Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 06:43

 

Coup de Cœur pour “Amères thunes”, le nouveau polar de Zolma publié chez Krakoen. Ça se passe au début des années 2000 dans le sud, entre Provence et Dauphiné. Rémy Baugé et Clotilde Massa sont les principaux collaborateurs de Raoul Trille, créateur d’un supermarché qui tourne bien. Âgé de 48 ans, Rémy ne craint pas vraiment l’arrivée du successeur de son patron. Jean-Edgar de Fourchon est un jeune con diplômé qui, sitôt après la passation de pouvoirs, impose ses propres méthodes.

Réduire les coûts pour faire gagner plus à l’actionnaire, importer des produits à bas prix au lieu de continuer avec les fournisseurs locaux, ZOLMA-2012stratégie qui les conduit bientôt à pratiquer le hard discount, en changeant l’enseigne. Alors que son couple se détériore jusqu’à provoquer le départ de son épouse, Rémy se retrouve intronisé responsable des travaux à la con. Y compris quand il s’agit de virer ses collègues. Quand il s’agit de s’en prendre à Clotilde Massa, Rémy se rebiffe. C’est ainsi que tous les deux sont successivement renvoyés.

S’il envisage un cambriolage du supermarché, c’est autant dans le but de causer des ennuis à Jean-Edgar de Fourchon que pour s’emparer d’un gros butin. Rémy connaît parfaitement les lieux. Il a besoin de complices. Nadir et Eddy sont assez fiables. Gutenberg est le plus aguerri. Ancien agent de sécurité du supermarché, Roderer est d’accord, juste pour nuire à celui qui l’a viré. En tant qu’ex-cadre, Rémy n’ignore pas qu’il sera fatalement suspecté. C’est du côté de Saint-Nazaire et parmi des supporters de l’OM, qu’il va se fabriquer un alibi aussi solide que possible. Le jour J, malgré un léger problème de véhicule, l’opération se déroule correctement. Un joli pactole les attend dans le coffre-fort, ainsi qu’une somme colossale en billets plus douteux.

Ses complices sont avertis qu’ils ne doivent rien dépenser dans l’immédiat, pour éviter les soupçons. Comme il s’y attendait, un duo de flic interroge Rémy. Il fournit les détails de son alibi, ce qui n’empêche pas sa garde à vue et la perquisition de son domicile. Jean-Edgar de Fourchon l’a évidemment désigné comme suspect principal. Rien n’est découvert chez Rémy, et son alibi est même conforté par un témoignage indiscutable. Tout irait à peu près bien, si ses complices n’avaient pas emporté le trésor douteux. Pour ce fric-là, qui représente un sérieux danger, la police n’est pas au courrant. Les enquêteurs ont alpagué un probable coupable. Rémy songe alors que son butin dormirait bien mieux en Suisse. Le compagnon de Clotilde Massa va l’y aider…

 

Nous avons là tous les ingrédients d’un excellent polar, écrit dans les règles de l’art. La fluidité narrative est impeccable, sans la moindre lourdeur. Le suspense est permanent, mais jamais pesant. Des pointes d’humour sont les bienvenues. Le monde de l’entreprise, du bizness normal aux méthodes ultra-libérales, est décrit tel qu’il existe. Si le personnage central possède un vécu, il ne trimballe pas toutes les misères du monde, et il assume ses actes. Tous les protagonistes ont leur juste place dans l’histoire, s’avérant parfaitement crédibles. Très solide, le scénario est aux antipodes de romans prétentieux, tarabiscotés. Présentés avec clarté, les faits n’en sont pas moins passionnants. Bien au contraire, c’est en respectant la meilleure tradition du pur polar que Zolma nous entraîne dans cette aventure. Une belle réussite, qui mérite un chaleureux Coup de Cœur.

Mes chroniques sur les autres romans de Zolma : "Mistral Cinglant" - "Adios viracocha" - et sur trois titres (Croisière jaune, Mistral cinglant, Mort en sauce).  

