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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 07:29

 

Le Grand Prix du Livre "Produit en Bretagne" est ouvert à tous types d’ouvrages (Roman, Livre en breton, Beaux livres et Inclassables). Son but est de mettre en valeur la littérature éditée en Bretagne par une maison d’édition située dans un des cinq départements bretons. Ces auteurs sont choisis par un jury expérimenté. En 2012, quatre catégories sont primées Coup de Cœur, Prix jeunesse, Roman et Beau Livre. Pour cette édition, le jury était composé de treize membres (neuf libraires indépendants, un journaliste, un documentaliste, un bénévole au sein d’une association de lecture) qui ont lu avec attention la petite trentaine d’ouvrage d’ouvrages.

Le Prix du Roman 2012 est attribué au polar de Frédérick Rapilly Le chant des âmes, publié aux éditions Critic. RAPILLY-2011

Marc Torkan vit aujourd’hui auprès du Golfe du Morbihan. Veuf encore jeune, il tient une boutique d’antiquités et s’adonne au surf. Cinq ans plus tôt, il a quitté le magazine Paris Flash, pour lequel il fut un des reporters attitrés. Le rédacteur en chef le contacte pour une étrange affaire criminelle. Au Val-Sans-Retour, dans la Forêt de Brocéliande, on a découvert le cadavre mutilé d’une jeune femme. Le corps de Clara Riopelle était crucifié sur l’Arbre d’Or, œuvre d’art symbolique. On a arrêté des suspects, les Sons of Gaël, un groupe dans la mouvance gothique black metal. Sur place, Marc entre en contact avec Katie Jeckson, photographe black originaire des Etats-Unis qui fut la première à prendre une série de clichés du cadavre. Elle suivait le Teknival organisé dans la région vannetaise quand le meurtre a été découvert.

Même si le reportage de Marc provoque quelques remous à la rédaction de Paris Flash, Katie Jeckson et lui poursuivent l’enquête. Ils recherchent d’autres faits divers similaires à travers le monde. Détail important, la victime doit avoir eu la langue tranchée, comme Clara. Certes, des cas mortels de mutilations sur des jeunes femmes, on en repère dans de nombreux pays. Mais l’affaire concernant une Israélienne tuée en Thaïlande semble quasiment identique à celle de la Forêt de Brocéliande. Le couple se rend sur l’île thaïlandaise où s’est déroulé le meurtre. Contre un peu d’argent, un policier local leur offre des détails et leur montre le lieu du crime. Les grandes soirées techno ne sont pas rares ici, telle cette Sexy Beach Party à laquelle assistent Marc et Katie. Ils n’y glanent guère d’indices. Médecin légiste retraité, Michel de Ray analyse le rapport d’autopsie de Clara. On a trouvé des traces de GHB, drogue du viol. Néanmoins, il pense que l’assassin a laissé une certaine lucidité à sa victime, pour l’entendre crier…

Variation sur le thème du serial killer, c’est par son contexte que l’histoire devient fort intéressante. L’univers de la musique techno, du son apprécié par les amateurs de rave-parties, des nuits festives animées par de prestigieux Djs, tout cela n’est probablement pas si familier pour la plupart des lecteurs. Ce type d’ambiances étant propice aux excès, on peut imaginer des dérapages criminels. Le tempo du récit avance à son rythme, sans précipitation mais sans temps mort. Les chapitres sont introduits par les Murder ballads de Nick Cave. Climat musical, mais l’auteur n’oublie pas le vécu des personnages, leur psychologie, lors de cette chasse au psychopathe qui les transporte à travers le monde.

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 05:30

 

ANCRES NOIRES-2012Pour ses 10 ans, ce festival des amoureux du polar et du roman noir vous donne rendez-vous au Havre pour une expérience unique ! Partagez votre passion avec des auteurs, des illustrateurs, des comédiens, des musiciens, rencontre singulière entre la littérature et la musique. L’association Les Ancres Noires propose des activités variées telles que des conférences, des débats, des pièces de théâtre, des concerts, des concours ou encore un prix littéraire. 13e Rue est partenaire de la 10e édition du festival Polar à la Plage, du 14 au 17 juin 2012.

