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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 05:55

9e édition du salon des littératures policières de Bon-Encontre (Lot et Garonne). Parrains de la manifestation: Ingrid Astier (marraine et prix Calibre 47 de 2013) et Nicoby (dessinateur lauréat du prix Polar’Encontre de 2013). Expositions, débats, cinéma, concert, signatures, rencontres avec des élèves...

Samedi 8 février 11h30 : remise des prix Calibre 47, Polar-Encontre et Plumes noires (récompensant la meilleurs nouvelle écrite par les élèves de seconde du Lycée De Baudre d'Agen). 15h30 : causerie et échange entre Paul Colize, Jérôme Leroy et le public sur le thème du traitement de l’Histoire dans le polar.

Dimanche 9 février 10h30 : présentation par Claude Mesplède de sa dernière production littéraire 30 ans d’écrits sur le polar.

Les auteurs polars annoncés : Ingrid Astier, Marie Neuser, Elena Piacentini, Paul Colize, Jérémie Guez, Joseh Incardona, Sophie Dieuaide, Sébastien Gendron, G.Guéraud, Jérôme Leroy, Claude Mesplède, Carlos Salem, Philippe Ward.

Quelques-uns des partenariats

Carlos Salem sera accueilli le vendredi 7 février toute la journée par les classes d'espagnol du lycée De Baudre.

Le jeudi 6 février la médiathèque d'Agen  recevra Joseph Incardona et projettera son court-métrage "Baby Jane". En association avec la médiathèque d’Agen , le film de Joseph Incardona "Milky Way" sera projeté en avant-première le vendredi 7 février dans la salle des Montreurs d'Images en présence de son auteur.

Jérémie Guez, sera reçu le lundi 10 février de 10 h à midi  au lycée De Baudre pour présenter son roman "Balancé dans les cordes" à des classes de BTS.

Mardi 11 février, Aurélien Molas et Jérémie Guez participeront à un débat "Du roman au grand écran" illustré par  la  projection du film "Les Amants de la nuit" de Nicolas Ray (avec Les montreurs d'Images et la médiathèque d'Agen).

Comme chaque année, Action-Suspense présente le Festival Polar’Encontre. Toutefois, les actuels organisateurs de cette manifestation ayant méprisé tout contact, c'est par sympathie pour plusieurs auteurs présents, et par fidélité envers celui qui fut le moteur et l'âme de Polar'Encontre, que je diffuse pour la dernière fois cette info annuelle. L'ostracisme évident de quelques organisateurs de festivals dénote d'un esprit négatif qui ne correspond pas aux valeurs de ce blog.

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 06:33

En 1365, le royaume de France n'est pas encore sorti du Moyen-Âge obscurantiste, ni des épidémies revenant ponctuellement faute d'hygiène. Barthélémy Mazeirac et sa compagne Ysabellis habitent à Marcouls en Margeride, village aux confins du Gévaudan. Barthélémy est au service du seigneur de Randon, régnant sur Châteuneuf et sa contrée. Désormais, il a le grade de bayle, officier chargé du maintien de l'ordre. Ce sont les contrebandiers qui, ne s'acquittant pas des taxes seigneuriales, sont la cible actuelle de Barthélémy et Albier, le maître péager de Châteauneuf. À l'occasion de la foire, on espère trouver une piste. De son côté, Ysabellis est enceinte, ressentant l'angoisse de ne pouvoir procréer. Si elle fut considérée comme une sorcière, c'est maintenant une guérisseuse reconnue. Elle fait tout ce qu'elle peut pour sauver en particulier les enfants, mais désespère face à la quantité de décès récents. Elle est impuissante à cerner cette maladie, à guérir les gens.