Partager cet article
Repost0
19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 06:35

 

Connaissez-vous Louis Valméras, Étienne de Vaudreix, le prince Paul Sernine, Michel Beaumont, le baron Raoul de Limézy, ou encore le vicomte d’Andrésy ? Ce sont quelques-uns des multiples pseudonymes que se choisit Arsène Lupin pour berner ses interlocuteurs. Né vers 1874 du côté de Blois, fils d’Henriette d’Andrésy et de Théophraste Lupin, Arsène semble un enfant assez précoce. LUPIN-2012Dès l’âge de six ans, il acquiert une conscience sociale. Il fait des études de droit, de médecine et de dermatologie, ainsi que de latin-grec, et pratique tôt divers sports de combat. C’est en juillet 1905 que la France commence à entendre parler d’Arsène Lupin, dans le journal Je sais tout. Deux ans plus tard, il est sacré gentleman cambrioleur dans le recueil de neuf nouvelles racontant ses premières aventures. Dès l’année suivante, il trouve un adversaire à sa mesure, en la personne de Herlock Sholmès, célèbre détective londonien.

C’est sans doute l’affaire de L’aiguille creuse (1909) qui marque durablement le public. Arsène Lupin doit contrer l’étudiant Isidore Bautrelet, un détective amateur très perspicace. Toutefois, lorsque celui-ci découvre le château de l'Aiguille (dans la Creuse), il pense avoir trouvé la solution de l'énigme. En fait, ce château a été bâti pour brouiller la véritable piste, à Étretat en Normandie. Autre affaire capitale dans la vie aventureuse d’Arsène Lupin, celle du Bouchon de cristal (1912). Au cours d'un cambriolage chez le député Daubrecq, un crime est commis. Les complices de Lupin sont arrêtés. L’un est coupable du crime, l’autre innocent. Les deux sont condamnés à mort. Lupin va s'employer à disculper la victime de l’erreur judiciaire, mais le député Daubrecq est un adversaire diabolique.

Ces deux romans de Maurice Leblanc (1864-1941) sont désormais disponibles en un seul livre, dans la collection Points2. Une belle manière de redécouvrir un des grands personnages de la littérature policière.

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 06:36

 

Grand Prix des lectrices de Elle 2005, "Passage du Désir" de Dominique Sylvain marqua le début d’une série de romans ayant pour héroïnes un étonnant duo, Lola Jost et Ingrid Diesel. L’ex-commissaire de police et la jeune Américaine ont désormais leurs doubles à l’écran. En effet, l’adaptation du roman est annoncée sur France 2 le vendredi 3 février à 20h35. Dominique Sylvain ayant vu le résultat, elle a la gentillesse de répondre à quelques-unes de mes questions.

 

DESIR-2Dans l'adaptation de ton roman "Passage du Désir", Muriel Robin tient le rôle de Lola Jost, et Fatou Ndaye, celui d’Ingrid. Que penses-tu de leur interprétation ?

Dominique Sylvain : J'ai beaucoup aimé l'interprétation de Muriel Robin. Elle dégage une autorité naturelle, et est en même temps très drôle. Elle donne au personnage une belle dimension empathique, maîtrisée, sans pathos. La première scène où on la voit danser en kimono tout en dégustant son moment puzzle, tranquille dans son antre avec son verre de rouge, est très réussie. Fatou Ndaye est ravissante, fraîche, et fait ce qu'elle peut pour donner de l'énergie au personnage, mais je regrette qu'elle soit si différente de mon Ingrid. Son anglais n'est guère convaincant. Mais je suppose que dans une adaptation audiovisuelle d'un roman, il faut faire des choix. Et je crois que les scénaristes ont décidé de mettre l'accent sur Lola. ça correspond à ce qu'un producteur m'avait expliqué un jour : "Dans un film, l'histoire est racontée par un seul personnage".

 

On a l’impression que, dans les romans dont-elles sont les héroïnes, tu n’as pas cherché à leur donner un visage. Elles existent par leur caractère, leur volontarisme, leur excentricité aussi ?

D.S. : Leurs traits restent un peu flous, c'est vrai. Mais je donne tout de même une certaine description au début de la série. Lola est très enrobée, elle a une soixantaine d'années, et une tronche de bouledogue quand elle est de mauvaise humeur. Ingrid est à la fois sexy et athlétique. Elle a une courte crinière blonde ébouriffée, de grands yeux clairs. En fait, dans mon esprit, Lola c'est un mélange de Simone Signoret, époque Veuve Couderc, et de Katy Bates dans le remake américain des Diaboliques. Et Ingrid est belle et sympathique comme la délicieuse Claire Danes. Je ne me suis pas lancée dans une description précise pour laisser le droit aux lecteurs de se les approprier. Je préfère suggérer.

