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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 06:36

 

EUROPE-2011La fin de l’année 2011 approche, c’est donc le moment de profiter des meilleures idées de voyages. Depuis janvier, telle une agence touristique et littéraire, Action-Suspense vous a indiqué les meilleures destinations avec les plus experts des guides. Souvenez-vous qu’un grand nombre de polars européens ont été évoqués ici au cours de l’année. Aucun concurrent n’en a probablement proposé autant.

Amateurs de listes, voici vingt-cinq séjours à choisir à travers l’Europe, avec des prestations de grande qualité. De Londres à la Sicile, en passant par la Scandinavie, rien de plus facile que de voyager en Europe.

 

Ken Bruen, à Londres : London Boulevard.

Ken Bruen, à Londres : Calibre.

Neil Cross, au Royaume-Uni : L’homme qui rêvait d’enterrer son passé.

Neil Cross, au Royaume-Uni : Captif.

Seamus Smyth, en Irlande : Rouge Connemara.

Knut Faldbakken, en Norvège : Frontière mouvante.

Åsa Schwarz, en Suède : Nephilim.

Helene Tursten, en Suède : Le silence des corps.

Camilla Läckberg, en Suède : Cyanure.

Matti Rönkä , en Finlande et en Carélie : Frontière blanche.

Dmitri Stakhov, en Russie : Le retoucheur.

Michael Genelin, en Slovaquie : Les jeunes filles et la mort.

Henrich Steinfest, en Autriche : Requins d’eau douce.

Martin Suter, en Suisse : Allmen et les libellules.

Franck Membribe, en Suisse : Coup de foehn.

Michel Quint, en Allemagne : Les amants de Francfort.

Nadine Monfils, en Belgique : Les vacances d’un serial killer.

Carlos Salem, en Espagne : Je reste roi d’Espagne.

José Ovejero, en Espagne : Mauvaise année pour Miki.

Andrea Camilleri, en Sicile : La piste de sable.

Andrea Camilleri, en Sicile : Le tailleur gris.

Andrea Camilleri et Carlo Lucarelli, en Italie : Meurtre aux poissons rouges.

Serge Quadruppani, en Italie : La disparition soudaine des ouvrières.

Massimo Carlotto et Marco Videtta, en Italie : Padana City.

Ben Pastor, en Italie : Lune trompeuse.

 

Grâce au lien sur chacune des destinations, vous pouvez lire ou relire les chroniques. Merci Action-Suspense !

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 11:26

 

Thompson-1J’ai récemment chroniqué "Le démon dans ma peau", de Jim Thompson. Plusieurs habitués se sont interrogés sur les futures traductions concernant ce romancier, qui figure au Panthéon des auteurs de romans noirs.

Notre ami traducteur Pierre Bondil répond à leurs questions :

« Bonjour

Je confirme que quatre des romans de Jim Thompson sont passés chez Rivages et qu'ils devraient paraître en deux lots, le premier au plus tôt en juin 2012 (mais quand on attend depuis des années une traduction intégrale débarrassée de l'argot série noire, ce n'est plus "une aussi longue absence"). Les cinq autres (il y en avait neuf en série noire) suivront très vraisemblablement.

Il s'agit de retraductions intégrales et non de replâtrages (contrairement à ce qui a été fait chez Gallimard jusqu'à présent, pour les Chandler ou pour Chester Himes, par exemple). En ce qui me concerne, comme pour Hammett, ce sera une traduction car je ne relirai (je ne relis) pas la traduction antérieure, tant pis si à l'occasion je perds des solutions meilleures que les miennes, au moins je ne suis pas influencé et ne risque pas le plagiat.

Je suis en ce moment sur "The Getaway" ("Le lien conjugal") et Jean-Paul Gratias travaille en parallèle sur "The Killer Inside Me" ("Le Démon dans ma peau"). Le mien est à la troisième personne du singulier, d'où le choix du passé simple en français, le sien à la première personne d'où le choix du présent de narration. Peut-être reviendrons-nous sur ces choix en cours de route. En ce qui me concerne je suis pour l'instant très surpris et déstabilisé par le nombre de mots très longs, la présence envahissante d'adverbes (avec la terminaison en -ment, en français, ça ne va pas passer) et la grande recherche de vocabulaire.