Barthélémy est contacté par Baruch, un vieux Juif. Expulsés du royaume une quarantaine d'années plus tôt, il fut de ceux qui se réfugièrent en Catalogne avec ses proches. Ils ont de nouveau droit de vivre en France depuis peu. Si Baruch est revenu, ce n'est pas tant pour récupérer les biens dont il fut spolié. À l'époque, il confia sa fille souffrante, Elisheva, à une nourrice, Margote. Depuis, aucun de ses émissaires n'a retrouvé la trace de la fille de Baruch. À Marcouls, la vieille Gérauda se souvient un peu de ce lointain temps. Dans le cercle du vieux Juif, on est réservé sur l'intérêt de retrouver Elisheva. Barthélémy entend les rumeurs sur les nuisances prêtées aux Juifs. On n'est pas loin de les accuser de causer les épidémies. La roublardise est de mise pour ceux qui font commerce avec eux. Parmi les agressifs, Barthélémy repère le nommé Tancrède Perart, pieux mais hostile aux Juifs.

Baruch voudrait racheter son ancienne maison. Barthélémy y découvre une pièce servant de synagogue, et une étrange cave avec un bassin. Le vieux voisin Berard se souvient du cas d'Elisheva. En réalité, ce sont deux fillettes que Margote élevait. Le trio disparut un jour, en catimini. Supposer une conversion au catholicisme pour offrir une normalité aux deux enfants, ailleurs qu'ici, n'a rien d'absurde. Le vieux Baruch décède, peu après avoir été trouvé gisant dans la rue. Très certainement s'agit-il d'un meurtre. Ysabellis assiste quelques temps le médecin de la ville. Ce dernier admet que le savoir médical des Juifs ne serait pas inutile pour soigner ses patients. Autant pour se protéger de la maladie que pour glaner des infos sur la nourrice Margote, Ysabellis va séjourner dans la ville du Puy. Barthélémy s'interroge à la fois sur la mort d'agneaux appartenant à des bergers de Belvezet, sur la religieuse béguine sœur Anna, et sur les activités passées et actuelles de Baruch et de ses congénères...

Lætitia Bourgeois : La fille de Baruch (Éd.10-18, Inédit)

Ce sixième épisode – inédit – de la série médiévale écrite par Lætitia Bourgeois apparaît très réussi, pour plusieurs raisons. L'auteure fait preuve d'une belle fluidité narrative, en premier lieu. Elle ne cherche pas à restituer un approximatif langage de l'époque, qui nous semblerait sûrement artificiel. Pas plus qu'elle n'abuse de mots rares : le glossaire définit une quinzaine de termes dans leur sens moyenâgeux, c'est suffisant. Lætitia Bourgeois n'a nul besoin de nous prouver qu'elle est documentée sur le contexte, d'étaler son érudition. Elle se sert avec naturel des éléments qu'elle connaît bien.

Autre élément favorable : il n'est pas indispensable d'avoir lu tous les romans précédents pour situer les héros, le couple Barthélémy/Ysabellis. Le poste de “chef-enquêteur” offre à Barthélémy un poids non négligeable, tandis que sa compagne reste angoissée d'autant qu'elle se pose encore des questions sur ses origines. Moins guerroyeur, le seigneur de Randon assume avec équité la sécurité et la justice vis-à-vis de ses populations.

Les deux thèmes de fond sont les épidémies et la place des Juifs dans la société d'alors. La maladie, fléau omniprésent dans l'histoire de France, sans remèdes sérieux pendant des siècles, faute de cultiver les connaissances médicales. Quant au sort des Juifs, on voit qu'il leur fut difficile de s'intégrer, alors qu'ils étaient périodiquement les bouc-émissaires tout désignés. Ils n'avaient d'autre choix qu'une solidarité communautaire. Ces sujets sont ici traités sans la moindre lourdeur, grâce au récit fort bien rythmé. Voilà un suspense qui, remontant loin dans le passé, se lit avec grand plaisir.

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 05:55

À l'occasion de la sortie du nouveau roman de Jérôme Bellay “Le bal des pompiers”, retour sur son précédent roman, publié en 2008 chez le même éditeur, Cherche Midi.

