste Ludovic Andromay tourne son nouveau film dans des conditions un peu particulières, sur la mer. En effet, il s’agit de l’histoire d’un petit groupe de Résistants s’emparant d’un yacht pour gagner l’Angleterre. Quand une vedette allemande tente de les intercepter, un officier blessé va être soigné à bord du yacht. L’héroïne, une Résistante, va tomber amoureuse du bel Allemand… Sur le bateau loué par Gérard Toussaint-Dupuis à la production, c’est l’effervescence. Gérard, sa fille Valérie et son assistant Jean Sainton, ne trouvent plus leur place face à l’invasion d’acteurs et de techniciens. Ambiance excitante, qui ne leur déplait pas. Jean Sainton va faire de la figuration. Gérard est séduit par la belle Évelyne, comédienne, fille de l‘accessoiriste Dédé. Valérie observe les tensions dans l’équipe de tournage. Plusieurs acteurs parmi les seconds rôles n’apprécient guère le couple star, Cora et Didier Paulin. Un couple qui va plutôt mal, à vrai dire. Perfectionniste, le cinéaste Andromay fait tourner de jour une première version de la scène de l’abordage, qui aura lieu de nuit. Comme prévu, Cora tire sur l’officier allemand. Didier Paulin devrait jouer le blessé, mais il est mort. Gérard se prend pour un détective amateur, mais son enquête ne mène à rien. Le policier Domain arrive sur le yacht…

 

Chantages en chaîne (1969)

VIL-5Souffrant d’un léger handicap, Léon est amoureux de sa jeune et jolie voisine Olga. Léon n’est ni vraiment beau, ni riche, ni courageux. Olga a pour amant un minable proxénète, Robert, qui envisage de la mettre bientôt sur le trottoir. Cette nuit-là, Léon a un peu de chance. Alors qu’il épie sa belle, planqué sur le toit de leur immeuble, il est témoin d’autre chose. Deux truands partagent le butin d’un coup, qu’ils ont réussi en causant une victime. Charles et Dédé n’étant pas d’accord, ça finit par des coups de couteau. Blessé, Dédé s’enfuit, laissant Charles mourrant. Léon récupère les billets et les brillants, puis s’en retourne chez lui. Quand intervient la police, la thèse d’un banal règlement de comptes entre truand n’implique nullement Léon. Enrichi, celui-ci entreprend de faire des cadeaux à Olga pour la séduire. Pourquoi refuserait-elle ? Robert n’est pas très futé, mais il fait vite le rapprochement entre les truands et Léon. Il fait chanter Léon. Jacki, un autre proxénète, indic de la police, connaît bien Dédé. Il compte tirer parti de ce qu’il sait, sans en parler aux flics. Soigné, Dédé espère récupérer son butin. Il ne tarde pas à comprendre que Robert cherche la même chose, sans réaliser le rôle de Léon. (Une très bonne comédie policière, un roman malin)

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 06:08

 

Les éditions Points rééditent le roman de Pascal Garnier Lune captive dans un œil mort. Dans cette édition, Jean-Bernard Pouy signe une préface-souvenirs, en hommage à l’auteur décédé en mars 2010. Pour un téléfilm, Laurent Jaoui a adapté ce roman sous le titre La Résidence (avec Michel Jonasz, Hélène Vincent, Guy Marchand, Nicole Calfan). Il a été diffusé sur France3 le 24 mai 2011...

La résidence Les Conviviales, c’est le paradis des seniors. Un hameau clôturé et sécurisé, des maisonnettes fonctionnelles de plain-pied, un club-house et une piscine, le soleil du Sud toute l’année, voilà ce que promet le programme. Venus de Suresnes, Odette et Martial Sudre en sont les tout premiers habitants. Couple harmonieux sans enfants, ils se sentent ici comme en vacances. Odette déborde d’idées pour s’occuper, c’est une enthousiaste. Martial s’ennuie un peu plus, lui qui fut habitué à une certaine routine. D’autant qu’il pleut presque chaque jour, la réputation du Sud apparaissant exagérée. Et que le couple passe l’hiver sans aucun voisinage. Avec son air sournois, le gardien M.Flesh n’est guère loquace, ni tellement aimable.

GARNIER-2011C’est le 23 mars qu’arrivent enfin des voisins, Maxime et Marlène Node. Malgré des sourires étincelants et un aspect physique entretenu, ils ne sont pas aussi frais qu’ils l’affichent. Marlène Node évoque sans cesse son brillant fils Régis dans les conversations. On devine que Maxime, ex-commercial vendeur de serres, fut un bon vivant. Ils apportent un brin de fantaisie dans l’existence de Martial et Odette. Un peu plus tard, arrive une nouvelle résidente, Léa. Cette très belle femme se montre courtoise avec les deux couples. Elle ne tarde pas à les voir tels qu’ils sont : le boute-en-train Maxime, le timide Martial, la coquette Marlène, la studieuse Odette. Des gens tels qu’elle en a rencontré souvent. Léa masque ses failles, ce décalage qu’elle a connu toute sa vie durant.

Maxime tente de la draguer sans finesse : Léa le sentait chercher une piste, comme un chien de chasse, en jouant avec la chevalière en or qui lui alourdissait le petit doigt. Elle le prie de ne pas insister. Nadine, l’animatrice du club-house, ne fait ce job que pour glaner un peu d’argent. Il suffit de laisser Odette et les autres imaginer leurs loisirs, finalement.