On verra bien, mais je n'avais plus traduit de Thompson depuis vingt-cinq ans ("Libération sous condition", "Recoil", n°1 Rivages/Noir, et "Un Nid de crotales", "The Trangressors", n°12) et ce n'est pas le souvenir que j'en avais gardé. De toute façon, je suis heureux d'être à nouveau en compagnie du grand Jim. Un jour, je reverrai peut-être ces deux textes vieux de vingt-cinq ans...»

Un grand merci à Pierre Bondil pour ces précisions.

Thompson-2

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 06:35

 

À Vaison-la-Romaine, l’association ACAL propose jusqu’au 25 février 2012 son 8e Concours de Nouvelles Policières - Proclamation des résultats, rencontres et dédicaces avec des auteurs de Polar le Samedi 14 Avril 2012 - La Ferme des Arts - Vaison-la-Romaine.

Les auteurs invités de cette manifestation biennale organisée par L'ACAL :

VAISON-Affiche-Polar Claude Mesplède, Didier Daeninckx, Jean-Hugues Oppel, Jean-Jacques Reboux, Marcus Malte, Pascal Dessaint, Roger Martin.

Le concours s’adresse à tous les habitants, adultes et jeunes, des régions PACA, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Corse. La catégorie Jeunesse est ouverte aux collégiens et lycéens. Les nouvelles (cinq pages maximum) devront impérativement débuter par l’incipit du manuscrit du "Voyage au bout de la nuit" de L.-F. Céline : "Ça a commencé comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien." Frais d’inscription : 5 € (jeunesse exonérée), par chèque à l’ordre de l’ACAL.

Adressez vos textes avant le 25 Février 2012 par envoi non recommandé à : Association culturelle de l’Amicale Laïque, Vaison-la-nouvelle - Ferme des Arts - 84110 Vaison-la-Romaine. Les auteurs des nouvelles présélectionnées seront avisés par courrier avant la délibération finale. Les lauréats seront contactés juste après décision du jury. 

Le règlement complet et toutes les infos sur cet évènement, ici.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 06:47

 

Suspense datant de plus de cinquante ans, C’est toi le venin de Frédéric Dard est une nouvelle fois réédité chez Fleuve Noir. C’est un des titres de cet auteur qu’il est bon de redécouvrir…

DARD-1957Sur la Côte d’Azur en 1957. Éphémère animateur de radio âgé de vingt-huit ans, Victor Menda traîne du côté de Cannes sans argent, ni avenir. Cette nuit-là, une inconnue en voiture l’aborde, et ils ne tardent pas à faire l’amour. Elle disparaît bien vite. Intrigué par les manières de cette femme, Victor a noté le numéro du véhicule. Il n’a aucun mal à retrouver l’adresse supposée de la conductrice. Dans cette propriété, vivent les sœurs Lecain. La cadette Ève, blonde de vingt ans, ne se déplace qu’en fauteuil roulant. Voilà sept ans qu’elle est handicapée, suite à une attaque de polio. L’aînée Hélène, d’allure sportive, affiche la maturité de ses trente-deux ans. C’est à elle qu’appartient la voiture. Incrédule, Hélène estime improbable qu’on ait emprunté le véhicule, enfermé dans son garage clos.

Les deux riches sœurs invitent Victor à séjourner chez elle. N’ayant guère espoir de trouver à être employé dans les alentours, il finit par accepter. Toutefois, il réalise bientôt dans quelle situation fausse il se trouve. Ève est amoureuse de lui alors qu’il est attiré par Hélène. La jeune fille se montre parfois cinglante envers Victor. Une altercation survient, se concluant par des baisers frénétiques d’Ève. Au hasard d’une nuit, Hélène et Victor deviennent intimes. Cette fois, pour lui, il semble se confirmer que ce n’est pas l’inconnue de la brève rencontre nocturne. Ève s’adapte, n’ayant pas besoin d’explication sur leur relation, acceptant leurs chastes fiançailles. Les deux sœurs se proposent même de financer une boutique artistique, La boite aux rêves, dont Victor sera le gérant.

