Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 05:25

 

Le jeune Antoine Perchaux découvre Paris, dans les années 1950. Pour quelquun qui a passé sa vie à Auxerre, Paris est une sorte d’enfer gris. Tout va trop vite. Ce provincial essaie de s’y acclimater au plus tôt, marchant dans les rues, évitant d’abord le métro. Antoine n’est pas venu dans la capitale sans raison. Son père s’est suicidé, ruiné par un certain Robert Mondcamp, qu’il désigne dans une lettre d’adieu à son fils. Loustal-GottingAntoine a bien l’intention de venger son père, en poignardant l’escroc en question. Retrouver Mondcamp à Pigalle n’est guère difficile, grâce à son numéro de téléphone. Muni de son adresse, il pourrait tout simplement le surprendre à son domicile. Mais le jeune homme préfère l’observer avant. Dans le quartier, Mondcamp semble connu de tous. C’est à l’académie de billard où sa cible à ses habitudes qu’Antoine s’arrange pour prendre contact. Tout en espérant que ses saignements de nez d’émotif ne trahiront pas son trouble.

Mondcamp sympathise bientôt avec Antoine. Il a besoin de jeunes débrouillards tels que lui pour ses arnaques en tous genres. À tout moment, Antoine craint que Mondcamp découvre sa véritable identité. Le jeune homme trouve sa place dans le monde interlope nocturne de Pigalle. Il devient ami avec Betty, un transsexuel qui se produit dans les boîtes de nuit du quartier. Mais c’est une jeune fille au manteau jaune, Caroline, dont il tombe vite amoureux. Parmi les combines mises au point par Mondcamp, Antoine attire les demoiselles pas trop farouches afin de faire des photos coquines. Une autre s’avère plus fructueuse, quand il s’agit de vendre des faux visons à des dames trop crédules. Ou bien, le coup de la pendule ancienne, qui rapporte pas mal de bénéfice aussi. Antoine prend-il goût à cette vie, à ces escroqueries bien payées ? En tout cas, il se sent maintenant incapable d’assassiner Mondcamp, comme il l’avait projeté…

 

Jean-Claude Götting au scénario et Loustal pour les dessins s’inspirent de l’esprit des polars français de l’après-guerre. Dans cette histoire, ce ne sont certes pas des truands de grande envergure qui sont mis en scène. Pas de braquage violent, mais ces multiples arnaques dont vivait alors toute une faune de petits caïds et de voyous sans scrupules. Le visage du Paris de l’époque est fort éloigné de celui que nous connaissons, ce que le graphisme de Loustal rend de belle manière. Inutile de vanter la qualité de son trait, parfois simplifié, parfois plus précis, toujours dans le ton du scénario. Par nature, celui-ci utilise quelques clichés, nostalgie oblige, mais reste solide et bien construit. Une bédé polar à suspense très réussie.

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 05:19

 

Basées à Saint-Étienne, les Éditions du Caïman présentent un petit catalogue de polars fort intéressant. Après “La guerre a son parfum” de Jean-Louis Nogaro, “Alpes noires” de Philippe Paternolli, et “Gurs 10.39” de Patrick Amand, voici “Les six naïades” de Laurent Corre.

Avril 2000. Vivant à Lyon, le commissaire Marling et le journaliste Brawner sont de vieux complices, lorsqu’il s’agit d’enquêter sur des affaires obscures. Le policier compte sur l’intuition de son ami qui, il est vrai, ne manque pas d’instinct. CORRE-2012C’est à Lille que le duo est appelé par le commissaire Vernaekel pour exercer son talent. Le crime apparaît simple : Emmanuel Tardy a assassiné Édouard Feldmann avant de se suicider. Ces deux octogénaires ne semblant pas se connaître, il s’agit donc de découvrir le pourquoi de ce crime. Brawner et Marling commencent par visiter l’appartement de la victime. Des photos de jeunesse de Feldman laissent une curieuse impression au journaliste. L’homme avait alors le même regard froid que Klaus Barbie ou Josef Mengele, nazis notoires. Certes, Feldmann venait d’Autriche quand il s’installa dans la région après la guerre, mais il pouvait aussi être Juif.