L'évènement se déroule sur la digue promenade du Havre l’après-midi, au Magic Mirrors (quai des Antilles) et au Sirius (hébergé aux Clubs) le soir. Les auteurs annoncés : Mouloud Akkouche, Louise Balem, Patrick Bard, Laurence Biberfield, Thierry Crifo, Dominique Delahaye, Pascal Dessaint, Caryl Ferey, Sébastien Gendron, Sylvie Granotier, Philippe Huet, Graham Hurley, Joseph Incardona, Jean-Paul Jody, Dominique Manotti, Roger Martin, Peter May, Pascal Millet, Jean-Hugues Oppel, Anne Perry, Jean-Bernard Pouy, Sylvie Rouch, Christian Roux, Insa Sané, Romain Slocombe, Marc Villard, Lalie Walker.

Les dessinateurs : Sébastien Corbet – Li An – Mako - Joe Pinelli.

 

Quelques-unes des animations :
-Jeudi 14 juin

18h-19H30: Agora des Gaumont, bassin Paul Vatine : accueil en musique de la péniche Andante.

20H-22H: Théâtre - Embarquement pour le noir à 20h15 et 22h15 avec le Théâtre de l’Impossible (au Magic Mirrors) "Fantastik!!!" Billetterie dès 19h.

20H30: « PK 355 » spectacle de lectures, théâtre, musique

-Vendredi 15 juin

Au Magic Mirrors à 18H: remise des prix des lycéens en présence des auteurs Insa Sané et Dominique Delahaye

20h15 et 22h15: Embarquement avec le Théâtre de l’Impossible ("Fantastik!!!")

20H30 Cinéma :"Les Beaux mecs" en présence de la scénariste Virginie Brac. Débat animé par Pierre Charrel

-Samedi 16 juin

Au bout de la digue-promenade - De 14h à 19h - Dédicaces et rencontres avec les auteurs, et animations diverses.

Conférences/débats dans le bus Dell’Arte

15h: "Les Éditions Fleuve noir" par Pierre Dieulafait

17h: "De l’écriture du roman au scénario TV" avec G.Hurley, Peter May, Sylvie Granotier, J.H.Oppel.

Au Magic Mirrors, à 21h concert gratuit Polaroïds Rock en présence des auteurs et des groupes - Fresque de Joe Pinelli en live. Théâtre: Billetterie dès 19h. Embarquement avec le Théâtre de l’Impossible à 20h15 et 22h15 pour le spectacle "Fantastik!!!"

-Dimanche 17 juin

11h30 - Au restaurant "Les Régates" Port de plaisance - Remise des prix du concours de nouvelles et du prix "Ancres Noires" 2012 - Déjeuner avec les auteurs, inscription indispensable.

Au bout de la digue promenade, des dédicaces et des animations toute la journée.

Conférences/débats dans le bus Dell’Arte.

15h: "Slam et écriture" avec Insa Sané

17h: "Le Polar au fil de l’eau - Déambulation littéraire" avec D.Delahaye.

Toutes les infos sont ici...

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 19:36

AYRAUD 

Le nouveau premier ministre Jean-Marc Ayrault n’est pas le premier Nantais de ce nom ayant accédé à la notoriété.

Si Jean-Marc Ayrault est né dans le Maine-et-Loire en 1950, son quasi homonyme Pierre Ayraud naquit en 1908 à Rochefort-sur-Mer et mourut en 1998 à Nice.

Seul ou en duo, il écrivit de nombreux romans policiers où la psychologie faisait concurrence au suspense. Plusieurs romans furent adaptés avec succès au cinéma. Il a été longtemps professeur de Lettres à Nantes. Il y fut secrétaire général de l'Académie littéraire Régence, qui attribuait un Prix dans les années 1950. Il eut notamment pour élève Jean-François Coatmeur.

 

Sous quel nom connut-il une belle notoriété ? Répondez dans les commentaires.