 

Grand reporter pour la télé, Vincent Delorme a été témoin des principaux évènements mondiaux des dernières décennies. Avec son cameraman préféré Tintin, aussi baroudeur que lui, ils ont même obtenu un scoop en Palestine. Les autorités israéliennes l’ayant accusé de parti pris, mal soutenu par sa chaîne de télé, Vincent cessa ses reportages. Aujourd’hui il dédicace son nouveau roman dans une librairie du Nord. C’est là que Vincent est abattu par un inconnu. Journaliste de trente-cinq ans, la très féminine Marie-Ange était une proche de Vincent. Sénéchal, leur rédacteur en chef, lui demande d’enquêter.

Marie-Ange trouve peu d’éléments. Si ce n’est qu’un curieux journaliste belge traîne sur les lieux du crime. Le corps de Vincent a été directement envoyé à Paris pour l’autopsie. Jeune légiste, Ambroise Morillon espère séduire Marie-Ange en lui offrant son aide. Il trouve sur Vincent un ticket avec une inscription, peut-être un début de piste. Au sein de la rédaction, Antoine Kassem est pleinement au service du grand patron, Jacques Doris, héritier d’une dynastie d’homme d’affaires. En Afrique, sous couvert d’interviews de dirigeants, Kassem négocie pour Doris. Sénéchal, le rédacteur en chef, est bientôt écarté au profit de Kassem.

Marie-Ange a accepté de devenir présentatrice du “20 Heures”, choisie par Doris et Kassem. Elle sait que c’est pour l’empêcher d’enquêter davantage sur la mort de Vincent. La nébuleuse version officielle clôt l’affaire. Assistée de Morillon, Marie-Ange poursuit discrètement l'enquête. Tintin lui confirme que Vincent n’avait aucun préjugé en matière d’info. C’est en Afrique qu'elle va chercher des réponses. Auprès de deux colons à l’ancienne ayant connu Vincent. Et d'un rebelle angolais qui dispose d’un solide armement en pleine jungle. À Cannes, un skipper malouin témoigne de ce qu'il sait. La journaliste est prête à présenter son reportage sur le dossier Vincent au “20 Heures”. Ce qui entraîne certains remous...

Jérôme Bellay : Entre les lignes - ou le journaliste assassiné (2008)

Cette intrigue est très différente du nouveau roman de l'auteur, “Le bal des pompiers”. Le monde de l'info en est le thème. Le journal de 20 Heures ? “Les reportages qu’il diffuse sont le prêt-à-porter des drames de la planète. On y trouve tout sur l’échelle de Richter des émotions (..) Il faut faire vite. Il faut faire court. Il faut frapper.” Ces rédactions sont surtout des paniers de crabes, au service de puissants intérêts, oubliant la déontologie, alimentant leurs querelles internes. “Bientôt on n’aura plus besoin de journalistes pour faire du journalisme. Et nous en sommes, nous en serons les premiers responsables.” Connaissant parfaitement ce milieu, Jérôme Bellay le met en scène avec beaucoup de vérité. Il souligne l’éternelle ambiguïté des rapports entre France et Afrique, et autres truquages de l’info. Ce roman aux multiples péripéties, entre enquête et action, s’appuie sur un scénario fort bien construit. Bienvenue dans les arcanes de la manipulation et du cynisme !

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 05:55

Mourmelon-le-Grand est une commune champenoise du département de la Marne, non loin de Reims. Depuis Napoléon III, elle abrite un vaste camp militaires français. En 1958, elle doit compter plus de quatre mille habitants. Une garnison américaine est encore présente, en plus des nos soldats. On dénombre alors plus de soixante-dix bistrots, qui accueillent volontiers ces troupes en goguette. Comme celui de Lydie, “Les flots bleus”, qui élève seule sa fille Mireille. Le café de René Moncornet reçoit plutôt les ouvriers, dont ceux des abattoirs. Ça reste un des pivots de l'économie locale, cet endroit où passe le bétail. Maquignon et boucher, le quadragénaire Michel Garandeau y traite beaucoup de ses affaires. Celui-ci est l'époux de Françoise, plus jeune que lui.