La police surveille de près l’association SGT, un groupuscule néo-nazi. Adrien Kampf et ses quelques comparses n’ont guère d’influence, mais les fanatiques restent un danger potentiel. Le duo est ne tarde pas à interroger Kampf. Celui-ci joue profil bas, affirmant n’avoir rien à cacher et n’être nullement mêlé à l’affaire. Brawner et Marling se rendent ensuite chez Tardy, l’assassin, qui était peu liant selon le voisinage. Peintre amateur, l’homme signait des tableaux assez primaires, sauf celui intitulé “Six naïades”, chargé d’émotion. Tardy fut autrefois séduisant, dans le genre Aryen, au point que le journaliste se demande s’il ne s’est pas trompé de nazi. Quand il revient seul sur les lieux, Brawner s’aperçoit qu’il existe sous la maison une étrange pièce quasiment indécelable.

Kampf tient à montrer que Feldmann n’était pas de ses amis. Il produit un article soulignant les convictions anti-racistes de Feldmann, éminent membre d’une association d’aide à l’enfance. Le duo d’enquêteur explore le grenier de Tardy, non sans s’interroger encore sur le fameux tableau. Pour obtenir une explication sur certaines cartes perforées, ils vont devoir faire un détour par Montpellier. Un ami expert confirme leurs soupçons. Six cartes, si naïades, probablement pas de hasard. Adrien Kampf aurait dû se souvenir que la passion des armes n’est pas sans risques. Surtout si, muni d’un Walther P38, le tireur est précis. C’est à Wambrechies que Brawner et Marling vont rencontrer le seul qui détienne toute la vérité sur Feldmann, Tardy et les “Six naïades”.

 

On pouvait déjà suivre la même paire de personnages dans “L‘inconnu de Lyon”, publié en 2008 chez Ravet-Anceau, collection Polars en Région. Leurs aventures sont racontées par le journaliste Frédéric Brawner, qui n’est pas aussi sûr que son compère de son intuition et de ses hypothèses. L’auteur ne nous cache pas bien longtemps la toile de fond de l’affaire. Le thème n’est pas innovant, mais joue sur bon nombre d’incertitudes et de questions. Laurent Corre nous offre un exercice de style très réussi autour de la mitraillade visant la maison de Tardy. D’ailleurs, l’ensemble du récit est bien construit, avec une fluidité qui rend très plaisante la lecture. Cette histoire s’inscrit dans la meilleure tradition des romans d’enquêtes, s’appuyant sur de noirs évènements du passé. Un suspense sympathique, qui ne décevra certainement pas ses lecteurs.

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 16:17

 

Le Grand Prix de Littérature Policière 2012, domaine français et domaine étranger, a été attribué officiellement ce mardi 25 septembre aux romans suivants :

 

Prix roman français : "Arab jazz" de Karim Miské, Éditions Viviane Hamy (Chemins nocturnes), 2012.

« À Paris, le 19e est un arrondissement des plus cosmopolite : sushis kasher, GPLP-2012-1restaurant turc, coiffeur juif, libraire arménien… Seul Ahmed Taroudant demeure à l’écart : prisonnier de son histoire, rêveur, lecteur fou de polars… jusqu’à ce qu’il découvre le corps affreusement mutilé de sa voisine et amie, Laura Vignola, attaché au-dessus de son balcon. Il comprend vite qu’il constitue le coupable idéal. L’horreur de la situation l’extirpe de sa léthargie, et il va collaborer avec les lieu tenants de la Crim’ qui mènent l’enquête, la flamboyante Rachel Kupferstein et le Breton Jean Hamelot. Les imaginations s’enflamment. Mais, ensemble, ils détiennent les éléments pour décrypter cette mort. Un meurtre symbolique exécuté par un fou de Dieu loubavitch ou salafiste ? Qu’en est-il du père de Laura, Témoin de Jéhovah, dont l’influence s’étend jusqu’à New York ?