 

L'épisode a été tourné dans les quartiers de Pigalle et du canal St Martin. Pas de trahison dans les décors, donc ?

D.S. : Les décors sont impeccables. Le restaurant Les Belles donne envie de s'y attabler. Il y a aussi une très jolie scène "japonaise", le long du canal Saint-Martin, sous la pluie. Le psy Antoine Léger promène Sigmund, son dalmatien, la nuit. Il abrite Lola sous son grand parapluie rouge qui ressemble à une ombrelle. On a l'impression de se trouver dans un film japonais. C'est parfait.DESIR-1

 

Jackye Fryszman et Jérôme Foulon, les scénaristes, sont-ils restés fidèles à l’esprit des personnages et de l’intrigue ?

D.S. : Oui, l'histoire a été simplifiée, mais de nombreux dialogues ont été conservés. Les scénaristes ont décidé de tabler sur le côté comédie, et sur la fantaisie de la série. Dans les romans, il y a une dimension plus large dans le sens où les moments de rigolade alternent avec des scènes fortement dramatiques. Et dans le dernier roman de la série, "Guerre sale", la tragédie prend le pas. Mais encore une fois, je suppose qu'il faut faire un choix. C'est pour cette raison que je n'écris pas de scénario. Ceci étant dit, je constate tout de même qu'une série comme Dr House sait être à la fois hilarante et dramatique. J'en déduis qu'il s'agit d'une spécialité anglo-saxonne. Une tradition dont je me sens très proche tout en étant 100% frenchy.

 

Un grand merci à Dominique Sylvain. Ici, quelques infos sur ce téléfilm. Mes chroniques sur d'autres romans de D.Sylvain : "L'absence de l'ogre" - "La nuit de Géronimo", "Manta Corridor" - "Baka" (une enquête de Louise Morvan). Dominique Sylvain a aussi répondu au Portrait Chinois et à l'Interview Express.

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 06:26

 

Conan Doyle est toujours vivant. Aux Éditions Le Cherche Midi, Graham Moore revisite l’univers de Sherlock Holmes dans 221b Baker Street.

MOORE-2012-SHHarold White vient tout juste d’être admis dans la confrérie des Baker Street Irregulars, les plus savants admirateurs de Sherlock Holmes. À New York, où ce jeune Américain assiste à leur congrès annuel, il fait la connaissance de Sarah Lindsay. La séduisante journaliste s’est immiscée chez les Sherlockiens sans y être autorisée. Comme Harold, elle tient à assister aux révélations d’Alex Cale. Cet expert vient de retrouver le tome perdu du journal intime de Conan Doyle, celui de l’automne 1900. Tous les fanatiques de Holmes ont rêvé de découvrir ce document. Car il possible que ce soit à cette époque que Conan Doyle ait décidé de ressusciter son héros, qu’il fit périr en 1893 dans les chutes de Reichenbach. À l’heure où il doit prendre la parole, Alex Cale est absent. On découvre bientôt son cadavre dans sa chambre d’hôtel en désordre.

Harold examine le corps et les lieux comme l’eût fait Holmes, mais il ne glane guère d’indices. L’inscription élémentaire ne signifie pas grand-chose. Sarah et lui sont peu inquiétés par la police. On s’agite entre Sherlockiens, hypothèses et soupçons fleurissant dans leurs échanges. Jeffrey, le mentor d’Harold, est-il plus suspect qu’un autre ? Le petit-fils de Conan Doyle, qui s’estime héritier légitime du journal intime perdu, contacte Harold. Il lui offre les moyens d’enquêter sur l’affaire, en compagnie de Sarah. Le couple s’envole pour Londres. Ils y rencontrent la sœur d’Alex Cale. Je crois que découvrir le journal de Conan Doyle est la pire des choses qui soit arrivée à mon frère leur avoue-t-elle. Poursuivant leurs recherches, Harold et Sarah visitent l’appartement du défunt. Leur enquête va les entraîner bien plus loin que Londres. C’est sur les lieux d’une des aventures de Sherlock Holmes, que se dénouera le mystère.