Cette femme moderne est naturellement la cible des commères du coin, à l'esprit étriqué et aux propos fielleux. En ce moment, c'est une affaire de pédophilie troublant la population, qui excite les cancanières. Un commerçant de la ville figure en bonne place parmi les suspects. Les mêmes mauvaises langues ironisent sur Colette, jeune femme de milieu modeste, d'une beauté sauvage éclatante. Elle est mariée à Marco. Pompier entre autres fonctions, Marco est le factotum communal. Brave garçon, un peu ivrogne depuis que ça va moins bien avec la fougueuse Colette. Il n'est pas exclu qu'elle le trompe. Dans la famille Rogain, on trouve celui qu'on surnomme Le Goupil. Il fait office de garde-champêtre, faute d'être compétent en quoi que ce soit.

Charles-Émile Chartier est le personnage le plus respecté de Mourmelon. Adjoint au maire, et secrétaire de mairie, marié à l'effacée Mounette, il a perdu un bras durant la guerre. Ce qui n'empêche pas ce manchot d'organiser chaque année de main de maître le bal des pompiers. C'est tout un cérémonial, qui commence par la traversée à pied de la ville, afin que Charles-Émile puisse saluer son monde. Dans la salle prêtée par les militaires, il y a l'espace payant réservé aux élites qui vont aussi dîner, et la piste de danse destinée au reste de la population. Bien que musicien amateur, Michel Garandeau accompagne ce soir-là l'orchestre, et n'est pas le dernier à mettre de l'animation. La sensuelle Colette fait un passage très remarqué, danseuse plus endiablée que les autres.

Jacky, qui se surnomme Zaz car il cultive des allures de zazou, est très excité par la fête. Le bal est une fois encore une belle réussite, dont se félicite Charles-Émile. C'est alors qu'une alerte au feu mobilise quelques-uns des pompiers. Du sérieux, car un fort incendie se propage du côté des abattoirs. On va sortir un cadavre de femme des décombres. Anormal qu'elle se soit trouvée là. Il s'agit assurément d'un meurtre. Le brigadier Lapouge va mener une rapide enquête de gendarmerie, un coupable idéal faisant l'affaire...

Jérôme Bellay : Le bal des pompiers (Cherche-Midi Éd., 2014) ─ Coup de cœur ─

Depuis de nombreuses années, Jérôme Bellay est un personnage influent dans les médias. Sans doute a-t-il peu de temps à consacrer à l'écriture romanesque. On peut le regretter, car ce livre montre qu'il ne manque pas de talent. Pourquoi situe-t-il cette intrigue à Mourmelon-le-Grand ? Natif de Châlons-en-Champagne, l'auteur a vécu plusieurs années ici. Sachant qu'un ado de quatorze ans est le témoin des faits, plus que le réel narrateur, on peut supposer qu'il s'est servi de souvenirs de jeunesse. Avant tout, il s'agit de la chronique locale d'une époque, avec une très belle galerie de portraits. La traversée pédestre de la ville permet de rencontrer toutes les couches sociales de la population.

Soyons bien conscients que 1958 n'a pas grand chose de comparable avec notre temps. La guerre mondiale a laissé des séquelles, même si elle a donné du prestige à quelques-uns. Si la politique divise, on garde une certaine bonne humeur. L'économie française se porte de mieux en mieux, favorisant les notables d'après-guerre en une période où le petit commerce est roi. Les gens modestes habitent des maisons sans grand confort, mais on envisage de futurs HLM plus coquets. L'armée américaine joue un rôle modernisateur aux yeux de beaucoup : “La Jeep est à la mode. En slalomant entre les bouses, les péquenots du coin ont l'impression d'avoir passé une vitesse dans la modernité. Ils se prennent pour des fermiers du Wyoming, même s'ils utilisent cet engin militaire pour tirer des charrettes à foin... Les autres guettent les surplus.”

L'aspect criminel n'est nullement oublié. Dans ces années-là, un bal des pompiers est une fête incontournable. Mais, comme dans tout groupe, c'est alors que peuvent exploser les rivalités. Jérôme Bellay se sert parfaitement de tout le contexte présenté au fil de la soirée pour nous plonger dans le drame. Une histoire policière impeccablement réussie. Voilà qui mérite un Coup de cœur.