Quel rôle joue le Godzwill, cette si jolie pastille qui traverse les frontières ?»

Le second titre le mieux classé étant : "Je tue les enfants français dans les jardins" de Marie Neuser, L'Ecailler (Noir & polar), 2011


Prix roman étranger :
"Le diable, tout le temps" de Donald Ray Pollock, Albin Michel (Terres d'Amérique), 2012.

GPLP-2012-2« Dès les premières lignes, Donald Ray Pollock nous entraîne dans une odyssée inoubliable, dont on ne sort pas indemne.

De l'Ohio à la Virginie Occidentale, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 60, les destins de plusieurs personnages se mêlent et s'entrechoquent. Williard Russell, rescapé de l'enfer du Pacifique, revient au pays hanté par des visions d'horreur. Lorsque sa femme Charlotte tombe gravement malade, il est prêt à tout pour la sauver, même s'il ne doit rien épargner à son fils Arvin. Carl et Sandy Henderson forment un couple étrange qui écume les routes et enlève de jeunes auto-stoppeurs qui connaîtront un sort funeste. Roy, un prédicateur convaincu qu'il a le pouvoir de réveiller les morts, et son acolyte Théodore, un musicien en fauteuil roulant, vont de ville en ville, fuyant la loi et leur passé.

Toute d'ombre et de lumière, la prose somptueuse de Pollock contraste avec les actes terribles de ses personnages à la fois terrifiants et malgré tout attachants. Le diable tout le temps n'est pas sans rappeler l'univers d'écrivains tels que Flannery O'Connor, Jim Thompson ou Cormac Mc Carthy».

Le second titre le mieux classé étant "Au lieu-dit Noir-Étang" de Thomas H. Cook, Éd.Seuil (Seuil/Policiers), 2012

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 05:09

 

Chez Actes Noirs, 404 not found d’Hervé Decca nous ramène en 2005. Stephan Arénas est alors policier à Villeneuve-Saint-Maur. Pour résoudre son problème de couple, il cherche à devenir commissaire, mais ce n’est pas gagné. Bien qu’en proche banlieue parisienne, les habitants d’ici se sentent loin de Paris. DECCA-2012En particulier ceux de la cité Presov, grand ensemble de tours et d’immeubles, qui périclite au fil des ans, surtout depuis que la Cimenterie a fermé. Ne restent que le Maximarket et le Lycée Ravel, école où quelques profs motivés côtoient ceux qui ne le sont plus du tout. La scolarité d’élèves comme Lila Mezouani, qui admire sa prof de français en 1ère, Mme Castelli, c’est encourageant. D’autres, telle Hélène Glauce, s’enfoncent dans un refus agressif de tout enseignement.

Et puis, il arrive qu’une élève disparaisse, sans qu’on puisse réellement savoir s’il s’agit d’une simple fugue ou d’une affaire criminelle. C’est le cas de Déborah Brahmi, âgée de quinze ans. Arénas enquête sur cette disparition avec sa collègue Dorothée. Ayant eu une jeunesse agitée, la jeune policière pratique la boxe. Pas inutile dans ces quartiers. Le flic Bonnal est également associé à ces investigations. Au nom de son expérience, il est nettement moins tolérant qu’Arénas et Dorothée. Il y a aussi Karim, policier s’occupant de l’informatique. C’est lui qui va fouiller l’ordi de la disparue, y trouver son blog où elle affiche des photos sensuelles. Entre les rapports scolaires négatifs sur Déborah et le témoignage d’Hélène, qui affirme ne pas être responsable de la disparition de son amie, les enquêteurs finissent par dénicher quelques pistes. Plusieurs jeunes hommes, peut-être suspects.