Ayant trouvé un local idéal à Cannes, le trio s’investit dans ce projet. Victor sait que c’est une occasion unique de rebondir, même si un peu d’ambiguïté persiste vis-à-vis d’Ève et Hélène. Plusieurs indices le faisant douter du handicap de la cadette, il se permet de tester la capacité d’Ève à tenir debout. Peu après, on peut encore penser que celle-ci est sortie se promener de nuit. Victor consulte le brave Dr Boussique, médecin de famille, qui certifie que les jambes d’Ève sont inertes. Victor se demande laquelle des sœurs lui joue la comédie. L’attitude de sa fiancée, peut-être fatiguée de s’occuper depuis longtemps d’Ève, ne parait pas non plus d’une complète franchise…

 

DARD-1957-OKDifficile de dissocier ce roman de son adaptation cinéma, probablement un des meilleurs films de Robert Hossein. Il incarnait Victor dans Toi, le venin (1958), avec Marina Vlady (Ève) et Odile Versois (Hélène). L’ambiance étrange régnant dans cette maison n’explique qu’en partie la réussite de ce film. En suggérant la violence intérieure des sœurs, Hossein est parvenu à donner une belle intensité à cette histoire. On sait quelle amitié profonde l’unissait à Frédéric Dard, dont il ne trahit pas l’esprit dans cette transposition cinématographique.

Si ce suspense s’inscrit dans la veine de ceux de Louis C.Thomas ou de Boileau-Narcejac, c’est assurément une question d’époque. Se démarquant des romans d’action plus violents, les huis-clos psychologiques séduisent le lectorat d’alors. Pour un auteur, il est aussi plus excitant d’entretenir la suspicion autour de deux personnes (voire d’une seule), plutôt que d’exposer une brochette de coupables potentiels. L’essentiel est de garder une tonalité naturelle, la moins théâtrale possible, avec peu d’intervenants. Ce qui permet d’observer les comportements parfois surprenants de l’une comme de l’autre, leurs moments de colère ou de tendresse. Tout cela étant raconté par Victor, prenant le lecteur à témoin. Il va sans dire que Frédéric Dard maîtrise admirablement son récit.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 06:43

 

Publié autrefois chez Plon puis chez 10-18, Les enfants du massacre de Giorgio Scerbanenco est actuellement réédité (dans une traduction nouvelle) par Rivages/Noir. Un chef d’œuvre du roman noir.

SCERBANENCO-84À Milan, vers la fin des années 1960. Jeune enseignante, Mathilde Crescenzaghi donnait des cours du soir à un groupe d’élèves âgés de treize à vingt ans. Onze délinquants ados, choisis par l’assistante sociale Alberta Romani qui les estimait récupérables. Quelques-uns ont d’ailleurs des parents modestes mais honnêtes. D’autres ont une hérédité nettement plus lourde. Mathilde a été massacrée par ses élèves ce soir-là. Assisté par le policier Mascaranti, Duca Lamberti découvre la salle de classe après les faits. Des vêtements de la victime sont éparpillés dans la pièce. Des inscriptions salaces sont inscrites au tableau. La gardienne des locaux témoigne qu’il y a eu de précédents incidents, causés par ces voyous. Rien d’aussi monstrueux, jusqu’à cette dramatique soirée.

À la Questure, Duca Lamberti interroge les onze suspects. Il va y passer toute la nuit, cherchant leurs failles en mettant sur eux une pression psychologique. Il a déjà compris que le groupe s’était enivré avec un puissant alcool. Certains disent que c’est le jeune Fiorello qui l’a apporté, et qu’on les aurait forcés à boire, probables mensonges. Ces racailles endurcies répondent qu’ils étaient bien présents, mais qu’ils n’ont en rien participé au carnage. Le faible Fiorello, dont Duca comprend vite qu’il est homo, sert de bouc-émissaire au groupe. Il ne veut surtout pas passer pour un mouchard. Duca a une autre thèse que celle d’un dérapage alcoolisé, qui n’entraînera que de faibles sanctions envers les ados. Il est convaincu que c’est un adulte qui a tout organisé.