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 05:41

 

Philippe Nicholson nous avait convaincu en 2009 avec Krach Party, où l’univers des spéculateurs internationaux servait de contexte. Cette fois, il va encore plus loin grâce à Serenitas, copieux polar futuriste publié chez Carnets Nord Éditions.

Dans quelques proches décennies, la France est devenue un état sans moyens. La privatisation générale a entraîné la misère pour les plus fragiles, la déscolarisation massive d’enfants, la fin des services publics, la maladie pour les populations qui n’ont pas accès aux soins. NICHOLSON-2012La mégalopole parisienne est largement sous la coupe des narco-gangs, qui diffusent une drogue, la D23 et sa version idéale The Perfect One. C’est ainsi que se sont enrichis Flying Bus et sa bande, les Piranhas. Ils imposent une sorte d’ordre social qui ne fait que rendre plus dépendants les junkies. Dans Paris, il reste toutefois des secteurs sécurisés, zones d’affaires ou îlots d’immeubles protégés. Ces lieux sont uniquement destinés aux dirigeants ou aux employés exemplaires, qui dépendent pour l’essentiel de la société Ijing Ltd.

Si le financier Li Wang en est le grand patron, c’est Ted Muller-Smith qui se charge d’administrer les intérêts du groupe en France. Sa grande idée, c’est de créer des villes entièrement sécurisées. Ça s’adresse aux plus riches, cooptés par leurs milieux. À quelques dizaines de minutes de Paris, la ville de Serenitas en est le plus bel exemple. Le narcotrafiquant Flying Bus a les moyens d’y habiter. La Ijing Ltd laisse les autorités françaises se débrouiller avec une insécurité impossible à juguler. Argument imparable pour continuer à bâtir ce genre de villes artificielles. Les projets de Ted Muller-Smith vont nettement plus loin, en réalité. Puisque le problème de la dette de la France n’est toujours pas réglé, il fait pression sur le gouvernement pour parvenir à son but secret.

Le National est le principal journal français, appartenant à la Ijing Ltd. Âgé de 39 ans, père du petit Max, Fjord Keeling y est journaliste. Comme son ex-épouse, Nina Bronce. Si celle-ci est très obéissante envers les directives, Fjord est rebelle à tous les ordres. Soutenu par son supérieur Kessler, il reste un reporter efficace. Témoin d’un attentat nocturne à Pigalle, Fjord filme le désastre. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un règlement de comptes entre trafiquants. Version accréditée par l’État, qui envoie l’armée faire de la répression dans les quartiers sensibles. Ce qui favorise aussi les intérêts sécuritaires de la Ijing et de Ted Muller-Smith.

Ayant rencontré Flying Bus, qui nie être concerné par l’attentat, Fjord soupçonne plutôt des groupuscules d’opposants. Ceux qui se sont baptisés Clovis95 ont un discours radical. Peut-être sont-ils capables de se procurer du Semtex, explosif utilisé pour l’attentat. Le vieux flic Dalbert, ami de la famille de Fjord, le prévient que des inconnus ont consulté son dossier personnel. Sans doute le journaliste a-t-il la réputation d’être instable, mais c’est un danger plus grand qui le guette. À trop chercher qui manipule la situation, il risque de devenir un parfait bouc-émissaire concernant les troubles en cours. Ayant désigné un nouveau n°2, Dovis, aussi perfide que lui, Ted Muller-Smith fait progresser à grand pas ses projets…

 

Polar d’anticipation ? À vrai dire, le futur évoqué semble déjà en action, puisque l’État s’est désengagé au profits des Délégations de Service Public, DSP souvent confiées à des sociétés ne visant que le profit. Si des groupes financiers aussi puissants que la Ijing Ltd mettaient la main sur la France, que resterait-il de nous ? Droit à la santé, à la Justice et autres vieux acquis sociaux, définitivement enterrés ainsi que le souhaitent certains. Aujourd’hui relatives, les libertés individuelles ne seraient plus qu’une illusion. Et les mômes analphabètes rejoindraient les maraudeurs qui survivraient dans nos villes, n’ayant d’autre choix que de se faire dealers. Qu’on se rassure, car les "bons petits soldats de l’ultralibéralisme" auront accès aux villes privées et sécurisées. Si elles existent déjà, encore discrètes sous forme de simples quartiers, on les imagine bientôt hors des lois françaises. L’avenir n’est pas si loin, il est inquiétant.