Des incidents se produisent autour du Lycée Ravel. Des jeunes de la cité de La Grange-aux-Loups affrontent ceux de Presov, sans véritable prétextes. Surveillée par son frère Hicham, mandaté par leur père inquisiteur, Lila aspire au goût de la liberté avec Mamadou. Pourtant, ils sont trop différents pour qu’un clash ne se produisent pas entre eux. Arénas et Dorothée interroge Christopher le Canadien, prof assistant, qui nie toute intimité avec la disparue Déborah. Il y aurait encore un beau gosse nommé Landry Guérin, pas facile à retrouver. Ainsi qu’Ahmed, un jeune aujourd’hui professionnellement inséré, qui donna des cours de maths à Déborah. Les incidents violents causent des victimes, la tension monte dans ces quartiers, risquant de toucher des innocents. Surtout si un flic nerveux tel que Bonnal s’en mêle. Arénas et Dorothée poursuivent l’enquête, vaille que vaille…

 

Voilà un roman noir sociétal, sur un sujet perpétuellement sensible, les quartiers des banlieues et leur univers compliqué. L’année n’est pas choisie au hasard. On se souvient des émeutes de l’automne 2005. Comme le suggèrent dans l’histoire certains pessimistes, la situation n’est pas prête d’évoluer. Malgré ceux qui, sans naïveté ni complaisance, cherchent sur place des solutions concrètes, les bonnes volontés s’essoufflent parfois. Terreau idéal pour toutes sortes de délinquances, l’auteur ne le nie pas. Il nuance avec justesse le propos. On le voit avec la notion de protection, dans un cas précis. Il insiste aussi sur ce décor qui encourage si peu le moral de ses habitants, à de rares exceptions près.

L’ambiance réaliste crée ici une part de trouble ou de malaise, nécessaire pour imaginer le quotidien en question. Très léger reproche, il n’était pas indispensable d’en rajouter avec les soucis familiaux du policier Arénas, le contexte étant déjà chargé. Noir polar qui témoigne sans prétendre donner des réponses, qui constate un fait de société. Un roman actuel, de belle qualité.

Partager cet article
Repost0
23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 07:40

 

moshi-1e couvC’est une nouvelle revue intitulée "moshi moshi", (allo, allo en japonais) qui se veut décalée et décapante. Elle vous fera découvrir à chaque numéro, des artistes talentueux : écrivains, illustrateurs, peintres, photographes, graffeurs. Pour le n°1, dont Gérard Forche est le parrain, la team vous a mijoté des rubrics-à-brac, Morgane a concocté des couv' sublimes, Simon a malicieusement illustré quelques articles. Donc, en résumé, voilà le sommaire : L'atelier "J'aime pas Noël", Tous les coups sont permis, Zoom sur Gérard Forche, Le feuilleton "Cherchez l'auteur", La p'tite chronique de Patrick, Mon style ma bataille, Le coup de pouce, La petite fable de l'oncle Paul, Po-M-rock, Le coup de fourchette, La calli de Morgane, sans oublier le bon d'abonnement et les infos incontournables...

 

Ce n’est pas du polar, mais un bel exercice de créativité. Cette revue n’est pas produite par un groupe de presse, juste par des passionnés et animée par la McGyver de la petite édition. Pour soutenir "moshi moshi" (3€ le numéro), on peut s’abonner pour 10€ (= 3 numéros, frais de port compris). On contacte Nelly Bridenne (5 rue Cazeau vieil, 33460 Arsac) ou encore ici :

nellybridenne@yahoo.fr

Partager cet article
Repost0
22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 06:44

 

Les 19, 20 et 21 octobre 2012, le Festival Polar de Cognac donne rendez-vous à tous les amateurs de romans, bédés, films et téléfilms au Centre de Congrès La Salamandre. Le festival est l'occasion d'une compétion cinéma et télévision, mais aussi de découvrir des expositions.