Assisté par son amante Livia, qui lui sert de chauffeur, Duca entame l’enquête de terrain. Une femme d’environ quarante ans serait proche du groupe d’élèves. Ce n’est pas cette traductrice que Duca retrouve aisément, mais une doctoresse fournissant argent et drogue à l’un des caïds du cours. Qu’une femme soit la manipulatrice qu’il recherche n’est pas exclu. Quand Duca rencontre l’assistante sociale, Alberta Romani ne croit pas à son hypothèse. Elle explique pourquoi elle espérait rééduquer ces jeunes, qu’elle savait pourris. L’enquêteur rend visite à la sœur de Mlle Romani, gynécologue, impliquée contre son gré dans l’affaire. Après le suicide d’un des adolescents, une possible piste en Suisse se dessine…

 

Passage à l’acte meurtrier de jeunes délinquants, voilà un sujet qui nous parait férocement actuel. Et qui donnerait des arguments aux éternels partisans de la plus grande sévérité envers ceux qu’ils estiment criminels-nés. Quand, comme l’humaniste médecin Duca Lamberti, on creuse les faits afin d’aller au fond des choses, rien n’est aussi tranché. Outre les problèmes héréditaires, parfois mais pas toujours, le parcours de chaque malfaiteur est aussi complexe que différent.

SCERBANENCO-2011L’analyse sociale présentée par Giorgio Scerbanenco à travers ce roman dense est parfaitement juste. Cela tient au fait qu’il n’y a pas de personnages anodins dans l’histoire. Du témoignage d’une simple gardienne à l’expérience marquante de l’assistante sociale, en passant par la sœur d’un des jeunes, tout le monde participe au drame qui s’est produit. C’est-ce qu’on nomme la vie en société, tous étant responsables des comportements d’autres. On pourrait souligner de nombreux passages criant de vérité. Retenons celui où Duca explique l’hystérie théâtrale des femmes malintentionnées.

Sa famille, son amie Livia (marquée au sens exact par une dramatique aventure passée), son chef Càrrua (qui comprend mal Duca, tout en ayant de l’affection pour lui), le policier régulier Mascaranti, nul n’empêchera le héros de poursuivre cette enquête dans le sordide. Une noire intrigue qui, longtemps après avoir été écrite, reste profondément universelle et forte de réalisme.

Deux autres chroniques sur des romans de Giorgio Scerbanenco : "Vénus privée" et "Les milanais tuent le samedi", aussi réédités chez Rivages/Noir.

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 06:31

 

C’est aux éditions Noir Délire que Jean-Pierre Ferrière nous propose son nouveau titre, Dérapages. Intéressons-nous à la principale histoire de ce livre, qui comporte aussi quatre autres nouvelles…

FERRIERE-2011Françoise Delmas est âgée de quarante-deux ans. Elle mène une vie monotone. Son mari Roger s’occupe du bistrot Les Camélias, dans le 15e arrondissement de Paris. Françoise y tient la caisse, en soirée. Ils ont une fille de dix-huit ans, Julie. Rien ne semble pouvoir modifier la destinée sans fantaisie de Françoise. Un soir au bar, une altercation oppose la jeune Catherine Bouvier à Jean-Marc, amant violent ayant oublié de lui dire qu’il était père de famille. L’incident énerve Roger et amuse Françoise. Celle-ci prend le parti de cette cliente éméchée, et décide de la raccompagner chez elle, rue Mademoiselle.

La perspective d’accompagner sa belle-mère dans quelques jours au Père-Lachaise pour un pèlerinage annuel n’enchante gère Françoise. Les extravagances de Catherine, et les fréquentes sorties avec sa jeune amie, lui apportent bien davantage de distractions. Elle finit par s’installer au domicile de Catherine, provisoirement. Julie explique à son père que sa mère, trop confinée dans leur univers jusqu'à là, a certainement besoin de respirer. Elle apporte un peu d’argent à Françoise, pour en profiter. La vie de Catherine Bouvier n’est pas sans cacher quelques mystères. Rencontres avec des hommes distingués, tel le nommé Maxime, pour lesquelles Françoise se rend complice en la remplaçant.