Son héros a apporté gloire et fortune à Conan Doyle. Dans les années suivant la mort de Holmes, beaucoup de gens lui reprochent cette fin brutale. Lorsqu’une bombinette explose dans son bureau, à l'automne 1900, Doyle entre en contact avec l’inspecteur Miller. Puisque le policier ne le prend pas au sérieux, l’écrivain s’improvise enquêteur. Le cas d’une jeune mariée assassinée dans une auberge de l’East End lui semble à sa portée. Toutefois, il a besoin de l’aide de son ami Bram Stoker, auteur de Dracula (1897) et administrateur d’un théâtre.

Selon l’aubergiste, la victime tuée chez lui n’était pas une prostituée. Il semble donc que le meurtrier était l’homme qu’elle venait d’épouser. Doyle ne trouve rien de précis dans les enregistrements de mariages. Mais le moine s’en occupant est certain d’avoir vu deux fois le même marié venu pour une déclaration. Dans une sorte de pension de famille, Doyle découvre un cas meurtrier identique au premier. Traquer une ombre n’est pas de tout repos, d’autant qu’il ne se fie pas aux hommes de Scotland Yard. Et que, sur cette piste, Doyle pourrait être impliqué dans d’autres meurtres de jeunes femmes…

 

Le récit permet de suivre alternativement les deux enquêtes, celle de Conan Doyle en 1900, celle d’Harold cent dix ans plus tard. Cette dernière est basée sur la mort non résolue d’un expert qui affirmait avoir retrouvé le journal intime perdu du créateur de Holmes. Parmi les Sherlockiens du monde entier, beaucoup sont de véritables obsédés de l’œuvre et de l’auteur, ce qui n’en fait pas des criminels potentiels. Aussi parfaitement documentée que soit cette histoire, il s’agit toutefois bel et bien d’une fiction. On suit avec grand plaisir cette partie du roman, dans la meilleure tradition du mystère et des investigations du détective amateur.

Néanmoins, la partie historique séduit presque davantage encore. On se plait à imaginer Conan Doyle et Bram Stoker dans le Londres de 1900. Décors qui nous ramènent à cette époque victorienne aux classes sociales si tranchées, où le crime semble dans son élément naturel. Belle reconstitution, y compris en ce qui concerne la vie personnelle de Conan Doyle. Petit hommage à Oscar Wilde (Ce n’est pas le vice qui a tué Oscar, c’est la solitude) mort au même moment. Entre passé et présent, un roman à suspense de très belle qualité.

Partager cet article
Repost0
16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 06:42

 

Disponible chez Pocket, La patience de l’araignée d’Andrea Camilleri nous offre l’occasion d’un nouveau rendez-vous avec Salvo Montalbano…

CAMILLERI-2012pocketLe commissaire Montalbano fut blessé à l’épaule à l’issue de sa précédente enquête, celle du tour de la bouée. Afin de prendre soin de lui pendant sa convalescence, sa compagne Livia s’est installée chez lui à Marinella. Ce qui fait qu’Adelina, l’employée de maison qui n’apprécie guère Livia, ne prépare plus les plats préférés de Montalbano. Sa compagne n’est pas un cordon bleu : C’est pas qu’elle cuisinait très mal, mais elle avait tendance à tomber dans l’insipide, dans le peu d’assaisonnement, dans le très léger, dans le goût qui est là sans y être. Plutôt que cuisiner, Livia évoquait la cuisine […] À part que les pâtes étaient un peu trop cuites et la sauce acide, à part que la viande ressemblait à un morceau de carton et en avait même la saveur, le dîner préparé par Livia ne pouvait être considéré comme une instigation au meurtre. C’est un peu pour ça que, quand la disparition d’une belle jeunette est avérée, Salvo rejoint ses collègues.