COGNAC-2012L'une est consacrée à Francis Renaud. Dans son atelier, Francis Renaud vit de grands moments d'évasion et de liberté comme lorsqu'il est acteur devant une caméra de cinéma ou de télévision. Son art, des Skulls au pochoir sur toile et tags, est urbain comme des graffs sur les murs de la ville.

Une deuxième expo autour de Benoît Sokal : 35 planches originales pour trente cinq ans d'une carrière au service de la bande dessinée et du jeu vidéo avec comme point d'orgue son célébrissime «Canardo » (20 tomes à ce jour), ses one shot «Sanguine» et «Le vieil home qui n'écrivait plus», «L'île noyée» une enquête de Jack Norm et «Kraa» sa dernière création BD.

Et puis une expo hommage à Jean-Patrick Manchette. Le bureau de Manchette dans l’appartement de ce dernier : une vieille table, une machine à écrire, des cahiers remplis de notes, des stylos, les volutes de ses innombrables cigarettes, son fume-cigarette, son saxophone, la correspondance qu'il échangeait avec les romanciers qu'il appréciait, le tout sur un morceau de John Coltrane... A découvrir aussi, avant que l'album ne paraisse chez Dupuis, des planches de l'adaptation BD signée Max Cabanes de «Fatale», le roman de Jean-Patrick Manchette.

 

Samedi, à 10h : Carte Noire aux 100 ans de la CRIM' 36 Quai des Orfèvres avec Claude Cancès (ancien de la Crim' et ancien directeur de la police judiciaire de Paris) et Matthieu Frachon (journaliste et écrivain de «Histoire de la Crim», 100 ans de crimes, d'enquêtes et d'aveux») animée par Gérard Lapagesse.

Samedi, à 15h : Conférence sur «Sherlock Holmes dans la Bande Dessinée», une enquête dans le 9e Art menée par Philippe Tomblaine d'après son ouvrage paru à l'àpart éditions.

Dimanche, à 10h : Hommage à Jean-Patrick Manchette, avec Doug Headline (son fils) et Jean-Pierre Bastid (son ami). Conférence de Maxime Vivas.  

Dimanche, en cloture du festival, projection du film «Nada» de Claude Chabrol d'après le livre « Nada » de Jean-Patrick Manchette, avec Fabio Testi, Mariangela Melato, Maurice Garrel, Michel Duchaussoy, Didier Kaminka, Michel Aumont...

 

Ce Festival remettra aussi ses récompenses pour la bédé, le cinéma, la télévision et les romans. Des séances de dédicaces et de signatures permettent de rencontrer les auteurs.

Bande Dessinée : Max CABANES CLARKE - Sébastien CORBET - Nicolas DUCHÊNE - GRIFFO - Jean-Louis LE HIR - Catherine MOREAU - Alain PAILLOU - SERA - Benoît SOKAL - Karl T - Philippe TOMBLAINE.

Roman / Document : Denis ALAMERCERY Claude CANCES - Jean-Pierre BASTID - Jean-Luc BIZIEN - Gilles CAILLOT - Vincent DESOMBRE - François-Xavier DILLARD - Christian DRILLAUD - Christian EGO - Matthieu FRACHON - Karine GIEBEL - Doug HEADLINE - Gérard LAPAGESSE - Peter MAY - Patrice MONTAGU-WILLIAMS - Joseph OUAKNINE - SIRE CEDRIC - Gérard STREIFF - Pascal VATINEL - Maxime VIVAS - Élisa VIX - Marc WILHEM.