Pourquoi tant souligner ce contexte ? Parce que ce monde invivable qu’on nous prépare, c’est celui où évolue Fjord Keeling. Se rebeller, se battre tel David contre Goliath, c’est voué à l’échec pour lui et les siens. Pourtant, essayer de comprendre est la mission qu’il s’impose, dans ce roman d’aventure. Agitée ou mouvementée seraient de faibles mots pour qualifier cette intrigue fort tumultueuse. Précisons que nous, lecteurs, avons un peu plus de détails que Fjord sur les fameux projets. Il faut noter que l’auteur maîtrise admirablement cette histoire aux développements sinueux. Et la psychologie des personnages (en particulier Ted Muller-Smih et son camp) est véritablement crédible. Un suspense de belle qualité, qui fait frémir si on le considère comme prémonitoire.

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 05:39

 

Du 25 juin au 1er juillet 2012, 15e Festival International du Roman Noir à Frontignan. Le roman noir n’est pas seulement un polar à suspense, il inclut une réalité sociologique, un contexte approchant le véritable monde actuel ou passé. Qu’ils la traitent avec un humour explosif ou avec un cynisme militant, qu’ils se fassent moralistes ou sociologues, qu’ils soient politiques ou apocalyptiques, les auteurs invités de cette 15e édition du Festival international du roman noir (FIRN), qui se déroulera à Frontignan et d’autres villes proches, posent un regard aigu ou acerbe sur notre société contemporaine en crise. FIRN-2012D’où la thématique proposée cette année : le roman noir sauvera-t-il le monde ?

Pour y répondre, à travers tables rondes, lectures et séances de dédicaces conviviales, une cinquantaine d’auteurs s’interrogeront, à partir du vendredi 29, sous le barnum des conférences : Fred Vargas, marraine du Festival, sera présente. Pour ce 15ème anniversaire, elle jouera le rôle du modérateur lors d’une rencontre prévue avec Cesare Battisti, présent au FIRN en direct de Rio de Janeiro par le biais d’une vidéoconférence retransmise sur grand écran. L’auteur italien exilé au Brésil évoquera son dernier roman Face au mur paru en mars dernier.

Le FIRN est également le premier festival de littérature noire en France à recevoir l’Américain Tony O Neill, les Britanniques Oliver Harris et Dan Waddell, la Suédoise Amanda Lind, l’Espagnol Marc Pastor, le Libérien Vamba Sherif, rejoints par d’autres grands noms du genre.

Les auteurs annoncés : Lilian Bathelot (Fr), Cesare Battisti (It), Lucas Belvaux (Bel), Natalie Beunat, B-gnet (Fr), Olivier Bordaçarre (Fr), Natacha Calestrémé (Fr), Daniel Casanave (Fr), Victor Del Arbol (Esp), Alexandre De Moté (Bel), Frantz Delplanque (Fr), José Domingo (Esp), Serguei Dounovetz (Fr), J.M. Erre (Fr), André Ferran (Fr), Jean-Pierre Gattegno (FR), Eric Halphen (Fr), Oliver Harris (Gb), Philippe Huet (Fr), James (Fr), Jake Lamar (Usa), Gérard Lecas (Fr), Benjamin Legrand (Fr), Matthias Lehmann (Fr), Le Lièvre de mars (Fr), Jérôme Leroy (Fr), Amanda Lind (Sue), Dominique Manotti (Fr), Guillaume Martinez (Fr), Pierre Maurel (Fr), Claude Mesplède (Fr), Aurélien Molas (Fr), Nicolas Moog (Fr), Richard Morgiève (Fr), Patrick Mosconi (Fr), Naïri Nahapetian (Iran), Nicoby (Fr), Tony O Neill (Usa), Patricia Osganian (Fr), Marc Pastor (Esp), Jean-Bernard Pouy (Fr), Max de Radigues (Bel), Sylvain Ricard (Fr), Christian Roux (Fr), Vamba Sherif (Liberia), Ludo Sterman (Fr), Nader Takmil Homayoun (Iran), Fred Vargas (Fr), Marie Vindy (Fr), Dan Waddell (Gb), Tim Willocks (Gb).