Quand elles apprennent la disparition de Jean-Marc, l’amant virulent, Catherine et Françoise partent à sa recherche du côté de Honfleur. C’est chez la mère de celui-ci qu’elles espèrent trouver des indices. Françoise garde encore le contact avec sa famille, Mais il est plus excitant pour Catherine et elle de s’occuper du restaurant d’un ami homo, dans le Marais. Et quand se présente l’opportunité de voyager, d’abord jusqu’à Saint-Tropez avant un projet vers New York, les deux amies ne s’en privent pas. C’est l’occasion pour Françoise d’aventures inattendues. Cette nouvelle vie, si différente de celle qu’elle a connu, elle n’a pas de raison de la laisser lui échapper…

Outre Françoise et Catherine, d’autres femmes aux destins perturbés sont les héroïnes des quatre textes suivants de ce livre. Constance, dans Retour à la nuit tombée, Murielle dans Quelque chose m’est arrivé dans le métro, Florence dans Le passé décomposé et Valentine dans Larmes du crime. Entre passé et présent, amours et drames, elles sont aussi confrontées aux aléas qui peuvent faire basculer un vie, peut-être dans la noirceur.

 

Jean-Pierre Ferrière écrit des romans depuis cinquante-cinq ans. Il a connu de multiples succès, autant comme auteur qu’en tant que scénariste. C’est dire qu’il n’a plus rien à prouver. Il espère seulement donner une chance à ses titres les plus récents. Et montrer une autre facette de son talent, grâce à ces nouvelles. D’ailleurs, Dérapages est plutôt un roman court, illustrant ce glissement vers des situations incertaines, un de ses thèmes favoris. Qu’on ne cherche pas des scènes-choc, un hyper-réalisme tapageur. Chez l’intemporel Jean-Pierre Ferrière, la psychologie se suggère, les faits arrivent sans fracas.

Et les femmes sont toujours au cœur de ces moments dont on ne peut deviner l’issue. Par exemple, un incident avorté dans le métro, plus la curiosité de la victime, cela nous donne une nouvelle d’une belle finesse. Une pièce de théâtre, dans laquelle joua une ancienne actrice, peut entraîner des révélations à posteriori très troublantes. La subtilité n’est pas un vain mot dans l’œuvre de cet auteur. Une longue histoire, quatre autre plus courtes : cinq occasions de savourer le talent intact d’un de nos excellents romanciers populaires.

Lire ici l'opinion de l'Oncle Paul sur ce livre.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 06:30

 

Jean Teulé est un écrivain très sympathique. On aime son enthousiasme quand il présente son nouvel ouvrage dans les médias. Plus que jamais, il a pris plaisir à écrire celui-là, c’est évident. Dans les salons publics, il plaisante volontiers avec ses lecteurs, tout en signant le monticule de livres placé devant lui. TEULE-2010On le sent ouvert à l’échange, content de rencontrer ceux qui le lisent. Certains auteurs aussi connus n’expriment pas la même complicité que lui. Depuis vingt ans, cet ancien de la bédé s’est forgé un lectorat fidèle.

En 2009, après le succès de Le Montespan, Jean Teulé publie chez son éditeur habituel Julliard, un court roman intitulé Mangez-le si vous voulez. Ce livre est disponible au catalogue Pocket dès 2010. Voilà un roman pouvant intéresser les lecteurs de polars, puisqu’il s’inspire d’un véritable fait-divers. Il s’appuie sur une documentation précise, indiquée en fin de volume.

 

L’intrigue se passe dans le Périgord à l’époque de la guerre de 1870. En cette mi-août, l’armée française résiste de moins en moins bien aux attaques des Prussiens. L’empereur Napoléon III sera déchu à peine trois semaines plus tard. Les conscrits partent toujours vers le front. Ce sera bientôt le cas d’Alain de Monéys, élu municipal âgé de 28 ans. Malgré sa santé, il a refusé d’être réformé. Avant son départ, il a lancé un projet d’assainissement de la Nizonne, qui sera bénéfique à tous. En ce 16 août 1870, il fait très chaud dans la région. Il quitte la propriété de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, village situé à trois kilomètres. Une bonne partie de la population locale connaît bien Alain de Monéys. Il compte être de retour sans s’y attarder très longtemps.