 

Les bédés et polars sélectionnés pour la compétition :

BD « PRIX POLAR 2012 du MEILLEUR ONE SHOT »

« Ô dingos, ô châteaux ! » - TARDI MANCHETTE - Éd. Futuropolis

« Nocturnes » - CLARKE - Éd. Le Lombard

« Ghost » - MUTTI - CAJELLI - Éd. Ankama

« La commedia des ratés » - BERLION BENACQUISTA - Éd. Dargaud

« Clown » - Louis & Jean-Louis LE HIR - Éd. Mosquito

« Le tueur de la green river » - JENSEN CASE - Éd. Ankama

« Flics » - SERA Bénédicte DESFORGES - Éd. Casterman

 

ROMANS « PRIX POLAR 2012 du MEILLEUR ROMAN JEUNESSE »

COGNAC-2012« Peur express » de Jo WITEK - Actes Sud Junior

« Hate list » de Jennifer BROWN - Éd. Albin Michel

« Les effacés » de Bertrand PUARD - Éd. Hachette

« Karl » de Martial CAROFF - Éd. L'Archipel

« Anka » de Guillaume GUERAUD - Éd.du Rouergue

« Spiral » de Paul HALTER - Éd. Rageot

 

« PRIX POLAR 2012 du MEILLEUR ROMAN INTERNATIONAL »

« Sous la glace » de Louise PENNY - Éd. Actes Sud

« Les péchés de nos pères » de Lewis SHINER - Éd. Sonatine

« Depuis le temps de vos pères » de Dan WADDELL - Éd. du Rouergue

« Portes ouvertes » de Ian RANKIN - Éd. du Masque

« Le livre de Johannes » de Jorgen BREKKE - Éd. Balland

« La tristesse du samouraï » de Victor del ARBOL - Ed.Actes Sud

« L'appel des ombres » de Belinda BAUER - Fleuve Noir

« Les voix du crépuscule » de Lisa UNGER - Éd. du Toucan

« Le sang du suaire » de Sam CHRISTER - MA Éditions

« Le sixième homme » de Monica CHRISTENSEN - Éd. Gaïa

« Le braconnier du lac perdu » de Peter MAY - Éd. du Rouergue

 

« PRIX POLAR 2012 du MEILLEUR ROMAN FRANCAIS ou FRANCOPHONE »

« L'apparence de la chair » de Gilles CAILLOT - Éd. du Toucan

« Un avion sans elle » de Michel BUSSI - Éd. des Presses de la Cité

« La frontière des ténèbres » de Jean-Luc BIZIEN - Éd. du Toucan

« La porte de jade » de Patrice MONTAGU-WILLIAMS - Éd. Balland

« La nuit de l'accident » de Élisa VIX - Éd. du Rouergue

« Le premier appelé » de Christian EGO - Éd. du Toucan

« Juste une ombre » de Karine GIEBEL - Éd. Fleuve Noir

« Maudite soit-elle » de Vincent DESOMBRE - Éd. Scrinéo

« Un vrai jeu d'enfants » de François-Xavier DILLARD - Éd. Fleuve Noir

« Mélancolie des corbeaux » de Sébastien RUTES - Éd. Actes Sud

« Environnement mortel » de Pascal VATINEL - Éd. du Rouergue

Partager cet article
Repost0
21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 05:10

 

La collection Petits polars du Monde nous propose une très belle nouvelle, avec Les Indiens de Marcus Malte.

MALTE-2012-ppmBien qu’il manque de personnalité, n’étant ni très futé, ni très mature, Damien est plutôt un brave garçon. Certes, il s’agit d’un jeune repris de justice, marqué par une enfance désastreuse. Mais sa dernière peine de prison lui a permis de faire la connaissance de José. Son codétenu quadragénaire était un véritable baroudeur, un ancien militaire ayant fait la guerre presque partout dans le monde. Physique de sportif, mais mental terriblement perturbé. Les morts, ils s’installent dans ton crâne et y a plus moyen de les virer, ils te bouffent la tête, Damien a bien compris ça. José ne s’énervait plus, ne parlait qu’avec lassitude. Il savait calmer les grossiers, les agressifs. On l’avait condamné pour un double meurtre. Pourtant, il était tout simplement venu en aide à une fille mineure, Lila.