 

Au-delà des tables rondes thématiques et des rencontres-dédicaces, la Compagnie Double jeu, présentera des promenades littéraires singulières sur le thème : "Écouter l’auteur et entendre son œuvre". Côté salles obscures, avant-première nationale de "Mains armées", de Pierre Jolivet, avec Roschdy Zem et Marc Lavoine, mardi 24, un programme de films courts, et le mercredi 25, une de ces fameuses emmuscades, séance de cinéma sous le ciel d'été en dégustant le muscat au coeur de son terroir. Le FIRN donne carte blanche à Lucas Belvaux ("38 témoins"), le samedi 30, en sa présence, pour découvrir l’univers du réalisateur et acteur belge, auteur de la trilogie Un couple épatant, "Cavale" et "Après la vie", et son invité, le cinéaste iranien Nader Takmil Homayoun (Téhéran).

FIRN-2012Le FIRN est aussi musical et sonore, au-delà de Frontignan, pour faire claquer les mots, le jeudi 26, dans le temple du rock à Montpellier, le Rockstore. Enfin, les trois grandes soirées de cette édition poursuivent leur ouverture à un large public. Tenue noire toujours exigée pour l’incontournable Nuit noire… aux Mouettes, la tête dans les étoiles et les pieds dans l’eau, où public et invités ont rendez-vous au bord de la mer pour savourer la fanfare du Comptoir, produits du terroir et cuisine méditerranéenne, bière et muscat sec marqués du signe du FIRN 2012, et participer au concours de pétanque en plastique. Pour conclure la journée cinéma, la soirée ciné guinguette déploie de grandes tablées à partager dans le jardin du CinéMistral.

Toutes les infos, cliquez ici.

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 05:54

 

Le 7e Prix Arsène Lupin de littérature policière a été attribué à Jean-Pierre de Lucovich pour "Occupe-toi d'Arletty!" (Plon), qui a su perpétuer l'esprit de Maurice Leblanc, père du gentleman cambrioleur, indiquent les organisateurs lupinophiles. PrixLupin2012

Le Prix est traditionnellement décerné au Clos Lupin, à Etretat (Seine-Maritime). C'est dans cette station normande que la petite-fille de Maurice Leblanc, Florence Boespflug-Leblanc, a créé le musée Arsène Lupin (où se déroule "L'Aiguille creuse"), dans la maison où son grand-père a écrit plusieurs aventures de son héros.

"Occupe-toi d'Arletty!", polar d'atmosphère, se passe en 1942. Qui envoie des petits cercueils et des lettres de menaces à la vedette d'"Hôtel du Nord"? Elle vit une histoire d'amour avec un officier allemand et ne s'en cache pas. Appelé à la rescousse par Arletty, Jérôme Dracéna, un ancien flic devenu détective privé, va découvrir que les corbeaux ne sont pas ceux que l'on croyait. Avec l'aide de son père, il plonge dans le Paris de l'Occupation où la misère côtoie la folie des zazous et l'arrogance des collabos. Un monde où se croisent truands, acteurs célèbres, indics, flics révoqués, aristos dévoyés et cadavres. Des boîtes de Pigalle au Fouquet's, en passant par la fameuse maison close One Two Two, on est transporté dans le Paris de l'époque. L'auteur, gardant ses habitudes de chroniqueur mondain, donne toutes les adresses! (Source: © 2012 AFP)

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 07:20

 

Publié chez Actes Sud, Le bon hiver du romancier portugais João Tordo est une très belle découverte, qui mérite un grand Coup de Cœur.