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 18:09

Le Salon du livre féminin de Hagondange est un événement culturel majeur que la ville de Hagondange mène en direction du livre, et de la littérature féminine. La Salle des Fêtes accueillera de 10h à 18h les 22 et 23 février 2014 une quarantaine d'auteures originaires des quatre coins de la France qui feront découvrir au public leurs dernières nouveautés dont des romans policiers.

Des animations gratuites autour du thème "Le Polar" sont proposées au public. Des conférences-rencontres sont également au programme :

Samedi 22 février à 16h

Rencontre avec Sophie LOUBIERE, la marraine du Salon, autour de son dernier roman "Black coffee" et de son roman sorti en format poche "L’enfant aux cailloux", de ses influences littéraires, de l'importance du fait divers dans la construction romanesque et de la thématique de l'enfance.

Dimanche 23 février à 15h30

Rencontre avec Aline KINER, originaire de lorraine, autour de son roman "Le jeu du pendu", un polar social, dans lequel à travers les codes de l’intrigue, l’auteur souhaite faire découvrir une région,  la Lorraine, un passé, celui des mines de fer, une histoire

Dimanche 23 février à 16h15

Rencontre avec Isabelle MATHIS, enquêtrice à la Sûreté Départementale de Metz, qui livrera les arcanes d'une enquête de police.

Hagondange (Moselle) Salon du Livre Féminin 22 + 23 février 2014

Quelques-unes des auteures annoncées pour ce festival :

Archen Monique - Le pouce gauche – Persée

Bosmaher Angeline - Le secret de la mine – L'Harmattan

Callico Vanessa et Diana - La croisade des Carpates – Asgard

Campanozzi Anna - Un ange dans la tourmente - Edilivre

Chapellier Sophie - Les arcs-en-ciel de la destinée – Persée

Holparan Jennifer - Cadaver sancti - Nouvelles Plumes

Kiner Aline - Le jeu du pendu - Liana Levi

Lebert Karine - Les sortilèges du Tremblay - De Borée

Lhote-Birot Marie-Chantal - Mon évasion du camp de Mayence durant la guerre de 1870 – L'Harmattan

Loubière Sophie (marraine) - Black Coffee - Fleuve noir

Maire Michelle - Peintures assassines – Persée

Meyer Chantal - La chrétienne en terre d'Islam – L'Harmattan

Navarro Christine - La chevelure d'ébène - De Borée

Revoyre Louise - Les avatars de Gaspard : le jardin mystérieux – Scrinéo

Volot Frédérique - La vierge folle - Presses de la cité

 

Les titres sélectionnés pour Le Grand Prix de la Ville :

"La vierge-folle" de Frédérique Volot

"Les sortilèges de Tremblay"   de Karine Lebert

"La chevelure d’Ebène" de Christine Navarro

"Peintures assassines" de Michelle Maire

"Le jeu du pendu" de Kiner Aline

"Une salade en terrasse et autres nouvelles" de Winden Margot

"La femme de pluie" de Axer Katy

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 05:55

Vernais est une station balnéaire ordinaire, petite ville côtière peu touchée par le crime. Le commissaire Roger Vignes, marié mais ignorant son épouse, approche allègrement de la retraite. Le lieutenant Stanislas Delorme est son principal adjoint. Célibataire, il vit avec sa chienne Lucky, et s'en trouve très bien. Mariée à un homme d'affaire au bizness pas très clair, Margot Farges découvre le cadavre d'un quinquagénaire inconnu dans sa piscine. Ce n'est pas son mari Franck, absent, qui lui viendra en aide. La police enquête, ne tardant pas à identifier la victime. Il s'agit de Serge Kinderf, qui vivait en marginal depuis que des évènements douloureux l'aient fortement perturbé.