Elle s’appelle Isabelle, elle a préféré choisir ce nom-là, Lila. Orpheline, elle a été élevée par sa tante dans le Sud. Elle est maintenant âgée de vingt-et-un ans. Une jeune fille impressionnante pour Damien. Non seulement par sa beauté, mais parce qu’elle connaît tout des Indiens. Pas ceux qu’on voit dans les films de cow-boys, ceux qui vivent dans la forêt vierge, en Amazonie. Ceux qui sont en danger depuis qu’on détruit leur espace vital. C’est José qui est sorti de prison le premier, qui a rejoint Lila. Comme un parrain retrouve sa filleule. Damien essayait de les oublier, pensant qu’il ne les reverrait plus jamais. Bonne surprise, quand ce fut à son tour de sortir, ils étaient là. Tous les trois ont mis le cap sur Cannes. Leurs finances baissant, Lila eut l’idée d’un braquage…

 

S’il est l’auteur de romans tels que Les Harmoniques ou Garden of Love, Prix des lectrices de Elle, Marcus Malte est également très convaincant dans l’art de la nouvelle, par exemple avec Cannisses. C’est avec une belle sensibilité poétique qu’il nous raconte, par la voix de Damien, la noire histoire de ce trio. Un héros fatigué, une pasionaria des Indiens, un jeune délinquant. C’est vrai mais ce serait trop vite résumer leurs portraits, bien plus nuancés. Le drame plane sur la vie de ces trois personnes. Leur fragilité n’est pas apparente, mais profonde, signe distinctif qu’ils ont en commun. Aucun jugement de valeur sur leur parcours, au lecteur de mesurer son empathie envers eux. Histoire criminelle, humaine, autant que touchante ou souriante par plusieurs aspects. Belle réussite.

Les treize titres de cette collection : Didier Daeninckx (Les négatifs de la Canebière), Jean-Bernard Pouy (Ce crétin de Stendhal), Marc Villard (Tessa), Dominique Sylvain (Parfums d’été), Caryl Férey (Famille nucléaire), Alexandra Schwartzbrod (Momo), Chantal Pelletier (Crise de nerfs), Franck Thilliez (Le grand voyage), Michel Quint (Triste comme un enfant), Tito Topin (Un été 22), Marcus Malte (Les Indiens), Sylvie Granotier (Le temps égaré) et Pierre Pelot (Roman de gare).

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 05:08

 

Aux Éditions La Branche, dans la collection Vendredi 13, découvrons le suspense d’Alain Mabanckou Tais-toi et meurs.

Situé en Afrique équatoriale, le Congo-Brazzaville est une république de plus de quatre millions d’habitants, à laquelle le pétrole apporte la stabilité économique. Néanmoins, quand on habite Pointe-Noire, ville où vivent 650.000 personnes, on peut avoir envie de tenter sa chance ailleurs. MABANCKOU-2012C’est le cas de Julien Makambo, vingt-cinq ans, arrivé en France depuis quelques mois. C’est grâce à Pedro, ami de sa sœur installé à Paris, qu’il a obtenu de faux papiers d’identité. José Monfort, tel est officiellement le nom de Julien. Pedro le conduit au studio de la Rue de Paradis, où il va cohabiter avec d’autres Congolais. Moussavou, dit Le Vieux, vit en France depuis une trentaine d’années. Il a pratiqué toutes les combines, avant de passer le relais à Pedro. Bonaventure fait figure de second pour Pedro. Il y aussi Prosper, le séducteur Désiré, et le mécanicien Wllly.