Le jeune homme croise plusieurs amis dès son entrée à Hautefaye. Il y règne une certaine tension, due aux échecs de la guerre, mais on reste patriote dans le village. On crie à la victoire de l’Empereur, à la destruction de la Prusse et à la mort de Bismarck. Alors que les esprits s’échauffent, un malentendu se produit. Un des habitants accuse Alain de Monéys de souhaiter la défaite de la France. On ne tarde pas à le conspuer, à harceler celui qu’on va appeler Le Prussien. Vieux et jeunes vocifèrent contre lui, tant et si bien qu’on est prêt à le pendre. Le curé tente une diversion, très provisoire, afin de le sauver.

Maréchal-ferrant de son métier, le maire refuse de secourir Alain de Monéys, visiblement en danger. La foule traîne son suspect jusqu’à l’atelier du maire. La victime n’est plus seulement maltraitée, mais carrément martyrisée par la population en furie. La jeune Anna, secrètement amoureuse d’Alain, ne peut rien faire pour l’aider. Gravement blessé suite aux violentes tortures qu’il a subi, il est emmené à travers le village. On finit par dresser un bûcher, afin d’y faire périr celui que tous considèrent désormais comme l’ennemi. Nul n’ose plus s’opposer aux centaines d’habitants excités…

 

L’atout favorable consiste à présenter les étapes du martyre de la victime sous forme de chemin de croix. C’est hélas l’unique élément positif de ce roman. Tout le reste sonne faux. À commencer par les piètres dialogues, si artificiellement fabriqués. Ensuite, il faut souligner une évidente complaisance malsaine à décrire les terribles tourments infligés à la victime. Il était possible d’édulcorer la description des actes, tout en insistant sur leur monstruosité. Si le récit avait bénéficié d’une tonalité ironique, cela aurait servi à dénoncer l’horreur des faits. Ce n’est pas le cas.

Quant à la psychologie de cette foule délirante, l’auteur ne cherche pas à nous l’expliquer. C’est parce qu’ils nient l’évidence et tentent d’exorciser la défaite à laquelle ils refusent de se résigner, analyse Dubois. Émulation criminelle, ultra-patriotisme exacerbé, violence calculée de quelques meneurs ? Rien ne nous renseigne. D’un auteur de polar, on exigerait davantage de justifications, de crédibilité, de vérité psychologique et d’écriture. D’autres ouvrages traitant d’anciens faits-divers s’avèrent bien meilleurs. Ce livre est une déception, d’autant plus énorme que le sujet s’annonçait puissant. C’est raté.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 06:45

 

ANGOULEME-2012Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême est annoncé du 26 au 29 janvier 2012. Ce sera la 39e édition de cet évènement qui rassemble chaque année une multitude d’éditeurs et d’auteurs de bédé (dont Michel Rabagliati, auteur du Québec), et attire leurs admirateurs.

C’est aussi l’occasion de remettre divers Prix aux meilleurs albums du moment. Parmi ceux-ci, les sélectionnés du Prix de la BD polar 2012 :

 

« Ô dingos Ô châteaux » de Tardi et J.P.Manchette

« Canardo : Une bavure bien baveuse » de Sokal

« Les racines du chaos » de C.F.Hernandez & S.Bartolomé

« Soil, tome 6 » de Kaneko Atsushi

« La faute aux Chinois » de F.Ravard et A.Ducoudray

« La bande à Foster » de C.Botes & R.Hattingh

« Intrus à l’étrange » de Simon Hureau

 « Le policier qui rit » de Viot et Seiter, adapté de Sjöwall & Wahlöö

« Les mutants de la lune rouge » d’Yves Rodier et Frédéric Antoine

« Le perroquet des Batignolles, tome 1 » de M.Boujut, Tardi, Stanislas.

Pour en savoir plus, cliquez ici

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