Le corps est reconnu par ses deux fils, Stéphan et Walter. Si Stéphan, le plus jeune, a été marqué par leurs problèmes familiaux, ce n'est guère le cas de son aîné. Walter est employé dans une agence de communication, mais se veut surtout écrivain en devenir. Dans la lignée d'un Thomas Pynchon ou d'un Malcolm Lowry, si possible. S'ennuyant dans son boulot, Walter ne laisse pas indifférente sa collègue Aude, même s'il garde sa réserve envers elle. On retrouve bientôt un second cadavre anonyme. Le légiste remarque une inscription en cyrillique sur son corps. Peu importe que ça signifie “L'absence est fatale”, l'essentiel est que cet homme appartient très certainement à une mafia russe.

Vignes, Delorme et leurs collègues enquêtent au domicile d'un nommé Jean Quibert. La maison de ce type, qu'on dit quelque peu dérangé, est un véritable dépotoir. Entre odeurs infectes et immondices variés, on trouve d'abord deux cadavres. Parmi les autres traces, il y aura aussi un crâne d'enfants et des ossements. Quibert n'est pas en état d'être interrogé, pour l'heure. Grâce à Margot, Stanislas Delorme s'intéresse au cas de Franck Farges, dont le passif apparaît chargé. Dans le même temps, le mari de Margot connaît de sérieux problèmes. Il est enlevé, séquestré et torturé par des Russes, auxquels il a des comptes à rendre. Franck Farges ne maîtrise vraiment rien de la situation en cours.

Trentenaire, Félicien Faderne est un scientifique, employé par la société Blakol. S'il a été kidnappé par une jeune blonde armée, c'est pour assurer sa protection, semble-t-il. Car ses travaux de recherche sont loin d'être anodins. Félicien l'ignorait, mais Blakol est une officine œuvrant pour l'intérêt national. Sous les ordres d'un énigmatique Horb, la blonde Anne doit s'occuper de lui, le temps que certaines menaces soient écartées. Non sans devoir mettre KO des adversaires, elle récupère l'ordinateur de Félicien afin qu'il continue sur son projet...

Gilles Vidal : Le sang des morts (Éd.Lokomodo / Asgard, 2014)

Dans ce remuant roman d'aventure, les policiers ne sont pas au bout de leurs peines. Une affaire où il sera question de chirurgie esthétique, d'une collection de fioles de sang, d'une femme qui a tenté un retour incognito. Et où même la chienne Lucky sera blessée, avant que son maître n'élimine le malfaisant qui lui a fait du mal. Walter Kinderf et son cadet, Félicien et Anne auront leur rôle à jouer, bien entendu. Quant au principal criminel, bien qu'il utilise plusieurs pseudonymes, il sera pourchassé avec succès. On aura compris que c'est un foisonnement de péripéties, un festival de rebondissements, que nous offre l'auteur. Aucun doute, Gilles Vidal est un narrateur hors pair, qui paraît se délecter de nous raconter en détail les tracas rencontrés par les protagonistes.

Si la tonalité se veut légère, fluide et même quelque peu enjouée, ne nous y trompons pas : l'intrigue est diablement solide, parfaitement mesurée dans sa construction. Avec ses scènes courtes illuminant le récit, le feu d'artifice est sous contrôle. Le chassé-croisé des personnages n'empêche nullement qu'ils nous soient présentés avec précision. Si Stan Delorme, flic peut-être moins désabusé qu'il l'affiche, est un des pivots du roman, tous en sont héros autant que lui. Ce qui constitue un des beaux atouts de l'histoire, qu'on aurait tort de confondre avec un polar basique où se croisent bons et méchants. Gilles Vidal nous captive et fait sourire, nous entraînant dans un affaire palpitante. Une lecture vraiment très très agréable.

 

Trois autres livres de Gilles Vidal sont chroniqués ci-dessous (cliquez).

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 05:55

François Holzer est un flic caractériel. La hiérarchie et les règlements, très peu pour lui. “Je n'ai jamais accepté de travailler dans le respect des lois. Des victimes, oui.” Ce qui l'a placé en marge de la police. Pas faciles non plus, ses relations avec les femmes, même avec son amante Constance. Holzer ne cache pas qu'il déteste le roman policier. Trop de blabla descriptif et psychologique, pour l'homme d'action qu'il estime être. Voilà pourquoi il enregistre toutes ses conversations. Sa base de réflexion perso contre le mensonge. Les autorités policières ont besoin de lui, pour une enquête parallèle.