Étudiante, Susanna Mistretta est la fille d’un géologue qui a exercé son métier à l’étranger. Aujourd’hui, la famille connaît un revers de fortune, en témoigne leur belle villa qui manque d’entretien. Giulia, la mère de Susanna, est mourante, ce qui pèse encore sur les Mistretta. L’oncle de la jeune fille est médecin, mais ne semble pas pouvoir guérir sa belle-sœur. Quand la moto de Susanna a été retrouvée, le père, l’oncle et le fiancé de la jeune fille se sont mobilisés. Aucune autre trace de Susanna, qui avait choisi ce soir-là un trajet différent pour rentrer à la villa. Enlèvement à caractère sexuel ou possible demande de rançon, on ne sait encore rien. C’est le policier Minutolo, expert en kidnapping, qui est chargé de l’affaire. Il est efficace, mais quand même les adjoints de Salvo, Fazio et Mimì Augello, ne seront pas de trop pour l’aider. En espérant que les ravisseurs de manifestent bientôt, qu’on en sache plus sur leurs intentions.

Salvo, il la mène aussi, son enquête. Il vérifie l’emploi du temps de Susanna, qui est passée à la banque, et avait une grosse somme sur elle. Salvo rencontre l’étudiante Tina, une de ses admiratrices, amie de la disparue. Et Francesco, le fiancé de Susanna, qui du bon sens pour adevenir policier. C’est lui qui pose la question du trajet et du casque de la jeune fille. Mais peut-être qu’il y a là trop de théories pour obtenir des réponses. Les ravisseurs prennent contact, par un enregistrement téléphonique. Si ce ne sont pas des pros, il y a plus de risques pour la séquestrée. Le casque, on le trouve, et le sac-à-dos c’est les carabiniers qui le découvrent, indices trop dispersés. L’oncle médecin explique à Salvo ce qui causa la ruine du géologue Mistretta et l’état de santé de son épouse. Il ne suffit pas que la rançon demandée soit réunie pour que l’affaire soit résolue…

 

Inutile de vanter une fois encore les mérites des romans d’Andrea Camilleri, ni le plaisir qu’on éprouve en lisant les enquêtes de Montalbano. Humour et langage en sont deux caractéristiques essentielles. Par exemple, quand Salvo rencontre une singulière prostituée vendeuse d’œufs, comment ne pas s’en amuser. Quant au comportement de Livia, son compagnon le saisit toujours aussi difficilement.

On aime aussi les coups de griffes contre les mauvais côtés de l’Italie, et des médias : Montalbano n’en finissait jamais de s’émerveiller de comment étaient faits les gens qui besognaient à la télévision. Ils te montraient les images d’un tremblement de terre avec des milliers de morts, des villages entiers disparus, des minots blessés et en larmes, des cadavres en morceaux, et tout de suite après : «Et maintenant, voici de belles images du Carnaval de Rio». Chars colorés, allégresse, samba, culs.

Le vocabulaire est aussi délicieux, avec des mots rares tels la draille (chemin cahoteux) ou le verbe rousiner (perdre son temps sans rien faire d’utile). Sans oublier les expressions encore plus siciliennes. Cela ne doit pas masquer la belle qualité de l’intrigue criminelle, ses mystères et ses hypothèses, ses drames, ainsi que les multiples péripéties qui jalonnent cette histoire. Encore et toujours, on se régale avec Montalbano.

 

Quelques titres d'Andrea Camilleri : "Le camp du potier" (2012) - "Meurtre aux poissons rouges" (avec Carlo Lucarelli, 2011) - "La piste de sable" - "Le tailleur gris" - trois enquêtes de Montalbano ("La forme de l'eau", "Le tour de la bouée", "La lune de papier").

Partager cet article
Repost0
15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 06:32

 

Claude-4 ans4 ans, c’est l’âge que j’ai sur cette photo.

Déjà l’air concentré et le crayon en main pour rédiger mes premières chroniques polar ? Non, quand même pas. Mais c’est en ce temps-là que j’ai appris à lire, à écrire, et ça m’a beaucoup servi depuis. Je vous garantis qu’on vit mieux avec la lecture, que sans les livres. Méfiez-vous des personnes qui ne lisent rien, elles sont dangereuses.

Lire, même des fictions, c’est avoir un meilleur prisme pour observer la société.

S’ouvrir l’esprit en lisant, c’est s’enrichir.

Grâce à cette photo, si nous nous croisons un jour,

vous me reconnaîtrez facile : j’ai pas changé.

4 ans, c’est aussi l’âge d’Action-Suspense.

Partager cet article
Repost0
14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 06:37

 

FEMMES-2012Le Mans, Palais des Congrès et de la Culture : Samedi 4 Février 2012, rencontres Femmes d'histoire.