C’est le récit d’un écrivain portugais âgé de trente ans, sans grand avenir. L’échec le rend hypocondriaque. Imitant le Dr House, il s’est acheté une canne de luxe. Il affiche sans vraie raison une claudication, attirant les regards. Puisque c’est payé, il accepte de participer à un colloque à Budapest. Belle ville, mais réunion inutile d’écrivains mineurs. TORDO-2012Toutefois, il sympathise avec le jeune auteur italien Vincenzo Gentile, sa compagne Olivia, et leur amie anglaise Nina. Celle-ci est l’agent et la fiancée de John McGill, écrivain prometteur ayant connu un premier succès. Par son père, Vincenzo connaît le respecté producteur de cinéma Don Metzger. Connu pour soutenir avec réussite des projets incertains, cet homme puissant se montre fort peu. Il possède une propriété en Italie, où se rassemble chaque été quelques-uns de ses amis. Vincenzo y entraîne le Portugais, Olivia et Nina.

Entre forêt et mer, on n’arrive pas facilement jusqu’au domaine de Don Metzger à Sabaudia. Le quatuor est accueilli par un improbable cinéaste australien figurant parmi les invités. Attendu lui aussi, John McGill a du retard. Et Don Metzger n’est pas encore à Sabaudia, non plus. Ils rencontrent le personnage le plus insolite de l’entourage du producteur, un Catalan nommé Bosco. Celui-ci est concepteur de ballons à air chaud, des montgolfières qu’il fait s’envoler vides pour le plaisir de Don Metzger. Parmi les invités, il y a une véritable star de cinéma, Elsa Gorski. Elle fut naguère découverte par le producteur alors qu’elle survivait à Salinas, en Californie. Les autres personnes présentes cet été chez Metzger sont des artistes plus négligeables. Plutôt qu’avec ces parasites, Le Portugais se sent mieux à la cuisine avec Bosco, le vieux régisseur Alipio et son épouse cuisinière Susanna.

Cette nuit-là, alors que le Portugais était plongé dans un sommeil comateux, Don Metzger déboula chez lui de manière fracassante. C’est John McGill, arrivé à son tour, qui découvrit sur le lac attenant le corps du producteur. Bosco organise des funérailles originales pour Metzger. Pour le concepteur de ballons, pas question d’avertir la police. Les onze personnes présentes étant suspectes, il exige les aveux du coupable. Quand la justice est rendue, les morts continuent à vivre, insista Bosco. La justice les délivre de la mort. Elle leur apporte la paix. Don Metzger sera en paix et nous aussi, nous serons en paix avec lui. Des tensions naissent vite chez les invités. Cherchant à fuir les lieux, John McGill sera la deuxième victime, sans doute pas la dernière. Le groupe prend conscience qu’il est prisonnier de cet endroit. Le Portugais essaie de négocier avec Bosco, mais l’été s’annonce telle une pénible attente…

 

Qu’est-ce qui est donc si fascinant dans cette histoire ? Son suspense, alors qu’il ne s’agit pas d’un pur polar ? Son ambiance, à la fois lente et pourtant riche en fortes péripéties ? Ses personnages, oui, certainement. Le narrateur, d’abord, qui renie quasiment son état d’écrivain, jouant d’un handicap imaginaire, à la fois impliqué et distant face aux évènements. Bosco, bien sûr, sorte d’ogre fidèle à la mémoire du défunt, intransigeant dans sa logique de Justice. Nina la volontaire et Olivia la transparente, l’ambitieux et complexe Vincenzo, ainsi que tous les autres sont admirablement dessinés.

Sans doute le dialogue suivant éclaire-t-il un peu le destin qui les réunit : Mais Bosco, même un écrivain, ce que je ne suis pas, n’est le dieu que de ses personnages. Son seul pouvoir est de décider de leur destin et encore, même ses personnages lui filent parfois entre les doigts. Comment puis-je décider du destin de ces personnes ? Qui m’en donne le droit ? Moi, je te le donne, dit Bosco. Parce que je suis Dieu dans ta petite histoire. Il existe ici une part de dramaturgie théâtrale, façon huis clos avec son climat oppressant. Sans négliger l’évolution mouvementée de l’intrigue, des hypothèses sur les suspects et les faits, et un final spectaculaire. Un roman déstabilisant et enthousiasmant, de très belle qualité.