Les serial killers ont été supplantés par les family killers. Après Dupont de Ligonnès, un autre monstre du même acabit a massacré sa famille. Il aurait eu des relations complexes dominatrices avec sa mère, ceci n'expliquant pas grand chose. “Tant qu'on n'aura pas sa motivation, on ne le cadrera pas. Donc on ne l'aura pas. On tricotera des théories à nos heures perdues.” Pas sûr que l'argent soit capital dans ce dossier-là. Sa maîtresse Margot Delmas n'a pas l'air impliquée dans sa vie. Un couple d'hôteliers pense l'avoir eu comme client, mais c'est sans grand intérêt. Comparer avec une affaire analogue n'avance à rien. Pour la prostituée Bessie, le fuyard “n'est rien qu'un pervers cinglé”.

Les meurtres de l'assassin Antoine Keane sont similaires à ceux de Ligonnès. D'ailleurs, ils sont issus des mêmes milieux aisés. “Ils ont les bonnes cartes en mains, rien ne peut leur arriver. Mais au premier faux pas, ils abandonnent la partie.... Ils sont trop sûrs d'eux et estiment mériter tout ce qu'ils désirent, et tout ce qu'ils prennent.” Une ancienne amie de lycée se souvient que le coupable n'était pas menteur en ce temps-là. Qu'il n'avait rien du séducteur, non plus. François Holzer ne cerne pas encore exactement le personnage, mais pense qu'il “n'a jamais été fou, ni exalté, ni paniqué. Mais c'est maintenant qu'il va le devenir. Fou de remords, fou furieux, fou de rage. Donc imprévisible et dangereux.”

L'affaire est médiatique. Toutefois, un journaliste tel que Guy Haines joue surtout sur les instincts primaires du public. La juge Lina Manuel résume clairement le cas : “C'est la pire affaire criminelle qu'on puisse décrypter, parce que justement elle est à la fois banale et atroce, et que l'auteur des faits est une machine à tuer. Sans états d'âmes.” Un type plus froid que fou, qui sut arnaquer une de ses amantes, Mme Bloch. Si Holzer reste maître de son enquête, elle peut comporter certains risques autour de lui. Tandis que la pression des autorités s'accentue, un nouveau juge pourrait tenter de l'écarter. Ce n'est pas Anita Breil, jeune “fliquette bout de chou qu'on avait parachutée” à ses côtés, qui l'empêchera d'aller jusqu'au bout de sa mission...

Francis Huster : Family killer (Éd.Le Passeur, 2014)

Nul besoin de présenter le célèbre comédien et metteur en scène Francis Huster. On le sait très actif, il suffit de consulter la longue liste de ses rôles au théâtre, au cinéma, à la télévision. Après plusieurs autres ouvrages, il publie ce roman policier. L'intrigue se réfère bien évidemment à l'affaire Dupont de Ligonnès, qui a massacré son épouse et ses quatre enfants. Çà et là, on retrouve des allusions à ce crime, le coupable étant un imitateur du précédent.

Huster joue sur cette ambiguïté : c'est pareil et différent, le point commun restant les incertitudes : “Il manque à ce dossier une évidence qui recouvre tout et décrypte ce soi-disant mystère. Une seule ligne qui clôt définitivement l'affaire et signe sa culpabilité indiscutable.” On ne peut se contenter d'un “pourquoi ?” suivi d'un “quel après-crime pour le meurtrier ?” Complexité, tel est fatalement le mot majeur dans ces cas-là.