Julien/José Monfort comprend vite qu’il faut connaître par cœur Paris et le métro pour s’adapter à la ville. L’argent ne manque pas dans le petit monde de Pedro. Économie parallèle alimentée par divers trafics aussi basiques que rentables. Une partie des sommes est envoyée au Congo, une autre paye le loyer, et puis on en garde pour la sape. L’élégance vestimentaire n’est pas un vain mot pour Pedro et ses amis. Ça aide parfois à plaire aux nymphos Blanches, attirées par la virilité des Noirs. Le cas de Kathy la dragueuse est probablement à mettre à part, dans leur univers festif. Shaft, le faussaire chevronné qui fabriqua les papiers de Julien/José, reste un peu en retrait. Il porte un regard distant sur les embrouilles dirigées par Pedro. Quant au jeune Congolais, il suit aveuglément son mentor, se sentant tel son nouveau bras droit à la place de Bonaventure.

Si Julien/José partage aujourd’hui la cellule d’un certain Fabrice à la prison de Fresnes, c’est à cause de l’affaire de la Rue du Canada. Les médias ont beaucoup évoqué la défenestration de la blonde Roselyne François, attisant le racisme de la population. Il y eut même un débat télévisé sur le sujet. Ayant accompagné Pedro, Julien ne risquait pas de passer inaperçu dans son voyant costume vert, près du corps sanglant de la victime. Pedro fut le premier à fuir, bientôt imité par son comparse. Julien trouva refuge à l’hôtel L’Amandier, où on ne lui posait pas de question. Manger à la cantine du foyer de Maliens n’était pas une bonne idée, car il s’y fit un ennemi. Fréquenter le bar de Kirdine, La Petite Kabylie, fut un temps plus sûr. Mais, alors qu’il envisageait de partir à Nantes, les choses ont mal tourné. En prison, il a le temps de faire le point noir sur blanc…

 

Alain Mabanckou n’est pas exactement le premier venu en matière littéraire. Prix Renaudot en 2006, il a glané bon nombre d’autres récompenses pour ses livres. C’est dire que la collection Vendredi 13 nous propose là un auteur d’importance, et que le résultat est remarquable. Suspense ou roman noir, certes. Ce qui prime, c’est le portrait de ces Africains de Paris, d’origine congolaise ou non. Ils trouvent leur place, entre discrétion sur leurs activités et effervescence de la capitale.

Le jeune héros est sans doute candide, manipulé. Il ne comprend pas que l’économie clandestine a besoin de boucs-émissaires. Que c’est un carrousel où l’on perd son identité, ce qui le trouble lors de ce séjour derrière les barreaux. Malchanceux, il ne l’est qu’à cause de cette marginalité entretenue par son mentor. Raconté à la première personne, le récit apparaît tel un témoignage, une tonalité incluant aussi des épisodes qui font sourire. Dont les broutilles pour lesquelles son codétenu est emprisonné. Sans oublier un aspect criminel lié au Congo, bien sûr. Souvenirs ou présent de Julien/José, tout ça est narré avec une magnifique fluidité. Voilà un roman à découvrir absolument.

Partager cet article
Repost0

Action-Suspense Contact

  • : Le blog de Claude LE NOCHER
  • : Chaque jour des infos sur la Littérature Policière dans toute sa diversité : polar, suspense, thriller, romans noirs et d'enquête, auteurs français et étrangers. Abonnez-vous, c'est gratuit !
  • Contact

Toutes mes chroniques

Plusieurs centaines de mes chroniques sur le polar sont chez ABC Polar (mon blog annexe) http://abcpolar.over-blog.com/

Mes chroniques polars sont toujours chez Rayon Polar http://www.rayonpolar.com/

Action-Suspense Ce Sont Des Centaines De Chroniques. Cherchez Ici Par Nom D'auteur Ou Par Titre.

Action-Suspense via Twitter

Pour suivre l'actualité d'Action-Suspense via Twitter. Il suffit de s'abonner ici

http://twitter.com/ClaudeLeNocher  Twitter-Logo 

ACTION-SUSPENSE EXISTE DEPUIS 2008

Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

 http://www.polaroland-sadaune.com/