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 05:26

 

La réputation de Tim Willocks se confirme en France depuis quelques années. Il s’est fait connaître avec des livres tels Bad City Blues et Les Rois écarlates, disponibles en poche chez Points. Son roman Green River Rising (1995) a d’abord été traduit en français sous le titre L'odeur de la haine (Pocket, 1998), puis Green River (Sonatine, 2010). Ses romans Swept from the Sea (1997) et Amy Foster (1998) ne sont pas encore traduits en français. WILLOCKS-alliaPar contre, le premier volet de sa trilogie Mattias Tannhauser, La Religion, connaît actuellement un réel succès. Il sera suivi de Twelve Children of Paris, pas encore traduit. En littérature jeunesse, son roman Doglands vient d’être publié en 2012 aux éditions Syros. Ainsi qu’un petit livre en version bilingue "La cavale de Billy Micklehurst", aux éditions Allia.

 

Il avait dix-sept ans quand le Rouquin (Tim Willocks) rencontra dans sa ville de Manchester un clochard nommé Billy Micklehurst. Impossible de donner un âge, entre quarante et soixante ans, à cet homme qui a beaucoup bourlingué sur les routes et abusé de tant d’alcool. Son physique marqué lui donne l’air d’une épave indestructible. Malgré ces handicaps, c’était à sa manière un type tout à fait coquet: ses cheveux étaient encore noirs comme du pétrole, et toujours bien ramenés en arrière en un écheveau luisant de gras, révélant son large front moucheté de cicatrices. Billy reste correctement vêtu, mais semble lunatique. Il est vrai qu’il passe une grande partie de son temps dans l’immense Cimetière du Sud. Parce qu’il y a trouvé un coin confortable pour dormir, et parce que tous les fantômes logeant ici comptent sur lui pour les libérer. Et la source des tourments de Billy était celle-ci: il ne savait pas comment cela pourrait jamais se faire.

En compagnie de Billy, le Rouquin découvre un aspect bien plus lumineux de la grise Manchester. Pourtant, s’il parait juste un peu excentrique, Billy est un être qui souffre profondément. Ce que son jeune ami ne peut encore comprendre : Je ne savais pas que l’esprit de Billy était l’équivalent neurologique du paysage dévasté qu’il habitait. Les rues de sa mémoire et ses hallucinations étaient, de façon erratique, éviscérées et en ruines, bombardées et calcinées, plongées dans l’obscurité, emplies de gravats et infestées de rats affamés. Billy est pourchassé par les démons de sa maladie incurable…

 

À la suite de ce texte, magnifique portrait, Tim Willocks répond dans un entretien aux questions de Natalie Beunat. Belle manière de faire plus largement connaissance avec l’auteur de cette semi-fiction. Car l’histoire de Billy s’inspire d’un personnage qu’il a réellement connu. …pour la plupart [des sans-abris] ce n’est pas un choix. Mais, bercé par mon idéalisme juvénile, je voyais Billy comme un véritable existentialiste. Chaque jour, il bâtissait à nouveau sa vie, la faisant littéralement surgir de terre. Et s’il était fou, il avait aussi ses moments de joie et de transcendance, peut-être même d’extase, tout ce à quoi chacun de nous aspire. Willocks ToulouseBilly lui donna probablement la vocation pour exercer comme docteur en psychiatrie. Dans un monde rationnel, qui n’a pas accès à la poésie de ce genre de malades, au moins peut-on analyser leur état de souffrance. Tim Willocks associe avec justesse folie et inventivité, car il faut être un fou pour faire preuve de créativité. Sans folie, il n’y aurait sans doute pas eu de civilisation, estime-t-il. Sans oublier, aussi, qu’il s’agit là de patients qui souffrent gravement… Un petit livre en version français-anglais, peu onéreux mais finalement plutôt riche.

 

Une rencontre-signature avec Tim Willocks est organisée par la Librairie Gibert de Toulouse le jeudi 28 juin 2012 en soirée (de 19h30 à 22h).

 

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