De menus incident troublent parfois le quotidien des cinq résidents. M.Flesh supprime un chat. Odette est obsédée par une mouche qui la harcèle. Quand Maxime veut initier Martial au golf, le voilà qui se blesse et doit s’installer en fauteuil roulant. Léa est victime d’une crise hypnotique. Quand un petit camp de gitans s’installe dans les environs, ça excite la paranoïa de Maxime. Les habitants d’ici bientôt victimes d’une malfaisante horde de gitans, imagine-t-il déjà. Il est armé, Maxime. Au risque de tirer par erreur sur le voisinage. Inquiétude absurde, selon Léa. Mais la chaleur étouffante qui règne désormais échauffe les esprits…


Il n’est pas indispensable de multiplier les scènes morbides ou violentes, ni les effets spectaculaires ou sanglants, pour raconter une histoire passionnante. Il suffit de réunir un petit groupe de personnages dans un espace clos. Fatalement, chacun possède ses petits secrets ou ses douleurs intimes. C’est sans doute d’autant plus le cas lorsqu’il s’agit de seniors. Par nature, ils ont un long vécu et des manies profondes. Ce ne sont nullement des monstres : Curieusement, très vite, [Léa] avait eu l’impression de les connaître, ou plutôt de les reconnaître comme des gens qu’on a croisés il y a très longtemps, des collègues, des camarades de classe… Transplantés dans une ambiance aseptisée, le moindre problème peut faire déraper ces résidents lambda. Telle est l’idée qu’exploite ici Pascal Garnier. Par ailleurs artiste peintre, il dessine un portrait nuancé de ce groupe, bientôt plongé dans la noirceur. Court roman impeccable, captivant à souhait.

 

Cliquez ici sur la chronique de l'Oncle Paul concernant ce roman.

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 05:34

 

En juin 2011, Colin Farrell et Keira Knigthley sont à l’affiche du film London Boulevard, adapté du roman de Ken Bruen. Ce livre étant réédité chez Points, bonne occasion de savourer une intrigue noire très excitante…

Mitch sort après trois ans de prison. On l’a condamné pour une bagarre dont il ne garde qu’un souvenir confus. Son ami Billy Norton l’attend à sa sortie, avant de l’installer dans un appartement luxueux de Clapham Junction. Mitch y trouve des vêtements de grande classe et un max de livres. Norton a organisé une fête pour le retour de Mitch. Lors de cette soirée, on lui propose un emploi régulier chez Lillian Palmer, comédienne de théâtre. J’ai un toit, des fringues, des offres de boulot, alors que ça fait à peine vingt-quatre heures que je suis sorti. Ils ont tout faux, les taulards. La vie dehors, c’est du gâteau. Mitch assiste Norton, qui va racketter les locataires endettés d’immeubles sous contrôle d’un gang, avant de prendre ses fonctions au manoir de la comédienne. Bien qu’un peu mûre, Lillian Palmer reste diablement attirante. Le majordome Jordan veille sur elle. Mitch est aussi séduit par la Rolls-Royce Silver Shadow, dans le garage.

BRUEN-2011Joe était un copain SDF pour lequel Mitch avait de l’affection. Il a été cogné à mort par deux jeunes voyous. Se chargeant de l’inhumation de Joe, Mitch ne compte pas laisser tranquille ses agresseurs. Sa sœur Briony est une jeune femme complètement givrée, kleptomane perdue dans ses délires. Aux obsèques de Joe, Mitch lui présente Sanji Patel, récemment rencontré à l’hosto. Briony flashe illico sur ce médecin d’origine indienne. Le docteur est sous le charme, lui aussi. Vu le manque de stabilité de Briony, pas sûr qu’il s’agisse d’une relation de longue durée, mais qui sait ? Par ailleurs, Mitch a rendez-vous avec Gant, le boss du gang employant Norton. N’ayant pas envie de fraterniser avec ce requin, ni de participer à ses rackets puisqu’il a un boulot légal, Mitch gagne du temps avant de décliner son offre. Le majordome Jordan lui propose un studio, dans la propriété de Lillian Palmer dont Mitch est devenu l’amant.

Se sachant dans le collimateur du boss Gant, Mitch ne tarde pas à accepter de loger dans le studio. Chauffeur de maître au volant de la Silver Shadow, Mitch accompagne Lillian et la conforte dans ses vagues projets théâtraux. Même s’il est prêt à affronter Gant, il n’ignore pas que c’est un dangereux adversaire. Et puis, il y a aussi un certain Kerrkovian qui rôde autour de Mitch. Le genre de types qui réservent des surprises, généralement mauvaises. Entre-temps, Mitch accepte de participer à un hold-up organisé par son complice Jeff. Il n’aime pas beaucoup le jeune punk, nouveau dans la bande et peu fiable, mais ce n’est pas lui qui décide. Son idylle débutante avec la belle Aisling, Mitch veut y croire. L’hécatombe qui s’annonce risque de contrarier la suite. Toutefois, avec l’aide de Jordan, Mitch va sévèrement répliquer…

 

Ken Bruen est sans pitié, pour notre plus grand plaisir.

Sympathiser avec tel ou tel protagoniste serait une erreur, car le jeu de massacre n’épargnera personne. On n’évolue pas ici dans un monde de braves gens. Profiter de chaque instant de chance, et se débarrasser de tout obstacle gênant, voilà la seule morale de Mitch. S’il prend des coups, il se soigne au mélange de médicaments et d’alcool, la meilleure recette pour se requinquer. Être le plus fort, voire le plus habile, son séjour en taule lui a confirmé qu’il n’existe pas d’autre alternative pour survivre. Cynisme, peut-être, ou plutôt s’agit-il d’un défi permanent. Quant aux femmes qui l’entourent, sœur ou amantes, il n’a guère de vraie tendresse à leur offrir. En outre, il réalise qu’on ne doit pas faire confiance à ceux qui méprisent les polars.

Un régal d’humour mordant et d’action fracassante !

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