Valoriser les actions des femmes d’hier et d’aujourd’hui et mettre en perspective leur engagement dans la vie sociale, artistique, économique et politique, c’est ce que propose l’association Femmes d’histoire en organisant des rencontres thématiques. C’est le thème ‘‘Histoires de femmes : Polar, BD, Manga’’ qui a été retenu pour cette 7e édition.

 

Les thématiques abordées (dès 10h30) :

L’histoire du Polar au féminin, par Stéphanie Delestré

Editrice, elle anime depuis 2008 la collection consacrée au Poulpe, aux éditions Baleine et publie les romans de Sébastien Gendron et de Laurence Biberfeld au sein de cette maison d’édition.

L’histoire de la BD au féminin, par Agnès Deyzieux

Documentaliste, spécialiste de la BD et du manga, présidente des associations Bulle en tête et Gachan, elle anime régulièrement au Mans les rencontres - cafés BD Bulle/Ouest-France.

 

Les Reines du crime annoncées (dès 15h) :

Odile Bouhier : Enfant, Odile Bouhier a pour voisins Francis Heaulme, tueur en série, et Patrick Dils, condamné à tort… Aujourd’hui, ils ont déménagé. Elle aussi. Son goût prononcé pour les personnages torturés est un prétexte, ses récits explorent les zones d’ombre de l’âme humaine. Son premier roman, "Le sang des bistanclaques" (cliquez sur le lien) est sorti en 2011.

Viviane Hamy : Après avoir travaillé dans différentes maisons d’édition, Viviane Hamy choisit, en 1990, de créer la sienne. Quatre ans plus tard, elle crée Chemins Nocturnes, une collection policière retenant exclusivement de jeunes auteurs français inconnus. C’est dans cette collection que paraîtra, la même année, "Ceux qui vont mourir te saluent" de Fred Vargas, qui avait été refusée huit ans par les éditeurs. Elle publie aussi l'excellente Dominique Sylvain.

André H.Japp : Traductrice des œuvres de Patricia Cornwell en France, Andréa H. Japp se lance dans l’écriture de romans policiers en 1990 avec "La Bostonienne" et obtient le Prix du Festival de Cognac un an plus tard. Aujourd’hui, auteure d’une vingtaine de romans policiers contemporains ou historiques, elle est considérée comme l’une des "reines du crime" françaises. Lire ma chronique sur son roman "Les cadavres n'ont pas froid aux yeux".

Danielle Tiéry : Première femme de l’histoire de la police française à décrocher le grade de commissaire divisonnaire, Danielle Thiéry est également passionnée par le polar et les ambiances noires, comme celles de James Ellroy, un de ses modèles. Elle explore à travers ses livres les réalités d’un métier aux règles impitoyables où le pire est vécu au quotidien mais où les relations humaines sont essentielles.

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 06:32

 

Je m’suis dit que ce serait pas idiot de parler de Vendredi 13, vu que c’est la date daujourd’hui. Comme une association d’idée, voyez-vous ? MAULIN-2012Des fois, j’ai un étonnant sens de l’à-propos, c’est vrai.

Pas la première fois que j’en cause, de la collection Vendredi 13. Que je répète qu’elle est publiée aux Éditions La Branche, et dirigée par Patrick Raynal. Celui qui a été longtemps directeur éditorial de la Série Noire, oui. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a réuni de sacrés talents dans cette nouvelle collection publiée depuis l’automne 2011. Treize romanciers, parce qu’il a réfléchi que ça correspondait à Vendredi 13. Pas bête, n’est-ce pas ?

Dans les mois à venir, y seront publiés Olivier Maulin (en février), Pierre Pelot, Pia Petersen, Jean-Marie Laclavetine, Scott Philipps, Patrick Chamoiseau, Alain Mabanckou, Pierre Hanot, Mercedes Deambrosis. Les quatre romans déjà publiés, déjà diablement excitants, sont signés : Michel Quint, Pierre Bordage, Brigitte Aubert, et Jean-Bernard Pouy. Yaka cliquer sur leurs noms pour lire mes chroniques à leur sujet. Si vous ne connaissez pas encore cette collection, ne passez pas à côté : c’est de la qualité supérieure.

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/