Francis Huster vise une certaine originalité dans la présentation du récit. Les chapitres se composent, après quelques lignes d'introduction, intégralement de dialogues. Voilà qui a de quoi déstabiliser les lecteurs habitués de polars. Si la formule fonctionne, c'est parce que le héros utilise un langage viril, cru, offensif. Le policier Holzer veut avancer dans le vif, malgré le poids de “rapports concrets, froids, totalement hors du coup, parce que le facteur humain n'apparaît pas dedans.” Le meilleur moyen de se heurter frontalement à tous ses interlocuteurs, témoins ou associés à l'enquête. À travers ces dialogues, c'est au lecteur de discerner le contexte psychologique de l'histoire. Un polar forcément singulier, c'est ce que nous propose donc Francis Huster.

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 08:22

Né le 3 juillet 1928, Georges-Jean Arnaud figure parmi les grands auteurs de la littérature populaire du 20e siècle. Écrivain depuis 1952, il fut récompensé cette année-là par le Prix du Quai des Orfèvres (Ne tirez pas sur l'inspecteur). Il se vit aussi attribuer la Palme d'Or du roman d'Espionnage en 1966 (Les égarés), le Prix Mystère de la critique en 1977 (Enfantasme), un Grand prix spécial de la Science-fiction française en 1982 et le Prix Apollo en 1988 (La Compagnie des Glaces), et autres prix littéraires divers. Publiée sous son nom ou sous pseudos, l'œuvre de G.J.Arnaud avoisine les 400 titres.

Georges-Jean Arnaud : un site pour une bibliographie complète

Excellente initiative de Didier Barel, qui vient de dédier un site à toutes les couvertures des romans de Georges-Jean Arnaud. C'est certainement la première fois qu'est organisé un référencement aussi complet. On y trouve ses premiers titres, sous le pseudonyme de Saint-Gilles, chez Hachette mais surtout à L'Arabesque. Chez cet éditeur, il y eut aussi les livres signés Georges Ramos, Gino Arnoldi, Frédéric Mado. Des romans aux allures sexy, avec de fort bonnes intrigues. Sont montrés les titres de la série Luc Ferran, signés Gil Darcy. Rappelons qu'il s'agissait d'un pseudo collectif pour un personnage-maison, dont G.J.Arnaud ne fut pas l'auteur exclusif. Chez l'éditeur Ferenczi, c'est sous le nom de Georges Murey que sont publiés ses livres, en particulier dans la collection Feux Rouges.

Puis il entre aux éditions Fleuve Noir, avec plusieurs Grands Romans, avant d'écrire pour la Spécial-Police, et les autres collections de cet éditeur. Signalons un titre de la coll.Baroud, signé David Kyne, quelques romans d'Angoisse et d'Anticipation, mais surtout beaucoup d'Espionnage. En parallèle, ses érotiques signés Ugo Solenza et autres pseudos fleurissent chez divers éditeurs ou labels. Une bonne partie des romans de Georges-Jean Arnaud seront réédités, dont on retrouve la trace sur ce site. Existent y compris des versions BD de ses livres. Avec La Compagnie des Glaces, il va devenir l'idole des lecteurs de Science-Fiction. On lui doit ensuite des romans plus classiques publiés chez plusieurs éditeurs, des suspenses plus ou moins courts dans quelques collections éparses, et une série de polars historiques chez L'Atalante.

Georges-Jean Arnaud : un site pour une bibliographie complète

642 couvertures ont été recensées sur ce site, de 1952 à 2010. On peut les retrouver toutes, ou trier : par nom d'auteur utilisé, par genre littéraire, par éditeur, par année, par édition ou réédition, par collection ou par cycle. Bel hommage, mérité, à ce grand écrivain populaire qu'est Georges-Jean Arnaud. Une visite s'impose sur ce site ! (Cliquez sur le lien ci-dessous)

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Toutes mes chroniques, résumés et commentaires, sont des créations issues de lectures intégrales des romans analysés ici, choisis librement, sans influence des éditeurs. Le seul but est de partager nos plaisirs entre lecteurs.

Spécial Roland Sadaune

Roland Sadaune est romancier, peintre de talent, et un ami fidèle.

http://www.polaroland-sadaune.com/

ClaudeBySadauneClaude Le Nocher, by R.Sadaune

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